Ce matin, réveillés vers 6 heures, nous nous préparons tranquillement avant de prendre la route en direction de Rio Colorado dans la province de Rio Negro en limite de la province de la Pampa et de celle de Buenos-Aires. Nous sortons de Puerto Madryn alors que le jour se lève tranquillement, le paysage très plat, semi-désertique s'étend à perte de vue.
Le sol sablonneux est ponctué d'arbustes souvent épineux plus ou moins espacés. En route, je peux apercevoir quelques guanacos (lama gnanicoe) et un grand groupe de nandous (Rhéa americana) dont il existe plusieurs sous espèces en Argentine. Gaston m'explique qu'il existe 2 variétés bien reconnaissables une nommée "ñandú" vivant au nord et une autre nommée "choique" vivant au sud et de taille plus modeste. De grandes zones ont brûlé de part et d'autre de la route laissant des paysages désolés et noircis, les parcelles qui ont brûlées depuis plusieurs années reverdissent au milieu des arbustes morts. Nous croisons par moment ce qui semble être des lacs mais qui ne sont que des étendues de sable desséchés par le soleil qui peuvent se transformer ponctuellement en plans d'eau peu profonds lors de fortes pluies.
Nous devons nous arrêter plusieurs fois pour mettre de l'essence et arrivons vers 12h30 à Rio Colorado. Dès l'entrée de la petite ville, une grande silhouette de sanglier annonce la couleur. Nous entrons au pays de la bête noire, une région réputée pour ses grands trophées.
Nous faisons une halte au snack le Roma pour manger un morceau avant de poursuivre jusqu'au camp de chasse de Aguilar par une piste pierreuse sur laquelle le pick-up de Gaston, lancé à vive allure, soulève un épais nuage de poussière blanche.
Nous finissons par quitter la piste, sur notre droite, par un chemin sablonneux moins bien entretenu et barré par plusieurs barrières qu'il nous faut ouvrir et refermer sur notre passage. Nous commençons à croiser de plus en plus de vaches, de petite corpulence par rapport à nos races françaises elles portent rarement des cornes et leur robe rousse ou noire est ponctuée de grosses taches blanches. En approchant d'une habitation, nous tombons sur un véritable charnier. De nombreuses carcasses de bovins, plus ou moins vieilles, jonchent le sol au milieux d'ossements blanchis et craquelés par le soleil et de carcasses dont ne subsistent que quelques os tenus entre eux par des peaux desséchées. Nous pouvons, de là, apercevoir le camp un peu plus loin. Ici c'est une zone d'élevage extensif de vaches, moutons et chevaux sur des propriétés avoisinant les 10 000 hectares et divisées par quelques clôtures non étanches qui laissent passer les animaux sauvages.
Nous passons une dernière barrière. Sur la gauche du chemin se trouve une pâture desséchée et jaunie par le soleil au milieu de laquelle trône un bel arbre dont toutes les branches basses ont été broutées à hauteur du bétail. 2 gros maras et un jeune sont assis près du tronc et profitent de l'ombre providentielle sous ce soleil de plomb. Il fait 35° en ce début d'après-midi. Nous arrivons enfin au camp, accueillis par le gérant qui lui aussi ne parle qu'espagnol et qui gère cette propriété détenue par des français. Il élève des moutons, des vaches et quelques chevaux mais fait aussi guide de chasse sur cette propriété où il a introduit, il y a de nombreuses années, des buffles qui sont, à l’exception de 3 (c'est à partir de ces 3 animaux que s'est constitué le cheptel sauvage actuel), tous morts lors d'une grande sécheresse et des cerfs élaphes qui côtoient ici une faune assez variée : sangliers (introduit eux aussi en Argentine pour leur chasse par quelques propriétaires, ils sont en pleine expansion dans le pays), pumas, guanacos, renards, maras, lièvres, nandous et autres oiseaux de toutes sortes. La basse-cour est très fournie, de très nombreux dindons errent en tous sens au milieu de quelques poules.
Le camp est composé de 2 vieilles habitations non attenantes et d'une grande dépendance.
Le tour des bâtiments est planté de nombreux arbres qui donnent un peu d'ombre. Ce désert est posé sur une rivière souterraine très abondante sur laquelle ont été creusés des puits d'où des moulins à vent font jaillir une eau fraîche alimentant des bassins,
eux-mêmes alimentant les abreuvoirs du bétail sans qui l'élevage serait impossible.
Le gérant nous invite à prendre un rafraîchissement avant de nous montrer nos chambres chacune équipée d'une salle de bain avec WC.
Alors que nous sortons des chambres, il nous montre une mue de cerf impressionnante qui pèse plusieurs kilos, il l'a trouvé sur son domaine. Il semble que certains cerfs portent des superbes trophées dans le secteur.
Nous déchargeons nos affaires que nous rangeons dans les chambres puis partons tirer quelques flèches pour vérifier les réglages. Mon arc semble toujours bien réglé. Le gérant semble dire que mes chances de tirer à 30 mètres et peut être moins sont relativement bonnes, je préfère car je suis peu habitué aux tirs à fortes distances qui se pratiquent beaucoup dans ces paysages plats et ouverts de l'Argentine. Il confirme, comme m'en a déjà parlé Gaston, que les buffles n'ont aucun prédateurs et sont peu chassés, ils ne craignent donc pas vraiment l'homme et peuvent facilement charger. Il me demande si je suis prêt à prendre la première occasion de tir car il craint que je fasse comme certains chasseurs à la carabine qui attendent toujours mieux et laissent passer leurs occasions de tir. Il m'explique que la chasse peut être très facile comme très compliquée, par temps chaud et sec les buffles tournent autour des zones d'eau mais s'il pleut les buffles s'éparpillent et sont alors très difficiles à trouver au milieu d'une végétation arbustive plus ou moins haute. Je lui confirme que je suis prêt à tirer ce soir si l'occasion se présente.
Nous allons partir chasser en fin d'après-midi, je pars donc me préparer puis nous discutons un peu avant de monter dans les pick-up. Le gérant ouvre la marche, il n'a pas pris de carabine car Gaston lui a bien expliqué que je voulais commencer et finir la chasse à l'arc quoi qu'il se passe. Nous passons une barrière au milieu des moutons que nous refermons alors qu'un vol de conures de Patagonie (Cyanoliseus patagonus) décolle des arbres à notre droite pour aller se poser un peu plus loin.
Un couple de vanneaux téro (Vanellus chilensis) posés au sol pousse des cris d'alerte en marchant à environ 30 mètres des voitures.
Nous prenons la piste au milieu d'un paysage toujours sablonneux et couverts d'arbustes plus ou moins épars.
Au loin un moulin se dessine. Nous nous garons un peu avant ce dernier
et avançons tranquillement vers le bassin qui nous cache un peu le paysage à l'arrière. D'un coup de jumelles rapide, le gérant nous annonce que les buffles sont là. Nous pouvons en voir quelques-uns qui s'éloignent vers l'arrière du bassin. Il semble y avoir au moins un mâle. Nous nous approchons doucement du bassin. Le gérant ouvre une barrière qui empêche le bétail de venir sur la piste, la chaîne qui ferme la barrière teinte et je crains que les buffles ne s'éloignent mais habitués à ce bruit, ils n'y prêtent pas attention.
Une clôture entoure le bassin pour empêcher son accès aux animaux. Plus à gauche, se trouve l'abreuvoir des vaches et un peu plus loin encore un petit point d'eau où viennent se baigner les buffles. Nous nous avançons contre la clôture du bassin, Le gérant m'annonce et me montre un très beau mâle. Je commence mon approche à 4 pattes pour longer les petits arbustes qui bordent la clôture et tenter d'atteindre l'angle de cette dernière.
Les buffles sont à un peu plus de 100 mètres. À mi-distance, je fais une petite pause et me redresse à genoux dans le sable pour télémétrer et me rendre un peu plus compte des distances. Le grand mâle est dégagé au milieu d'un troupeau d'environ 15 à 20 animaux composé de femelles, de jeunes et de 2 autres mâles plus jeunes. Gaston qui me suit me jette un petit caillou pour m'indiquer d'avancer. Je range mon télémètre et reprends mon approche, j'ai 5 flèches pour le buffle sur mon carquois et une flèche petit gibier, cette dernière commence à tomber pendant l'approche, je la dégage et la pose au sol pour ne pas risquer d'être gêné au moment du tir. Je rejoins le dernier piquet de la clôture à l'angle de cette dernière et me positionne à genoux alors que les vaches paniquées démarrent de l'abreuvoir, derrière le bassin et s'enfuient sur ma droite. Je reprends mon télémètre pour certifier la distance de tir car mes flèches de 1000 grains baissent vite et une erreur de 5 mètres pourrait être lourde de conséquences.
Le grand mâle est à 30 mètres, je range mon télémètre, cale la visée de mon mono pin's sur 30 mètres et accroche mon décocheur mais, au même moment, une femelle s'avance et se positionne devant le mâle alors que retentissent des cris d'alerte d'un couple de vanneaux.
Je ne peux plus tirer. Les buffles s'avancent de quelques mètres curieux en humant l'air.
Le vent qui souffle dans mon dos risque de me trahir si les animaux avancent encore. Je reste immobile prêt à armer alors que Gaston filme en arrière. Focalisé sur le grand mâle, je n'ai pas vu qu'un mâle plus jeune s'est positionné plus à découvert à moins de 25 mètres sur la gauche du groupe. Le gérant me dit que je peux le tirer mais que le trophée est un peu moins bon. J'hésite mais c'est mon premier jour, je décide de tenter le plus grand mâle et d'attendre qu'il se dégage au risque de voir tous les buffles s'en aller. Au loin une autre femelle, son veau et un très vieux mâle aux cornes émoussées observent du milieu de la piste.
Je reste immobile, les animaux bougent un peu mais le mâle qui s'est un peu avancé et dégagé à 27 mètres (confirmés d'un petit coup de télémètre) mais se présente de face, le tir est trop risqué. Le temps passe et les animaux s'espacent un peu avant de commencer à se retirer vers les broussailles. Je me prépare. Le grand mâle amorce un demi-tour lentement. J'arme mon arc et aligne ma visée sur l'animal qui se positionne plein travers et avance sa patte avant. Mon viseur est calé mais une petite voix dans ma tête me dit : "attention à ne pas taper dans l'os de la patte". Je décale à peine ma visée un peu plus en arrière et décoche. Je vois ma flèche voler et disparaître dans le buffle au niveau de la zone des poumons.
L'animal tressaille, finit son demi-tour et s'éloigne, avec ma flèche qui ressort sur le flanc opposé, vers les arbustes. Il s'arrête avant de rentrer dans la végétation et se retourne de 3/4 face comme pour comprendre ce qui a bien pu le frapper. Je réencoche rapidement une flèche. Seuls les empennages retiennent la flèche dans l'animal. Le sang coule abondamment du trou d'entrée de la flèche, le buffle reste impassible.
Plusieurs jeunes veaux viennent entourer le grand mâle avant de se dispercer.
Au bout de quelques minutes, il semble vaciller un peu sur ses pattes avant qui se croisent péniblement, je télémètre 45 mètres, je cale mon viseur sur cette distance. Il commence à se tourner tout doucement, j'arme mon arc, aligne la visée, il avance lentement de quelques pas en urinant avant de stopper. Je cale mon viseur sur le défaut d’épaule et décoche alors qu'il se présente de plein travers mais à la grande surprise ma flèche est beaucoup trop haute et le touche dans les muscles du dos soulevant un petit nuage de poussière sur l'impact.
Ma flèche est restée en travers, seuls les empennages dépassent. Le buffle démarre au galop et rentre dans la végétation où je le perds de vue. D'autres buffles s'éloignent mais certains restent sur le secteur sans comprendre ce qu'il se passe. Il faut maintenant attendre que ma première flèche fasse son œuvre. Le gérant monte sur l'échelle du moulin pour essayer de voir le buffle. Il l'aperçoit à environ 20 mètres dans les buissons. Plein travers, immobile, tête basse à gauche. Le temps passe, je doute alors que Le gérant qui n'a jamais eu de chasseur à l'arc pour le buffle semble serein et me dit qu'il faut attendre, que ma flèche est bonne. Je monte sur le moulin pour observer également, peu à peu les animaux s’éloignent abandonnant le grand mâle. Au bout d'un moment, il démarre et s'enfonce dans les broussailles où nous le perdons de vue. Au moins 25 minutes se sont écoulées, Le gérant me dit qu'il faut attendre encore 15 minutes avant de s'approcher pour voir. Les minutes semblent des heures, le temps écoulé nous nous avançons doucement dans les broussailles à la recherche d'une tache noire quand nous tombons sur 5 buffles, dont un des jeunes mâles, qui nous font face à environ 35 mètres.
C'est alors que Gaston, plus à la gauche, aperçois mon buffle, il est couché et les autres semblent le protéger. Les animaux avancent de quelques mètres reculent, hésitent, tournent autour de leur congénère au sol. Nous attendons immobiles, prêt à esquiver une charge si nécessaire. Les buffles, au bout de quelques minutes, commencent à se débiner un à un. Le dernier, un jeune mâle, reste un moment et tourne autour de son compagnon qui n'est plus en état de le suivre. Il finit par renoncer et s'éclipse. Un pick-up arrive par la piste, c'est l'employé de la ferme, le gérant part à sa rencontre pour ne pas qu'il vienne jusqu'à nous. Pendant ce temps, je tente une approche en me décalant sur la droite pour arriver en 3/4 arrière, Gaston me suit pour essayer de filmer ce tir. Je progresse lentement sans quitter mon buffle des yeux et trouve une fenêtre de tir à environ 10 mètres de l'animal qui est couché immobile. J'arme mon arc, vise un peu en arrière de l'épaule assez bas et décoche.
Ma flèche rentre jusqu'aux empennages et le buffle ne réagit pas. Je reencoche, arme, vise un peu plus bas et décoche à nouveau. La flèche a disparu dans l'animal qui a encore encaissé sans broncher. Cette fois sa respiration se fait très forte et pénible. Nous nous reculons à environ 20 mètres alors que le buffle bascule sur le flanc et se raidit en rendant son dernier souffle. Nous attendons un peu alors que le gérant et son employé nous rejoignent puis nous nous approchons de mon buffle.
Il est énorme, il fait autour d'une tonne. Il s'est couché sur ma première flèche, je dégage la seconde et la troisième qui s'est cassée dans l'animal puis nous basculons le buffle sur le dos avec Gaston pour récupérer ma première flèche qui est miraculeusement intacte. La dernière est introuvable et Gaston me met le doute en me disant que c'est la première qui a dû tomber de l'animal. Les trous d'entrées étant tous très proches, je me mélange un peu les pinceaux. Nous partons donc chercher ma flèche, j'en profite pour aller chercher ma flèche posée au sol durant l'approche et pour essayer de trouver le sang. Je ne trouve que du sang aux 2 endroits où l'amiral s'est arrêté. Un gros amas de sang coagulé où le buffle s’est arrêté un moment après le premier tir
et 2 belles taches dans les broussailles, au niveau du deuxième arrêt où le buffle saignait des 2 côtés avec une hémorragie plus importante côté entrée de flèche.
Ne trouvant pas ma flèche nous repartons vers le buffle et cherchons dans la direction du dernier tir sans plus de succès. Nous positionnons le buffle sur le ventre à 4 dans un gros effort mais le soleil couchant ne permet pas de faire de belles photos, il nous faut donc le faire pivoter en le tirant par la queue pour avoir un meilleur angle par rapport au soleil avant de reprendre la séance de photos souvenir.
Gaston et l'employé attaquent ensuite d'ouvrir le buffle sur le dos pour récupérer la viande car il faut très chaud et le temps presse. Une fois la viande du dos récupérée, j'ouvre le ventre et sors l'énorme panse gonflée d'eau pour atteindre le cœur et les poumons. Ma 4ième flèche est en fait cassée dans le buffle, je la dégage puis récupère le cœur percé par mes 2 derniers tirs. Pendant que mes accompagnants finissent de découper la viande, je coupe la tête qui doit faire à elle seule plus de 30 kg. Nous récupérons la viande dans plusieurs sacs pour les ramener aux voitures avec la tête. Le grand buffle aux cornes cassées s'est approché à 15 mètres des voitures et semble vouloir nous intimider, il n'a pas peur de nous. Au bout d'un moment, il finit par se débiner tranquillement de cul dans la broussaille.
Il est temps de rentrer au camp pour mettre la viande au frais. Je suis un peu décontenancé, cette chasse m'a semblé trop facile mais très éprouvante aussi : ce buffle touché mortellement a mis beaucoup de temps à mourir. D'un autre côté, c'est le plus grand animal qui m'est été donné de tirer à l'arc. C'est le premier buffle tué à l'arc sur ce domaine, avant moi le gérant n'a eu que des chasseurs à la carabine et il semble que plusieurs buffles ont fait bien plus de chemin que le mien avec des balles moyennement bien placées. Il comprends que je suis un peu déçu mais ne dit rien, il en parlera à Gaston plus tard. Alors que je pensais rentrer au camp, Gaston me propose d'aller faire un tour dans le camp un peu plus loin. Nous passons une barrière à 90° de celle que nous avons passée pour approcher les buffles et la refermons derrière nous avant de prendre la piste en direction d'un autre moulin près d'un autre petit point d'eau. Quelque chose bouge dans mon pantalon au niveau de mon tibia, ne sachant pas de quoi il s'agit, j'agite le bas de mon pantalon pour tenter de déloger l’intrus mais le mouvement cesse et je ne sens plus rien. Me disant que l’intrus a été délogé je l'oublie. Alors que nous arrivons sur place, Gaston me montre un couple de lièvres qui se débine vers les taillis dans une petite parcelle clôturée. Nous nous garons un peu plus loin sur le chemin et alors que je prépare mes flèches pour aller chasser. Gaston s'avance sur le chemin et observe baissé sous le taillis puis me fait signe. Il a repéré les 2 lièvres et me presse de finir de me préparer. Je m'approche et il me montre les animaux qui sont assis en bordure du taillis dans une bande sablonneuse dégagée, derrière un petit buisson. Je tente l'approche en logeant le taillis mais les lèvres passent au travers de la végétation qui longe la clôture. Je presse un peu le pas en profitant de ce petit écran végétal pour me caler contre la clôture dans une petite trouée qui me permet de voir les lièvres avançant tranquillement au milieu des ossements éparpillés sur le sol. Le plus proche est à environ 15 mètres, j'arme, vise et décoche mais passe juste dessous. Ils démarrent mais se tranquillisent vite. Ma flèche a ricoché dans le sable et a passé la clôture. Je réencoche et arme mon arc en tentant d'arrêter le second lièvre qui avance tranquillement à environ 18 mètres : "Hein". Il ne se préoccupe pas de ce bruit. Je le suis dans mon viseur et décoche alors qu'il s’arrête pour brouter mais passe derrière. Je suis un peu dépité, les lièvres s'éloignent par le chemin. Nous passons la clôture pour tenter de les approcher à nouveau mais ils sont trop loin et à découvert. J'aperçois une de mes flèche posée sur un buisson contre la clôture et la récupère pour la remettre au carquois mais la seconde flèche a passé la clôture et dans le feu de l'action je ne me souviens plus où j'ai tiré. Nous passons la clôture pour chercher dans les buissons mais nous tournons un moment dans le secteur sans la trouver. Gaston m'interpelle et me fait signe. Un animal se débine devant lui, dans la broussaille, en direction du chemin. J'encoche une flèche, rejoins le chemin et le longe doucement quand j'aperçois un renard gris qui sort tranquillement de la végétation à environ 17 mètres devant moi. J'arme mon arc mais il se cale dans les branches basses d'un arbuste qui borde le chemin. Je lance quelques "cri de souris" en pinçant les lèvres sans désarmer. Le renard sort plein travers à environ 20 mètres et stoppe au bord du chemin. Je cale ma visée et décoche. Il s'écroule sur place puis se débat au sol. Je me précipite, ma flèche un peu autre a coupé le dos jusqu'à la colonne. Il s'immobilise rapidement alors que la nuit s'installe. Après quelques photos souvenir, il est temps de rentrer.
En me redressant, je sens à nouveau bouger dans mon pantalon au niveau de mon genoux et agite à nouveau mon pantalon, le mouvement cesse. Les lièvres sont plus loin au bord du point d'eau. Dans les phares, un beau renard gris se débine sur le chemin alors que nous rentrons. Arrivé au camp, le mouvement se refait sentir, je baisse donc mon pantalon et un criquet en sort, un gros crapaud chasse les insectes attirés par les lumières du camp, je saisis le criquet et le jette à 10 cm de ce gros batracien qui n'en fait qu'une bouchée.
Alex
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