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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:41

Le lendemain matin, nous retournons appeler sur le sentier du Chenevert. Comme chaque jour les tétras et les écureuils sont au rendez-vous mais les orignaux restent cachés et silencieux.

Chroniques québécoises, Face à face avec l'orignal, 26 septembre 2017

L’après-midi, sur les conseils de Serge, nous partons chasser sur un nouveau secteur. Depuis plusieurs jours, je subis les assauts des mouches noires qui ont la salle manie de rentrer dans les yeux et de quelques moustiques qui semblent beaucoup aimer mon sang, Serge m’a donc prêté un filet de tête pour me protéger. Nous prenons la piste du Chenevert mais laissons les quads bien avant le chalet, au départ d’un petit sentier. Nous partons en suivant ce chemin mais tombons vite sur un énorme chablis qui nous barre la route et peinons à trouver un passage. Nous débouchons finalement sur une grande swamp parcouru par un ruisseau rejoignant un lac un peu plus loin.

Chroniques québécoises, Face à face avec l'orignal, 26 septembre 2017

Nous nous avançons vers la bordure d’un lac où nous nous postons un moment pour appeler 

Chroniques québécoises, Face à face avec l'orignal, 26 septembre 2017

mais rien ne venant à part les mouches noires qui me contraignent à mettre mon filet de tête en place, Jocelyn décide de finir la soirée en chassant en sous-bois pour revenir vers les quads. Nous nous dirigeons par la swamp vers la bordure du bois d’épinettes. Juste en entrant dans le bois, nous tombons sur une trace d’orignal toute fraiche dans la mousse qui tapisse le sol. L’eau remontée dans la trace n’est pas encore redescendu dans la mousse, l’orignal est très certainement venu écouter le call en bordure de bois avant de faire demi-tour. Il ne doit pas être très loin, Jocelyn m’explique que nous allons avancer tranquillement en forêt en cassant du bois, il imitera le cri d’une femelle en « tabernacle » (en colère) harcelée par un petit mâle ("pineux") pour tenter d’attirer un gros mâle jaloux. Nous avançons donc dans le bois bruyamment en ouvrant les yeux mais pour le moment seuls les écureuils nous répondent. Nous biaisons peu à peu à droite pour nous rapprocher de la colline sur laquelle se trouve le chablis et trouvons régulièrement des traces. Jocelyn imite la femelle en colère puis des cris de pineux tout en laissant frotter parfois sa palette sur les branches ou en cassant ces dernières. Nous arrivons sous le chablis et faisons une petite pause pour chercher le meilleur passage en discutant à voix basse quand de gros craquements nous font tourner la tête en même temps. Un très gros mâle orignal s’avance dans la végétation à environ 40 mètres et stoppe net plein travers. Sa zone vitale est masquée par les feuillages, je m’agenouille rapidement au sol, caché par la végétation alors que Jocelyn tente de retirer mon filet de tête avant que je ne lui chuchote que je peux tirer avec. Il se décale alors sur ma droite pour se cacher derrière la végétation. J’encoche vite une flèche mais me rends compte qu’il s’agit de la flèche avec laquelle j’ai tiré les tétras, équipée d’une lame neuve. Je décide d’encocher une flèche neuve et dégage ma première flèche que je jette au sol, encoche la suivante puis me redresse doucement en accrochant mon décocheur. L’orignal n’a pas bougé, j’essaie d’analyser rapidement la situation et mes possibilités de tir. Je suis en face d’un beau couloir dégagé. Je n’ai pas le temps de bien me préparer que Jocelyn lance un call, immédiatement, l’orignal avance de quelques pas et bifurque pour venir droit sur moi. Je me fige et le laisse venir. Il est magnifique, brun avec des pointes presque dorées dans son pelage, il approche d’un pas tranquille pour venir se planter de face, bien dégagé, à environ 17 mètres devant moi. 

Souvenir d'un face à face magique

Souvenir d'un face à face magique

Il regarde vers moi immobile, Jocelyn a glissé plus sur ma droite. Il appelle et fait du rattling mais le gros « buck » ne semble plus vouloir bouger. J'ose à peine respirer. Jocelyn, en se décalant un peu, arrive en face d’une belle trouée dans laquelle l’orignal se présente plein travers à 15 mètres et me chuchote qu’il me faut venir le rejoindre pour pouvoir tirer. Etant à découvert, ce que Jocelyn ne sais pas, je ne peux pas bouger sans être vu et lui fais signe que je ne veux et peux pas bouger. Pour moi, Jocelyn s’était décalé pour me tourner l’orignal et j’attendais qu’il me présente son flanc pour armer. Jocelyn insiste, je suis perdu, je ne sais plus quoi faire, alors qu’il insiste encore je me résigne à bouger et me décale d’à peine 10 cm à droite avec un pas de côté très lent. La sanction est immédiate, l’orignal fait volte-face très rapidement et s’enfuit dans la végétation. Je suis dégouté et j’ai l’affreux pressentiment que je viens de manquer l’occasion du séjour. J’aurais dû tenter d’armer, peut-être l’orignal aurait amorcé son demi-tour, j’aurais peut-être eu l’occasion de tirer et Jocelyn aurait compris que j’avais une fenêtre de tir… je ressasse toutes mes erreurs dans ma tête, je n’ai vraiment pas assuré, je m’en veux terriblement. Jocelyn me dit de ramasser ma flèche et que ce n’est pas fini, nous allons tenter de le retrouver. Nous partons sur ses traces et Jocelyn continue ses calls et casse des branches. Après plusieurs centaines de mètres, il s’arrête et me chuchote que l’orignal est devant nous, le temps de l’apercevoir au travers des arbres serrés, il redémarre pour s’enfuir, cette fois, il a compris et nous ne le reverrons pas. Nous retournons aux quads alors que la nuit tombe.

 

Alex

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:40

Le lendemain, nous repartons pour le Chenevert. Nous laissons les quads au bout du chemin près du chalet proche du lac et repartons un peu en arrière pour rejoindre le sentier que nous avons chassé la veille. J’ai équipé une de mes flèches pour le tir des oiseaux car nous avons décidé d’en tirer 2 ou 3 pour les manger un midi. Nous n’avons fait que 100 mètres environ sur le sentier quand nous arrivons au niveau d’une sorte de placette où trônent fièrement 7 ou 8 tétras. Jocelyn me dit d’aller en tirer. J’encoche ma flèche équipée d’une Cut Edge et m’avance doucement vers le premier. Ce mâle me fait face et me challenge, me laissant approcher à 6 ou 7 mètres. J’arme, il passe derrière des branches basses sur la gauche du sentier, j’aligne ma visée et le voit ressortir plein travers. Je décoche le séchant sur place. Ma flèche est posée un peu plus loin sur le chemin, au milieu des autres tétras qui n’ont presque pas bougé. Je me retourne vers Jocelyn qui me fait signe d’en tirer un autre. Je m’avance doucement, récupère ma flèche et réencoche puis approche un autre tétra sur la droite du chemin. J’arrive à environ 5 mètres, arme mon arc et décoche. A nouveau, il est séché sur place puis se débat un peu au sol. Je me retourne et Jocelyn me fait signe d’en tirer un dernier. Je pars chercher ma flèche posée sur le sentier un peu plus loin, réencoche et approche un autre tétra un peu plus loin. Encore une fois, je m’approche à quelques mètres et le sèche sur place. Cette fois ma flèche est restée en travers, arrêtée par le sol. En me retournant, je vois que Jocelyn est entrain de ramasser le premier tétra mais le second a disparu et il me dit qu’il s’est relevé. Je me précipite et l’aperçois qui se coule dans la végétation. Je pose mon arc et le poursuis pour finir par le plaquer au sol dans la végétation épaisse avant de l’achever. Nous récupérons les 3 tétras et ma flèche qui est un peu abîmée au niveau de l’insert, ma Cut Edge est cassée en partie. Nous ramenons nos prises au chalet avant de repartir en chasse. J’ai fléché 2 mâles et une femelle reconnaissable à son plumage brun clair moucheté de noir alors que les mâles sont noirs mouchetés de blanc avec un beau sourcil rouge. 

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Cette expérience m'a dissuadé de rechasser le tétra tant cette chasse a été facile. Nous partons maintenant vers un secteur que Jocelyn a repéré sur la carte et qu’il pense prometteur. Nous passons devant le lac où nous avons appelé hier.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Nous longeons un moment le chemin en croisant plusieurs tétras toujours aussi peu farouches.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Plus loin et après avoir consulté son GPS, Jocelyn décide de prendre à gauche à travers bois. Une gélinotte se coule entre les troncs sur notre gauche.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Nous débouchons un peu plus loin sur une butte granitique couverte d’un lichen blanchâtre. 

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Elle domine une grande swamp située au milieu des épinettes en alignement du lac où nous avons appelé hier soir.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Jocelyn casse 3 branches d’un gros conifère mort au bout de la bute en me chuchotant : « Je m’annonce. » Il pousse ensuite un call de femelle et immédiatement un son nous répond sur la droite de l’autre côté de la swamp à environ 100 mètres : « Houow ». Je comprends immédiatement qu’il s’agit d’un orignal mâle, tends mon doigt dans sa direction et me retourne vers Jocelyn qui acquiesce. Je suis aux anges, je viens d’entendre ma première réponse. Jocelyn me fait placer sur le bord du sommet de la bute, en face d’une trouée dans les épinettes qui me permet de voir la zone plus dégagée couverte d’herbes, de petits buissons et de petits conifères.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Il se décale sur la droite et recommence à appeler, l’orignal répond à nouveau et commence à venir. Son déplacement s’accompagne de craquements dans la végétation et de cris espacés de quelques secondes : « houow houow houow…. », mon cœur s’emballe comme jamais. Je respire profondément pour essayer de me calmer. Jocelyn commence une séance de rattling accompagnée de cris de mâle qui énervent l’orignal. Il stoppe pour détruire une épinette de ses bois. Le bruit est impressionnant, je ne vois toujours pas l’animal mais, au bruit, je comprends qu’il doit avoir un beau panache.

Il reprend sa progression rythmée de craquements et de cris. Mon décocheur est accroché, ma cagoule baissée, mes muscles déjà en tension, je suis presque en apnée et commence à réguler mon rythme cardiaque. Il se rapproche tranquillement mais alors qu’il ne doit plus être qu’à 40 mètres, je sens le vent qui tourne sur ma nuque. Immédiatement nous nous regardons avec Jocelyn, l’orignal a stoppé net et fait demi-tour en donnant de la voix "houow houow houow...". Il n'a pas poussé son cri d'alerte, ce n'est pas encore perdu. Jocelyn décide de tenter de le suivre en décalé, sur le bord de la swamp au milieu des épinettes très denses en craquant du bois et en poussant des cris de mâle. Après 40 mètres environ de poursuite, l’orignal que nous entendions stoppe net et le calme s’installe. Nous stoppons, Jocelyn me chuchote : « Il nous écoute ». Nous restons un bon moment immobiles, à l'écoute, avant de décider de quitter les lieux mais, au même moment, il redonne de la voix pour se taire définitivement malgré les appels de Jocelyn. Nous nous éclipsons et revenons vers le chemin avant de tenter sans succès de le recouper plus loin. Nous progressons à travers bois et tombons sur une nouvelle butte granitique où nous décidons de nous arrêter un moment à l'écoute.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

L'orignal ne donnant plus signe de vie, nous décidons de laisser le secteur tranquille pour la soirée et rentrons au camp pour manger et nous reposer un peu.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Vers 15h30, nous partons chasser en canoë à partir du camp vers un nouveau secteur. Nous accostons près d'un chalet en bordure du plan d'eau et partons à travers bois vers un autre lac. Le sous-bois d'épinette est assez clair et couvert de mousse. Près du lac nous tombons sur les reste d'une vielle installation ayant servie à pendre un orignal pour la découpe et la mise au frais de la viande. Nous ressortons du bois pour longer le lac.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

La berge boueuse découverte par la baisse du niveau de l'eau laisse entrevoir de vielles souches d'arbres abattus par les castors et de nombreuses traces anciennes d'orignaux.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Certaines sont aussi grandes que ma main.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Nous nous postons un moment pour appeler sans succès.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

La luminosité baissant vite, nous décidons de retourner au canoë.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Nous rejoignons notre embarcation alors que la nuit tombe.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017

Nous profitons d'un beau coucher de soleil sur le retour sur le lac.

Chroniques québécoises, premier contact avec l'orignal, 25 septembre 2017
coucher de soleil vu du camp

coucher de soleil vu du camp

Alex

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:35

Ce matin, Jocelyn m'a donné rendez-vous à 4h30 au réfectoire où Donya nous attends déjà pour préparer notre petit déjeuner. Je me laisse tenter par le petit déjeuner local : œufs, bacon, brioche confiture et fruits.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Nous préparons ensuite pour partir chasser sur le secteur de la pourvoirie qui nous a été attribué : Le Chenevert.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il fait encore nuit quand nous enfourchons les quads et partons pour la zone de chasse. En route nous tombons sur des laissés d’ours tout frais, posés au milieu du chemin et remplis des graines de baies dons les plantigrades se gavent en prévision de l'hiver. Nous nous garons au bord de la piste le long de laquelle Jocelyn a décidé de chasser. Nous attendons que la luminosité soit suffisante avant de partir en chasse et avançons tranquillement à l’écoute. Nous nous arrêtons par moment pour appeler. Un peu plus loin, nous bifurquons à droite pour traverser la bande étroite d'épinettes qui nous séparent d'un petit lac où nous nous attardons un peu en appelant mais le coin reste calme.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Nous nous remettons en marche et ne tardons pas à repérer u premier tétra sur la droite de la piste.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il ne semble pas vouloir s'enfuir et je m'approche doucement en le prenant en photo.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il attend que je sois juste à quelques mètres de lui pour s'envoler et se brancher juste à quelques mètres du sol et nous regarder passer sans bouger. Jocelyn m'explique qu'ils ne sont pas chassés sur le secteur et n'ont donc pas appris à se méfier des hommes. Ils sont si peu farouches qu'il les nomme "les poules".

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Plus loin, Je remarque des traces de loups sur le sable du chemin, leur taille est impressionnante. Jocelyn me dit que s’il y a des loups, il y a certainement des orignaux. 

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Le chemin se termine au niveau d'un petit chalet au bord du lac du Chenevert qui servait pour les chasses en plan européen. Ce grand lac est un lac de pêche pour les poissons "trophées" (brochets et dorés), toutes les prises y sont remises à l'eau.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Nous repartons un peu en arrière pour rejoindre un chemin plus petit qui part sur la droite et le prenons. Nous apercevons ou entendons régulièrement les écureuils dérangés par notre passage. Un mouvement furtif attire mon attention sur la droite du sentier. Un tamia vient de s'immobiliser au pied d'un buisson et je peine à le cadrer tant son camouflage est presque parfait.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il remonte en haut du buisson et s'immobilise à nouveau mais je peine à faire la netteté.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il finit par disparaître dans la végétation. Nous repartons et rencontrons régulièrement des tétras qui sont étonnamment peu farouches, ils se laissent souvent approcher de très près pour finalement s’envoler et se percher à quelques mètres du sol pour parfois se reposer au sol derrière nous. Certains mâles viennent même nous « challenger », ils gonflent les plumes du cou et du torse en faisant la roue puis foncent vers nous pour nous impressionner.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

pour finalement s’envoler et se percher à quelques mètres du sol pour parfois se reposer au sol derrière nous.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Certains mâles viennent même nous « challenger », ils gonflent les plumes du cou et du torse en faisant la roue puis foncent vers nous pour nous impressionner. Le sentier, bordé par les épinettes se resserre.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Plus loin, le paysage s'ouvre sur une swamp (tourbière couverte d'herbes hautes jaunies et d'arbustes épars) bordant un ruisselet rejoignant un lac qui ouvre le paysage d'épinettes, à environ 100 mètres sur notre gauche.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

rejoignant un lac qui ouvre le paysage d'épinettes, à environ 100 mètres sur notre gauche.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Nous quittons le chemin inondé pour progresser sur cette tourbe spongieuse qui s'enfonce sur nos pas en bordure du sentier.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Le sentier est vite rebordé par des murs d'épinettes et nous apercevons à nouveau des tétras.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Les épinettes font peu à peu place à des feuillus mélangés de conifères.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Après une longue marche sur le chemin sans contact avec les orignaux, nous arrivons à la saline du secteur qui ne semble pas très fréquentée et décidons de faire demi-tour pour retourner aux quads où nous attend notre casse-croûte. Sur la piste principale, je trouve, imprimées dans la boue, d'autres traces de loup plus petites que celles de tout à l'heure.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Il fait à nouveau très chaud aujourd’hui. Des mésangeais nous accompagnent en suivant le bord du chemin, volant d’arbre en arbre.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Arrivés aux Quads, nous mangeons nos repas puis nous nous posons un moment avant de repartir en chasse. Jocelyn a décidé d’aller appeler au bord du lac proche du sentier que nous avons chassé ce matin. Nous repartons donc en quads pour nous garer au départ du sentier puis partons à pied jusqu'à la swamp où nous bifurquons à gauche pour la suivre, en bordure du bois d'épinettes.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Nous nous installons dans la végétation épaisse, en bordure d’une langue de swamp qui rentre dans les épinettes à la pointe du lac. Jocelyn passera la soirée à appeler puis à écouter par intermittence

mais rien ne viendra à part de bruyants vols de bernaches du Canada (appelées "outardes" localement) en migration qui annoncent très certainement un changement de temps. 

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Alors que la nuit vient, nous quittons notre poste et Jocelyn m’explique que nous venons de préparer le secteur pour demain. Si un mâle a entendu nos appels, il sera peut-être dans le secteur demain matin.

Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le secteur de Chenevert, 24 septembre 2017

Alex

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:30

Vers 2 heures du matin, je me réveille et impossible de me rendormir. Je tourne et retourne dans mon lit avant de décider de me lever et de feuilleter, à la lueur de ma frontale car la génératrice qui assure l'électricité du camp n'est pas encore en route, quelques magazines de chasse québécois laisser à disposition sur la table basse de la salle commune. Je vérifie également un peu mon matériel puis, alors qu'il fait encore nuit noire, je décide de sortir pour aller me poster au bord du lac pour me familiariser avec les odeurs et les bruits de la pourvoirie. La nuit est calme quand un cri ressemblant un peu au hurlement d'un loup se fait entendre au loin. Je tends l'oreille, au bout d'un moment le son retentit à nouveau, ce n'est pas un loup mais je suis bien incapable d'en donner la provenance. J'apprendrais plus tard qu'il s'agit d'un des chants du huard ou plongeon imbrin.

Il ne fait pas froid ce matin, la nuit n'a pas pu rafraîchir totalement la forte chaleur de la veille. Le bruit des ailles de libellules claquant dans la végétation du bord de la berge trouble à peine le silence impressionnant de la nuit entre 2 cris du huard. Je tends l'oreille espérant entendre un orignal sur la berge opposée mais ils restent silencieux. La luminosité commence à me permettre de voir un peu. 

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Un sillon se dessine sur le lac, un petit animal le traverse et se dirige vers la berge à environ 30 mètres sur ma droite. Alors qu'il se rapproche je pense à un castor mais sa petite taille me fait vite comprendre qu'il doit s'agir d'un rat musqué. Je le laisse disparaître dans la végétation du bord du lac puis me rapproche doucement. Alors que je ne suis plus qu'à quelques mètres, il repars vers le milieu du lac mais à quelques mètres de la berge, il bifurque et commence à la longer en partant sur ma gauche. Je le suis doucement en lui laissant quelques mètres d'avance, il avance tranquillement sans s'inquiéter de ma présence. Alors qu'il va rejoindre les barques accostées près d'un bâtiment en bois, je presse le pas pour le rapprocher et tester sa réaction. La réaction est immédiate, il plonge et disparaît.

Je reste encore un peu près du lac puis décide de retourner un peu à mon chalet en attendant l'heure du déjeuner. Le ronron de la génératrice qui s'allume près du réfectoire m'indique que je peux me diriger vers le déjeuner.

Je quitte donc mon chalet et retrouve Jocelyn (mon guide) et Donya (notre cuisinière) au réfectoire. Jocelyn me demande ce que je veux pour déjeuner, lui va prendre le déjeuner copieux : œufs, bacon, toasts et fruit. Je ne me laisse pas tenter ce matin et me contente des toasts grillés avec de la confiture. Après déjeuner, je pars préparer mon arc sur lequel il me faut remonter mon carquois et préparer quelques flèches pour aller le cibler au cas où le transport aurait quelque peu fait bouger mon viseur. La pourvoirie possède plusieurs cibles 3 D positionnées devant un talus sablonneux. Une fois mon matériel prêt je pars tirer quelques flèches sous le regard de mon guide. Je suis content car mes réglages n'ont pas bougé et Jocelyn semble satisfait de ma régularité.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous allons maintenant aller préparer un chalet pour un groupe de chasseurs venant chasser en plan européen et Jocelyn veut en profiter pour me familiariser avec le quad qu'il va me prêter pour nos sorties chasse.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Je n'ai jamais utilisé une telle machine, il me montre donc le fonctionnement de l'engin puis me laisse faire le tour des bâtiments. Ce n'est pas bien compliqué, j'ai vite pris le coup. Nous partons donc, à 2 quads, pour le chalet par les pistes sablonneuses de la pourvoirie. Jocelyn ouvre la marche. Nous suivons un moment la piste principale avant de bifurquer sur une piste secondaire plus accidentée. En chemin nous apercevons 3 tétras sur la gauche de la piste. Ils nous laissent approcher et ne piètent vers le couvert du bois qu'au dernier moment comme s'ils savaient qu'ils ne devaient rien craindre de nous. Un peu plus loin nous trouvons des traces d'orignal qui traversent la piste.

Le chalet rejoint, Jocelyn allume le frigo qui marche au gaz et nous vérifions un peu l'intérieur avant de repartir. J'observe la piste et les côtés de cette dernière à la recherche d'animaux ou d'indices de présence. De retour à la pourvoirie, nous tombons sur Serge, sa génératrice qui alimente le camp en courant est tombée en panne. Jocelyn lui donne donc un coup de main pour la réparer. La matinée se passe ainsi tranquillement jusqu'au repas de midi durant lequel Serge m’expliquera qu’il ne faut jamais venir dans le réfectoire avec les habits de chasse car ils pourraient s’imprégner des odeurs de nourriture qui pourraient nous faire repérer par les orignaux. Je vais me rendre compte qu’ici on croit beaucoup aux destructeurs d’odeur, même le jour de ma lessive on me fera utiliser une lessive spéciale sans odeur. La météo est scrupuleusement étudiée chaque jour pour connaître le sens des vents dominants pour prévoir la chasse du lendemain. En France, je ne fais pas attention à tous ces détails et me contente de tenir compte du sens du vent durant ma chasse mais je vais écouter ce conseil. Après une petite sieste pour mon guide et les derniers préparatifs de mon matériel, ainsi qu'un petit tour à pied de la pourvoirie pour me détendre avant la chasse et faire quelques photos souvenir.

L'entrée de mon chalet

L'entrée de mon chalet

La pièce commune coté cuisine

La pièce commune coté cuisine

La pièce commune coté salon

La pièce commune coté salon

Ma chambre

Ma chambre

La salle de bain

La salle de bain

Les bâtiments de la pourvoirie

Les bâtiments de la pourvoirie

Vers 15 heures, nous nous préparons avant de partir chasser. Nous allons aller chasser de l'autre côté du lac. Nous chargeons les affaires dans le canoë. Jocelyn embarque à l'arrière et moi à l'avant en poussant le canoë pour l'éloigner du bord.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous chargeons les affaires dans le canoë puis Jocelyn embarque à l'arrière et moi à l'avant en poussant le canoë pour l'éloigner du bord. Il fait encore très chaud aujourd'hui, les températures flirtent avent les 40°, nous partons chasser en T-shirt mais prenons tout de même la veste pour le retour de nuit sur le lac. Ces fortes températures sont problématiques pour l’orignal qui est déjà en poil d’hiver, il risque de chercher la fraîcheur durant la journée et ne bouger que de nuit. Nous traversons le lac en nous éloignant du camp sur la droite jusqu'à rejoindre une crique parsemée d'arbres morts avec les pieds dans l'eau. La végétation épaisse sur quelques mètres avant une forêt d'épinettes très dense.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous accostons et je débarque pour attacher le canoë avant que Jocelyn ne descende pour étudier sa carte écoforestière qui lui donne des indications sur les essences et la taille des arbres par zone ainsi que le relief pour déterminer notre parcours de chasse en fonction des endroits où il pense trouver les animaux.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

J'en profite pour observer le secteur, le sol est couvert d'une végétation ligneuse basse mais très dense avant un mur d'épinettes. C'est une première pour moi, être totalement guidé par un autre chasseur, je ne connais rien à la chasse au Québec et pas grand-chose sur sa faune et sa flore si ce n'est ce que j'ai pu lire sur les livres ou les magazines ou voir en vidéo. Je vais suivre Jocelyn avec mon arc à la main, sans flèche encochée et me fier presque entièrement à lui.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Jocelyn ayant analysé sa carte et s'étant équipé nous partons pour la chasse. Il porte un T-shirt noir à manche courte, un pantalon uni vert kaki. Son visage n'est pas camouflé, juste une casquette camo su sa tête. Il porte un T-shirt noir à manche courte, un pantalon uni vert kaki, son visage n'est pas camouflé, juste une casquette camo sur sa tête, en bandoulière, dans le dos, une palette d'orignal équipée d'une poignée métallique, son cône d'appel en écorce de bouleau à la main, une sorte de banane multipoches à la ceinture avec un petit pulvérisateur d'urine synthétique de mâle orignal, son GPS, sa boussole, sa carte... et un pulvérisateur blanc de grande capacité et contenant de l'urine de jument en chaleur à la ceinture. Je suis équipé de ma cagoule, de gants, d'un T-shirt à manches longues et d'un pantalon léger le tout en camouflage realtree avec mon arc à la main, un appareil photo à la poche et un couteau dans l'autre. Il semble porter une attention plus importante à l’odorat qu’à la vue de l’orignal qui, d’après lui, ne serait pas bonne. Avant de partir, Jocelyn asperge ses bottes d’urine de jument en chaleur pour créer une ligne d’odeur dans notre sillage et asperge sa palette d’urine de mâle en rut. Nous traversons la bande d'épinettes épaisses et dès le départ, mon guide commence à casser des branches et arbres morts soit en marchant dessus soit à la main en avançant. Je suis très surpris car c'est à 1000 lieux de ce que je ferais si je chassais à l'approche en France. Une forte odeur de bête en rut m’empli les narines dans le sillage de mon guide. Nous débouchons sur une sorte d'ancien chemin bien dégagé.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Jocelyn en profite pour se retourner et m'expliquer pourquoi il casse du bois. En forêt, l'orignal est le plus gros animal, les adultes ne craignent que le loup, l'ours et l'homme, ses prédateurs ont tendance à se déplacer sans bruit ou presque, il est le seul à faire de tels bruits en se déplaçant dans l'épaisse forêt et se sert de ces craquements pour communiquer parfois avec d'autres orignaux. Il ne faut donc pas essayer d'avancer sans faire de bruit, bien au contraire, les craquements tranquillisent l'orignal et peuvent même l'attirer vers nous. Il m'explique ensuite que certains chasseurs qui ne savent pas "caller" (imiter les cris d'orignaux) se postent simplement et cassent juste des branches ce qui les attirent parfois quand ils cherchent la compagnie d'un autre orignal ou à chasser un rival. Il m'explique aussi à voix basse que nous allons avancer tranquillement et qu'il va caller de temps en temps pour tenter de faire répondre un orignal. Il faudra alors que je me poste pour avoir une opportunité de tir alors que Jocelyn se décalera pour attirer l'animal vers lui et me le présenter plein travers.

Nous repartons et avançons tranquillement. Nous ne tardons pas à observer les premières traces d'orignaux sur le sol sablonneux du chemin. Leur taille est impressionnante, certaines sont plus grandes que ma main. En arrivant sur une petite placette ouverte, Jocelyn décide d'appeler et se décale sur la gauche du sentier vers un petit bouquet d'épinette. Il commence par pulvériser sa palette avec de l'urine synthétique de mâle en rut pis appelle en imitant le cri d'une femelle avant de commencer une séance de "rattling", frottant énergiquement sa palette sur les épinettes pour imiter le comportement d'un mâle en rut frottant ses bois et il finit par des cris de mâle avant d'écouter un moment.

Avant de partir, il gratte le sol du bout de son pied dans une zone sablonneuse du chemin puis asperge le coin d’urine de jument en chaleur et de mâle en rut. Il m’explique que les mâles font souvent des souilles, ils grattent le sol de leur sabot puis urine dans ce trou où ils se roulent, ce trou attire ensuite les femelles en chaleur qui viennent s’y rouler pour lui signifier qu’elles lui appartiennent. Cette souille artificielle peut attirer un mâle jaloux. Nous repartons ensuite en avançant doucement tout en surveillant les alentours, à l’écoute du moindre craquement ou cri qui pourrait nous signifier la présence d’un orignal.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Le chemin fermé par la végétation n’est plus praticable et nous rentrons dans la forêt d’épinettes. Le sol est couvert d’une mousse verte très épaisse qui étouffe le bruit de nos pas mais marque bien sous le poids des orignaux qui y laissent des traces bien visibles.

Le sol est couvert d'une mousse épaisse

Le sol est couvert d'une mousse épaisse

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous faisons parfois des pauses pour appeler et c’est alors que je vais faire la connaissance d’un des hôtes les plus pénibles de la forêt : l’écureuil. A peine Jocelyn émet un call que 1 ou plusieurs écureuils accourent dans les arbres pour se mettre à crier au-dessus de nous pour donner l’alerte et nous empêcher d’entendre une éventuelle réponse lointaine d’un orignal.

Nous remontons vers une zone de bouleaux au pied d’une colline couvert de ces feuillus 

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

et tombons sur un laissé assez frais d’orignal. Jocelyn m’explique qu’il s’agit d’un mâle car le laissé est en paquet et non en boules comme font les femelles et les veaux.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous remontons la colline 

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

puis redescendons pour déboucher dans une « swamp », zone de tourbière humide et couverte d’une végétation herbacée parcourue par un petit ruisseau. Des traces anciennes d’orignaux sont présentent au sol mais rien de frai en vue, nous descendons donc le petit ruisseau pour revenir vers le lac. Le petit cours d’eau s’engouffre un peu plus bas dans un trou qui s’est formé dans un ancien barrage de castor abandonné.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Une trace d’ours noir dans la boue explique peut-être leur disparition. Jocelyn m’explique que les loups ou les ours creusent des brèches dans les barrages de castors et attendent que les gros rongeurs viennent les réparer pour les capturer. 

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Nous rentrons à nouveau dans le bois pour chercher à retrouver le chemin et tombons sur une zone de bouleaux abattus par les castors.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017
Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Le chemin retrouvé nous revenons vers le canoë alors que la luminosité commence à baisser et décidons de faire un affût et d’appeler près de la souille artificielle

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

mais rien ne venant nous quittons notre poste pour rejoindre notre embarcation à la nuit. En mous éloignant du bord, je suis attiré par un petit remous à la surface du lac et reconnais un couple de libellules en train de se noyer. Je le sors de l'eau pour les poser sur le bord du canoë et les protège du vent avec ma main durant la traversée du lac jusqu'à ce que nous accostions.

Chroniques québécoises, premier contact avec le territoire, 23 septembre 2017

Il est temps d'aller prendre une douche avant de rejoindre le réfectoire. Cette première journée aura été riche d’enseignements et m’aura permis de mieux connaître mon guide et de me rendre compte de ses grandes qualités autant humaines que de chasseur.

 

Alex

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:20

Cette année, j'ai décidé de réaliser un de mes rêves, aller chasser l'orignal à l'arc. N'étant pas très à mon aise dans la langue de Shakespeare, j'ai donc orienté ma recherche sur le Canada francophone où 2 permis pour 2 chasseurs sont nécessaires pour abattre un orignal. Partir à l'aventure avec un ami chasseur, sans connaître ce type de chasse et le biotope, et imaginant toute la logistique qu'il faudrait prévoir pour la chasse d'un animal aussi imposant, je me suis donc mis à chercher sur internet une pourvoirie susceptible de me recevoir et me suis vite rendu compte de la difficulté de cette entreprise. Je n'ai jamais fait, jusqu'à maintenant, de voyage de chasse organisé et me suis vite retrouvé perdu au milieu de toutes les pourvoiries et les agences de voyage de chasse. Je me suis aussi vite rendu compte que l'arc n'était pas souvent cité comme arme de chasse pour l'orignal. C'est finalement un de mes contacts Facebook, Frank Poirson d'Esprit Sauvage qui m'a trouvé la pourvoirie du lac Susie en Abitibi au Québec.

Il m'a mis en contact sur place avec Serge DAPRA qui est le pourvoyeur de ce domaine de 200 km², dans la zone 13, ponctué de lacs et couvert de forêts, où l'on peut chasser l'orignal (Alces alces americana), l'ours noir (Ursus americanus) mais aussi le tétra canadien (Falcipennis canadensis),

la gélinotte huppée (Bonasa umbellus)

et le lièvre variable (Lepus americanus). Il est chasseur à l'arc et accepte sur sa pourvoirie les chasseurs à l'arc ce qui n'est pas le cas partout, notre mode de chasse plus difficile augmente les chances d'échec dans la quête du gibier convoité et fait baisser les statistiques de prélèvement qui sont la vitrine d'une pourvoirie. 2 types de chasse sont proposés en Amérique du Nord le plan américain, logé en pension complète et guidé ou le plan européen en chalet individuel où il faut se débrouiller pour la nourriture et la logistique. Serge m'a donc proposé une chasse en plan américain avec un guide juste pour moi. Nous avons régulièrement discuté sur Facebook ou par téléphone pour préparer mon séjour et Serge, très honnête, m'a averti que la chasse à l'orignal était une chasse qui n'était pas gagnée d'avance et qu'elle nécessitait une bonne condition physique. Il n'a pas essayé de me vendre du rêve mais m'a présenté objectivement ce qui m'attendait, je savais donc avant de partir que mon prélèvement ne serait pas garanti.

J'ai aussi pas mal communiqué avec d'autres chasseurs à l'arc qui sont partis eux aussi chasser l'orignal en Amérique du Nord pour avoir quelques conseils et leur retour d'expérience. Mes dates de séjour fixées avec Serge presque un an à l'avance, du 22 septembre au 9 octobre. J'ai eu tout le temps nécessaire de préparer mon voyage. Au niveau matériel j'ai opté pour mon nouveau Carbone Défiant Turbo de chez Hoyt, réglé à 70 livres équipé comme pour la chasse en France en prévoyant tous mes accessoires en double (viseur, visette, carquois, repose flèche, cordelette à D-loop et décocheur) et les clés hexagonales pour les changer. Pour mes flèches, je prévoyais de prendre mes flèches classiques équipées de trilames fixes Q.A.D Exodus pour l'orignal et de Cut Edge pour le petit gibier mais mon ami Arnaud de chez HAVA Archerie m'a conseillé de partir avec des tubes Full Métal Jacket qui seraient plus solides pour l'orignal et j'ai donc dû revoir un peu mes réglages au dernier moment. J'ai également, sur les conseils de Serge, prévu des vêtements pour les temps chauds et froids, en privilégiant les vêtements superposés aux grosses vestes qui ont l'avantage d'une plus grande flexibilité en cas de réchauffement des températures durant la journée et d'être moins gênantes durant le tir. L'orignal fréquente souvent les zones humides et une paire de bonnes bottes confortables pour pouvoir marcher sur longues distances est indispensable. J'ai opté pour la compagnie Air Transat qui a l'avantage d'avoir des vols directs Toulouse-Montréal et des tarifs attractifs.

Attention, depuis quelques années, en plus du passeport, pour tout séjour au Canada (loisirs, affaires ou transit), un AVE (Autorisation de Voyage Electronique) est obligatoire et valable pour une durée de 5 ans, il suffit pour cela de se rendre sur le site internet dédié avec une carte de crédit pour répondre à un questionnaire.

Arrivant à Montréal le 21 septembre en début d'après-midi et ne prenant, qu'à 8h15 le lendemain matin, le train VIA RAIL

qui doit me conduire à Clova où viendra me chercher Serge, j'ai dû réserver un hôtel desservi par les navettes de l'aéroport. Ces hôtels sont faciles d'accès mais loin du centre de Montréal et peu pratiques si l'on décide de faire un peu de tourisme. J'ai également réservé mon billet de tain aller par téléphone car le site internet ne permet pas aux étrangers de payer en ligne, donner son numéro de carte de crédit par téléphone est assez inquiétant mais très courant au Québec.

Ayant chassé sur mes territoires jusqu'à quelques jours du départ, j'ai finalisé mes bagages un peu au dernier moment avec la crainte d'oublié quelque chose. Le 21 septembre au matin c'est le grand jour, ma compagne me dépose à l'aéroport vers 10 heures pour un embarquement à midi. La douane et l'enregistrement des bagages passés sans encombre, mon vol se passera sans aucun problème malgré un embarquement un peu retardé. Arrivé à Montréal vers 14 heures, heure locale, je récupère mes bagages pour me diriger vers la sortie. Il fait vraiment très chaud dans l'aéroport et je me demande pourquoi, il est autant chauffé jusqu'à ce qu'en sortant je me rende compte qu'il fait encore plus chaud dehors. Cette température de plus de 35 degrés est anormale pour la saison bien que ce soit l'été indien. J'appelle mon hôtel pour que la navette vienne me chercher et observe pendant ce temps le ballet des énormes 4 x 4, pickup et même d'une immense limousine qui défilent devant l'aéroport. Ma navette fini par arriver et me conduit en quelques minutes au Quality Hôtel situé dans une zone industrielle occupée principalement par des hôtels en liaison directe avec l'aéroport et quelques entreprises.

Pas terrible comme première vision du Canada. Je pars vers la réception pour récupérer les clés de ma chambre et organiser mon départ pour la gare du lendemain matin. L'hôtesse d'accueil m'indique que les navettes ne desservent par la gare mais que leur navette peut me déposer à l'aéroport d'où part une navette vers la gare alors que lors de mon dernier appel avant mon départ on m'avait dit que la navette pourrait me déposer à la gare. Mon train étant prévu à 8h15 à la gare de Montréal, je m'inquiété un peu de l'heure matinale de mon départ mais l'hôtesse me tranquillise en m'annonçant que ma navette est réservée pour 7 heures et que j'aurai largement le temps d'aller à la gare. Mon idée première était de prendre un taxi mais je décide de lui faire confiance.

Je monte donc à ma chambre pour tuer le temps devant la télé mais la moitié des chaines sont en anglais et le reste des programmes n'est pas bien intéressant. Le décalage horaire de 6 h se fait rapidement sentir et je décide d'aller manger en profitant de l'ouverture du restaurant vers 18h30. La carte est peu varié et ne m'inspire pas trop, j'opte pour un burger sans conviction en me disant que les desserts sont peut-être mieux mais à ma grande surprise, il n'existe pas de carte des desserts et on me propose une part de tarte à la carotte sans autre choix, curieux j'accepte mais la serveuse revient au bout d'un moment pour me dire qu'il n'y en a pas aujourd'hui et me propose une salade de fruit que j'accepte. Un bol de cubes de melon, pastèque et ananas sans saveur arrive quelques instants plus tard. Il est temps d'aller dormir un peu mais vers 2h30, j'ouvre les yeux et impossible de me rendormir. Je tue donc le temps en attendant 6 heures avant de descendre déjeuner. Le réfectoire et rempli de japonais et d'Inuits. Il semble que ces derniers transitent par ces hôtels avant d'aller vers des dispensaires pour se faire soigner d'après ce que des québécois m'ont expliqué et les japonais viennent beaucoup en vacances dans la région. 

Mon déjeuner pris, je pars attendre ma navette qui n'arrive que vers 7h10. Le chauffeur prend son temps et rentre dans l'hôtel alors que je commence à stresser en regardant l'heure qui passe. Nous finissons par partir pour l'aéroport où nous arrivons vers 7h45. Apercevant une navette VIA RAIL, je récupère mes bagages et fonce vers elle mais alors que j'arrive au niveau du chauffeur, il m'annonce que les navettes ne desservent pas la gare de Montréal. Je me décompose et il ajoute que même s'il voulait il ne pourrait jamais y être pour 8h15, son service se termine dans quelques minutes mais il me propose de me conduire rapidement au central Via Rail pour voir ce que l'on peut faire pour que je ne rate pas mon train. Nous fonçons donc vers le central ou nous retrouvons 2 employés à l'accueil. Ils regardent vite où en est le train et me confirment qu'il sera parti de la gare de Montréal avant mon arrivée mais qu'il me reste une chance de l'avoir en le rattrapant plus loin à une autre station. Ils interpellent un petit homme d'un certain âge qui boit son café dans mon dos et lui demande s'il peut me conduire à la station de Mascouche. Il acquiesce et les agents appellent le train pour informer les agents de mon arrivée à la station. Le chauffeur finit son café et nous nous dirigeons tranquillement vers son taxi après que j'ai vivement remercié les agents et le conducteur de la navette. La route me parait durer une éternité bien que le taxi roule assez vite et se faufile dans le flot de voiture, nous arrivons enfin à la station vers 8h20. J'ai tout mon temps, le train ne sera là que vers 9 heures, je remercie vivement mon sauveur, paye mon taxi et lui laisse un bon pourboire avant de rejoindre le quai désert.

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

J'observe les alentours et remarque un bon nombre d'écureuils qui courent en tous sens dans un petit parc arboré en contrebas au milieu des immeubles d'habitation, un autre traverse la voie ferrée sur ma gauche. Quelques voyageurs arrivent après un quart d'heure. Un train arrive au loin sur ma gauche mais je ne sais même pas dans quel sens je pars. J'interpelle un voyageur pour vérifier que je suis bien au bon endroit. A peine ma question posée, il me questionne à son tour. " Vous ne seriez pas de Toulouse par hasard ?" "Pas loin, du Gers". Je parlais en fait, sans le savoir, à un français du sud-ouest venu travailler au Canada. Ce train part vers la gare de Montréal, mon train arrivera en sens inverse. Tout le monde embarque et me retrouve à nouveau seul sur le quai. Au bout d'un moment quelques personnes arrivent sur le quai, les premiers sont une dame âgée et son fils qui s'assoient sur un banc dans mon dos, je pars vers eux pour savoir s’ils attendent le même train que moi, ils me répondent avec un grand sourire et comprenant que je suis français me souhaite un très bon séjour au Québec. Je les remercie puis reviens près du quai où je suis accosté par un chasseur qui part chasser le petit gibier pour le weekend. Nous discutons un peu chasse en attendant le train. Je lui pose quelques questions sur la réglementation de la chasse et il me montre qu'il existe une application pour smart phone nommé "zone chasse" qui répond à toutes les questions au sujet de la chasse au Québec mais je n'ai pas de téléphone tactile. Il fait donc quelques recherches sur son téléphone pour répondre à mes questions.

Comme je lui dis que je pars chasser l'orignal au lac Suzie il me demande si les bidons bleus, posés en bas de l'escalier qui monte au quai, sont à moi. Je lui réponds négativement et c'est alors que nous voyons passer un autre voyageur, un peu plus loin sur la droite, avec les bidons à la main. Le train fini par arriver, une locomotive tractant 2 wagons puis une autre locomotive et encore 2 wagons. Des agents me demandent où je vais avant de me diriger vers mon wagon passager et d'embarquer mon gros sac dans le wagon suivant destiné à cet effet. Il s'agit en fait de 2 trains qui se sépareront plus loin pour prendre chacun une direction différente. Je m'installe au fond du wagon et remarque immédiatement un tableau représentant un orignal en ombre chinoise en vue de dessous. C'est peut être un signe pour mon futur séjour.

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

Je m'installe au fond du wagon alors que le train démarre mais l'agent responsable du train me conseille de m'installer au milieu pour être moins secoué pendant mon long voyage, car la place que j'ai choisie est au-dessus des essieux. Je me décale donc et me retrouve au niveau d'une dame occupant le siège côté fenêtre, de l'autre côté du couloir. Elle engage vite la conversation et m'explique qu'elle part passer quelques jours dans sa résidence secondaire. Nous parlons un peu chasse et faune sauvage et je lui demande si on peut voir des animaux du train mais à ma grande surprise elle me répond que non, elle n'en voit jamais. Elle m'explique également que le train a souvent du retard et que, vu la forte chaleur et le temps sec de ces derniers temps, nous risquons de rouler au ralenti sur certains tronçons à cause des risques d'étincelles que les roues peuvent faire au contact des rails et qui peuvent provoquer des incendies de forêt. Les paysages, en sortant de la ville sont composés de plaines plantées d'immenses champs de maïs qui font peu à peu place à des collines couvertes de bois à perte de vue. Le secteur n'a pas encore mis ces couleurs d'automne. Les feuillages sont encore bien verts. L'agent de Via Rail qui est une dame, ayant compris que je suis fan de chasse et de faune sauvage, dirige vers moi un voyageur qu'elle semble bien connaître et nous commençons à discuter chasse à l'arc, nature, pêche, faune sauvage... C'est un ancien agent du chemin de fer, il connaît le secteur comme sa poche et s'improvise guide en m'expliquant tout sur tout à mesure de notre avancée, le nom des villages, leur histoire, les lacs, la faune... Il me conseille de regarder à droite ou à gauche du train suivant ce qu'il va y avoir à observer. C'est lui que j'ai aperçu à la gare tour à l'heure avec ces bidons bleus, il part pour une expédition de pêche de quelques jours en bivouac au bord d'une rivière loin de tout. Je tente de prendre quelques photos au travers de la vitre du train mais la vitesse et les reflets sur la vitre compliquent un peu ma tâche.

Les immenses étendues d'épinettes et de feuillus s'ouvrent parfois sur une rivière ou un grand lac au bord duquel se sont installés de petits chalets ou de belles résidences. Nous passons plusieurs petits villages et chacun amène une nouvelle anecdote.

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

Il me parle aussi du "huard" qui pour lui est un oiseau magnifique au chant très particulier qui est représenté sur une des pièces de monnaie canadienne. Il m'explique à quoi il ressemble et un peu son mode de vie et je comprends vite qu'il s'agit en fait d'un plongeon et nous cherchons à en apercevoir un à chaque fois que nous passons près d'un lac. Il semble qu'ils vivent par couples et qu'au moins un couple soit présent sur chaque lac.

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

Le train s'arrête régulièrement mais peu de passagers montent. Lors d'un arrêt à Hervé-Jonction les 2 trains se séparent pour chacun prendre une direction différente, c'est la fin du réseau téléphonique, je ne pourrai ni appeler ni recevoir d'appel sur mon portable durant tout mon séjour. Je remarque plusieurs petites cabanes de chasse au ras de la voie ferrée, en bordure du bois et il semble que parfois le train s'y arrête pour y déposer les chasseurs. Au bout d'un moment, nous arrivons sur des secteurs où la forêt, dévastée par le feu, panse ses plaies et commence à repousser.

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017
Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

Mon compagnon de route, après m'avoir proposé de m'héberger à mon retour de chasse, se prépare en vitesse avant d'aller récupérer son matériel. Le train s'arrête au milieu de nulle part, près d'une belle rivière et il saute du train pour rejoindre son campement improvisé et tenter de pêcher un peu avant la nuit. Le soleil descend sur l'horizon et j'aperçois, sur ma droite, 2 jeunes pygargues à tête blanche qui n'ont pas encore le plumage bien contrasté des adultes, tête et queue blanches et reste du corps sombre, mais un plumage sombre presque uni, en train de s'éloigner en volant.

A environ une heure de Clova nous devons nous arrêter un bon moment pour laisser passer un gros train de marchandise, dont le nombre de wagons est impressionnant, avant de nous remettre en route. La nuit tombe peu à peu et le train finit par arriver à Clova, minuscule hameau de maison autour d'un bar épicerie station essence, juste avant la nuit. Serge et Jocelyn, mon futur guide m'attendent près d'un énorme pickup. Je récupère mes bagages et me dirige vers eux, immédiatement assailli par un vol de petites mouches noires, les fameuses mouches noires dont tous ceux qui sont allés au Canada parlent. Je salue Serge et Jocelyn avant que nous montions dans le pickup. Nous avons encore plus d'une heure de piste avant d'arriver à la pourvoirie et nous en profitons pour discuter et faire connaissance. Serge m'annonce qu'hier un couple, venu chasser l'orignal à la carabine, à prélevé un magnifique mâle et me montre la photo. 

Chroniques Québécoises, en route pour la pourvoirie, 21 et 22 septembre 2017

La nuit est tombée quand un lièvre traverse la piste devant dans les phares de la voiture.

Nous croisons, un peu plus loin, des indiens qui chassent de nuit en pickup sur les pistes de la pourvoirie et Serge m'explique qu'au Québec ils ne sont soumis à aucune loi sur la chasse et peuvent la pratiquer comme ils veulent et quand ils veulent même sur une pourvoirie à droit exclusif comme la sienne. Arrivés à la pourvoirie, Nous passons à mon chalet où je laisse mes affaires avant de partir pour le réfectoire où je rencontre Donya qui sera notre cuisinière durant mon séjour et Pascal un autre guide. Je suis pour l'instant le seul client, Georges, un américain de la province de New York arrivera demain soir pour chasser l'orignal lui aussi mais à la carabine, avec Pascal et je partagerai mon chalet, équipé de 4 chambres, d'une salle de douche et d'une pièce de vie, avec lui pendant une semaine. Après un bon repas, je pars me coucher, c'est demain que j'attaque les choses sérieuses.

 

Alex

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Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

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