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7 décembre 2005 3 07 /12 /décembre /2005 07:57

Depuis samedi dernier, j'ai récupéré 2 nouveaux bracelets pour tirer le chevreuil à l'approche avec autorisation de tirer le sanglier sur Traversères. Une bonne partie de cette commune n'est pas autorisée à la chasse à cause de mésententes avec des chasseurs en battue. Par mon travail, j'ai rencontré une propriétaire qui ne veut pas de chasseur sur ses terres mais qui m'a autorisé à chasser à l'arc sur ses terres. Je me retrouve donc être le seul chasseur sur une enclave de 35 hectares au milieu de 300 hectares non chassables avec des sangliers et des chevreuils en grand nombre.

Après un repérage du territoire ce weekend, je pars faire un tour à l'approche ce matin. Je me gare près des habitations et j'attends le lever du jour, le ciel est dégagé, il a gelé cette nuit. Vers 8 heures, je commence à me préparer puis pars en direction des bois. Un pré en crête du coteau s'étend derrière la ferme, bordé par un bois en forme de U. Je n'ai pas fait 150 mètres dans le pré que je me retrouve à découvert à 60 mètres d'un chevreuil couché au milieu de la prairie. Je suis repéré, il prend la fuite.

Je continue et arrive en lisière du bois ou cette fois deux chevreuils prennent la fuite en aboyant, il va me falloir ralentir le rythme de ma progression. Je rentre dans le bois sur une coulée très fréquentée que je suis pour me frayer un chemin au milieux des épines, ma progression et lente et j'essaie, tant bien que mal, de la rendre la plus silencieuse possible.

Je m'enfonce de 70 mètres environ dans le bois quand, alors que j'écarte un genévrier pour passer, un gros sanglier se lève à 5 mètres devant moi, je lâche le genévrier et tente d'encocher une flèche quand un deuxième se lève pour prendre la fuite. Ils viennent de disparaître dans le fourré en contrebas sur ma gauche quand, sur mes arrières, un bruit de pas me fait me retourner, un sanglier de 65 kg environ, remonte le penchant de droite et rejoint la coulée sur laquelle je progresse puis, le poil hérissé, il commence à suivre mes traces. Il se rapproche en grognant, j'arme mon arc alors qu'il devient menaçant, il est à 10 mètres environ, je ne comprends pas sa réaction, il ne fuit pas et se rapproche encore, il est à 5 mètres maintenant, de 3/4 face.

Sans trop réfléchir, je vise l'avant de l'épaule et lui décoche une flèche qui pénètre au 2/3, il fait volte-face et tourne en rond avant de s'éloigner dans les fourrés. Le bruit de sa fuite cesse, j'ai juste le temps d'encocher une nouvelle flèche quand il fait demi-tour et revient droit sur moi au trot, je ne vois plus dépasser mon empennage. J'arme mon arc et d'un mouvement brusque vers l'avant je détourne sa route, il se présente alors plein travers à quelques mètres. Je décoche au coup de bras, ma flèche l'atteint plein poumons. Il fait environ 5 mètres et se couche à vue avec une respiration très forte et sifflante.

Je n'ose pas trop m'approcher malgré mon poignard de belle taille. En moi-même je me dis qu'il va bien finir par rendre l'âme. Des petits marcassins de 2 ou 3 kg arrivent alors à mes pieds en couinant, ils tournent un court instant puis s'éloignent. Je comprends alors le comportement du sanglier que je viens de flécher qui est en fait une laie, elle voulait certainement défendre ses petits. Tout à coup, sur les traces de mon premier sanglier, un deuxième arrive en grognant, j'arme mon arc, il est plus petit, il fait une quarantaine de kg environ. Il arrive au pas à 6 ou 7 mètres, j'arme, vise et décoche. A l'impact, mon sanglier tombe foudroyé sur place et se met à couiner, ma flèche lui a brisé la colonne vertébrale au-dessus de l'épaule.

Je me saisis de mon poignard, saisis le petit sanglier par une patte arrière et d'un coup au cœur j'abrège ces souffrances, la mort est très rapide. Entre temps, mon premier sanglier se relève pour faire 20 mètres vers moi en claquant des dents et s'effondre à nouveau dans un petit roncier. Je laisse mon arc près du petit sanglier car je n'ai plus de flèche. Je m'approche doucement de l'autre sanglier par derrière mais, alors que je m'en saisis, il se relève et tente de me faire face pour retomber en roulant dans le travers.

La pente est raide, je l'attrape par une patte arrière et l'attache à un petit chêne, avec un bout de corde que j'ai dans ma poche, le temps de l'achever et surtout pour éviter d'avoir à le remonter de trop une fois mort. Au bout d'un petit moment de lutte, je parviens à le coucher sur le flanc et à l'achever d'un coup de poignard au cœur. Ma chasse n'aura duré que 45 minutes environ mais elles auront été riches en émotions.

Une fois les honneurs rendus, je traîne les sangliers un après l'autre jusqu'en bordure du bois puis les attache par le groin, un à chaque bout de mon bout de corde et les tire ainsi jusqu'à ma voiture. A moitié pré, je fais une pause pour reposer mon dos et mes bras et en profite pour ramener mon arc à la voiture. Je tombe alors sur le fils de la propriétaire et lui explique la situation. Il me propose alors de me prêter sa brouette pour ramener mes prises. J'accepte volontiers sa proposition et repars donc changer mes sangliers sur la brouette pour finir de rentrer à ma voiture. Ce sont 2 laies.

Un doublé de sanglier, 07 décembre 2005

Alex

 

Atteintes :

Un doublé de sanglier, 07 décembre 2005
Un doublé de sanglier, 07 décembre 2005

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25 septembre 2005 7 25 /09 /septembre /2005 06:56

Ce soir, comme presque tous les jours, je pars faire un tour au chevreuil. Je gare ma voiture chez une connaissance qui m'avait signalé la présence d'un grand brocard qui mange ses salades et qu'il aimerait bien voir brouter un peu plus loin. J’enfile mes gants, ma cagoule et ferme le bracelet de mon décocheur et me voilà parti.

Je n’ai fait que 300 mètres quand, à 50 mètres de la lisière du bois dans lequel je viens de pénétrer, des bruits de pas attirent mon attention, quelque chose se déplace dans le fragon. Je m'approche silencieusement sur le chemin forestier et m'immobilise brusquement en apercevant, à 40 mètres environ, la tête d'un sanglier qui vient de surgir du fragon sur la gauche du sentier. J’arme mon arc au cas où. Il sort à découvert sur le chemin, s’immobilise plein travers en regardant dans ma direction « suis-je repéré ? », mon immobilité a l’air d’avoir fait illusion mais l'animal est beaucoup trop loin pour tenter une flèche.

Il fait demi-tour et remonte tranquillement dans le bois, je me rapproche de l’entrée de la coulée qu’il vient d’emprunter et, alors que je peux encore l’apercevoir se faufiler dans le fragon, je monte à mon tour dans le bois pour tenter une approche. Cela fait 30 mètres que je le suis en essayant de ne pas faire trop de bruit quand je m’aperçois qu’il n’est pas seul, des bruits de pas sur le tapis de feuilles mortes attire mon attention sur un gros sanglier mâle qui doit bien faire plus de 100 kg. Il vient droit sur moi et passe au pas à une dizaine de mètres, j’arme mon arc mais la végétation trop dense me dissuade de le tirer, il s’éloigne un peu puis revient sur ses pas pour repasser exactement sur ses pas toujours au pas sans faire attention à moi. Alors que je désarme mon arc en le regardant s’éloigner, j'aperçois trois autres gros mâles qui chahutent se donnant des coups de butoir par les flancs. Ils viennent vers moi mais s’arrêtent à 60 mètres et n’approcheront pas plus.

Un mouvement en bordure du bois au-dessus de moi me fait tourner la tête, j'aperçois une grosse laie suivie d’une compagnie de jeunes entre 30 et 50 kg qui passent la crête à la lisière du bois. Vu les différences de taille entre eux, ils ne sont certainement pas tous de la même portée. Tout ce petit monde descend dans le bois mais la laie s’immobilise ne me laissant voir que sa tête qui regarde dans ma direction pendant un petit moment avant de reprendre sa route. Tout ce remue-ménage m’avait presque fait perdre de vue mon objectif premier qui c’est maintenant bien éloigné sur ma gauche.

Je tente de m'approche au milieu du fragon en me faufilant silencieusement et couvert par le bruit des sangliers mais il reste hors d’atteinte et poursuit sa marche. Il est vraiment trop loin, je ne peux pas le rattraper sans presser le pas et me faire repérer. Les animaux sont tout autour de moi, je décide donc de changer de tactique, je m’appuie contre un gros chêne et m’immobilise. Mon regard se promène dans le sous-bois sur toutes ces crinières rousses et noires qui dépassent de la végétation, je compte entre 20 et 25 sangliers, et c’est alors qu’une bousculade intervient. Les jeunes animaux qui s’étaient un peu trop rapprochés du gros mâle se sont fait charger.

Dans sa fuite, un sanglier de 30 ou 40 kg vient s'arrêter à 10 mètres de moi, à demi caché par la végétation, j’arme d’un mouvement rapide et lui décoche une flèche. Dans le feu de l’action, je n’ai pas vu réellement où est partie ma flèche et je n’ai pas prêté attention au son de l'impact c’est donc sans vraiment savoir si mon sanglier est touché que je le regarde s'éloigner. Il s'éloigne doucement en remontant vers la harde puis se met à descendre avant de disparaître de mon champ de vision.

J'attends un moment, certainement 10 minutes, voire 15, puis je vais vérifier mon tir. Mon sanglier laisse une bonne piste au sang (sang sombre). Je commence à suivre les gouttes très visibles et en très grand nombre. Ses congénères sont encore tout autour de moi, 30 mètres plus loin, je m’aperçois qu’un deuxième sanglier vient dans ma direction. Je m’immobilise et attends la suite, il se rapproche doucement et vient finalement se placer plein profil à 15 mètres. J’arme mon Hoyt et décoche ma deuxième flèche de la soirée en plein dans l’épaule du sanglier qui couine et démarre en trombe en percutant un petit chêne qui rabat la flèche sur son flanc.

C'est la débandade toute la harde s’enfuit dans un craquement de branches et un bruissement de feuilles mortes, après les avoir regardé s’éloigner, je marque l'emplacement de mon deuxième tir et je continue à suivre ma première piste qui est vraiment bien marquée, à chaque saut d’arbre couché, le frottement du poitrail laisse une trainée de sang. Je vais la suivre sur 200 mètres environ, jusqu'à un saut de chemin. Mon sanglier rentre alors dans un fourré et descend vers le ruisseau, il s’est apparemment roulé sur un tapis de feuilles mortes ou il a laissé beaucoup de sang puis est reparti sans laisser une seule goutte sur 20 mètres. Ce n’est qu'au moment de ressauter le sentier forestier que je recommence à voir du sang mais les gouttes sont plus espacées.

La nuit me rattrape et le bas du chemin est un taillis très épais bordé en lisière du bois par le ruisseau, il me faut abandonner, je marque l’entrée d’une brisée et je reviendrai demain matin avec le président de la chasse d'Haulies. Je contacte le président le soir même et nous nous donnons rendez-vous pour 8h30. Je n'ai pas dormi cette nuit, la peur de perdre ces 2 sangliers, le remord d’en avoir tiré deux, l’excitation et les visions de cette chasse qui me revenaient sans cesse en tête. 

Le lendemain matin, je suis au rendez-vous avec ma 280 Rémington et peu de temps après le président arrive avec son chien de pied, je lui propose de commencer par chercher le premier sanglier que j’ai tiré et nous voilà partis. Arrivé sur ma brisée, le chien ne marque même pas l’entrée, il va et vient, il tourne en rond puis rentre dans le taillis mais sans suivre la piste de mon sanglier.

Stupéfait, je décide de poursuivre tout seul la piste en suivant le sang à vue alors que le président de la chasse suit son chien qui le même bien loin de mon sanglier. Bien que les gouttes soient moins importantes que la veille, j’arrive à suivre la piste jusqu’au ruisseau où mon sanglier semble s’être baigné avant de sortir plein champ en traversant un épais mur de ronces. La coulée est bien marqué et le tunnel couvert de boue fraîche.

Ne pouvant pas traverser ce mur, je décide de le contourner et j’arrive ainsi sur la sortie, l’herbe est couchée et un peu boueuse mais le sang a disparu. Voyant arriver le chien et son maître je décide d’arrêter là la comédie et de faire appel à un conducteur de chien de sang, c’est d’ailleurs par là que j’aurais dû commencer. Le président de la chasse m’ayant donné son numéro je l’appelle mais il est malheureusement pris par une recherche sur un cerf blessé dans les Pyrénées et ne pourra être disponible qu’en milieu d’après-midi.

Je retourne tout de même sur les lieux de mon second tir, mais, à ma grande surprise, je ne retrouve qu’une partie (la lame et 20 cm de tube) de ma flèche cassée à 20 m de l'endroit où je tire mon sanglier et bien que je revois bien ma flèche rentrer au niveau de l'épaule, je ne trouve pas de sang même pas sur la flèche (pour celui-là je n'ai pas trop d’espoir). J'ai bien marqué la coulée et j'attends avec impatience le chien de sang.

Vers 15 heures, le conducteur de chien m’appelle pour qu’on se retrouve sur les lieux, nous nous retrouvons vers 15h30, il est accompagné d’un teckel à poil dur "Rabolio" et d’un airedale terrier qui lui sert de chien "forceur" pour les sangliers sur pied. C'est moi qui vais tenir cette boule de nerf en laisse. Le conducteur veut repartir du départ, je l’amène donc à la zone où j'ai tiré mon sanglier. Je le suis à distance (c'est ma première recherche au sang) tout en contrôlant que le chien ne prenne pas la piste d'un autre sanglier. Il y en avait tellement que le pauvre a été tenté plusieurs fois de prendre un autre animal mais je ne le remettrai qu'une fois sur la piste que j'ai faite tellement minutieusement hier soir que je la revois encore.

Rabolio arrive sans problème jusqu'au pré où je perds mon sanglier ce matin. La suite sera magique, il prend une des nombreuses coulées dans l'herbe et se dirige vers un bois d'épineux très dense où son maître le suit. J'ai encore mal pour lui, il progresse difficilement à quatre pattes sous les épines. Je contourne le bois avec la carabine à la main au cas où. Rabolio donne maintenant de la voix de plus en plus. Son maître l'encourageant et le guidant en lui disant par intermittence "le sang Rabolio, le sang…"

Tout à coup, le conducteur me cri : "il s'est couché là", juste avant la sortie du bois il s'est reposé un moment et a laissé une belle flaque de sang. Rabolio sort du fourré suivit par son maître dans un crissement d'épines acérées. Il me fait comme ça :" là je n'y crois plus trop, le bosquet devant toi c'est notre dernière carte..." je suis abattu, les doutes m'envahissent au fur et à mesure que les pas se cumulent. Il prend le pré et se dirige vers un petit bosquet, l'herbe est couverte par endroit de traînées de sang.

Rabolio semble perdre la trace en lisière du bosquet, il se tourne vers son maître et s'assied, son maître lui sort alors une écuelle et de l'eau et après l'avoir désaltéré, ils reprennent la traque. Le maître lâche la longe et Rabolio tourne et retourne dans l'herbe avant de s'enfoncer dans le bosquet mais sans conviction. Il va tourner et retourner sur 50 m² pour finalement sortir du bosquet. Je les suis mais, pour éviter les épines, je prends une coulée bien plus dégagée et c'est alors qu'en me baissant je pose la main dans une grosse tache de sang.

Je n'ai pas eu le temps de sortir du bosquet que j'entends une voix me disant alors que je n'y croyais plus : "il est là ". Après avoir laissé les chiens l'un après l'autre mordiller un peu leur sanglier, je me suis mis à genoux devant ce corps sans vie, comme un gamin qui ouvre ses premiers cadeaux de noël et je me suis mis à caresser mon sanglier et les chiens. Ce sentiment de bonheur qui m'envahit, je crois que je ne l'avais jamais ressenti aussi fort.

Comme pour me faire un peu culpabiliser dans ce moment si fort le conducteur de chien me lance : "tu as vraiment du bol, ta flèche était trop basse". En vidant le sanglier, je constaterai que la rate est entaillée ainsi que le foie très légèrement, c'est vrai que ma flèche n’est pas terrible. Je charge mon paquetage sur mes épaules et me voilà parti avec la petite troupe vers la voiture. Les 800 mètres qui nous séparent de la voiture en légère pente et l'ascension finale assez raide me font attraper une bonne suée mais quel bonheur d'avoir retrouvé mon sanglier.

 
Mon premier sanglier à l'arc, 25 septembre 2005
Mon premier sanglier à l'arc, 25 septembre 2005

La piste de mon second sanglier ne donnera rien. Rabolio ne voudra pas la suivre mais, vu les indices, le conducteur de chien de sang pense que ma flèche a heurté l’os de la patte avant et que les jours de mon sanglier ne sont pas en danger.

Mon premier sanglier à l'arc, 25 septembre 2005

Alex

 

Atteinte :

Mon premier sanglier à l'arc, 25 septembre 2005

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18 septembre 2005 7 18 /09 /septembre /2005 06:54

Ce soir, de retour d’Albi vers 19h30, je décide d’aller faire un tour à Haulies, pour une approche au chevreuil. Arrivé vers 19h45, je me gare au pied du grand chêne sur le terre-plein, au niveau de l'embrachement qui rejoint Haulies par le chemin de l'Orque. Après avoir enfilé mes gants et ma cagoule, j’empoigne mon arc, qui n’a, pour le moment, fléché que des cibles papiers, puis me dirige vers le fond d’une combe où j'ai croisé pas mal de chevreuils depuis le début de la semaine. Le vent est en ma faveur, je sens son souffle léger me caresser le visage, les deux versants de la combe sont boisés, plantés de chênes en majorité et parcourus de nombreuses coulées bien marquées, le font de la combe en S est un chaume de blé reverdi par les repousses. J’encoche une flèche et je me dirige vers le bord du bois à ma gauche. Pas chevreuil en vue, je commence ma progression que je tente de rendre le plus silencieuse possible en marchant sur la terre souple et l’herbe bien verte.

Après quelques minutes de marche, j'arrive dans le virage de la combe et aperçois, à environ 150 mètres, ce qui ressemble à la tête d’un brocard couché à une trentaine de mètres du bord du bois. Il tourne la tête de droite à gauche, ses oreilles bougent et je crains d'être repéré. Je reste un moment immobile à l’observer jusqu'à ce qu'il pose sa tête au sol. Je reprends ma progression et avance très lentement. Ma cagoule m’empêche de voir les petites ronces et les brindilles au sol et j'ai à peine parcouru 15 mètres qu’une ronce crisse légèrement sur mon pantalon.Le brocard redresse brusquement la tête et regarde dans ma direction, je me fige. Le temps passe et son attention semblant diminuer, je recommence à avancer avec une extrême lenteur mais je n’ai pas fais 2 mètres que le brocard se lève. Il m’observe sans comprendre ce que je suis vraiment. Il balance sa tête de droite à gauche et de haut en bas en essayant de comprendre, puis se met à avancer droit vers moi en frappant ses pas. Il se tourne de profil comme pour rentrer au bois, feignant de ne plus m’observer puis tourne brusquement la tête dans ma direction, il répète plusieurs fois ce manège puis recommence à s’approcher toujours en frappant ses pas. Il feint de se mettre à brouter et se redresse rapidement plusieurs fois puis recommence à avancer. Il n’est plus qu’à 80 mètres, je l'observe toujours immobile mais il fait brusquement volte face et part au galop sur environ 10 mètres, stoppe puis revient vers moi. Il stoppe à nouveau à environ 80 mètres puis repart au galop sur ma droite sur une trentaine de mètres puis revient vers moi.

Alors qu'il arrive à une soixantaine de mètres, il part au petit trop vers la lisière du bois contre laquelle je l’observe sans bouger depuis plusieurs minutes. Il marque un arrêt près du bois, se tourne vers moi, fait deux pas, s’arrête puis rentre au bois dans lequel je peux suivre sa progression au bruit de ses pas sur les feuilles mortes. J’avance de 15 mètres, jusqu'à une trouée dans la végétation qui me permet d’observer l’intérieur du bois. Rapidement, je l’aperçois à environ 40 mètres , à mi-pente, il vent vers moi d'un pas lent. J’arme doucement mon arc sans vraiment y croire. Un petit trot, il stoppe à environ 30 mètres et me cherche du regard. Les secondes passent et la tension de la corde commence à se faire sentir. Il repart, se rapproche en frappant ses pas et en balayant le secteur du regard. Le tir en contre plongée, au travers des branchages, ne sera pas facile, je n’ai jamais tiré de gibier dans cette position. Il fait un pas de plus et stoppe à environ10 mètres, son coffre est bien dégagé dans une trouée au milieu des branches, sa tête est cachée derrière le tronc d’un chêne. Je cale ma visée sur son épaule et je décoche, un gros crac retentit. Je n' ai pas vu mon atteinte, le brocard tente un démarrage mais ses pattes avant se dérobent et il dégringole le talus en roulant, dans un grand fracas pour stopper à 3 mètres de moi. Décontenancé par ce spectacle, je reste un court instant sans savoir comment réagir mais le voyant se débattre au sol et craignant qu'il ne se relève, je me précipite sur lui pour l'achever. Ma flèche lui a cassé l’épaule et a touché colonne vertébrale, seul un poumon est percé. La flèche qui n'a pas traversée malgré mes 60 livres, s’est brisée net durant la chute. C’est la curiosité de ce brocard qui m’a permis de prélever mon premier chevreuil à l'arc après 6 ans à chasser cet animal sans réussite.

Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

Alex

 

Atteinte :

Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

Trophée :

Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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