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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 22:22

Ce matin, je retourne dans les Pyrénées, à Sarrancolin où je n'ai pas mis les pieds depuis le tir de mon cerf. Mon ami Patrick a encore un bracelet pour un hère et un autre pour un chevreuil. Je me gare juste avant le lever du jour en bas du chemin de la Soule puis me prépare et commence à remonter en suivant la route que je quitte au bout du hameau pour rejoindre le bas d'une prairie plantée d'arbres fruitiers où les animaux sont souvent présents à cette heure-ci. Rien en vue ce matin, je rentre donc dans le bois par une très grosse coulée très fréquentée et la suis doucement, tout en observant bien les alentours, au-dessous d'un massif d'épines noires. La pente raide en dessous de moi descend vers le ruisseau dont le bruit est bien présent et ne facilite pas l'écoute d'un éventuel bruit de pas. Je biaise doucement pour remonter vers une ancienne piste qui conduit à une grange abandonnée, le secteur semble calme mais alors que j'arrive au bout du massif d'épines noires, sur une zone de fougères sèches que la neige a écrasé au sol avant de fondre, je me fais surprendre par 2 ou 3 animaux qui démarrent derrière un des quelques ilots de buissons et de ronciers ponctuant le secteur, juste à quelques mètres devant moi. Je n'ai pas pu identifier les animaux qui se débinent à couvert des arbustes et disparaissent rapidement. Le bruit de fuite cesse vite, je m'avance doucement à découvert sans revoir les animaux.

Je traverse l'ancienne piste puis remonte au travers des fougères jusqu'à un talus très abrupt creusé par une coulée très marquée. Je la remonte péniblement en m'accrochant aux racines d'un gros frêne qui pousse au sommet du talus et rattrape ainsi une des pistes faite par Patrick pour chasser sur le secteur. Une grosse haie d'épines noires et de ronces borde la droite de la piste, j'aperçois par-dessus cette dernière ce que j'identifie comme étant une biche qui descend une autre piste à environ 150 mètres sur ma droite tout en broutant. Elle arrive d'un petit pré qui borde la route et est encore au départ de la piste, elle n'est certainement pas seule et peut être accompagnée de son jeune. Le vent est plus ou moins dans mon dos, je décide donc d'avancer à couvert de la haie pour rattraper le bas de la piste à environ 200 mètres. J'avance doucement en surveillant la biche et le dessous de la piste qui domine les fougères et les buissons de plusieurs mètres. Un peu plus loin la haie s'interrompt un moment sur quelques mètres, je profite que la biche ait la tête baissée pour traverser la zone et rejoindre à nouveau le couvert. Je n'ai pas été repéré mais en avançant, le relief me fait perdre de vue la biche. Je surveille toujours le dessous du talus sans succès et arrive ainsi au bout de la haie où je marque une pause pour observer la plantation de chênes américains qui remonte vers la route. Ne voyant rien, je m'avance à découvert et fais démarrer 3 chevreuils en plein milieu de la plantation. Je ne les avais même pas vus. Ils remontent vers la route à grand bruit dans les fougères sèches et les feuilles mortes puis le calme revient alors qu'ils ont disparu. C'est certainement eux que j'ai dérangé tout à l'heure.

Je rattrape la piste sur laquelle se trouvait la biche et commence à remonter doucement en serrant le talus de gauche. La courbure de la piste à gauche et le relief me permettent d'avancer sans être vu mais aussi sans pouvoir voir la biche. J'avance tout doucement en surveillant bien le dessus de la piste et le dessous, quand les genets me le permettent. Après environ 150 mètres de cette progression lente, une silhouette de cervidé se dessine à environ 30 mètres sur ma gauche, à environ 10 ou 12 mètres au-dessus de la piste. Je me baisse et accroche mon décocheur pour avancer un peu en profitant de quelques genets pour me cacher. Je gagne facilement 15 mètres sur le sol meuble et silencieux de la piste. J'aperçois à nouveau le dos de l'animal et reconnais vite une jeune femelle de l'année à sa crinière hirsute chocolat. C'est l'animal qu'il me faut, elle broute tranquillement, redresse la tête, regarde vers la route au-dessus puis se remet à brouter. Le vent est face à moi. Je me baisse et arme doucement mon arc puis me décale doucement en remontant la piste pour me dégager des genêts. Seules les pattes de l'animal et sa tête baissée sont cachées par la végétation, son corps est bien dégagé. J'aligne ma visée derrière son épaule et décoche. Le vol de ma flèche est parfait et elle rentre où je visais. Le hère démarre comme sonné par l'impact et file en remontant un peu pour disparaître dans les genêts.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un "Yes". J'attends un peu en regardant les montagnes sur lesquelles la neige a presque toute fondu.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Confiant sur la létalité de ma flèche, je remonte après quelques minutes pour tenter de retrouver ma flèche et des traces de sang. Je trouve assez vite ma flèche mais cette dernière porte étrangement peu de sang.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Je récupère ma flèche et la remets au carquois puis tente de trouver du sang mais rien sur la zone du tir, je me dirige vers les genets où j'ai perdu le hère de vue sans trouver de sang. Je tourne un instant au départ des genêts et tente de trouver la coulée de mon animal quand une petite goutte de sang me met sur la piste.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Je suis doucement la coulée mais le sang semble très peu abondant, je ne trouve que quelques petites gouttes et de légers frottés sur les genets, les indices sont espacés de plusieurs mètres.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017
Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Un peu plus loin un peu de poil collé dans une grosse goutte de sang me conforte dans ma recherche.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Les traces de sang s'interrompent ensuite un moment et je tourne et retourne, pensant que l'animal a peut-être quitté la coulée, sans arriver à trouver de sang sur environ 10 mètres. Je tente de suivre un peu plus loin la coulée et tombe sur des grosses gouttes de sang avant la fin des genets qui débouchent sur un petit pré bordant la route.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Sur le pré, de grosses gouttes de sang espacées de plusieurs mètres sont tout de même bien visibles sur l'herbe jaunie par le gel et la neige et j'arrive à suivre tout de même la piste en m'arrêtant à chaque goutte pour guetter la suivante un peu plus loin.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Après environ 30 mètres parcourus ainsi dans le pré, en levant les yeux vers la route, j'aperçois mon hère couché sur le flanc, de l'autre côté de la route, dans l'herbe rase. Il a fait environ 150 mètres avant de mourir.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Il a perdu une grosse traînée de sang sur les dernier mètres.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Ma flèche traverse les 2 poumons comme je le pensais. La jeune femelle possède une plaie purulente à la cuisse qui s’avérera être une vielle blessure certainement un coup de bois d'un cerf vu la forme et la profondeur de la plaie.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Je me pose à côté de mon hère et appelle Patrick pour qu'il m'amène le bracelet que nous apposons à son arrivée avant de charger ma prise dans la benne du pickup pour la ramener cher Patrick pour quelques photos souvenir avant de la dépecer, de la vider et de la découper.

Un faon femelle à l'approche, 30 janvier 2017

Alex

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 20:21

Cette année, j'ai acheté un bracelet de moins de 10 cors pour chasser le cerf sur Sarrancolin. Ce matin, j'arrive à la nuit sur le chemin de Panets et me gare dans le dernier virage avant la ferme où il se termine. Je me prépare et remonte vers la ferme puis passe au milieu des bâtiments pour rejoindre le sentier qui remonte vers le col où je veux chasser ce matin. Un brouillard épais enveloppe la montagne et va compliquer le repérage des animaux. Je passe la clôture électrique et fais démarrer les vaches qui s'enfuient avec un bruit de clarine. Le chemin remonte au plus raide de la pente sur environ 200 mètres puis bifurque à gauche pour remonter, à flanc de montagne, vers le col en pente plus douce. Je passe une grange puis la clôture électrique après laquelle la pâture laisse place à un tapis de fougères et de genets qui couvre le penchant montagneux. Je marche rapidement pour arriver au lever du jour en haut de la montagne tout en surveillant au-dessus et au-dessous du chemin. Alors que je me rapproche du bout du chemin, qui débouche sur une zone enherbée au milieu des genets et des fougères, un brame retentit derrière moi à environ 100 mètres, dans le penchant de fougères au-dessus du chemin que je suis. Le vent est face à moi et l'approche risque d'être compliquée. La luminosité est encore faible et le brouillard très épais. Je m'arrête pour écouter, à environ 20 mètres du bout du chemin quand une biche surgit des fougères et fonce à grand bruit vers le bois en contrebas. Je m'avance vers le bout du chemin alors qu'un brame retentit à environ 70 mètres dans mon dos. Je décide de tenter une approche par un chemin enherbé qui remonte au-dessus des fougères en suivant la crête et dessine un V avec le chemin que je suivais mais je n'ai fait que quelques mètres qu'un brame retentit au bord du chemin que je longeais. Le vent n'est pas bon mais je tente une approche en faisant demi-tour. Je redescends doucement, un nouveau brame retentit, le cerf est à moins de 30 mètres mais un gros genet poussant au bord du chemin me le cache. J'avance très doucement jusqu'au genet puis me penche doucement et aperçois la silhouette du cerf qui regarde vers moi à environ 20 mètres. C'est un 8 cors, il est de face et seul son cou et sa tête dépassent des genêts. Je me suis figé mais le vent me trahit et le cerf fait volte-face et fuit en remontant vers la crête. J'aurais dû rester à l'endroit d'où est partie la biche, le bruit de sa fuite a attiré le cerf. Je le laisse partir et traverse la place d'herbe rase, tondue par un troupeau de mérens en estive pour rejoindre un chemin de terre qui rejoint une autre zone enherbée sur le col un peu plus loin.

J'avance doucement en espérant voir des animaux et jette par moment un coup d'œil dans la pente de fougère à ma gauche mais rien en vue et le brouillard limite ma vision à plus ou moins 30 mètres. Les cerfs ne semblent pas bramer sur le col, je trouve ça bizarre car en général c'est la zone la plus active du secteur. Le chemin traverse une zone boisée au milieu d'énormes hêtres puis bifurque à gauche pour passer dans un tunnel de houx et de noisetiers avant de ressortir sur la zone enherbée du col. Je marque une pause à la sortie du tunnel pour regarder et écouter mais rien, le secteur semble très calme. Je descends donc doucement vers la piste de gravier à environ 200 mètres en contrebas. Je surveille les genets de part et d'autre du chemin mais rien ne bouge. Arrivé à la piste, je commence à la suivre doucement quand un bruit de pas se fait entendre sur le gravier. Je m'avance doucement à sa rencontre et identifie une silhouette humaine qui longe la bordure du chemin. Je remets ma flèche au carquois, remonte ma cagoule et pars à sa rencontre. Quelle n'est pas ma surprise de constater qu'il s'agit d'un autre chasseur à l'arc. Nous discutons brièvement et il m'explique qu'il est en possession d'un bracelet moins de 10 cors et d'un bracelet de biche, il est arrivé par la piste en voiture avec son ami qui lui est monté en crête pour chasser à la carabine. Cette situation réduit beaucoup mes chances pour ce matin et mon secteur de chasse. Je lui demande quel secteur il pense chasser puis, comprenant qu'il va chasser le secteur que je voulais prospecter, je décide de changer mes plans. Nous nous séparons et je continue à suivre la piste pour rejoindre une autre piste taillée dans la roche du flan de la montagne et qui dessert un enclos de régénération un peu plus loin. Je surveille par moment la pente en dessous de la piste pour tenter d'apercevoir des animaux et arrive à une bande d'arbres à paillons bordant la gauche de la piste me barrant la visibilité en contrebas. Les cerfs se sont fait les bois dans cette végétation qu'ils ont massacrée. Le brouillard se lève peu à peu et un rayon de soleil s'hasarde même à illuminer le sommet de ma montagne de l'autre côté de la vallée.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je suis la piste et arrive à un abreuvoir alimenté par une source située plus haut dans la montagne. J'en profite pour me désaltérer puis continue vers l'enclos que je traverse doucement en surveillant les alentours. Le grillage n'étant plus étanche, les animaux y rentrent régulièrement mais rien ce matin. Un cerf brame plus haut en montagne dans le secteur où doit se trouver le carabinier. D'autres cerfs se mettent à bramer plus bas en dessous de l'enclos. Je sors de l'enclos et m'avance un peu sur une piste forestière qui redescend vers Sarrancolin. Les cerfs brament en contrebas, je décide de tenter une approche et commence à descendre doucement tout en m'arrêtant très régulièrement pour observer et écouter. La pente est raide, le vent est capricieux, il semble monter ou partir à droite mais change parfois de sens. J'identifie au moins 3 cerfs différents à la localisation de leurs brames. L'un d'eux semble proche, 80 mètres environ. J'avance tout doucement et m'arrêtant tous les quelques mètres pour observer et écouter pour tenter de le localiser. Tout à coup, alors que j'avance doucement, des animaux démarrent en contrebas à environ 40 mètres. Je me fige et entre-aperçois les animaux qui semblent descendre en biaisant de gauche à droite. Ils stoppent assez vite mais je n'arrive pas à les voir. J'attends un peu, puis recommence à descendre doucement quand les brames reprennent plus à ma gauche. Je me dirige donc vers eux tout doucement en ouvrant bien les yeux et ne tarde pas à apercevoir des biches et leurs jeunes à environ 50 mètres. Le cerf ne doit pas être loin, je tente de m'approcher doucement en les surveillant mais une biche que je n'avais pas vu, un peu plus haut dans la pente, m'a localisé et démarre entraînant la harde dans sa fuite. Les animaux dévalent rapidement la pente, faisant rouler les pierres et disparaissent un peu plus bas. Je reste un moment immobile et écoute, à ma grande surprise, le cerf se remet à bramer à environ 80 mètres, vers l'endroit où j'ai perdu la harde de vue. Les autres cerfs brament moins souvent et moins fort tout en descendant, ils sont plus à ma droite. Je reprends très lentement mon approche et finis par distinguer le cerf accompagné d'une biche. C'est un très gros 12 ou 13 cors, trop gros pour mon bracelet. Ils finissent par m'apercevoir et démarrent pour disparaître dans la pente à grand bruit.

J'attends un moment à l'écoute, un autre cerf brame plus à ma droite et je tente l'approche. Je descends doucement sans arriver à le voir. Tout à coup, un brame retentit au-dessus de moi,  sur ma gauche, il semble proche, je tente l'approche sans arriver à le localiser. Les cerfs brament maintenant sur le penchant opposé, ils ont dû descendre et remontent doucement vers le penchant de fougères situé au-dessus du bois et au-dessus duquel je suis monté ce matin. Je descends dont rapidement et rattrape une piste de terre qui remonte du chemin où j'ai garé ma voiture. Je le suis doucement en remontant jusqu'à sortir du bois sur une zone de prairie. Les cerfs brament plus haut dans le bois à environ 100 mètres au-dessus de la prairie. Je remonte la pente enherbée très raide et rejoins le bord du bois où je rentre doucement pour commencer mon approche en direction du brame le plus proche qui semble remonter. Je remonte de quelques mètres puis me poste à l'écoute, les yeux grands ouverts et progresse ainsi en multipliant les arrêts. J'évite les zones salle pour éviter de faire du bruit, le vent souffle face à moi. Petit à petit, je remonte la montagne jusqu'à arriver dans une zone de bouleaux dégagée juste au-dessus d'une zone touffue. Un brame puissant retentit en dessous de moi dans la zone touffue, le cerf semble se rapprocher pour venir passer à 10 ou 15 mètres en dessous de moi. Je me cale un peu plus à en retrait, espérant que le vent qui descend ne me trahira pas avant le tir. Du bruit me fait tourner la tête au-dessus de moi. J'aperçois un magnifique daguet, avec de très grandes dagues, qui passe 35 mètres au-dessus de moi, il est inquiet, s'arrête un instant en limite des fougères puis repars et disparaît dans le bois de noisetiers.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je me reconcentre sur le cerf en dessous de moi mais ce dernier qui brame toujours semble avoir fait demi-tour et s'éloigner tranquillement. Je décide de tenter de longer la zone épaisse pour essayer de l'intercepter un peu plus loin mais alors que j'arrive doucement à 10 ou 12 mètres des noisetiers, un galop retentit et me fait tourner la tête. Une biche et son jeune descendent au galop en suivant la bordure des noisetiers et viennent s'arrêter de 3/4 arrière à 12 mètres, sur une grosse coulée qui part droit devant moi dans les noisetiers. Un cerf arrive au petit trop derrière eux tout en poussant un brame, tête relevée et bois plaqués sur son dos, la scène est magnifique. J'identifie vite un moins de 10 cors, c'est mon cerf. Le vent dévié par la zone de bois dense me semble souffler dans mon dos. Je jette rapidement un coup d'œil à la biche et son faon qui s'éclipsent puis tente de retrouver le cerf mais je ne le vois plus, mes yeux scrutent le paysage pour rapidement comprendre qu'il est juste devant moi, arrêté plein travers dans les noisetiers à 12 mètres. Je tente d'armer mon arc mais il démarre. Je finis d'armer mon arc, il fuit de cul sur quelques mètres sur la grosse coulée avant de stopper et se tourner quasiment plein travers pour regarder vers moi à environ 18 mètres. Ma visée se cale au même moment derrière son épaule et je décoche. Ma flèche l'atteint en plein coffre avec un bruit sourd, le cerf fait volte-face et se jette dans la pente au plus raide en cassant du bois et je le perds vite de vue. Je l'entends un instant puis le calme revient après un grand bruit comme si le cerf était tombé.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je décide d'attendre un peu avant d'attaquer ma recherche au cas où mon atteinte ne serait pas bonne. Il est 9h30, je cale l'alarme de mon portable sur 10 heures, j'envoie un texto à Xavier qui est venu chasser lui aussi dans les Pyrénées pour lui dire que j'ai fléché mon cerf. Je pars chercher ma flèche mais sans la trouver puis jette un coup d'œil à l'endroit où je pense que se trouvait le cerf sans trouver de sang. Je retourne à l'endroit du tir pour vérifier que je ne me trompe pas d'endroit et me rends compte que je ne cherchais pas assez loin. Je m'avance à nouveau sur la coulée à l'endroit où se trouvait le cerf mais ne trouve toujours pas de sang, la descente est bien marquée, je décide de la suivre sur quelques mètres.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je trouve quelques traces de sang au sol, sur les feuilles mortes, à quelques mètres en contrebas.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016
Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

J'attends un moment mais alors que je regarde l'heure, à peine 10 minutes se sont écoulées. Je décide de suivre tout doucement le sang en restant silencieux et en observant bien autour de moi. Après les premières gouttes de sang en limite d'une zone au sol dégagé, le cerf a foncé droit dans la végétation et cassant les branchettes et couchant la végétation, les fougères couchées sont maculées de sang.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

La piste s'annonçait bien mais je déchante vite car les indices sont maigres par la suite, les gouttes ne sont pas bien grosses et assez espacées. Je progresse tout doucement en surveillant les alentours tout en suivant ces indices.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Un peu plus loin les gouttes s'arrêtent net sur la coulée. Je regarde bien autour de moi et aperçois une grosse tâche rouge 10 mètres en contrebas contre une touffe de noisetier. Je comprends alors que le cerf a sauté et heurté le noisetier, c'est certainement le bruit que j'ai entendu en pensant que le cerf était tombé.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je suis obligé de faire un détour pour rejoindre le noisetier couvert de sang tellement la pente est raide. Des poils sont collés dans le sang sur l'arbuste.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Le sang continue à suivre la pente et passe dans une zone de buis puis semble descendre entre des rochers où je trouve de grosses gouttes de sang sur quelques mètres.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Passé ces grosses gouttes la piste s'arrête net et je tourne un moment en dessous de la dernière goutte sans trouver la suite de la piste. Je contrôle 2 coulées bien marquées sur quelques mètres sans rien trouver puis décide de revenir en arrière et me rends compte que la piste prend en fait à droite au-dessus des rochers, les grosses gouttes ont en fait été projetées sur 2 mètres alors que le cerf a bifurqué. Les gouttes sont maintenant moins espacées mais la quantité de sang n'est pas très importante. Je suis pas à pas les gouttes dans une zone de noisetiers espacés, elles suivent presque la courbe de niveau mais descendent légèrement. En avançant je regarde bien devant moi pour tenter de voir le cerf. Au bout d'un moment la piste se remet à monter doucement et la quantité de sang augmente. Un baliveau présente des projections de sang sur la droite de la piste.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Alors que je photographie ce baliveau, j'aperçois à environ 40 mètres une masse derrière une touffe de noisetiers. Le contre-jour m'empêche d'identifier cette forme avec certitude mais je pense immédiatement au cerf. Je m'avance un peut tout doucement en encochant une flèche et constate qu'il s'agit bien d'un grand cervidé couché, appuyé contre le noisetier. Je ne vois pas la tête mais constate qu'il est toujours vivant, sa respiration fait gonfler et dégonfler son flanc mais cette dernière semble difficile. Je m'arrête à environ 30 mètres et m'agenouille pour attendre que mon cerf meure et envoie un texto à Xavier pour lui dire que j'ai retrouvé mon cerf mais qu'il n'est pas mort et que j'attends qu'il meure. Il me propose de venir avec Patrick et une arme à feu mais je lui dis d'attendre.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Au bout d'un moment, le cerf relève la tête mais la repose vite au sol, il reste ainsi un moment puis recommence à agiter sa tête pour la reposer au sol plusieurs fois. Je ne sais pas comment réagir, j'ai peur de le relever en m'approchant. Le cerf agite à nouveau la tête puis la repose contre son flanc droit puis recommence et reprends la même position. C'est alors que l'alarme de mon portable se met à sonner, je l’éteins vite mais le cerf réagit et s'agite un peu sans arriver à se lever, son agitation le fait glisser dans la pente, en marche arrière, pour aller se recaler contre une autre touffe de noisetiers.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Comprenant que mon cerf n'a plus la force de se lever, je décide de tenter une approche. Je descends un peu plus bas pour profiter de la touffe de noisetier qui cache son regard. J'avance doucement pour me positionner à environ 8 mètres du cerf qui se présente couché de 3/4 arrière. J'arme, vise derrière son épaule et décoche. Le cerf se redresse d'un bon, vacille et se retourne tête vers la pente, pattes tétanisées et tendues avec ma flèche plantée, la lame est ressortie et dépasse de 30 cm à la base du cou. Ma première flèche dépasse du cuissot. Le cerf bascule et roule dans la pente pour se caler un peu plus bas contre un autre noisetier contre lequel il se débat un peu et s'immobilise après avoir poussé une sorte de brame étouffé. Je m'approche de mon cerf qui vient de mourir et appelle Xavier qui me dit qu'il arrive avec Patrick.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je récupère ma première flèche et la mets au carquois puis la seconde mais cette dernière a cassé dans le chute du cerf, je la mets tout de même au carquois avant d'examiner mon cerf. Ma première flèche a ouvert un trou de presque 30 cm de long sur 10 de large, qui permet de voir les côtes de l'animal, derrière l'épaule à l'entrée de la flèche qui est ressortie entre les cuisses, sortant un peu les intestins avant de traverser le cuissot opposé et rester en travers de ce dernier. Cette atteinte ne correspond pas à la position du cerf au moment du tir. J'appose mon bracelet puis descends le cerf dans la prairie 30 mètres en contrebas pour faire quelques photos avant de descendre vers ma voiture qui est plusieurs centaines de mètres au pied de la pente.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

Je descends donc mon cerf en le tirant ou le laissant rouler. Une battue est en cours sur le penchant opposé et les chiens qui donnent attrapent un petit sanglier que j'entends couiner, ils le laissent échapper 3 fois puis le recoiffent alors que j'entends crier le piqueur. Je finis par arriver à environ 60 mètres de ma voiture alors que Xavier et Patrick arrivent pour m'aider. Patrick arrive à reculer le 4 x 4 sur un bout de piste arrivant à l'endroit où je me suis arrêté non sans me prendre une bonne décharge en passant sous la clôture des vaches. Nous chargeons le cerf puis Patrick et Xavier repartent vers chez Patrick alors que je me change et prends ma voiture pour les rejoindre. Nous faisons quelques photos souvenir avec Xavier alors que Patrick par bosser à son restaurant.

Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016
Mon moins de 10 cors est bouclé, 2 octobre 2016

En dépeçant le cerf, je comprends qu'en fait ma lame mécanique en s'ouvrant a glissé sur les côtes sans arriver à les traverser avant de rentrer au niveau de la panse sans toucher les organes vitaux, j'ai eu de la chance de retrouver mon cerf aussi vite car il n'a parcouru qu'environ 200 mètres.

 

Alex

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18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 13:33

Ce matin, j'ai décidé d'aller chasser à Sarrancolin où je n'ai toujours pas réussi à flécher ma biche depuis l'ouverture. Les sorties s’enchaînent comme les occasions de tir sur cerf mais je vois peu ou pas de biche. La semaine dernière j'ai vu 5 cerfs sur un secteur que je chassais pour la première fois de l'année et je décide de retenter ma chance ce matin en espérant y voir des biches. Je décolle de chez moi vers 6h20 pour arriver sur place une heure plus tard. Je me gare au bord du chemin de la Soule qui monte chez mon ami Patrick, en face d'un chemin de terre qui remonte en ligne droite vers la dernière maison du chemin de la Soule. Alors que je me prépare, la nuit s'éclaire doucement des premières lueurs du jour. Un chevreuil se met à aboyer dans le bois en dessous de la route puis un second lui répond au départ du chemin de terre. Une fois prêt, j'attaque la montée par le chemin de terre, je progresse doucement sur un sol couvert de feuilles mortes et de pierres. Je m'arrête régulièrement pour écouter la montagne. Les chevreuils protestent un moment avant le retour du calme. Une haie de buis borde maintenant la droite du chemin et je m'arrête à chaque trouée pour tenter d'apercevoir un animal en contrebas.

Au bout d'un moment, j'arrive à une grange en ruine située au bord du chemin sur ma droite. La luminosité est encore un peu faible pour tenter un tir. Un passage longe le mur et débouche sur un petit pré séparé d'un grand pré par une haie de buis, quelques flocons de neige tombent par moment. Le grand pré remonte jusqu'à la dernière maison de la Soule. Je m'avance doucement dans le petit pré et regarde par la trouée entre le chemin et la haie de buis perpendiculaire pour tenter d'apercevoir des animaux quand un mouvement attire mon regard sur ma droite. Une biche vient de démarrer en haut du petit pré et s'arrête à environ 50 mètres au milieu des chênes espacés qui couvrent le penchant de la montagne. Elle pousse ses grondements d'alerte sans bouger puis s'avance un peu et passe derrière la haie de buis. J'en profite pour m'avancer jusqu'au buis au milieu desquels remonte un chemin. Je commence à remonter doucement le chemin qui décrit une courbe à droite. Pas à pas, j'arrive au bout des buis. La biche pousse un grondement d'alerte mais je ne la vois pas encore. Je me penche doucement et l'aperçois suivie d'une bichette à 25 mètres au-dessus de moi dans la pente. J'arme à couvert des buis et m'avance doucement. Je cale ma visée sur la bichette mais ne sens pas mon tir. Je préfère les laisser partir et désarme. Elles redémarrent et remontent de cul entre les chênes et les buis d'un pas lent en se retournant par moment pour regarder vers moi. Je les laisses disparaître dans la végétation puis reprends ma progression sur le petit sentier pierreux qui remonte vers le col où je chasse généralement.

J'avance doucement pour ne pas faire rouler de pierre. Je n'ai pas fait 100 mètres que j'entends rouler une pierre au-dessus de moi. Je me fige, une seconde pierre roule. Les buis épais ne me permettent pas de voir à plus de 5 mètres. Je m'avance donc très lentement à la recherche d'une trouée dans la végétation quand un animal traverse rapidement le chemin à environ 25 mètres devant moi et s'arrête juste sous le sentier, derrière un très gros buis. Je me fige, j'arrive à voir les pattes de l'animal au travers du feuillage. Je tente un approche très lente et gagne ainsi environ 10 mètres mais un grondement d'alerte retentit. Je stoppe net. L'animal démarre et semble partir de cul caché par le buis. J'arme mon arc au cas où l'animal serait curieux et ce que j'espérais arriva. L'animal revient sur ses pas et s'avance doucement, plein travers, sur la droite du buis dégageant ainsi sa tête, son cou et son épaule. Pas de bois sur la tête, je pense voir une biche bien que j'ai un petit doute. Pas de bois sur la tête ce ne peut être qu'une biche, une bichette ou un jeune de l'année, dans le pire des cas, Patrick a un bracelet de jeune. Je vise derrière l'épaule et décoche. Ma flèche vole droit et frappe l'animal qui démarre en trombe mais semble déjà accuser le coup.

Je le perds de vue au bout de 30 mètres de fuite environ mais entends encore sa fuite puis les pierres qui roule et le calme qui revient. Une respiration sifflante puis des grondements d'alerte et le calme s'installe. J'attends un petit moment puis encoche une seconde flèche avant d'attaquer ma recherche. La neige se met à tomber à gros flocons. J'ai oublié mon appareil photo ce matin. Je trouve vite du sang à quelques mètres de l'endroit du tir. Les gouttes sont nombreuses et la piste assez facile à suivre. Sur la piste, contre un chêne, je trouve ma flèche cassée au niveau des empennages qui ont dû rester dans l'animal. Je retrouve rapidement mon animal à environ 100 mètres en contrebas. Une mousse rose abondante sort de la plaie d'entrée de ma flèche. En arrivant près de lui, je le trouve petit et m'aperçois vite qu'il s'agit en fait d'un jeune mâle de l'année. J'appelle donc Patrick pour qu'il m'amène son bracelet. Avant de m'aider à le charger dans sa voiture au niveau de la grange de Tahouens. Nous rentrons chez lui pour quelques photos souvenir prises avec son appareil photo avant que je ne m'attaque au dépeçage. Les 2 poumons sont traversés et mes empennages sont restés dans l'un d'eux. Ma flèche est restée coincée par le cartilage de l'omoplate côté sortie qu'elle a traversée.

Un here à l'approche, 15 janvier 2016

Alex

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28 septembre 2015 1 28 /09 /septembre /2015 06:09

Ce matin, j'ai décidé d'aller chasser à Sarrancolin pour essayer de faire ma biche. Je me lève vers 5 heures pour me préparer, en sortant pour prendre ma voiture, je jette un coup d'œil à la lune dont les informations nous ont beaucoup parlé la veille. L'éclipse est encore partielle mais la lune recommence à s'éclairée petit à petit. Sur le trajet vers les Pyrénées, je pourrai profiter de ce phénomène en regardant par moment par la vitre de ma voiture. Arrivé à Sarrancolin, je prends un chemin de pierre qui remonte vers une ferme perdue dans la montagne et me gare dans le dernier virage. Je me prépare rapidement puis remonte à pied vers la ferme. Les lumières de Sarrancolin scintillent dans la vallée, un brame retentit sur le penchant de droite. Arrivé à la ferme, je prends à gauche et commence à remonter pour rejoindre un chemin de terre qui va me conduire au col, le début de la montée est assez raide puis bifurque à 90° et la pente devient moins raide. Je passe une grange devant laquelle pousse un gros châtaigner puis passe sous la clôture électrique qui délimite la pâture des vaches et commence à avancer sur un chemin enherbée qui remonte vers le col au milieu d'un penchant de fougères. Pas de biche dans le secteur ce matin. Arrivé au sommet, je jette un coup d'œil sur une petite esplanade enherbée au milieu des fougères et des genêts, toujours rien. Je continue donc en suivant un petit chemin de terre qui remonte vers un bois de hêtre. Alors que le chemin s'aplani puis commence à redescendre tout doucement, je passe à côté d'une bande de régénération de hêtres à ma droite. J'avance tout doucement en la surveillant quand j'aperçois un animal, à environ 12 mètres, au milieu des jeunes hêtres, la luminosité n'est pas encore très bonne et je pense un instant à un chevreuil mais alors que je m'approche doucement, je me rends compte qu'il s'agit d'un jeune cerf de l'année en train de manger des feuilles. Je me fige à 5 ou 6 mètres de lui pour l'observer mais il lève brusquement la tête vers moi, m'observe un court instant puis disparaît dans la régénération.

Je reprends ma progression lente mais il n'y a pas d'autres animaux dans ce secteur ce matin. Le chemin tourne à gauche pour redescendre vers le col en passant dans un tunnel formé par des houx et des noisetiers. J'avance tout doucement car les brindilles et les petits graviers sont bruyants. En débouchant sur le col enherbé et ponctué de genets. Je scrute le paysage à la recherche d'un animal sans succès. Plusieurs cerfs brament dans les bois du penchant de droite qui fait partie de la société de chasse voisine. Je m'attarde un instant à les écouter avant de rejoindre la piste pour remonter plus haut, vers un chemin forestier qui suit la courbe de niveau au milieu de la hêtraie. Je suis un instant la piste jusqu'à rejoindre une autre piste, taillée dans la roche qui prend à gauche pour rejoindre un enclos de régénération. Je la suis un moment puis arrivé au niveau d'un abreuvoir alimenté par une source captée plus haut, je commence à remonter au plus raide pour rejoindre la piste forestière. C'est un passage très emprunté par les animaux qui viennent boire et se baigner dans les nombreuses sources qui ressortent dans le secteur et longent le grillage de l'enclos que je rencontre très vite à ma gauche. Les sangliers ont donné pas mal de coups de nez dans une zone de buis. J'arrive enfin à la piste et commence à la suivre.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Au-dessus du chemin, le bois de hêtres est clair et permet de voir presque jusqu'à la crête à environ 200 mètres alors que sous le chemin les grands arbres dominent des zones de régénération épaisses où les animaux peuvent se cacher. J'avance doucement en surveillant alternativement les 2 côtés du chemin. Le sol est marqué de nombreuses traces et projections de boue, toutes les flaques du chemin servent de souilles pour les cervidés et les sangliers et le secteur semble très fréquenté.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Malgré les nombreux indices de présence, je n'arrive pas à voir le moindre animal, le brame des cerfs retentit çà et là dans la montagne et je décide de redescendre vers le col par la piste et profitant de cette belle musique automnale. Arrivé au col, je remonte vers le tunnel d'arbre et reprends le chemin de terre en direction de l'esplanade enherbée de laquelle part le chemin que j'ai pris pour monter ce matin. Le brame puissant d'un cerf retentit, il semble venir des fougères sur la gauche de l'esplanade.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je descends rapidement vers la zone de fougères alors que le cerf continue à bramer et qu'un second se met à lui répondre plus bas dans la pente mais semble se rapprocher. Je me faufile à travers les genets et les fougères pour rejoindre le bord du bois puis commence à le longer doucement en me dirigeant vers le brame. J'aperçois vite le cerf au-dessus de moi dans les genêts, il ne me semble pas très gros mais j'espère qu'il est accompagné de biches.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je commence une approche en avançant sur la pointe des pieds et en allant d'un gros hêtre à un autre. Le cerf semble revenir vers le bois en bramant et je le perds un instant de vue. Je continue mon approche jusqu'à un très gros hêtre derrière lequel je me cale pour observer le cerf qui est maintenant à 15 mètres devant moi dans les genets. Il tourne brusquement la tête vers moi, il a vu quelque chose mais ne m'a pas identifié. Il est beaucoup plus gros que ce que je pensais, c'est un magnifique 9 cors.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je tente de le filmer avec mon appareil photo mais je n'ai plus assez de batterie et le film s'interrompt à peine commencer. Son concurrent, en contrebas sur ma gauche, se tait et semble s'éloigner. Le cerf me fixe un moment puis pousse un long brame comme pour me défier puis un plante ses bois dans les genets et balance sa tête, d'un côté à l'autre un instant, détruisant ainsi la végétation devant lui avant de redresser la tête et de regarder à nouveau fixement vers moi. Il commence ensuite à s'avancer doucement vers moi de quelques mètres puis se fige à nouveau et me fixe avant de se remettre à pousser un brame puissant. Il recommence à balancer sa tête dans les genets. Le spectacle est magnifique, ce cerf majestueux n'est qu'à 10 ou 12 mètres devant moi et n'arrive pas à comprendre ce que je suis. La présence proche, juste à ma droite, du gros hêtre est tout de même assez rassurante car, en cas de charge, il fera un bon écran.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Le face à face dure ainsi plusieurs minutes.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Finalement, le grand roi décide de faire demi-tour et de remonter tranquillement dans les genêts. Alors qu'il s'est éloigné de quelques mètres, je pousse un raire puissant qui le stoppe net et lui fait faire un demi-tour sur place. Il me fixe un moment intrigué puis bifurque et biaise pour me contourner par ma droite et tenter de me prendre au vent. Il avance tranquillement dans les genêts et les fougères, seul le haut de sa tête et ses bois dépassent de la végétation.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je pousse plusieurs raires successifs qui finissent par le stopper mais le vent qui a tourné finit par me trahir et il fait brusquement volte-face et remonte dans la végétation au petit trot, portant fièrement sa tête haute. Je finis par le perdre de vue à environ 35 mètres dans la végétation plus haute et épaisse. Je quitte donc mon poste et remonte moi aussi dans les genets pour l'apercevoir à nouveau. Il s'est arrêté en crête et regarde vers moi un instant

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

puis se tourne et plonge dans le bois sur la gauche. Le soleil est déjà haut et la température de plus en plus élevée, je décide de rentre. Je pars donc rejoindre le chemin enherbée qui redescend vers la ferme et appelle ma compagne pour l'avertir que je vais rentrer d'ici 1h30. Nous discutons un peu alors que j'attaque ma descente par le chemin quand un galop retentit plus de 100 mètres en contrebas dans les fougères. Je tourne la tête et aperçois une belle biche qui fonce vers le bois plus en contrebas. Elle fait une pause à environ 200 mètres et tourne la tête vers moi pour identifier la menasse

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

puis repart et plonge dans le bois. Je continue mon chemin tout en discutant un moment. Il fait un soleil magnifique et je profite encore un peu de paysage en chemin.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Le chemin bifurque maintenant à 90 ° à droite pour descendre droit vers la ferme.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je passe la ferme puis retombe sur le chemin de pierre sur lequel je suis garé un peu plus bas. A mi-chemin entre la ferme et ma voiture, je surprends un écureuil affairé à fouiller les feuilles mortes sur la gauche du chemin. Il fonce se réfugier dans la fourche d'un arbre tout proche. Je reste un moment à l'observer alors qu'il reste plaqué contre le tronc.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Il finit par décoller sa tête et regarder vers moi en battant nerveusement de la queue tout en poussant des petits cris de protestation.

Rencontre avec un roi, 28 septembre 2015

Je décide de le laisser tranquille et reprends ma marche ce qui le fait fuir. Je rejoins ma voiture un peu plus bas, il est temps de rentrer à la maison.

 

Alex

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 19:00

Cette nuit, j'ai dormi chez Patrick, il est 7 heure, le réveil sonne. Je me prépare rapidement puis pars en chasse alors que les premières lueurs du jour commencent à monter derrière les montagnes. Ce matin, je vais essayer de retrouver la bande de cervidés vue jeudi matin dans les buis sous chez le voisin de Patrick. Je remonte rapidement le chemin d'accès à l'habitation puis rattrape le chemin de la Soule, je remonte les lacets jusqu'à la maison suivante puis la laisse sur ma droite et continue sur un chemin où la neige n'a pas été encore piétinée. En contre bas, à 40 mètres environ, un chevreuil broute à la cassure du talus, je ne vois que son dos mais l'approche sera impossible, je poursuis ma route. Il a gelé fort ce matin et la neige a gelé en surface et craque sous mes pas, de plus à chaque enjambée, je m'enfonce jusqu'au genou ou à mi-cuisse. La progression est très difficile et très bruyante. J'ai peu d'espoir de voir des animaux pour le moment et me concentre sur ma progression.

Au bout de 300 mètres de cette marche éprouvante, j'arrive au bord d'une zone de buis où le chemin s'interrompt. De nombreuses traces d'animaux convergent vers ces buis et je décide de les suivre. La neige est maintenant moins profonde, les animaux ont gratté par endroit la neige pour chercher de quoi manger. Les traces de sangliers côtoient les traces de biches, de cerfs, de chevreuils, de blaireaux et de renards. Un sanglier a dessiné un sillon de presque 1 mètre sur 50 mètre environ dans la neige profonde. Je suis sa trace pour éviter de trop m'enfoncer et redescends vers un petit ruisseau grossi par la fonde de cette neige. Dans mon dos le soleil qui se lève, éclaire la barre rocheuse qui se teinte d'une belle couleur dorée.

Une matinée magique,16 février 2013

Je descends en suivant le ruisseau, la pente très prononcée et la glace rendent la décente un peu périlleuse et je chute régulièrement dans la neige.

Une matinée magique,16 février 2013

Je fais quelques pauses pour observer les alentours et tenter d'apercevoir des animaux. La nature est calme.

Une matinée magique,16 février 2013

Un peu plus bas je tombe sur un enchevêtrement de chênes abattus par-dessus le cours d'eau par la tempête de 2009 et en profite pour traverser le ruisseau en marchant sur les troncs. De l'autre côté du ruisseau, les buis sont très épais et je peine à me frayer un chemin. Je tombe alors sur une bauge fraîche d'un gros sanglier, peut-être celui que je suivais jeudi matin. Je ressors ensuite des buis épais et arrive dans un zone plus claire. Je marque un petit temps d'arrêt et observe les alentours quand j'aperçois, en dessous de moi, un hère et une belle biche à 50 mètres environ. J'attrape mon appareil photo et tente de l'allumer mais il fait un bruit bizarre et refuse de s'allumer. Le bruit n'est pas resté inaperçu. La biche démarre et rentre dans les buis épais pour traverser le ruisseau, son jeune la suit puis toute une harde de biches, bichettes et jeunes. Un gros daguet ferme la marche. Je suis dégoûte. Je regarde mon appareil photo, le bloc optique ne se déploie plus et l'appareil force un peu puis s'éteint. Bon et bien, les photos sont terminées pour aujourd'hui.

Je continue à descendre doucement pour voir de plus près la zone où se trouvaient les animaux. Tout à coup, alors que je ne suis plus qu'à 15 mètres environ d'où se trouvait le hère, un mouvement sur ma gauche attire mon regard. Je me fige et me prépare. Un petit hère arrive d'un pas décidé, j'arme mon arc. Il s'arrête une première fois derrière des buis puis repart et vient s'arrêter juste en dessous de moi à 15 mètres environ. Mon pin's est calé sur son coffre mais je ne suis pas là pour lui et je le laisse repartir. Il disparaît dans la bande épaisse de buis qui longe le ruisseau. Au même moment, les animaux, qui s'étaient semble t-il arrêtés, repartent en cassant du bois. Je m'avance rapidement dans la clairière en dessous de moi pour tenter d'apercevoir les animaux dans leur fuite. J'aperçois alors une harde de plus de 20 animaux qui remonte la pente après le ruisseau.

La clairière est presque totalement déneigée par les grattages des animaux et jonchée d’empreintes. Je recontrôle mon appareil photo et tente de débloquer le bloc optique quand un bruit me fait tourner la tête. Il me semble apercevoir un mouvement au travers des buis sur ma gauche. Je range mon appareil photo et me fige pour observer. Au bout d'un moment, ça bouge à nouveau. J'aperçois le dos puis les pattes d'un animal à 50 mètres environ. Je pense qu'il s'agit d'un chevreuil. Patrick qui n'a pas encore fermé son bracelet m'a dit d'en tirer un si l'occasion se présentait. Que faire ? Je suis à découvert et le sol gelé est craquant. Je décide de rester là où je suis un petit moment. Le temps passe et l'animal ne semble pas vouloir bouger quand, tout à coup, il finit par se décider et commence à descendre la pente pour rejoindre un massif de buis. J'aperçois alors la tête de l'animal, c'est un daguet et à ma grande surprise un autre daguet que je n'avais pas vu le suit. Ils rentrent dans les buis tranquillement.

Un couloir dans la végétation en contrebas peut me permettre un tir, je décide de m'avancer tout doucement et me positionne en haut d'un talus, devant ce couloir en espérant voir passer les daguets à distance de tir mais assez rapidement du bruit attire mon attention sur ma gauche, vers les buis. Un beau Cerf portant 6 cors, remonte et sort des buis. J'arme mon arc mais il est un peu loin. Il marque une courte pause puis remonte la pente suivi par un second jeune cerf. Ils passent derrière un gros arbre mort et s'arrêtent régulièrement avant de disparaître derrière la crête un peu plus loin. Je désarme mon arc, je n'ai pu que les regarder partir impuissant. Le tir n'était vraiment pas raisonnable puis impossible. Je tente de m'avancer pour les retrouver derrière la crête mais ils sont déjà loin.

Je reprends ma progression lente pour revenir vers chez Patrick. Au bout d'un moment, je passe une combe non boisée puis remonte dans le bois de chêne clairsemé. En arrivant près d'une zone de buis, j'entends démarrer des animaux. J'arme mon arc, 3 chevreuils s'arrêtent à découvert à 30 mètres au-dessus de moi. Trop loin, je les laisse repartir et désarme mon arc. Je reprends ma progression et perçois un peu plus loin un beau brocard en velours qui remonte dans la combe suivante. Je profite du relief pour tenter de remonter à couvert derrière la crête et lui couper la route un peu plus haut. La pente devient très raide et très glissante et je peine à progresser discrètement. Arrivé au sommet de la combe, je tente d'apercevoir le brocard mais il est déjà en train de m'observer. Il démarre sur le chemin qui passe sous chez Patrick. Il s'arrête plusieurs fois pour regarder en arrière puis se jette dans la pente et disparaît. Je tente de m'approcher doucement mais je ne le reverrai pas. Je remonte chez Patrick, Je ne peux pas rester faire le coup du soir, je ne flécherai pas mon cerf cette année. C'était ma dernière saison de chasse au cerf car l'an prochain je ne reprendrai pas de bracelet. Prélever un cerf à l'arc était un rêve, je l'ai réalisé grâce à Patrick mais cette chasse ne me fait plus autant palpiter et le prix du bracelet est vraiment déraisonnable.

 

Alex

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Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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