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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 12:47

Après une mauvaise expérience l'an dernier sur le mouflon, j'ai cette année une nouvelle chance de parvenir à réaliser mon rêve : prélever un mouflon à l'arc et à l'approche. C'est un animal que je n'ai jamais prélevé jusqu'à aujourd'hui. Arrivé dans les Alpes le samedi après- midi, je réalise un rapide repérage des lieux avec mon hôte sans descendre de voiture. Le territoire est magnifique, un flanc de montagne coupé de grandes barres rocheuses, de pierriers et de zones boisées.

Le lendemain matin, jour d'ouverture, je pars de nuit me garer en haut du petit village, au pied de ma zone de chasse. On m'a conseillé de monter me poster alors qu'il fait encore nuit mais ne connaissant pas le relief et craignant de déranger des animaux sans les voir, je décide d'attendre la pointe du jour avant d'attaquer mon ascension. Il est environ 6h30 quand je quitte ma voiture. Le bas du territoire est sculpté par des restanques (paliers créés par la main de l'homme et soutenus par des murets de pierres). Presque immédiatement, un galop retentit suivi d'aboiements. Je viens de lever un chevreuil. Je m'immobilise mais ne parviens pas à le voir. Je le laisse s'éloigner bruyamment puis reprends mon chemin.

Les paliers laissent place à une zone boisée et la pente s'accentue. Je tente de progresser le plus silencieusement possible mais le sol est jonché de graviers roulants qui crissent et de feuilles mortes. Un peu plus haut, je tombe sur une zone de gros blocs pierreux en sous-bois et je progresse en posant mes pieds de l'un à l'autre ce qui me permet d'avancer sans bruit. Je m'arrête souvent pour écouter la montagne quand un bruit de pas retentit sur ma droite. Je me fige et attends un moment à l'écoute pour tenter d'anticiper le mouvement. Le temps passe et il me semble que les animaux vont passer plus haut, je m'avance donc un peu plus tout doucement et me cale au pied d'un chêne quand des bruits de pas retentissent maintenant aussi sur ma gauche. Je reste un moment immobile à l'écoute. Alors que les bruits semblent s'éloigner à droite, ils viennent droit sur moi à gauche et je me focalise sur ces derniers.

Petits à petits, les animaux se rapprochent quand une masse noire surgit à moins de 10 mètres en dessous de moi, l'animal s'arrête un instant puis s'avance et se fige à 5 mètres environ. C'est un sanglier, je ne suis pas là pour lui, un second arrive et se cale contre le premier. Les animaux s'immobilisent un moment à l'écoute, l'un d'eux finit par faire demi-tour alors que l'autre reste parfaitement immobile quand des blocs de pierre roulent bruyamment dans mon dos. Je me retourne doucement et aperçois 5 mouflons qui escaladent la barre rocheuse à 35 mètres environ.

Le spectacle est magnifique, les 2 premiers s'avancent vers la crête de la barre puis s'arrêtent juste dessous pour brouter tranquillement, c'est une brebis et son agneau, leur pelage atypique attire mon attention, ils sont moitié beige et moitié blanc. Plus en arrière, en crête de la barre, dans un bouquet de buis, j'aperçois 3 mâles mais me rends vite compte qu’ils sont en fait 4. Je tente de me rapprocher un peu sous couvert du bois mais le plus gros mâle et la brebis m'observent. Je me cale donc pour les observer et attendre une occasion de poursuivre mon approche. La brebis et son jeune finissent par disparaître derrière la crête alors que les 3 jeunes mâles se livrent à un petit combat.

Ils se reculent tour à tour et se jettent tête baissée contre leur adversaire alors que le plus gros des mâles regarde toujours vers moi.

Des bêlements retentissent au-dessus de moi à environ 20 mètres mais je ne vois rien au travers des branchages et une seconde brebis et son jeune rejoignent le groupe de mâles avant que tout ce petit monde ne passe derrière la barre rocheuse. Je me remets en marche et décide de tenter un grand contournement pour les intercepter plus loin. Je monte donc en direction d'une seconde barre rocheuse plus haute, toujours en tentant de rester un maximum silencieux. J'avance entres les buis sur un sol pierreux quand j'aperçois un autre groupe de mouflons plus haut sur la seconde barre, ils sont entre 15 et 20 et semblent descendre dans une bande de buis au pied de la barre. Les pensant tous en train de descendre, j'avance tranquillement à couvert d'un gros buis quand je m'aperçois qu'un gros mâle m'observe au milieu de la barre. Nous restons un moment immobiles à nous observer puis d'un sifflement puissant il déclenche l'alerte et les mouflons remontent en quelques bons sur la barre puis s'enfuient pour disparaître derrière ce mur infranchissable avec une aisance déconcertante.

Je reprends donc ma chasse, sur mon idée première pour tenter de retrouver le premier petit groupe. Je longe sous la seconde barre et arrive au milieu d'un chaos de gros rochers au milieu d'une bande boisée. Je me fige et écoute un long moment. Il me semble entendre un bruit très en contrebas mais le calme s'installe pendant de longues minutes et je décide de reprendre ma progression. La sanction est immédiate, un sifflement retentit en contrebas suivit d'un bruit de fuite sans que je puisse voir les animaux qui montaient en fait sur moi.

Je reste un moment immobile et tente de me faire oublier avant de reprendre ma marche. Je ressors du bois sur une longue langue d'éboulis qui précède un bourrelet rocheux qui longe une bande de buis et d'arbres épaisse. Je me cale derrière un gros bloc rocheux surmonté d'un arbre qui a poussé là sans terre et dont les racines enveloppent le gros bloc. Des bruits de pas semblent se rapprocher au-dessus de moi sur ma gauche et je m'attends à voir surgir des mouflons au travers de la bande de buis. Je suis prêt à armer mais le temps passe et rien ne vient quand, tout à coup, j'ai une impression bizarre, je tourne doucement la tête et aperçois un très gros mouflon mâle arrêté à 20 mètres environ dans mon dos au ras de la bande de buis. Il m'observe, j'arme doucement devant moi, le mouflon siffle une première fois sans bouger, je pivote doucement alors que l'animal siffle encore une fois, j'aligne la visée sans qu'il ne bouge. Il siffle encore une fois sans bouger, je décoche mais alors que ma flèche semblait parfaite, le gros mâle fait demi-tour et s'éclipse avant l'arrivée de ma flèche et disparaît derrière l'écran végétal. Je n'ai même pas entendu ma flèche toucher le sol. Je l'entends s'éloigner et faire rouler quelques pierres. J'attends un peu puis me rapproche doucement de la bande de buis pour chercher ma flèche mais c'est peine perdue. De l'autre côté, j'aperçois 2 bandes de mouflons, une trentaine au bord des buis sous la barre rocheuse et une dizaine plus bas. C'est magnifique de voir autant d'animaux, l'un des mâles est bicolore comme l'agneau et la brebis de ce matin.

Comment approcher sans être vu par autant d'animaux, je m'éclipse doucement et tente de revenir sur mes pas pour faire une grande boucle pour revenir par le dessous de la barre mais des sifflements retentissent déjà et une cavalcade retentit, je regarde les 2 groupes de mouflons s'éloigner, l'un rentre dans les buis sous la barre rocheuse, l'autre je jette par en bas et rentre à couvert 100 mètres plus loin.

J'attends un moment puis décide de traverser la bande de buis pour tenter une approche quand une impression bizarre me fige. J'aperçois alors une mouflone qui m'observe derrière un rocher, au ras des buis qui longent la barre puis un beau mâle un peu plus haut juste sur ma droite à 40 mètres de la brebis. Les animaux restent à m'observer un long moment et je n'ose bouger. Perdu pour perdu, je décide de tenter de pousser un bêlement, le mâle intrigué s'avance un peu, je recommence mais cette fois il se met à me siffler, je continue mes bêlements mais ce dernier tout en sifflant rejoint la brebis qui restait immobile puis tous deux rentrent dans les buis puis en ressortent et rentrent là où ont disparu les mouflons sous la barre.

Je remonte tranquillement sous la barre et rentre dans les buis pour progresser à couvert puis j'avance tout doucement vers l'endroit où rentrent les mouflons. Des bruits de pas se font entendre et je me fige pour écouter un moment. Les animaux semblent venir sur moi. Je tente une approche en m'arrêtant pour observer et écouter à chaque pas calculé. Je peux maintenant entendre un animal qui marche des feuilles, il semble tout près mais impossible de le voir. J'attends un moment puis tente encore de me rapprocher mais focalisé sur les bruits au-dessous de moi, je n'ai pas vu un petit groupe de mouflons au-dessus de moi et ces derniers démarrent sur quelques mètres pour disparaître dans les buis. J'attends un petit moment puis m'avance encore un peu, les animaux redémarrent, j'arme mon arc. Les mouflons passent au galop à 15 mètres environ au travers des branchages puis le bruit s'arrête environ 40 mètres plus bas.

J'attends un peu puis m'avance au travers de branches mortes et le bruit produit fait démarrer les animaux qui me contournent pour ressortir sur le pierrier derrière moi sous la barre rocheuse et s'éloigner tranquillement. Je laisse le coin se calmer puis m'avance un peu plus loin et m'arrête un moment pour écouter et observer. Tout à coup, un éternuement me fait tourner la tête.

A 20 mètres environ, la pente fait une cassure dans le relief après un semblant de plat et derrière cette cassure surgit comme par magie le haut des cornes d'un très beau mouflon qui s'avance droit vers moi. Je me fige et n'ose plus bouger. Petit à petit, l'animal m'apparaît avec sa barbe noire majestueuse. Il s'arrête à environ 15 mètres et regarde vers moi, je suis statufié, les yeux grands ouverts, en apnée, je ne bouge plus car on m'a assez venté la vue légendaire de ses animaux. Il ne semble pas me voir et s'avance de quelques pas, s'arrête à nouveau et regarde à nouveau vers moi. Je reprends rapidement mes esprits et analyse rapidement la situation alors qu'il reprend sa marche à environ 7 mètres, il commence à biaiser pour se tourner plein travers et descendre par une coulée pierreuse. Une trouée  de 30 à 40 cm de diamètre dans la végétation peut me permettre un tir un peu plus bas. La tête du mouflon passe derrière un petit tronc, j'arme mon arc et aligne ma visée sur la trouée mais il s'arrête juste avant. Il ne laisse dépasser à découvert que son museau, la pointe du poitrail et les pattes avant. Il ne va pas s'arrêter devant la trouée et je me prépare à décocher au moment où il va s'avancer mais contre toute attente, il bifurque et revient droit sur moi pour me présenter son poitrail en 3/4 avant dans la trouée à environ 5 mètres.

Je vise rapidement et décoche. Un impact cassant retentit et le mouflon s'effondre tétanisé. Comprenant très vite la  situation, je m'avance rapidement craignant qu'il ne se relève mais, après un court immobilisme, il donne de violents coups de pattes arrière ce qui le propulse en glissade sur le côté dans la pente. Dans sa glissade, il se défait de ma flèche. Je me lance à sa poursuite et le rattrape 40 mètres plus bas alors qu'il vient de heurter un arbre. Incapable de se relever il est toujours vivant, je le sers rapidement d'un coup de poignard au cœur. Ma flèche qui rentre devant l'épaule, où je visais a heurté la colonne vertébrale de l'animal. Je retrouverai ma lame de chasse logée dans une vertèbre au dépeçage. Je retrouve ma flèche un peu plus haut, la lame a cassé au ras de la bague de maintien des lames.

Un bien belle ouverture, un rêve réalisé, 9 septembre 2012

Alex

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 09:26

Ce soir, il fait très chaud et je décide d'attaquer la chasse vers 20 heures. En route, une belle chevrette traverse la route juste devant ma voiture et remonte le talus du fossé pour disparaître dans un grand champ de tournesol. Plus loin, c'est une autre chevrette et son jeune qui broutent sur une bande enherbée au bord d'une haie à seulement 15 mètres de la route, mon passage leur fait à peine lever la tête.

Un peu plus loin, j'aperçois 2 jeunes brocards dans un petit pré desséché entouré de haies. Je ne ralentis pas et poursuis un peu ma route pour me garer un peu plus loin. Je tente d'accéder au petit pré par un chemin de terre mais ce dernier reste du mauvais côté de la haie, je remonte donc pour m'avancer en suivant la route pour arriver jusqu'au bout d'une haie épaisse qui la longe. Les brocards sont toujours là, ils se sont un peu avancés vers le fond du pré et cherchent leur pitance au milieu des herbes rases et desséchées.

J'attrape mon Butollo et tente quelques appels, caché derrière le bout de la haie. L'un des brocards semble réceptif et commence à venir mais l'autre s'interpose et ils restent immobiles à regarder vers moi. Je décide de tenter de descendre le talus de la route pour être moins à découvert et me dissimuler dans des herbes hautes et sèches mais mon pied glisse sur une pierre et je chute lourdement au pied de la haie en réussissant tout de même à protéger mon arc. Je me positionne à genoux dans les herbes hautes, les brocards n'ont pas bougé. Je reprends mes appels mais ils ne semblent pas vouloir venir, je pousse quelques aboiements et alterne avec des appels courts de Butollo. Les chevreuils semblent recommencer à s’intéresser à moi.

Ils avancent un peu mais le plus gros s'interpose toujours pour empêcher l'autre de venir. Je tente de le défier en aboyant de plus belle et en frappant la végétation. Échappant à la surveillance du plus gros, le second brocard s'élance vers la route, le second brocard s'élance à sa poursuite et ils traversent la route à 35 mètres environ pour stopper dans le pré à 20 mètres environ de la route. Je reprends mes appels en intercalant quelques aboiements et quelques coups dans la végétation. Les brocards s'avancent à tour de rôle et se défiant sur 15 mètres environ puis s'arrêtent et ne semblent plus vouloir venir. Je décide de renoncer, un tout seul serait venu mais je comprends que, dans cette situation, je n'arriverai à rien.

Je remonte le talus de la route et reviens sur la chaussée, les brocards détalent vers le petit bosquet en crête puis s'arrêtent avant le couvert et m'observent alors que je reviens vers ma voiture. Je continue un peu vers un secteur que je sais propice à une rencontre. Je me gare au bord de la route, puis m'avance dans un chaume retourné en regardant dans une friche qui couvre le penchant opposé au bord d'un grand bois. J'aperçois rapidement une chevrette qui m'observe à

200 mètres environ, je suis complètement à découvert et je fais mine de ne pas l'avoir vu en biaisant vers l'angle du bois mais elle démarre, s'arrête 40 mètres plus loin, m'observe à nouveau puis rentre à couvert en bondissant.

Arrivé au coin du bois, je m'avance un peu sous le couvert en essayant de ne pas faire trop craquer de débris végétaux secs sous mes pas mais j'ai l'impression de marcher sur des chips. Je m'arrête donc rapidement derrière le premier gros arbre qui pourra m'assurer un camouflage potable puis écoute un peu avant d'attaquer mes appels de Butollo qui resteront sans réponse.

Je décide de ne pas insister et de retourner à la voiture pour partir beaucoup plus loin vers un autre secteur auquel je crois bien, surtout à cette heure-ci. La luminosité commence à décroître. Il va être l'heure des beaux brocards. Je me gare puis pars en direction d'un grand lac bordé par un grand champ de tournesol. Rapidement j'aperçois au loin un chevreuil seul qui semble brouter quelques repousses au-dessus du tournesol dans un champ travaillé. Il est à 500 mètres environ, je longe le tournesol sur la bande enherbée en me baissant un maximum pour tenter de gagner un peu de distance. Arrivé à environ 400 mètres du chevreuil, je m'agenouille au bord de la culture et attrape mon Butollo. Dès les premiers appels, le chevreuil, qui s'était couché, tourne la tête vers moi puis se redresse et démarre au galop pour rentrer dans le tournesol et foncer droit sur moi. Il passe dans un creux du champ et je le perds de vue un instant.

Jugeant mon poste trop découvert, j'en profite pour me décaler un peu sur ma droite derrière un écran de tournesol plus épais. Je reprends mes appels mais le temps passe et je ne vois rien venir quand, tout à coup, il réapparaît à plus de 150 mètres. Il vient d'un pas lent vers moi et s'arrête régulièrement pour brouter quelques feuilles de tournesol feignant de se désintéresser de mes appels. Mais petit à petit et zigzagant un peu au milieu des grosses fleurs jaunes clairsemées, il se rapproche pour finir par se présenter 3/4 face à 10 mètres alors que je viens d'armer mon arc. Il broute paisiblement une  feuille, J'aligne ma visée et décoche mais ma flèche heurte le pied de tournesol et dévie pour finir sa course à environ 100 mètres dans le tournesol. Le brocard surpris démarre et sort sur la bande enherbée à 40 mètres environ sur ma droite. Je me plaque au sol en encochant une seconde flèche. Curieux, il vient vers moi en regardant dans le tournesol pour tenter d'identifier ce qui vient de le frôler. Il avance doucement en s'arrêtant régulièrement, je tente de me redresser doucement, complètement absorbé par sa curiosité, il ne me remarque même pas et poursuis son chemin. J'arme doucement mon arc et me cale pour le laisser venir. A environ 15 mètres, il se tourne plein travers pour rentrer dans le tournesol. Ma visée se cale et je décoche, cette fois, l'impact sourd retentit, il démarre et rentre en trombe dans la culture et commence à décrire de grandes boucles pendant quelques secondes avant de revenir vers la bande enherbée et de s'effondrer à 10 mètres de la bordure du champ à moins de 15 mètres de ma positon. Je le laisse finir de mourir et me redresse alors qu'il vient de s'immobiliser.

J'essaye de retrouver ma seconde flèche sans y parvenir, je n'essaye même pas de retrouver la première partie trop loin. Je pars à la rencontre de mon brocard sans chercher à suivre la piste de sang. Autour de l'endroit où il se trouve le sang est très abondant. Ma flèche rentrée au niveau des poumons est ressortie au niveau de la panse. J'appose le bracelet et lui attache les pattes pour le charger sur mon épaule et revenir vers la voiture alors que la nuit tombe doucement.

Un brocard tombé à la seconde flèche dans les tournesols, 10 août 2012

Alex

 

Trophée :

Un brocard tombé à la seconde flèche dans les tournesols, 10 août 2012

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 16:09

Ce weekend, je suis de retour dans le Tarn et je compte bien en profiter pour chasser un peu le brocard du côté de Roumégoux. C'est là que j'ai fait mes premières tentatives d'approche en tir d'été, depuis quelques années, je reviens chaque été pour tenter ma chance autour du dernier weekend de juillet ou du premier d'août. Le terrain étant très sec et souvent découvert, je chasse principalement à l'appeau. De plus le secteur est bien moins fourni en chevreuils que le Gers.

Ce matin, je pars donc chasser sur le plateau près du village. Chaque année, j'y croise un brocard. J'arrive sur le parking de la salle des fêtes vers 6h10 et me prépare tranquillement. Vers 6h15, je traverse la route pour rejoindre un chemin de terre qui me conduira vers le grand lac de la Bancalié. Je passe les habitations puis avance d'un pas normal pour rejoindre un bois que je sais propice à une séance de Butollo. De part et d'autre du chemin, se trouvent des chaumes de blés, des prairies desséchées et quelques tous petits boqueteaux. Pas de chevreuil en vue, je poursuis ma route.

En passant le bosquet qui se trouve à 60 mètres environ dans le chaume de blé sur ma gauche, j'aperçois un chevreuil planté au milieu du découvert. Il semble qu'il me regarder. Il est à plus de 100 mètres. Je fais mine de ne pas l'avoir vu et poursuis ma route sans changer de rythme pour rejoindre une bande de bois juste avant le bois que je voulais tenter au Butollo. Maintenant à couvert, je me positionne à genoux derrière l'angle de la bande boisée, en bordure de chemin de terre.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

Le chevreuil n'a pas bougé, Je commence mes appels et, immédiatement, il démarre et vient droit sur moi, j'arrête rapidement mes appels car il arrive trop vite. C'est un petit brocard, il arrive d'un pas décidé pour passer juste à quelques mètres de moi. J'arme mon arc et l'attends au coin de la bande de bois mais il déboule à 3 mètres de moi et fait immédiatement demi-tour pour se planter plein travers à 15 mètres derrière l'arbuste qui me sert de camouflage.

Je désarme et rappelle un ou 2 coups, le chevreuil revient rapidement. Je réarme, mais il refait comme la première fois et fait demi-tour juste à 3 mètres de moi. Je désarme et recommence à appeler. Il revient, je réarme mais cette fois il passe juste à côté de moi sans s'arrêter et passe dans mon dos. Je le suis du regard sans bouger et profite d'un moment d'inattention de sa part pour désarmer et pivoter sur mes genoux pour pouvoir tirer. Le brocard s'arrête à 10 mètres environ, plein travers, mais impossible d'armer.

Il redémarre, j'arme et le suis dans mon viseur. 10 mètres plus loin, il s'arrête à nouveau à environ 12 mètres. Ma visée se cale, je décoche. L'impact retentit, le brocard s'affaisse un peu puis démarre. J'aperçois l’entrée de ma flèche un peu haute en arrière de la cage thoracique. Le brocard rentre au bois 30 mètres plus loin puis fait pas mal de bruit en lisière avant que le calme revienne.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

J'attends un peu puis m'avance pour chercher ma flèche que je retrouve posée dans l'herbe sèche et rase.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

Elle est couverte de sang. Je pars ensuite directement à l'entrée du bois

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

et trouve du sang 

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

que je commence à suivre dans le bois

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

quand j'aperçois le brocard, il est juste à quelques mètres, couché sur le flanc, au milieu d'un chemin forestier.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

Ma flèche est curieusement ressortie dans le cuissot alors que mon tir était plus proche d'un 3/4 arrière que d'un plein travers.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

La chasse n'aura duré que 15 minutes, je rentrer avec mon brocard qui malgré son petit trophée a une saveur toute particulière et fait remonter toutes ses heures d'approches vaines, tous ses échecs de mes débuts.

La flèche a touché un poumon, un rein, la panse et tranche l'artère sous colonne.

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

Alex

 

Trophée :

15 minutes de chasse pour un petit brocard tarnais, 4 août 2012

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 06:18

Cela fait un moment que je ne suis pas vraiment aller chasser, ce soir je décide de partir chasser un secteur de maïs ou j'ai repéré plusieurs brocards. Il a fait très chaud aujourd'hui. Après avoir fait un petit tour de repérage sur un autre secteur, je pars donc sur cette partie du territoire alors que la fraîcheur commence à tomber en même temps que la luminosité. Je longe le maïs au bord du ruisseau sur la bande enherbée en direction des chaumes de blé un peu plus loin. Arrivé au coin du champ de maïs, je jette un coup d’œil au milieu des balles rondes de paille et aperçois un chevreuil dans la parcelle de l'autre côté du ruisseau. Je me cale donc dans le maïs dans une zone qui me laisse des possibilités de tir devant moi et sur ma droite puis je commence à appeler au Butollo. En me postant, j'ai perdu le chevreuil de vue et ne peut donc pas voir sa réaction à mes appels.

Le temps passe mais rien ne vient, je décide donc de me déposter, je m'avance doucement vers le fossé perpendiculaire au ruisseau qui sépare le maïs du chaume et aperçois 2 chevreuils qui se débinent vers un bosquet un peu plus haut. Je retente des appels mais rien n'y fait, ils finissent de rentrer à couvert. Je traverse donc le fossé et m'avance caché derrière quelques arbustes pour me rapprocher un peu et recommencer à appeler mais toujours rien quand, tout à coup, sans vraiment m'expliquer pourquoi, je jette un coup d’œil sur les alentours.

A environ 300 mètres, un chevreuil regarde vers moi, immobile entre des balles rondes dans un chaume qui remonte sur ma gauche. Je décide d'y aller au culot, mes appels ont dû l'intriguer, j'avance tranquillement sans vraiment me cacher dans les hautes herbes en suivant le ruisseau puis m'agenouille 100 mètres plus loin. Je commence mes appels et immédiatement le chevreuil démarre et fonce sur moi, il rejoint la bordure du ruisseau où je le perds de vue dans les hautes herbes. Je reprends mes appels mais n'arrive plus à le voir quand, tout à coup, un mouvement me fait tourner la tête sur la droite, le brocard a traversé le ruisseau et longe à environ 30 mètres de la rive opposée. Il est encore à 100 mètres environ mais arrive au petit trot et biaise doucement pour se rapprocher du bord du cours d'eau au son de mes appels.

A environ 50 mètres de ma position, il stoppe net et semble regarder quelque chose plus loin dans le champ, je regarde derrière moi et aperçois un autre brocard planté à l'extrémité du chaume. Je reprends mes appels et le second brocard fonce sur moi mais le premier brocard démarre et se jette sur lui pour le poursuivre en décrivant des boucles dans le chaume et le pousser droit vers le bosquet.

Je me redresse et me décale pour me positionner derrière un arbuste au bout d’une ligne de quelques arbustes. J'attends un peu que le bruit de galop cesse. Au bout de quelques minutes, je reprends mes appels. Immédiatement, le brocard ressort du bois et vient droit sur moi. Je poursuis mes appels jusqu'à ce qu'il soit à 40 mètres environ puis le laisse venir tranquillement voyant qu'il vient de lui-même. Pas à pas, il arrive, je me prépare à armer, il est maintenant à 20 mètres mais, tout à coup, il biaise et passe derrière la ligne d'arbustes. Au moment où je le perds de vue, je me décale tout doucement vers la droite pour me positionner face à une fenêtre entre 2 arbustes. J'arme mon arc et attends mais je ne vois pas arriver le brocard quand, tout à coup, j'aperçois du mouvement sur ma gauche du coin de l’œil. Le brocard a fait demi-tour pour venir traverser le ruisseau sur une petite passerelle en bois. Il est plein travers à juste 6 mètres. Je n’ose bouger quand il s'avance en baissant la tête dans la végétation. Je pivote rapidement et aligne ma visée. Il n'est qu'à 4 mètres, je décoche, ma flèche le traverse et il fait un bon prodigieux pour aller s'écraser au fond du ruisseau très encaissé à presque 3 mètres plus bas.

Le brocard se débat un peu dans les ronces puis démarre en longeant le cours du ruisseau pour s'arrêter à 10 mètres environ. Le calme revient puis il se remet à bouger sur quelques mètres puis plus rien. La nuit tombe et le calme s'installe. Je regarde le fond du ruisseau et constate que l'eau coule rouge. Ma flèche est introuvable. Je décide d'aller voir un peu après l'endroit où j'ai entendu le bruit s'arrêter, l'eau est claire, le brocard s'est donc bien arrêté avant. Je descends le ruisseau et l'aperçois couché sur le ventre, seul son arrière train dépasse de la végétation. Je pose mon arc et descends dans le ruisseau, attrape mon appareil photo mais constate que le chevreuil, qui n'est qu'à 50 cm de mon pied, garde sa tête haute. Je range vite mon appareil et le saisi par les pattes arrière. Il se laisse d'abord faire puis alors que je saisis la tête, il commence à se débattre. Je l'achève avant de remonter le talus.

Ma flèche, un peu en arrière touche l'arrière des poumons, le foie et la panse. La nuit s'installe alors que je prends quelques photos, il est temps de rentrer avec mon brocard sur l'épaule.

Un brocard au Butollo, 31 juillet 2012

Alex

 

Trophée :

Un brocard au Butollo, 31 juillet 2012

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 07:08

Vendredi :

 

Ce soir en sortant du boulot, je pars directement du boulot pour le Lot et Garonne où Vincent m'a invité. Il fait un soleil radieux, il a fait très chaud aujourd'hui mais alors que je me rapproche de ma destination le temps se couvre. J'aperçois juste une chevrette qui traverse un chaume de blé avant de sortir du département du Gers. J'arrive chez Vincent vers 20 heures alors que la pluie se met à tomber.

Nous discutons un peu avec Vincent, ses invités Eric et Ludo sont déjà en place sur leurs tree-stand respectifs. La pluie tombe fort pendant un bon moment puis, vers 21 heures, elle se calme et nous décidons d'aller faire un petit tour à la chasse. Je me change puis nous partons. Sur le trajet, la pluie se remet à tomber, Vincent aperçois une chevrette qui fait le dos rond sous les grosses gouttes au bord d'un maïs. Nous nous garons près d'une palombière puis partons à l'approche autour du blé sans rien voir puis nous rentrons dans le bois et tentons quelques appels de Butollo sans succès. Le secteur est pourtant marqué de nombreux gratis et frottis.

Nous traversons ensuite le bois pour ressortir au bord d'un blé entouré sur 3 côtés par un bois en U, sur notre gauche une parcelle de pruniers. Il pleut toujours autant. Je décide de tenter des appels à genoux au bord du blé, Vincent se recule contre le bois pour être en retrait pour pouvoir filmer. Tout à coup, mes yeux se posent sur un beau brocard au bord du blé en face de nous. Il nous a vu et nous observe, j'avertis Vincent qui commence à le filmer et je tente de l'appeler mais il ne réagit pas et reste un moment sans bouger

avant de longer le blé pour rentrer au bois en aboyant. Je lui réponds puis nous tentons de nous rapprocher des aboiements en piaulant avec le Butollo et en aboyant mais le brocard finit par se taire. Nous longeons le bois puis traversons une bande étroite pour tomber sur un petit chaume de blé parsemé de balles rondes de paille. Rien en vue, nous rentrons en longeant la parcelle de pruniers puis le bois pour finir par remonter à travers bois par un chemin forestier alors que la luminosité baisse très rapidement. Nous rentrons trempés mai heureux d'avoir pu apercevoir ce beau brocard.

Samedi :

 

Ce matin, Vincent me conduit sur un autre secteur de son territoire de chasse. Nous nous garons au bord d'une vigne, le long de la route. Alors que je me prépare, une belle chevrette surgit du blé de l'autre côté de la route et rentre au bois à grands bons. Vincent a vu un joli brocard récemment dans le pré sur la gauche de la vigne que nous longeons et il est entrain de m'en parler quand j'aperçois au loin, dans la brume du matin, ce qui ressemble à un dos de chevreuil, j'en averti Vincent et aperçois au même moment une seconde forme identique un peu plus proche qui se détache derrière le faible relief du terrain. Nous stoppons et nous rendons compte qu'il s'agit bien de chevreuils. Au moment où ils redressent la tête, nous distinguons un brocard et une chevrette. La chevrette est la plus avancée dans le pré et est plus proche de nous, elle va compliquer l'approche du brocard qui lui est plus proche de la bordure du bois.

Nous passons sous le fil de fer de la première rangée de vigne et avançons caché derrière. Vincent en profite à chaque fois que je m'arrête pour filmer les animaux. J'essaie de surveiller alternativement la chevrette et le brocard. Ce dernier s'avance vers le bois puis commence à frotter ses bois contre une branchette. Un autre chevreuil aboie au loin. Je continue à m'avancer un peu quand je me rends compte que la chevrette regarde vers moi. Elle m'a repéré, je me fige mais cette dernière détale vers le brocard. Je tente de la calmer avec quelques appels de Butollo. Elle s'arrête et se tranquillise avant d'arriver au bois mais le brocard rentre tranquillement au bois. Nous avançons encore un peu dans la vigne et je tente d'appeler le brocard qui vient de ressortir du bois, il avance dans le pré et croise la chevrette puis commence à venir vers nous intrigué par mes appels. Vincent filme toujours. J'appelle de façon espacée, de petits appels brefs et me recule contre le second rang de vigne. Le brocard arrive d'un pas lent en s'arrêtant régulièrement puis se fige face à nous à 30 mètres environ. Il frappe du pied sur place puis, tout à coup, il semble se libérer du charme de l'appeau et fait volte-face, aboie puis démarre en aboyant pour rejoindre la chevrette. Je l'aboie. Il s'arrête mais repart de plus belle entraînant la chevrette avec lui. Ils rentrent au bois et aboient encore un instant alors que nous faisons demi-tour pour aller chasser l'autre côté de la route.

Nous partons donc à l'approche au milieu des cultures et constatons que les sangliers sont passés ces jours-ci dans le secteur. Nous arrivons au coin d'un grand champ de maïs et commençons à le longer pour rejoindre la bordure d'un ruisseau qui délimite la limite de la commune. Un peu plus loin je décide de tenter une petite séance d'appel en bordure du ruisseau mais rien ne vient. Nous quittons ce poste et rejoignons un passage au milieu du champ qui remonte vers un pylône de la ligne électrique à haute tension et un petit bosquet quand j'aperçois un chevreuil qui traverse une parcelle de blé sur la gauche du bosquet pour rejoindre la bordure du maïs. Je presse le pas pour arriver sur le haut du maïs où j'ai perdu le chevreuil de vue. Je longe un peu le maïs puis tente quelques appels de Butollo qui restent sans réponse. J'avance encore un peu quand il me semble voir arriver un second chevreuil sur les traces du premier mais je me rends vite compte qu'il s'agit d'un gros lièvre dont seul le bout des oreilles dépassait des céréales. Il vient de s’asseoir dans une zone clairsemée et nous regarde approcher avant de déguerpir.

Toujours pas de chevreuil en vue, je retente quelques appels qui restent sans réponse. Nous nous décalons alors un peu sur la droite dans une petite friche qui couvre le talus entre le blé et le maïs. Nous avançons tout doucement quand j'aperçois du mouvement dans la végétation à moins de 20 mètres devant nous. Je fais signe à Vincent puis tente de ma rapprocher mais, rapidement, une tête de chevrette surgit des herbes hautes. Elle me fixe. Je tente 2 ou 3 petits coups de Butollo qui la font approcher de 2 pas puis elle fait tranquillement demi-tour et disparaît dans le maïs.

Nous faisons demi-tour et longeons sous la ligne électrique qui grésille. 2 faucons crécerelles prennent leur envol. Nous regagnons un passage enherbé entre une culture que je ne connais pas sur la gauche et un maïs à droite. J'aperçois un mouvement contre la culture de droite et me fige quand 2 lièvres surgissent sur la bande enherbée et s'arrêtent un moment avant de rentrer dans le maïs. Au bout du passage enherbé nous bifurquons à gauche pour longer la culture inconnue qui précède un beau champ de tournesols en fleur. Quelques pieds ont été mangés et d'autres portent des marques de frottés. Un brocard doit se trouver dans le secteur.

Plus loin, en limite des tournesols et d'un grand champ de blé, je tente quelques appels de Butollo qui restent sans réponse puis nous regagnons la bordure d'une vigne à gauche du blé. Nous avançons d'un bon pas quand une grosse chevrette surgit de l'angle des céréales un peu plus loin pour disparaître dans la vigne en direction d'un bois sur notre gauche.

Nous nous dirigeons doucement vers le bois puis nous postons pour tenter quelques appels de Buttolo qui ne feront rien venir. Nous ressortons du bois au bord d'un lac quand j'aperçois quelque chose qui arrive au travers du blé de l'autre côté du plan d'eau. Je ne comprends pas de quoi il s'agit jusqu'à ce que 2 chiens, berger belge malinois et épagneul breton, débouchent au bord du lac et attaquent d'en faire le tour pour rentrer au bois sur notre droite, au bout du lac. La matinée est déjà avancée et nous décidons de rentrer. Nous faisons le tour du lac par la gauche. Les sangliers ont labouré toute la bordure de la berge.

Arrivé au bord du blé d'où arrivaient les chiens, nous le longeons en bordure du lac quand j'aperçois 2 oreilles dans le blé à 70 ou 80 mètres de nous près d'un passage de tracteur. Je les montre à Vincent, c'est une chevrette. Je me positionne à genoux au bord du blé et tente d'appeler pour la faire venir mais elle ne bouge pas alors qu'une seconde paire d'oreilles surgit du blé devant la chevrette.

Je pense qu'il s'agit peut-être d'un petit brocard car 2 chevrettes ensemble à cette période c'est assez rare. Mes appels de Butollo ne donnant rien, je tente l'approche, j'avance tout doucement par le passage des roues du tracteur qui passe juste à quelques mètres des 2 animaux.

Je parviens ainsi à gagner peu à peu du terrain mais alors que la première paire d'oreilles reste braquée sur moi, la seconde disparaît dans les céréales. Le chevreuil a dû se coucher. J'arrive finalement à quelques mètres de la chevrette toujours immobile mais impossible de voir l'autre animal. J'arme mon arc et fais claquer ma langue contre mon palais et alterne avec des petit sifflements puis des aboiements. Au bout d'un petit moment la chevrette commence à se débiner dans le blé mais le second animal met un bon moment à réagir avant de surgir d'un bon et de s'éloigner à toutes pattes. C'était en fait une seconde chevrette. Nous les regardons s'éloigner avant de retourner à la voiture.

Cette après-midi, Vincent, Eric et Ludo partent poser un tree-stand sur le secteur où nous avons vu le beau brocard vendredi soir. J'en profite pour faire une bonne sieste devant un bon DVD de chasse en Afrique du Sud, effet soporifique assuré. Ce soir, je repars avec Vincent pour un nouveau secteur. Nous nous arrêtons près d'un petit bosquet. Le vent souffle face à nous vers la route. Je décide donc d'attaquer le bosquet par la route pour tenter d'appeauter un peu. Nous nous avançons par une grosse coulée jusqu'à une sorte de large fossé où je me cale à genoux pour commencer à appeler. Vincent est calé derrière moi, il est prêt. Je commence à appeler et immédiatement, une chevrette vient droit sur moi. J'arrête d'appeler, elle stoppe à 10 mètres environ, de face puis repart. Je relance quelques appels qui l'arrêtent et la font décrire un arrondi vers le bord du fossé où elle s'arrête à 12 mètres environ dans les branchages pour observer. Intriguée, elle finit par revenir vers sa position de départ quand Vincent me chuchote : "le brocard, le brocard en face". Je le cherche un moment des yeux puis finis par l'apercevoir, je le cherchais où était arrivée la chevrette au départ alors qu'il est en fait face à moi au bord du fossé dans les branchages, à 12 mètres environ mais sa position et la végétation ne me permettent pas de tenter un tir. Je reprends mes appels de Butollo et finis par capter toute l'attention du brocard qui décrit une boucle d'un pas tranquille pour venir sur ma gauche. J'arme mon arc mais impossible de placer une flèche au travers des arbres et branchages. La chevrette réagit au Butollo mais reste maintenant plus en retrait. Puis le brocard s'arrête plein travers toujours masqué en partie par la végétation et observe un moment avant de se mettre à aboyer et de faire mine de s'éloigner. Je l’aboie à mon tour et le stoppe net puis reprends le Butollo. Il bifurque et commence à venir droit sur moi pour s'arrêter de 3/4 face à 10 mètres environ mais masqué par un arbre. J'espère le voir avancer encore un peu mais il se ravise et fait volte-face pour s'éloigner. Cette fois mes appels et aboiements ne feront que le stopper dans sa fuite. Il s'éloigne ainsi petit à petit en aboyant. Alors que je l'ai perdu de vue, je décide de quitter mon poste et commence à avancer sur une grosse coulée en aboyant et en appelant au Butollo en faisant des pauses fréquentes pour observer. Vincent me suit. Le brocard me répond par moment et je peux ainsi suivre sa progression sans le voir. Il revient tout à coup sur ma gauche avec la chevrette et je les aperçois au travers des branchages puis ils marquent un arrêt prolongé avant de faire demi-tour pour disparaître dans le sale. Je tente de secouer des branches et de gratter le sol en aboyant puis reprends ma progression mais le brocard et la chevrette avancent devant nous en gardant une distance de sécurité puis il me semble les entendre sortir du bois.

Nous ressortons donc sur la droite du bois pour aller tenter notre chance plus loin. Nous faisons de nombreuses pauses pour appeler au Butollo dans des secteurs qui me semblent bons mais pas le moindre chevreuil en vue, pas le moindre bruit de pas. La nuit commence à tomber et nous revenons vers la voiture en longeant un bosquet à notre droite.

Je cherche un coin pour tenter des appels de Butollo puis décide de m'avancer un peu dans le bois mais alors que nous rentrons doucement en sous-bois, un chevreuil démarre et se plante 30 mètres plus bas en aboyant. Je me fige et le cherche du regard sans succès puis tente de l'appeler mais il poursuit ses aboiements. Au bout d'un moment, il se décide à bouger et se coule dans le bois clair où je l'aperçois enfin, marque un temps d'arrêt en lisière puis descend sur le découvert et fait demi-tour pour longer le bois vers notre gauche avant que je le perde rapidement de vue. C'était un brocard, je me retourne vers Vincent qui ne l'a pas vu pour le lui annoncer quand du bruit se fait entendre derrière nous. Je reprends mon Butollo et fait arriver une belle chevrette qui se plante à 10 ou 12 mètres sur notre droite au-dessus de nous avant de disparaître dans la végétation.

Nous descendons sur les traces du brocard, le bois est marqué de beaucoup de frottis et gratis. Nous sortons sur le découvert d'un sol mis à nu entre les pruniers et longeons le bois pour arriver dans un champ de tournesol où je tente de rappeler au Butollo sans succès alors que l'obscurité croissante nous décide à rentrer. Sur le retour, j'aperçois un chevreuil dans une vigne à 100 mètres environ et tente de l'appeler sans succès, je tente alors une approche en collant le rang de vigne tout en jouant du Butollo. Le chevreuil me laisse approcher doucement, planté plein travers contre le rang que je longe. Vincent me suit. A 60 mètres environ, le chevreuil démarre puis s'arrête un peu plus haut à l'appel du Butollo. Vincent reste sur place et me laisse continuer l'approche mais le chevreuil redémarre au bout de 20 mètres d'approche et je fais demi-tour. Il semble qu'il s'agissait d'une chevrette, certainement celle vu juste avant.

Il fait nuit et nous retournons à la voiture. En arrivant chez Vincent, Eric est déjà là depuis un moment, il a fléché un petit brocard mais n'a pas osé faire la recherche immédiatement. Le conducteur de chien de sang doit venir demain. Il nous raconte sa chasse Ludo arrive un peu plus tard.

Dimanche :

 

Ce matin, il pleut à verse et je pense fort à Eric, j'espère qu'il va pouvoir retrouver son chevreuil. Après avoir déjeuné, nous partons pour un nouveau secteur. Ludo nous accompagne ce matin pour filmer. Dès la sortie d'Esclottes nous apercevons une grosse chevrette qui longe au galop le haut du talus qui domine la route au bord d'un champ de blé. Sur la route au milieu des averses nous apercevons quelques lapins sur la chaussée et un jeune renard qui nous traverse devant. Un peu plus loin nous nous garons au coin d'une parcelle de pruniers entourée de bois. La pluie s'intensifie alors que nous quittons la voiture. Nous rejoignons un chemin forestier que nous longeons pour ressortir sur une parcelle de blé où Vincent connait un beau 6 pointes. Nous scrutons la surface des céréales sans succès, je décide de revenir dans le bois et de tenter des appels de Butollo. Nous faisons demi-tour puis quittons le chemin forestier pour tenter d'appeler à 2 endroits successifs mais rien ne vient et le bruit des goutte d'eau qui tombent ne permet pas d'entendre venir.

Nous ressortons au bord de la parcelle de blé, j’aperçois une tache sombre dans les céréales mais ne l'identifie pas comme étant un chevreuil quand Vincent annonce "le chevreuil", je regarde à nouveau et effectivement il s'agit d'un chevreuil. Il a plu, l'approche sera plus silencieuse, je décide de tenter une belle approche plutôt qu'une séance d'appeau. Le soleil vient de refaire son apparition. Le chevreuil broute près d'un passage de tracteur et je calcule rapidement mon approche. Je dois rejoindre ce passage de tracteur puis m'en servir pour m'approcher. Nous prenons un passage perpendiculaire pour le rejoindre et perdons le chevreuil de vue derrière une bosse du champ. Ludo est resté en arrière pour filmer et Vincent est sur mes traces. Je bifurque dans le passage de tracteur que je pense être le bon mais en arrivant au sommet de la bosse, je me rends compte que j'ai fait erreur mais aussi que le chevreuil est un beau brocard. Nous faisons demi-tour pour repasser à couvert derrière la bosse puis coupons à travers blé pour rejoindre le passage de tracteur suivant qui passe plus près du brocard.

L'approche commence. Le brocard ne dépasse que ses bois et ses oreilles de la surface du blé, il est à environ 80 mètres. J'approche très lentement sur 20 mètres environ puis me baisse dans le passage car les oreilles semblent braquées sur nous. Nous attendons un moment puis le brocard baisse la tête et nous reprenons l'approche tout doucement. Nous gagnons petit à petit de la distance en nous arrêtant de temps en temps, baissé dans le passage pour observer ou attendre que le chevreuil baisse la tête. Alors que nous ne sommes plus qu'à environ 30 mètres, nous l'observons un moment brouter des épis à la surface du blé. Il disparaît à nouveau et nous reprenons l'approche. Arrivé à environ 10 mètres nous faisons une pause d'observation, le brocard avance doucement dans le blé, juste trahi par le mouvement des épis, il vient vers nous en biaisant doucement vers le haut du champ. Je reprends mon approche et parvient à environ 6 mètres de l'animal mais je ne vois que les bois et les oreilles du brocard qui vaque tranquillement à ses occupations. J'attends un moment propice pour armer mon arc et décocher mais tout à coup le brocard se rend compte de notre présence et surgit du blé à grands bons. J'arme mon arc et le suis, espérant le voir s'arrêter à la traversée du passage de tracteur mais il le passe d'un bon. Je désarme, me baisse et attrape mon Butollo. Mes appels le stoppent en bordure du champ près du bois. Il regarde vers nous alors que les appels font surgir une chevrette du bois devant nous, elle longe le bas des céréales et rentre au bois après environ 35 mètres de course. Le brocard finit lui aussi par rentrer au bois en aboyant. J'ai perdu.

Vincent a un baptême ce matin et nous ne pouvons pas rester trop tard à la chasse. Nous allons tenter un dernier secteur avant de rentrer. Nous ressortons du blé et rejoignons Ludo avant de partir en longeant entre le bois et la vigne. Un peu plus loin nous rentrons dans le bois au niveau de petites constructions inachevées. Quelques balivots ont été frottés. Nous nous avançons un peu dans le bois. Je cherche un coin pour me poster, assez caché mais dégagé pour pouvoir tirer. Je me poste finalement derrière un arbre. Ludo monte sur une plateforme en bois perchée à 2 mètres environ dans un arbre à proximité. Vincent se cale derrière moi.

Je commence à appeler, rapidement une chevrette arrive sur nous par la droite, je me tourne face à elle et tente de la montrer à Vincent. Elle commence à décrire un cercle pour nous contourner à plus de 20 mètres et revenir dans notre dos. Vincent la filme un peu puis revient sur moi. Apercevant la chevrette qui vient droit sur nous je la montre à Vincent mais elle se ravise et repart en sens inverse pour s'éloigner. Alors que je tente de la faire revenir, un bruit dans mon dos me fait me retourner doucement. J'aperçois alors un magnifique brocard qui m'observe à travers de branchages à 10 mètres environ. Je me prépare et recommence mes appels. Le brocard démarre comme pour sortir du bois, il passe derrière la plateforme et j'arme au cas où. C'est alors qu'il tourne autour de la plateforme pour venir se présenter plein travers 12 mètres environ. Mon viseur se cale rapidement et je décoche. Le chevreuil s'écrase pour partir mais ma flèche le traverse tout de même dans un bruit impressionnant. J'ai bien vu mon atteinte, je suis haut et assez en arrière et crains que ma flèche ne soit pas très bonne. Le brocard file en repassant derrière la plateforme fait environ 20 mètres puis tourne à 180°, longe la bordure du bois où je le perds de vue. J'attends un peu puis pars contrôler mon tir, Ludo nous rejoint et nous échangeons nos impressions. Je retrouve ma flèche sous le tapis de feuille morte du sous-bois. Elle est peu ensanglantée mais les feuilles humides l'ont nettoyé au passage. Je cherche le premier sang et le trouve rapidement, j'y plante ma flèche puis nous commençons à suivre le sang, la piste n'est pas très abondante mais je parviens tout de même à la suivre. En arrivant en bordure du bois, Ludo m'annonce qu'il l’a vu sortir sur la parcelle de prunier et effectivement le sang confirme cette version. Nous sortons donc du bois mais, tout à coup, le sang devient presque inexistant. La piste semble partir à droite et je tente de retrouver du sang quand Vincent m'appelle, il vient de voir mon brocard, il est couché sur le flanc contre la bordure du bois sur la gauche de notre sortie. Je pars donc voir mon brocard et alors que je me rapproche, je n'en crois pas mes yeux, il est magnifique, moi qui pensais avoir tiré un beau 6 pointes, il s'agit en fait d'un 10 pointes, presque 12 (2 embryons de pointes que je ne compte pas).

Un brocard 10 pointes dans le 47 chez Vincent, 13, 14 et 15 juillet 2012

Je remercie vivement Vincent et reste incrédule devant cet animal magnifique. Mon atteinte est telle que je l'avais vu, j'ai coupé l'artère sous colonne et entaillé un rein mais la présence de sang dans la gueule de l'animal m'indique également que j'ai au moins touché un poumon ce qui se confirmera au dépeçage. Je pars chercher ma flèche laissée dans le bois. Nous avons oublié le bracelet chez Vincent, nous partons donc le chercher en laissant Ludo surveiller l'animal au cas où puis nous revenons pour faire quelques photos avant de charger le brocard et de rentrer.

Un brocard 10 pointes dans le 47 chez Vincent, 13, 14 et 15 juillet 2012

Je pense alors fort à Eric et espère qu'il aura lui aussi retrouvé son brocard.

Effectivement, il rentrera avec son brocard, sa flèche très bien placée dans le coffre de l'animal n'aura pourtant stoppé le brocard qu'au bout de 300 mètres.  

Un brocard 10 pointes dans le 47 chez Vincent, 13, 14 et 15 juillet 2012

Alex

 

Trophée :

Un brocard 10 pointes dans le 47 chez Vincent, 13, 14 et 15 juillet 2012
Un brocard 10 pointes dans le 47 chez Vincent, 13, 14 et 15 juillet 2012

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
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  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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