Ce soir, je retourne me poster à Traversères pour le sanglier mais décide de me poster au-dessus de la ferme près d'une source alimentant une mare se déversant en suite, en un filet d'eau peu profond, dans le ruisseau du déversoir du lac situé un peu plus haut. Les ronciers sous la digue à ma gauche sont de bonnes remises et le bosquet très fourré à ma droite est souvent bien fréquenté aussi. Je suis posté près de la mare à environ 10 mètres du ruisseau qui coule dans mon dos. Vers 18h20, un léger bruissement me fait tourner la tête à droite. Une martre vient de traverser le ruisseau à environ 15 mètres et s'avance tranquillement en zigzagant vers le filet d'eau venant de la mare. Je pivote doucement vers elle. Elle finit par rejoindre le filet d'eau et s'abreuve, la tête cachée derrière un arbre avant de marquer un autre tronc tout proche d'elle. Elle relève la queue et colle son arrière train contre l'écorce pendant quelques secondes puis fait demi-tour, avance de quelques mètres puis bifurque pour venir vers moi. Elle passe derrière un arbre, j'arme mon arc, elle approche doucement en humant l'air puis bifurque à nouveau à environ 12 mètres. Je la suis dans mon viseur attendant qu'elle s'arrête à découvert, chose qu'elle ne tarde pas à faire. Elle me présente son flanc faisant le dos rond. Je décoche mais ma flèche passe au-dessus et elle démarre pour plonger au pied d'un arbuste où elle se fige plaquée au sol à 2 mètres de l'endroit du tir.
J'en profite pour réencocher. J'attends un instant, je ne vois que la queue et l'arrière train de la martre. Elle finit par se remettre en mouvement et se débine doucement vers le ruisseau. Je tente des cris de souris en aspirant de l'air au travers de mes lèvres pincées. Elle s'arrête, écoute puis se ravise et reviens vers moi en zigzagant, humant l'air, cherchant d'où vient ce bruit. J'arme mon arc, aligne ma visée et la laisse venir en appelant par moment. Elle finit par s'arrêter de face, dans une zone dégagée à environ 8 mètres. Ma visée calée sur son poitrail, je décoche. Ma flèche la touche et se plante au sol, la martre roule au sol et se traîne en se mordant la patte arrière. Elle semble paralysée du train arrière et s'immobilise vite à environ 1 mètre de l'endroit du tir. Je m'avance, récupère mes 2 flèches puis amasse ma martre. Ma flèche la touche où je visais mais lui ouvre tout le ventre et traverse la cuisse avant de se planter au sol. Je fais quelques photos souvenir avant de retourner me poster avec ma prise.
Le temps passe et la nuit sera vite là quand un bruit de pas résonne dans le sous-bois. Un animal arrive par ma gauche. Je me prépare mais ne le vois que trop tard. Un beau putois surgis du fourré et s'arrête à 3 mètres de moi, je n'ai pas le temps d'armer qu'il repart, passe sur mon pied gauche et s'assoie sur le droit. Je n'en reviens pas, je ne bouge pas et attends de voir sa réaction. Au bout de quelques secondes il démarre brusquement et s'arrête à 2 mètres sur ma droite. Je tente d'armer mon arc mais il démarre pour repasser rapidement devant moi, s'arrête à quelques mètres devant moi puis repart et fonce à couvert dans le fourré. La nuit s'installe, les sangliers ne sont pas venus, je rentre.
Alex