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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 18:14

Aujourd'hui, la société de chasse de Justian/Roques/Lagardère invite les archers, comme chaque année, pour une battue mixte (arc/arme à feu). J'étais chargé d'inviter les archers, 9 archers devaient venir mais 2 se désistent le matin même à cause de la pluie qui tombe depuis hier soir. Je me lève vers 5h30 pour aller faire le plein d'essence avant l'arrivée de Christophe qui doit me rejoindre chez moi. Il pleut des trombes d'eau, la journée s'annonce mal. Christophe arrive vers 6h50, nous partons pour rejoindre Manu qui nous attend sur la route à Saint Jean Poutge. Alors que je roule sur la N124, dans une côte à 3 voies, je passe en feux de croisement alors qu'une voiture arrive en face. Nous apercevons à peine le cul d'un chevreuil qui traverse juste au ras de mon pare-chocs et le temps de nous dire que nous sommes passés à 2 doigts de l'accident, un second chevreuil arrive droit dans ma portière, nous apercevons à peine sa tête puis un choc latéral impressionnant retentit. Je freine et fais demi-tour un peu plus loin mais pas de chevreuil sur la route ni sur le bas-côté, nous reprenons la route et retrouvons Manu à Saint Jean Poutge, je profite pour regarder ma voiture, la carrosserie est à peine enfoncée en bas de la portière arrière.

Nous poursuivons notre route pour retrouver les autres archers (Lucien, Vincent, Lionel et Gilles) qui nous attendent sur le parking de la salle des fêtes de Lagardère. Le vent est toujours très fort mais la pluie s'est calmée. Nous partons à pied vers le rendez-vous de chasse dans les petites ruelles du village. Après un déjeuner et les consignes de sécurité, le carnet de battue complété, nous partons pour la première traque de la matinée. Je suis responsable des archers et c'est moi qui dois les poster. Nous allons chasser à "Bouras" sur la commune de Roques. Comme souvent, je me trompe de chemin en partant de Lagardère et fais un gros détour pour arriver à la zone de chasse. Les chasseurs au fusil sont déjà postés à notre arrivée. Je laisse 2 archers que le traqueur va se charger de poster en retour au départ de la traque, je pars en remontant la vielle Osse pour poster le reste des archers. Manu et Christophe prennent leurs postes habituels des années précédentes avant la peupleraie, je laisse ensuite Gilles au niveau d'un passage peu profond de l'ancienne rivière, dans la peupleraie, au bord du cours d'eau, juste en face de l'angle du bois que nous allons chasser. Je traverse la rivière avec Lionel puis le laisse au milieu de la largeur du bois, il rentre par une coulée et se poste dans le bois. Je prends le pas de course pour aller me poster au-dessus du bois au départ d'une haie épaisse qui part de la traque pour rejoindre un autre bois un peu plus haut. Je ne suis pas encore au poste que les premiers coups de feu résonnent. Je cours pour arriver au poste alors que les chiens poussent déjà.

Je me poste essoufflé alors que les chiens poussent en se rapprochant rapidement. Les traqueurs donnent de la voix, tout à coup des craquements se font entendre tout près, les teckels surgissent des épines et passent devant moi puis s'élancent dans le pré en donnant avant de rerentrer au bois. Les menées partent en tous sens dans le bois et quelques coups de feu résonnent. J'espère que les autres archers voient du gibier. Un des traqueurs suivi du conducteur de chien de sang, auquel je fais souvent appel, qui a été invité pour cette chasse, arrivent en suivant la bordure du bois, je les aperçois au travers de la haie au départ de laquelle je suis posté. Ils se rapprochent puis la traversent à 15 mètres dans mon dos, je me signale à vive voix pour être repéré au cas où. Le conducteur tient son herdale terrier en laisse. Ils s'arrêtent un peu plus loin alors que les chiens donnent dans le bois. Le vent souffle très fort et il est difficile de suivre la chasse à l'oreille à part les voix des chiens quand ils ne sont pas trop loin. Il semble qu'une autre équipe chasse dans mon dos, certainement Courensan.

Au bout d'un moment, la menée revient vers moi mais elle passe dans le sale à 20 mètres environ, j'aperçois à peine un chien. Le chevreuil va sortir du bois 40 mètres plus loin et être tiré par un  posté au fusil. Les voix des chiens se calment peu a peu puis au loin il me semble entendre les 3 coups de corne de fin de traque. Je tends l'oreille et réentends la sonnerie. J'appelle le traqueur qui me confirme la fin de chasse et me dit de rassembler les archers pour partir vers les silos à grains sur la route de Vic Fezensac juste un peu plus loin. Je me déposte rapidement et repars par où je suis venu pour déposter. Lionel a vu des chevreuils mais trop loin pour pouvoir décocher, Gilles a manqué un chevreuil qui a démarré au moment du tir, sa flèche a juste touché le sabot de l'animal, ce qui a tordu une des lames de sa flèche. Les autres archers n'ont rien vu. 3 chevreuils ont été tués par les postés au fusil mais aucun sanglier n'a été levé ce qui est très étonnant sur cette traque.

Nous reprenons les voitures et retrouvons les chasseurs près des silos. A peine arrivés, le président nous envoie nous poster autour d'un petit bosquet situé au milieu des vignes à 300 mètres environ de l'autre côté de la route. Je ne connais pas ce secteur que je n'ai jamais chassé. Les consignes sont simples, nous devons nous poster autour du bois, les fusils se posteront plus loin autour des vignes. Le propriétaire du secteur se plaint régulièrement de dégâts fait par les sangliers à ses plans de vignes, il semble que la bête noire raffole de la paraffine qui protège les greffons des plantons et arrache les plans pour s'en nourrir.

Nous prenons les voitures pour aller nous garer près de la ferme à 100 mètres environ du bosquet qui me semble maintenant minuscule, il fait à peu près 50 mètres de long par 30 de large. Un vent fort souffle de gauche à droite, ne voulant pas risquer de lever les animaux avant que les fusils ne soient en place, je décide de poster les archers avec le vent de face sur 3 côté du bois. Je laisse 2 archers en bas du bosquet où sortent de nombreuses coulées très marquées puis nous longeons une grosse haie, qui part rejoindre un autre bosquet un peu plus loin, en cherchant un passage pour la traverser et poster les 2 autres côtés du bois. Je finis par trouver un passage à 30 mètres environ du bois. Nous traversons donc la haie qui suit un fossé recouvert par la végétation arbustive. Une grosse coulée suit le fossé dans la haie. Je sens bien le poste et je m'y serais posté si j'avais été le seul archer. C'est Gilles qui va prendre ce poste. Manu et Christophe se postent en suivant.

Des coulées impressionnantes sortent du bois qui semble très épais, nous remontons avec Lucien pour chercher nos postes. Nous arrivons au coin du bois et faisons une pause pour voir où Lucien allait se poster quand nous apercevons 3 gros sangliers à quelques mètres de nous juste en bordure du bois. Le temps de réagir, les animaux font volte-face et se dispersent dans le bois. Je laisse Lucien se poster et parts en courant vers l'angle suivant. L'angle est assez clair sur quelques mètres et couvert de fougères, écrasées par le passage des animaux, qui bordent un énorme roncier impénétrable. Mais alors que je m'avance dans les fougères pour me poster, j'aperçois Lionel qui est monté se poster là alors que je le pensais sur le bas du bois. Je lui annonce que les sangliers sont dans le bois mais il ne comprend pas tout de suite et me parle d'une chevrette qu'il vient de voir sortir du bois. J'insiste en lui répétant que les sangliers sont dans le bois quand un gros sanglier d'environ 60 ou 70 kg surgit des ronces et nous passe juste à côté pour sortir du bois et s'élancer dans les vignes. Lionel décide de repartir rapidement se poster plus bas et je me poste rapidement en bordure du bois juste derrière un petit chêne penché qui retombe sur les fougères et les ronces.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je suis à peine posté que le piqueur arrive avec les chiens qui lancent immédiatement. La menée monte vers moi Le roncier se met à craquer, malgré le vent très fort j'entends le sanglier monté droit sur moi, j'arme mon arc en dirigeant la flèche vers le bas, le bruit se calme un moment, je décide de désarmer mais au même moment, un sanglier d'environ 60 kg surgit du roncier à 4 ou 5 mètres au même endroit que celui de tout à l'heure et fonce droit sur moi. Je tente d'armer mon arc rapidement mais il m'aperçois et bifurque à 90° sur ma gauche pour partir au trot vers l'angle du bois. J'ajuste ma visée rapidement et décoche alors qu'il est à environ 10 mètres mais je passe derrière et le sanglier sort dans la vigne et ralentit immédiatement avant de commencer à slalomer entre les pieds de vigne en redescendant dans mon dos vers la route.

Les chiens donnent toujours, au loin des coups de feu résonnent, je réencoche rapidement et me reconcentre. Assez rapidement une bagarre éclate dans les ronces, à nouveau le sanglier remonte vers moi mais plus à droite, pile derrière le chêne penché. Il arrive au ras du roncier avec les chiens au derrière, j'arme mon arc mais au moment de sortir il fait rageusement volte-face en grognant comme pour repousser les chiens puis il ne fait plus un bruit pendant un moment. Je désarme. Rapidement les ronces se mettent à bouger et à craquer, le sanglier biaise doucement comme pour sortir là où me sortent les 2 autres sangliers. Je réarme, une tête s'avance à découvert mais le sanglier reste en parti dans les ronces, j'aligne rapidement ma visée mais au moment où je décoche le sanglier redémarre et ma flèche passe à côté, je rage, c'était un cadeau. Mais en voyant le sanglier foncer dans les fougères suivi de 2 petits jaunes d'environ 10 kg et encore un peu rayés je constate qu'il s'agit d'une laie qui allaite encore. Bien que nous ayons comme consigne de tout tirer à cause des dégâts, je n'aurais pas été très fier d'afficher une belle laie aux tétines pleines au tableau.

Je regarde s'éloigner la laie et un petit dans la vigne tout en réencochant. A nouveau des coups de feu sur la ligne un peu plus loin. Les chiens donnent toujours, au bout d'un moment le roncier se remet à bouger, je réarme mais le sanglier finit par sortir à 30 mètres environ vers le fond du bois et fonce à travers la vigne. Je désarme. Il fait environ 50 kg, un petit moment plus tard, un coup de feu résonne sur la ligne, le sanglier a été tué. Les chiens n'ont pas suivi et donnent toujours, tout à coup, une petite silhouette jaune se débine furtivement dans les ronces sur ma droite, j'aperçois une petite queue dressée entre 2 fougères. J'arme l'arc et aligne ma visée alors que le petit sanglier d'une dizaine de kilogrammes surgit de derrière le petit chêne, je le tire de 3/4 arrière à moins de 3 mètres sur ma gauche alors qu'il passe au trot mais je passe dessous et le manque. Je ne le vois pas sortir du bois.

Les chiens donnent toujours et je réencoche mais au bout d'un petit moment la menée s'éloigne. Je pars rapidement tenter de retrouver mes flèches mais ne retrouve que la dernière qui ne porte aucune trace suspecte. Je confirme donc mon impression, j'ai manqué. Il ne me reste que 2 lames neuves au carquois. Je reprends mon poste et réencoche. Au bout d'un petit moment les teckels reviennent à la charge dans le roncier devant moi. Les traqueurs font le tour du bois et arrivent dans mon dos. Le conducteur de chien de sang qui les suit a semble t-il tiré un sanglier à la sortie du bois à les entendre discuter et ce dernier vient se poster juste derrière moi au bord du bois derrière un gros chêne alors que les carabines étaient sensées rester loin de la traque. De plus, il a lâché son herdale qui passe et repasse devant moi en suivant, de l'extérieur, les chiens qui poussent dans les ronces. Cette situation m'énerve un peu mais je reste calme et garde mon poste comme si de rien n'était.

Une grosse bagarre éclate dans le roncier à moins de 10 mètres, le sanglier grogne, souffle et charge les chiens. Les ronces craquent et s'agitent de façon impressionnante. Le sanglier, un beau ragot d'environ 90 kg finit par sortir sur ma droite des ronces et longe au pas entre le roncier et les fougères. J'arme mon arc et le suis, une branche m'empêche de décocher puis le chêne, le sanglier sort au pas à découvert au gauche du chêne. J'ajuste trop rapidement ma visée et décoche en pensant déjà au moment où il va sortir sur le découvert et essuyer les tirs de carabine du conducteur de chien de sang. Je me suis trop pressé pour décocher et je n'ai pas vu partir ma flèche mais j'ai nettement entendu l'impact.

Le gros sanglier continue au pas et sort tranquillement du bois comme si de rien n'était puis bifurque à 90° alors qu'il vient de rentrer dans la vigne pour passer plein travers au posté dans mon dos à 30 mètres environ. La balle claque puis le silence, je suis dégouté. Rapidement le conducteur de chien de sang se déposte alors que j'entends grogner quelques teckels dans mon dos. Je me retourne et aperçois le gros sanglier mort à environ 80 mètres dans le rang de vigne. Le tireur le rejoint alors que l'herdale arrive sur la carcasse.

Je pars chercher ma flèche plantée au sol et constate qu'elle est couverte de sang. Je la récupère et retourne à non poste. Au bout d'un moment, le tireur revient et je lui demande où a tapé ma flèche, il me répond qu'il n'a pas vu de trace de flèche et je lui dis que ma flèche est couverte de sang. J'essaie de me reconcentré mais cette mésaventure me laisse un goût très amer. Des teckels recommencent à donner dans le roncier qui s'agite en tous sens sur ma droite, un sanglier fait ferme avec fureur puis il démarre en cassant tout sur son passage et en longeant à 10 mètres dans le roncier pour surgir comme une balle avec l'herdale terrier au fesses à 25 mètres de mon poste et foncer tout droit dans la vigne. Il est monstrueux et bien armé. Il ne pourra pas être tiré à cause de l'herdale qui lui colle au train et le mort aux pattes arrière.

Le président de la chasse arrive avec un des chasseurs et tout le monde discute derrière moi. Agacé par la situation, je me déposte et parts voir le sanglier avec un autre chasseur. Je constate rapidement que ma flèche a éraflé le dessous du ventre

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

et a traversé la patte avant à l'opposé du côté tiré.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je ne trouve pas de trace du tir à balle et le sanglier ne saigne pas par la gueule ni ailleurs que par la plaie à sa patte. Il a par contre une grosse plaie de quelques jours ouverte de 10 cm de long par 5 de large par un coup de défense juste derrière ses côtes sur le flanc droit, certainement l'œuvre du très gros mâle que j'ai vu tout à l'heure. De l'écume blanche couvre ses babines, il devait être en plein rut.

Nous attachons une corde autour de son groin derrière les grès pour le traîner jusqu'à la voiture du président. Le tireur me raconte un peu son tir et m'annonce qu'il m’a vu tirer. Je n'ai plus envie de chasser et décide d'accompagner le président pour ramasser les sangliers morts et les ramener cher lui. Une femelle est déjà dans le coffre du Cadi, nous chargeons le gros mâle et partons chercher un autre sanglier tué un peu plus loin. J'analyse la situation dans ma tête, je ne peux pas croire que ce soit ma flèche qui soit à l'origine de la mort du sanglier mais il est vraiment bizarre de ne pas voir de trace du tir à balle et surtout de ne pas voir de saignement autre que celui dû à ma flèche. J'analyse également le tir à la carabine et ne comprends pas comment il a été possible, le tir était très loin d'être fichant et aurait pu être dangereux pour les postés un peu plus loin. Je n'arrive pas à digérer cette action de chasse, tout d'abord mes tirs répétés et ratés puis le tir de ce sanglier juste après ma flèche mais je me conforte un peu en me disant que ma flèche n'était pas bonne et que ce tir a évité de faire souffrir trop longtemps l'animal.

Le 3ième sanglier récupéré, nous partons chez le président de la chasse où un invité est déjà en train de peler les 3 chevreuils, cette personne vient aux battues juste pour peler les animaux à mesure qu'on les lui apporte. Je réalise une photo du sanglier avant de lui amener près du palan. Je fais cette photo un peu à contre cœur et en estimant que je ne suis pas responsable de la mort du ragot mais bon.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je demande au "peleur" de bien examiner l'animal une fois dépecé et de m'informer de l'atteinte d'une hypothétique balle de carabine puis nous repartons pour le site de la traque.

A notre arrivée, Lionel est remonté à mon poste, le conducteur de chien de sang est parti, je lui raconte ma chasse et lui explique que j'ai perdu des flèches, nous commençons à les chercher quand les chiens recommencent à donner, je dis à Lionel d'aller se poster à mon poste de tout à l'heure et continue à chercher un peu mais me rendant compte que la menée vient sur nous, je décide de me poster rapidement à environ 15 mètres de Lionel dans son alignement pour lui permettre de tirer. J'encoche une flèche. Le vent fort couvre les bruits, tout à coup, le sanglier sort juste dans les pieds de Lionel qui ne l'a pas entendu venir, juste au moment où je tourne la tête vers lui. Surpris, il n'a pas armé son arc. J'arme rapidement alors que la sanglier a bifurqué et vient droit sur moi, je tente d'aligner ma visée mais le sanglier est déjà sorti du bois à plus de 20 mètres sur ma gauche. Je le suis dans mon viseur mais alors que je décide de désarmer, ma flèche m'échappe et part dans la vigne en passant juste derrière le sanglier. Il part droit sur la ligne mais personne ne tire car les postés ont déjà déposté.

La fin de chasse est sonnée et je reprends mes recherches de flèches sans succès mais alors que je cherche dans la vigne, je tombe sur le pied du sanglier que j'ai fléché et un peu de sang. 

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je suis un peu le sang dans la vigne et trouve l'endroit où a bifurqué le sanglier, marqué par quelques grosses gouttes de sang.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je pars ensuite à contre sens en suivant le sang, je trouve quelques gouttes sur la bande enherbée qui sépare le bois de la vigne, Lucien et Lionel qui m'ont rejoints me confortent dans l'idée que mon tir est responsable de la mort du sanglier au vu du sang perdu mais je n'arrive pas à y croire.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je sais qu'une atteinte musculaire peut faire beaucoup de sang sans toutefois être mortelle et je reste sur ma réserve. A l'entrée du bois, je trouve un peu de sang et un des traqueurs qui nous a rejoint m’annonce qu'il voit une fougère couverte de sang un peu plus loin.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je trouve également un peu de sang dès l'endroit du tir. Il ne me reste plus qu'à attendre le résultat de l'autopsie pour en savoir plus.

Battue mixte à Roques, 10 novembre 2013

Je ne trouve pas mes flèches et décide de laisser tomber, nous partons retrouver les autres archers qui se sont regroupés en bas du bois. Nous refaisons un peu la chasse, tout le monde a eu des animaux pas loin, Gilles à même éraflé le dos d'un sanglier de 40 kilos mais personne n'a pu tuer d'animaux. Nous partons pour la salle des chasseurs de Lagardère où nous attends un bon repas chaud préparé par les épouses des chasseurs. Avant le repas, on m’annonce que le seul trou dans le sanglier était celui de ma flèche, n'y croyant pas je demande confirmation au "peleur" mais il est formel. On m'attribue donc la mort du plus gros sanglier de la battue. Un petit discours pour remercier la société de chasse, son président, les cuisinières et le peleur puis nous passons à table. Les archers semblent ravis de leur journée ce qui me remonte un peu le moral.

Nous sortons de table vers 16h30 et nous rentrons tranquillement avec Christophe, en route nous contrôlons pour savoir si le chevreuil tapé ce matin n'est pas dans le champ ou le fossé mais rien. Le miracle de cette flèche de patte me tracasse et le soir même je rappelle le président de la chasse en lui demandant si on ne m'a pas fait une blague mais il me confirme que non, ainsi que quelques chasseurs venus prendre l'apéro chez lui. Personne n'a vu d'entrée de balle malgré les diverses expertises et je me mets à croire à l'impossible.

Ce n'est qu'une semaine plus tard que le verdict tombera lors de l'exposition canine de Tarbes où j'ai amené Hémo et où je retrouve le président de la chasse de Justian et un des piqueurs, c'est lors de la découpe du sanglier que les traces du tir à la carabine seront découvertes. La balle rentrée en arrière des côtes a traversé vers l'épaule opposée et est donc la cause de la mort de ce très bel animal.

 

Alex

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 20:44

Ce soir, je pars chasser pour la première fois de la saison sur les maïs de Saint Arroman. Je me gare à la ferme et commence à me préparer quand un des agriculteurs arrive. Nous discutons un moment des sangliers et des ragondins. Il semble que les dégâts soient conséquents cette année. Il m'annonce que les dégâts se situent plus de l'autre côté de la route mais j'ai une intuition ce soir et je lui annonce que je préfère chasser ce côté, du moins pour le moment. Je pars donc en chasse, je commence par me diriger vers une mare où les ragondins se sont, semble t-il, bien reproduits depuis que je n'y ai pas mis les pieds. Le vent soutenu va m'aider dans mes approches.

Je longe un chemin enherbée entre 2 parcelles de maïs entrecoupées de passages  de canon et surveille les passages sans voir d'animaux jusqu'à la mare. Le petit plan d'eau est bordé sur sa droite par un gros bouquet d'arbres de plusieurs mètres d'épaisseur puis pars 5 à 10 mètres de ronces qui bordent l'eau. Au moment où je passe les arbres, j'aperçois un gros ragondin au gagnage à l'autre bout de la mare dans le chaume de blé. Je décide de tenter une approche en contournant derrière le rideau d'arbres. Je fais doucement marche arrière pour ne pas l'affoler puis m'avance entre le maïs et les arbres. La culture est très abîmée, de nombreux pieds sont coupés en biseau à 30 ou 40 cm du sol par les ragondins et quelques pieds sont couchés et badigeonnés de boue par le passage d'un sanglier.

Tout à coup, un gros ragondin passe juste devant moi, tranquillement, avec un épi de maïs dans la gueule et rentre dans les ronces, au bord de la bande boisée. Je regardais loin devant moi et ne l'ai vu que sur quelques mètres. Il m'a tellement surpris que je n'ai même pas réagit. Maintenant, je suis prêt, mon décocheur est enclenché, je reprends ma progression plus lentement. Un autre ragondin sort nonchalamment des ronces au bout de la bande de bois à 20 mètres devant moi environ. Je me fige et l'observe un instant, un second ragondin sort un peu plus près. Je jette un coup d’œil dans le maïs, sur une grosse zone dévastée par les ragondins et aperçois du mouvement à 15 mètres environ sur ma droite. Ce sont 2 très gros ragondins qui mangent du maïs. Je tente l'approche en me faufilant sans bruit entre les pieds de maïs et arrive sans trop de difficultés à 6 ou 7 mètres des ragondins qui se présentent de 3/4 arrière et mangent toujours tranquillement, le vent est bon, j'arme doucement mon arc et vise le plus dégagé dont la zone vitale se trouve entre deux pieds de maïs. Je décoche, le ragondin touché reste sur place et se débat à peine.

Je réencoche rapidement, j'ai perdu son collègue de vue, je le cherche du regard un moment quand un léger mouvement attire mon regard juste à ma droite à moins de 1 mètres de mes pieds, le ragondin rampe, plaqué au sol, tout doucement pour essayer de se faire oublier et passe dans mon dos, je tente d'armer mais il presse le pas et se jette dans les ronces sans me laisser le temps de décocher, c'est un gros malin, il m'a bien eu. J'en rigole tout seul. Les autres ragondins sont partis aussi. Je vais récupérer mon gros ragondin resté sur place et ma flèche puis je continue mon approche.

Une recherche sans sang à Saint Arroman

Arrivé au bout de la bande d'arbres, j'aperçois le ragondin toujours occupé à son repas. Je pose le premier ragondin au sol. Le vent n'est pas très bon, je tente de m'approcher doucement mais le ragondin se coule dans l'eau et reste contre la berge, juste trahit par des légers remous. Je m'avance doucement caché du ragondin par le talus de la berge mais alors que je l'aperçois et que j'arme doucement mon arc, il part sur l'eau et plonge brutalement pour filer vers les terriers sur ma gauche, sous les ronces suivit par une grande traînée de bulles. Je reste un petit moment au bord de la mare, un autre gros ragondin s'avance du déversoir puis longe la berge à 20 mètres environ avant de rentrer au terrier. Je tente des cris de petits ragondins. Il ressort au bout d'un moment mais entre presque aussitôt. Un autre ragondin arrive de la berge opposée et vient droit sur moi, je me prépare mais à 25 mètres environ, il bifurque et rentre sous les ronces. Je suis la berge et me positionne en face des remous mais impossible de voir les ragondins. Je renonce, je pars chercher mon ragondin mort et pars le poser au pied d'un enrouleur pour revenir le chercher plus tard.

Je pars vers un passage de canon pour le remonter et arriver de l'autre côté de la parcelle. Je constate rapidement que de nombreux pieds de maïs ont été cassés par les sangliers, une trace d'un gros sanglier marque au sol. Les dégâts semblent tout à coup très frais et une forte odeur de sanglier me parvient aux narines. Le vent fort agite le maïs et le bruissement des feuilles couvre tout autre bruit. Je décide de quitter rapidement les lieux pour revenir plus tard. Arriver au bout de la parcelle, je longe le fossé qui la sépare d'une autre parcelle où je n'ai pas le droit de chasse. Un gros ragondin démarre brusquement dans la végétation et se précipite au fossé couvert de ronces. J'observe un  moment le fond du fossé par une trouée dans les ronces mais le ragondin ne se remontrera pas. Je reprends ma route pour rejoindre, à plusieurs centaines de mètres, un petit bosquet où chaque année les sangliers se gîtent. Ce bosquet est précédé une grande friche presque aussi importante que le bosquet, elle se comble d'année en année car les arbres repoussent et les ronces recouvrent tout. Je longe la friche pour rejoindre un chemin de terre qui la sépare du bosquet mais la végétation a beaucoup poussé cette année et le chemin semble s'être comblé. Un gros mur de ronce en barre l'entrée, je décide donc de passer par le dessus du bois pour rejoindre une grosse souille, au milieu du bosquet, dans le lit d'un petit ruisseau souvent asséché qui chaque année est fréquentée à cette saison.

Je franchis le ru qui alimente un peu plus loin un lac d'irrigation puis longe une bande boisée étroite qui précède le bosquet en direction du chemin forestier qui mène à la souille mais ce dernier est couvert de ronces et n'est plus praticable sur plusieurs dizaines de mètres. Je continue à longer le bois pour rejoindre une grosse coulée très fréquentée qui passe par des terriers de blaireaux. Le passage répétés des animaux a mis le sol à nu et permet d'avancer sans bruit. Je rejoins ainsi le chemin forestier qui est maintenant bien dégagé. J'avance doucement pour ne pas faire trop craquer les glands, feuilles mortes et autres brindilles. Le chemin fait maintenant un virage pour revenir un peu en arrière et descendre vers la souille puis tourne à nouveau pour ressortir du bois sur le chemin, envahi par les ronces, que je n'ai pas pu prendre tout à l'heure.

Je descends vers la souille et constate qu'elle a été fréquentée très récemment.

Une sorte d'éternuement ou de toux retentit dans le bois, je temps l'oreille pour voir si je n'ai pas rêvé et au milieu des cris de geais, je réentends rapidement le même son bizarre puis rapidement un bruit de bas cassant se fait entendre. Ce pas ça ne peut être qu'un sanglier. Je cherche le meilleur endroit pour me poster, le vent et le sanglier viennent de ma gauche, je décide de me poster derrière un arbre à droite de la souille mais je suis trop à découvert, trop visible, j'hésite un peu puis finalement, je me poste au-dessus de la souille derrière un très gros chêne d'où part une haie de buissons très épais  sous lesquels je peux tout de même voir le lit asséché du ruisseau par endroit. Ma position domine la souille d'environ 2 mètres et se trouve à quelques mètres de cette dernière. Le pas se rapproche tranquillement sans que je puisse réellement le localiser.

J'observe les alentours quand, tout à coup, un sanglier surgit sur le chemin forestier à 30 mètres environ. Il est plein travers et hume l'air. Trop loin pour tenter un tir. Après quelques hésitations l'animal bifurque et prend le chemin pour venir droit sur la souille et donc droit sur moi. Il avance tranquillement en serrant les ronces sur la gauche du chemin et en s'arrêtant par moment. J'arme mon arc et le laisse venir. Il arrive au ras de la souille, à 6 ou 7 mètres et s'arrête avec un léger 3/4 face, mon viseur se cale sur le haut de son épaule au départ du cou. J'hésite, ce tir n'est pas recommandé sur un sanglier mais le temps m'est compté, il risque de de me sentir ou de bouger et de ne plus être tirable. Je prends la décision de tirer. Ma flèche rentre pile où je la voulais mais ne traverse pas le sanglier, 20 cm dépassent encore quand le sanglier démarre en trombe. Il fait demi-tour, accroche la flèche dans la végétation ce qui la casse net puis fonce à travers les ronces en longeant la droite du chemin forestier avant de traverser et disparaître dans les ronces à l'endroit où il a apparu tout à l'heure. Le bruit s’intensifie et semble s'immobiliser, peut être que le sanglier est déjà mort.

J'attends un petit moment puis pars chercher le morceau de ma flèche cassée, un petit bout de viande est accroché dans les fibres de carbone au niveau de la cassure mais je ne trouve pas une seule goutte de sang sur la végétation où au sol. Je suis la trajectoire de fuite sans trouver une seule goutte de sang. A l'endroit où le sanglier est rentré dans les ronces la végétation est plus claire, une zone couverte d'un épais tapis de ronce longe une bande ou le sol est assez propre jusqu'à la lisière du bois. Je longe les ronces en cherchant des ronces tirées pour trouver l'entrée du sanglier quand je l'aperçois, il est mort juste au ras des ronces dans une légère dépression du sol, à peu près à l'endroit où j'avais localisé le gros bruit tout à l'heure. Il n'a pas fait 40 mètres. Ma flèche a traversé le cartilage de l'omoplate, touché les 2 poumons entre les 2 lobes principaux, coupant au passage des gros vaisseaux au-dessus du cœur, traversant le foie et les viscères pour s'arrêter dans l'aine sans ressortir. L’hémorragie interne est impressionnante, la cage thoracique est remplie de caillots de sang. 

Une recherche sans sang à Saint Arroman

Alex

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 14:56

Ce matin, je dois amener Hémo chez le président de la chasse de Justian chez qui il va passer 15 jours car je pars en Corse le lendemain matin. Heureuse coïncidence, une battue au sanglier est organisée ce matin et je suis donc invité. Rendez-vous est pris à 7 heures chez le président de la chasse puis nous partons pour le rendez-vous des chasseurs vers 7h30. Le temps de remplir le carnet de battue en attendant les retardataires et de donner les consignes de sécurité, chacun part vers son poste. Je vais prendre mon poste habituel qui ne m'a pour le moment pas réussi. Une bande boisée étroite au milieu de laquelle coule un petit ruisseau asséché cet été et qui prolonge le bois dans les champs. L'endroit est parcouru de belles coulées et représente un couloir de fuite idéal pour les animaux. Je le cale derrière un gros arbre au carrefour de 2 grosses coulées très marquées. Les autres chasseurs se postent.

Rapidement nous entendons le traqueur qui commence à donner de la voix, les teckels donnent quelques coups de gueule d'excitation. Immédiatement, 2 gros chiens des habitations en contrebas foncent vers nous et se mettent à aboyer en tournant autour de la ligne. Les aboiements durent depuis 20 minutes quand leur maître les rappelle d'un coup de sifflet. Les teckels ne trouvent rien et très vite les 2 chiens reviennent aboyer sur la ligne à moins de 20 mètres de mon poste, ce manège insupportable va durer presque jusqu'à la fin de la traque avant que le propriétaire ne daigne à nouveau rappeler ses chiens qui n'ont rien à faire là car nous chassons ce matin dans une réserve de chasse (dans le Gers les réserves de chasse ne s'appliquent pas aux nuisibles et aux grands gibiers). Vers 9h30, la fin de battue est sonnée de 3 coups de trompe de chasse, les chiens n'ont même pas levé un chevreuil. En discutant avec les chasseurs riverains nous apprenons que ces chiens, qui m'ont d'ailleurs posé problème lors de mon second tir d'été sur ce secteur, chassent en fait tous les jours dans le secteur. Ils ont gâché notre battue.

Le président nous annonce que nous allons arrêter de chasser pour aujourd'hui mais un des chasseurs remotivent les troupes pour aller chasser un petit carré de bois rempli de ronces sur un autre secteur du territoire. Nous reprenons donc les voitures pour nous garer au bord de la route à quelques kilomètres de là. Mon poste, je le connais, j'y ai manqué un renard il y a 2 ans. Le carré que nous allons chasser est relié par un angle à une longère de bois par laquelle les animaux passent pour fuir sans être vue, je vais donc me positionner dans cet angle. J'informe les chasseurs de la position de mon poste puis pars rapidement car j'ai quelques minutes de marche pour y arriver. Je traverse le bois par un chemin forestier croisé de très nombreuses coulées très marquées où certains chasseurs vont se poster puis je ressors entre 2 parcelles de tournesol et prends à gauche pour longueur entre le tournesol et le bois. Des chasseurs sont déjà postés et je constate en arrivant dans l'angle du bois qu'un chasseur est posté là. Je lui explique mon poste et il me dit que ça ne lui pose pas de problème, je traverse donc le ruisseau asséché qui borde l'intérieur du bois puis m'avance doucement dans le bois, j'hésite un peu puis me poste sur un point où se rejoignent 3 grosses coulées, au milieu des branches mortes et des buissons. L'endroit est à la fois assez clair pour pouvoir tirer et assez salle pour me camoufler.

Très rapidement le piqueur arrive avec les chiens qui ne tardent pas à lancer. Presque aussitôt, un premier coup de feu retentit devant moi sur la ligne qui remonte à la route et une voix annonce "trop petit manqué !" puis les chiens s'éparpillent en plusieurs petites menées et les coups de feu commencent à claquer sur ma gauche puis les chiens continuent de mener mais les coups de feu s'arrêtent un peu. Au bout d'un moment, les chiens reviennent vers moi et un pas craquant et régulier se fait entendre dans le bois, mon cœur se met à taper plus fort. Je me tiens prêt quand un mouvement attire mon regard, un petit sanglier arrive dans le sale et vient s'arrêter à 15 mètres environ devant moi. Je cherche rapidement du regard les trouées pour tenter un tir quand il va repartir et quitte rapidement le sanglier des yeux mais quand je reviens dessus, je ne le vois plus et entends un bruit de trot. Le sanglier réapparaît sur la coulée qui passe à mes pieds, il fonce droit sur moi, j'arme rapidement mon arc et le mets dans le viseur, je suis son mouvement et lui décoche une flèche à moins de 2 mètres de mes pieds. L'animal touché à l'épaule lève la patte mais poursuit sa course sans ralentir et me passe à 1 mètre sur ma droite. Je vois ma flèche plantée au sol et de grosse gouttes de sang sur la trajectoire de fuite, le temps de me retourner, j'entends le sanglier qui se met à couiner et qui se débat au sol pour s'immobiliser rapidement, il n'a pas fait 20 mètres.

Je réencoche et me reconcentre sur la chasse. Un chien arrive sur la trace du sanglier et le rejoint pour le piller, je quitte donc mon poste pour aller le ramasser avant qu'il ne commence à le manger. Je récupère mon sanglier et le ramène près de moi au poste. Ma flèche est rentrée sur le haut de l'épaule et ressort dans le sternum au niveau du cœur en le traversant et en touchant un poumon au passage. La menée finit par se calmer, les teckels passent et repassent près de moi. Le posté le plus proche vient me voir pour savoir si j'ai vu quelque chose et je lui dis que j'ai tué un sanglier, du coup, un autre posté se manifeste dans mon dos et malgré moi la discussion s'installe. Le piqueur nous cri de nous taire et qu'il y a encore des sangliers. Chacun revient à son poste et effectivement les chiens ne tardent pas à relancer. La menée tourne pas mal dans les fourrés puis arrive droit sur moi, je me prépare mais j'aperçois les chiens sans avoir vu de sanglier, il hésite un peu devant moi puis passent à 20 mètres environ dans le sale et reprenne la menée, un coup de feu claque plus loin sur ma droite.

Le piqueur sonne pour rappeler les chiens qui mettent un petit moment à revenir puis les remet au fourré mais, cette fois, ils ne prendront pas d'autres sangliers. Un peu plus tard, la fin de battue est sonnée de 3 coups, je récupère mon sanglier et sors sur le tournesol où un chasseur a tué 2 sangliers, un joli mâle de 50 kg environ et une petite femelle de 16.5 kg, certainement la sœur de mon petit mâle de 18.5 kg. Je reviens au chemin forestier avec mon sanglier et apprends qu'un autre gros sanglier a été blessé, le tireur me demande de faire la recherche. Je laisse donc mon sanglier et nous voilà partis avec le tireur et le chasseur qui vient de tuer 2 sangliers pour suivre le sang dans le tournesol de l'autre côté du chemin. Rapidement après le tir, nous trouvons un bout de viande puis du sang que nous allons suivre sur environ 200 mètres, jusqu'à la sortie du tournesol mais la piste est caractéristique d'une atteinte de muscle, le sang diminue de plus en plus pour n'être que de micro gouttes et les frottés assez régulier contre les pieds de tournesol sont assez bas. En ressortant dans une vigne le sang se termine par une minuscule goutte sur une feuille de vigne. Les chasseurs veulent que je tente la recherche avec Hémo et partent me le chercher mais il fait trop chaud et le sang est très peu marqué, cette recherche ne donnera rien. 

3 sangliers ont été tués lors de cette battue et un blessé, le reste a été manqué.

Première battue de la saison, 31 août 2013

Alex

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 15:24

Ce soir, je repars en chasse pour tenter de prélever un autre chevreuil. Je me gare sous la digue d'un grand lac asséché par la période d'irrigation prolongée de cette année sèche puis pars en chasse. Vent de face au bord du champ de maïs de droite mais j'aperçois, sur la rive opposée, 2 chevreuils qui remontent du lit asséché du lac pour se diriger vers une autre parcelle de maïs. Je fais donc demi-tour rapidement, passe sous la digue et reviens en longeant doucement la berge opposée, masqué par une rangée de saules qui poussent au bord du lac. J'arrive au coin du maïs et commence doucement mon approche sur les 2 chevreuils que je pense contre la culture à gauche.

Tout à coup, je me fige en apercevant un chevrillard au bord du lac contre un peuplier, il est à 10 mètres, immobile. J'arme doucement mon arc sans qu'il ne bouge. Je prends la visée et décoche mais, à ma grande surprise, il s'écrase à la décoche en même temps que son jumeau qu'il cachait parfaitement, juste derrière lui et dans une position identique. Ils ont évité mon tir. Tous 2 rentrent à couvert. Je m'avance doucement mais ils ont disparu. Je récupère ma flèche qui a coupé un petit peuplier. Une lame a cassé à l'impact. Je remets ma flèche sur mon carquois et encoche une nouvelle flèche avant de poursuivre en longeant la culture.

Au coin du bosquet qui borde le lac 150 mètres plus loin, j'aperçois une chevrette et ses 2 chevrillards qui s'avancent dans le lit asséché du lac en broutant la végétation verdoyante qui pousse sur le lit de vase. Je rentre dans le premier rang de maïs et tente de m'approcher le plus voûté possible mais les chevreuils traversent tranquillement pour remonter dans le chaume d'en face et se diriger vers l'autre parcelle de maïs.

Quand Capréolus trahit Sus Scrofa

Ils sont trop à découvert et une approche est perdue d'avance, je décide de laisser tomber et continue pour rentrer dans le bois. Je longe le lac par le haut du talus boisé, sur une grosse coulée qui me conduit de l'autre côté du bosquet sur un chaume travaillé. Je longe le ruisseau d'alimentation en direction d'un autre maïs. Arrivé au coin de la culture, je jette un coup d’œil discret sur la bande enherbée qui sépare le maïs du bois longé par un petit ru. Pas de chevreuil, je m'avance doucement en longeant la bande enherbée. Le vent est face à moi.
Je jette un coup d’œil furtif dans les passages de canon qui remontent vers le sommet du coteau à chaque fois que j'en croise un. Tout à coup, dans un virage, j'aperçois 2 chevreuils devant moi. Je tente de me rapprocher en alignant un gros arbre de la bordure du bois entre eux et moi mais les chevreuils se séparent en venant vers moi et la chevrette qui accompagne son jeune finit par se décaler trop à gauche et m'aperçoit. Elle détale avec son rejeton. Je les laisse s'éloigner puis m'avance doucement pour tenter de les revoir un peu plus loin.
Je contrôle chaque passage de canon mais rien. Alors que je passe le coin du bois, j'aperçois un chevrillard seul dans le champ travaillé qui remonte contre le bois. Je me baisse  et longe contre le talus qui fais suite au bois et me cale 30 mètres plus loin contre un gros peuplier. Je ne vois plus l'animal à cause d'un creux du champ en pente. Je remonte doucement le talus et aperçois ses oreilles. Je tente de l'appeler avec de petits aboiements mais il n'y prête pas attention et commence à remonter pour biaiser vers la bordure du bois.
Je n'insiste pas plus et fais demi-tour, en m'apercevant, le chevrillard détale et rentre à couvert. Pas de chevreuil sur le retour mais alors que je passe l'angle du maïs, j'aperçois à plus de 100 mètres un chevreuil plein travers, sorti au 2/3 du maïs sur le champ travaillé. Il regarde vers moi. Je reste un moment immobile puis ne le voyant pas bouger, je rentre dans le premier rang de la culture et commence à avancer très lentement vers lui. Le chevreuil finit par sortir à découvert et se met à brouter. Je gagne peu à peu du terrain mais le chevreuil commence à regarder de plus en plus vers moi et je m'arrête régulièrement pour le laisser se tranquilliser. Mes mouvements se font de plus en plus lents et je calcule tous mes pas pour éviter de faire trop de bruit.
Alors que j'arrive à environ 50 mètres du chevreuil, il oblique et commence à longer à 15 mètres de la bordure du maïs en venant vers moi. L'occasion est trop belle, je m'agenouille doucement et le laisse venir, pas à pas, en s'arrêtant pour manger, il se rapproche tout doucement. Il arrive à environ 30 mètres quand, tout à coup, il me semble entendre grogner et souffler à 20 ou 30 mètres dans mon dos. Le calme revient et je crois avoir rêvé. Le chevreuil s'avance encore un peu puis le bruit reprend dans mon dos et le chevreuil redresse la tête pour écouter lui aussi. Cette fois, j'en suis sûr, ce sont des sangliers. Une approche en aveugle au travers du maïs serait juste bonne à les faire fuir.
Je décide donc de rester focalisé sur mon chevreuil mais, tout à coup, un bruit impressionnant fonce droit sur moi, les pieds de maïs craquent et claquent. Je me redresse rapidement et arme mon arc dans le mouvement pour me retourner face à la culture alors que les sangliers sont déjà là. Plantés devant moi à 3 ou 4 mètres à peine. Un premier sanglier fait demi-tour et disparaît dans le maïs, un second se tourne pour me présenter un beau travers un peu 3/4 arrière. Je vise rapidement l'arrière de la cage thoracique et décoche. L'impact retentit, le sanglier démarre avec ma flèche en travers et s'enfuit avec ses congénères dans un bruit impressionnant.
Je reste un moment immobile à l'écoute, les sangliers sont à 30 mètres environ, je les entends grogner quand, tout à coup, l'un d'eux se met à se plaindre, à couiner et à se s'agiter. La bande se disperse et le calme revient. J'attends encore un peu puis pars voir la zone du tir. Je retrouve quelques petites gouttes de sang sur un pied de maïs

Quand Capréolus trahit Sus Scrofa

et quelques petits gouttes sur la trajectoire de fuite juste sur quelques mètres. Ma flèche cassée côté lame repose au sol couverte de sang. Mon atteinte semblait très bonne mais les indices sont maigres. Je cherche le sang à 4 pattes et trouve une petite touffe de poils ensanglantée.

Quand Capréolus trahit Sus Scrofa

Mais toujours pas vraiment de sang, je décide donc de laisser mon arc au bord du maïs et de commencer à parcourir les rangs pour recouper la piste que je fins par retrouver 10 à 15 mètres plus loin, Il y a maintenant beaucoup de sang contre les pieds de maïs et parfois au sol, la piste est assez facile à suivre et je retombe sur mon sanglier un peu plus loin. Il n'a fait que 40 mètres, ma flèche ressort au déffaut de l'épaule opposée et au dépeçage, je constaterai que les 2 poumons ont été percés. 

Je sors mon sanglier du maïs et retourne chercher mon arc et ma flèche cassée avant de faire une petite photo souvenir et de rentrer alors que la nuit s'installe.

Quand Capréolus trahit Sus Scrofa

Alex

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 14:30

Ce matin, je suis invité à une battue au chevreuil à Lagrangette sur la commune de Pavie. Manu va m'accompagner mais avec ma carabine (280 Réminton) à qui il redonne vie depuis quelques semaines. Il y a déjà 4 ans que je n'ai pas tiré une balle avec. Il reste 2 chevreuils au plan de chasse et nous comptons sur cette matinée pour les réaliser. Le rendez-vous est pris pour 9 heures. Manu est passé chez moi et nous partons ensemble. Comme nous sommes un peu en avance nous faisons un petit détour, histoire de voir si les ragondins ne seraient pas de sortie et justement nous en repérons 3 le long du ruisseau qui longe la route de Barran. Je me gare et laisse partir Manu devant avec son arc qu'il avait pris aussi au cas où. Notre approche se déroule bien mais à 15 mètres devant nous les ragondins, qui nous ont repérés, reviennent vers le ruisseau. Manu parvient à tirer l'un d'eux qui s'est arrêté au ras du sale mais il passe dessous. Nous récupérons sa flèche et partons pour le rendez-vous. 

Nous sommes peu nombreux, à peine 8 chasseurs dont 2 piqueurs, de plus nous n'avons que 2 chiens, un fox pour le chevreuil et un kopov pour le sanglier au cas où. Les postes vont être espacés mais j'ai l'habitude du terrain et c'est moi qui doit poster Manu, je vais le placer le long de la plantation de pins, face à une combe avec en face un bois mixte (feuillus et résineux) tout en long. Le poste est très bon. Un peu plus loin un autre chasseur se poste sur la ligne et je traverse la combe pour aller me poster dans un coupe-feu du bois d'en face. Mes observations régulières sur le territoire me font penser que c'est aussi un très bon poste. C'est la seconde fois que je l'occupe mais pour l'instant la chance ne m'a pas souri. Je me signale d'un mouvement de casquette à bout de bras puis rentre doucement dans le bois pour me poster sur la gauche du coupe-feu, environ au milieu de la largeur du bois. Au-dessus de moi, des chasseurs sont postés le long du bois.

Je fais place nette à mes pieds pour pouvoir pivoter sans bruit. Pendant que nous chassons, un autre chasseur fait le pied derrière la ligne de Manu car il semble que les sangliers soient dans le secteur ces jours-ci. La battue commence, après un long moment de calme, j'entends le petit fox pousser. 2 coups de feu claquent, au bruit je suis sûr que c'est Manu mais le chevreuil n'est pas sonné. Il a dû le manquer. Le chien pousse un moment en faisant une grande boucle autour de la chasse puis le calme revient et son maître le rappelle. Je les aperçois qui longent au milieu de la combe puis mon téléphone sonne. C'est le président de la chasse, les sangliers ont été localisés. "Tu n'as pris que l'arc ?" "Ben oui, comme d'habitude." "Ah bon, parce qu'on a trouvé les sangliers." "OK, à plus...". C'est marrant comme pour un sanglier l'arc fait souvent moins crédible...

Le temps passe, tout est calme si ce n'est quelques geais qui volent de cime en cime. Tout à coup, un coup de feu déchire le silence dans la combe, derrière la plantation, dans le dos de Manu. Puis quelques temps plus tard, la voix du kopov se fait entendre. Il sort après le posté de la ligne de Manu qui ne peut faire feu car l'animal passe sur la crête du champ. Au travers des arbres, j'aperçois quelque chose devant le chien qui semble roux mais difficile à identifier vue la distance et le fouillis de branches qui me cache la vue. Le chien bien noir est facilement reconnaissable. Il donne de la voix et pousse l'animal vers mon poste. Tout à coup, le poursuivi devient le poursuivant et je comprends vite qu'il s'agit d'un sanglier. Il poursuit le chien jusque dans le bois où ils rentent tous les 2 à 30 mètres de moi près du coupe-feu. Le chien tient un moment le ferme puis des craquements se font entendre et j'aperçois le sanglier qui se débine au travers des arbres.

Il vient vers moi, j'arme mon arc et le suis attendant un moment propice pour décocher. Il arrive droit sur moi mais le kopov revient à la charge et le sanglier fait demi-tour pour le chasser. Il le poursuit un peu puis reprend sa progression, il biaise pour venir traverser le coupe-feu à 5 ou 6 mètres en dessous de moi. Il semble que son pelage soit taché de sang au niveau de la tête et du coup, il est certainement blessé. Mon arc armé, mon viseur le suit. Il finit par se présenter au ras du coupe-feu, de 3/4 face mais il m'aperçoit et je comprends vite que vu son agressivité, j'ai tout intérêt à réagir le premier avant de me faire charger. L'angle n'est pas optimal mais il est déjà blessé, je vise l'épaule et décoche. Ma flèche rentre de la moitié dans le sanglier qui fait demi-tour et part tranquillement au pas. Ma flèche se casse en touchant le premier arbre et la moitié, côté empennage, tombe au sol. Le ragot longe dans le sale puis traverse en bas du coupe-feu pour rentrer à nouveau dans le sale où je le perds de vue. 5 m plus loin, il est mis au ferme par le chien. Je réencoche et me rapproche doucement. Mais je m'aperçois rapidement que le sanglier est en train de mourir, agité par ses derniers spasmes et par le chien qui le pille énergiquement.

J'examine mon sanglier, la blessure par balle n'était qu'une éraflure. La balle lui entaille légèrement l'armure puis rentre derrière l'oreille, longe sous la peau sans touché le crane et ressort au-dessus de l’œil. Il s'en est fallu de peu qu'il n'arrive pas jusqu'à moi. C'est un jeune mâle. Je signale ma prise à mes collègues qui n'ayant pas entendu de coup de feu n'avaient pas compris ce qui venait de se passer puis je sors le sanglier sur le bord du bois. Les piqueurs arrivent puis repartent tenter de déloger d'autres sangliers mais ils se sont débiner et ne seront pas retrouvés.

Manu tirera un autre chevreuil sans succès puis la balle ne claquera pas sur un autre. Il n'aura pas eu de chance pour aujourd'hui. Je serais le seul à prélever un animal alors que je suis le seul archer de la battue. Les commentaires iront bon train et je ris intérieurement. Au dépeçage, je constate que ma flèche traverse un poumon et le foie avant de traverser l'estomac, les intestins et de s'arrêter au ras du cuissot opposé.

Battue à Lagrangette, 25 février 2012

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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