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28 juin 2006 3 28 /06 /juin /2006 07:21
Mon premier brocard en tir d'été, 28 juin 2006

Cette année, pour ma deuxième saison de chasse dans le Gers, j’ai réussi à me procurer un bracelet pour tirer un brocard en tir d’été ce qui n’est pas chose facile dans le département depuis que certaines organisations monopolisent tous les tirs d’été pour les revendre à des tarifs exorbitants à de riches chasseurs étrangers pour la plupart.    

Mon bracelet est attribué à une société privée sur la commune de Pavie dont le territoire est composé de deux exploitations agricoles éloignées de quelques kilomètres, j’ai commencé ces deux dernières semaines à explorer la partie la plus proche de chez moi mais la population de chevreuils semble y être plus que réduite (beaucoup de prés fauchés, peu de bois), nous avons donc prévu, avec le président de la société, cet après-midi, d’aller faire un tour sur la deuxième partie du territoire. J’enfile donc ma tenue des grands jours, j’embarque mon Hoyt Ultramag et nous voilà parti.      

Dès notre arrivée, le territoire me plait, un bois de sapins, un bois de chênes, des cultures (tournesols et orge) et des prés en jachère non fauchés. Cet environnement me semble plus propice pour réussir une belle approche. Après avoir fait le tour de tout ce qui pouvait se voir en voiture nous descendons au bord d’un champ de tournesols pour que M. MILHAS finisse de m’expliquer les limites du territoire.

Nous sommes en train de nous étonner de l’absence de chevreuils dans notre champ de vision quand un magnifique brocard surgit du bois d’en face, je retourne rapidement à la voiture et empoigne mon arc pour tenter une approche. Il est bien à 200 mètres, le champ en pente descend jusqu’à la lisière du bois, je commence par me décaler  d’une cinquantaine de mètres sur ma gauche pour me retrouver à bon vent, il souffle à ma droite, plein travers, une vraie bénédiction.    

Je parcours les premiers 100 mètres assez rapidement tout en essayant d’être le plus discret possible. Mon brocard s’avance dans le tournesol, je ne vois plus que sa tête mais déjà à 100 mètres, je peux dire que ses bois sont vraiment splendides. Je commence alors une approche très lente, le dos voûte pour éviter d’attirer son attention car il est tourné face à moi. Je profite de chaque instant où sa tête disparaît dans le tournesol pour faire quelques pas.

Je finis par me retrouver à 50 mètres de mon brocard, je suis accroupi au bord du champ de tournesol qui fait un L à cet endroit, je suis juste dans le coin intérieur du champ et mon brocard vient droit vers moi, lentement mais surement, ses bois sont magnifiques, très sombres avec de belles pointes blanches. Mon cœur se met à battre de plus en plus vite, mon décocheur est accroché, mes bras prêt à armer d’un moment à l’autre. Je tremble comme une feuille. Il approche, il n’est plus qu’à 25 ou 30 mètres.

J’arme, aligne ma visée et j’essaie de me calmer quand mon brocard qui avançait vers moi bifurque brutalement pour s’enfoncer sur ma gauche au milieu des tournesols où seuls quelques mouvements espacés des grosses fleurs jaunes m’indiquent sa présence. La végétation est trop haute et je ne le vois plus du tout, je désarme.    

Après quelques secondes d’attente, voyant qu’il s’éloigne toujours d'avantage, je décide d’aller me remettre à bon vent car, si son mouvement se poursuit, je vais me retrouver à lui envoyer mon odeur.  

Je parcours donc très lentement 40 mètres vers la gauche et c’est alors que je m’aperçois que mon brocard s’est volatilisé, plus un mouvement dans le tournesol. Je décide alors de traverser la barre du L pour me retrouver en bordure du bois. Pour ne pas faire trop de bruit ma progression est lente, très lente et à mon arrivée en lisière de bois toujours rien. Je retourne donc lentement vers la droite en jetant un coup d’œil au président resté immobile en haut du champ, il me fait signe qu’il est devant moi au milieu du champ mais je n’arrive pas à le voir.

Je rentre donc à nouveau tout doucement dans ce champ mais mon brocard c’est définitivement volatilisé. Perdu pour perdu, alors que je suis en plein milieu du champ, je décide de lancer quelques longs sifflements pour tenter de l’apercevoir une dernière fois mais toujours rien, il n’est plus là. Je remonte donc vers le président tout en regardant dans tous les sens et au moment où j’arrive à sa hauteur j’aperçois mon animal qui sort tranquillement des tournesols dans la jachère complètement à droite du champ.

Il revient sur la gauche et rentre dans le bois. Il me semble que le bois est coupé à 10 mètres de la lisière par une bande d’herbes, je retourne donc très vite sur mes pas pour tenter de l’intercepter en longeant cette bande d’herbe, un passage dans la bande de bois me permet d’accéder à cette bande d’herbe que je croyais continue mais, à ma grande déception, je me rends compte que le bois de sapin l’interrompt en son centre. Je dois donc le traverser, les branches basses sèches sont très cassantes ce qui ne facilite pas mon approche mais je finis par retomber sur la bande d’herbe.

Des bruits de pas viennent vers moi dans la bordure du bois. Je pense naturellement à mon brocard mais alors que ces pas se rapprochent de plus en plus et que mon cœur recommence à s’emballer, je comprends en entendant ce souffle rauque qui les accompagne que c’est certainement un sanglier. En me retournant, je m’aperçois que les sapins sont marqués par le frottement répété de certains sangliers ce qui les a totalement dépourvu de leur écorce, sachant que sanglier et chevreuil ne font pas bon ménage, je comprends vite qu’il est vain d’espérer voir ressortir mon brocard. Ce sanglier n’est vraiment pas loin juste quelques mètres de végétation dense nous séparent mais le sanglier n’étant pas ouvert pour le moment, je m’éclipse doucement en me disant que ce n’est que partie remise.

Je retourne au passage sans prêter attention au bruit de mes pas pensant que la chasse est terminée pour aujourd’hui. Mais, juste au moment où je rentre dans le champ de tournesol, j’aperçois un brocard filant à toute allure et faisant de grands bonds au-dessus des pieds de tournesol. Il file droit vers le président qui s’est assis en m’attendant. Il va lui rentrer dedans et ce dernier ne l’a apparemment même pas encore remarqué, mais il oblique brusquement et entame une boucle qui le ramène vers la lisière du bois.

Il marque un arrêt, 2 bonds puis un autre arrêt puis il se met à avancer doucement sous le couvert végétal.

N’ayant plus rien à perdre, je m’élance à toutes jambes vers l’endroit où je pense le voir sortir du champ, je m’arrête net en voyant les tournesols bouger à seulement 30 mètres devant moi, mon chevreuil se rapproche doucement. Curieusement cette fois je reste très calme. J’arme mon arc, il est à moins de 10 mètres et vient de s’arrêter, mon viseur se pose sur son coffre et ma flèche part déjà pour le frapper en plein travers dans un bruit très sourd. 

A cet instant je sais, je sais qu’aujourd’hui j’ai prélevé un brocard à l’arc, pas aussi beau que le premier que j’ai vu mais il est tout de même magnifique à sa façon, il ressemble curieusement à un de mes dessins. Mon chevreuil part dans un bruit de feuilles et de petit bois qui casse, fait une boucle dans le champ puis plus rien. En moi-même je me dis c’est bon, il y est et je fais de grand signe au président qui comprend de suite et qui commence à venir me rejoindre.

Sûr de moi, je commence immédiatement à suivre la piste bien visible de sang noir. le président vient vers moi alors que j’arrive à l’endroit où je crois mon chevreuil mort mais à ma grande surprise, il a bifurqué sans que je le vois et est rentré au bois.

En voyant un feuille de tournesol en bordure du champ couverte de sang mélangé à du contenu stomacal, je commence à paniquer, je me dis « ce coup-ci, tu as vraiment déconné, tu as certainement perdu ton chevreuil ». Mais c’est alors que je l’aperçois, il est là juste à l’entrée du bois, immobile et bien mort. Il a parcouru 50 mètres, ma flèche a touché le foie, les deux poumons très légèrement et sectionné l’entrée de l’estomac. Après la pose du bracelet et une fois les honneurs rendus, il ne reste plus qu’à rentrer. En remerciant dame nature pour sa générosité et pour ces belles images de chasse.

 

Alex 

Mon premier brocard en tir d'été, 28 juin 2006

Atteinte :

Mon premier brocard en tir d'été, 28 juin 2006

Trophée :

Mon premier brocard en tir d'été, 28 juin 2006

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18 septembre 2005 7 18 /09 /septembre /2005 06:54

Ce soir, de retour d’Albi vers 19h30, je décide d’aller faire un tour à Haulies, pour une approche au chevreuil. Arrivé vers 19h45, je me gare au pied du grand chêne sur le terre-plein, au niveau de l'embrachement qui rejoint Haulies par le chemin de l'Orque. Après avoir enfilé mes gants et ma cagoule, j’empoigne mon arc, qui n’a, pour le moment, fléché que des cibles papiers, puis me dirige vers le fond d’une combe où j'ai croisé pas mal de chevreuils depuis le début de la semaine. Le vent est en ma faveur, je sens son souffle léger me caresser le visage, les deux versants de la combe sont boisés, plantés de chênes en majorité et parcourus de nombreuses coulées bien marquées, le font de la combe en S est un chaume de blé reverdi par les repousses. J’encoche une flèche et je me dirige vers le bord du bois à ma gauche. Pas chevreuil en vue, je commence ma progression que je tente de rendre le plus silencieuse possible en marchant sur la terre souple et l’herbe bien verte.

Après quelques minutes de marche, j'arrive dans le virage de la combe et aperçois, à environ 150 mètres, ce qui ressemble à la tête d’un brocard couché à une trentaine de mètres du bord du bois. Il tourne la tête de droite à gauche, ses oreilles bougent et je crains d'être repéré. Je reste un moment immobile à l’observer jusqu'à ce qu'il pose sa tête au sol. Je reprends ma progression et avance très lentement. Ma cagoule m’empêche de voir les petites ronces et les brindilles au sol et j'ai à peine parcouru 15 mètres qu’une ronce crisse légèrement sur mon pantalon.Le brocard redresse brusquement la tête et regarde dans ma direction, je me fige. Le temps passe et son attention semblant diminuer, je recommence à avancer avec une extrême lenteur mais je n’ai pas fais 2 mètres que le brocard se lève. Il m’observe sans comprendre ce que je suis vraiment. Il balance sa tête de droite à gauche et de haut en bas en essayant de comprendre, puis se met à avancer droit vers moi en frappant ses pas. Il se tourne de profil comme pour rentrer au bois, feignant de ne plus m’observer puis tourne brusquement la tête dans ma direction, il répète plusieurs fois ce manège puis recommence à s’approcher toujours en frappant ses pas. Il feint de se mettre à brouter et se redresse rapidement plusieurs fois puis recommence à avancer. Il n’est plus qu’à 80 mètres, je l'observe toujours immobile mais il fait brusquement volte face et part au galop sur environ 10 mètres, stoppe puis revient vers moi. Il stoppe à nouveau à environ 80 mètres puis repart au galop sur ma droite sur une trentaine de mètres puis revient vers moi.

Alors qu'il arrive à une soixantaine de mètres, il part au petit trop vers la lisière du bois contre laquelle je l’observe sans bouger depuis plusieurs minutes. Il marque un arrêt près du bois, se tourne vers moi, fait deux pas, s’arrête puis rentre au bois dans lequel je peux suivre sa progression au bruit de ses pas sur les feuilles mortes. J’avance de 15 mètres, jusqu'à une trouée dans la végétation qui me permet d’observer l’intérieur du bois. Rapidement, je l’aperçois à environ 40 mètres , à mi-pente, il vent vers moi d'un pas lent. J’arme doucement mon arc sans vraiment y croire. Un petit trot, il stoppe à environ 30 mètres et me cherche du regard. Les secondes passent et la tension de la corde commence à se faire sentir. Il repart, se rapproche en frappant ses pas et en balayant le secteur du regard. Le tir en contre plongée, au travers des branchages, ne sera pas facile, je n’ai jamais tiré de gibier dans cette position. Il fait un pas de plus et stoppe à environ10 mètres, son coffre est bien dégagé dans une trouée au milieu des branches, sa tête est cachée derrière le tronc d’un chêne. Je cale ma visée sur son épaule et je décoche, un gros crac retentit. Je n' ai pas vu mon atteinte, le brocard tente un démarrage mais ses pattes avant se dérobent et il dégringole le talus en roulant, dans un grand fracas pour stopper à 3 mètres de moi. Décontenancé par ce spectacle, je reste un court instant sans savoir comment réagir mais le voyant se débattre au sol et craignant qu'il ne se relève, je me précipite sur lui pour l'achever. Ma flèche lui a cassé l’épaule et a touché colonne vertébrale, seul un poumon est percé. La flèche qui n'a pas traversée malgré mes 60 livres, s’est brisée net durant la chute. C’est la curiosité de ce brocard qui m’a permis de prélever mon premier chevreuil à l'arc après 6 ans à chasser cet animal sans réussite.

Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

Alex

 

Atteinte :

Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

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Mon premier chevreuil à l'arc, 18 septembre 2005

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  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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