Aujourd’hui, il a fait une journée magnifique. Rentré du boulot vers 18h20, je me prépare tranquillement pour démarrer vers 18h30. Il y a deux semaines, je suis allé faire un repérage des coins à ragondins sur la société de chasse, à la fois sur la commune d’Antras et d’Ordan Larroque, présidée par Monsieur Maylle.
Je décide d’aller chasser sur ce territoire qui me semble très prometteur, Je prends la direction de Barran puis prends l’embranchement d’Ordan, cette route passe devant deux mares dans lesquelles j’ai repéré la présence de ragondins lors de mes allées venues.
Arrivé à la première mare, j’aperçois deux gros ragondins entrain de pâturer paisiblement sur la rive opposée au terrier que j’ai repéré lors de ma dernière sortie de repérage, le ragondin à proximité de ce dernier si était rapidement enfermé après m’avoir repéré.
Je ralentis légèrement pour ne pas les effrayer et poursuis ma route pour me stationner à une centaine de mètres en bordure de la route. Le vent est bon, je descends le talus de la route et commence mon approche par la bande enherbée qui longe le futur champ de maïs.
Je marche assez rapidement vers le bout de la mare pour me retrouver à environ 50 mètres des ragondins. Je commence une progression lente en observant les deux ragondins, je m’arrête à chaque fois qu’ils lèvent la tête et repars dès qu’ils recommencent à brouter mais à environ 40 mètres, l’un d’eux se laisse glisser dans l’eau. Je laisse le second se calmer et recommence à avancer alors qu’il s’est remis à manger mais je n’arrive pas à faire plus de 10 mètres.
Le second ragondin vient de plonger, je m’élance sur quelques mètres, arme mon arc mais il est trop tard le ragondin remonté à la surface au milieu de la mare s’affole et plonge pour rejoindre son terrier à grande vitesse sous l’eau, formant une vague en V.
Je m’aperçois que ce terrier n’est pas le même que celui que je connaissais, j’avance vers l’endroit où les ragondins s’étaient mis à l’eau. Arrivé sur place, l’eau s’agite brusquement et un nuage de vase remonte du fond à un mètre du bord, je n’ai pas vu ce que c’était et je regarde en direction du terrier où le ragondin est entré il y a un instant.
L’eau bouge un instant, l’espoir de voir mon ragondin ressortir s’amenuise quand les ondulations stoppent net. Je commence à repartir alors qu’un tracteur se dirige vers moi et s’arrête à quelques mètres, je me dirige vers lui, c’est le propriétaire, je lui explique ce que je fais là, ce qui le réjouit fortement.
Nous discutons quelques minutes puis il repart et je retourne à ma voiture pour avancer jusqu’à la seconde mare où j’aperçois un gros ragondin qui m’a déjà repéré, il me laisse tout juste le temps de descendre de ma voiture et plonge.
Je me précipite vers la petit mare mais il est déjà trop tard et comme d’habitude je n’ai pas vu vers quel terrier il s’est dirigé et la surface de l’eau agitée par le battement des nageoires d’une carpe ne permet pas de repérer un frémissement à l’entrée d’un des nombreux terriers. C’est la troisième fois que je suis mis en échec par un ragondin dans cette mare.
Je reprends ma voiture et poursuis ma route vers Ordan Larroque, j’hésite à aller faire le tour d’un grand lac en limite des communes de Barran et de Biran, je n’y suis encore jamais allé mais ce sera pour une prochaine fois.
Arrivé en bas du village d’Ordan Larroque, je gare ma voiture non loin d’un petit ruisseau qui longe un blé, traverse la route puis longe un champ de colza, de l’autre côté du ruisseau des prés. Je me dirige vers le ruisseau en longeant le blé mais le vent n’est pas favorable pour suivre, le ruisseau de ce côté de la route et alors que je suis en train d’hésiter, je tourne la tête vers le colza de l’autre côté de la voirie et mes yeux se posent sur une masse sombre que je fixe un instant sans trop réaliser.
Mais au bout de quelques secondes, cet animal lève la tête et hume l’air, là plus de doute possible c’est un sanglier, j’ai du mal à y croire, il fait bien jour, il est 19 heures tout juste passé d’un quart d’heure, l’animal s’éloigne au petit trop sur une vingtaine de mètres.
Ce sanglier mâle d'une cinquantaine de kilos est en bordure de la culture sur la bande enherbée à une centaine de mètres, je décide de tenter une approche, le vent latéral porte mon odeur au milieu du champ de colza. Je m’avance d’une quarantaine de mètres sur une zone où le colza n’a pas levé pour rejoindre la bordure de la culture.
La bête noire commence à avancer tranquillement sur la bande enherbée tout en cherchant sa nourriture. Je prends le premier passage de tracteur à 5 mètres de la bordure du colza et commence à avancer doucement dans le passage de la roue du tracteur.
Le sol humide suite aux pluies de ces dernières semaines est marqué de nombreux pieds de sangliers de tailles différentes. Le sanglier avance, broute, fouille de sol alors que je le suis en réduisant doucement la distance qui nous sépare. Par moment, une forte odeur de sanglier se fait sentir preuve qu’il est passé par là avant moi.
Tout à coup, il s’arrête et regarde vers moi, je me fige et reste immobile, il finit par repartir pour se diriger vers la haie qui borde le ruisseau et semble vouloir traverser mais il se frotte le groin contre un petit arbuste puis reprend sa route sur la bande enherbée.
Je le suis toujours alors qu’il marque un nouveau temps d’arrêt et regarde dans ma direction un instant alors que je reste sans bouger. Il repart vers un arbuste sur lequel il se frotte le museau, je suis maintenant suffisamment près pour l’entendre, il semble manger les bourgeons. Je poursuis mon approche, il marque un temps d’arrêt plein travers à 40 mètres, je ne bouge pas.
Il repart, se frotte le flanc sur l’arbuste et recommence sa progression mais en retournant vers le colza, j’avance toujours mais à 30 mètres, il disparaît derrière la bordure du colza et c’est la dernière fois que je le verrai.
Je poursuis ma progression et finis par retomber sur cette odeur forte de sanglier, c’est alors que je comprends qu’il est retourné dans le colza sans faire bouger la végétation alors que je pensais qu’il longeait la culture. Je reste un moment à regarder le colza mais plus rien ne bouge.
Je retourne sur mes pas en observant les pieds de sangliers quand un mouvement sur ma gauche, de l’autre côté du ruisseau, au milieu du pré attire mon regard sur un gros ragondin au gagnage. Je traverse donc le ruisseau et commence à m’approcher en prenant soin de rester caché du regard du ragondin grâce à un buisson.
Le vent est très bon, je distingue la forme du ragondin au travers du buisson duquel je m’approche assez rapidement mais d’autres ragondins de petite tailles se trouvent en bordure de ce que j’identifie encore comme une haie. Arrivé derrière ce dernier, je me baisse et arme mon arc, les petits ragondins disparaissent dans la végétation sans que cela semble troubler le gros ragondin qui est certainement leur mère.
Je me redresse et aperçois un petit ragondin qui suit sa mère. Je profite de chaque fois où le ragondin me tourne le dos pour avancer vers la haie pour lui couper toute retraite, le temps passe et je regrette d’avoir armé mon arc si tôt. Arrivé à une dizaine de mètres mon ragondin est de trois quart arrière.
Je vise et tire mais ma flèche passe juste à gauche et se plante dans le sol. Surpris, il fait le dos rond et commence à se diriger vers la mare que cache la haie. Je tente de m’interposer entre les deux ragondins et la mare mais ils finissent par se mettre à courir.
Alors que je suis sur le point de réencocher une flèche, ils se jettent à l’eau sous des branches entremêlées en disparaissant. Vexé, je récupère ma flèche et la décoche trois fois sur des pissenlits, à peine bas mais bien dans l’axe, j’aurais dû armer plus tard !
Retour à la voiture, je pars pour Antras. Sur le chemin, je regarde les bords de ruisseaux et les mares. La dernière mare sur Ordan en limite d’Antras présente une végétation tenue rase sur plusieurs mètres autour du plan d’eau mais, jusqu’à aujourd’hui, je n’y ai jamais vu un seul ragondin.
Ce soir, trois gros ragondins sont en train de brouter au bord de la mare. Je me gare, prend mon arc et me dirige vers la mare, l’eau bouge de toute part mais je ne vois plus les ragondins sur la berge d’en face, ils sont déjà retournés à leur terriers.
Je longe la berge quand le long de la berge opposée un ragondin se débine lentement, j’arme, vise et décoche mais ma flèche est juste au-dessus, ce n’est pas mon jour. Le ragondin plonge et disparaît, je poursuis ma progression et, alors que je me trouve sur la berge opposée, j’aperçois un ragondin qui nage au milieu de la mare. J’arme, vise et lui décoche une flèche au niveau du coup.
Il me semble le toucher mais je ne le vois pas réapparaître quand, tout à coup, un gros remous près des terriers en face puis un ragondin qui rentre au terrier avant que je puisse armer mon arc.
Je reste un moment sans bouger et m’aperçois que l’eau remue à quelques mètres, je m’avance un peu quand un ragondin avec une plaie profonde au coup s’avance dans l’eau, j’arme rapidement et lui décoche une flèche qui lui fracasse les deux épaules, il se débat un moment sur place puis plus rien. Le pensant mort, je m’approche sans mon arc pour le récupérer ainsi que ma flèche.
Je ne vois pas ma flèche mais la tête de mon ragondin dépasse de débris végétaux qui flottent contre la berge. Il n’est pas mort et redémarre pour disparaître sous les branches d’un grand saule pleureur, je récupère mon arc et fais le tour de la mare car les ronces m’empêchent d’avancer vers le ragondin.
En arrivant sous le saule, j’aperçois le ragondin caché sous un arbre mort, je tente une flèche au travers de la végétation mais cette dernière déviée par une brindille explose sur une branche avant d’atteindre sa cible. Je décide d’aller récupérer mes deux autres flèches avant que mon carquois de 4 flèches soit vide.
Je pars chercher ma canne à pêche. Je récupère mes deux flèches alors que mon ragondin se remet à bouger. Arrivé sous le saule je le vois contre la berge sous des branchages, je prends ma vieille flèche, arme et lui décoche une flèche au travers d’une zone dégagé. Il se débat un peu puis finit par mourir, c’était un dur à cuire et je viens de perdre une autre flèche qui est certainement planté au fond de la mare.
Je retourne à la voiture chercher mon moulinet d’arc avec ma flèche pèche pour récupérer mon ragondin mais je n’ai pas pris les fixations pour le mettre sur mon arc, je coince donc mon moulinet dans la fourche d’un arbuste, j’encoche ma flèche et décoche ma flèche pêche en plein dans mon ragondin, enfin un peu de chance !
Je commence à mouliner mais je m’aperçois que ma flèche s’est détachée de sa fixation, ce n’est décidément pas mon jour. Heureusement ma flèche est restée dans le ragondin et, grâce à la canne à pêche, je finis par ramener le ragondin au bord avec ma flèche. J’ai perdu beaucoup de temps, il est 20h30 et je pars directement vers une mare très fréquentée en laissant de côté les berges de ruisseau.
Je gare ma voiture à distance et m’approche doucement de la mare, les ragondins ne sont pas en train de brouter, je décide donc de m’approcher par la berge opposée aux terriers repérés il y a deux semaines.
Sur ma gauche, j’aperçois un ragondin calé contre la berge sous les branches d’arbustes qui retombent sur l’eau. Je tente une flèche au travers des branches, mon ragondin est touché, il s’effondre sur place et alors que j’encoche ma deuxième flèche, un second ragondin surgit de son terrier caché sous les ronces qui retombent dans la mare.
Il est bien en évidence devant les ronces, j’arme et lui décoche une flèche, après s’être un peu débattu, il rend l’âme. Je pars récupérer flèches et ragondins. Le premier n’est en fait pas mort, il flotte et respire fortement, la flèche lui a traversé la moitié gauche du crâne, je m’approche doucement pour le saisir par la queue alors qu’il se met à nager en rond sur place.
Je finis par le saisir par la queue et par l’achever d’un coup sec au sol. Je récupère ma flèche puis mon second ragondin en couchant les ronces et ma deuxième flèche.
Finalement la soirée ne se termine pas trop mal malgré un gros passage de poisse.
Alex