Ce matin, le ciel est couvert, la nuit est noire sans la moindre étoile et le vent souffle fort. Je pars chasser sur un lac entre Loubersan et Clermont Pouyguilles. Je descends le chemin de terre qui conduit au lac puis attends un peu que jour se lève. Je pars vers le lac puis longe sous la digue pour attaquer par la rive gauche. Des colverts s'envolent et troublent la quiétude de l'aurore. Un peu plus loin se sont des foulques qui se coursent sur l'eau. Je passe le bout de haie qui borde le lac, dans le virage de la berge, face à moi, une cane et ses jeunes déjà presque emplumés sont posés au bord de l'eau et fuient en se dispersant sur la lac. Tout ce remue-ménage n'est pas idéal pour voir des ragondins. Je rejoins la bande de genets au-dessus des terriers. Un sillon se dessine un peu plus loin et rejoint la berge de mon côté.
Ce soir, je ne suis plus très motivé pour chasser le ragondin, j'attends impatiemment le 1ier juin pour pouvoir me mesurer au petit prince. Je décide d'aller faire un tour et prends tout de même mon arc au cas où. Je pars de chez moi vers 19 heures. En passant près d'une mare à Durban, je décide de m'arrêter pour voir si les ragondins seraient de sortie, j'en ai vu 6 mardi et il semble que la mare soit très fréquentée en ce moment. Je me gare au départ du chemin d'accès à la résidence secondaire qui domine la mare et descends tranquillement vers le point d'eau. Les saules qui bordent l'angle de la rive droite me cachent tout d'abord la mare mais à mesure que je me rapproche la surface de l'eau se dégage et j'aperçois un remous au milieu de la digue qui borde le chemin. Encore quelques pas, c'est un ragondin. Je m'arrête et me baisse pour l'observer. Il me tourne le dos et grignote quelque chose en surface. Il plonge puis reprends sa place rapidement et se remet à grignoter. Il semble qu'il cherche sa nourriture sous l'eau. Il replonge assez rapidement. Je me décale pour pouvoir avancer caché à la vue du ragondin par le talus de la rive.
Le myocastor refait surface et poursuis son repas. Je me fige. Il finit par replonger et j'avance rapidement de quelques pas puis me fige alors qu'il refait surface. Encore 3 plongeons et je parviens à me positionner à 7 mètres du ragondin mais cette fois il remonte plein travers et écoute. Une voiture est sur le départ dans la cours de la ferme près de ma voiture, les discutions à voie hautes et les claquements de portières ont inquiété le ragondin, puis la voiture démarre en klaxonnant pour dire au revoir et le ragondin démarre pour rejoindre le terrier au coin gauche de la mare. J'arme mon arc et vise le fuyard. Je lui décoche ma flèche alors qu'il tente de plonger et le frappe pleine épaule. Le ragondin s'enfonce difficilement sous l'eau en tordant sa queue en tous sens puis remonte en surface presque immédiatement et sans vie.
Je pars chercher mon lancer oublié à la voiture et reviens pour récupérer mon ragondin mais alors que je tente de le rapprocher du bord, un petit ragondin se met à l'eau sur la rive de gauche. Il avance sur l'eau en direction de la rive opposée. Il m'a vu et hésite car il veut revenir vers le terrier où se dirigeait le gros ragondin mais ma présence le gène.
Après plusieurs arrêts sur l'eau, il finit par regagner la berge opposée. Je le laisse faire et poursuis mes tentatives pour récupérer mon ragondin.
Je surveille tout de même dans mon dos pour tenter d'apercevoir le petit ragondin que j'ai perdu de vue sous les joncs quand un remous près de l'angle droit de la mare m'interpelle. Tout à coup, le petit ragondin refait surface sous le grand saule au coin droit de la mare. Je pose mon lancer et me rapproche doucement. Il est immobile et me tourne le dos. A 6 mètres de lui, j'arme et me baisse pour lui décocher une flèche sous les branches basses mais je passe au ras au-dessous et il plonge.
Je laisse faire et repars à mon lancer. Au bout d'un moment, un remous à mes pieds et le temps de baisser les yeux, j'aperçois une traînée boueuse et bulleuse qui file droit vers le terrier sous la surface. Je continue à rapprocher mon ragondin mort quand un second remous agite l'eau à mes pieds puis un petit ragondin ressort à 2 mètres sur ma gauche et se fige un instant avant de replonger pour rentrer au terrier. Ma prise récupérée, je me rends compte que ma flèche a été stoppée net par le ragondin et, n’a même pas traversée, la lame est à l'intérieur de cette grosse femelle ! C'est incroyable !
Je récupère ma seconde flèche et retourne à ma voiture puis je pars pour un grand lac de Labéjan. Je me gare sous la digue et remonte pars le côté droit du lac. Je fais démarrer une poule d'eau et s’envoler un héron en arrivant près du lac. Je longe tranquillement la berge, une cane colvert surgit de la végétation de la rive et se met à l'eau en battant de l'aile. 3 canetons déjà grands se mettent à l'eau et s'éparpillent en surface et poussant de petits cris alors que leur mère tente toujours de faire diversion. Un peu plus loin, quelques colverts décollent. Il est encore tôt pour ce lac et rien ne bouge. Je range ma flèche et décide d'aller faire un tour histoire de tuer le temps. Je pars faire le tour du grand bois en amont du lac. Je passe le passage busé et longe une parcelle de blé puis le semé de maïs qui longe le bois. Un lièvre se promène.
Je l'observe un moment puis il m'aperçois et rentre dans la parcelle de blé un peu plus loin. A l'angle du bois, je monte doucement à travers le blé par un passage de tracteur. Les blaireaux ont déjà fait pas mal de dégâts sur la culture. Un peu plus haut le bois fait un angle droit, un chevreuil détale en bordure du couvert et m'aboie en s'éloignant. Je continue et un peu plus loin je fais démarrer un autre chevreuil puis encore un autre. Les geais poussent les cris dans le petit bosquet en contrebas. Je reviens vers la voiture en longeant le ruisseau d'alimentation du lac. Les sangliers se sont promenés dans les herbes hautes et leurs passages sont bien marqués, ils ont donné quelques coups de nez au bord du bois. Je longe maintenant un semé de tournesol qui s'étend jusqu'au lac et, à nouveau, un chevreuil démarre dans le bois. Arrivé au passage busé, un remous m'interpelle sous la végétation tombante près d'un terrier de ragondin. Je réencoche ma flèche et tente de me positionner pour identifier l'animal mais c'est une cane colvert qui décolle en poussant un cri de surprise. Je retourne vers la voiture sans voir de ragondin.
En route, je regarde si les chevreuils sont de sortie sur mon terrain de chasse de cet hiver. Une tête dépasse du champ de blé en contrebas. Je rejoins la départemental et pars vers Clermont Pouyguilles. J'aperçois 3 chevreuils au gagnage dans les cultures et les prés du bord de route. Arrivé au village, je remonte vers une ferme abandonnée ou je laisse ma voiture et descends vers le lac en contrebas. Pas de ragondin pour ce soir, je longe la berge vers le bout du lac et fais décoller 2 hérons. Je pars à pied vers le second lac un peu plus haut. Les vaches ont été mises dans la prairie. Pas le moindre chevreuil ni renard dans le secteur.
Arrivé sous le lac, je remonte la digue. Un remous longe la digue, je m'avance tout doucement prêt à armer mais il s'agit d'une poule d'eau qui se glisse sous une avancée de la digue. Je pars, par la gauche du lac, vers les terriers mais rien pour ce soir. Je longe le bois par le chemin forestier vers un angle du lac où je me cale en observation un instant. En baissant les yeux au sol, quelle n'est pas ma surprise d'apercevoir un cèpe sous un arbuste alors qu'il n’a pas plu depuis des lustres.
Je ramasse ce champignon qui agrémentera mon repas de ce soir .Un gros remous apparaît sous les branches basses, à ma gauche, contre la berge. Je me décale un peu mais pas moyen de voir de quoi il s'agit et le remous cesse. Je coupe l'angle du bois espérant trouver un autre cèpe mais rien. Mes pas sont très bruyants sur les feuilles mortes bien sèches. En revenant vers le lac, un gros remous devant les terriers me fait espérer voir un ragondin mais je m'avance doucement pour me rendre compte qu'il s'agit d'un couple de colverts. Le mâle m'aperçoit et décolle entraînant la cane.
Je reviens vers la voiture. Toujours pas de ragondin sur le premier lac. La luminosité baisse rapidement et je pars vers la mare aux ânes. Je me gare au bord de la route et pars à travers le blé en direction du point d'eau. Je ralentis et arme en me rapprochant du ru. Je tente d'apercevoir un ragondin mais je l'aperçois trop tard. Un petit ragondin plonge juste en face de moi et vient se caler sous la berge à mes pieds. Je tente de l'apercevoir quand il décide de traverser le ru, j'arme à nouveau mais je n'ai pas le temps de tirer. Il plonge et remonte un peu plus à gauche de moi. Les arbustes me gênent pour tirer et le ragondin regagne son terrier où sa mère gronde fortement.
Je traverse le ru et me rapproche de la mare d'où se débinent 2 poules d'eaux. L'entrée des terriers est boueuse, j'ai manqué les ragondins de peu. Je fais le tour de la mare puis reviens vers le ru pour me poster un instant face au terrier ou le ragondin gronde toujours. Au bout d'un moment, je comprends qu'il ne sortira pas et je pars en longeant le ru vers un autre petit plan d'eau plus en amont.
J'avance doucement sur la bande enherbée, au milieu des herbes hautes quand tout à coup, une chevrette se lève devant moi et traverse le blé, à grands bons, en direction d'une grosse haie épaisse sur ma droite. Je continue, un autre chevreuil, avance tranquillement en broutant à flanc de coteau, à 150 mètres sur ma droite. Je continue ma route et il finit par m'apercevoir, il se fige, tête haute et me surveille puis alors que je le dépasse, il démarre et part à grands bons. Je traverse un fossé profond puis longe maintenant un colza semence quadrillé de bandes de mâles broyés. Devant moi, quelque chose m'intrigue, il me semble apercevoir une tête de tournesol mur tombée au sol. Je me rapproche incrédule quand je m'aperçois qu'il s'agit d'un très gros hérisson.
Il sursaute et grogne alors que je le touche, ce n'est pas un commode celui-là !
Je poursuis ma route et la luminosité baisse maintenant très vite. Pas de ragondin sur le petit plan d'eau. Je range ma flèche et retourne vers la voiture. Il fait maintenant trop sombre pour chasser. Je décide de revenir par la bordure du bois que je longe un moment puis je reviens vers le ru à travers un semé de maïs. Tout à coup, en arrivant près de l'enclos des ânes. Un mouvement à 15 mètres devant moi me fait stopper net. Je force un peu mes yeux et aperçois un gros blaireau qui longe une bordure de ronces. Il stoppe et m'observe un moment puis disparaît dans les ronces. Je retourne à la voiture et je rentre.
Alex