Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 14:17

Cet après-midi, après un petit entrainement qui m'a bien réussi et redonné confiance, nous décidons d'aller chasser sur la place de brame. Ne supportant plus mes chaussures de randonnée, je suis obligé de partir chasser avec mes vieux tennis tous troués mais très silencieux pour l'approche. Pour économiser mon tendon douloureux, nous allons attaquer par le flanc opposé à mon habitude. Patrick se gare près d'une habitation gardée par 2 beaux patous des Pyrénées. Je passe devant, Patrick va commencer à chasser un bois sur la droite alors que je pars directement vers la place de brame. Il fait chaud cet après-midi et le chant des criquets et des sauterelles emplit la montagne. Je monte par un chemin enherbée au milieu des fougères et des genêts.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

En face, je peux voir l'enclos à l'ombre d'un gros nuage qui passe.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Au bout d'un moment, je tombe sur la place enherbée avec le chemin que le cerf cendré a traversé hier.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Un vautour passe juste au-dessus de moi et fait un gros écart en m'apercevant. Un milan royal décrit des cercles dans le ciel. Je ne résiste pas à rejeter un petit coup d'œil plein de souvenirs à la zone de mon tir manqué d'hier

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

avant de partir vers la place de brame que j'aime tant. Je passe le passage sous la belle voûte arborée que je croyais, dans mes souvenirs faite de hêtres mais qui est en fait constituée de noisetiers et de houx pour déboucher sur la place au milieu des genets clairsemés.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Cet après-midi, les cloches tintent un peu plus loin de magnifiques chevaux noirs pâturent au milieu des fougères.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Les cerfs brament déjà à tout rompre. Je ne me lasse pas d'écouter ce chant magnifique.

Je décide de commencer par me poster un moment derrière un gros hêtre au coin de la clôture de régénération en observation et à l'écoute.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Les cerfs brament bien plus bas et au bout d'un moment j'entends un cerf qui brame plus haut vers la limite du territoire. Plus rien pendant un moment, puis un long brame à nouveau, je décide de me diriger vers ce brame qui semble venir vers le bon côté de la piste. Je décide de me poster au bord d'un chemin forestier par lequel est sorti le cerf qui se payait ma tête hier après-midi. Je cherche un moment mon poste, hésite un peu puis décide de reste derrière des houx contre un gros hêtre, au-dessus d'une belle zone de fougères où j'ai manqué un cerf l'an dernier.

L'attente commence quand des appels de Butollo me font tourner la tête vers Patrick qui est posté sur une butte, en bordure de la place de brame, au milieu de la bruyère et des fougères. Je pense tout d'abord qu'il s'amuse, le connaissant rien ne m'étonne mais il insiste un moment. Peut-être me cherche t-il ? Je tente de lui faire signe de la main puis en agitant mon arc. Il insiste de plus en plus. Je lui réponds alors d'un aboiement de chevreuil. Il commence alors à s'agiter et à faire des signes pour me montrer quelque chose devant lui puis se coule derrière la bute. Je comprends alors ce qui se trame, le cerf que j'entendais était déjà passé de l'autre côté de la piste. Je quitte mon poste et guidé par les signes de Patrick, je tente d'approcher le cerf mais il a déjà fait un peu de chemin. Je me coule au travers des buis sous les grands hêtres. Rien en vue, quand tout à coup, un bruit de bois cassé. Mes yeux se posent sur un gros cerf qui se faufile au travers des buis et remonte vers la piste taillée dans le rocher. Je remonte rapidement mais le plus silencieusement possible vers la piste puis la longe pour tenter d'aller couper la route du cerf. En arrivant presque au niveau de la piste taillée dans le rocher, j'aperçois le cerf qui a déjà traversé et qui longe 60 mètres plus haut à travers une zone clairsemée du bois de hêtre. Il part droit devant lui et accélère en me devinant. Je le laisse rentrer dans l'épais et part en courant sur la bordure enherbée de la piste pour le devancer et remonter lui couper la route. Je me plaque contre le talus du bois, le longe un peu puis remonte dans le bois par une coulée marquée par les sabots des chevaux qui ont fait des marches dans le talus. J'escalade doucement en cherchant le cerf du regard mais mon pied glisse sur le terrain encore humide et je me rattrape bruyamment. Je tente tout de même de rentrer doucement de 50 mètres dans le bois mais il me semble entendre le cerf qui monte droit vers le sommet de la montagne. Je laisse tomber.

Je retourne à mon dernier poste mais me ravise sur l'emplacement. Je me décale un peu plus vers l'intérieur du bois et me rapproche un peu du bord du chemin forestier. Un belle coulée arrive sur ma gauche, au-dessus de moi mais je pense voir arriver le cerf par en bas. Un petit bouquet de houx fait écran sur ma gauche par contre j'ai une belle fenêtre de tir pour tirer sur le chemin forestier. Je suis peu camoufler devant moi et je me colle contre les houx pour casser ma silhouette. Le vent vient de gauche comme les cerfs, tout va bien. L'attente commence, 2 ou 3 cerfs brament plus bas et semblent remonter vers moi mais le temps passe et ils ne bougent pas beaucoup. Je regarde régulièrement mon portable pour regarder l'avancement de l'heure. Je m'impatiente, il est vrai que la patience au poste n'est pas mon fort. Je suis plutôt amateur d'approche. L'excuse que j'attendais pour quitter mon poste vient d'arriver. Le cerf de tout à l'heure brame à nouveau plus haut, je quitte à nouveau mon poste et pars vers le cerf qui cesse vite de bramer. Plus rien pendant un moment alors que près de mon ancien poste ça semble se rapprocher.

J'ai un pressentiment, je n'aime pas ça mais il me faut revenir à ce poste, je le sens bien. Je retourne donc au dernier poste.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

L'attente immobile recommence. Les brames se rapprochent doucement mais sûrement. Deux cerfs se répondent, un sur ma gauche et un autre un peu plus bas. Je surveille alternativement la coulée au-dessus et le dessous du chemin. Chaque brame puissant me fait tressaillir. Je ne sais pas pourquoi mais je vois bien arriver un cerf à ce poste. Au bout d'un moment, il me semble entendre un grognement assez proche. Je tends l'oreille mais plus rien pendant un moment alors que les 2 autres cerfs semblent faire du surplace. Le temps passe puis un autre grognement à 50 mètres maximum. Cette fois mon cœur se met à battre plus fort, j'accroche mon décocheur et mes yeux cherchent à distinguer ce cerf en dessous du chemin. Au bout d'un bon moment à chercher du regard, tous mes sens à l'affût, j'entends un léger craquement dans les fougères en dessous du chemin sur ma gauche. Mes yeux se posent sur une paire de bois au travers des houx. J'essaie de compter. Le cerf arrive d'un pas tranquille au bord du chemin. 1, 2, 3, 4... 8 non 1, 2... oui c'est un 8, 9 maximum. C'est mon cerf, un CEM1. Le cerf rentre dans un bouquet de houx clairs, j'arme mon arc. Il s'arrête, lève la tête puis se remet en marche de son pas lent. " Allez, avance encore, sort à découvert". Le cerf sort la tête des houx et la tourne vers moi. Mon sang se glace, mon cœur s'arrête, je suis en apnée... le temps vient de s'arrêter. Il m'a repéré c'est sûr. Je reste immobile. Il finit par se remettre en marche doucement et sort au pas, plein travers, à 12 mètres, au milieu de fougères qui ne cachent que ses pattes. Mon viseur se cale sur son coude. Je décoche.

Mon cerf, à l'impact, fait un bon impressionnant en l'air, c'est signe d'une flèche de cœur comme mon daguet de l'an passé. Ma flèche plantée en travers (20 à 30 cm sortent encore de mon côté) mon cerf fait demi-tour et se jette au galop dans la végétation. Ma flèche est pile où je la voulais et je ne peux contenir ma joie. Je laisse le cerf s'éloigner et quitte mon poste pour appeler Patrick qui me rejoint rapidement. Je lui raconte ma chasse et nous partons à la recherche de mon cerf. Je suis confiant. Le cerf a basculé vers le territoire d'en face.

Arrivée sur la zone du tir nous retrouvons rapidement ma flèche cassée côté empennage.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Je ne pense pas qu'elle ait traversé vue ce qui dépassait. Une première goutte de sang.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

La piste n'est pas très marquée, quelques gouttes sur un petit houx,

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

un peu plus loin, un peu de sang sur les fougères

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

puis une belle trace de sang.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Je reste à la dernière trace de sang et Patrick mène la recherche, je le laisse faire tout en essayant de l'aider.

On peut facilement suivre le trajet du cerf aux feuilles retournées quand ce n'est pas au sang.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

De goutte en goutte, nous finissons par tomber sur mon cerf, il est mort, couché sur le flanc.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Je suis aux anges, c'est mon plus gros prélèvement à l'arc, il est magnifique je le contemple un moment, c'est un rêve réalisé. Ma flèche est en fait ressortie 10 cm derrière la patte opposée. Le cerf a chuté

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

puis est tombé un peu plus loin, juste au-dessus d'un belle zone de souilles.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Je ne me lasse pas de le contempler, quel bel animal ! Il a fait à peine 70 mètres.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Patrick me sort de mon rêve éveillé. Il nous faut maintenant le sortir et il faut que Patrick aille chercher des clefs pour ouvrir les barrières qui nous permettrons de venir chercher le cerf par la piste. Il récupère nos arcs et rentre à la voiture. Pendant ce temps, je mets le bracelet à sa patte et je traîne le cerf jusqu'à la piste. Je pars ensuite boire un coup à l'abreuvoir au bout de la piste taillée dans la roche. Un cerf au brame impressionnant semble être au bout de l'enclos. Je retourne à mon cerf et attends Patrick. Rapidement un bruit de pneus qui crissent sur le gravier puis des coups de klaxon. C'est Patrick qui arrive avec un chasseur du coin venu nous aider à sortir mon cerf.

Nous chargeons, non sans peine, l'animal puis rentrons par la piste. Plus bas un beau cerf saute d'un bon par-dessus la route et alors que nous nous arrêtons pour tenter de le voir en sous-bois, un autre cerf avec un bois cassé arrive droit sur nous puis s'arrête, nous regarde et fait demi-tour pour rentrer au bois. Nous arrivons chez Patrick à la nuit et allons passer un bon moment à peller et vider l'animal.

Ma flèche a traversé le cœur et à peine touché les poumons.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Un bout de tube est même resté en travers du cœur. Un drôle de cadeau pour l'anniversaire de mon ami Patrick.

Encore merci à toi mon ami. Il nous reste encore une biche, un hère et un chevreuil à boucler.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Alex

 

Atteinte :

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010 (La fin d'un roi)

Partager cet article

Repost0
28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 12:17

Ce matin, réveil à 7 heures, j'ai très mal à un tendon d’Achille. Je vais faire une petite sortie pour m'économiser pour ce soir.  Les vaches sont couchées au bord de la route dans un virage. Je descends vers le bas du chemin de la Soule, dans le dernier virage avant les maisons une chevrette me regarde au bord de la route. Je me serre contre le talus et attrape mon appareil photo puis tente une approche mais elle remonte en un bon le talus et disparaît.

Je descends à travers les prés, puis remonte pour regagner une crête rocheuse et caillouteuse. Je progresse lentement au milieu au milieu des buis et des chaînes mais rien en vue ce matin.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010

Quelques buis et genévriers sont marqués par les bois du cerf résident.

Je redescends au-dessus de la grange de Tahouens, ici aussi la tempête a laissé des traces.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010

Je tombe sur le chemin de la grange

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010

et ressors dans les prés, au-dessus d'une autre grange autour de laquelle paissent les vaches.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010

J'ai vraiment trop mal, je remonte vers chez Patrick, 2 cervidés traversent, en courant, le pré au-dessus du cimetière.

En descendant le chemin de chez Patrick, j'aperçois l'arrière train d'un grand cervidé qui rentre au bois dans le pré d'en face.

Gazette pyrénéenne : mardi 28 septembre 2010

Les griffons m'accueillent en concert.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 19:42

Ce Matin, départ avant le lever du jour comme d'habitude. Je pars pour la place de brame. Je passe l'habitation du haut du chemin de la Soule, descends au font du pré où bramait le cerf hier matin puis remonte contre le bois pour rattraper le petit sentier caillouteux qui longe, à travers les buis et les chênes, le flanc de la montagne.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Le jour se lève à peine quand les cris d'un animal me font m'arrêter, je cherche du regard l'origine du bruit mais je ne vois rien. On dirait les cris d'une fouine sur la défensive. Au bout d'un moment, je fais un petit cri de souris qui fait taire l'animal. Le silence s'installe.

Je me remets en marche. Un peu plus loin, alors que je viens juste d'encocher une flèche, un animal arrive au galop droit sur moi par le sentier. C'est un blaireau. Juste le temps d'armer qu'il s'arrête, de face, juste devant moi à 2 mètres. Mon viseur se pose sur l'animal et ma décoche est instinctive. L'animal touché par avec la flèche qu'un caillou a stoppé net. 15 mètres plus loin, il se roule par terre en bondissant et grogne furieusement au bord du chemin avant de casser la flèche et de chuter dans la pente. Un grand fracas de pierres qui roulent puis plus rien. Le calme revient. Je tends l'oreille mais je n'entends plus rien. Confiant, je pars faire ma recherche. Je vais directement à l'endroit où le blaireau se roulait par terre.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Du sang bien rouge et un bout de ma flèche (côté lame) qui ne présente pas du tout de sang ! Je pose mon arc pour le récupérer tout à l'heure car je ne fais pas trop d'illusions sur la réussite de ma recherche.

Je descends par où est passé le blaireau et retrouve l'autre partie de ma flèche couverte de sang.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

La piste est relativement facile à suivre et descend droit au plus raire, de nombreuses gouttes de sang plus ou moins grosses sont réparties sur les feuilles et les pierres.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Je descends un moment en suivant le sang, le blaireau passe au ras d'un terrier sans s'y arrêter puis la piste finit par obliquer à gauche et prendre la courbe de niveau avant de remonter au plus raide.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Incroyable, le blaireau est remonté droit, au plus raide et perd de plus en plus de sang. La piste croise à nouveau le sentier caillouteux. Ça commence à sentir mauvais, je marque l'endroit et pars chercher mon arc, le blaireau a bien parcouru déjà 150 mètres. Je reprends la piste qui suit le sentier avant de remonter au plus raide vers le sommet de la montagne. Le blaireau perd énormément de sang, c'est incroyable la résistance d'un animal de cette taille. Au bout de 200 mètres de montée environ au milieu des chênes et des buis la piste oblique sur ma droite pour se diriger vers un amas rocheux. Une cavité au milieu des cocher présente du sang à l'entrée, j'inspecte le fond avec ma frontale, il y a aussi du sang.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

La cavité bifurque presque de suite à 90°. Je regarde par d'autres ouvertures, le sang s'enfonce sous les rochers. Impossible de récupérer mon blaireau. Je suis dégouté. Je fais demi-tour la mort dans l'âme, j'essaierai de revenir ce soir en rentrant.

Je reprends le sentier qui m'amène jusqu'au grand pré tout en long que je remonte pour rattraper le chemin forestier. Pas de cerf ce matin. J'avance doucement pour rester silencieux et finit par arriver à l'enclos. Un brocard détale, juste en dessous du grillage, à mon arrivé et descend dans la forêt. La souille avant le parc a été fréquentée depuis ma dernière visite.

Je passe le grillage et remonte doucement, rien ne bouge ce matin. Aujourd'hui le portail est grand ouvert, je le franchis et fais une pose pour me désaltérer à l'abreuvoir avant de prendre le chemin taillé dans le rocher.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

J'avance doucement pour ne pas faire crisser les pierres. A mesure que je m'approche de la place de brame je commence à entendre résonner ces chants virils. En chemin, j'aperçois plusieurs animaux sur le flanc de montagne d'en face, ils avancent au milieu des genets et des fougères vers un petit bois. Je débouche sur le chemin empierré qui monte de la vallée et qui fait limite avec la chasse voisine.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Je descends vers la place de brame en longeant ce chemin. Arrivé sur place c'est un véritable concert, de nombreux cerfs brament du mauvais côté du chemin. Je décide de me poster en bas du bois en limite de l'angle du grillage qui clos une zone de régénération forestière sur la chasse d'à côté. Le vent latéral pousse mon odeur vers l'enclos mais j'ai bon espoir de voir monter un cerf car les brames semblent se rapprocher. L'attente est longue, le vent glacial engourdit mes doigts.

Je décide de bouger car les cerfs ne semblent pas disposés à venir, je remonte en longeant le grillage et tombe sur des coups de nez de sangliers qui ont labouré le chemin. Au bout d'un moment, je bifurque sur ma droite pour traverser le bois à bon vent. J'avance doucement mais pas assez, en passant sous une branche basse j'entends un démarrage devant moi et lève les yeux sur 2 biches qui détalent. Je finis de traverser le bois sans rien voir d'autre.

De retour sur la place de brame, j'écoute un moment cette ambiance magnifique en contemplant la beauté de la montagne.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Je décide d'aller voir comment est l'intérieur du bois sur la chasse d'à côté. Je range ma flèche et m'avance doucement par un sentier forestier. De nombreuses souilles marquent le sol de la forêt. Les cerfs semblent descendus plus bas, je retourne sur la place de brame.

Au bout d'un moment, je ne peux résister à tenter une approche sur un cerf qui semble bramer plus proche que ses confrères. Je rentre dans le bois par un chemin forestier et avance doucement en direction des brames. J’arrive au-dessus d'une zone enherbée. Le cerf brame au-dessus à moins de 50 mètres dans le bois. Je me faufile au milieu des buis en m'arrêtant régulièrement, je ne suis plus très loin. Je pose mon arc et prends mon appareil photo. Tout à coup, j'aperçois les pattes d'un grand cervidé au travers de la végétation. Je me fige et observe, le vent capricieux est bon pour l'instant. Je me décale encore un peu, un brame puissant retentit et  20 mètres au-dessus, j'aperçois une biche qui vient pour passer juste à 5 mètres au-dessus de moi mais elle s'arrête. Le cerf arrive juste derrière, il est magnifique. Au moment où il arrive au cul de la biche, celle-ci démarre et descend droit dans la pente pour passer 10 mètres devant moi. Le cerf se tourne vers la pente et pousse un brame en réponse à ses congénères qui brament plus bas avant de commencer à descendre doucement. Je tente de me décaler légèrement pour essayer de trouver une fenêtre dans la végétation pour le prendre en photo mais il détecte mon léger mouvement et vient droit sur moi. Je reste immobile. Le cerf s'arrête 3/4 face à 10 mètres de moi mais les buis me font écran et je ne peux pas prendre de photo. Nous restons un moment à nous observer puis il commence à être inquiet et finit par faire demi-tour et à remonter. Il s'arrête, se retourne sur moi puis remonte au pas pour disparaître dans le bois.

Je reste un moment sans bouger quand une biche descend au galop à 50 mètres devant moi. Elle s'arrête un peu plus bas puis au bout d'un moment, descend un talus pour s'arrêter au milieu d'une petite zone dégagée et ensoleillée.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

Elle reste un moment immobile, se gratte derrière l'oreille avec sa patte arrière puis tourne la tête vers le bas de la montagne pour écouter. Je tente de me rapprocher, très lentement, posant délicatement mes pas amortis par les feuilles mortes mouillées. J'arrive à gagner 10 à 15 mètres. La biche n'est plus qu'à 30 mètres et se décide à bouger. Je me fige. Elle avance doucement en biaisant légèrement vers le haut et si elle continue sur cette coulée, elle  va passer à 15 mètres en dessous de moi mais le vent tourne et porte mon odeur droit sur la biche. La réaction est immédiate, elle se tourne dans la pente puis, après un bref arrêt, descend au petit trot dans les buis.

Je retourne cherche mon arc et décide de retourner à la place de brame quand, en sortant sur la zone enherbée, je tombe nez à nez avec un beau daguet qui aussi surpris que moi met un moment à déguerpir.

Je retourne vers la place de brame puis décide d'essayer de m'avancer sur un chemin forestier qui s'enfonce  dans le bois au-dessous du chemin taillé dans le rocher par lequel je suis arrivé. Pas un brame de ce côté, j'avance doucement quand, au loin, un aboiement de chevreuil retentit. Je poursuis doucement. Le coin semble bien calme. Tout à coup, en dessous du chemin, un chevreuil démarre et disparaît immédiatement dans la végétation.

Le chemin se termine, je regarde en bas quand un craquement me fait tourner la tête derrière moi au-dessus du chemin. Un animal gîté dans les buis m'a laissé passer et vient de se lever, je le suis du regard un moment grâce au mouvement de la végétation puis à l'oreille grâce aux craquements de bois mort. Il passe 50 mètres au-dessus en longeant la courbe de niveau. Impossible de le voir vraiment, je ne sais pas ce que c'était.

Je fais demi-tour et trouve une mue de chevreuil au milieu du chemin avant de retourner sur la place de brame. Je fais une petite pose et écoute un moment avant de me décider à aller plus loin où l'an passé Patrick avait fait venir un magnifique cerf. Je traverse donc la place de brame passe sous une voûte de hêtres puis redescends vers la zone où j'ai aperçu les animaux ce matin en arrivant. Je débouche sur une grande zone d'herbe entourée de genets et de fougères puis remonte par un passage enherbé vers les bois. Je débouche sur le bois dont la bordure est constituée de houx, le sol est propre, les chevaux ont tout nettoyé, ne reste que du crottin. Je longe le bois en bordure quand un bruit de pas se fait entendre plus bas mais impossible de voir ce que c'est. J'attends un peu mais le calme revient. Je continue ma progression et ressort sur la place de brame où Patrick avait fait venir le 14 cors l'an passé.

Le brame a repris vers le chemin taillé dans le rocher, je repars rapidement en me guidant au son mais les brames s'interrompent alors que je traverse la place de brame. Je continue vers l'endroit estimé où j'espère rencontrer le cerf. Arrivé près du chemin, j'entends quelques grognements, j'avance tout doucement en essayant de rester le plus à couvert possible. Un bruit de bois frappant un arbre me parvient au-dessus du chemin alors que je pensais le cerf en dessous. Je traverse le chemin doucement, me plaque contre le talus et l'escalade pour rentrer dans le bois. Le vent est bon. Le bruit s'interrompt puis à nouveau des grognements. J'avance doucement pour me caler derrière un gros hêtre et attends un peu. A nouveau des grognements, le cerf semble monter en biais pour passer au-dessus de moi. Je me décale d'un gros hêtre à un autre le plus silencieusement possible pour tenter de couper la route à ce cerf. Arrivé derrière le dernier gros hêtre avant un zone de découvert, je reste un moment immobile à cherche le cerf du regard et à écouter mais plus rien. Le temps passe et je me demande si l'animal ne s'est pas débiné. Je quitte ma position et m'avance un peu, erreur fatale. Je vois trop tard le cerf qui lui m'a déjà vu, c'est un beau huit au bois serrés et assez hauts. Il fait volte-face et s'en va au trot. Je reste un moment immobile puis tente de me rapprocher au cas où il serait resté pas trop loin. Je tombe sur une zone toute piétinée avec un petit sapin massacré. Je ne reverrai pas le cerf.

Je retourne sur la place de brame et décide de faire une petite sieste au soleil, bercé par le brame des cerfs de la chasse d'en face. Au bout d'un moment, il me semble entendre un cerf pas loin, je décide de tenter un approche photo mais le cerf me voit avant que je ne l'aperçoive et détale dans la pente. Je retourne à ma sieste.

Au bout d'un moment, un brame retentit vers le bosquet où sont rentrés les animaux ce matin. Je me lève et décide de tenter de me poster au-dessus de la place de brame pour tenter de voir sortir le cerf. Je fais un grand détour pour passer à couvert dans le bois. Le vent est très mauvais, il est en direction du bosquet. Je décide de me poster assez haut pour laisser sortir le cerf à découvert. Je m'assieds derrière un genet quand je crois rêver ! Un cerf vient de sortir à découvert en plein où je faisais ma sieste il y a 5 minutes.

Gazette pyrénéenne : lundi 27 septembre 2010

"Mais il se fout de moi!" Il regarde vers moi.

Je décide de laisser faire et d'attendre à mon poste. Le cerf reste un bon moment en plein découvert puis se dirige vers les fougères en traversant la piste. Il s'arrête un long moment plein travers en bordure des fougères comme pour me narguer puis s'avance tranquillement s'arrête encore, repart au petit trot sur 30 mètres et disparaît dans le bois. Je détourne mon regard puis regarde à nouveau vers les fougères. Il a réapparu, face à moi, en bordure des fougères et commence à massacrer la végétation à grands coups de bois. Il s'arrête un instant et pousse un grand brame face à moi. Le cerf que j'attendais semble s'éloigner, son brame part à l'opposé. Le cerf face à moi continue à massacrer les fougères. Je craque, je me coule à quatre pattes derrière les genets puis, une fois caché par le relief, je redescends droit sur ce fanfaron à qui je compte bien donner une leçon.

Je contourne la bute par la gauche pour lui tomber dessus à bon vent mais il a disparu. Je longe doucement par le chemin en dessous des fougères mais il n'est plus là. Derrière moi les brames me rappellent à l'ordre. Je me retourne et aperçois un animal dans les genets en haut de pente après le bosquet. Je décide de tenter ma chance par là. Je m'avance au travers des genets par les passages des chevaux et retombe sur la crête. Les brames puissants viennent de la zone d'herbe plus bas. Je m'avance doucement en restant le plus caché passible et en cherchant le cerf du regard. Un bouquet de hêtre me fait un bon écran pour approcher mais me cache aussi le cerf.

Je finis par le voir, il rentre dans les genets au départ du passage enherbé. Dès qu'il a disparu je m'avance rapidement alors qu'il donne de grands coups de bois dans les genets. Il s'avance et passe dans les fougères derrière les genets. Il brame mais je ne le vois plus. J'arrive presque en courant contre les genets et regarde au travers d'une trouée alors que le cerf brame. Ca y est je le vois, c'est un 8 cors, impeccable, c'est ma chance. Je me décale rapidement sur ma droite, rentre par une trouée des genets au milieu des fougères et commence à essayer de rattraper le cerf qui me présente un bon 3/4 arrière à 40 mètres. J'avance baissé d'un genêt à un autre. Le cerf marche tête baissé et ne fait pas attention à moi. Je me coule dans les fougères et gagne du terrain, je suis à 30 mètres. Il s'arrête pour bramer, j'en profite pour m'avancer encore jusqu’à 20 mètres. Je suis en apnée, mon sang bas dans mes tempes, plus rien n'existe à par ce cerf. Il est magnifique, son pelage très particulier est gris cendré, ses bois sont très clairs, presque blancs. Il part vers le bois et je dois prendre ma chance avant mais il bifurque et remonte dans les fougères. Je m'agenouille alors qu'il pousse un long brame. Il va passer à 20 mètres plein travers, je tente de me rapprocher à genoux jusqu’à un genet. Le cerf s'arrête et regarde vers moi sans me voir car un genet le gêne, seuls ses bois dépassent. Ca y est, je suis en place, à genoux derrière le genet. Mon sang tape de plus en plus fort dans ma tête. Le cerf se remet en marche et me cherche, j'arme mon arc. Il s'arrête plein travers à 15 mètres et regarde vers moi. Mon viseur se cale au défaut de l'épaule. Je décoche. Ma flèche part là où je la voulais mais, à la décoche, le cerf s'écrase pour démarrer et ma flèche lui passe au ras au-dessus du dos.

Le cerf détale et s'arrête au milieu des genêts. Dépité, je me redresse, il est arrêté et regarde vers moi, je ne vois que ses bois. Il redémarre faisant des bons impressionnants pour passer par-dessus les genets et disparaît définitivement. Je pars chercher ma flèche qui a perdu une lame en heurtant le sol. Il est 18 heures, je n'avais que 2 lames neuves sur mon carquois, la chasse est terminée pour aujourd'hui. Je rentre.

Peu après avoir traversé l'enclos, un chevrette démarre devant moi et traverse le chemin forestier pour s'enfoncer dans le bois en aboyant. J'entends quelques coups de Butollo et comprends que Patrick est au-dessus de moi. Je siffle pour lui indiquer ma présence puis traverse le pré et rattrape le sentier caillouteux. Je reprends la piste au sang du matin pour regagner le terrier. Le blaireau ne semble pas être ressorti. Une fois sur place, je tente de dégager un accès au terrier. Je bouge tous les rochers déplaçables et finis par ouvrir une petite fenêtre sur le côté du terrier. Du sang à l'intérieur. Je tente de creuser, à main nu et avec un bâton, un peu plus loin, mais je tombe après 40 minutes d'effort sur le rocher. Je ne peux rien faire, mon blaireau est perdu. Cette fois, je rentre avec le gout amer d'avoir gâché une si belle journée.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 19:57

Ce soir, vers 17h30, je décide d'aller me poster en observation près d'une zone de souilles non loin de l'endroit où j'ai approché le cerf vendredi soir sans le voir. Je descends le talus sous la route et me poste au-dessus des souilles.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010 (suite)

Sur ma gauche une autre souille, l'endroit semble bien fréquenté.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010 (suite)

Je m'assois sur un tronc de bouleau couché au sol, coupe quelques branchettes au sécateur et l'attente commence. Les clarines tintent au-dessus de moi et le bruit de la route en bas de la vallée est assez pénible. Au bout d'un moment, les geais s'affolent un peu plus haut, je me prépare pensant voir arriver quelque chose mais non, le temps passe et rien ne vient.

Je décide de changer de poste, je descends encore un peu en slalomant entre les arbres abattus par la tempête et me poste derrière la souche d'un gros arbre déraciné, juste au-dessus de la zone où broutait la biche au milieu des fougères vendredi soir. J'attends un moment sans que rien ne bouge quand, tout à coup, il me semble entendre des pas dans mon dos, je me prépare et l'attente commence, encore un peu de bruit puis plus rien pendant un long moment.

Je décide d'aller voir si le faon blessé ne serait pas au gagnage. Je quitte mon poste et me faufile au travers de la ramure de l'arbre déraciné pour atteindre la langue de pré. Je remonte ensuite par le talus pour rejoindre la route. Le faon n'est pas là.

Je pars vers les pommiers et les poiriers un peu plus loin dans un virage de la route. Rien non plus. Patrick a vu un cerf certainement tirable, couché près du poirier, en rentrant de son restaurant. Je décide de me poster près de la zone de fougère où je me suis empêtré hier pour attendre la nuit mais rien ne bouge, pas un brame aux alentours, la montagne est bien calme ce soir !

La nuit tombe et je n'y vois plus assez pour tenter une flèche, je décide de quitter mon poste et de rentrer. En revenant vers la route, j'aperçois une grosse biche de l'autre côté de la route qui vient droit sur moi. Je me fige. Elle s'arrête et regarde vers moi puis s'approche doucement en me fixant avant de se raviser et de faire demi-tour pour s'enfuir au galop dans la pente. C'est peut être les pas entendus tout à l'heure au poste ?

Comme pour finir de me dégoûter, au moment où j'arrive à la route, un cerf se met à bramer dans la langue de pré à côté d'où j'étais posté tout à l'heure. Cette fois je rentre alors que toute la montagne s'anime de brames puissants.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 10:00

Ce matin, il ne pleut pas, je pars avant le lever du jour pour aller chasser en haute montagne. Quelques brames résonnent sur la chasse d'en face. Je remonte le chemin de la Soule tranquillement quand, dans la pénombre, un bruit de sabot sur le bitume me fait lever les yeux. Un animal a traversé à une cinquantaine de mètres sans que je n’aie pu le voir. En passant au niveau de la traversée, des craquements se font entendre en haut du talus sur ma droite.

Je rattrape le chemin de terre et remonte vers la dernière habitation avant les bois. Ce matin, les vaches sont couchées et tout est calme. Le chemin de terre croise un petit sentier bordé de buis et en arrivant à 40 mètres de ce carrefour, j'aperçois une biche arrivant par le sentier. Elle me repère rapidement et s'enfuit au triple galop, franchissant d'un bon la clôture des moutons. En passant les buis, je l'aperçois avec son faon en train de remonter vers le bois.

Un brame puissant retentit plus bas dans le pré, je contrôle le vent, c'est bon. Il me semble voir le cerf au loin au milieu du pré. Le cerf brame régulièrement et d'autres lui répondent plus haut et plus bas. Je remonte vers le bois et progresse en le longeant avant de redescendre vers une haie de noisetiers à mi pente pour la longer doucement jusqu'à une trouée, l'herbe crisse sous mes pas malgré mes précautions. Le cerf est bien là, en contrebas, à 60 mètres environ. Je l'observe en essayant de rester caché. Il regarde régulièrement vers moi et avance de quelques pas, brame un moment, refait quelques pas... il semble remonter en biais vers la haie de noisetier. Je remarque qu'une biche broute 30 mètres devant lui. Tout à coup il regarde vers moi et comme surpris fait un mouvement brusque vers moi puis reste un moment de face avant de se remettre très lentement en marche en direction de la biche. Il brame toujours et semble vouloir longer la haie. Je décide d'aller l'attendre au bout des noisetiers. Un long brame retentit. J'arrive au bout de la haie et me poste au niveau d'une fenêtre de tir. J'attends sans voir mon cerf quand tout à coup, j'entends une cavalcade dans le pré. Je me penche pour voir et aperçois la biche et son faon qui courent vers le sentier qui borde le pré, le cerf à leur trousse, puis ils font demi-tour en arrivant contre le grillage à mouton et remontent vers le bois. Je les perds du vue. J'attends un peu au cas où mais ils sont bien remontés dans le bois.

Je quitte mon poste et reviens contre le bois pour commencer à remonter vers le sommet de la montagne. Je fais une pose en bordure du bois. Un bruit de pas se fait entendre à 30 ou 40 mètres plus haut mais la végétation m'empêche de voir. Je commence mon ascension lentement en essayant de poser mes pieds sur des pierres stables pour ne pas faire de bruit. J'avance très lentement et tends l'oreille. Le bois est fait de chênes clairsemés et de zones de buis épaisses. Plus haut un bruit de pas sur ma droite. Je me fige et aperçois une grosse biche qui remonte en travers et passe derrière des buis où je la perds de vue. Un cerf brame timidement plus haut sur ma gauche, j'essaie de le rejoindre sans faire de bruit. Encore un peu plus haut, j'aperçois une jeune biche qui remonte  au plus raide au petit trot; Je la perds de vue puis l'entrevois à nouveau un peu plus haut puis elle disparaît. Le cerf brame peu et ses brames sont très espacés. Je remonte en biaisant un peu à gauche et remonte ensuite en longeant une bande épaisse de buis. Je remonte très lentement puis fait une pose pour écouter, rien. Je refais quelques pas et entends démarrer le cerf qui n'était qu'à 15 mètres en bordure des buis. Il s'éloigne doucement et faisant craquer les branches et en poussant quelques grognements.

Je le laisse partir et décide de monter encore pour ensuite chasser en suivant la courbe de niveau. Les vaches se sont levées et le bruit des clarines combiné au vrombissement de l'usine en bas dans la vallée ne me permet pas une écoute des brames à grande distance. Le bois se calme, j'avance doucement au milieu des chênes épars.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Le sol est jonché de petits tas de crottes noires et allongées, certainement les chèvres sauvages qui traînent dans le secteur. Le bois s'épaissit et tout à coup un animal démarre dans l'épais, juste devant moi sans que je ne puisse le voir. Je me décale un peu et entends  un pas assez proche. Je tente un brame pour essayer de tromper l'animal. Ce dernier s'arrête, je recommence à bramer. L'animal hésite, il tourne dans le sale mais finit par pousser quelques grognements et remonter la pente dans un bruit de pierres qui roulent.

Le sol se fait de plus en plus pierreux.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Je longe à 150 mètres sous la falaise.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Je fais de plus en plus de bruit en marchant. En bas un chien donne de la voie et son maître l'encourage et se bruit de grelot incessant... je vais me retrouver au milieu d'une battue. Je décide de laisser tomber et de rentrer. J'accélère le pas et fais démarrer, juste à 15 mètres, une grosse biche. Je m'arrête et écoute, elle remonte en faisant chuter des pierres puis le calme revient. Je poursuis et débouche sur un éboulis qui sépare le bois de chênes et de buis d'un bois de hêtres.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Je traverse l'éboulis et décide de continuer un peu pour voir les dégâts de la tempête. 100 mètres plus loin je tombe sur un amas d'arbres déracinés qui barrent le bois, c'est un vrai carnage.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Je redescends alors que le brouillard monte de la vallée.

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

Plus bas, je rattrape le sentier bordé de buis

Gazette pyrénéenne : dimanche 26 septembre 2010

et aperçois un peu plus loin un posté assis dans un petit pré sous le sentier. Je me signale d'un long sifflement et salue le chasseur au passage. Les grelots des chiens se font entendre au-dessus du sentier. Je dois contourner ou passer sous des arbres couchés en travers du passage. Plus bas sur le chemin de la Soule un autre chasseur posté aux «grandes lignes".

 

Alex

Partager cet article

Repost0

Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
  • Contact

AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

Réponses à mes détracteurs :

https://www.chasse-a-l-arc-dans-le-gers.com/pages/MESSAGES_PERSONNELS_ET_REPONSES-8657563.html

LA RECHERCHE AU SANG

Cliquez sur la photo

 

QUELQUES BLOGS DE CHASSE A L'ARC

 

 

BONNES ADRESSES CHASSE

https://www.facebook.com/pyreneeschassesapproches
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

FOURNISSEURS

Cliquez sur l'image

 

Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

 MATERIEL :

 

 

GRANDS GIBIERS HORS FRANCE METROPOLITAINE

ARGENTINE

 

Buffle murrah
Guanaco
ESPAGNE
Bouquetin espagnol de Beceite
Chèvre de Majorque hybridée
Chèvre sauvage
Mouflon à manchette

GUYANE

 

Pécari à collier
Capibara
Caïman rouge
Caïmans gris

 

Québec

 

Ours noir

 

Ile Maurice

 

Cerf rusa
Cochon marron

 

GRAND CHELEM FRANCAIS

Cerf élaphe
Chevreuil
Mouflon
Chamois
Isard
Sanglier
Blaireau
Renard

 

Répartition des prélèvements grands gibiers

AUTRES PRELEVEMENTS :

Répartition des prélèvements petits gibiers
Ragondin albinos
Ragondin
Rat musqué

Lièvre
Lapin de garenne
Martre
Putois
Vison d'Amérique
Faisan commun
Canard colvert
Foulque macroule
Bécasse

 

Guyane

 

Iguane vert
Tourterelle rouviolette
Hocco alector

 

Singe hurleur
Aymara

 

Argentine

 

Lièvre
Renard gris
Tinamou élégant

 

Québec

 

Tétras du Canada
Gélinotte huppée
Bernache du Canada