Depuis quelques temps, mes sorties ragondin ne sont pas fréquentes, je n'ai pas vraiment de motivation pour cette chasse en ce moment bien que j'en vois régulièrement en grande quantité. Je me contente de petites sorties qui tournent souvent en sorties d'observation. Ce matin le réveil sonne vers 5h20, je me prépare rapidement et pars pour Labéjan. En route je croise 2 chevreuils. La lueur du jour commence déjà à poindre alors que je me gare sous la digue du premier lac. Je commence à m'avancer par la gauche du lac quand une voiture arrive et prends le chemin de terre que je suis en marche arrière. Voyant que le pêcheur ne m’a pas vu, je me serre sur le côté et le salue alors qu'il passe devant moi. Nous discutons un peu puis je pars en longeant la berge. Des foulques s'éloignent de la berge un peu plus loin alors que les colverts décollent au bout du lac. Tout à coup, un gros ragondin se met à l'eau contre la berge opposée et biaise tranquillement en direction des terriers qui sont à 100 mètres devant moi de mon côté du lac. Je presse le pas.
Je vais tenter d'aller me poster sur les terriers pour l'attendre mais en regardant ce ragondin, je vois trop tard un autre ragondin qui se met à l'eau à 15 mètres devant moi. Il plonge immédiatement et son collègue plonge lui aussi au moment où je le dépasse. Je presse encore le pas quand un ragondin refait surface juste à côté de moi et replonge aussitôt. Cette fois, je prends le pas de course pour aller me poster sur les terriers. Je rentre dans le bois, une foulque quitte son nid qu'elle a réalisé sur un petit arbuste noyé. Elle se coule doucement sur l'eau mais à mon approche elle décolle en battant l'eau de ses pattes pour aller rejoindre la végétation de la berge opposée. Je m'avance un peu et me poste un peu plus loin sur les terriers.
J'attends un moment sans rien voir venir et décide de tenter quelques cris de petits ragondins. Presque immédiatement, une chevrette surgit en aboyant du blé qui borde la berge d'en face. Elle parcourt de courtes distances en bondissant par-dessus les céréales en aboyant puis s'arrête pour observer et s'éloigne ainsi tranquillement. Tout à coup, un ragondin de taille moyenne surgit par ma gauche alors que j'attendais les ragondins sur ma droite. Surpris, je mets un peu de temps pour pivoter doucement et armer mon arc. Le ragondin s'immobilise à 5 mètres du bord environ. Je prends la visée lentement et décoche. Un impact cassant retentit, ma flèche rentrée dans l’œil du ragondin est ressortie dans le cou. Le ragondin est séché sur place et bat à peine l'eau un court instant de ses pattes arrière.
Je poursuis un peu mes appels mais rien ne vient, Je récupère mon ragondin et ma flèche à l'aide de mon lancer puis je retourne vers la voiture et croise le pêcheur qui me dit qu'il voit régulièrement des ragondins sur le ruisseau du déversoir où je n'en ai presque jamais vu. Je pose ma prise à la voiture et pars inspecter les berges du ruisseau mais la végétation est très hautes et j'ai peu d'espoir de voir des ragondins. Un peu plus loin, j'aperçois un gros lièvre assis dans le semé de maïs. Le passage des roues du tracteur qui longe le ruisseau sont ponctués par les pieds d'un ou 2 sangliers. Je fais demi-tour et retourne à la voiture pour changer de lac.
Je prends le chemin de terre qui descend au lac entouré de bois et me gare un peu plus loin contre le bois. Je me prépare puis commence à m'avancer sur le chemin de terre quand un mouvement furtif attire mon attention au pied du talus qui poursuit la ligne droite du chemin alors que celui-ci plonge vers le lac à angle droit. Je me fige et observe un peu sans pouvoir identifier l'animal. Je pose mon sac à dos et tente une approche par le haut du talus mais j'ai perdu de vu l'animal dans les hautes herbes. J'avance tout doucement quand les herbes s'agitent à 40 mètres devant moi et une belle chevrette surgit de la végétation pour disparaître derrière la cassure du champ en quelques bons.
Un remous important agite la surface du lac au coin du bois, je fais rapidement demi-tour, attrape mon sac à dos en passant et descends rapidement vers le lac. Alors que j'arrive à 20 mètres environ de la berge, un héron cendré décolle, le pensant responsable du remous, je baisse ma garde et continue à descendre sans vraiment faire attention quand j'aperçois un ragondin qui s'éloigne du bord. Il est un peu loin (15 mètres environ) mais, si j'avance plus, il va plonger. J'arme rapidement mon arc, vise et décoche mais il plonge ma flèche qui aurait dû le toucher à la tête. Je m'avance au bord du lac et observe un peu. Le ragondin refait surface à 20 mètres environ de la berge. Il est trop loin et ma flèche commence à couler. J'attrape mon lancer et la récupère alors que le ragondin me regarde sans bouger.
Je décide de tenter une approche par l'intérieur du bois qui avance dans le lac. J'y rentre par une grosse coulée et biaise doucement vers le bord de l'eau. Le ragondin ne bouge toujours pas mais les branches m'empêchent de tenter une flèche. Il est à 10 mètres environ. Je me prépare et commence des cris de petit ragondin. Immédiatement, le ragondin réagit et revient vers la berge mais trop sur ma droite et finit par me sentir alors qu'il n'est plus qu'à 3 mètres de la berge. Il fait volte-face et plonge. J'attends un moment immobile mais ne le voyant pas remonter, je comprends qu'il a dû rejoindre la berge opposée et se cacher sous les branches basses comme les ragondins du secteur le font souvent. Je quitte mon poste et ressors du bois puis longe la berge du lac. Des bans de gardons fraient dans les herbes du bord. Un peu plus loin, je dérange une grosse tanche callée à 1 mètre du bord, elle démarre en trombe.
Un remous agite l'eau sous les branchages de la berge opposée, je presse le pas en longeant la digue puis rentre dans le bois par une grosse coulée pour revenir vers le remous tout doucement. Je réussis mon approche mais il s'agit en fait d'une cistude qui longe la bordure en laissant dépasser sa carapace de l'eau. Elle sort la tête de l'eau et m'aperçois avant de s'enfuir. Je me précipite en l'attrape. C'est une belle femelle.
Après quelques photos souvenir, je la laisse repartir et reprends ma progression.
Un peu plus loin une autre cistude nage sous l'eau en longeant la berge puis encore une autre un peu plus loin qui, posée contre la berge, fait vite demi-tour en m'apercevant pour rejoindre la sécurité du fond du lac. Un peu plus loin un gros remous me fait penser que le ragondin est juste devant moi et je presse le pas à travers le bois pour aller me poster sur un terrier un peu plus loin. Alors que je me poste, un gros remous agite la bordure du lac un peu avant moi puis plus rien. Je ne verrai pas ressortir le ragondin. Je reprends donc ma progression autour du lac. La zone du bout du lac est marécageuse et les vaches et les sangliers viennent s'y vautrer. Le sol est jonché d'empreintes. Un gros chêne tombé dans le lac fait un bel abri pour la faune, je tente d'apercevoir d'autres tortues mais je ne fais partir que quelques écrevisses à la recherche de nourriture dans ces eaux basses.
Un peu plus loin alors que j'ai rejoint la berge opposée, un beau brochet est en poste à l'ombre des feuillages, calé contre une branche immergée. Il finit par m'apercevoir et s'enfonce dans les eaux du lac pour disparaître. Je finis le tour du lac puis retourne vers la voiture et poursuis ma route vers le lac suivant. Les vaches broutent tout autour et ont certainement dérangé le secteur, je décide de ne pas m'arrêter et poursuis vers le lac du Fourcès sous le village. Le lac semble très calme. Je me gare au bord de la route et descends vers le lac par le passage du tracteur. La bordure du lac s'agite d'un remous important, je m'avance doucement et arme mon arc mais il s'agit d'un colvert qui s'éloigne doucement de la berge, marque un temps d'arrêt en m'apercevant puis décolle. Cet envol fait fuir un premier ragondin qui biaise du milieu de la berge de mon côté du lac pour rejoindre des terriers au bout du lac sous des gros peupliers. Un second gros ragondin démarre de l'angle opposé du lac et les 2 ragondins plongent devant les terriers pour disparaître. L'eau s'agite sous des ronces qui tombent sur l'eau un peu plus loin, je m'avance doucement mais la végétation me cache les ragondins, je tente des cris de petit ragondin sans succès. Je continue à longer doucement la berge mais les remous sont fuyants et je n'arrive pas à voir les ragondins quand un jeune surgit devant moi et se remet à couvert 2 mètres plus loin sans me laisser le temps d'armer. Je me prépare et avance tout doucement quand il décide de partir sur l'eau pour rejoindre la berge opposée. J'arme rapidement, prends la visée et décoche, touché à la tête, le ragondin fait volte-face et plonge pour revenir se caler contre la berge devant moi. Je tente de le retrouver mais les remous cessent et je ne le retrouverai pas. Je récupère ma flèche avant qu'elle ne coule. Un peu plus loin un autre remous, je passe l'angle du lac et m'approche doucement mais il s'agit d'une carpe qui, dérangée, s'éloigne doucement du bord.
Le chant mélodieux du loriot emplit l'air ambiant. Je rejoints la berge opposée quand un brocard que j'ai déjà vu il y a quelques temps commence à m'aboyer, caché dans le petit bosquet planté en sommet de la colline qui domine le lac. Je m'agenouille et lui réponds. Notre conversation s'éternise et je décide de tenter une approche. Je laisse mes affaires au bord du lac et remonte à travers les herbes hautes vers la bordure du bois. Le brocard aboie toujours sur place et je lui réponds. Arrivé au bord du bois, je m'avance un peu par une grosse coulée et me cale au pied d'un gros chêne. J'aboie un moment mais le brocard finit par se taire. Le vent est bon, je vais tenter une approche par le haut du bois. Je remonte doucement vers la crête de la colline puis commence mon approche rendue silencieuse par un tapis d'herbes écrasées par le passage des blaireaux. Ma progression est lente et mes oreilles grandes ouvertes. Je calcule mes pas et gagne du terrain. Le bois reste silencieux quand, tout à coup, le brocard surgit dans le blé au-dessus du bois en aboyant, il était juste à 15 mètres devant moi, masqué par la végétation. Je le regarde s'éloigner dans le blé. Il suit un passage de tracteur et s'arrête régulièrement pour regarder derrière lui et finit par rejoindre la haie au fond de la combe où il disparaît.
Il commence déjà à faire chaud alors qu'il n'est que 8h30, je récupère mes affaires et retourne à la voiture. Sur le retour un couple de gros lièvres broute au bord d'un bois sur la commune de Durban. Je m'arrête sur une mare où j'ai fléché un jeune ragondin un soir de la semaine dernière mais ce matin pas le moindre ragondin.
Flash Back :
En arrivant au bout de la mare, je dérange un jeune ragondin qui s'éloigne en surface pour rejoindre les terriers de l'angle de la mare. Je m'avance un peu, arme mon arc et attends une fenêtre de tir au travers des branches d'un arbuste avant de décocher. Ma flèche traverse le ragondin qui se précipite vers la berge et disparaît.
3 autres jeunes ragondins longent la berge pour rejoindre les terriers du coin opposée de la mare près du chemin d'accès. Je pars en courant pour les intercepter mais j'arrive trop tard pour les 2 premiers qui plongent et rentrent au terrier, le 3ième s'est caché dans les ronces et les joncs à 6 mètres avant les terriers, je tente une approche mais il plonge. Je me place rapidement sur les terriers mais je ne le verrai pas ressortir. Je retourne voir mon tir. Ma flèche est introuvable, une eau boueuse s'écoule d'un terrier, je descends au bord de l'eau et me penche sur la gueule du terrier. Mon ragondin est à moins de 50 cm de l'entrée, couché sur le flanc. Je tente de l'en déloger à l'aide d'une flèche, ce dernier proteste mais semble incapable de bouger. Je le récupère en le saisissant par la queue et l’achève d'un coup sec, ma flèche était trop en arrière et a tout de même touché la colonne.
Je retrouve tout de même ma flèche perdue l'autre soir et retourne à la voiture avant de rentrer, c'est mon 134ième ragondin de la saison, je suis loin des 210 de l'an dernier mais cette année je n'ai pas trouvé la motivation pour les chasser autant. L'ouverture de la chasse du chevreuil approchant, ils auront de moins en moins de chances de me croiser dans le secteur.
Alex