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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 12:14

N'ayant plus de bracelet chevreuil, je vais attaquer ma saison ragondin. Ce matin, il a encore bien gelé et je pars assez tard (après 9 heures), espérant que les ragondins vont sortir avec le dégel. Je pars pour Saint Arroman et observe les bordures de fossés et de ruisseaux. Je regarde en passant si le jeune ragondin rescapé de l'autre jour ne serait pas en train de brouter dans le blé mais rien ce matin. Un peu plus loin 2 ragondins broutent au bord d'un fossé près du Sousson. Je me gare et tente l'approche mais ils me repèrent alors que je suis presque à portée de tir et rentrent au terrier. J'attends un peu devant les terriers mais rien ne ressort.

Je retourne vers la voiture et, alors que je marche sur la route, j'aperçois, 100 mètres plus loin sur la gauche, le jeune ragondin qui m'a échappé l'autre jour.

Début de la saison ragondin, 27 février 2012

Le vent est bon. Je tente l'approche par la route, je suis à découvert et j'avance donc très lentement quand le jeune imprudent décide de me tourner le dos. Je presse le pas et gagne rapidement du terrain. Alors que je ne suis plus qu'à 20 mètres, le ragondin se retourne et je ralentis mon allure. J'avance tout doucement à chaque fois qu'il broute mais il finit par me repérer et revient vers moi pour descendre au terrier. J'avance rapidement vers lui et arme mon arc mais le temps d'aligner la visée il plonge et rentre au terrier. L'eau bouge à l'entrée, je décide d'attendre un moment. Tout à coup, il ressort la tête. "S'il me laisse armer..." J'arme tout doucement man arc, le monte très lentement pour prendre la visée et décoche. Ma flèche de tête le sèche net. 

Début de la saison ragondin, 27 février 2012

Je récupère ma prise et retourne à la voiture. Je fais demi-tour pour longer le Sousson en direction de Labéjan. Un peu plus loin, j'aperçois 2 gros ragondins entrain de brouter dans un blé au bord du fossé qui rejoint le Sousson. Je me gare un peu plus loin. Je fais alors une grande boucle pour me rapprocher du Sousson à bonne distance et à bon vent des ragondins. J'arrive sur la bande enherbée sans qu’ils me repèrent puis commence mon approche tout en douceur. Je stoppe souvent ma progression mais pour l'instant ils ne m’ont pas repéré. Je suis à environ 40 mètres quand le plus gros des 2 commence à s'agiter. Il revient rapidement vers le fossé. Je me fige. Il s'arrête juste derrière une grosse touffe d'herbes sèches. L'autre ragondin continue à brouter. Je compte sur cette touffe de végétation pour masquer ma progression et reprends ma lente approche quand le ragondin tranquillisé par son collègue fait demi-tour et repars brouter dans le blé.

Je biaise doucement vers les ragondins et me rapproche du plus petit qui est plus proche du fossé mais alors que je suis presque à portée de tir, il démarre. J'arme mon arc alors qu'il arrive droit sur moi. Il descend juste devant moi dans le fossé et s’empêtre dans les ronces avant de chuter dans le fond du fossé où il se débat un instant avant de rentrer au terrier sous mes pieds. L'autre ragondin étant resté tranquille, j'ai préféré ne pas décocher une flèche hasardeuse pour garder mes chances sur le second. Il est face à moi à 10 mètres environ.

Début de la saison ragondin, 27 février 2012

Je vise longuement le ragondin qui broute tranquillement et décoche. L'impact cassant laisse le ragondin sur place sans aucune réaction. Je m'approche doucement et réencoche au cas où mais ma flèche rentre dans le front pour sortir au-dessus de la queue. Il est mort sur le coup.

Je le récupère et poursuis ma route en direction du lac de la Castagnères. Pas de ragondin ce matin, je poursuis vers Ordan Larroque. Un gros ragondin broute au bord de la mare sur la droite de la route. Je me gare un peu plus loin et reviens doucement vers lui mais il se met rapidement à l'eau. Je poursuis mon approche très lentement et l'aperçois contre la berge opposée de la mare, immobile, dans l'eau. Je me baisse le plus possible et m'approche encore un peu puis me positionne à genoux à environ 12 mètres. Approcher plus serait difficile car ce ragondin est un malin, je le connais bien. J'arme doucement et prends la visée avant de décocher mais ma flèche passe juste au-dessus et se fiche dans un terrier. Le ragondin plonge et rentre dans son abri. Je fais le tour et alors que je pose mon arc et me baisse pour récupérer ma flèche, le ragondin esquisse une sortie mais se ravise et fait demi-tour dans un gros remous à l'entrée du terrier. J'aurais dû attendre un peu en face. Je récupère ma flèche et retourne à la voiture.

Je poursuis vers la seconde mare ou plusieurs ragondins broutent sur la gauche du plan d'eau. Je me gare un peu plus loin et reviens doucement par la route, je ne vois plus les ragondins mais espère les voir dans la mare. En arrivant près de la mare je constate que l'eau bouge pas mal contre la berge de droite. Je traverse doucement le fossé du bord de route et me rends compte que 4 jeunes ragondins broutent sur la droite au milieu d'herbes sèches. Je tente l'approche tout doucement mais 2 disparaissent à 1 mètre de la berge. Il doit y avoir une mise à l'air du terrier. Je tente de me rapprocher encore un peu mais les 2 autres se mettent à l'eau. L'un d'eux traverse et se réfugie dans un terrier de la berge opposée. Je me positionne doucement au-dessus de la mise à l'air du terrier et attends. Les remous se calment un moment puis un gros ragondin s'élance pour traverser la mare. J'arme rapidement et prends la visée. Ma flèche le frappe entre les omoplates ce qui le sèche net mais rapidement le ragondin se met à trembler puis à s'agiter et finit par atteindre la berge opposée où il se débat un moment. Il perd beaucoup de sang mais trouve la force, d'un violent coup de pattes arrières, de rentrer dans un terrier tout proche. Je me précipite et tente de l'en déloger avec une branche mais il est rentré trop profondément. Il est perdu et ma flèche est restée fichée dans la vase sous une eau boueuse, je tente en vain de la faire remonter avec une branche. J'attends un peu face au terrier puis retourne à la voiture dépité.

Je poursuis jusqu'où j'ai perdu un gros ragondin au terrier quelques jours auparavant mais l'inspection du terrier ne donne rien, il a dû rester au fond pour mourir avec ma flèche. Il n'y pas de ragondin dans le secteur. Je fais demi-tour pour rentrer en longeant le ruisseau au bord de la route de Barran. 3 ragondins broutent où Manu a raté le matin de la battue. Je me gare un peu plus loin puis reviens vers eux pour tenter une approche. Le vent n'est pas trop mauvais et j'arrive à me rapprocher à moins de 10 mètres du trio. J'arme doucement mon arc et prends la visée sur le plus proche mais je le frôle. Tout ce petit monde se précipite dans le ruisseau au travers des broussailles. Je récupère ma flèche puis m'avance doucement au travers des épines pour me poster légèrement à droite du terrier creusé dans la berge opposée d'où sort encore une eau boueuse.

Bien positionné, je tente un cri de détresse de jeune ragondin assez fort. Rapidement, l'eau se met à bouger à l'entrée, je poursuis mon cri et c'est alors qu'une grosse femelle ragondin pointe le bout de son nez et s'avance juste assez pour me permettre de lui placer une flèche en plein cœur. Le ragondin s'effondre sur place et se débat à peine.

Début de la saison ragondin, 27 février 2012

Il me faut traverser le ruisseau pour le récupérer mais il est presque à sec et je me mouille à peine. Je ne verrai pas d'autre ragondin sur le retour.

Début de la saison ragondin, 27 février 2012

Alex

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 14:30

Ce matin, je suis invité à une battue au chevreuil à Lagrangette sur la commune de Pavie. Manu va m'accompagner mais avec ma carabine (280 Réminton) à qui il redonne vie depuis quelques semaines. Il y a déjà 4 ans que je n'ai pas tiré une balle avec. Il reste 2 chevreuils au plan de chasse et nous comptons sur cette matinée pour les réaliser. Le rendez-vous est pris pour 9 heures. Manu est passé chez moi et nous partons ensemble. Comme nous sommes un peu en avance nous faisons un petit détour, histoire de voir si les ragondins ne seraient pas de sortie et justement nous en repérons 3 le long du ruisseau qui longe la route de Barran. Je me gare et laisse partir Manu devant avec son arc qu'il avait pris aussi au cas où. Notre approche se déroule bien mais à 15 mètres devant nous les ragondins, qui nous ont repérés, reviennent vers le ruisseau. Manu parvient à tirer l'un d'eux qui s'est arrêté au ras du sale mais il passe dessous. Nous récupérons sa flèche et partons pour le rendez-vous. 

Nous sommes peu nombreux, à peine 8 chasseurs dont 2 piqueurs, de plus nous n'avons que 2 chiens, un fox pour le chevreuil et un kopov pour le sanglier au cas où. Les postes vont être espacés mais j'ai l'habitude du terrain et c'est moi qui doit poster Manu, je vais le placer le long de la plantation de pins, face à une combe avec en face un bois mixte (feuillus et résineux) tout en long. Le poste est très bon. Un peu plus loin un autre chasseur se poste sur la ligne et je traverse la combe pour aller me poster dans un coupe-feu du bois d'en face. Mes observations régulières sur le territoire me font penser que c'est aussi un très bon poste. C'est la seconde fois que je l'occupe mais pour l'instant la chance ne m'a pas souri. Je me signale d'un mouvement de casquette à bout de bras puis rentre doucement dans le bois pour me poster sur la gauche du coupe-feu, environ au milieu de la largeur du bois. Au-dessus de moi, des chasseurs sont postés le long du bois.

Je fais place nette à mes pieds pour pouvoir pivoter sans bruit. Pendant que nous chassons, un autre chasseur fait le pied derrière la ligne de Manu car il semble que les sangliers soient dans le secteur ces jours-ci. La battue commence, après un long moment de calme, j'entends le petit fox pousser. 2 coups de feu claquent, au bruit je suis sûr que c'est Manu mais le chevreuil n'est pas sonné. Il a dû le manquer. Le chien pousse un moment en faisant une grande boucle autour de la chasse puis le calme revient et son maître le rappelle. Je les aperçois qui longent au milieu de la combe puis mon téléphone sonne. C'est le président de la chasse, les sangliers ont été localisés. "Tu n'as pris que l'arc ?" "Ben oui, comme d'habitude." "Ah bon, parce qu'on a trouvé les sangliers." "OK, à plus...". C'est marrant comme pour un sanglier l'arc fait souvent moins crédible...

Le temps passe, tout est calme si ce n'est quelques geais qui volent de cime en cime. Tout à coup, un coup de feu déchire le silence dans la combe, derrière la plantation, dans le dos de Manu. Puis quelques temps plus tard, la voix du kopov se fait entendre. Il sort après le posté de la ligne de Manu qui ne peut faire feu car l'animal passe sur la crête du champ. Au travers des arbres, j'aperçois quelque chose devant le chien qui semble roux mais difficile à identifier vue la distance et le fouillis de branches qui me cache la vue. Le chien bien noir est facilement reconnaissable. Il donne de la voix et pousse l'animal vers mon poste. Tout à coup, le poursuivi devient le poursuivant et je comprends vite qu'il s'agit d'un sanglier. Il poursuit le chien jusque dans le bois où ils rentent tous les 2 à 30 mètres de moi près du coupe-feu. Le chien tient un moment le ferme puis des craquements se font entendre et j'aperçois le sanglier qui se débine au travers des arbres.

Il vient vers moi, j'arme mon arc et le suis attendant un moment propice pour décocher. Il arrive droit sur moi mais le kopov revient à la charge et le sanglier fait demi-tour pour le chasser. Il le poursuit un peu puis reprend sa progression, il biaise pour venir traverser le coupe-feu à 5 ou 6 mètres en dessous de moi. Il semble que son pelage soit taché de sang au niveau de la tête et du coup, il est certainement blessé. Mon arc armé, mon viseur le suit. Il finit par se présenter au ras du coupe-feu, de 3/4 face mais il m'aperçoit et je comprends vite que vu son agressivité, j'ai tout intérêt à réagir le premier avant de me faire charger. L'angle n'est pas optimal mais il est déjà blessé, je vise l'épaule et décoche. Ma flèche rentre de la moitié dans le sanglier qui fait demi-tour et part tranquillement au pas. Ma flèche se casse en touchant le premier arbre et la moitié, côté empennage, tombe au sol. Le ragot longe dans le sale puis traverse en bas du coupe-feu pour rentrer à nouveau dans le sale où je le perds de vue. 5 m plus loin, il est mis au ferme par le chien. Je réencoche et me rapproche doucement. Mais je m'aperçois rapidement que le sanglier est en train de mourir, agité par ses derniers spasmes et par le chien qui le pille énergiquement.

J'examine mon sanglier, la blessure par balle n'était qu'une éraflure. La balle lui entaille légèrement l'armure puis rentre derrière l'oreille, longe sous la peau sans touché le crane et ressort au-dessus de l’œil. Il s'en est fallu de peu qu'il n'arrive pas jusqu'à moi. C'est un jeune mâle. Je signale ma prise à mes collègues qui n'ayant pas entendu de coup de feu n'avaient pas compris ce qui venait de se passer puis je sors le sanglier sur le bord du bois. Les piqueurs arrivent puis repartent tenter de déloger d'autres sangliers mais ils se sont débiner et ne seront pas retrouvés.

Manu tirera un autre chevreuil sans succès puis la balle ne claquera pas sur un autre. Il n'aura pas eu de chance pour aujourd'hui. Je serais le seul à prélever un animal alors que je suis le seul archer de la battue. Les commentaires iront bon train et je ris intérieurement. Au dépeçage, je constate que ma flèche traverse un poumon et le foie avant de traverser l'estomac, les intestins et de s'arrêter au ras du cuissot opposé.

Battue à Lagrangette, 25 février 2012

Alex

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 14:26

Depuis quelques jours, j'ai constaté que les ragondins sortaient assez tard dans la matinée ou même l'après-midi. Il gèle tous les matins et ils profitent du réchauffement de la journée pour sortir se nourrir. Cette après-midi, je dois aller voir le président de la chasse de Justian qui revient d'un séjour à l’hôpital et je vais en profiter pour chasser les ragondins en chemin. Je décide de commencer par faire un tour du côté de Saint Arromans pour revenir ensuite par Saint Jean le comtal, Ordan Larroque, Saint Jean Poutge... jusqu'à Justian.

En route, je surveille les secteurs où j'ai des chances de voir des ragondins mais jusqu'à la "mare aux ânes" à Clermont Pouyguilles, je n'en vois pas un. Arrivé non loin de la mare, je me gare au bord de la route et me prépare quand j'aperçois au bord du ruisseau, à 150 mètres environ, 2 ragondins au gagnage dans le colza. Je tente l'approche par le côté opposé de la route et profite de la hauteur du talus puis d'une haie pour avancer rapidement sans être vu. Je remonte ensuite par le passage de tracteur au ras du ruisseau pour traverser la route. Je me cale un court instant derrière un arbre en haut du talus de la route pour surveiller les ragondins qui sont toujours tranquilles. Je descends ensuite doucement vers eux et longe le ruisseau en stoppant à chaque fois qu'ils relèvent la tête. Je gagne facilement les mètres et arrive presque à portée de tir quand un des ânes que je n'avais pas vus pousse un souffle d'alerte qui me fait sursauter de surprise et qui précipite les ragondins à l'eau sans me permettre de réagir. Je tente de les retrouver en m'approchant du ruisseau mais ils sont déjà au terrier. Je longe un peu le ruisseau pour tenter de voir d'autres ragondins un peu plus loin mais le coin est calme. Je retourne à la voiture et continue ma route.

Un peu plus loin sur la commune de Saint Arroman, alors que je surveille les bordures des fossés perpendiculaires à la route et le bord du Sousson, j'aperçois une grosse femelle ragondin et ses 2 petits au gagnage, dans le blé, près d'un gros passage busé qui traverse la route. Je l'ai manqué de peu l'autre jour et je vais tenter d'être plus productif aujourd'hui. Je me gare un peu plus loin et reviens doucement par la route.

Une petite sortie ragondin, 24 février 2012

Un autre ragondin broute au bord d'un fossé un peu plus loin, un autre au bord du Sousson. Je parviens facilement à me rapprocher jusqu'au passage busé et traverse discrètement le fossé du bord de route. J'arme mon arc et fais encore quelques pas puis vise la femelle. Ma flèche la sèche sur place. Les petits démarrent et se jettent dans le fossé de la route puis rentrent dans la buse. Je réencoche rapidement et cours pour me positionner de l'autre côté de la buse. J'attends un peu quand un petit ragondin pointe le bout de son nez et plonge sans me laisser le temps d'armer. J'ai juste le temps d'armer et de lui jeter une flèche au coup de bras alors qu'il parcourt sous l'eau la courte distance qui le sépare du terrier (1,5 m environ). Ma flèche le cloue sur place par une patte arrière juste à l'entrée du terrier. Je me précipite et le saisis par la queue pour l'achever rapidement.

Pendant ce temps, le ragondin près du Sousson est rentré à couvert. Un gros ragondin de l'autre côté du Sousson revient vers l'eau. Je décide d'aller voir le ragondin qui broutait près du fossé. Je récupère mes prises et mes flèches, pose les ragondins à la voiture puis pars vers le fossé mais là aussi le ragondin est rentré à couvert. Je m'aperçois alors que le gros ragondin qui broutait au bord du ruisseau vient de ressortir. Je tente l'approche en longeant le Sousson. Petit à petit, m'arrêtant à chaque fois qu'il relève la tête, je gagne du terrain. Il broute à 10 ou 12 mètres derrière un fossé et la traversée de cet obstacle en restant discret s'annonce délicate. J'arrive presque au fossé caché par un bout de haie qui avance sur le champ mais le ragondin commence à être inquiet et je comprends vite qu'il me reste peu de temps pour réagir. Il est un peu loin, 12 à 15 mètres, j'arme mon arc, vise rapidement et décoche. L'impact est cassant. Le ragondin démarre et se jette au ruisseau. Je me précipite en réencochant et l'aperçois qui tourne en rond en perdant beaucoup de sang. Il s'échoue rapidement sur un haut fond et s'immobilise.

Un peu plus loin, au bord d'un fossé parallèle, un petit ragondin broute tranquillement. Je tente l'approche mais il me repère vite et se jette au fossé couvert de ronces. Impossible de voir où il est allé. Je retourne chercher mon ragondin et ma flèche. L'entrée est pleine épaule, la sortie derrière la tête.

Je retourne à la voiture et pars vers Saint Jean le Comtal. En limite de Labéjan, j'aperçois un gros ragondin qui broute au milieu d'un pré. Je me gare un peu plus loin puis reviens doucement par la route. Il me faut traverser une haie d'épines pour arriver dans le pré. Je m'avance doucement par un passage de gibier mais les craquements même légers affolent le ragondin pourtant à plus de 60 mètres et ce dernier fonce vers le Sousson qui est à environ 80 mètres. Je me lance à sa poursuite et le rattrape petit à petit. J'encoche tout en courant. Le ragondin ralentit à environ 30 mètres du ruisseau et s'arrête, Je suis à près de 15 mètres derrière lui, il tourne doucement la tête en arrière et je n'ai pas le temps d'armer qu'il repart. M'étant arrêté, je repars à sa poursuite et le rattrape, il n'est plus qu'à quelques mètres devant quand il commence à escalader la digue raide qui protège le champ contre les crues. Il est à bout de souffle, j'arme mon arc, mais le temps de prendre la visée, il passe la crête de la digue. Je me précipite et l'aperçois dans l'eau mais le temps d'armer, il rentre au terrier.

Je retourne à la voiture. Je roule un moment sans voir de ragondin puis sur la commune de Barran en direction d'Ordan Larroque, je passe une première mare sur ma droite qui est calme puis une seconde sur ma gauche où l'eau semble agitée. Je me gare un peu plus loin puis reviens doucement par la route. Un ragondin fait sa toilette contre la berge de gauche. Il est à 10 ou 12 mètres mais si j'approche plus, il va me repérer. J'arme, vise et décoche. Je frôle le ragondin qui rentre au terrier. J'attends un peu face à l'entrée puis récupère ma flèche et poursuis ma route.

Encore un peu plus loin, j'aperçois 3 gros ragondins espacés de plusieurs dizaines de mètres qui broutent le long d'une haie épaisse à environ 80 ou 100 mètres sur la droite de la route. Je me gare sur une entrée, pour les engins agricoles, du semé de blé et longe la route pour arriver à un chemin de terre encaissé qui pars vers la haie, lui-même bordé par une haie de chaque côté. Je vais attaquer par le ragondin le plus à droite car il me faut tenir compte du sens du vent pour réaliser cette approche à découvert. Un lapin démarre près du ragondin et se précipite à couvert. Je me fige en pensant voir partir le ragondin mais ce dernier ne bouge même pas et poursuit son repas. Je m'avance sur le chemin en surveillant le ragondin au travers de la haie de gauche très clairsemée. Alors que je me rapproche de la grosse haie au bord de laquelle broute le ragondin, la haie qui me cachait fait place à un talus de moins d'un mètre. J'avance tout doucement le plus baissé possible puis escalade le talus sans me faire repérer avant de commencer mon approche en longeant la haie. Le ragondin est à 50 mètres environ et je suis à découvert. J'avance tout doucement, attentif aux moindres réactions de l'animal. Dès qu'il s'arrête de manger, je stoppe ma marche. Surtout un ragondin de cette taille sait feinter, il reste immobile, la tête au sol mais ne mange plus et observe, il faut bien observer les moustaches, dès qu’elles ne bougent plus, le ragondin est attentif au moindre mouvement et il faut attendre qu'il reprenne son repas pour avancer.

Je dois régulièrement m'arrêter et profite des moments où il me tourne le dos pour presser le pas mais alors que je suis encore à 30 mètres, le ragondin inquiet démarre sur quelque mètres puis se fige tête haute. Je me fige et attends, il finit par reprendre confiance et se remet à brouter, j'attends encore un peu puis recommence mon approche avec une infinie lenteur. Je gagne encore 10 mètres puis le ragondin redémarre et se fige à nouveau. Je stoppe net et attends un peu. Il recommence à brouter. Encore 5 mètres et cette fois le ragondin se débine doucement et s'arrête de cul sous les ronces mais je le vois encore bien. Je m'approche doucement en armant mon arc et en prenant ma visée au cas où. Arrivé à 12 mètres environ, j'ai une belle fenêtre de tir et tente ma chance. L'impact cassant foudroie le ragondin sur place. Je rentre sous les ronces et le récupère ainsi que ma flèche.

Au loin, les 2 autres ragondins broutent toujours. Je tente l'approche sur le plus proche, je longe doucement la haie toujours avec la même technique. Le ragondin me tourne le dos à environ 40 mètres, je me décale dans le blé pour presser le pas sur un sol moins fournis en feuilles mortes craquantes. Je gagne rapidement du terrain et me décale doucement de temps en temps pour rester derrière le ragondin qui tourne un peu en broutant. L'autre ragondin me repère et rentre à couvert. Je suis à 15 mètres de ma cible quand il se rend compte de ma présence et qu'il fonce vers la haie. Il s'arrête au bord de la haie sous des branchages, au ras du terrier. Je m'approche un peu et arme mon arc. Il est un peu caché par les branches, de 3/4 arrière, la moitié arrière est dégagée, il est à 12 mètres environ, je vise et décoche. Il est cloué sur place à l'entrée du terrier mais le temps d'arriver à me frayer un passage dans les branchages. Il parvient à arracher la flèche du sol et rentre avec dans le terrier. Du contenu intestinal et du sang tapissent l'entrée de sa cache mais je n'ai pas la pelle. Il est perdu et va certainement mourir au terrier.

Je retourne à la voiture avec ma prise et reprends la route. Sous le village d'Ordan Larroque, j'aperçois 2 autres ragondins, une mère et un jeune, qui broutent ensemble dans un semé de blé. Je me gare un peu plus loin. Le vent est mauvais, il me faut longer le ruisseau, dépasser les ragondins puis revenir sur eux qui broutent à 40 mètres du cours d'eau près d'une haie perchée sur un talus. Je parviens facilement à l'aplomb des ragondins et commence à m'approcher. Le vent latéral n'est plus un problème mais je suis un peu trop confiant et m'avance trop vite, les ragondins démarrent à 20 mètres environ pour remonter le talus et se réfugier dans la haie. Je me rapproche rapidement et entends un craquement dans les buissons qui me fait poser les yeux sur l'un des ragondins. Il vient de s'arrêter à quelques mètres. La haie est épaisse mais je tente ma chance, j'arme, vise et décoche. Ma flèche est déviée mais traverse tout de même le ragondin un peu en arrière et le cloue sur place. Je me précipite et l'achève rapidement.

Retour à la voiture, je rattrape la N124, après Saint Jean Poutge, je surveille la bordure d'un ruisseau sur la gauche et aperçois un ragondin qui broute à 20 mètres sur la gauche du ruisseau, je fais demi-tour un peu plus loin et reviens me garer avant le ragondin à bon vent puis traverse la route et commence mon approche en longeant le ruisseau puis en le quittant pour aller droit vers le ragondin mais je fais un pas alors qu'il relève la tête et il démarre pour foncer vers le ruisseau. J'arme rapidement mon arc et lui décoche une flèche en pleine course avant qu'il saute à l'eau. Je suis trop bas et en arrière, manqué. Il est rentré au terrier. Je récupère ma flèche et reviens à la voiture.

Cette fois, j'arrive à Justian. Au niveau du vieux moulin j'aperçois à 100 mètres à droite un gros ragondin au bord de l'Osse. Je me gare un peu plus loin puis reviens en longeant la rivière mais le ragondin finit par revenir à l'eau alors que je suis encore loin. Je m'approche de l'endroit où il est rentré mais un remous contre la berge opposée et un nuage d'eau boueuse me font comprendre qu'il est au terrier. Je retourne à ma voiture et finis d'arriver.

Une petite sortie ragondin, 24 février 2012

Alex

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 12:50

Ce matin, je repars en chasse espérant fermer mon dernier bracelet de la saison, Manu en a déjà réalisé 2 à la carabine et j'ai gardé celui-là pour finir la saison mais l'échéance se rapproche vite. Je pars donc pour chasser comme souvent autour du grand lac à Labéjan. J'ai repéré samedi 2 beaux brocards et j'ai manqué mon approche, avec un peu de chance je vais peut-être les recroiser et mon échec a été riche d'enseignements. Je ne me gare pas comme à mon habitude au pied de la digue mais remonte pour me garer en crête à 200 mètres d'où j'espère revoir les brocards. Je me prépare puis longe doucement sur la route. Je passe l'habitation puis rentre dans le semé de blé dont le relief montant ne me permet pas de voir bien loin pour l'instant. Je m'avance doucement vers le sommet de la bosse quand je les aperçois. Ils sont là avec ce matin une chevrette en plus.

Ils sont tous les 3 dans la pente du semé qui descend vers un petit bosquet à environ 150 ou 200 mètres. Le plus proche semble couché alors que les 2 autres broutent un peu plus bas. Je vais tenter l'approche sur le brocard couché. Je suis en plein découvert sur le semé et je vais essayer de ruser avec le relief du champ. Le vent est bon, je me décale vers le bord de la route et progresse voûté pour profiter du relief arrondi qui me cache aux yeux des chevreuils que je perds un instant de vue. Arrivé à ce que j'estime être l'aplomb du brocard couché, je me positionne à genoux et m'avance tout doucement ainsi vers lui. Je commence à distinguer ses bois, puis son coup, puis le haut de son corps et pour l'instant personne ne m'a repéré. Il regarde vers en bas, je suis à presque 20 mètres, je tente encore de m'approcher un peu mais cela devient très délicat. Je gagne tout de même 2 ou 3 mètres et arme mon arc. Au même moment le chevreuil se relève, j'aligne na visée et décoche mais ma flèche passe juste sous son poitrail et il démarre en trombe pour rejoindre ses collègues. Les 3 chevreuils inquiets regarde en tous sens mais n'ont rien compris.

Je reste totalement immobile, à genoux dans le semé de blé et laisse faire. Les animaux se déplacent un peu puis s'arrêtent et observent longuement plusieurs fois de suite et les minutes passent avant que l'un des 2 brocards décident de s'avancer pour biaiser vers l'angle droit du bosquet. Les 2 autres chevreuils surveillent un moment puis le suivent. Ils s'arrêtent tout de même régulièrement pour regarder derrière eux puis repartent. J'ai peut-être une seconde chance, si les animaux continuent dans cette direction, ils vont passer une bosse du champ qui va me les cacher mais me permettre de tenter une approche rapide sans être vu. Comme espéré la chevrette et le premier brocard disparaissent derrière la bute. Le second brocard s'arrête un moment au sommet puis suit le mouvement.

Je me redresse et descends rapidement voûté vers le bosquet dans le creux du champ et parviens sans être vu à gagner au moins 100 mètres puis j'avance doucement sur les pas des chevreuils en restant le plus voûté possible. J'arrive à la bute quand j'aperçois un des 2 brocards qui broute paisiblement à 25 mètres en me présentant un 3/4 arrière assez fermé. Je me positionne à genoux et poursuis mon approche très lentement et le plus baissé possible. Le brocard relève la tête, je me plaque au sol et me fige. Il n'a rien vu et se remet à brouter, j'avance encore un peu et parviens à environ 18 mètres du brocard toujours de 3/4 arrière. J'arme doucement mon arc et prends la visée mais cette fois encore je rate ma cible sans voir où passe ma flèche.

Le brocard démarre et entraîne ses congénères un peu plus loin pour se positionner au-dessus du talus qui relie le bosquet à un bois plus grand plus en avant. Je reste immobile à surveiller car je ne suis pas sûr de ma flèche. La chevrette et un des brocards passent sous le talus et biaisent pour rentrer dans le bosquet alors que le brocard que j'ai tiré reste immobile et regarde vers moi un long moment avant de les suivre. Ils disparaissent et je me relève pour chercher ma flèche qui reste introuvable. Je prends la direction de fuite de l'animal et cherche des indices mais mon impression est bonne, pas de sang, je l'ai bien manqué.

Je décide de tenter encore une fois le coup, vu ou ils sont rentrés dans le bosquet, je pense savoir où ils vont. Je cherche un moment mes flèches sans résultat puis longe doucement le haut du bosquet en surveillant l'intérieur pour arriver à l'angle opposé à l'entrée, je redescends en longeant la lisière vers une grosse coulée qui rentre au milieu du bosquet. Je rentre doucement en sous-bois et fait quelques mètres quand un chevreuil démarre dans le sale en dessous de moi. C'est la chevrette, elle sort sur le semé de blé sous le bosquet et fait un arc de cercle pour se présenter à 50 mètres plein travers et observer dans ma direction. Je reste immobile et cherche les brocards du regard mais rien. Je me décale encore un peu et à nouveau un démarrage se fait entendre dans le bois. Les 2 brocards rejoignent la chevrette puis les 3 détalent vers le ru en contre bas en biaisant vers la route  et l'angle de la digue du lac sur ma gauche.

Je ressors du bosquet et les observent un moment, ils s'arrêtent avant le ru, regardent vers moi puis le traversent, s'arrêtent à nouveau pour regarder vers moi puis ils avancent par tranches en s'arrêtant régulièrement. Vu la direction prise, je pense savoir où ils vont. Je remonte contre le bosquet puis passe derrière pour traverser à découvert mais caché le semé de blé. Je rejoints la route et passe derrière l'habitation. Je longe la route de crête pour rejoindre la ferme un peu plus loin. Les chevreuils ont traversé la route et avancent par tranches dans un semé de blé vallonné de l'autre côté du lac. Je presse le pas, passe la ferme puis redescends vers le passage busé qui traverse le ruisseau d'alimentation du lac, caché derrière un bosquet qui borde le lac. Arrivé au passage busé, j'observe un peu, comme je le pensais, les chevreuils semblent se diriger vers un autre petit bosquet en crête juste devant moi. Je suis à découvert à 400 mètres des chevreuils mais ils peuvent me voir. Je longe le ruisseau en m'éloignant des chevreuils pour donner le change puis caché par le relief du champ je remonte pour rejoindre le petit bosquet.

Du bord du bosquet, j'observe un instant les chevreuils qui semblent venir vers moi. Je descends doucement dans le bosquet et me positionne derrière un gros chêne en lisère à la pointe du bosquet où devrait arriver les chevreuils. Ils arrivent maintenant au petit trop en suivant la clôture électrique à la limite du semé de blé et de la prairie à mi-pente du coteau. Ils disparaissent un moment derrière une bosse du champ. Le temps passe puis ils réapparaissent derrière la crête de la bosse mais ils sont redescendus vers le lac. La chevrette qui guide le petit groupe surveille un moment avant de passer la crête puis la longe un moment en remontant. Je tente de la prendre en photo alors qu'elle est à plus de 300 mètres mais j'ai oublié d'enlever le flash et elle se fige en regardant vers moi un moment.

Une belle matinée d'approche, 20 février 2012

"Quel couillon ! "

Elle finit par faire demi-tour et repartir d'où elle vient et les brocards la suivent, bien joué Alex ! Je les laisse passer dans un creux du champ puis quitte mon poste pour redescendre rapidement vers le lac. Les animaux avancent et s'arrêtent souvent pour surveiller les alentours. Je profite d'un moment de course pour passer sous le talus de la berge du lac qui est presque à sec. Je longe ensuite derrière ce talus, le plus voûté possible pour rejoindre l'angle de la digue du lac. Je m'arrête par moment pour les observer. Alors que j'arrive au coin de la digue, les chevreuils semblent remonter vers la route de crête alors que je pensais les voir traverser la route qui passe sous le lac et rejoindre le petit bosquet près de la résidence secondaire. Le petit groupe s'arrête et se remet à brouter tranquillement, je tente le tout pour le tout, je sors à découvert et rejoins rapidement la route, la traverse puis rattrape le bord du ru du déversoir et le longe jusqu'à être caché par le relief du champ puis je remonte le plus vite possible vers la crête. Arrivé au sommet, je reviens doucement vers le bord de la route, le passage habituel est au pied d'un petit chêne qui pousse au sommet d'un talus de 3 mètres qui domine la chaussée mais à mon arrivée, je constate que les chevreuils ont disparu. Ils m'ont bien eu.

Je décide de longer doucement le chemin qui conduit à la résidence secondaire et surveille, à ma gauche, le bosquet qui couvre le penchant. Rien, pas de chevreuil. Je dépasse la résidence secondaire puis redescends vers le bois qui borde le ru quand j'aperçois au loin, bien après le bois, 5 chevreuils au gagnage. Je suis à découvert mais compte sur la distance qui nous sépare pour rejoindre la bordure du bois sans affoler les animaux. Je redescends rapidement mais j'ai l'impression que le chevreuil de tête m'observe. Au moment où je les perds de vue derrière le bois, ils n'ont pas l'air vraiment inquiets. Je longe le bois puis une haie épaisse pour rejoindre un passage busé qui me permettra de traverser le ru sans bruit. Une fois passé de l'autre côté, je longe doucement et voûté la haie en surveillant les chevreuils qui peuvent me voir à tout moment, ils ne sont plus qu'à 200 mètres environ. Le relief du terrain et un petit îlot de broussaille finissent par me cacher. J'arrive au bout d'une clôture électrique qui remonte vers le sommet du coteau. Les chevreuils la passe souvent à mi-pente et je décide de tenter de me poster près du passage. Le relief légèrement vallonné et des petits buissons qui bordent la clôture me camouflent un peu. Je parviens à remonter de 100 mètres et me poste à genoux derrière des buissons.

Les chevreuils sont à 80 mètres environ et semble pour l'instant venir vers moi mais, au bout d'un moment, ils changent de direction et semblent descendre vers la haie qui borde le ruisseau. J'hésite un peu puis me déposte et redescends discrètement vers la haie pour rejoindre l'îlot de broussailles. Une grosse bécasse décolle dans mon dos. Je remonte vers le sommet de l'îlot pour surveiller les chevreuils. 3 brocards et 2 chevrettes qui broutent paisiblement. Des geais se mettent à pousser des cris d'alerte au loin et le plus gros brocard redresse la tête et écoute un moment. Les animaux semblent indécis et tournent sur place en broutant. Je reste un bon moment à les surveiller et en profite pour les filmer un peu puis,

constatant qu’ils semblent vouloir rejoindre la haie bien plus en avant, je décide d'aller me poster plus loin.

Je redescends contre la haie qui borde le ruisseau et retourne vers le passage busé pour passer de l'autre côté de la haie et pouvoir glisser pour intercepter les chevreuils mais j'aperçois une chevrette qui contourne un gros tas de bois près de l'endroit où je voulais me poster. Je la laisse passer derrière la tas de bois et décide de tenter l'approche qui me semble plus facile, j'avance rapidement car la chevrette ne peut pas me voir mais alors que je suis à 40 mètres du tas de bois, 2 autres chevreuils, qui dormaient dans la haie devant le tas de bois, se lèvent et détalent entraînant la chevrette avec eux puis traversent la haie.

Je fais demi-tour pour me poster et attendre le groupe de 5 chevreuils mais ils ont été mis en alerte par ce remue-ménage et foncent vers le bois. Cette fois c'est terminé, je décide de retourner à la voiture et de rentrer. Sur le retour, j'aperçois 2 gros ragondins au gagnage. Je les vois régulièrement durant mes heures de boulot et, ce matin, je décide de m'arrêter pour m'occuper de leur sort. Je me gare sur le chemin qui remonte sur la gauche du bois du Turc et me gare sur le bord de la route. Les ragondins sont très avancés dans le blé et je vais tenter de me positionner entre eux et le ruisseau pour leur couper la route lors de leur fuite.

Je longe la route, rattrape la bordure du ruisseau puis commence mon approche sur les ragondins qui sont à un peu plus de 100 mètres. J'avance en surveillant les 2 rongeurs qui relèvent de temps en temps la tête. Je marque quelques pauses pour attendre qu'ils se remettent à manger mais j'arrive facilement à me positionner entre les ragondins et le ruisseau. Ils sont à 30 mètres environ dans le champ. L'un d'eux commence à revenir vers le ruisseau. Je suis sur sa coulée et le laisse venir puis arme mon arc. Il arrive d'un pas tranquille et se présente à 6 mètres de 3/4 face. Ma visée est calée, je décoche, le ragondin mortellement touché fonce vers l'eau mais je l'intercepte d'un grand coup de pied qui le laisse sur place.

Son collègue surpris n'a pas bougé, il est en train de regarder vers moi alors que je réencoche mais, à ma grande surprise, au lieu de foncer vers le ruisseau, il se tourne et fonce en courant parallèlement au ruisseau. Je cours pour le rattraper en longeant le ruisseau. Au bout de 50 mètres environ de course, le ragondin décide de biaiser vers le cours d'eau sans ralentir. Je continue à courir et m'arrête à 3 mètres de l'endroit où doit passer le ragondin. J'arme mon arc et commence à suivre le ragondin qui arrive. Je m'apprête à le tirer à la course mais il stoppe net à 3 mètres de moi. Mon viseur est calé sur son épaule, je décoche et fonce pour me placer face à lui. Le ragondin choqué est resté sur place, il fait le dos rond et ronne un court instant. Le temps de réencocher, il se dresse sur ses pattes arrière et bascule en arrière. Il se débat un peu puis s'immobilise.  Je ramasse ma flèche et le gros mâle puis ma première flèche et sa femelle. Je retourne à la voiture.

A y être, je vais aller faire un tour sur une mare où je pense voir des ragondins. De la route, la mare semble calme, je me gare au bord du chemin qui descend à la mare quand j'aperçois un groupe de chevreuils qui broutent au bout de la haie qui longe le ru du trop-plein de la mare. Ils regardent vers moi et sont à 150 mètres environ. J'ouvre doucement ma portière, la referme délicatement et fait le tour de la voiture accroupi. Caché derrière la voiture, j'ouvre la portière arrière et attrape mon arc. Je referme doucement la portière puis pars doucement par la route, voûté au maximum derrière le petit talus qui la borde. Je m'avance ainsi de 200 mètres environ puis le relief du terrain me cachant, je redescends vers la mare puis la longe pour arriver au bout de cette dernière, au ras du chemin.

3 des chevreuils broutent sur la droite de la haie. Je les observe un moment sans bouger et réfléchis au moyen le plus sûr d'attaquer mon approche. Je traverse doucement le chemin et me positionne au bout de la haie sans être vue. J'observe les chevreuils puis regarde l'autre côté de la haie. Un chevreuil est couché au bout de la haie à quelques mètres de cette dernière sur la bande enherbée et il regarde vers moi. Impossible, d'approche par ce côté. Je suis condamné à attendre et à observer en espérant que la situation soit plus favorable dans un moment. Tout à coup, un des chevreuils se tourne face à moi et se met à longe la haie pour venir droit sur moi. La coulée passe à 5 mètres sur ma droite et je commence à y croire. Je vais l'attendre caché au bout de la haie. Il approche doucement en broutant mais au bout de 30 mètres environ, il se tourne plein profil, la tête dans la haie puis rentre dans cette dernière et disparaît. 2 autres chevreuils broutent encore plus en arrière mais ils ne semblent pas vouloir se rapprocher. Le vent n'est pas bon, il souffle dans mon dos et biaise légèrement vers la droite. Tout à coup, le brocard lève le nez face à moi et commence à être inquiet, il semble m'avoir senti malgré les 80 mètres minimum qui nous séparent. Il fait demi-tour et s'éloigne un peu mais l'autre chevreuil ne bouge pas. Il se calme puis les 2 chevreuils passent tranquillement de l'autre côté de la haie.

C'est le moment, je décide de tenter l'approche. Je me plaque contre la haie, et avance doucement en surveillant au travers de la haie et devant moi. La haie tourne légèrement à gauche un peu plus loin et me cache un peu ce qui se passe devant moi. Tout à coup alors que j'ai gagné 40 mètres, une tête de chevrette surgit derrière le léger virage. Je m’accroupis. Trop tard, la chevrette qui vient de sortir à découvert se fige et m'observe. Je reste immobile et ne respire plus. Au bout d'un moment, elle se remet à brouter puis relève la tête et m'observe à nouveau. Un brocard sort à son tour un peu plus loin. Je suis tétanisé, la position n'est pas confortable et la chevrette se met à brouter tranquillement pendant un moment, imitée par le brocard avant de se décider à s'éloigner en biaisant vers la haie pour disparaître à nouveau derrière le virage de la haie. J'attends que le brocard la suive et disparaisse également avant de me relever.

Je reprends mon approche très lentement. En arrivant au départ du virage, j'aperçois un gros brocard assassin en velours, couché de 3/4 face conte la haie, il regarde vers moi. Il est à plus de 30 mètres. Je tente de me rapprocher au maximum et gagne quelques mètres mais je ne peux plus avancer sans sortir à découvert. Comment faire ? C'est alors que le destin va me donner un petit coup de pousse, un autre brocard, traverse la haie et s'avance en broutant sur le semé. Je reste immobile, plaqué contre la haie. Au bout d'un petit moment, il fait demi-tour pour venir se coucher plein travers à 17 ou 18 mètres de moi. Il regarde vers l'autre brocard et est tout à fait calme, je l'observe un moment, j'hésite mais je n'aurais certainement pas de meilleure occasion ce matin. J'arme doucement mon arc, prends la visée, prends mon temps puis décoche. L'impact me met en confiance, je n'ai pas bien vu l'atteinte si ce n'est qu'elle semble plein coffre. Le brocard se lève d'un bon et détale en remontant dans le champ. Ses congénères le suivent puis le dépassent alors qu'il court avec la tête dans les pattes avant avec un sang abondant qui sort par la sortie de la flèche. Il chute rapidement à 40 mètres environ de la zone du tir. Les autres chevreuils disparaissent derrière la bute. Je viens de prélever mon dernier chevreuil de la saison après une belle approche.

Ma flèche rentre dans l'épaule, coupe les vaisseaux au-dessus du cœur et traverse un poumon.

Une belle matinée d'approche, 20 février 2012

Alex

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 17:22

Ce matin, je pars pour Labéjan pour tenter de flécher un chevreuil, il me reste encore 2 bracelets et il serait tant que je m'en occupe sérieusement. Il reste encore de la neige tombée le dimanche 5 février, le froid intense de ses derniers jours (-10 à -15°C) rend cette neige et le sol très craquants et l'approche n'est pas facile. Je me gare au bord de la route, sur un point haut. Il fait encore sombre quand je quitte la voiture. Je vais tenter d'aller me poster au bord d'un grand bois où je vois souvent sortir les chevreuils au petit jour. Je contourne un bosquet qui remonte vers la crête du champ puis descends à travers un semé de blé vers le passage busé qui traverse le ruisseau d'alimentation du lac. Des vanneaux s'envolent devant moi pour se reposer 20 ou 30 mètres plus loin, ils ne semblent pas en forme, ils souffrent beaucoup de ce froid intense.

Je traverse le passage busé puis longe le bois. Arrivé au coin du bois, je m'avance à découvert derrière le talus du champ qui remonte vers la crête quand j'aperçois une grosse chevrette plantée à 30 mètres de la lisière, à 100 mètres de moi. Elle m'a repéré et m'observe. C'est raté pour l'affût du matin. Je reste immobile et nous nous observons un instant puis la chevrette commence à m'aboyer avant de démarrer. Elle s'arrête un peu plus loin puis fait quelques pas vers moi avant de faire demi-tour pour revenir vers le bois. C'est là que j'aperçois une seconde chevrette près du bois. Les 2 animaux se rejoignent puis biaisent pour remonter vers la crête du champ à l'angle suivant du bois. Je reste immobile et les laisse disparaître avant d'escalader le talus mais alors que je relève la tête, j'aperçois les 2 chevrettes qui sont revenues en arrière et qui m'observent derrière la crête. Cette fois, le danger est identifié et les animaux détalent, je les perds vite de vue.

Je remonte vers la crête pour jeter un coup d’œil dans la luzerne sur le penchant suivant. Un vanneau mort attire mon attention. 2 grosses gouttes de sang perlent sur sa nuque. Contre le bois devant les terriers de blaireaux des tas de plumes de vanneaux attestent que ce froid qui décime les oiseaux n'est pas une mauvaise chose pour les carnivores. Je passe doucement la crête mais aucun chevreuil en vue, je biaise au travers de la luzerne vers le fond de la combe entre les 2 bois puis longe le bois de droite quand j'aperçois 3 chevreuils qui remontent au grand galop le penchant d'en face pour disparaître en crête au ras d'un petit bosquet. Je m'avance doucement vers le fossé pour sauter le barbelé qui le longe quand un chevreuil surgit d'une haie qui remonte vers la crête sur la gauche du champ. Il s'arrête à mi-chemin du petit bosquet quand un second, puis un troisième, puis un quatrième chevreuil le rejoignent. Il s'avance vers le petit bosquet d'où ressortent les 3 autres chevreuils qui semblent partir en sens inverse. Un retardataire sort à son tour de la haie et rejoint ses congénères. Les 8 chevreuils tournent un peu en crête puis partent en longeant le bosquet. Je les perds de vue.

J'attends un peu puis passe le barbelé et commence à remonter vers la crête quand je tourne la tête à gauche et aperçois 2 autres chevreuils qui m'ont vu et se sont arrêtés au milieu d'un champ de colza à environ 300 mètres. Ils semblaient vouloir rejoindre les autres. Je passe hors de leur vue derrière le relief du champ et tente de remonter pour me positionner près de la zone où les 5 chevreuils sont sortis de la haie mais à mon arrivée, les chevreuils ont disparu. Je longe le bosquet puis une grosse haie qui me conduisent à une ruine de moulin au bord de la route de crête. Je bifurque à gauche et la suis pour rattraper le chemin de terre qui longe la crête en direction de la ferme.

Je longe la route un moment sur la gauche quand j'aperçois un brocard en velours qui longe à 30 mètres sous la route. Il ne m'a pas repéré, je me baisse pour me cacher puis reviens sur mes pas pour traverser la route un peu plus loin et rejoindre une haie qui longe à 10 mètres du bord de la route. Je me cache derrière les arbustes pour observer le chevreuil qui avance d'un pas décidé mais ce dernier biaise doucement vers le bas de la combe. Je suis la haie qui descend elle aussi en s'éloignant de la route mais le chevreuil s'éloigne doucement et je dois presser le pas pour ne pas me faire distancer et finis par me faire repérer, le brocard détale et disparaît derrière le relief de la combe. Je laisse tomber et reprends ma route en direction du chemin de terre.

Le chemin de terre rattrapé, je le longe un moment puis continue tout droit entre 2 bois alors que le chemin de terre bifurque à 90° pour rejoindre la ferme. Je ressors dans un pré et longe le bois à ma gauche en suivant la crête de la colline quand j'aperçois une chevrette qui se débine dans le labouré en contrebas en biaisant vers une grosse haie qui suit le bas de la combe. Le labouré traversé, elle arrive dans un autre pré et bifurque pour suivre le bord du labouré droit vers la haie. Je l'observe immobile puis la chevrette revient vers moi en longeant la haie en direction du lac en contrebas. Je décide de tenter de l'intercepter, je profite du passage de l'animal dans un creux du terrain qui me cache à ses yeux pour descendre rapidement vers le lac et tenter de me positionner au bout de la haie. J'ai perdu le chevrette de vue mais poursuis ma route quand je l'aperçois de nouveau, elle m'a repéré et a traversé la haie pour la longer par l'autre côté en s'éloignant rapidement. Je m'arrête et observe un instant, elle s'arrête plusieurs fois et regarde vers moi puis je la perds de vue.

Je remonte vers la crête et longe le bois. Arrivé à l'angle de ce dernier, je redescends vers un semé de blé par une grosse coulée de blaireaux qui longe entre le bois et la friche. Je scrute en même temps le paysage quand j'aperçois, trop tard, un brocard et une chevrette qui m'observent, immobiles contre une haie qui sépare à mi-pente le semé de blé d'un champ de colza. Je me fige mais les chevreuils détalent, traversent la haie et biaisent pour rejoindre le bois de droite. Je les laisse disparaître puis presse le pas pour tenter de les intercepter en haut du bois mais alors que je débouche dans le semé de blé un autre brocard démarre sur ma gauche de la bordure du bois et traverse à son tour la haie pour se diriger vers le bois. Dès que je le perds de vue, je reprends ma marche rapide, je longe sous la haie qui rejoint le bois puis passe le bois et remonte dans un autre semé de blé pour passer derrière la crête du champ. Mais les 2 chevreuils m'ont repéré avant que je passe à couvert et redémarrent dans le bois. Je passe la crête hors de la vue des 2 chevreuils.

Je presse le pas mais le brocard, parti dans un second temps, arrive par le penchant de colza de l'autre côté du bois vers un resserrement du bois de seulement quelques mètres de large. Je l'aperçois trop tard, il m'a vu et stoppe net. Je me fige mais il fait demi-tour et sa fuite fait surgir 4 autres chevreuils du bois. Ils filent au grand galop vers la crête du champ de colza puis disparaissent derrière. Mon plan a échoué, je remonte vers la route puis la traverse pour redescendre vers un petit bosquet un peu plus bas.

Je biaise vers la droite du bosquet. Le haut du bosquet est relié au bois plus grand par un talus au sommet duquel poussent plusieurs gros chênes espacés. Je m'avance vers ce talus quand m'apparaissent les dos de 2 chevreuils à 20 mètres sous ce dernier. L'approche va être difficile, pensant que les chevreuils se dirigent vers le grand bois, je fais une grande boucle pour rester caché par le relief du champ et parviens, en finissant mon approche accroupi, à me positionner derrière l'angle du bois pour attendre les animaux.

A peine en place, j'ai un mauvais pressentiment et aperçois un troisième chevreuil qui longe la bordure intérieure du bosquet en direction du bas de la combe. Le chevreuil s'arrête brusquement puis fait demi-tour et remonte vers le haut du bosquet bien dessiné sur fond de neige. Le chevreuil le plus près du bosquet le rejoint lentement alors que l'autre regarde vers moi un long moment avant de le rejoindre. Je décide de tenter de les intercepter en faisant une grande boucle. Je longe le haut du bois puis une haie épaisse qui rejoint le bois et un petit bosquet quand 7 chevreuils détalent dans le pré entre le bois et le bosquet et disparaissent derrière le bosquet. Je passe à couvert derrière le relief du champ et tente de rejoindre discrètement le haut du bosquet pour commencer à le longer tout doucement en essayant de rester silencieux sur les plaques de neige gelée très craquantes. J'avance en surveillant l’intérieur du bois quand un beau brocard démarre à 30 mètres devant moi, dans un creux du champ, pour rentrer au bois. Arrivé au bout du bosquet, je descends en longeant les arbres puis rendre par une grosse coulée et m'avance sans parvenir à revoir les 3 chevreuils de tout à l'heure. Je fais demi-tour et descends vers le lac.

Arrivé au coin droit de la digue, je décide de remonter vers l'endroit où j'ai déterré le renard galeux avec Manu un peu plus tôt dans la saison (http://www.chasse-a-l-arc-dans-le-gers.com/article-le-renard-galeux-de-labejan-n-est-plus-16-octobre-2011-86859168.html). Le chaume de maïs a fait place à un semé de blé mais je retrouve assez facilement l'endroit. Un blaireau ou un renard a repris l'ouverture du terrier que j'avais rebouché, il faudra surveiller ça cette année. Je poursuis vers la clôture qui sépare le blé d'une prairie qui couvre le haut du coteau puis la longe en direction d'un petit bosquet situé sous ma voiture à mi-pente du coteau. Je suis encore à plus de 250 mètres du bosquet quand j'aperçois 2 chevreuils qui dévalent la pente sur la droite du bosquet en le longeant puis qui rentrent à couvert. Je m'avance, le champ de blé fait des vagues et alors que je remonte vers une crête, j'aperçois l'un des chevreuils qui est ressorti du bois. Il est planté plein travers et regarde vers moi avec insistance. Je me fige et me baisse doucement. Je l'observe un moment puis il fait demi-tour tranquillement pour rentrer à couvert à nouveau. Je reprends mon approche et avance assez rapidement vers le bas du bosquet. Un vent fort se lève. Il est face à moi et va couvrir un peu les bruits de feuilles mortes. J'arrive au coin du bois sans voir déguerpir les chevreuils, j'ai peut-être une chance. Je remonte sur la gauche du bosquet tout doucement en essayant d'apercevoir les animaux quand, tout à coup, la silhouette d'un des chevreuils se découpe dans le bois au milieu des ronces. Je me fige et observe. L'animal lève la tête scrute les alentours puis replonge la tête dans la végétation. Le vent est toujours fort, j'ai peut-être une chance mais l'approche va être délicate, j'aligne le chevreuil derrière un gros chêne pour tenter de camoufler mon approche puis m'avance très lentement vers ce gros arbre mais des geais se mettent à pousser des cris d'alerte et le chevreuil relève la tête inquiet. Je me fige et attends un moment. Il est à 35 mètres environ. Il finit par se calmer et se remettre à manger, j'attends encore un peu puis reprends mon approche, je ne vois plus le chevreuil caché par le gros chêne et tente d'arriver jusqu'à cet arbre mais les geais reprennent leur tintamarre et le chevreuil démarre suivi par son confrère que je ne voyais pas. Ils remontent vers la pointe du bosquet puis le contournent un peu, se plantent plein travers pour regarder vers moi puis passent la crête. Dommage, j'y ai cru un instant.

Je retourne à la voiture pour rentrer. Je redescends vers la vallée du Sousson pour rattraper la route de Durban quand j'aperçois 3 ragondins au gagnage au milieu de la glace dans un champ de colza. Ils étaient déjà là hier et j'ai réussi à flécher un petit.

Quand une sortie chevreuil finit en sortie ragondin, 13 février 2012

Je m'arrête un peu plus loin pour tenter une approche. Je me gare sur le bord de la route, prends mon arc puis traverse la chaussée pour rejoindre un champ de colza coupé en 2 par un fossé qui relie la route au Sousson à un peu moins de 100 mètres. La moitié du fossé côté Sousson est bordée par une haie épaisse et j'ai remarqué que les ragondins avaient leur terrier hors d'eau au bout du fossé contre le ruisseau, il me faut arriver à longer la haie pour me positionner entre eux et le terrier. Je rattrape le fossé, le traverse au ras de la haie et commence à le longer tout doucement en collant la haie qui masque ma silhouette. Les ragondins grattent la glace pour brouter les feuilles de colza, ils sont 4, 3 gros et un petit répartis dans le colza. Les plus proches, 1 gros et le petit, sont à 15 mètres environ de la haie, un autre à environ 20 mètres de la haie et un à environ 30 mètres.

Petit à petit je progresse en direction du terrier et arrive à l'aplomb du premier ragondin quand un autre ragondin sort du terrier près du ruisseau à environ 50 mètres devant moi. Il s'immobilise au ras de la haie, je me fige, je suis à mauvais vent (il longe la haie et souffle dans mon dos) il hume l'air puis s'avance tranquillement vers ses congénères avant de s'arrêter plus en avant pour brouter. Je reprends doucement ma progression en surveillant tout ce petit monde. Un autre ragondin surgit du terrier et fait le même cinéma que le premier alors que je l'observe immobile. Il rejoint son collègue sorti juste avant lui. L'approche se complique car il faut surveiller beaucoup de monde. Je progresse très doucement mais les 2 derniers sortis qui sont moins avancés par rapport à la haie finissent par me sentir et font demi-tour pour retourner au terrier. Je me fige et pense que les autres vont suivre mais ils les observent un instant avant de reprendre leur repas.

J'arrive à l'aplomb des ragondins les plus proches de la haie et tente de les dépasser mais le petit me repère et commence à être inquiet, il se décide et retourne vers le terrier, je le laisse passer, le gros me tourne le dos, je m'avance vers lui et arme mon arc, je tente de me rapprocher encore un peu mais il me repère. Il est à environ 8 mètres et s'avance doucement plein travers. Je vise et décoche mais ma flèche ricoche sur son dos. Il se contracte et s'immobilise un instant. Je réencoche rapidement, il se remet à avancer doucement en glissant sur la glace. Je vise à nouveau et décoche pour ricocher à nouveau sur son dos ! Ma flèche ricoche sur la glace et disparaît au loin. Je réencoche rapidement et baisse ma visée. Cette fois ma flèche pleine épaule le couche sur place.

Les 2 autres ragondins n'ont pas bougé, je n'ai plus de flèche, je m'avance pour récupérer la dernière tirée. Le ragondin le plus éloignée démarre en trombe et fonce droit au ruisseau alors que l'autre reste immobile. Je m'avance doucement vers lui et récupère ma seconde flèche. Je me place entre lui et le fossé alors qu'il avance vers ce dernier en biaisant. J'encoche rapidement, arme, vise et décoche mais je ricoche encore une fois sur le dos et ma flèche fuse sur le sol gelé pour disparaître au loin. Le ragondin se contracte puis reprends sa marche droit sur moi. Je réarme et le laisse venir. Mon viseur est calé, il est maintenant à 6 mètres de face. Je décoche, ma flèche est trop basse et lui entaille la peau du coup de le patte avant et du poitrail. Le ragondin démarre en trombe et fonce sur moi gueule ouverte pour en découdre. Je n'ai plus de flèche et le réceptionne d'un bon coup de pied qui le tue sur le coup.

Je retrouve ma dernière flèche mais les 2 autres sont introuvables. Je pars vérifier le terrier au cas où. De jeunes ragondins sont morts de froid à l'entrée mais les gros sont rentrés à l'abri. Je retourne à la voiture avec mes prises.  Cette petite séance m'a donné envie d'aller faire un tour au ragondin pour finir la matinée. Je pars vers le lac de la Castagnères, je passe Saint Jean le Comtal puis redescends pour longer le plan d'eau qui est encore très bas pour la saison. Environ au milieu du lac, un petit ruisseau descend d'un lac  un peu plus haut dans le coteau, traverse la route puis rejoint le lac de la Castagnères. Un gros ragondin broute sur le passage busé qui traverse le ruisseau à 15 mètres de la route. Je poursuis ma route sans ralentir puis me gare un peu plus loin avant de revenir voûté derrière le talus de l'autre côté de la route. Je progresse rapidement jusqu'au ruisseau sans être repéré puis je traverse tout doucement la route, caché par une touffe d’arbustes qui poussent contre le passage busé. Je m'approche tout doucement du ragondin mais alors que je suis à 10 mètres environ; il relève la tête et semble inquiet. Je me fige et attends mais il en fait de même, guettant une erreur de ma part. Au bout d'un moment, je décide de tenter le coup. J'arme doucement mon arc assez bas pour essayer de camoufler le mouvement dans la végétation puis monte mon arc et vise le ragondin mais un arbuste me masque la zone vitale et je dois me décaler tout doucement à droite pour pouvoir décocher. Au moment où je prends la visée le ragondin démarre, je le suis dans mon viseur, il ralenti avant de sauter au ruisseau et je lui décoche une flèche qui le frôle sous le ventre. Je me précipite et réencoche mais il est rentré dans la buse, l'eau remue à l'entrée. Je récupère ma flèche puis descends à l'entrée de la buse et me penche, le ragondin est monté sur une plaque de glace au milieu de la buse et reste immobile. Je remonte chercher une branche et tente de le déloger mais il se déplace un peu et se cale. Impossible de tirer au travers de la buse noyée au 3/4. Je laisse tomber et reviens vers la route.

A 100 mètre environ au bord du ruisseau, j'aperçois une boule sombre sur fond de neige et pense immédiatement à un ragondin. Il finit par bouger et confirme mon impression. Le vent est face à moi. Je vais tenter l'approche, j'avance tout doucement en suivant le ruisseau. Le ragondin, tourné face à moi, fouille dans la neige pour trouver sa pitance. Il y plonge régulièrement la tête et ne peut donc pas me voir approcher. Dans mon approche, je dérange un petit groupe de sarcelles qui décolle mais le ragondin affamé n'y prête même pas attention. Je stoppe net à chaque fois qu'il remonte la tête et parvient ainsi à m'approcher à découvert à 5 ou 6 mètres de lui. Il plonge la tête dans la neige, j'arme mon arc et prend la visée. Je décoche, l'impact est cassant, ma flèche a coupé la colonne derrière la tête de l'animal et l'a traversé dans toute sa longueur. Il tombe sur place sans presque réagir. La neige se teinte de rouge.

Au moment de le ramasser, j'aperçois au loin (300 mètres environ), 3 autres boules sombres qui bougent au pied de la digue du lac. Je laisse mon ragondin sur place et tente une approche. Je relève les sarcelles 100 mètres plus loin. Ma progression est tout d'abord assez rapide mais je ralentis à environ 100 mètres des ragondins, puis de plus en plus alors que je me rapproche. Il me faut surveiller les réactions de 3 ragondins car si l'un d'eux démarre les autres suivront certainement. je ne suis plus qu'à 15 mètres du plus proche des 3, quand ce dernier commence à être inquiet et se fige tête relevée. Je me fige également et le ragondin semble reprendre confiance au bout d'un moment et se remet à brouter. J'attends un peu puis reprends doucement mon approche mais à 10 mètres, il relève à nouveau la tête puis se coule doucement dans la végétation du bas de la digue. Les autres n'ont pas bougé et ne m'ont pas repéré, je poursuis l'approche. Le second me tourne le dos et me présente un 3/4 arrière, je m'approche encore un peu et arrivé à 7 ou 8 mètres, j'arme mon arc, vise et décoche. Le ragondin mortellement touché et entravé par ma flèche titube et peine à rejoindre la végétation.

Son collègue s'est figé tête haute à 12 mètres environ. Je réencoche doucement, arme tout doucement, vise et décoche, ma flèche basse est plein cœur, le ragondin démarre en trombe et se défait de ma flèche, je cours à sa poursuite en réencochant. La traînée de sang est impressionnante. Au moment où j'arrive au coin de la digue, le ragondin s'immobilise au ras du lac gelé et m'observe. J'hésite à lui mettre une seconde flèche car je risque de la perdre et il me semble bien touché. Le temps d'hésiter, le ragondin bascule sur la glace et se met à se débattre pour s'immobiliser rapidement. Je le récupère ainsi que ma flèche puis son collègue qui est mort au pied de la digue et l'autre flèche puis repars vers la voiture en longeant le ruisseau. Je ramasse l'autre ragondin au passage puis retourne à la voiture.

Je reprends la route quand j'aperçois, 300 mètres plus loin environ, un gros ragondin qui broute paisiblement au bord de la route sous la digue d'un autre lac situé à ma gauche. Je me gare un peu plus loin et reviens tranquillement par la route. je finis mon approche très lentement et arrive à me positionner sans problème à 5 mètres environ du ragondin qui broute de l'autre côté d'un grillage à mouton. J'arme l'arc et prends la visée, je me décale doucement pour créer une fenêtre de tir au travers d'une maille du grillage et décoche. Le ragondin est séché sur place. Je saute le grillage et récupère ma flèche et ma prise puis retourne à la voiture.

Je repars en chasse, je viens juste de passer la digue du lac de la Castagnères, quand j'aperçois au loin, au bord du ruisseau du déversoir du plan d'eau, un gros ragondin qui broute tranquillement. Je fais demi-tour, me gare sur le parking au départ de la digue puis longe cette dernière côté lac jusqu'au déversoir pour rester à couvert et avancer rapidement. Arrivé au bout de la digue, je remonte doucement sur cette dernière pour tenter mon approche avec le vent de travers. Le ragondin est toujours là, il broute tranquillement mais dès mes premiers pas dans l'herbe sèche, il détale et se jette au ruisseau. Je descends tout de même pour jette un coup d'œil dans le lit du cours d'eau mais il s'est volatilisé. Je retourne à la voiture.

Je décide de rentrer par la route de Barran qui longe sur la gauche un ruisseau. Je tourne à droite et aperçois quelques centaines de mètres plus loin 3 ragondins au gagnage dans l'angle que forme une haie qui borde un petit ruisseau arrivant du déversoir du lac de la Castagnères et qui traverse la route pour rejoindre l'autre ruisseau. Il me faut faire près de 500 ou 600 mètres pour trouver une place où me garer dans un chemin de terre couvert de neige et de verglas. J'en profite pour voir s'il n'y aurait pas d'autres ragondins dans le secteur mais il semble que non. Je laisse ma voiture et reviens par la route sur une partie du trajet avant de rentrer dans le semé de blé pour longer le ruisseau et approcher les ragondins. Les virages du ruisseau me cachent tout d'abord les rongeurs puis je les aperçois à 150 mètres devant moi. L'approche commence, doucement en longeant la haie qui borde le ruisseau, sur un tapis de feuilles mortes et de brindilles, au milieu des plaques de neige gelée, je gagne doucement du terrain en surveillant les 3 animaux, un très gros, un gros et un moyen. Le vent est limite mais ça devrait passer.

A chaque fois que l'un d'eux cesse sont repas, je me fige et observe un moment puis reprends ma progression. J'arrive à 6 ou 7 mètres des ragondins, le plus gros se présente bien, plein travers. J'arme, vise et décoche mais ma flèche ricoche encore sur son dos et le gros pépère surpris après avoir marqué un temps d'arrêt fonce droit vers la haie qui borde le petit ruisseau alors que les 2 autres se jettent directement dans les ronces au bord du ruisseau principal. Je cours et réencoche. J'aperçois le gros ragondin qui se débine lentement, j'arme mon arc mais ne trouvant pas de fenêtre de tir, je ne peux que le regarder rentrer tranquillement dans un gros terrier en glissant sur les plaques de glace. Du fond de son abri, il ronne sa colère et je tente quelques grondements pour aiguiser sa curiosité mais il restera à l'abri. Je me fraye un passage dans les épines pour tenter de retrouver les 2 autres mais l'eau boueuse qui s'échappe d'un autre terrier me confirme qu’ils sont à l'abri également. Je récupère ma flèche et rentre vers ma voiture.

Je reprends la route qui, un peu plus loin, tourne à 90 ° pour traverser le ruisseau puis je tourne à droite pour rentrer par les petites routes. Un peu plus loin, près d'un potager et d'une mare, j'aperçois un très gros ragondin au gagnage. Je me gare un peu plus loin au bord de la route après une bosse qui me cache des yeux du ragondin. Je reviens doucement par la route, le ragondin broute en me tournant le dos. Je passe doucement le long de la petite mare et fais démarrer 2 carpes dont l'une doit bien faire 7 ou 8 kg. J'avance doucement, le ragondin n'est plus qu'à 25 mètres environ. Il stoppe son repas et redresse la tête. Je suis à bon vent, il reprend son repas en me tournant le dos. J'en profite pour longer rapidement la mare puis revenir droit sur lui en armant mon arc. Alors que je suis à portée de tir. Le ragondin stoppe son repas et tourne la tête. Il faut faire vite, je vise rapidement et décoche mais encore une fois, je ricoche sur son dos. Le ragondin grogne puis démarre et fonce pour rejoindre une autre mare 20 mètres plus bas. Sans réfléchir, je cours pour lui couper la route et le stoppe d'un grand coup de pied mais emporté par mon élan je glisse et tombe lourdement ce qui casse net mon viseur. Je suis dégoûte, je me relève et constate les dégâts alors que le ragondin ne peut plus se relever. Je l'achève d'un second coup violent à la tête. Cette fois je rentre, je voulais reprendre mes réglages du viseur, je suis bon pour en changer !

Quand une sortie chevreuil finit en sortie ragondin, 13 février 2012

Alex

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  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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