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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 13:45

Après un samedi en famille sous le soleil, la pluie est de retour aujourd'hui. Malgré le mauvais temps, je décide d'aller faire un tour dans les Pyrénées pour tenter de faire mon C1. Je me gare au village de Camous comme vendredi pour attaquer ma chasse par le bas mais, ce matin, j'ai décidé de commencer par le versant gauche pour tenter de revoir les cerfs vus vendredi soir. Je ne ferai pas le difficile, pour un premier contact avec ce beau territoire, je suis prêt à flécher un daguet si l'occasion se présente, j'ai vu beaucoup de C1 différents en trois jours mais un seul daguet. La pluie tombe de plus en plus fort alors que j'attends le lever du jour dans la voiture en me préparant. Je décide d'enfiler le haut de ma tenue camo-neige sous ma veste camo car le haut du territoire doit être couvert de neige comme vendredi.

Je quitte ma voiture aux premières lueurs du jour sous une pluie battante. Je passe sous la conduite de force et passe la barrière qui permet d'accéder aux prairies sur la gauche du ruisseau puis remonte tranquillement en biaisant à gauche pour rattraper le bout de chemin qui remonte vers la petite ruine. Alors que j'avance tranquillement sur le chemin, je me fige en apercevant une silhouette à environ 80 mètres, en bordure des ronces qui longe la ruine. Je force mes yeux dans la faible luminosité pour tenter de l'identifier. Il me semble reconnaître une biche mais elle reste un long moment immobile avant de se débiner vers le bois sur ma droite. Je la laisse s'éloigner tranquillement avant de continuer à avancer vers la ruine.

Je passe sur la droite de la ruine, rattrape le chemin qui remonte sur ma droite et le traverse pour aller explorer le penchant de fougères au-dessus de moi sous les pins quand une biche et son jeune démarrent au galop à environ 100 mètres au-dessus de moi et filent en suivant la courbe de niveau sur ma droite. Je remonte un peu et récupère une belle coulée qui part à gauche pour rejoindre des prairies au-dessus du village. Je la suis tranquillement au milieu des fougères. En m'approchant d'une prairie masquée partiellement par une bosse du terrain en lisière du bois, je calcule mes pas et avance tout doucement en espérant surprendre des animaux mais c'est moi qui suis surpris car je tombe sur une biche et son faon juste au bord du bois. Je ne les voyais pas derrière la bosse du terrain et mes yeux se portaient plus loin sur la prairie, ils démarrent à à peine 15 mètres devant moi et disparaissent plus bas derrière une bosse de la prairie.

Je biaise un peu à droite pour prendre une belle coulée qui longe la lisière du bois au-dessus de la prairie. Pas d'autres animaux en vue, je bifurque à droite pour remonter en montagne en suivant les coulées dans la végétation détrempée, au milieu d'une zone d'épines noires, de ronces et de fougères. La pluie se calme doucement mais je suis déjà trempé. J'avance doucement espérant surprendre un animal mais rien ne bouge. Des granges se dessinent dans la brume au-dessus de moi, dans la prairie au-dessus du bois. Je reconnais la zone déjà vue hier. Un peu plus bas sur ma droite, j'aperçois, dans un creux du terrain, à environ 40 mètres, un petit massif de buis qui pourrait faire une belle remise. Je stoppe un instant pour observer ce secteur mais ne voyant rien, je me remets en mouvement. C'est alors qu'une biche et son jeune démarrent de derrière les buis que je surveillais à l'instant. Je me suis encore fait avoir. Je rejoins la clôture qui longe la prairie et me dirige vers le massif de buis où j'ai levé le grand cerf. Le talus est tellement glissant que je peine à avancer sans tomber en suivant une belle coulée qui longe sous la clôture.

Je passe au-dessus de cette dernière pour la longer en bordure de la prairie où le sol plus plat, moins glissant et plus praticable. La pluie a fait place à de gros flocons lourds. Un peu plus loin, alors que j'avance tranquillement un jeune 6 cors surgit au galop d'un creux du bois en contrebas et stoppe à environ 40 mètres derrière un gros chêne qui cache sa tête. J'accroche mon décocheur et tente d'avancer un peu mais le cerf démarre et se plante plein travers quelques mètres plus haut alors que je viens d'armer mon arc. Une branche basse entre lui et moi me gêne pour prendre ma visée sur sa zone vitale. Je me baisse doucement pour viser sous la branche et cale ma visée avant de décrocher mais la flèche passe juste sous son poitrail et il démarre en trombe pour remonter la pente enherbées puis stoppe 30 mètres plus haut au milieu d'un roncier d'où seule sa tête dépasse. Il regarde les alentours en cherchant à comprendre ce qui vient de se passer. Je reencoche et tente une approche mais je perds le cerf de vue et me rends compte qu'il a disparu en arrivant au bord du roncier. Je redescends pour chercher ma flèche et vérifier que j'ai bien manqué le cerf. Je trouve l'endroit où le cerf a démarré en arrachant l'herbe mais ni sang ni flèche. Je tourne un moment sur le secteur sans succès. Je me replace à l'endroit du tir et me refais la scène mais rien a faire, ma flèche est perdue, je n'aurai pas dû tirer, c'était un peu trop loin et en montée.

je me reconcentrer et poursuis mon chemin sur une belle coulée en redescendant un peu dans le bois alors que le brouillard monte. Alors que j'arrive en haut des rochers d'où j'ai vu les 3 cerfs hier, j'aperçois une silhouette de cervidé en contrebas à environ 12 mètres dans la brume. Je me fige et l'observe rapidement. Je distingue le départ des bois sur la tête mais je ne vois pas les bois derrière des branches de noisetier. Vu la carrure de l'animal, ça ne peut être qu'un daguet. Il est debout, plein travers, tête haute à droite et subit la pluie. Je me penche un peu en arrière pour armer, caché par les rochers, puis m'incline doucement mais les branches de noisetier me gênent à quelques mètres devant moi. Je me penche doucement à gauche pour prendre ma visée sur son coffre entre deux branches en V. Mon pin's se cale, le daguet tourne doucement la tête vers moi mais ma flèche est déjà partie. Elle frappe le daguet dans l'épaule un peu plus en avant que ma visée et à ma grande surprise le daguet s'effondre sur place puis bascule dans le vide. Un gros fracas retentit plus bas alors que d'autres animaux s'enfuient dans la pente au milieu des fougères.

Je reencoche et m'approche doucement du bord des rochers mais ne vois pas mon daguet en bas. Je commence à douter de ma flèche. Je m'avance un peu en longeant les rocher sur la gauche et aperçois ma flèche à environ 30 mètres plus bas dans les rochers devant un gros arbre mort tombé en travers de la pente. Je scrute le paysage et finit par apercevoir une masse sombre dans des fougères à environ 70 mètres plus bas. Les fougères semblent écrasées sur quelques mètres avant cette masse. Ca ne peut être que mon daguet, vu la chute vertigineuse qu'il a fait en se fracassant sur les rochers il n'a pas pu aller bien loin.

Je remets ma flèche au carquois et m'avance encore un peu pour trouver un passage au travers des rochers dans la forte pente. Je récupère ma flèche qui est cassée, il manque 20 centimètres côté l'âme qui ont dû restés dans le daguet. Alors que je ramasse ma flèche du sang coule du tube cassé. Je la mets au carquois. Une traînée dans la boue a emporté les feuilles mortes sous le gros tronc d'arbre comme si le daguet avait glissé dessous. Je passe le par-dessus le tronc un peu plus à droite en contournant un gros chêne puis, arrivé au pied des rochers, je me dirige vers la masse sombre. C'est bien un animal couché, je m'approche doucement en encochant une flèche. Je ne vois pas sa tête. Alors que j'arrive à quelques mètres j'aperçois la tête prise dans les fougères. Mon daguet est mort, il s'est calé contre un vieux bout de grillage abandonné en forêt.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je me retourne vers l'endroit d'où mon daguet est tombé. Il était en haut des rochers les plus hauts.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je n'avais jamais vu tomber un grand cervidé sur place comme foudroyé. Ma flèche a traversé l'omoplate et a atteint les poumons sans toucher la colonne comme j'aurais pu le penser vu que l'animal est tombé sur place. L'hémorragie a été totalement interne, je n'ai pas trouvé de sang sur la trajectoire de la chute jusqu'à l'animal.

J'appose mon bracelet avant de tenter de dégager mon daguet des fougères et du grillage. Ma tendinite de l'épaule m'handicapant un peu, j'ai moins de force dans mon bras droit et je m'échappe mon daguet à peine dégagé du grillage. Il roule sur environ 100 mètres dans la pente et se cale contre un arbuste. Je descends à sa rencontre pour le récupérer et me rends compte qu'il est calé juste au-dessus du chemin qui descend à la petite ruine du bas de la montagne. Je le fais donc basculer sur le chemin puis le traîne un peu plus bas pour prendre quelques photos souvenir.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je finis de le descendre par le chemin jusqu'à la ruine à plus d'un kilomètre alors que la pluie a cessé et que le soleil se lève sur un beau paysage montagneux aux sommets enneigés.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019
Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Arrivé à la ruine, je quitte le chemin pour descendre vers la voiture à quelques centaines de mètres plus bas. Ayant du réseau, j'en profite pour appeler le président de la chasse qui n'est pas dans le secteur, il m'indique que personne ne peut venir m'aider à charger mon daguet, que je peux laisser mon chèque au café de Beyrède et qu'il me fait cadeau de la moitié du bracelet de la biche, au vu de la maigreur de l'animal. Arrivé au roncier où j'ai tiré la jeune biche, je vide mon daguet puis le traîne jusqu'à la barrière sous la conduite de force. Je pars chercher ma voiture que je recule à la barrière avant de passer le daguet au travers de cette dernière et d'essayer de le charger mais je n'y arrive pas. Je tente par la tête puis par l'arrière train sans plus de succès avec mon épaule qui me fait mal. Je décide de changer de technique, j'attache ses 4 pattes ensemble, passe mon cou dans la anse ainsi formée et lève avec mes cuisses pour le charger dans ma caisse de portage de gibier avant de partir payer mes dettes au café du village puis de rentrer dans le Gers pour préparer la viande.

A dépeçage, je constaterai que plusieurs côtes ont été fracturées par le  choc sur les rochers, sur une ligne médiane à mi hauteur du coffre, que le nez de l'animal est fracturé et que la cage thoracique était pleine de sang. Le bout de flèche était resté dans les poumons.

 

Alex

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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 09:50

Ce matin pluie et neige sont annoncées sur Beyrède-jumet, je prévois donc du rechange car je pars chasser toute la journée. C'est mon 3ième vendredi de chasse sur ce nouveau territoire trouvé sur Tempo chasse

et que j'apprends à connaître seul, j'ai 2 bracelets de grands cervidés jusqu'à mi-février et je dois les rendre après si je ne les ferme pas.  Ce territoire se compose d'une grande vallée encaissée dans un cirque ouvert sur la vallée de la Neste, les crêtes sur les hauteurs et le village de Camous sur le bas délimitent cette zone de chasse d'environ 400 hectares. Patrick m'ayant empêché, sans m'expliquer pourquoi, d'avoir mon bracelet de C2 sur Sarrancolin et sans m'en avertir avant l'ouverture de la chasse en zone montagne, j'ai cherché, un peu tardivement, une solution de rechange et j'ai laissé passer le brame ce qui va compliquer la chasse pour le C1 que j'ai à faire. Je pars vers 5h40 de chez moi sous une pluie battante et arrive à Camous vers 6h45. Je me prépare tranquillement dans ma voiture en attendant que la luminosité croisse et en espérant voir se calmer la pluie. Vers 7 heures, la crête au-dessus de Beyrède-jumet commence à se détacher sur un ciel bleu nuit, je décide de quitter ma voiture pour commencer à remonter par le sentier de hèches qui démarre sous une grosse conduite de force.  C'est la première fois que j'attaque le territoire par ce côté, en général j'attaquais ma chasse d'en haut, par le bout de la route qui arrive au pied du cirque et dessert les granges. La pluie mêlée de neige tombe toujours mais moins fort. 

J'avance doucement sur le chemin longé par un ruisseau bruyant dont les fortes pluies de ces derniers jours ont gonflé le débit. Je surveille les prairies pentues de part et d'autre en forçant mes yeux dans la pénombre pour tenter d'apercevoir un animal. Les zones ouvertes alternent avec des zones où le bois descend jusqu'au chemin et il ne fait pas encore assez jours pour voir en sous-bois. Un peu plus loin, le toit en rénovation d'une grange se dessine peu à peu derrière une bosse du chemin. En arrivant à hauteur de la grange, implantée au bord du ruisseau sur la gauche du chemin, j'aperçois, à environ 90 mètres, au milieu du chemin, 3 silhouettes plantées de face. Je me colle contre le talus sur la droite du chemin et m'agenouille dans la boue froide, dos à la grange, pour observer les animaux qui semblent m'avoir vu sans m'identifier. La biche suitée de son faon et d'une bichette m'observe un moment dans la faible luminosité matinale. Je reste immobile et elle finit par se tranquilliser et commence à remonter, en broutant, la pente herbeuse sur la droite du chemin, suivie des jeunes. La luminosité croit doucement et je suis à découvert, je décide de faire marche arrière pour tenter une approche par l'arrière de la grange et d'un mobil-home qui lui fait suite. Je repars donc voûté, en marche arrière en serrant contre le talus pour surveiller les animaux qui semblent tranquilles et broutent toujours. Je rejoins un gros rocher pris dans le talus à environ 40 mètres en arrière de mon poste initial. Je me cache derrière et observe un instant les animaux en laissant dépasser juste le haut de ma tête au dessus du rocher. La biche regarde vers moi un moment puis se remet à brouter, je repars voûté en marche arrière et en serrant le talus puis passe derrière la bosse du chemin qui me cache maintenant les animaux. Je traverse le chemin sans risque d'être vu et passe derrière la grange dont je longe le mur pour arriver à l'angle de cette dernière. Un énorme rocher, à quelques mètres du mur du bâtiment la sépare du mobil-home et me cache mais m'empêche de voir les animaux. Je me colle au rocher et remonte doucement vers le chemin, mais arrivé au bord du rocher, je ne peux qu'apercevoir, en me penchant doucement, les cervidés se débiner de cul vers le bois. 

Je sors donc de ma cachette et reprends ma progression sur le chemin, je surveille attentivement le sous-bois mais les animaux sont certainement déjà loin. Un peu plus haut le paysage s'ouvre sur ma droite sur une prairie très pentue, formant un grande marche bordée de quelques arbres à environ 40 mètres. J'y ai réussi une belle approche , à environ 15 mètres, sur une biche suitée d'un faon et d'un petit daguet lors de mon premier jour de chasse. Cette marche me masque le haut de la prairie et j'avance tout doucement en surveillant le sous-bois clair à ma gauche, le sentiers et quelques petits ronciers devant moi et la prairie sur ma droite. Tout à coup, une très grosse biche surgit de derrière un des petits ronciers et fuit en remontant. Je la perds vite de vue derrière une bosse du chemin. Je m'avance doucement tout en surveillant toujours autour de moi pour tenter de surprendre la biche, si elle n'est pas allée loin, mais elle n'est plus là.

Le paysage se referme vite, je presse un peu le pas car mes chances de voir un animal en sous-bois aussi épais est très faible et je préfère ne pas perdre trop de temps pour remonter vers d'autres prairies plus hautes. Je passe une clôture qui barre le chemin puis le paysage s'ouvre un peu à nouveau, le chemin traverse le ruisseau en tournant à angle droit sur la gauche puis débouche sur une prairie étroite derrière une bande de ronces. Le secteur très humide est ponctué de nombreuses souilles qui semblent très fréquentées par les cervidés et les sangliers, le sol très boueux est imprimé d'innombrables traces au travers desquelles l'herbe peine à pousser, je suis les traces qui ont imprimé une belle coulée qui retraverse le ruisseau pour prendre le passage le plus facile et longer le fond de la combe. Le bord du ruisseau devient difficile à suivre et je remonte un peu dans le bois pour rejoindre une belle coulée parallèle au cours d'eau. Je la suis tranquillement en observant autour de moi, la pluie mêlée de neige se transforme peu à peu en neige pure en gagnant de l'altitude. Le sol blanchi vite et devient très glissant, je peine parfois à garder l'équilibre dans les passages plus difficiles et les pentes. Sur la gauche du ruisseau, le paysage s'ouvre sur un petit plan d'eau puis des pentes enherbées et quelques granges. Un peu plus haut, je rejoins une large piste forestière arrivant des prairies et remontant dans la montagne. Je jette un coup d'œil sur les prairies enneigées à la recherche d'un animal mais, à part les 3 lamas dont le dos est couvert de neige et quelques poneys, rien ne bouge.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019
Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je prends la piste que je connais déjà pour commencer à remonter sur le penchant droit de la montagne. 

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je surveille au-dessus et en dessous de moi. La piste s'interrompt vite pour laisser place à un petit sentier de gibier. Le sol moins stable et gorgé d'eau est très glissant et je dois calculer chacun de mes pas pour ne pas tomber et pour avancer discrètement. Je m'arrête régulièrement pour observer autour de moi, le bruit de la neige et des gouttes d'eau qui tombent masquent les bruits du sous-bois et je ne peux pas me fier à mon ouïe. Le penchant d'en face a beaucoup blanchi.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

J'essaie de ne pas trop monter car j'ai souvent vu les animaux assez bas. Je progresse lentement en suivant les grosses coulées et en essayant d'éviter les pentes trop raides pour ne pas chuter sur le sol très glissant. Alors que je fais une pause observatoire près de gros rochers, un mouvement attire mon regard à environ 20 mètres en contrebas. Une biche, que le relief du terrain me cachait, surgit et se plante plein travers. Elle regarde autour d'elle, je pivote tout doucement face à la pente et tente d'armer mon arc mais je suis à découvert. La biche regarde brusquement vers moi et hésite inquiète, le haut de la tête d'un autre animal sans bois apparaît plus à gauche derrière la biche. Je monte très lentement mon arc mais la biche fait volte-face et disparaît dans la pente en entraînement avec elle l'autre cervidé. Je n'ai pas été assez attentif et je viens de laisser filer une belle occasion de tir.

Je poursuis mon chemin et continue à descendre pour éviter les pentes rocheuses abruptes qui doivent être très glissantes. Les hêtres et les sapins font place à un gros massif de buis. Le bruit du ruisseau en contrebas se fait de plus en plus présent, il me faut remonter un peu. Plusieurs buis ont des branches cassées et je tombe régulièrement sur des arbres et arbustes à l'écorce arrachée par les bois des cerfs. Je remonte tranquillement par une belle coulée en surveillant le sous-bois très épais jusqu'à déboucher en bordure des buis, dans une zone de sapins plus clairsemée avec quelques buis épars. Un mouvement attire mon regard à environ 100 mètres au-dessus de moi. Un jeune cerf, aux bois longs, clairs et peu fournis en andouillets, agite sa tête au travers d'un buis. Je me fige mais il se fige également et regarde vers moi un court instant avant de démarrer en trombe et disparaître rapidement derrière les arbres. Je tente de remonter doucement pour voir si je ne peux pas le retrouver quand une biche et son faon arrivent, cachés par la pente raide sur ma droite et stoppent sous un gros sapin à environ 60 mètres au-dessus de moi. Je me fige pour les observer et réfléchir rapidement à une stratégie d'approche mais la biche regarde vers moi puis démarre et remonte avec son jeune pour disparaître plus haut.

Je biaise vers l'endroit où se trouvait le cerf mais n'arrive pas à trouver des traces sur un sol partiellement couvert de neige. Je biaise vers l'endroit où se trouvait la biche. Je trouve facilement les traces qui remontent en biaisant à gauche sur un sol de plus en plus enneigé à mesure que je remonte. Alors que la piste s'éternise sans rattraper les animaux, je décide de remonter vers la cime de la montagne quand j'ai une impression bizarre. Je me fige et lève les yeux vers le sommet quand j'aperçois un cerf qui me regarde à environ 20 mètres au-dessus de moi. Ses bois sont cachés par des branches et il est de 3/4 face. Je reste immobile et nous nous observons. Alors que j'espère voir ses bois, mes pieds glissent dans la pente et je chute lourdement et réussissant à le rattraper d'une main sans taper mon arc. En tombant, j'ai disparu du regard du cerf derrière le rocher devant moi qui me le masque également. Je me redresse doucement et me rends compte que le cerf n'a pas bougé, il regarde toujours vers moi. Je stabilise mes pieds du mieux que je peux et accroche mon décocheur en espérant qu'il s'agit d'un moins de 10 cors . Le cerf finit par tourner la tête, il porte 5 d'un côté et son autre bois est cassé au-dessus du premier andouillet, c'est un moins de 10 (je me ferai confirmer le conte des pointes en cas de bois cassé par un technicien de la fédération des chasseurs des hautes Pyrénées, il confirmera qu'il faut compter les pointes restantes) mais de 3/4 face et sur l'œil le tir n'est pas raisonnable. Il finit par se tourner plein travers, tête vers la gauche mais démarre et se débine tranquillement. Dès que je le perds de vue, je remonte pour trouver sa trace et la suis tranquillement en espérant l'avoir à nouveau à portée mais après plusieurs centaines de mètres de pistage, je perds sa trace dans une zone déneigée et n'arrive plus à la retrouver. Il est plus de midi, je décide de redescendre tranquillement pour aller me changer à la voiture car je suis trempé et pour manger un bout.

Je peine un peu à trouver mon chemin et à ne pas chuter au travers des pentes abruptes mais finis par rejoindre le fond de la vallée où je descends pour retrouver le chemin de hèches. La neige n'a pas tenu en fond de vallée. Alors que je ne suis plus qu'à environ 200 mètres de la voiture, j'aperçois une biche au gagnage de l'autre côté du ruisseau sur ma droite, un peu plus en aval. Elle broute sur une petite place herbeuse, au milieu d'un petit roncier en U, d'environ 2 mètres de haut et 10 mètres de large, sur un replat, dans la pente au-dessus d'une prairie. L'approche semble très facile, je poursuis tranquillement mon chemin sur le sentier en surveillant l'animal au travers des arbres qui bordent le cours d'eau. Elle est à environ 100 mètres. Une fois que le roncier me la masque, j'avance encore un peu pour trouver un passage pour traverser, à sec, le ruisseau encaissé d'environ 2 mètres. Je trouve une zone de rochers émergés me permettant de traverser puis remonte le talus abrupt en me cramponnant aux racines et aux branches basses. Je traverse rapidement la prairie en direction du roncier. Le bruit du ruisseau très présent masque le peu de bruit de mon approche déjà silencieuse sur l'herbe verte. Arrivé contre le roncier qui me domine d'environ 2 mètres au sommet d'un talus, j'accroche mon décocheur et glisse doucement sur ma droite en dessous du roncier pour arriver au bout des ronces, je me penche doucement alors que de petits piaulements retentissent comme ceux d'un chevrillard. J'aperçois l'arrière train d'un jeune cervidé de 3/4 arrière. Je me recule à couvert, arme mon arc et me penche à nouveau, cale ma visée sur son coffre et décoche. Touché, l'animal fait un grand bon pour retomber dans les ronces où il se débat un instant avant de s'immobiliser. Il a fait à peine 2 mètres. Les grondements d'alerte d'une biche retentissent plus en avant. Je décide de tenter une approche, je remonte le talus, rentre dans le roncier, passe à côté du jeune cervidé qui finit de mourir et traverse le bourrelet de ronces par un passage étroit de gibier. Je tombe sur ma flèche plantée au sol. 

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je slalome entre les petits ronciers et remonte la pente boisée assez raide par une belle coulée en direction des grondements quand la tête d’une biche m'apparaît derrière une bosse du terrain à environ 15 mètres. Elle m'observe un instant en grognant puis s'éclipse doucement, stoppe plein travers à environ 25 mètres sur le replat herbeux au-dessus de moi, regarde vers moi, gronde puis s'éclipse tranquillement. Je redescends vers mon jeune cervidé qui est mort, tourné en sens inverse de son sens de fuite.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je le dégage des ronces pour apposer le bracelet et l'examiner. Ma flèche rentre basse au niveau du cœur et sort haute, en avant de l'épaule opposée ce qui s'explique par mon tir de bas en haut. L'animal est assez maigre et très petit pour l'époque, c'est une jeune femelle, je pense qu'elle n'aurait pas passé l'hiver. Après quelques photos souvenir,

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

je le vide puis le ramène vers la voiture alors que quelques vautours tournent dans le ciel. Je me change puis appelle le président de la chasse pour l'informer de ma chasse et lui montrer ma prise. En voyant mon faon, lui non plus n'est pas inspiré et pense qu'il ne sera pas consommable, il me propose un autre bracelet si je veux en échange de celui-ci et de ne pas payer la carcasse si elle n'est pas consommable. Je lui dis que je le dépècerai demain et que, si la carcasse est consommable, je paierai mon bracelet.

 

Après une pause casse-croûte, je repars en chasse vers 14 heures alors que la pluie mêlée de neige se remet à tomber. J'hésite à prendre ma tenue camo-neige mais décide de partir sans car la neige semble avoir bien fondue. Je décide d'attaquer le versant opposé à celui chassé ce matin. Le vent souffle du sommet vers la vallée, c'est parfait. Je commence à remonter la prairie par où j'ai descendu mon faon et tombe sur une biche au pelage clair comme celle approchée en fin de matinée. Je me fige, elle m'observe plein travers, à 30 mètres au-dessus de moi dans le bois. Je l'observe un instant immobile puis remonte doucement de quelques mètres. Elle part au trot en grondant mais s'arrête régulièrement pour me regarder avancer. Je continue à monter et débouche sur une petite prairie au bord de laquelle se trouve une ruine prise dans une pointe boisée, je la contourne par la droite, traverse un chemin forestier et remonte dans un sous-bois clair de feuillus et de grands pins dont le sol est tapissé de fougères. Les coulées sont innombrables et les laissés très abondants. La plus part des résineux sont frottés à hauteur de cerf et dépouillés de leur écorce. Je monte doucement en surveillant le secteur mais rien en vue. Au bout d'un moment, une grange se dessine à environ 100 mètres au-dessus de moi dans une zone de prairie. Une clôture à mouton longe la lisière. Un massif de buis se trouve sur ma droite sous cette clôture, je biaise pour remonter vers ce dernier. En arrivant sous les buis, un mouvement me fait lever les yeux sur un grand cerf qui se débine au travers du massif, je le perds vite de vue, il semblait partir sur ma droite mais je ne le vois pas sortir des buis. Je remonte doucement mais il ne se montre pas, il a dû remonter dans la prairie en sautant la clôture ou en passant dessous.

Je poursuis sur ma droite en montant doucement. Au bout d'un petit moment, je retombe sur le grand cerf que j'aperçois à environ 70 mètres au-dessus de moi, il se débine en remontant et il me semble apercevoir  furtivement un autre animal sans bois de devinant un peu plus bas mais je le perds vite de vue dans la végétation alors que le cerf disparaît en remontant la pente assez raide. Il est bien trop grand pour mon bracelet, je poursuis ma progression en remontant doucement quand les geais se mettent à donner de la voix sur ma droite, ils annoncent certainement du mouvement et je me tiens prêt en avançant lentement. 2 animaux sans bois démarrent à environ 20 mètres devant moi et disparaissent dans la pente d'une combe descendant vers une habitation en contrebas, au milieu du bois. La pente est très raide, je décide de remonter en zigzagant pour passer une zone presque verticale et rocheuse mais je finis par devoir monter tout droit, au plus raide, sur le seul passage possible. La coulée boueuse est très glissante et je dois me cramponner aux rochers, aux arbustes, aux racines pour ne pas tomber. Je remets donc ma flèche au carquois pour finir mon ascension. Alors que j'arrive en haut des rochers sur un replat et que je me redresse, j'aperçois 3 beaux cerfs moins de 10 qui m'observent, plantés plein travers, têtes à droite, à environ 20 mètres au-dessus de moi. J'attrape doucement ma flèche sans les quitter des yeux, encoche tout aussi lentement, accroche mon décocheur mais les cerfs démarrent. J'arme mon arc. Les cerfs font une dizaine de mètres puis bifurquent en épingle à gauche pour remonter un peu et restopper plein travers à environ 30 mètres au-dessus de moi. Je tente d'aligner ma visée mais ils repartent, font un second virage en prenant à droite, marquent une courte pause à environ 45 mètres puis disparaissent derrière des gros rochers. Je viens de manquer une très belle occasion de tir, je désarme. Je reprends mon ascension en biaisant à droite pour tenter de revoir les cerfs quand un animal démarre en contrebas dans la combe et s'enfuit au galop en remontant, plus haut un second animal démarre plus à gauche et le rejoint.

Je continue à monter mais les cerfs ont disparu. Je rejoins la route qui remonte vers le pied du cirque. Au-dessus de moi, une grange habitée est entourée de prairies où j'ai vu 2 moins de 10 vendredi dernier juste avant la nuit. Le vent souffle toujours du sommet vers la vallée. Je longe un peu la route en remontant pour rattraper un bout de piste qui remonte dans les buis sur ma gauche. La pluie mêlée de neige a fait place à une averse de neige lourde et le paysage déjà blanc au-dessus de la route recommence à blanchir, je regrette de ne pas avoir pris ma tenue camo-neige. La piste bifurque à gauche pour passer sous des gros rochers puis se transforme en sentier qui bifurque à nouveau à droite au milieu des buis un peu plus loin. Je passe un petit portail que je referme derrière moi puis quitte le sentier qui devient de plus en plus étroit pour remonter tout doucement, au plus raide, au travers des buis. Il neige fort, tout à coup, j'aperçois une masse brune à environ 40 mètres au-dessus de moi. Je me fige et l'observe, c'est un cerf, il est plein travers et semble regarder vers moi. Sa tête est masquée par un arbre, seul le départ d'un de ses bois est visible, je ne peux pas compter les pointes. Je décide de tenter une approche, je me décale un peut à gauche pour remonter, caché derrière des arbres et des rochers, mais je perds le cerf de vue par la même occasion. Je l'aperçois encore 2 fois en me penchant doucement durant ma progression mais alors que j'arrive à portée de tir je me rends compte qu'il a disparu. Je le cherche un moment du regard puis tourne un peu sur le secteur mais je dois me rendre à l'évidence, il m'a faussé compagnie.

Je reprends mon ascension, les buis de plus en plus clairsemés laissent place à une forêt de feuillus. Alors que j'arrive à environ 60 mètres de la lisière du bois, du mouvement attire mon attention au-dessus de moi. Je stoppe et observe, il me semble identifier une bichette qui s'avance tranquillement à environ 40 mètres au-dessus de moi. Je la perds un instant de vue derrière un talus rocheux et quelques arbres et en profite pour m'avancer d'environ 10 mètres. Elle réapparaît furtivement après les arbres puis disparaît brusquement comme si elle s'était couchée. Je remonte doucement caché par un gros rocher, le bruit de mes pas est masqué par la neige qui tombe. J'arrive sous le gros rocher et hésite. Je sais que je peux retirer une biche si je veux, je prends la décision de tirer si je peux. J'accroche mon décocheur et escalade doucement le talus par un passage de gibier quand j'aperçois une belle biche couchée plein travers à 12 mètres au-dessus de moi. Elle est entrain de ruminer, je me baisse sous le rocher, arme mon arc et me redresse doucement. La biche aperçoit le mouvement et se redresse tranquillement pour se planter de 3/4 face et tenter de m'identifier en hochant la tête, toujours en ruminant. Je monte doucement mon arc, aligné ma visée sur son défaut avant d'épaule et décoche mais les feuilles volent sur la cassure du talus devant moi et la biche démarre suivie d'un jeune. Ils remontent vers la lisière du bois, marquent un temps d'arrêt pour regarder vers moi puis la biche gronde et les 2 animaux disparaissent en remontant dans la prairie enneigée. J'ai bien observé la biche elle n'était pas blessée et en analysant mon tir je comprends vite que ma flèche a touché la cassure du talus ce qui l'a déviée. Je remonte à sa recherche et pour vérifier qu'il n'y a pas de sang. En tournant sur le secteur je finis par retrouver ma flèche plantée à 1,5 mètre du sol dans un arbre. Je la récupère et l'observe, pas d'indice de blessure, je suis rassuré et la remets au carquois. Je suis les traces de la biche dans la neige et débouche dans la prairie au-dessus du bois. Pas la moindre trace de sang, c'est manqué et je préfère ainsi. Je prends à droite pour suivre le chemin qui longe le bois.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Le bois est bordé par une bande de buis qui me masque la vue, je m'attarde un peu à chaque trouée pour tenter d'apercevoir des animaux. Un peu plus loin, je stoppe net en apercevant une bichette à 35 mètres en contrebas un peu plus en avant de moi. Je me cale contre les buis en espérant la voir avancer un peu, le vent descend droit vers le bois mais pour l'instant elle ne peut pas me sentir. Elle avance tout doucement en glanant sa nourriture sur le sol enneigé mais, au bout d'une ou deux minutes, elle stoppe brusquement et redresse la tête pour regarder devant elle. Une grosse biche suivie d'un faon, que la haie de buis me masquait, surgissent à découvert et foncent dans la pente en biaisant sous la bichette qui démarre pour les suivre. Ils disparaissent plus bas dans le bois. Le vent m'a trahi. Je reprends ma progression sur le chemin en serrant le bois.

Le bois fait place à une prairie bordée par une haie le long du chemin et une bande de buis qui redescend à angle droit du chemin. Je passe une petite grange abandonnée sur la droite du chemin avant le départ de la haie. Je jette un coup d'œil dans la prairie, rien vue. Je longe doucement la haie quand j'aperçois, à environ 80 mètres, l'arrière train d'un cervidé dont l'avant est caché par un gros arbre couvert de lierre et poussant contre la haie. C'est une biche qui broute le lierre contre le tronc. Elle ne peut pas me voir approcher, j'en profite pour m'approcher le plus vite possible en longeant la haie. Alors que j'ai gagné 40 mètres, la biche se retourne un instant plein travers en bordure du chemin, tête vers le haut de la montagne. Je me fige, elle observe un instant autour d'elle sans me voir puis part tranquillement de cul en glanant quelques bouchées au sol. Je la suis pour tenter de la rattraper en essayant d'avancer le plus vite possible sans être repéré. La haie fait un léger virage à gauche un peu plus loin et la biche commence à rentrer dans la haie. Elle est de 3/4 arrière à moitié dans la haie, dans la pente et ne peut plus me voir. J'accélère mais arrivé à environ 25 mètres, elle finit de rentrer  tranquillement dans la haie et je la perds de vue. Je tente de m'approcher plus mais elle a disparu. Un autre animal démarre dans la haie sur ma droite entraînant d'autres animaux avec lui. Je me suis fait avoir.

Je poursuis mon chemin et tombe sur les traces de 3 animaux, certainement biche, bichette et faon que je viens de faire fuir. Je continue un moment sur le chemin qui rentre dans le bois mais ne voyant rien, je décide de revenir sur mes pas en surveillant les alentours. En longeant le bois par lequel je suis remonté jusqu'au chemin que je suis, j'arrive au niveau d'un portail que je passe pour continuer à suivre le chemin qui descend en lacets vers la prairie où j'espère revoir les cerfs vus la semaine dernière. Une zone de genêts domine le chemin sur ma droite. Des pistes de cervidés descendent des genêts et passent sous un clôture barbelé qui borde la chemin sur ma gauche. Les animaux ont laissé quelques poils restés accrochés en la passant dessous. Certaines traces fraîches suivent le chemin pour descendre dans le bois en dessous de ce dernier dans un virage en épingle à gauche. Je m'approche tout doucement du bord du chemin en suivant les traces mais me fait surprendre par une biche, une bichette et un faon qui démarrent en m'apercevant à environ 40 mètres en contrebas. La biche et la bichette s'enfuient en remontant la pente. Le faon stoppe rapidement et rumine sur place en observant autour de lui sans comprendre la raison de ce départ subit avant de se décider à suivre sa mère et sa sœur. Un peu plus bas sur le chemin, je tombe sur de grosses traces fraîches d'un cerf et tente de les suivre mais je les perds au virage suivant. Le bois de buis sous le chemin devient très épais, j'hésite à y entrer mais me ravise et finis par suivre le chemin.

la prairie se dessine peu à peu au travers des arbres et j'aperçois un animal à découvert, au milieu de la prairie enneigée. Il me semble reconnaître un brocard mais à plus de 200 mètres de distance, il pourrait s'agir d'une chèvre. Je poursuis sur le chemin et rejoins un autre chemin qui bifurque en épingle pour descendre vers le départ de la prairie en direction d'une éolienne. J'ai perdu l'animal de vue mais des aboiements du chevreuil retentissent et s'éloignent en remontant en montagne. Arrivé au bord du bois au bout de la prairie, je rentre dans ce dernier en suivant un chemin. J'avance tout doucement en surveillant le sous-bois mais rien ne bouge. Je redescends vers la route puis la suis, en remontant vers le sommet, pour rattraper un chemin qui descend à travers bois vers ma voiture. Ce chemin me conduit à une habitation, je bifurque à gauche pour ne pas passer devant cette dernière et retombe dans des prairies où j'espère voir des animaux mais rien. La luminosité baisse très vite et je descends maintenant à travers bois en prenant les passages les plus faciles alors que la nuit s'installe. Je finis par retomber au niveau de la grange en restauration où j'ai fait ma première approche ce matin. Je traverse le ruisseau par un ponton en bois vermoulu puis rattrape le chemin de hèches que je suis en direction de la voiture. Dans la pénombre, j'aperçois les silhouettes de 3 grands cervidés, à environ 50 mètres, dans la bande de prairies qui longe la droite du ruisseau environ 300 mètres avant la zone où j'ai flèché ce matin. Je me fige et les observent sans arriver à distinguer leurs sexes dans l'obscurité, ils semblent tous les 3 de belle s tailles. Je m'éclipse doucement pour ne pas les effrayer et retourne à ma voiture. Il est temps de rentrer.

Le lendemain matin, en dépeçant la petite biche je constaterai que la viande a bien caillé durant la nuit et qu'elle ne présente pas d'anomalie. Les abats son jolis aussi. Je décide donc de garder la carcasse et en informer le président de la chasse par SMS.

 

Alex

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 18:57

Ce matin, je suis invité à Hourtin en Gironde par mon ami Valentin pour une grande battue mixte aux grands cervidés. Le rendez-vous est prévu à 7h45 chez le président de la chasse. Le réveil sonne vers 3 heures, un peu dur, j'ai l'impression de ne pas avoir dormi cette nuit. Je déjeune rapidement et me prépare avant de prendre la route. Je pensais qu'il me faudrait plus de 4 heures pour m'y rendre et arrive sur place un peu avant 7 heures. Je profite pour me garer au bord de la route pour essayer de dormir 30 minutes avant de poursuivre ma route jusqu'au rendez-vous à peine un peu plus loin. Quelques archers sont déjà là et nous discutons un peu jusqu'à l'arrivée des chasseurs de la commune qui nous invitent à nous avancer jusqu'à la cabane de chasse. Les archers arrivent petits à petit ainsi que des chasseurs du coin. Nous nous inscrivons sur le carnet de battue avant de reprendre les voitures pour un autre secteur où tous les chasseurs ont rendez-vous. Nous sommes 11 archers, Valentin nous a envoyé par mail la situation de l'enceinte que nous allons chasser

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Ainsi que la position des postes des archers qui ont été tirés au sort. J'ai hérité du poste 3. Les carabines seront postées le long de la ligne rouge. 2 meutes de grands chiens courants vont être lâchées, une au nord, au-dessus de la seconde ligne d'archers et une au sud en dessous de notre ligne.

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Les consignes données sous un soleil radieux nous partons pour nos postes respectifs, je pars avec Ben que je ne connaissais pas et en profite pour faire sa connaissance sur la route. Nous pouvons tirer tous les grands cervidés sans restriction et le renard, le plan de chasse de plus de 300 animaux n'a pas été bouclé, il reste encore près de 50 animaux à faire et la période de chasse est prolongée sur les 3 premiers weekends de mars pour finir ce plan de chasse conséquent. Il semble que des dizaines de grands cervidés aient été vu, hier soir, en train de brouter, dans les jardins des maisons autour de la zone de chasse. Nous arrivons au niveau d'un petit parking, au départ d'une piste forestière sablonneuse longé sur la gauche par un ruisselet. Valentin qui est venus avec nous nous explique l'emplacement de nos postes. Ben qui a le poste 4, s'enfonce dans le bois avec son tree-stand et son arc traditionnel. Valentin qui avait le poste 6, l'a échangé avec le titulaire du poste 7 car il semble que ce poste 7 ne soit pas adapté, il se retrouve donc sans poste et décide de venir se placer entre mon poste et le poste 6. Il part voir les autres archers avant de revenir se poster et je pars à la recherche de mon poste. Je longe une petite route goudronnée, sur ma droite le bois de pins est très fourré et la visibilité est très limitée alors que de l'autre côté le paysage est plus ouvert. Le sous-bois de pin est couvert de fougères sèches ponctuées de petits îlots de végétation plus dense et plus haute. Je peux choisir mon poste d'un côté ou de l'autre et décide de mon poster sur la zone la plus ouverte. Je finis par trouver le coup de bombe jaune fluo marquant une très grosse coulée qui débouche sur la route. C'est le marquage de mon poste, je m'avance donc dans les pins en suivant plus ou moins la coulée pour trouver un endroit propice pour me placer. J'essaie plusieurs postes aux pieds de pins mais le camouflage végétal ne convient pas. J'hésite à me poster derrière une grosse branche de pin encore verte tombée au sol quand j'aperçois Valentin qui arrive par le chemin sablonneux qu'il quitte en face de moi pour renter dans une zone de végétation épaisse à la recherche d'un poste. Je remarque alors un poste plus adapté au pied de quelques pins, un écran de broussaille de quelques mètres de long, en léger arrondi, fera un bon poste. Je glisse donc vers cette zone, casse quelques branches pour faire mes angles de tir et une ou 2 fenêtres, dégage un peu le sol pour pouvoir pivoter sans bruit puis me cale face au chemin sablonneux.

De nombreuses coulées passent en tous sens. Je suis à environ 60 mètres de la route et  un peu moins du chemin sablonneux. Assez rapidement, la voix des chiens se fait en et le début de traque est sonnée. Les chiens lancent presque aussitôt au nord de la traque. Un bruit me fait regarder sur ma droite, un animal surgit des fourrés au galop à environ 60 mètres.

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Je  me retourne vers la route et pense à un chevreuil mais rapidement le cou aux poils hirsutes et les longues oreilles mon font identifier un faon. J'arme mon arc, il commence à ralentir à environ 40 mètres et vient stopper à 15 mètres devant moi, juste avant la branche de pin où j'étais posté tout à l'heure, son arrière train caché par un pin mais son coffre dégagé. Mon pin's se cale sur sa zone vitale alors qu'il écoute autour de lui. Il ne m'a pas vu, je décoche. Ma flèche me semble bonne et traverse l'animal pour aller se ficher au sol dans les fougères. Le faon démarre en trombe.

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Il fonce sur à peine 30 mètres, au travers des fougères, en biaisant vers la route, quand il disparaît derrière un arbuste. 

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Je me penche à droite et à gauche pour tenter de l'apercevoir quand je vois ses pattes qui battent l'air à l'endroit où je l'ai perdu de vue. C'est fini pour lui, j'envoie un SMS à Valentin pour l'avertir "faon mort". Je me reconcentre sur la chasse. Les chiens sont lâchés derrière moi et lancent aussitôt quand j'entends un peu de bruit du côté de Valentin. Je le vois quitter son poste en me faisant signe et revenir vers les voitures. Il revient rapidement se poster d'un pas rapide, il avait oublié son téléphone à la voiture. Arrivé à son poste, il répond à mon message et m'annonce que d'autres archers ont décoché. Au moins 2 animaux de plus sont morts, une biche et un autre faon. Les menées tournent sur les extrémités de la chasse et je ne sais pas trop comment me tourner. Au travers des pins j'aperçois un piqueur, que j'entends également parler au talkie-walkie, qui fait des allers-retours sur la route et n'espère pas trop voir arriver un animal dérobé de ce côté. Les coups de feu commencent à claquer au nord.

Je reçois encore un texto, "un cerf fléché" puis rectificatif "un jeune". Du bruit me fait regarder vers la route, une biche a forcé le passage près du piqueur et fonce au galop à travers bois à environ 70 mètres pour rejoindre le chemin sablonneux et le traverser. Les chiens donnant de la voix s'élancent à sa poursuite avec plus de 150 mètres de retard. Les rafales de tirs s’enchaînent plus ou moins espacées dans le temps. Du bruit me fait regarder vers les voitures, un biche arrive au trot en longeant à 40 mètres de la route et biaisant vers moi doucement. J'arme mon arc, elle se rapproche vite mais ralentit un peu en se rapprochant. Elle bifurque un peu et vient prendre la coulée du faon mort pour venir passer à 15 mètres de moi. Je tente de la stopper en lâchant un "hep" mais elle passe sans s'arrêter et je désarme. Elle disparaît dans le fourré entre Valentin et la route. Je ne le sais pas encore mais elle a été fléchée par Ben, sa flèche n'a fait que traverser les muscles du dos mais elle se dirige sur Fred qui à son tour décoche sur elle. Quelques instants plus tard, un coup de feu est tiré au sud-ouest de la traque.

Les chiens tournent toujours, certains reviennent vers la route, la traverse et relancent de l'autre côté. Tout le bois raisonne des voix des chiens. Au bout d'un moment, un léger craquement m'interpelle vers le chemin sablonneux. Je me tourne dans sa direction et aperçois une belle biche arrêtée à l'écoute. Elle traverse tranquillement le ruisseau puis le chemin sablonneux. J'arme mon arc au cas où. Elle biaise alors pour prendre une coulée passant à 17 mètres sur ma gauche. Je la suis dans mon viseur en espérant la voir stopper mais elle s'arrête pile derrière quelques buissons qui me la masquent.

J'attends qu'elle s'avance un peu, prêt à décocher mais elle repart au trot, je la suis dans mon viseur mais elle biaise à droite pour s'éloigner de cul vers la route. Je désarme, elle stoppe à environ 50 mètres puis repart tranquillement, s'arrête souvent pour écouter puis rejoint la route près du parking avant de traverser en disparaissant derrière les pins. Je m'en veux, je n'ai pas assuré, j'aurais dû tenter de l'arrêter avant les buissons ou après au lieu de la regarder passer. Je viens de rater une belle occasion de faire un doublé. Le temps passent des chiens tournent autour de nos postent et semblent perdus, l'un d'eux vient renifler mon faon mais poursuit sa route. Le temps passe, la chasse semble concentrée au nord où les menées s’enchaînent ainsi que les coups de feu.

Un craquement se fait entendre dans le fourré près de la route. Je me tourne vers le bruit, une biche sort quelques instant plus tard et s'avance au pas à environ 50 mètres elle stoppe écoute les chiens, repart, biaise un peu et s'approche à environ 40 mètres alors que j'arme mon arc. Elle est trop loin et s'éloigne vers les voitures, je désarme. Elle stoppe souvent pour écouter en biaisant vers la route puis se ravise et revient en longeant la route tranquillement, s'offre même le luxe de quelques poses pour brouter puis bifurque et disparaît en traversant la route. Une salve impressionnante de coups de carabines retentit. Valentin m'annonce par message qu'une dizaine d'animaux, vus par les archers, tournent toujours dans la traque. Les chiens tournent toujours sur notre secteur sans vouloir repartir chasser. Je scrute le paysage quand j'entraperçois du mouvement au travers des arbres, de l'autre côté de chemin sablonneux. Le mouvement stoppe, un chien arrive en sens contraire par le chemin en donnant de la voix sans mener. Une énorme biche surgit alors de bois, passe le ruisseau, le chemin sablonneux puis passe au petit trot à environ 40 mètres sur ma droite, trop loin pour Valentin qui m’envoie un message " Entre nous deux, belle biche!". Elle disparaît dans le fourré.

Notre secteur devient calme, quelques coups de feu résonnent toujours au nord mais les menées s’essoufflent peu à peu. Au bout d'un moment Valentin vient m'annoncer la fin de traque et nous partons chercher ma flèche que je retrouve plantée profondément dans le sol sablonneux au milieu de fougère dans l'axe de mon tir.

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Je peine à l'extraire du sol. Je suis étonné de ne pas trouver de sang sur le sol, le sang peu abondant sur ma flèche a bien séché. Nous partons directement vers l'endroit approximatif où j'ai vu tomber mon faon et le retrouve sans difficulté couché sur le dos.

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

Ma flèche entre dans l'épaule droite et sort au défaut de l'épaule opposée. Nous faisons quelques photos souvenir

Battue girondine grandes pattes, 23 février 2019

et laissons mon faon sur place en attendant le bracelet puis partons vers Ben qui a fléché d'après ce que m'annonce Valentin. Nous le trouvons couché sur le dos, en tain de reposer ses yeux, au pied d'un pin de l'autre côté du ruisseau. Nous l’interpellons et le rejoignons par un ponton. En examinant sa flèche je constate la présence de fibres musculaires sur les vannes et le tube, c'est une flèche caractéristique d'une traversée de flèche dans les muscles du dos. Ben nous affirme qu'il voit son atteinte sous colonne alors que je la pense au-dessus. Il m'annonce que c'est la biche qui est venue vers moi, les scènes se mélangent un peu dans ma tête et je confonds sa biche avec celle que j'ai vu brouter ce qui ne le conforte pas dans la létalité de son tir. Il n'y a du tout de sang sur la direction de fuite de l'animal et nous coupons court notre recherche pour attendre le chien de sang.

Nous partons rejoindre Fred qui aurait fléché une autre biche, nous le rejoignons au poste 2, dans le fourré entre le poste de Valentin et la route. Il a balisé des taches et frottés de sang mais la piste n'est pas continue et difficile à suivre. Les frottés me semblent très bas et je crois un tir de patte. Là aussi nous décidons d'attendre le chien de sang. Nous partons rejoindre l'autre ligne d'archers où se trouvent 2 animaux morts. Cette ligne a été en plein milieu de la grande traque et les occasions de tirs ont été nombreuses. Antoine a tué une biche et achevé un faon mortellement touché par son voisin qui a également éraflé un autre faon (seuls quelques poils seront retrouvés). Un autre faon avec un tir trop en arrière fléché par Robin a été tué à la ligne des carabines. Nous aidons à charger les animaux morts puis repartons chercher et baguer mon faon puis retrouver le conducteur de chien de sang. Peu confiant sur le tir de Ben, nous l'orientons d'abord sur la recherche de Fred mais le conducteur que ne connait que très peu la chasse à l'arc, revient assez vite, son chien ne prend pas la piste malgré le sang.

Il se fait tard, il va être 15 heures et je ne peux pas partir après 16h30 car j'ai du monde à la maison ce soir. Valentin décide de me ramener à ma voiture puis nous partons chez le président. 13 animaux ont été prélevé et les dépeceurs sont à l'œuvre, nous ne sommes pas près de manger, je décide donc de rentrer mais un des chasseurs insiste pour que je prenne de la viande et me donne un demi faon. Je remercie vivement l'équipe puis commence à partir quand Ben arrive tout content en m’annonçant qu'il a retrouvé sa biche, sa flèche serait entrée entre les omoplates pour ressortir dans la tripe qui aurait bouché la sortie empêchant hémorragie. Je suis super content pour lui et le félicite pensant que je me suis bien trompé sur l'analyse de son tir. Cette atteinte semble bizarre puisqu'il n'a pas tiré à la verticale mais la biche est morte donc je me plie aux constatations. C'est en fait la biche tiré à la carabine, suite au tir, le posté qui l'a manqué a vu du sang et a fait venir le chien de sang qui l'a retrouvée morte. Un autre animal sera retrouvé par la suite portant à 15 les prélèvements.

J'apprendrai, le 28 février, que c'est en fait Fred qui a tué la biche de Ben. L'analyse des impacts aux dépeçage a révélé que la flèche de Ben a en fait juste traversé les muscles du dos (comme je le pensais en voyant sa flèche) au niveau des omoplates et la flèche de Fred, basse et en arrière a traversé les tripes et est responsable de la mort de l'animal qui a été retrouvé 500 mètres après le poste de Ben.

Un grand Merci à Valentin pour son invitation et à toute l'équipe de chasse pour leur super accueil.

 

Alex

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4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 15:06

Ce matin, je pars chasser sur Sarrancolin, dans ma tenue camo-neige, pour tenter de fermer le bracelet du Cerf C1 que Patrick n'a pas encore réalisé. Il a beaucoup neigé ces jours-ci et le chemin de la Soule est en partie verglacé. Je me gare donc au niveau des premières maisons vers 7 heures et attends dans ma voiture que le jour se lève un peu. Vu la hauteur de neige tombée sur les hauteurs les animaux doivent être descendus. Je décide d'attaquer par la crête rocheuse qui remonte vers le Pas du cerf sur la droite des habitations. Un vent très puissant s'est levé et les bourrasques soufflent latéralement vers la crête rocheuse. Alors que la luminosité commence à croître, je quitte mon véhicule après avoir fini de m'équiper et prends un passage qui communique avec une prairie derrière le lotissement. Je remonte en suivant le penchant boisé qui borde la prairie, le vent puissant qui me fouette le visage accentue l’impression de froid déjà mordant. Il fait -6°C, le ciel est bien dégagé. La neige est marquée de traces plus ou moins fraîches. Alors que j'ai fait environ 300 mètres, un animal que je n'avais pas vu démarre à 15 mètres sur ma droite, au-dessus de moi dans les buis qui couvre cette zone du penchant boisé. Le vent qui couvrait le bruit de ma progression lui a porté mon odeur. Le fracas produit me fait penser qu'il s'agissait d'un cerf, je continue un peu pour rejoindre une belle coulée qui va me permettre de remonter vers la crête entre les buis et les rochers. Des traces fraîches remontent et je les suis plus ou moins en ouvrant bien les yeux mais j'arrive en crête sans avoir vu d'animaux. Je suis maintenant plus ou moins la crête au grès des obstacles en observant aléatoirement des 2 côté mais toujours pas d'animaux. Plusieurs pistes de sangliers, de cervidés et de renards passent la crête pour s'enfoncer dans le bois à ma droite. Après les restes rouillés d'une vielle palombière, je redescends vers la grange de Tahouens alors que le vent commence à se calmer.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Le secteur est marqué de quelques pistes fraîches qui remontent toutes vers la crête. Je rejoins doucement l'angle des bâtiments, où est passé un grand cervidé, puis la piste qui traverse le bois pour ressortir dans une prairie avant le chemin de la Soule. Sur ma gauche, les sangliers ont retourné la neige et les feuilles mortes pour chercher à manger à environ 10 mètres sous la piste. Je suis la piste au-dessus de la Prairie pour rejoindre la route puis redescends par cette dernière pour reprendre les pistes forestières de chez Patrick. Je peine à rester debout sur la route verglacée et tombe régulièrement, je finis par marcher dans la neige du bas-côté. Je rejoins ainsi un petit pré, sur la droite de la voirie, d'où partent 2 pistes forestières ouvertes par Patrick. Je descends tout en bas du pré pour prendre la plus basse et commence à la suivre tranquillement tout en observant alternativement la pente en escalier en dessous et le penchant de ronce au-dessus. Le vent s'est posé, ne reste qu'un petit vent qui remonte à 90° de la piste. Très vite je tombe sur une très grande quantité de traces fraîches de cervidés qui suivent la piste et redouble d'attention en les suivant. Le replat sous les noisetiers, sur le bord de gauche de la piste a été gratté à plusieurs endroits par les cervidés en recherche de nourriture. Je rejoins la descente de la première piste du pré que je n'ai pas prise tout à l'heure, leur jonction forme une plateforme en dessous d'un penchant couvert de chênes américains. Je stoppe un moment pour bien observer le secteur mais rien en vue.

Je poursuis ma marche tranquillement sur la piste quand un très gros daguet démarre à la fin des chênes américains dans un creux de la pente et baise doucement vers la route au-dessus. Je le perds de vue dans les noisetiers un peu plus loin. J'hésite à le suivre par la piste qui remonte chez Patrick mais décide finalement de prendre une piste qui redescend. Les pistes de gibier semblent se séparer entre les 2 pistes et une partie des animaux semblent avoir pris la pente sur la gauche en quittant la piste. J'avance doucement quand je tombe, plus bas, sur la carcasse d'un faon totalement dévoré par les renards et les sangliers qui ont tassé la neige en piétinant tout autour. Ne restent plus que la colonne vertébrale, le haut des côtes, les os des pattes arrière et le crâne avec encore un morceau de peau.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Un peu plus loin j'arrive la piste se sépare en deux, une branche descend et l'autre remonte, j'hésite puis décide de descendre. J'avance doucement quand je perçois du mouvement en contrebas. Je me rapproche du bord de la piste et aperçois une biche, une bichette et un faon qui viennent stopper à 45 mètres en dessous de moi. La biche regarde un court instant vers moi puis repart suivie par les 2 autres animaux, ils disparaissent vite dans le bois. Je fais vite demi-tour pour tenter d'aller les recouper un peu plus loin. Je remonte la piste et reviens vers les chênes américains avant de descendre, en suivant des traces fraîches, vers le bas de la montagne. Plusieurs animaux sont descendus et ont gratté la neige à la recherche de nourriture, des crottes gelées ponctuent la piste, ce sont des cervidés. Plus bas je tombe sur un replat sur lequel les animaux ont gratté la neige jusqu'à la terre pour confectionner plusieurs couchettes. Je suis le replat dans le sens des traces et tombe un peu plus loin sur une grange à moitié effondrée, les animaux ont aménagé des couchette sous la zone où le toit tient encore. Je contourne cette grange par la droite et tombe sur une piste qui remonte vers les chênes américains. Je la suis un moment jusqu'à trouver une petite piste qui descend dans les buis sur la droite et commence à la suivre pour descendre vers le ruisseau mais rapidement la végétation alourdie par la neige me barre le passage. Je descends donc tranquillement par une coulée entre les buis. Un peu plus bas un animal démarre dans les buis en dessous de moi, je me fige et me prépare au cas où mais un jeune grand cervidé déboule à environ 20 mètres devant moi dans un clair puis bifurque à droite pour disparaître dans les buis en un éclair. Je reste immobile un instant à surveiller autour de moi quand je repère, à ma grande surprise, un renard assis qui me regarde en bordure des buis à environ 12 mètres au-dessus de moi. Je me tourne doucement face à lui et commence à armer mon arc sans vraiment y croire mais à ma grande surprise il ne bouge même pas. Est-ce grâce à ma tenue camo-neige ? J'aligne ma visée et décoche mais je n'entends qu'un impact sur un rocher en arrière de l'animal et voit le renard fuir dans les buis indemne. Je réencoche et monte voir ce qu'il reste de ma flèche qui a explosée sur le rocher en arrière du renard, pas de sang, pas de trace sur la flèche, je l'ai manqué lamentablement.

Je finis de descendre vers le ruisseau et débouche sur un sentier jonché de traces. Je suis les traces en remontant le ruisseau. Les traces semblent fraîches mais pas d'animaux en vue. Je rejoins ainsi un sentier qui remonte vers les grandes pistes avant que le sentier que je suis ne débouche sur une prairie enneigée. Je bifurque et remonte en suivant les lacets de ce sentier tortueux. Toujours beaucoup de traces, je suis encore dans l'ombre de la montagne mais remonte vers le soleil qui inonde le sous-bois.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

De nombreuses couches sur les abords du sentier attestent de la fréquentation des lieux.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Il va être 10 heures, je décide de remonter vers chez Patrick en suivants les pistes. Alors que je remonte par la piste qui passe sous chez mon ami, je croise la piste d'un sanglier d'environ 40 kg qui remonte vers chez mon ami puis, un peu plus loin, j'aperçois un superbe brocard en velours qui traverse la piste à environ 40 mètres devant moi et disparaît dans la pente. Je m'approche doucement en serrant la droite du chemin, côté monté pour rester caché par le replat de la piste puis reviens doucement sur la gauche un peu avant l'endroit où est descendu le brocard. Je surprends le chevreuil qui était resté à à peine 3 mètres sous le chemin. Il détale vers le bas en suivant la piste et disparaît vite dans la végétation enneigée.

Je poursuis mon chemin et rejoint une branche du chemin qui remonte vers le portail de chez Patrick et le chenil. Je remonte, salue sa chienne griffon au passage puis passe le portail pour rejoindre mon ami qui me fait renter pour discuter un peu. Il est décidé à tuer le cerf aujourd'hui ou le jeune et me propose de faire la traque du penchant boisé au-dessus de chez lui. Il décide de prendre sa carabine et d'aller se poster entre une de ses pistes et le lacer de la route à environ 1 km en arrière de chez lui alors que j'attaquerai la traque au-dessus de son habitation, arc à la main en avançant doucement vers lui. Je lui ai parlé de la piste du sanglier et Patrick décide de remonter avec moi pour voir si ce dernier a passé le chemin d'accès à son habitation. Seules des pistes de renards passe le chemin, Patrick décide de recouper par une piste qui rejoint celle que j'ai prise pour monter puis d'aller se poster par cette dernière. Le sanglier semble parti vers les chênes américains entre la piste et la route. Je laisse Patrick aller se poster et commence à remonter le penchant assez raide et très enneigé pour rejoindre une ancienne piste qui rentre dans le penchant boisé en parallèle du chemin de la Soule qui passe plus haut. Le secteur est marqué de nombreuses pistes de renards. J'avance tranquillement sur la piste avec de la neige au-dessus du genou. Chaque pas est un sacré effort, mes pieds s'enfoncent d'abord dans la neige fraîche puis jusqu'au sol quand je fais un pas. La neige est de plus en plus haute alors que je monte tranquillement. Je tombe après environ 10 mètres sur la piste d'un cerf. Patrick m'a dit d'attendre 11 heures pour attaquer ma traque en partant au-dessus de sa maison. J'avance 10 mètres par 10 mètres en faisant des pauses pour observer le secteur.

J'arrive au-dessus de sa maison, avec le vent dans mon dos, vers 10h45 et décide d'avancer encore un peu sur les traces du cerf. Les remises sont plus loin. J'avance encore d'environ 40 mètres en faisant toujours des pauses tous les 10 mètres avant de stopper pour attendre 11 heures. Alors que j'observe autour de moi, planté dans la neige jusqu'à l'entrecuisse, mes yeux se posent sur un jeune 6 cors en train de brouter un buisson de houx à environ 25 mètres en contrebas un peu plus en avant de ma position. Je me fige et l'observe, son corps et visible au travers du houx, il est de 3/4 face, le tir est trop risqué, je décide d'attendre.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Au pire, s'il me sent, il partira vers Patrick sinon, s'il avance un peu je pourrais peut-être décocher. L'animal mange paisiblement et regarde parfois autour de lui sans se soucier de moi bien que son regard croise plusieurs fois ma direction. Cette tenue neige est vraiment très efficace. Au bout d'un moment, le cerf se décide à avancer et se plante plein travers à un peu plus de 20 mètres alors que j'arme mon arc. J'aligne ma visée sur le défaut d'épaule et décoche. Touché, le cerf bondit en l'air au-dessus de la neige. Je n'ai pas bien vu mon atteinte et me dépêche de réencocher. Le cerf qui n'a pas compris ce qui vient de lui arriver monte droit sur moi. J'arme mon arc alors qu'il sort sur la piste à 3 mètres de moi. Le sang coule du défaut d'épaule et le cerf se tourne de cul pour descendre sur mes traces avec de la neige jusqu'au poitrail ce qui accentue son effort. Je décide de ne pas décocher, confiant sur ma première flèche et le laisse filer. Il s'éloigne d'un peu moins de 20 mètres sur la piste avant de sauter dans la pente et de disparaître derrière le léger virage de la piste.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Très rapidement, au bruit, l'animal semble s'immobiliser et vaciller puis il me semble l'entendre tomber. Le bruit de sa respiration difficile se fait entendre un court instant avant le retour au calme. Sachant que mon cerf est mort, j'attaque ma recherche. Le sang, bien que peu abondant au sur la piste, est facile à suivre sur la neige.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

La piste de sang s'intensifie rapidement.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019
Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019
Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Dans la descente, de nombreuses petites gouttes de sang gelées ont roulé comme des billes sur la neige et j'aperçois très vite le cerf qui a roulé à environ 30 mètres en dessous de la piste dans un creux du terrain. Je descends le rejoindre en tentant d'appeler Patrick mais il ne répond pas. Je jette un rapide coup d’œil à mon cerf mort partiellement recouvert de neige avant de partir chercher Patrick pour éviter qu'il ne tire un autre cerf et qu'il me passe le bracelet pour baguer mon cerf.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Nous revenons ensuite vers mon cerf et je le bague avant de le descendre sur le chemin d'accès de l'habitation pour faire quelques photos souvenir.

Un petit cerf à l'approche dans la neige, 4 février 2019

Nous chargeons le cerf sur le pickup de Patrick avant de partir le peler et le vider un peu plus loin dans un virage du chemin de la Soule, au bord de la route dans un petit pré appartenant à Patrick. Les vautours qui prennent les ascendants du matin sont juste au-dessus de nous ils ont déjà repéré leur futur repas.

 

Alex

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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 17:55

Ce matin, je me gare au départ du chemin desservant le hameau au-dessus de chez Patrick vers 7h15 et me prépare tranquillement en attendant que la luminosité soit suffisante pour commencer à chasser. Vers 7h30, je quitte ma voiture et longe tranquillement le chemin en surveillant alternativement les petites prairies qui alternent avec des zones boisées de part et d'autre du chemin. Alors que j'arrive près du hameau, j'aperçois un animal en train de brouter à environ 8 mètres, dans la pente herbeuse, sous le chemin qui passe sous le hameau, à environ 40 mètres devant moi. Il semble que ce soit une biche, elle est de 3/4 face.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je serre sur la droite du chemin contre le talus pour avancer doucement, caché par le plat du chemin. J'avance sans voir l'animal en essayant de ne pas faire de bruit. Normalement, l'animal se trouve sous 2 arbres sur lesquels ont été cloués des panneaux par un des occupants du hameau. Arrivé à hauteur des arbres, je m'avance doucement vers le bord du chemin. La biche est toujours là et broute tranquillement. Elle se présente maintenant presque plein travers, à 9 mètres en contrebas. J'arme doucement mon arc et prends ma visée entre le sol et le dernier fil de la clôture électrique. Des bruits de pas se font entendre plus bas dans la pente boisée au dessous de la biche. Je positionne mon pin's assez en avant du coffre pour compenser le léger angle de l'animal et décoche. Touchée, la biche sursaute et fonce au plus raide de la pente puis prend à gauche en parallèle de la pente boisée qui borde le bas de la prairie.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Elle fonce au grand galop vers la fin de la prairie et, au bout d'environ 50 mètres de fuite, s'affaisse du train avant pour glisser sur le poitrail sur quelques mètres avant de se redresser et poursuivre sa course folle. Je la perds un instant de vue derrière un arbuste qui pousse dans la prairie et me décale sur ma gauche pour l'apercevoir à nouveau. Elle stoppe, environ 50 mètres plus loin, au bout de la prairie, puis saute dans la pente boisée où je l'entends rapidement chuter dans un grand fracas.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Les bruits de pas résonnent toujours dans le sous-bois quand une seconde biche s'avance en biaisant vers la droite pour rattraper la bordure de la prairie. Elle apparaît peu à peu derrière la cassure du terrain et passe sous la clôture électrique qui borde la lisière avant de bifurquer à 180 ° pour revenir en suivant la clôture vers l'endroit où est descendue ma biche. Elle avance inquiète, tête haute et hume l'air, environ 25 mètres en dessous de moi. D'autres animaux bougent cachés en dessous. Elle finit certainement par sentir le sens et fait brusquement demi-tour au trop, repasse sous la clôture et disparaît à grand bruit dans la pente. Je presse le pas et longe le chemin pour tenter d'apercevoir les animaux un peu plus loin. Environ 40 à 50 mètres plus loin, je ne peux que voir passer 4 grand cervidés à 40 mètres en contrebas dans le bois clairsemé. La biche, une bichette et un faon suivis d'un jeune cerf ou un très gros daguet que je peux reconnaître à sa carrure sans pouvoir identifier ses bois au travers des branchages. Je les perds vite de vue dans le bois et tente d'avancer encore sur le chemin en espérant les recouper un peu plus loin s'ils décidaient de remonter. Un peu plus loin, ce sont 2 chevreuils que je fais démarrer dans le bois, juste en dessus du chemin. Ils aboient en fuyant dans la pente et je les perds vite de vue.  J'avance encore un peu sur le chemin et aperçois l'un des chevreuils qui regarde vers le chemin en limite d'une bande d'arbres couvrant un talus en bas d'une prairie. La pointe de bois qui longe le chemin au-dessus du chevreuil me masque un instant puis il me repère et fuit en contrebas.

Je pense que ma biche est morte mais je n'ai pas vu mon atteinte, je décide donc de chasser un peu avant de commencer ma recherche. Je me dirige vers une crête rocheuse qui démarre au bout du chemin et remonte vers un chemin de randonné plus haut en montagne. Pas d'autres animaux dans le secteur. J'arrive dans la dernière prairie avant la crête et d'où j'ai une belle vue sur la falaise qui domine le haut de la montagne.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Au bout du chemin où est garé un bulldozer forestier, je remonte doucement en suivant la crête et en faisant de nombreux arrêts observatoires pour arriver à l'endroit où j'ai fléché mon chevrillard l'autre jour mais le secteur est très calme, je décide de redescendre pour aller faire ma recherche. Je reprends le chemin en sens inverse, un écureuil noir traverse de gauche à droite, à environ 50 mètres devant moi et remonte dans un des arbres qui borde le chemin. Il me gratifie de quelques cris de mécontentement alors que je passe en dessous de lui. Arrivé au départ de la prairie où j'ai fléché ma biche, je passe par le passage ouvert dans la clôture électrique pour entrer dans la parcelle en direction de la zone de tir. J'aperçois vite ma flèche plantée au sol au bord de la clôture électrique qui borde la lisière du bois, dans l'axe de mon tir. Elle est couverte de sang qui a déjà séché.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je tente de recouper la direction de fuite de la biche pour trouver ma piste de sang mais impossible de trouver ne serait-ce qu'une seule goutte de sang. Je pars dans la direction de fuite de la biche toujours sans rien voir puis je décris des zigzagues perpendiculaires en couvrant le bas de la pente et finis par tomber sur une belle trace de sang, la piste est plus basse que ce que je pensais.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je commence à suivre la piste de sang rouge qui se suit assez facilement sans être très abondante. Les gouttes sont parfois espacées de 1 ou 2 mètres. J'avance tranquillement de goutte en goutte.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018
Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018
Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018
Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je pensais trouver une trace au sol de la chute de ma biche mais il n'en est rien. La piste s'intensifie peu à peu en me rapprochant de l'endroit où la biche a sauté dans la pente boisée.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018
Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Près de l'endroit où la biche a stoppé un instant avant de sauter par en bas, le sang devient très abondant.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je cherche l'endroit exact où la biche au sauté, elle n'a pas pris la belle coulée qui descend en biaisant sur la gauche entre 2 arbres. De grosses taches de sang sont visibles sur des branchages jetés dans la pente lors de l'entretien du bord de la prairie. La biche a sauté au plus raide de la pente. Du sang est visible un peu plus bas. Je prends la belle coulée pour descendre en contourner la pente raide puis reviens vers le sang laissé sur les branches.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

La piste très abondante et maintenant facile à suivre et je ne tarde pas à apercevoir ma biche morte sur le dos, environ 30 mètres en contrebas.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je la rejoins rapidement, elle est plus grosse que ce que je pensais au moment du tir.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

La sortie de ma flèche semble plein cœur, je n'ai pas le bracelet sur moi, je décide de ne pas la bouger et de partir le chercher avant de revenir pour la sortir du bois.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je remonte donc vers le chemin et ma voiture pour aller chercher le bracelet chez Patrick qui dort encore puis reviens me garer au même endroit avant de partir apposer le bracelet à la patte de la biche. Je repasse par l'ouverture dans la clôture électrique pour rejoindre ma biche et coupe en chemin le sang au départ de la piste quand la biche a pris vers le bas de la prairie après le tir. Elle est en fait descendu tout de suite près de la lisière du bois, mes souvenirs étaient trompeurs, je la voyais fuir plus haut dans la pente.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018
Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je rejoins ma biche et appose le bracelet avant de la positionner sur le flanc pour observer mon atteinte. Ma flèche rentre bien un peu plus en avant comme je le voulais et je suis sûr qu'elle a traversé le cœur. Les allaites sont sèches, elle n'allaitait donc plus, tant mieux. Je sais qu'il y a une piste en contrebas qui me mènera chez Patrick, il me faut donc la rejoindre mais je décide de ne pas descendre trop vite pour éviter d'avoir à remonter. Le secteur n'étant pas propice à une belle photo, je commence donc à suivre la courbe de niveau en suivant une belle coulée tout en traînant ma biche qui est vraiment énorme. J'essaie de la caler contre un arbre un peu plus loin mais impossible de la tourner comme je veux, elle est trop lourde et le sol penche. Je continue à la traîner par les pattes avant mais la coulée fleurte de plus en plus avec une forte pente et commence à remonter de plus en plus. La biche finit par m'échapper et rouler pour se caler 40 mètres plus bas dans un creux créé par le déracinement d'un arbre. Je descends à sa rencontre et réussi à la caler pour faire quelques photos souvenir. 

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Il me faut maintenant la sortir de ce trou et baiser à gauche pour retrouver la piste au travers des arbres tombés au sol et autres obstacles.

Après environ 150 mètres d'efforts je parviens à la piste mais elle remonte un peu et la tête de la biche accroche et je m'épuise vite. Il me faut changer de technique. Je récupère une barre de bois et la rentre entre les tendons et les os des pattes arrière pour avoir une meilleure prise et tirer la biche par l'arrière pour éviter que la tête ne me gêne.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Je tire ainsi la biche sur le chemin qui monte un peu par moment, un autre écureuil noir traverse la piste devant moi . Après 2 heures d'efforts, j'arrive à 200 mètres de chez Patrick et stoppe avant une zone où l'eau coule sur le chemin pour éviter de souiller la biche. Je pars chercher mon ami qui m'annonce qu'il peut venir chercher la biche par une piste avec son pickup, qu'il me faut la descendre 50 mètres plus bas sur une autre piste. Nous partons récupérer ma voiture que je gare devant chez lui avant d'aller descendre encore un peu ma biche le temps que Patrick arrive avec son véhicule qu'il a fait équiper pour charger du bois et les grand cervidés. Nous chargeons ensuite la biche

Puis retournons chez Patrick pour que je pelle, vide et découpe l'animal avant de rentrer chez moi.

La préparation des abats confirmera mon sentiment, ma flèche a touché le bas des poumons et traversé le cœur.

Une approche express à Sarrancolin, 24 novembre 2018

Alex

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Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

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