Ce weekend, je suis de retour dans le Tarn où je n'ai pas prélevé de brocard depuis 2017. Lionel Paul BERTAULT va m'accompagner pour filmer. En sortant du boulot, je passe chercher mes affaires chez moi puis prends la route et retrouve Lionel sur le parking de l'intermarché du Séquestre. Nous partons chercher le bracelet chez le président de la société de chasse et discutons un peu avant de partir chasser. Je me gare près du château d'eau de Roumégoux, près de la Chapelle de la Brune et nous partons par un chemin de terre en direction des bois qui surplombent le lac de la Bancalié. Il est plus de 20 heures et il fait encore une chaleur intenable, les prairies sont brûlées par le soleil, l'herbe est complètement jaune et craque sous les pieds. Arrivés au bout du chemin nous devons traverser une prairie fauchée pour rejoindre un bois de pins, châtaigniers et chênes. Malgré nos précautions nous faisons un bruit terrible à cause de la végétation très sèche qui craque sous nos pas et l'entrée au bois est encore pire sur les bouts de bois et feuilles morts. Nous nous postons un moment pour appeler sans conviction car notre arrivée a dû vider le bois. Nous repartons ensuite pour d'autres postes mais les conditions de chasse sont effroyables, terrains trop sec, trop bruyant, il fait trop chaud. Nos appels resteront sans réponse. Alors que la luminosité baisse vite, nous retournons par la route vers ma voiture quand une tache, à plusieurs centaines de mètres, dans un chaume de blé, attire mon regard. Je pense vite à un chat ou un renard et Lionel, grâce à sa longue vue me confirme qu'il s'agit d'un renard. Je prends un chemin de terre enherbé qui redescend vers le lac et me rapproche ainsi à environ 250 mètres du renard qui cherche sa nourriture dans le champ moissonné. Je rejoins le départ d'une haie qui borde la droite du chemin et cache un peu ma silhouette. Je m'avance sur la gauche du chemin bordé par un talus et tente d'appeler en posant mes lèvres sur le dos de ma main mais mes lèvres sont sèches et j'ai beau les humidifier avec ma salives, j'ai du mal à faire des appels qui portent loin. L. tente lui aussi d'appeler de la route et alors qu'il est plus proche que le renard, je peine à l'entendre. Je renard ne m'entend pas, de plus le vent face à moi doit réduire encore la portée du son. Je retourne à la route alors que le renard poursuit sa chasse tranquillement. Nous retournons à la voiture en l'observant alors que la nuit tombe vite. Nous rentrons chez mes parents sur Albi pour manger un bout et dormir.
Samedi matin, le réveil sonne vers 5h25, nous nous préparons rapidement puis partons pour la chasse. Ce matin, j'ai décidé de chasser un secteur généralement plus verdoyant. Je me gare près de la route, au départ d'un chemin de terre qui descend vers la pointe du lac de la Bancalié, nous nous préparons tranquillement puis descendons par la route jusqu'au pont qui enjambe le ruisseau qui alimente le lac. La proximité de l'eau fait remonter une fraîcheur très agréable. Avant le pont, nous prenons un passage à gauche qui descend dans une prairie prise entre un penchant boisé sur la gauche et le ruisseau qui précède un autre penchant boisé sur la droite. Nous longeons doucement le bois, même ici la sécheresse a commencé son œuvre. L'herbe est en train de jaunir. Nous rejoignons une haie épaisse qui descend du bois vers le ruisseau et sépare cette prairie de la suivante beaucoup plus étendue. Nous prenons une coulée le long du bois pour traverser le haut de la haie et nous poster en bordure de la seconde prairie, un peu enfoncés dans la haie. L'herbe est encore bien verte ici mais pas un chevreuil en vue. Je décide de tenter quelques appels. J'insiste un moment mais rien ne vient, nous quittons notre poste et suivons la prairie qui finit en pointe sur un chemin de terre pris entre le ruisseau et le bois. Nous longeons ce chemin sur environ 100 mètres avant qu'il ne remonte en prenant à gauche pour longer le bois. Une haie borde la droite du chemin après le virage et laisse en passage d'accès à un chaume de blé qui part du ruisseau et remonte vers le sommet des collines. Le ruisseau lui fait un virage à angle droit vers la droite pour tourner à gauche à environ 50 mètres plus loin. J'observe un moment le secteur et aperçois une silhouette très furtive qui disparaît derrière un petit potager arboré de fruitiers à environ 200 mètres sur un replat du chaume. Un gros chêne trône au milieu du chaume. J'hésite un peu à me poster près de ce dernier mais privilégie la bordure du ruisseau. Nous nous décalons sur la droite pour nous poster sous un noisetier qui borde le cours d'eau. J'appelle un moment sans qu'aucun chevreuil ne se montre.
Nous reprenons le chemin qui remonte jusqu'à un té. Sur la droite, il longe le bois qui le surplombe et le chaume de blé sur sa droite. A gauche, il remonte entre les bois. Je prends à gauche et remonte doucement. Alors que le chemin amorce un virage à droite, nous entendons démarrer un chevreuil dans le bois sur la gauche du chemin. Je continue un peu pour trouver une zone assez dégagée pour voir arriver l'animal et tenter un tir puis commence à appeler mais rien ne vient. Nous suivons encore un peu le chemin jusqu'à un virage à gauche. Sur la droite du virage, s'ouvre une petite prairie au milieu de laquelle se trouve une mare bordée de végétation. C'est ici que j'ai fait mon grand brocard, pas de chevreuil, nous nous avançons dans la prairie sous une parcelle de pins sur notre droite. Alors que nous passons le coin du bois, je me fais surprendre par un renard qui démarre en faisant volte-face pour revenir sur ses pas, à environ 60 mètres sur notre droite, dans une bande de chaume étroite, en forte pente montante, prise entre les conifères et une haie. Il rentre dans les pins. Nous remontons la pente près de la haie pour rejoindre la route un peu plus haut. Le goudron rejoint, je prends à droite pour voir le haut du chaume en bas duquel nous avons appelé, rien, c'est peut-être le renard que j'avais vu d'en bas avant qu'il ne traverse les pins. Nous faisons demi-tour et suivons la route. Sur la droite, un grand chaume remonte jusqu'à la crête boisée, sur la gauche nous longeons un petit bois puis une haie qui borde une prairie qui descend jusqu'au fond de la vallée à environ 100 mètres. Alors que la haie se termine, L. aperçoit et me montre un chevreuil sortant d'un petit bosquet, en contrebas, sur une prairie fauchée et desséchée, à environ 150 mètres. C'est une chevrette. Nous continuons à suivre la route et elle ne tarde pas à nous apercevoir. Elle nous regarde marcher un instant puis démarre pour suivre le fond de vallée et disparaître derrière une haie. Un peu plus loin, le chaume s'interrompt sur notre droite pour laisser place à un bois qui remonte de la route vers la crête. Je décide de tente d'y appeler un instant. Nous rejoignons un chemin forestier qui remonte un peu en suivant le bas du bois, nous le suivons un peu jusqu'à une zone un peu dégagée dans le bois où nous nous postons. Je commence mes appels, assez rapidement, il me semble entendre quelque chose dans notre dos, en dessous de la route. Je me retourne et aperçois une chevrette qui remonte vers la route. J'appelle encore et elle stoppe à environ 20 mètres sur la route pour écouter, je rappelle, elle redémarre et rentre dans le bois, passe le chemin à environ 15 mètres de nous puis disparaît en remontant dans le bois. Je continue un moment mes appels mais pas de brocard. Nous reprenons la route.
Un peu plus loin nous tentons d'appeler au bord d'un bois clair qui remonte également sur la droite de la route mais sans succès. Nous suivons la route et prenons, un peu plus loin un autre chemin goudronné qui prend à gauche en direction d'un hameau de maisons. Quelques lapins détalent près des habitation et nous prenons à gauche, un chemin de terre qui redescend vers le chemin qui nous suivions tout à l'heure. Le chemin, d'abord bordé de part et d'autre par des prairies descendant vers les bois, rentre maintenant dans les bois. Un peu après la lisière un sentier descend dans le sous-bois sur notre droite. Nous nous avançons un peu sur ce dernier et je décide de me poster contre un arbre, sur la gauche du sentier. Je commence mes appels et assez rapidement, un brocard passe au galop à environ 70 mètres en dessous de nous en traversant le sentier pour venir stopper dans le sale, quelques mètres sur la gauche du petit chemin. Je pose mon Butollo sur ma poignée d'arc et reprends mes appels. Le brocard repart mais biaise pour descendre derrière le penchant boisé qui descend vers le ruisseau. La cassure du terrain nous le masque mais je l'entends marcher dans les feuilles mortes. Il commence à aboyer, j’insiste et appelle encore mais rien à faire, il fait des allers-retours en aboyant sans vouloir se montrer. Je lui réponds en aboyant et le brocard semble se rapprocher mais ne se montre toujours pas et s'éloigne à nouveau, je continue à appeler et à aboyer, il semble revenir en aboyant puis s'éloigne à nouveau et le calme revient. Mes appels et aboiements restent sans réponse. J'insiste un peu puis décide de laisser tomber. Nous suivons le sentier jusqu’à un autre chemin en contrebas et prenons à droite pour sortir dans la prairie.
Nous biaisons à gauche pour descendre doucement vers une bande boisée partant du coin du bois et remontant vers la route. En arrivant près des arbres, mon regard est attiré par du mouvement dans une mare en contrebas sous les arbres. Un animal a plongé d'une vielle balle foin pourrie tombée dans l'eau à l'autre bout du petit plan d'eau, c'est alors que j’aperçois un ragondin qui nage en, surface en contournant la balle de foin et disparaît derrière. L'eau bouge contre la berge de notre coté, je m'approche doucement du bord et tente d'imiter les cris d'un petit ragondin en détresse pour faire venir les ragondins mais ils ne bougent pas et le remous cesse sous la berge en dessous de moi. Je décide de continuer, alors que nous remontons dans la prairie en passant le coin du bois, l'eau s'agite à nouveau dans la mare mais il fait déjà chaud et il ne nous reste pas beaucoup de temps pour chasser. Nous allons nous poster régulièrement pour appeler en suivant le bois jusqu'à ressortir juste au dessus de la voiture mais aucun chevreuil ne daignera se montrer. Il est 9 heures passé et il fait déjà bien chaud, nous rentrons.
Ce soir, nous sommes de retour sur le territoire vers 19 heures. Je me gare près de la bergerie de mon oncle puis nous partons en longeant le ruisseau qui court au fond de cette vallée. Le cours d'eau est presque à sec, nous le longeons par la gauche, dans une prairie desséchée, la bordure arborée qui le borde nous donne une ombre très agréable car il fait encore très chaud. De l'autre côté du ruisseau, la prairie laisse place à un grand bois qui remonte sur la colline. Une haie venant du ruisseau nous barre maintenant la route et alors que je commence à la traverser par une coulée, Lionel m'indique qu'il vient d'entendre démarrer un chevreuil, dans le bois, en bordure du ruisseau. Je décide de ne pas appeler pour le moment. Nous continuons notre chemin, sur notre gauche, les brebis Lacaune de mon oncle pâturent dans un chaume, à l'ombre d'un bois à environ 300 mètres. L. croît voir un chevreuil couché un peu plus bas dans ce chaume mais il s'agit d'une touffe de végétation. Nous suivons la vallée et entrons dans une bande de prairie verte, étroite, prise entre 2 bois. Des tas de branches de chênes ponctuent le centre de la parcelle, signe d'une coupe de bois récente sur le secteur. Nous passons la haie qui ferme le fond de la prairie et débouchons sur une prairie fauchée et brûlée par le soleil, sur la droite une trouée dans la bordure boisée du ruisseau me permet de voir dans un chaume qui remonte dans le bois. J'y aperçois une chevrette arrêtée plein travers à plus de 150 mètres. Je l'observe un instant et constate qu'elle regarde régulièrement derrière elle. Elle est certainement suivie, peut-être par un brocard. Je me cale contre les arbres qui bordent le ruisseau et commence à appeler. Elle regarde vers moi mais ne veut pas bouger. J'insiste un peu quand un bruit me fait regarder derrière moi. Une autre chevrette arrive dans notre dos et stoppe à environ 15 mètres derrière Lionel. Je poursuis mes appels, elle fait demi-tour pour retourner au grand galop vers le bois où elle rentre en aboyant, faisant crier les geais. L'autre chevrette ne bouge toujours pas et pas de brocard en vue. Je décide de laisser tomber. Nous poursuivons notre chemin au bord du cours d'eau en longeant une parcelle de trèfle quand un animal démarre dans un grand fracas à environ 60 mètres devant nous. Je reconnais un chevreuil qui ressort péniblement, en luttant pour s’extirper de la végétation, sur le haut de la bande d'arbres qui biaise vers le chemin. Nous avançons tranquillement quand j'aperçois furtivement la chevrette qui déboule sur le chemin à environ 80 mètres devant nous, le suit un peu en s’éloignant puis disparaît en bifurquant à droite sur un passage à gué qui passe le cours d'eau.
Nous continuons, après ce passage, des vaches broutent dans une bande de prairie étroite qui longe le bois. Un peu plus loin, le chemin, s'éloigne du cours d'eau en dominant un petit chaume de blé puis bifurque à gauche pour remonter sous la digue d'un lac puis le contourner par la droite. Alors que nous apercevons maintenant le plan d'eau, l'eau est un peu agitée près de la berge de droite. Une cane colvert, surgit de la végétation et avance un peu sur l'eau avant de s'envoler en nous apercevant pour aller se reposer plus loin sur le lac. Nous suivons le chemin de terre qui longe le bois en bordure d'une bande de chaume de colza qui nous sépare du lac. Quelques hirondelles survolent le plan d'eau. Un peu plus loin nous rejoignons un chemin forestier qui prend à droite et le prenons pour rejoindre un secteur où je pense voir des chevreuils. Un peu plus bas, une grande clairière a été ouverte en contrebas, sur la gauche du chemin par une coupe de bois. La végétation bien verte et les jeunes pousses sont propices au nourrissage des chevreuils. Plus loin, à environ 100 mètres, le chemin se termine au bord d'un grand champ de maïs qui remonte vers un bois. Au gauche de cette culture, une ancienne friche a été totalement rasée par les engins forestiers venus raser une parcelle de conifères sur le penchant opposé de la colline. Je décide de tenter d'appeler en bordure du chemin, tourné vers la clairière, derrière les arbres qui le borde, en face d'une belle trouée qui me permettra un tir si nous avons la chance de voir arriver un brocard. J'appelle un moment sans que rien ne bouge. Soudain, des bruits de pas se font entendre à environ 100 mètres dans le bois derrière la clairière. Je poursuis mes appels, le bruit reprend et un léger mouvement attitre mon regard dans la végétation. Une tête de chevreuil se dessine dans la végétation à environ 90 mètres. Lionel me chuchote : " Brocard". J'aperçois effectivement 2 petits bois entre les oreilles alors qu'il s'avance un peu à découvert. Je poursuis mes appels mais il reste immobile et regarde vers nous sans vouloir venir plus. Je tente des appels au Rottumtaler mais sans plus de succès. Le jeune brocard bifurque à angle droit pour rentrer dans le bois en bordure de la clairière. Il hésite un moment en tournant sur place puis je le perds de vue dans la végétation un moment. Je fais des pauses dans mes appels et reprends le Buttolo. Il finit par réapparaître environ 40 mètres plus à gauche. Il reste un moment immobile et ne réagit toujours pas vraiment à mes appels puis biaise doucement vers l’intérieur du bois en s'éloignant un peu avant de stopper pour frotter ses bois un long moment contre un arbuste qu'il agite dans tous les sens. Son territoire marqué il repart tranquillement en parallèle du chemin à environ 100 mètres et semble remonter vers le lac. Nous le perdons de vue dans la végétation. Je poursuis mes séries d'appels entrecoupés de pause mais rien ne bouge. Je remonte un peu en suivant le chemin pour me reposter plus à couvert et reprends mes appels, toujours rien. Je décide de remonter tout doucement vers le lac. Au bout du chemin, j'observe un moment le secteur mais aucun chevreuil en vue.
Nous reprenons le chemin en sens inverse en redescendant sous la digue du lac. Un peu avant d'arriver à la bande d'arbre d'où est partie la chevrette tout à l'heure nous prenons à droite pour remonter vers un bois sur la gauche du chemin en suivant un petit bosquet sur notre droite. En arrivant au coin du bosquet, je stoppe net. 2 Lièvre descendent du sommet de la colline à notre droite dans une prairie fauchée desséchée. Une grosse femelle suivie d'un mâle à peine plus petit. A chaque fois que la femelle ralentit ou s'arrête. Le mâle tente de la monter et la fait repartir. Après plusieurs tentatives du mâle, les lièvres viennent s'arrêter à environ 25 mètres devant nous et commencent à brouter. Le mâle semble alors se désintéresser de sa femelle et lui tourne le dos pour manger. Nous les observons un moment puis je décide de me remettre en marche. Surpris, les lièvres démarrent sur quelques mètres, stoppent, regardent vers nous puis repartent au trot pour remonter la colline. Nous rejoignons le coin d'une avancée du bois qui rejoint le bord du chemin. Nous la longeons jusqu'au coin suivant sans trouver une coulée permettant d'y entrer. Nous passons l'autre coin et bifurquons pour remonter en suivant la lisière jusqu'au coin suivant du bois qui par sur la droite. Une belle coulée entre à cet endroit et je m'avance dans le bois. Plusieurs arbres sont couverts de boue séchée signe du passage régulier des sangliers et un petit arbuste a été frotté et cassé par un brocard. Je m'avance un peu dans le bois, par la coulée, en essayant de ne pas faire trop de bruit et me poste un peu plus haut contre un arbre. Lionel est resté un peu plus en arrière. J'appelle un moment sans résultat puis nous rebroussons chemin pour rejoindre le chemin qui longe le ruisseau. En arrivant au bord du cours d'eau, je constate qu'un chevreuil est passé sur nos pas pour aller vers l'endroit où j'ai appelé tout à l'heure. Ses pieds ont marqué la poussière du chemin sur nos traces de semelle. Le pied est assez petit, certainement une chevrette ou un jeune mâle.
Nous poursuivons sur le chemin, pas de chevreuil en vue dans le trèfle et la prairie fauchée un peu plus loin, pas plus dans le chaume de l'autre côté du ruisseau. Nous repassons la haie qui nous sépare de la bande de prairie prise entre les bois quand un chevreuil démarre en aboyant dans le grand bois à notre gauche, derrière le ruisseau. Nous longeons doucement le cours d'eau alors que le chevreuil s'éloigne en stoppant régulièrement pour aboyer. Un grillage à mouton longe le ruisseau et la végétation épaisse ne me permet pas de voir suffisamment un chevreuil pour tenter une flèche. Nous poursuivons jusqu'à un petit portail qui nous permet de descendre dans le lit asséché du cours d'eau où je commence mes appels. Une zone assez dégagée devant moi me permettra de tirer si le chevreuil arrive mais le temps passe et rien ne vient. Je décide de quitter ce poste, nous repassons le portillon et nous retournons vers la voiture car je veux tenter d'appeler dans une grande prairie entourée de bois derrière la bergerie avant qu'il ne fasse nuit. Brusquement, il me semble entendre un aboiement au loin sur notre droite alors que le paysage s'ouvre sur plusieurs parcelles ouvertes sur plus de 200 mètres sur notre droite. Je stoppe net et écoute un instant. Alors que je pense avoir rêvé et me remets en mouvements, les aboiements reprennent mais beaucoup plus proches. Ils semblent venir de la lisière du bois à environ 200 mètres. Je me décale vite derrière un arbuste qui borde une clôture à mouton sur ma droite et commence à appeler. Le chevreuil répond par des aboiements mais ne semble pas vouloir venir. Je lui réponds en aboyant et alterne avec des appels au Buttolo mais le chevreuil finit par se taire et le temps passe. Je laisse tomber pour partir vers la grande prairie. Arrivés à la route, je pars sur la gauche rapidement pour jeter un coup d’œil dans les prairies de part et d'autre de la chaussée, après le pont qui enjambe le ruisseau. Rien en vue, nous longeons la route et passons la bergerie pour prendre un chemin de terre qui la longe, passe le ruisseau et rejoint la grande prairie bordée par un grand bois sur sa droite et fermée par la bordure boisée du ruisseau sur notre gauche.
2 gros chênes trônent dans la prairie à environ 50 mètres devant nous. Je décide de me poster sous ces grands arbres pour appeler. Une fois en place, j'observe un instant le secteur puis commence mes appels, j'insiste un moment sans que rien vienne quand je remarque un léger mouvement à environ 300 mètres sur la droite, en bordure du bois. L'animal possède un ventre blanc et je pense tout d'abord à une buse posée au sol mais ne serait-ce pas plutôt un renard assis ? Je range mon appeau et signale l'amiral à Lionel avant de tenter des "cris de souris". Presque immédiatement, l'animal réagit et fonce sur nous, c'est bien un renard. J'accroche mon décocheur et continue mes appels alors que Lionel se demande s'il va filmer la scène. La luminosité a bien baissée et, dans ces conditions, son appareil émet une lumière rouge avant de faire la netteté. Cette lumière nous avait fait rater une approche sur un joli brocard un matin au lever du jour. Je poursuis mes appels et le renard arrive toujours par notre droite quand je remarque un autre mouvement, un lièvre arrive lui par la gauche. Le renard arrive à environ 30 mètres, j'arme doucement mon arc. Le lièvre vient s’asseoir de face à environ 20 mètres, le renard stoppe avant de descendre un petit talus à environ 17 mètres.
J'aligne ma visée mais décide de tenter de le faire venir un peu plus, j'appelle arc armé et le renard que je suis dans mon viseur vient stopper de 3/4 face à 10-12 mètres juste à quelques mètres devant le lièvre assis qui le regarde sans bouger.
Je cale ma visée à la base de son cou et décoche. Touché, le renard sursaute en criant avec ma flèche en travers puis roule sur quelques mètres, en direction du lièvre, en se débattant et en criant avant de s'immobiliser en expulsant ma flèche à environ 2 mètres. Alors que Lionel m'interviewe, il m'annonce que le lièvre nous observe au loin sur notre droite. Je reprends mes cris de souris
et le fais revenir à environ 20 mètres sur notre droite où il reste un instant à regarder vers nous et repart alors que nous partons voir moi renard.
Lionel m'annonce alors qu'il a tout filmé et me montre la vidéo qui semble très sympathique, on y voit le lièvre assis qui regarde le renard se faire flécher. Il décide de faire une petite interview avant la nuit quand je repère au loin un chevreuil arrêté de face qui regarde vers nous. Je le lui signale et reprends mes appels au Buttolo et au Rottumtaler mais le chevreuil reste figé. J'insiste un moment puis décidé de laisser tomber. Nous reprenons l'interview quand j'aperçois furtivement une silhouette rousse qui disparaît dans un creux du terrain sur la droite des chênes. Je rattrape mon arc et me tourne en direction du mouvement quand j'aperçois un brocard qui fonce vers nous au galop. J'arme mon arc et le brocard vient se planter plein travers à environ 30 mètres.
Mon viseur est calé mais il est sur l’œil et trop loin. Dans la précipitation, je n'ai pas pris le temps de prendre mon appeau pour le poser sur ma poignée d'arc avant d'armer. J'attends un peu mais le brocard reste immobile, j'essaie de désarmer doucement mais le chevreuil démarre et part vers le bois. J'attrape vite mon appeau et me mets à genoux avant d'appeler. Le brocard stoppe et revient vers moi. Je poursuis mes appels. Revenu à environ 35 mètres, il amorce une boucle pour tourner autour de nous et nous prendre au vent. Il avance pas à pas en regardant vers nous. Le vent souffle vers l'entrée de la prairie. J'arme doucement mon arc avec mon appeau posé dessus et poursuis mes appels par intermittence pour essayer de le guider vers moi mais il continue à me contourner à plus de 30 mètres. Je pivote doucement sur mes genoux en le suivant dans mon viseur mais produis à chaque mouvement de petits bruits qui le font stopper net et regarder fixement vers moi. Des branches mortes, tombées entre les 2 chênes, forment une barrière sur environ 1,5 mètre de haut et compliquent encore mes possibilités de tir. Le brocard finit par arriver sous le vent et démarre en trombe en aboyant pour revenir vers le bois où il aboie rageusement un bon moment en s'éloignant vers l'endroit où le renard était sorti du bois.
Nous partons voir mon renard alors que la nuit s'installe.
Ma flèche est exactement où je la voulais et ressort juste en arrière des côtes. Je la ramasse et la remets au carquois.
Le foie sort en partie par le trou de sortie. Après quelques photos souvenir il est temps de rentrer.
Alex
Vous retrouverez cette aventure en vidéo le 23 août 2021 sur la chaîne internet du chasseur francais