Ce weekend Antoine, allias charc08, est venu des Ardennes pour chasser le grand gibier gersois. Il est arrivé ce matin par le car à 1 heure du matin et la nuit a été courte. Ce matin nous partons chasser pour Labéjan, je laisse Antoine au bois du Turc où je pense qu'il lui sera possible de voir des chevreuils et de tenter des approches. Je pars pour le grand lac, où je chasse souvent, juste un peu plus loin. Je me gare sous la digue puis pars en longeant le ru du déversoir quand j'aperçois 2 silhouettes de chevreuils dans la légère brume du matin. Ils broutent face à moi près du bois le long de la haie qui borde par endroit le ru. Ils ne m'ont pas repéré, je traverse doucement le ru et passe derrière la haie pour tenter de passer derrière eux pour les approcher par un passage busé qui remonte au coin du bois. J'avance doucement le long de la haie et tente d'apercevoir les chevreuils par les trouées mais je ne les vois plus et me rends vite compte qu’ils ont disparu. Ils ont dû me repérer.
Je continue en longeant sous le bois et arrive à une petite haie. Rien derrière, je la traverse et rejoints un passage busé qui traverse le ru et la haie épaisse qui le borde. Je longe le bas de la haie puis me cale contre un bouquet d'arbustes et tente quelques appels de Butollo mais rien ne vient. Je remonte tranquillement en longeant une clôture électrique en direction d'une friche qui couvre le haut du coteau. 2 chevreuils sortent du bois sur ma droite et traversent tranquillement le semé de colza. Je me fige et m'agenouille à découvert. Un gros vol de palombes me survole et tournoie d'un bosquet à l'autre. J'espère les voir passer derrière la haie qui borde le sommet du coteau mais ils passent devant et rentrent dans la friche. Ils s’arrêtent par moment et s'attendent mutuellement. Je tente quelques appels mais ils m'observent sans venir et continuent à s'éloigner. Je n'insiste pas plus. Un des chevreuils disparaît derrière une bosse du terrain dans la friche mais l'autre est toujours à découvert, je ne peux pas bouger sans être vu. J'attends un moment, il se décide à s'avancer, j'ai peu de chances mais je décide de tenter l'approche mais le premier chevreuil me repère et ils remontent vers le sommet du coteau à grands bons.
Je remonte vers le sommet puis m'avance dans un bois sur ma gauche, près d'une palombière. Je tente quelques appels sans succès. Je ressors du bois pour longer la crête et tenter d'apercevoir un chevreuil de loin. Tout à coup, une impression bizarre me fait me retourner sur un chevreuil qui descend vers le ru dans mon dos. Il s'arrête au son du Butollo mais repart de plus belle et disparaît derrière la haie. Je rejoints un petits bosquet bien fréquenté par les chevreuils et me poste pour appeler mais rien ne vient. Je remonte vers la route et la longe en observant le penchant sur ma gauche. Une forme inhabituelle attire mon regard et je finis par me persuader qu'il s'agit d'un chevreuil à environ 100 mètres plus bas. Je décide de tenter l'approche et descends au travers du colza détrempé par la rosée, derrière une bosse du champ qui me permet d'avancer à couvert. Je surveille par moment par-dessus la bosse et finis par me rendre compte que cette forme immobile est en fait une prise d'eau pour l'irrigation.
Je rejoins une grande coupe en bordure du bois et me poste pour quelques appels de Butollo mais toujours rien. Les chaumes de maïs sont déserts. Je rattrape le chemin de terre qui longe en crête. Pas le moindre chevreuil dans le secteur. Quelques palombes tournent toujours dans le secteur.
Je descends dans la luzerne vers le petit bosquet où se trouvent souvent les sangliers. Les coulées qui descendent du bois dans le fossé sont bien marquées mais les souilles ne sont pas fréquentées de frais. Je continue et rattrape la bordure du grand bois puis un chemin forestier qui longe le bas du bois au-dessus du ruisseau qui alimente le lac. Je marque des arrête Butollo tous les 150 à 200 mètres mais le secteur reste calme. Juste avant de me reposter, un galop retentit dans le sous-bois et j'aperçois une chevrette qui remonte dans le bois pour disparaître malgré mes appels de Butollo. J'ai avancé trop vite et je n'ai pas été assez attentif.
Je ressors du bois et longe le ruisseau, je le traverse par le passage busé puis longe en direction du lac quand des animaux démarrent dans le petit bosquet au-dessus du lac. Je me fige et écoute puis m'avance doucement vers une trouée dans la végétation. J'aperçois les chevreuils qui se débinent, une chevrette et son chevrillard. Je me prépare et commence mes appels. Les chevreuils font demi-tour et me passent à 10 mètres environ mais trop vite et dans le sale. Ils traversent le ruisseau un peu plus en amont et s'apprêtent à traverser la haie à 10 ou 12 mètres. J'arme mon arc et les attends à la sortie de la haie mais je suis à mauvais vent et ils font demi-tour pour remonter dans le bois et s'arrêter à 20 mètres environ. Je désarme doucement et retente des appels mais ils remontent encore et se faufilent dans le sale pour resurgir à 70 mètres environ, sur ma gauche, dans le lit du lac asséché et s'éloigner au galop dans le chaume de maïs vers le sommet du coteau. Ils disparaissent dans un creux du terrain et je ne les vois pas remonter, espérant qu'ils se sont arrêtés, je tente une approche par le lac asséché, sous le talus de la berge mais je me rends vite compte que les chevreuils sont passés par le coin de la digue où je ne pouvais pas les voir passer.
Je retourne vers ma voiture pour changer de secteur. Je vais revenir chasser sur le secteur au j'ai perdu ma petite chevrette l'autre jour. Je me gare au bord du chemin forestier puis descends vers le lac en longeant le bois. Le secteur semble calme, je rentre dans le bois par une belle coulée qui longe au-dessus du lac. La végétation est marquée par de la boue, un sanglier est passé par là il n'y a pas bien longtemps. Arrivé vers le bout du lac, je tente quelques appels d'appeau qui restent sans réponse.
Je passe la pointe du lac où de nombreuses vaches sont venues patauger et où les sangliers viennent régulièrement se bauger, les arbres sont couverts de terre. Je remonte en longeant la bordure du bois dans un pré puis me cale au coin d'une haie qui rejoint le bois. Je commence mes appels quand, tout à coup, je me sens épié. Je me retourne doucement et fait fuir une chevrette qui m'observait au travers de la haie à juste 3 mètres dans mon dos. Je tente de la rappeler mais impossible, elle hésite mais reste à distance et finit par descendre et disparaître derrière la crête du pré.
Je quitte mon poste et descends sur les traces de la chevrette quand j'aperçois plusieurs chevreuils, derrière une autre haie, dans un pré. Je me cale contre la haie, les chevreuils regardent vers moi. Je commence mes appels quand une chevrette se détache du lot et s'avance vers moi mais elle se retourne et constate que ses congénères ne suivent pas. Je compte 5 chevreuils. Ils sont immobiles et ne veulent pas avancer. Je module mes appels mais rien n'y fait et au bout de plusieurs minutes je décide de traverser la haie pour changer de poste. Les chevreuils détalent et remontent vers la ferme en sommet de coteau sur ma gauche. Je les laisse filer et descends vers le maïs qui a été moissonné depuis l'autre jour.
Je remonte dans le chaume, passe sous la clôture puis remonte dans la friche vers le bosquet qui démarre de la crête et descend vers la bande de bois étroite où nous avons perdu mon chevreuil lors de la recherche au sang. Je descends et me cale dans l'angle du bosquet et la bande étroite, légèrement rentré dans le bois puis je commence à appeler. Rapidement une chevrette, suivie de son chevrillard, arrive en longeant sous la bande de bois dans le pré. J'espace mes appels, ils passent juste à 20 mètres en dessous de moi puis bifurquent et s'arrêtent derrière un gros chêne prêts à remonter vers moi. Je stoppe mes appels et accroche mon décocheur. Je suis prêt mais ils décident de retourner vers le pré et de longer encore le bois. Je recommence mes appels. A environ 30 mètres, la chevrette bifurque et remonte dans le bois puis stoppe dans le salle. Son chevrillard la rejoint. Je refais une petite série d'appels, la chevrette bifurque à nouveau et vient droit sur moi, je range vite mon appeau, accroche mon décocheur et me prépare à armer mais je fais une fausse manipulation et mon décocheur se décroche alors que la chevrette passe à quelques mètres de moi et disparaît derrière un gros arbuste en sortant dans le pré. Le chevrillard arrive à son tour alors que je raccroche mon décocheur. Il stoppe en plein découvert à environ 8 mètres presque plein profil. J'arme rapidement, il ne m'a pas vu, je place ma visée et décoche rapidement. Un peu trop car je vois ma flèche un peu trop en arrière qui traverse le chevrillard. Il s'éloigne doucement en longeant le haut du bois dans la friche puis je le perds de vue.
La chevrette n'a pas bougé et je comprends rapidement qu'elle va certainement rejoindre son chevrillard. Je réencoche et réaccroche mon décocheur. La chevrette revient doucement vers la zone de tir en reniflant les gouttes de sang au sol. Je m'apprête à réarmer mais encore une fois je décroche mon décocheur. Je le raccroche rapidement et réarme, la chevrette s'arrête de 3/4 arrière, nez au sol à environ 10 mètres. Je cale mon viseur sur l'arrière des côtes et décoche mais elle s'abaisse pour partir et je vois ma flèche rentrer juste sous la colonne. Elle démarre en trombe et se jette dans la pente, traverse la bande de bois puis longe dans le pré à toute pattes et je finis par la perdre de vue.
J'attends un moment avant d'aller contrôler mes tirs. Je retrouve rapidement une de mes flèches
que je plante droite pour la voir de loin, l'autre est introuvable. Je trouve ensuite le premier sang du chevrillard
et commence à le suivre quand il se relève dans les hautes herbes de la friche pour s'arrêter 15 mètres plus loin, des plis d'intestins sortent sur son flanc gauche. Il fait le dos rond puis de recouche. Je réencoche une flèche et m'avance doucement vers l'endroit présumé de sa couche. Je finis par apercevoir ses oreilles. Il me regarde à environ 10 mètres mais j'ai du mal à le voir. J'arme et lui décoche une flèche au jugé mais je passe dessous et il se redresse pour rentrer péniblement au bois 20 mètres plus loin. Je pars chercher ma flèche mais n'insiste pas plus, je reviendrai plus tard le chercher. Je passe un moment à chercher ma flèche avant de la retrouver dans ses herbes sèches puis je pars contrôler la piste de la chevrette.
Je l'ai bien vu partir sur environ 80 mètres, au départ, je ne trouve pas de sang, je m'avance doucement dans le bois et finis par trouver un peu de sang mais la piste est peu marquée, quelques grosses gouttes assez espacées et tout juste quelques petites gouttes par moment. Je parviens tout de même à la suivre jusqu'au pied du talus boisé. Je traverse le ru et les choses se compliquent les gouttes se font très discrètes, il me semblait pourtant voir le sang gicler de la plaie d'entrée. Je cherche un moment et marque chaque goutte en plantant un bâton dans le sol mais je n'arrive pas à faire plus de 5 mètres. Je tente de recouper la piste sur la trajectoire qu'il me semble lui voir prendre, puis ne trouvant rien j'inspecte un petit bouquet d'arbres et de ronces mais toujours rien. Je longe le ru au pied du talus et essaye de trouver une entrée vers le bois mais rien. Le temps passe et je ne trouve toujours rien. Je décide de renoncer pour le moment et de revenir vers le chevrillard.
Je remonte le talus boisé et pars directement vers l'entrée au bois. J'y retrouve des traces de sang et commence à suivre les gouttes que je perds un moment au pied d'un petit talus avant de m'apercevoir que la piste bifurque en fait sur la gauche pour longer ce petit talus derrière une haie d'épines noires. J'avance doucement de goutte en goutte quand mes yeux se posent sur le chevrillard couché à 7 ou 8 mètre devant moi, contre les épines. Il est plein travers et m'observe sans bouger.
J'arme doucement mon arc, me décale légèrement pour voir nettement son coffre et vise derrière l'épaule. Je décoche, l'impact très sonore ne trompe pas. Le chevrillard se contracte mais ne se lève pas, il lève sa tête au ciel puis la laisse doucement retomber avant de bondir en arrière pour retomber au sol où il rue un court instant puis s'immobilise. Ma première flèche est rentrée au niveau du foie et ressort derrière la panse. La seconde traverse derrière les épaules.
Je pose le bracelet et laisse le chevreuil sur place puis repars chercher un peu la chevrette. Je reprends ma recherche au dernier bâton mais cette fois je progresse à 4 pattes. Je retrouve un peu de sang, de petites gouttes qui me permettent d'avancer très lentement sur 30 mètres environ puis le sang disparaît à nouveau. Chaque goutte est marquée par un bâton ce qui matérialise bien la trajectoire de fuite. Je reprends voûté la trajectoire de fuite tout doucement et retrouve un peu de sang 15 mètres plus loin que je marque avec 3 bâtons de plus mais cette fois impossible d'aller plus loin. J'ai oublié mon portable à la maison. Je récupère mon chevrillard et retourne rapidement à la voiture pour aller récupérer Antoine au bois du Turc. Il a réussi une belle approche à 10 mètres sur un chevrillard mais a été trahi par un vol de palombe qui a décollé dans son dos et a préféré ne pas tenter de flèche sur ce chevreuil sur l’œil.
Nous retournons chez moi et je contacte le conducteur de chien de sang. Le rendez-vous est pris pour 13h30. Nous mangeons rapidement puis nous partons chercher le conducteur. En chemin, j'aperçois un animal couché dans un semé de blé qui remonte au milieu des bois vers le sommet du coteau, je m'arrête et nous l'observons avec les jumelles d'Antoine. C'est Dudule, le chien forceur ! Il est couché et ne bouge pas quand tout à coup nous apercevons un chevreuil qui sort du bois 40 mètres au-dessus du chien et qui se plante pour l'observer. Dudule qui regarde vers nous n'a rien vu venir et reste couché. Nous repartons avertir son propriétaire qui doit être en train de le chercher et c'est à ce moment que Dudule se lève alors que le chevreuil s'est approché de quelques pas vers lui.
Arrivé chez le conducteur, nous tombons sur un gamin qui vient souvent passer son temps libre avec Lucien. Il nous dit que Lucien est plus haut en train d'appeler Dudule. Nous partons à sa rencontre au travers des parcs à moutons. Nous arrivons vers lui alors que les coups de corne retentissent. Un chevreuil surgit du bois et traverse le découvert à toute allure pour rerentrer au bois. Dudule arrive à ses trousses et Lucien l'intercepte. Nous redescendons et partons pour la recherche. Je laisse Antoine près du bois du Turc pour lui permettre de chasser un peu pendant que je pars retrouver Lucien garer au village de Labéjan, juste au-dessus d'où je perds la piste de sang.
Nous descendons, Lucien tient Rabolio en laisse, moi Dudule et le gamin Fannie. Arrivé au bord du ru, Lucien tente de mettre Fannie sur la piste mais elle ne semble pas disposée a faire une recherche. Rabolio lui ne mettra pas longtemps à prendre le sang, il commence à contre-pied et veut remonter le talus boisé mais il se reprend et commence à suivre la ligne de bâtons. Au dernier sang trouvé près d'un petit roncier au milieu du pré, il biaise doucement vers le bois, traverse des ronces puis le ru et commence à tourner au bord du bois puis se ravise et retraverse le ru pour le longer un moment avant de perdre la piste. A force d'insister, il finit par rebrousser chemin et reprends la traversée du ru pour retrouver du sang et remonter dans le bois où il reperd la piste un moment et fait des allers-retours puis il reprend. Nous allons à sa rencontre et le suivons alors qu'il nous mène vers une zone de fragon. Il y a de plus en plus de sang et je reprends confiance.
Rabolio fait des tours et des contours dans le fragon quand le gamin pousse un cri, la chevrette qui nous avait laissé passer vient de se levers juste à ses pieds. Je me retourne et l'aperçois qui dévale la pente à toutes pattes, le temps de détacher Dudule et d'enlever la mousse qui obstrue sa clochette elle a déjà fait du chemin. Le poil sur son flanc était tout collé par du sang mais elle n'avait pas l'air affectée par ma flèche vu sa réaction vive et assurée presque 5 heures après le tir. Dudule tourne sans comprendre ce que nous attendons de lui et Lucien nous demande de lâcher Fannie. Elle part directement sur les traces du chevreuil en donnant et entraine Dudule. Je suis dégoûte et n'ai même pas l'idée de suivre les chiens quand une remontée de bretelles de Lucien me fait revenir à moi. Je m'élance à la poursuite des chiens, le gamin me suit mais je le distance rapidement. J'aperçois au loin les chiens au bord d'un bosquet, ils partent vers le bois du Turc.
Je tente de les suivre le plus rapidement possible mais le terrain est vallonné et la distance importante. En arrivant au bois du Turc, je croise Fannie qui a fait demi-tour et revient vers son maître puis j'entends la clochette de Dudule qui est allé se baigné à la mare et se secoue avant de repartir vers un bosquet un peu plus loin où je parviens à l'intercepter.
Je reviens sur mes pas et appelle Lucien qui vient à ma rencontre tiré par Rabolio qui suit la piste en donnant de la voie. Il nous mène où j'ai coupé Dudule puis ressort du bosquet et nous mène vers le bois du Turc où il perd définitivement la piste. Impossible de retrouver du sang et les chiens n'en peuvent plus, nous allons les faire boire au ruisseau et nous rentrons.
Ce coin ne me porte pas chance, 2 chevreuils perdus en 2 sorties alors que cette année je n'avais pas eu de problèmes sur chevreuil jusqu'alors !
Alex