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7 janvier 2023 6 07 /01 /janvier /2023 17:03

Cette année, en plus de mes 2 bracelets de cerf, j'avais pris un bracelet de biche. Ne voulant pas priver un faon du lait maternel et risquer de le condamner à mourir de faim, j'avais décidé d'attendre décembre/janvier pour aller la chasser. Il a bien gelé ce matin, les animaux vont certainement bouger tard dans la matinée pour venir se mettre au soleil et se réchauffer un peu. Je vais chasser le versant de gauche qui sera le premier au soleil. Ayant déjà fait 2 sorties non fructueuses, j'ai tout de même analysé le comportement des animaux et repéré leurs habitudes. Sachant que, tous les matins, des biches broutent près des dernières granges, je prends le petit chemin qui démarre sur le haut du village de Camous pour rejoindre les prairies près des granges. Je progresse très lentement sur le chemin, souvent couvert de feuilles mortes, en scrutant le sous-bois alors qu'il ne fait pas encore tout à fait jour. Rien vu, rien entendu alors que je débouche dans les prairies ou le sol est bien gelé et craque sous mes pas. Je progresse lentement près du bois qui borde le bas du découvert. Pas de biche, je rejoins une piste forestière et la suis doucement. Alors que j'arrive à un portillon qui la barre au niveau d'une clôture à mouton, je me fais surprendre par un trio, biche, bichette et faon qui démarre dans un creux du terrain, derrière une bosse qui me les cachait, à environ 30 mètres, au-dessus de moi. Les animaux stoppent à environ 50 mètres au-dessus de moi, regardent un instant vers moi puis se débinent tranquillement dans les buis.

Je passe le portillon et continue ma progression sur le bas des prairies. En arrivant près du petit plan d'eau servant de réserve à incendie, en-dessous des granges, près du ruisseau qui coule au fond de la vallée, j'entends des bruits de pas dans les feuilles mortes en-dessous de moi mais impossible de voir les animaux. Je me décale plusieurs fois en les cherchant du regard à travers la végétation assez dense sur ce secteur et le penchant boisé qui remonte très raide en face mais rien. L'approche étant de toute façon très complexe, je décide de continuer et de remonter tranquillement vers les granges. Les animaux ne sont pas sous la première où ils étaient lors de ma première sortie de décembre. Je continue à remonter doucement vers une grange non habitée. La semaine dernière une biche et son jeune broutaient juste derrière et m'avaient surpris alors que j'avançais tranquillement plus haut dans la prairie. En arrivant par le bas, ce bâtiment cache ma progression mais je redouble d'attention pour limiter les craquements du sol gelé. Arrivé contre la grange, je la contourne doucement mais rien derrière. Une haie me cache la route un peu plus haut. Je m'avance doucement vers un passage qui permet de la traverser quand j'aperçois, trop tard, une biche qui broutait à environ 60 sur un talus couvert de ronces. Elle m'a vue et j'aperçois alors son jeune, c'est certainement celle de la semaine dernière. Elle est inquiète, je reste figé mais je suis à découvert et aperçois une biche, une bichette, un faon et un daguet qui m'observent de la route, un peu plus haut. La biche pousse un cri d'alerte puis ils démarrent en suivant la route et disparaissent derrière les arbres. Je ne peux pas bouger et la biche et son jeune démarrent à leur tour pour rejoindre les autres animaux.

Je suis la haie pour faire une grande boucle par la droite en espérant recouper les animaux plus haut. Au niveau des dernières granges, j'aperçois une masse d'un brun rougeâtre, c'est un des 3 lamas du secteur. Il est planté au-dessus de la route, dans le bois et regarde vers moi, je traverse la route et remonte en montagne par un chemin de terre. Je le suis un moment sans rien voir. Je prends un autre petit sentier plus à gauche pour remonter vers des prairies puis le quitte à nouveau pour suivre les grosses coulées à travers bois. Le sol est couvert d'un épais tapis de feuilles mortes. J'avance doucement en stoppant régulièrement pour écouter et ne pas faire trop de bruit quand j'entends démarrer un animal plus haut sur ma droite. Je n'ai pas pu le voir. Je continue un peu et alors que je débouche sur une prairie. J'aperçois un faon solitaire qui se débine de cul vers un massif de buis à environ 60 mètres dans la prairie. Je me fige au pied d'un gros arbre. Il stoppe près des buis et regarde un moment vers moi par-dessus son dos. Je le regarde sans bouger. Il avance un peu, tranquillement, je tente d'avancer un peu moi aussi mais il stoppe et regarde vers moi par-dessus son dos. Je me fige. Il me fixe avec insistance puis se retourne et revient vers moi de quelques pas avant de stopper derrière un arbre pour m'observer dans la fourche de ce dernier. Je reste immobile, il hésite un long moment, comportement typique d'un orphelin partagé entre la crainte de l'homme et l'espoir de trouver de la compagnie. Il finit par se retourner et s'éloigner doucement en suivant les buis. Je m'avance doucement et stoppe à chaque fois qu'il regarde vers moi mais alors que je le perds de vue j'accélère un peu pour le rattraper quand je l'aperçois en train de me regarder. Il était caché par un arbre. Je stoppe et nous nous regardons un instant avant qu'il ne se décide à partir au trot pour rejoindre une grosse haie de buis à environ 100 mètres plus loin. Je biaise pour rattraper une grosse piste, bordée par des gros bouts de haie de buis, un peu plus haut. Arrivée à cette dernière je prends à droite pour la longer un montant en espérant voir des animaux. La droite de la piste est longée par les buis qui m'empêchent de voir en bas. Je scrute le penchant de gauche, enherbé sur quelques dizaines de mètres jusqu'à un bois de buis et de chênes remontant jusqu'au pied d'un paroi presque verticale et peu végétalisée. Alors que je fais une pause pour regarder la crête pelée de la montagne où des chasseurs m'ont dit qu’ils voyaient souvent des isards, j'aperçois des silhouettes d'animaux au gagnage.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je pense qu'il s'agit d'isards mais le zoom de mon appareil photo me révèle 3 biches et un cerf.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Elles sont beaucoup trop loin pour espérer les approcher, j'avance encore un peu sans voir d'animaux puis je fais demi-tour pour longer la piste dans l'autre sens. Les buis s'ouvrent sur la gauche rendant à nouveau visibles les pairies, pas d'animaux. Les prairies laissent place à un grand bois assez clair alors que le soleil qui passe au-dessus du penchant de montagne d'en face commence à réchauffer mon côté de montagne. Une bande de buis interrompue par moment longe la piste en haut du bois. Je surveille alternativement la bande de prairie qui remonte vers le bois à ma droite et le sous-bois, à chaque interruption des buis, à ma gauche quand 4 animaux démarrent dans le sous-bois, à environ 60 mètres, en contrebas, sur ma gauche. Ils disparaissent rapidement dans la pente et s'éloignent bruyamment dans les feuilles mortes. Je reste un instant en espérant les apercevoir un peu plus bas mais rien, je poursuis mon chemin sur la piste jusqu'à une barrière qui ferme la piste. J'entends du bruit dans le bois en contrebas, je m'approche doucement du bord du talus et aperçois un geai qui fouille les feuilles mortes à environ 20 mètres. Il ne tarde pas à m'apercevoir et s'envole alors qu'un second geai qui était posé près de moi s'envole à son tour. Je continue doucement vers la barrière quand j'aperçois un troisième geai à seulement 3 mètres de moi, posé dans un buis. Il est très rare de pouvoir les approcher si près. Il tarde un peu à m'apercevoir alors que j'ai stoppé puis s'envole à son tour en poussant ses cris d'alerte caractéristiques. J'ouvre la barrière fermée par un anneau de fil de fer et la referme derrière moi. La piste descend en lacets au milieu des genêts, je coupe les virages par la prairie et tombe sur crottes de cerfs toutes fraiches. Elles ne sont pas gelées alors que tout est gelé autour. Il n'est certainement pas bien loin. Je continue sur la piste. Le bois s'interrompt pour laisser place à une grande prairie avec une habitation. Je descends en suivant une coulée pour rejoindre la piste en contrebas et revenir vers la bordure du bois. Alors que je m'approche des buis, j'entends démarrer un animal plus haut mais impossible de le voir et le bruit cesse.  Je descends encore un peu et rattrape une grosse coulée qui rentre dans le bois. Elle est couverte d'empreintes fraiches.

Je rentre dans le bois en suivant cette collée qui mène a une couche utilisée de frais. Elle avait déjà été utilisée la semaine dernière. Je biaise d'une coulée à une autre pour descendre un peu dans le bois pour rejoindre une zone de buis où j'ai levé des animaux la semaine dernière. Les coulées assez propres sont maintenant couvertes de feuilles mortes très sèches. Je passe des fils barbelés puis tombe sur une autre couché toute fraîche avec des laissé frais. Je fais de plus en plus de bruit en avançant. Je change de technique d'approche. J'avance de quelques mètres doucement puis stoppe à l'écoute et répète plusieurs fois cette technique quand des bruits de pas d'un animal qui avance tranquillement se font entendre. Je me cale contre des buis et observe. Une biche finit par arriver vers moi, suivie par son jeune. Elle stoppe régulièrement et observe autour d'elle en s'approchant. Alors qu'elle est environ à 25 mètres, elle stoppe derrière un arbre dont le tronc masque sa tête. Le jeune regarde vers le bas. J'arme mon arc et aligne ma visée vers la biche en attendant une occasion de tir. Elle s'avance de 3/4 face, je la suis dans mon viseur. Elle biaise pour passer au-dessus de moi. Elle stoppe à nouveau derrière un arbre et le soleil face à moi me gêne un peu. Elle regarde autour d'elle puis repart avec son jeune. Elle fait quelques mètres et stoppe derrière les buis. Impossible de trouver une fenêtre de tir. Elle repart et je crois de la voir passer au-dessus de moi sans s'arrêter mais elle stoppé à nouveau juste au-dessus de moi plein travers. Je cherche une fenêtre de tir au travers des buis et en trouve vite une au travers des branchages. J'aligne ma visée et décoche 

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je me cale contre des buis et observe. Une biche finit par arriver vers moi, suivie par son jeune. Elle stoppe régulièrement et observe autour d'elle en s'approchant. Alors qu'elle est environ à 25 mètres, elle stoppe derrière un arbre dont le tronc masque sa tête. Le jeune regarde vers le bas. J'arme mon arc et aligne ma visée vers la biche en attendant une occasion de tir. Elle s'avance de 3/4 face, je la suis dans mon viseur. Elle biaise pour passer au-dessus de moi. Elle stoppe à nouveau derrière un arbre et le soleil face à moi me gêne un peu. Elle regarde autour d'elle puis repart avec son jeune. Elle fait quelques mètres et stoppe derrière les buis. Impossible de trouver une fenêtre de tir. Elle repart et je crois de la voir passer au-dessus de moi sans s'arrêter mais elle stoppe à nouveau juste au-dessus de moi plein travers. Je cherche une fenêtre de tir au travers des buis et en trouve vite une au travers des branchages.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

J'aligne ma visée et décoche. L'impact retentit mais je n'ai pas vu mon atteinte. La biche fait volte-face, son jeune démarre et s'enfuit. Elle fonce sur quelques mètres mais ses pattes avant ne la portent plus. Elle fait encore quelques mètres en poussant avec ses pattes arrière, sa tête traîne au sol puis elle chute et commence des roulés-boulés dans la pente où je la perds vite de vue. Je l'entends rouler un moment avant le retour du calme. Je décide de m'avancer rapidement à l'endroit de la chute sans aller voir ma flèche. Je trouve vite la trace de la chute qui a entrainé les feuilles et commence à la suivre. Je trouve vite du sang sur les feuilles mortes qui couvrent le sol de la pente assez raide.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

La piste est de plus en plus abondante, les projections de sang sur les troncs sont de plus en plus importantes.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je descends encore un peu et aperçois ma biche en contrebas. Elle a chuté sur environ 150  mètres avant de s'arrêter. Elle se débat au sol dans un gros amas de feuilles mortes entraîné dans sa chute. Le temps de la rejoindre elle est morte.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

J'appose mon bracelet et la dégage du tas de feuilles mortes, ma flèche est entrée dans une patte et coupant le muscle et sortie en fracassant la patte opposée ce qui explique sa chute. Elle a perdu des plaques de poil au niveau de la tête, du cou et d'une épaule. Je tente de la positionner pour prendre quelques photos mais elle m'échappe dans la pente raide et par se coincer dans un arbre à 50 mètres en contrebas, dans une zone très raide. Je peine à la rejoindre et la dégage ce qui la précipité à nouveau dans la pente. Elle finit sa chute 50 mètres plus bas sur une piste. Enfin sur un peu de plat, je fais quelques photos souvenirs.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

La route est juste 49 mètres en contrebas. J'appelle ensuite le président de la chasse qui va venir chercher la biche rapidement pour m'amener à la salle de découpe. Je finis de descendre la biche au bord de la route. Des animaux démarrent bruyamment en contrebas de la chaussée sans que je puisse les voir. Une voiture arrive des granges un peu plus haut. La conductrice stoppe à ma hauteur et je pense me faire pourrir mais elle me félicite en ouvrant sa vitre puis fait marche arrière pour se garer et venir discuter un moment avec moi. C'est la propriété de la ferme de Panets au-dessus de laquelle je chassais souvent quand je chassais encore sur Sarrancolin. Elle poursuit ensuite sa route et je lui dis de faire attention au 4x4 du président de la chasse qui va bientôt arriver face à elle. Il arrive d'ailleurs rapidement. Nous chargerons ma biche et discutons un peu puis je prends la piste pour aller chercher ma voiture au village alors que ma biche part pour Beyrède.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Lors du dépeçage, je constaterai que ma flèche a traversé le cœur et provoqué une hémorragie massive ce qui a entrainé la mort rapide. 

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Dans sa chute, la biche s'est cassée 2 cervicales, une côte contre la colonne vertébrale et le crâne sous un orbite. 

 

Alex

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8 octobre 2022 6 08 /10 /octobre /2022 15:45

Hier, soir j'ai enfin récupéré mon bracelet de CEMC2 qui était promis à un chasseur qui n'est même pas venu chasser. Le brame ayant beaucoup de mal à démarrer et la montagne souffrant de la sécheresse, l'approche est assez difficile. J'ai donc décidé de tirer le premier cerf d'au moins 10 pointes que je pourrai approcher suffisamment et c'est ce que j'ai annoncé au président de la chasse en récupérant le bracelet. Ce matin, j'arrive à Camous vers 6h15, je me prépare tranquillement puis commence à remonter le flanc droit par un sentier qui grimpe raide pour rejoindre le haut de la montagne de nuit. Il n'a pas plu depuis plusieurs jours et la montagne est bien sèche. Plusieurs cerfs brament. Je remonte tranquillement pour ne pas trop transpirer et fais une pose sur un dôme rocheux après 30 minutes d'ascension pour écouter un moment. Les cerfs brament de partout c'est magique, je n'y croyais plus. Rien proche de moi, je repars pour remonter dans la feuille morte jusqu'aux chevilles, sur le secteur où j'ai fléché mon gros 14 l'an dernier. Une biche donne l'alerte au-dessus de moi puis s'éloigne tranquillement sans que je puisse la voir dans la noirceur. Arrivé sur l'arrête rocheuse qui surplombe la zone du tir, j'écoute un moment mais rien, je me remémore ce moment magique où j'ai vu arriver ce cerf incroyable. La luminosité croit doucement. Je prends un petit sentier qui remonte doucement. Les feuilles mortes et les brindilles craquent sous mes pas. Je ne fais que quelques pas puis m'arrête un moment pour écouter avant de repartir et m'arrêter à nouveau. Au bout d'un moment j'entends un brame plus bas et des bruits de pas sans pouvoir voir l'animal. J'attends un moment sans rien voir, je me décale un peu écoute, me décale encore un peu quand un cerf pousse un grondement d'alerte puis s'éloigne tranquillement, j'entends son pas mais impossible de le voir. Je reprends ma progression et suis maintenant plus ou moins la courbe de niveau en m'arrêtant un moment après chaque déplacement de quelques pas. Sur le flanc opposé, des brames surpuissant se répondent.

Ça brame très peu de mon côté mais il me semble entendre bramer plus loin devant moi. Je continue à me rapprocher doucement, un brame puissant retentit en face, le cerf semble descendre. Je descends dans une zone de grands hêtres clairsemés pour tenter de l'intercepter quand un brame retentit sur ma droite. Je me fige contre un arbre. Un cerf arrive par ma droite pour passer à 80 mètres en-dessous de moi. Il stoppe brame en réponse à l'autre cerf d'en face puis s'avance à nouveau, il me semble que c'est un 10 pointes. J'entends marcher en avant de lui, un jeune 4 pointes se débine à environ 40 mètres devant ce cerf. Le relief du terrain me le cachait. Il stoppe en contrebas à environ 80 mètres puis repart et passe à environ 70 mètres sur ma gauche alors que son poursuivant s'est remis en mouvement. Le jeune cerf disparaît bruyamment derrière le relief du terrain et je comprends que l'autre cerf va prendre le même chemin. Je ne peux pas bouger sans être vu ou entendu. Les 2 gros cerfs se répondent. Je pousse un petit brame pour tenter d'énerver ce cerf qui semble être un bagarreur. Immédiatement, il regarde vers moi, je pousse quelques raires. Je l'ai accroché, il commence à remonter tranquillement en s'arrêtant régulièrement pour regarder vers moi. Je reste caché derrière mon arbre et brame à nouveau. Le cerfs arrive d'un pas décidé et biaise pour passer entre 25 et 30 mètres. Il passe derrière des arbres, j'arme mon arc, il continue un peu mais stoppe brusquement plein travers. Je ne vois que son cou et sa tête, impossible de tirer, je reste armer plusieurs minutes en espérant le voir avancer. Il brame pour répondre à l'autre cerf en regardant vers le bas. La position commence à devenir très inconfortable, je profite d'un second brame avec la tête tournée vers le bas pour désarmer. Ce mouvement produit un léger bruit et le cerf regarde immédiatement vers moi. Je brame une fois de plus. Il regarde un peu vers moi puis s'avance encore. J'arme à nouveau mon arc alors qu'il passe derrière un gros arbre. J'aligne la visée alors qu'il stoppe plein travers à 25 mètres et décoche. Une vanne se décolle à la décoche et dévie légèrement ma flèche vers le haut. Au même moment, le cerf alerté par le sifflement de ma flèche produit par la vanne décollée, commence à s'écraser mais ma flèche le frappe en pleine colonne au niveau de l'épaule. Il bascule sur le côté et roule dans la pente où je le perds de vue avant de l'apercevoir plus bas tentant de fuir en se traînant sur ses antérieurs. Il a cassé ma flèche dans sa chute.

Je réencoche rapidement une flèche et descends vite vers mon cerf qui est tombé dans le lit asséché qui ruisseau très encaissé. En passant, je ramasse le morceau avec les vannes de ma flèche, il n'en reste que 3. Il tombe se relève retombe puis roule dans la pente pour s'immobiliser sur le dos un peu plus bas. Je m'approche rapidement mais il se redresse et s'accule assis contre un tronc de 3/4 face. Je m'approcher jusqu'à le surplomber à 25 mètres et lui décoche une seconde flèche. Il tente de démarrer mais roule pour aller se caler dans des branchages 30 mètres plus bas et y lâche son dernier souffle. Il est un peu plus de 8 heures et ma chasse est terminée. Je descends voir mon cerf, ma seconde flèche est cassée, la moitié avec la lame est planté dans un tronc, je retrouverai le reste dans mon cerf au dépeçage. Je récupère mon bout de flèche puis descend près de mon cerf. 

Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022

J'appose mon bracelet, lui rends le honneurs et fais quelques photos souvenirs.

Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022

Je n'ai pas de réseau, je décide de redescendre à ma voiture pour poser mes affaires et revenir avec une corde. Je suis le ruisseau jusqu'à la piste qui suit le bas de la combe jusqu'au village puis suis la piste d'un pas rapide en contrôlant le réseau téléphonique mais toujours rien. Alors que j'arrive près d'une grange en rénovation j'aperçois un jeune cerf entrain de brouter sur le talus de gauche. Un grand cerf brame à tout rompre sur le penchant de droite. Je décide de tenter une approche pour m'amuser. Je me baisse au maximum pour être caché par le relief et approche rapidement jusqu'à 40 mètres avant de fait quelques photos.

Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022

Le jeunes cerfs met un moment à me voir puis curieux s'avance un peu vers moi avant de s'éclipser dans le bois.

Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022
Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022

Je continue à descendre et finis par rattraper le réseau téléphonique un peu avant 9 heures. J'appelle le président de la chasse pour l'avertir. Il part en battue, je lui dis que je vais descendre le cerf à la piste en attendant qu'il finisse la battue. Il viendra me chercher avec mon cerf après. Je laisse mes affaires à la voiture et remonte avec ma corde toute neuve acheté pour une occasion comme celle-ci. Je retourne au bas du ruisseau puis remonte chercher mon cerf.

Une superbe chasse en plein brame, 8 octobre 2022

Il me faudra 3 heures pour le descendre mon cerf à la piste. Et alors que j'arrive à cette dernière, le président de la chasse arrive avec un chasseur pour m'aider. Il est temps d'aller m'occuper de mon cerf qui accusera près de 130 kilos à la pesée.

Alex

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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 20:59

Cette année le brame a du mal à commencer, trop chaud, trop sec, la montagne a beaucoup souffert de cet été caniculaire. Je ne l'ai jamais connue comme ça, même les versants nord sont desséchés, les sources perpétuelles sont quasiment taries, les souilles habituelles sont presque toutes asséchées ou réduites à une petite zone boueuse. Aujourd'hui c'est ma 5ième sortie sur le territoire. Depuis l'ouverture j'ai vu quelques animaux mais ils rentrent tôt le matin et sortent tard le soir. Pour le moment je n'ai qu'un cerf de moins de 10 cors (CEMC1) et une biche (CEF) à prélever mais j'espère qu'un bracelet de grand cerf se libérera un peu plus tard si un carabinier ne le ferme pas durant son séjour de chasse. Pour le moment, mes approches sont très compliquées sur ce terrain sec et très bruyant, j'ai approché plusieurs animaux entre 35 et 50 mètres et un magnifique cerf à 15 mètres mais trop gros pour mon bracelet. J'attends la pluie avec impatiente.

Vendredi, matin la météo annonçait la pluie pour une bonne partie de la journée mais elle ne tombera finalement que le soir après mon départ. Le matin, ayant entendu quelques brames timides le dimanche matin précédent, je m'attends à entendre bramer mais la montagne est silencieuse. J'attends un peu, dans la voiture, que le jour se lève tranquillement puis finis de me préparer et commence à descendre la piste en direction de Jumet. Il ne fait pas encore tout à fait jour mais la luminosité me permet de voir les formes. J'avance doucement en surveillant en-dessus et en-dessous de la piste dans les zones dégagées. En arrivant au départ de la prairie qui descend jusqu'aux granges en contrebas, j'aperçois une masse sombre. C'est un grand cervidé qui broute au bord du talus de fougères qui précède la prairie. Je me baisse derrière les fougères qui bordent le chemin et me redresse derrière un arbuste pour l'observer mais il a disparu. Un grondement d'alerte se fait entendre après un petit moment, dans le bois qui précède la prairie. L'animal m'a repéré et s'est éclipsé sans bruit. La luminosité croit tranquillement, je continue à longer la prairie tout en surveillant un grand penchant de fougères qui remonte vers la crête à ma droite. La prairie laisse place à un bosquet. Une bichette surgit sur le chemin à environ 80 mètres plus en avant. Je stoppe dans les fougères et l'observe un instant. Elle regarde en arrière vers le talus du chemin. Je commence une approche très lente et gagne environ 15 mètres quand une grosse biche surgit à son tour sur le chemin. Un raire puissant retentit plus en contrebas, la biche inquiète démarre et remonte le penchant de fougères avec la bichette. Je les perds vite de vue. Je presse un peu le pas en espérant couper la route du cerf. Je me poste un instant dans les fougères près de l'endroit où sont montées les biches. Impossible de voir le cerf et il reste silencieux. Je décide de laisser tomber. Je biaise à droite et quitte le chemin principal pour prendre un sentier qui remonte doucement vers la crête. Le sol caillouteux, jonché de feuilles mortes et de brindilles est très bruyant. J'avance avec une infinie lenteur tout en calculant chacun de mes pas et en faisant des pauses plus ou moins longues pour observer. Une haie de buis borde la gauche du sentier et m'empêche de voir derrière mais le bois clair de noisetiers de l'autre côté me permets de voir à environ 60 mètres. Les noisetiers alternent avec des zones de buis, brusquement, en regardant droit devant moi sur le chemin, j'aperçois un jeune cerfs plein travers à environ 50 mètres. Il regarde vers moi, je me fige et nous nous observons un instant puis il démarre et remonte dans les noisetiers, caché par quelques buis épais qui bordent le sentier. Je m'avance tout doucement et, alors que je passe les buis, je l'aperçois à environ 35 mètres dans les noisetiers. Il démarre avec un autre animal que je n'avais pas vu puis bifurque pour venir se caler derrière un noisetier à 45 mètres au-dessus de moi. L'autre animal a disparu. Nous nous observons un moment avant qu'il ne décide de repartir pour disparaître dans le bois.

Je reprends ma progression très lente, un peu plus loin un raire retentit en-dessous du sentier derrière la haie de buis. Je redouble d'attention quand j'aperçois un jeune cerf, 6 ou 8 cors, au gagnage entre les buis à environ 35 mètres en contrebas. Je n'ai pas de passage dégagé pour tenter une approche discrète. Je remonte un peu plus en espérant trouver ce passage mais un gros daguet m'apparaît contre les buis sur la gauche du sentier alors que je sors d'un léger virage du sentier. Il regarde vers moi, je suis bloqué, il est à environ 40 mètres. Je me serre au maximum contre les buis et me retrouve hors de sa vue. Je peux ainsi gagner quelques mètres à couvert mais il démarre et fait démarrer l'autre cerf. Le daguet fuit en remontant alors que le cerf semble fuir en parallèle du sentier. Je reprends ma progression lente et fais démarrer un animal dans les buis en contrebas sans réussir à le voir. Plus haut c'est un gros cerf qui démarre à environ 55 mètres au-dessus de moi. Il était gité dans la ramure d'un gros hêtres mort, tombé au sol. Il avance de 10 mètres en 10 mètres en poussant des grondements d'alerte puis disparaît pour de bon.

Je remonte tranquillement jusqu'à la crête qui sépare les feuillus sur la gauche des grands sapins sur la droite. Ces derniers redescendent vers une piste en contrebas. C'est dans ces sapins que j'ai fait mon CEMC1 l'an dernier. Je passe la crête et avance doucement dans les sapins en surveillant le secteur, le vent souffle maintenant dans mon dos. Il me semble entendre marcher un animal par moment mais impossible de le voir. Alors que je fais une pause pour observer. Un blaireau, qui a dû me sentir, surgit de sous une branche morte de sapin encore garnie de ses aiguilles sèches et fonce vers le bas en biaisant vers la droite pour rattraper le chaos de gros rochers qui descend depuis le pic rocheux qui domine d'environ 10 mètres le bois de sapin, au sommet de la crête. Il est 8h20 et il fait bien jour, il est rare de voir un blaireau dehors si tard à cette saison mais ici ils ne voient pas grand monde. Je biaise à mon tour vers les rochers pour rejoindre une belle coulée qui se fraye un chemin dans les rochers couverts de mousse, au milieu des sapins qui poussent épars sur cette pente raide. Ce paysage très vert est vraiment dépaysant, une pente très prononcée me domine jusqu'à la crête très accidentée. Un peu plus loin, alors que je fais une pause sur un énorme rocher qui domine un à pic de 15 mètres, un animal démarre bruyamment en-dessous de moi et je ne peux que l'entrevoir dans sa fuite. Les sapins laissent peu à peu place à une grande hêtraie qui revient vers ma voiture. Un peu plus loin un animal démarre en contrebas sans que je puisse le voir. Je biaise doucement vers la crête puis la suis sans rien voir jusqu'à ma voiture. Il est 9h30 passées, je décide de descendre chasser sur la piste de débardage en contrebas de ma voiture. Je coupe à travers bois et retombe sur la piste au niveau d'une belle souille qui semble avoir été fréquentée cette nuit. L'eau est encore bien boueuse. Je longe doucement la piste pour rejoindre un passage qui remonte le long d'un monticule de rochers couverts de mousse et colonisés pas les buis. Un passage remonte le long des rochers pour rejoindre une zone plane un peu plus haut, plantée du hêtre épars et dominée par une pente rocheuse prononcée jusqu'à la crête. Un petit cirque sur la droite est en partie bordé par les rochers et les buis. Une souille asséchée est creusée au fond de ce cirque et attire régulièrement des animaux.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Je décide de me poster un moment dans les buis, près de la souille, assis sur un gros rocher. Ne voyant rien venir, vers 11 heures, je quitte les lieux et retourne à ma voiture pour faire une pause et dormir un peu avant de repartir en chasse.

Vers 13 heures, un randonneur passe près de ma voiture, nous nous saluons. Il remonte de Jumet. Vers 14 heures, je décide de repartir chasser, je descends doucement la piste, comme ce matin, mais laisse le sentier qui remonte en crête et continue à descendre la piste en lacets un moment. Rien ne bouge, pas un brame, beaucoup plus bas, je quitte le chemin au niveau d'un mirador pour remonter doucement au travers d'une zone herbeuse de bois clair. Toujours rien, je remonte jusqu'à un sentier qui longe le bas des buis qui remontent jusqu'à la crête. Je le suis tout doucement en surveillant le secteur mais rien, il me ramène près de ma voiture. En sortant des buis, je remonte dans les fougères vers la piste où je suis garé puis la redescends. Je reprends le petit sentier qui remonte vers la crête avant de bifurquer dans les buis en-dessous de ce dernier pour me poster un moment à l'écoute. Il est 15h30 passées. Je me cale dans un bouquet d'arbres. Au bout d'un moment, j'étends marcher mais c'est un écureuil qui cherche sa nourriture au sol à environ 30 mètres tout en remontant le penchant. Vers 17 heures, 2 véhicules descendent la piste puis des clarines retentissent. Un troupeau de brebis envahit le secteur. Je sais qu'elles ne vont pas inquiéter les cervidés qui ont l'habitude de cette présence et du tintement des clarines mais je ne supporte pas longtemps ce bruit agressif et décide de quitter mon poste pour aller chasser plus loin. Je biaise à travers les noisetiers pour rejoindre la piste en contrebas. Le sol herbeux du sous-bois est jonché de crottes de cerfs et de biches plus ou moins récentes, signe du passage très régulier des animaux sur ce secteur. Arrivé à la piste, je remonte vers la voiture, les brebis broutent tranquillement sous la piste dans la prairie et me regardent passer.

Arrivé à ma voiture, je décide de redescendre avec elle. Je passe un premier lacet et le départ d'une première piste de débardage puis descends encore un moment et me gare au départ de la seconde parallèle à la première. Je suis doucement la piste de débardage, presque plane, tout en surveillant en-dessous et en-dessus mais rien. Le vent qui semblait bon au départ de la piste n'arrête pas de tourner c'est pour cela que je n'en tiens pas vraiment compte en montagne jusqu'à ce que je repère un animal et élabore alors ma stratégie d'approche. J'arrive au bout alors que les hêtres laissent place aux buis. Je remonte dans les buis pour rejoindre l'autre piste à plusieurs centaines de mètres au-dessus. La pente est très raide. Je fais régulièrement des pauses pour observer mais rien. Ayant manqué de peu la fin de la piste, je suis trop monté et l'apercevant en contrebas, je la rejoins et commence à la longer doucement. La hêtraie est colonisée par les buis au-dessus de la piste. Tout à coup, une impression bizarre me fait stopper net. Un brocard est à 30 mètres en surplomb. Il est de 3/4 arrière et me regarde par-dessus la ligne de son dos. Nous nous observons de longues secondes. Je le reconnais, je l'ai déjà approché, à environ 300 mètres de là, également à 30 mètres, dans la feuille morte de hêtre en avançant très lentement d'un gros hêtre à un autre. C'est un 6 pointes au bois fins et au pointes peu développées. Il finit par démarrer pour disparaître dans les buis. Je continue tout doucement sur la piste et observant autour de moi. Un peu plus loin, je rejoins la goulotte qui remonte vers la zone où je me suis posté en fin de matinée.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

J'hésite à remonter mais je décide finalement de continuer. Un peu plus loin la piste est bordée par une barrière de gros rochers couverts de mousse et derrière lesquels se trouve une zone plane dégagée, sous les hêtres épars, et qui se termine par un léger penchant de fougères herbeuses avant que la pente ne s'accentue. Les animaux viennent souvent manger sur ce secteur.  Un passage de débardage traverse cette zone pour venir rejoindre la piste un peu plus en avant où se trouve une souille creusée au milieu de la piste principale. J'avance tout doucement derrière l'écran de rochers quand j'aperçois l'arrière d'un animal au gagnage dans les fougères. Un gros hêtre cache par moitié avant. Je me décale doucement et aperçois la tête, c'est un beau 6 pointes au bois clairs mais déjà bien développés. Certainement un cerf de 3 ou 4 ans. Idéal pour mon bracelet, il est à environ 50 mètres et avance tranquillement en broutant tout en biaisant doucement pour s'éloigner de la piste. L'approche ne va pas être simple. Je me recule à couvert des rochers puis commence à remonter doucement au travers de ces derniers pour me caler derrière un hêtre quand une biche et son faon démarrent dans le sous-bois à environ 80 mètres, plus en avant dans le bois. Ils foncent bruyamment dans les feuilles mortes pour rejoindre la pente raide de rochers qui remonte jusqu'à la crête. Le cerf relève la tête et les regarde fuir un instant puis se remet à manger. Je n'ai gagné que quelques mètres et le cerf est beaucoup trop loin pour tenter un tir. Je cherche comment m'approcher plus sans être vu mais le vent va en décide autrement en portant mon odeur vers le cerf. Qui relève brusquement la tête, hume l'air et détale pour disparaître en un éclair dans le bois plus dense au-dessus des fougères. Je suis dégouté mais, presque aussitôt, un bruit de pas se fait entendre. Un jeune cerf arrive par le bas de la pente rocheuse et biaise doucement pour venir d'où est parti l'autre cerf. Il trottine et passe sur le haut des fougères, à environ 50 mètres. Son passage bruyant ne passe pas inaperçu et l'autre cerf énervé par cet intrus se ravise et redescend bruyamment pour foncer sur lui sans que je puisse le voir derrière les arbres. Le jeune cerf accélère pour s'éloigner rapidement. J'attends un peu mais le calme revient.

Je reprends la piste. En arrivant à la souille qui se trouve en-dessous de là où était garée ma voiture ce matin, je constate des éclaboussures de boue fraîches tout autour, un piétinement frais et un rond de crottes de biche dans la souille qui n'y étaient pas ce matin. Elle ne doit pas être loin, je me cale au bord du chemin au-dessus de la pente et observe le secteur quand des bruits de pas se font entendre en contrebas. Mes yeux se posent sur un faon qui tourne en bas d'une zone dégagée herbeuse parsemée de quelques fougères. Il avance tranquillement en broutant sous les premiers arbres après le clair. Il est à un peu moins de 30 mètres, il ne doit pas être seul. J'entends marcher d'autres animaux maintenant, une belle biche broute plus à gauche au bord de l'herbe derrière des noisetiers. Je l'observe un instant puis me décale un peu alors qu'elle a fait un virage à 180 degrés pour descendre doucement dans le bois mais je me fais repérer par la bichette que je n'avais pas vue, beaucoup plus bas et tout ce petit monde file, je n'étais pas là pour eux, ce n'est pas grave. Je rejoints le bout de la piste de débardage puis descends tout doucement la piste principale pour essayer de ne pas trop faire crisser le gravier. Plus bas se trouve une zone herbeuse juste sous la piste où se trouvent souvent des animaux. En arrivant sur le secteur, rien ne bouge, je descends doucement dans la petite clairière puis me dirige doucement vers l'enclos qui protège des cervidés un agrainoir à sanglier accroché dans un arbre. Je longe la pointe de bois prise entre la piste et l'herbe. J'observe un moment tous les quelques pas quand j'aperçois à environ 200 mètres, derrière l'enclos de l'agrainoir, un animal qui avance doucement de face en mangeant au sol. J'essaie d'avancer un peu à couvert des noisetiers qui bordent le haut de la clairière herbeuse mais le vent n'est pas bon et je suis vite repéré malgré la distance. L'animal démarre et s'éloigne au galop. Je biaise à travers bois pour rejoindre la piste. Il fera nuit dans 30 minutes, je rejoins ma voiture pour rentrer chez moi. Sur le retour, les averses se succèdent.

Ce samedi matin, le réveil sonne vers 5h15, je me prépare rapidement et pars vers 5h30 pour la montagne. Il a plu une bonne partie de la nuit, l'approche devrait être plus simple aujourd'hui. En sortant du village de Beyrède, une chevrette traverse juste devant ma voiture et je freine pour ne pas la percuter. Elle saute sur le talus rocheux et abrupt sur ma droite et disparaît. Je recommence à avancer quand je l'aperçois, elle est bloquée dans une faille de la roche et retombe sur la route avant de retenter sa chance un peu plus loin et remonter sur le talus pour rejoindre le bois un peu plus haut. Je me gare en haut de la piste comme à mon habitude, j'attends que le jour se lève avec la portière ouverte. Pas un brame, la montagne est calme. Le rut peine vraiment à démarrer sur ce secteur. Aux premières lueurs du jour, je quitte ma voiture pour descendre doucement la piste vers Jumet. Alors que j'avance tout doucement, j'entends un bruit qui ressemble au chant d'une rainette, un peu plus en avant, au sommet du talus abrupt qui remonte vers quelques arbres qui remontent dans le penchant de fougères. Ce bruit m'intrigue car je ne pense pas qu'il y ait de rainette ici, je serre le bord du talus et m'avance tout doucement. La luminosité est encore faible, brusquement un animal démarre dans un gros fracas à quelques mètres au-dessus de moi. Je viens de déranger un cerf qui est remonté dans le petit bouquet d'arbres et pousse maintenant des grondements d'alerte un peu plus haut. C’était en fait le cerf qui se prenait pour un batracien, c’est la première fois que j’entends ça en 10 ans de chasse au cerf. Les pas d'un animal et des craquements se font entendre juste au-dessus de moi. Je me cale et attends en espérant voir sortir un animal mais le bruit cesse. Le cerf gronde toujours un peu plus haut, je décide de tenter de m'approcher, je remonte difficilement la talus raide que la pluie a rendu très glissant puis m'avance sous les arbres. Le secteur est très ouvert mais se comble vite et approcher dans cette végétation très dense, sans bruit est impossible. Je renonce et redescends vers la piste pour continuer à la suivre. Je ne vois rien jusqu'au petit sentier qui remonte vers la crête. Je commence à remonter le passage qui monte à une grange et d'où part le sentier quand j'aperçois, à 35 mètres en-dessous, sur la piste, une jeune biche et son faon, arrêtés de cul. Je reste immobile à les observer puis ils s'avancent tranquillement et je les perds de vue un peu plus loin.

Je prends le sentier et commence à remonter doucement en espérant revoir les cerfs vus hier mais rien en vue ce matin. Plus loin, je suis repéré par un animal plus haut dans le bois sur ma droite. Il pousse des grondements alors que je continue tranquillement mon ascension. J'arrive en haut de la montagne sans avoir rien vu. Comme la veille, je redescends dans les sapins puis reviens par la grosse coulée du versant opposé. Rien dans la zone des sapins et des éboulis de rochers couverts de mousse. Alors que j'arrive dans la zone des hêtres j'entends casser une branche un peu plus en avant, je redouble d'attention et fais régulièrement des pauses pour observer quand j'aperçois une chevrette immobile, plein travers à environ 60 mètres contre quelques arbres. Je tente une approche pour m'amuser mais elle regarde vers moi. J'avance tout doucement et elle me fixe sans bouger jusqu'à ce que j'arrive à environ 30 mètres. Elle détale et remonte vers la crête, les chevreuils, peu chassés sur ce secteur se laissent facilement approcher, c'est assez étonnant. Je remonte moi aussi vers la crête puis la suis un instant avant de prendre une belle coulée dans le penchant de fougères qui domine la piste en contrebas. J'espère y croiser le cerf de tout à l'heure. Je descends un peu puis prends à gauche pour biaiser vers le bouquet d'arbres d'où a démarré le cerf. La tête d'un petit daguet surgit des fougères à environ 25 mètres. Je me fige et nous nous observons un instant, ses petites dagues sont encore en velours. Il finit par démarrer et fonce droit dans la pente où je le perds vite de vue. Je tourne un moment dans les fougères sans voir d'autres animaux malgré les nombreuses coulées et les couches fréquentées au pied de chaque arbuste. Je remonte vers la crête et la suis pour revenir vers ma voiture. Arrivé à cette dernière, un brame retentit sur le penchant au-dessus de Jumet. Je descends vite dans les fougères pour rattraper le petit sentier qui longe les buis qui couvrent les blocs de rochers qui descendent de la crête. 2 autres brames retentissent alors que je rattrape le sentier mais le calme revient alors que m'avance tranquillement sur le sentier. Je stoppe régulièrement pour observer mais rien à part un bel écureuil au pelage sombre que j'observe un moment en train de chercher sa nourriture dans les noisetiers en contrebas du sentier. Un peu plus loin, je bifurque sur un autre sentier qui remonte pour passer la crête.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Rien jusqu'à la crête, je redescends tout doucement dans les rochers de l'autre côté en surveillant la grande place, sous les hêtres, au-dessus de la zone où j'ai vu le beau six hier.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022
Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Rien, je traverse la zone et passe un une sorte de crête de bloc rocheux qui redescend vers la piste en contrebas. J'avance doucement entre les buis quand j'entends un animal se déplacer bruyamment en contrebas sans pouvoir le voir. J'attends un instant mais le calme revient, je repars puis me cale sur un replat au-dessus de la placette où se trouve la souille asséchée près de laquelle je me suis posté un moment hier. J'attends un moment quand un bruit de bois cassé retentit dans les buis près de la souille asséchée. J'attends un moment mais plus un bruit, je décide de descendre un peu mais un animal démarre dans un gros fracas dans les buis. C'était certainement un cerf. Je redescends à la piste et la longe tranquillement

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

sans rien voir puis remonte à travers bois jusqu'à ma voiture où je me pose un instant avant de m'entraîner un moment. J’en profite pour régler mon viseur jusqu'à 50 mètres. Je retourne ensuite à ma voiture pour dormir un peu.

Vers 15 heures, il commence à bien pleuvoir, je repars en chasse. Je descends tranquillement la piste en direction de Beyrède. Les brebis se sont abritées dans le bois au milieu d'une zone de rochers sur la gauche de la piste. Je descends jusqu'au premier virage alors que la pluie s'intensifie. Je quitte la piste principale pour prendre un petit sentier qui prend à droite dans le bois. Il serpente, au départ, au milieu des rochers et des buis puis la pente s'accentue de plus en plus et le paysage s'ouvre sur une grande hêtraie sur la gauche. Les buis barrent la vue sur la droite. Je descends tranquillement un moment sans voir d'animaux et rejoins une palombière dans les buis. Je descends encore un peu et cherche un passage sur la droite quand j'aperçois une belle clairière herbeuse au travers des buis. Je n'ai jamais chassé sur ce secteur jusqu'à présent. Je passe les buis et m'avance doucement dans la clairière ponctuée de noisetiers. J'avance tout doucement, il va être 16 heures. J'aperçois un gros cerf en contrebas à environ 60 mètres. Je contrôle le vent, il est parfait, je ne vois pas bien ses bois mais ils ne sont pas longs et portent juste 2 pointes à leurs extrémités, avec un peu de chance c'est un moins de 10. Je continue à descendre doucement vers lui d'une touffe de noisetiers à un autre. Le cerf broute tranquillement sous un talus, les noisetiers s'espacent de plus en plus et l'approche se complique. Alors que je suis à environ à 35 mètres, je stoppe un instant pour chercher une solution pour finir mon approche mais le cerf relève brusquement la tête et regard vers moi. Il l'observe un moment, seul son cou est dégagé. J'ai du mal à compter les pointes mais il semble que ce soit un 10 pointes, trop gros pour mon bracelet. Après quelques secondes à me fixer sans bouger, il détale et fonce dans la pente raide. Je le perds de vue à plus de 100 mètres en contrebas. Je me décale à gauche pour rejoindre la bordure arrondie des buis et remarque une grange abandonnée à environ 40 mètres. Je pars jeter un coup d'œil à l'intérieur par la porte entrouverte. Le plafond s'est effondré en partie mais le toit est encore bon. Pas de crottes, les animaux s’abritent souvent dans ces granges abandonnées mais celle-ci ne semble pas fréquentée. Je longe les buis puis commence à descendre tranquillement en essayant de rester le plus caché possible au cas où un animal serait encore dans les parages mais rien en vue. Beaucoup plus bas, je rejoins une piste herbeuse, taillée dans le flanc de la montagne. Elle part sur la droite plus ou moins à plat alors que le lit d'un ruisseau asséché descend de façon assez prononcé sur ma gauche en s'écartant progressivement de la piste. Je jette un coup d'œil sur Google Maps, en confirme mon impression, la piste principale est sur ma droite mais cette piste n'est pas référencée. Je m'avance sur le piste et surveille en-dessous et en-dessus dans le bois de hêtres. La pluie s'intensifie. Pas d'animaux en vue, après avoir marché un moment, je tombe sur une belle souille au milieu du chemin, elle semble très fréquentée. Plus loin, les hêtres serrés laissent place à une sapinière, les conifères sont très espacés et le sous-bois herbeux parsemé de grandes fougères. Je recontrôle Google Maps et constate que je me dirige vers bien vers la piste principale, le bout de la piste sur laquelle je suis est référencé, je peux continuer tranquillement et range mon portable. Je progresse tranquillement quand j'aperçois une bichette en train de brouter à 30 mètres en contrebas, j'hésite à tenter une approche. J'avance d'un pas et aperçois un gros cerf qu'un sapin me cachait. Il est à environ 15 mètres en-dessous de moi. Sa tête est cachée derrière un arbre, j'essaie de me décaler un peu mais le vent tourne et il démarre avec la bichette sans que je puisse voir sa tête, cachée par les arbres. Ils foncent dans la pente et disparaissent au loin dans le bois. Je continue un moment en surveillant les sapins et rattrape la piste principale alors que brouillard enveloppe la montagne. Je suis descendu très bas, je suis presque à la carrière, il me faut remonter pour rejoindre la piste au bout de laquelle je m'étais garé hier après-midi. Alors que j'avance doucement sur la piste, sous la pluie, je remarque une silhouette rousse dans un tas de branches sur la droite du chemin. C'est un brocard couché qui se présente de 3/4 arrière. Il regarde à l'opposé et me laisse l'approcher à environ 10 mètres. C'est un assassin, je reste un moment à côté de lui avant qu'il me repère et s'enfuit. Je continue mon ascension et rejoins la piste de débardage sur la gauche.

Je la suis doucement comme hier mais rien, un peu avant le bout de cette dernière, je remonte la montagne au plus raide pour rattraper l'autre piste parallèle à plusieurs centaines de mètres au-dessus où je sais qu'il y a toujours des cerfs. Il pleut toujours mais la pluie est moins forte. Arrivé à la piste, je la suis doucement. Au niveau de la goulotte qui remonte le long des buis et des rocher, je décide de remonter doucement en espérant voir des animaux. J'avance doucement quand j'aperçois un cerf se faisant les bois sur les buis à environ 40 mètres au-dessus de moi. Il est plein travers, j'approche tout doucement jusqu'à 25 mètres, j'accroche mon décocheur mais impossible de voir ses bois car il est toujours en train de s'acharner sur le buis. Brusquement, il se fige en pliant légèrement les pattes pour observer par dessous la branche de buis meurtrie. Il regarde vers moi un instant et démarre. Le vent m'a trahi, il disparaît dans les buis sur ma droite. Je remonte doucement pour tenter de l'apercevoir et le retrouve vite. Il est à environ 40 mètres sur ma droite, plein travers et à moitié caché par les buis. Seul son arrière train dépasse. J'en profite pour m'approcher un peu, le vent de travers est bon. Je l'approche à nouveau à 25 mètres puis accroche mon décocheur et me décale doucement à gauche, je vois maintenant sa tête mais c'est un beau 10, peut être celui entendu ce matin. Il m'aperçois et fonce dans les buis. Je redescends et reprends la piste. Un peu plus loin j'arrive derrière les rochers couverts de mousse qui bordent la piste. J'avance tout doucement et regarde par-dessus en espérant voir le 6 pointes d'hier quand j'aperçois un jeune cerf qui broute au milieu de la petite zone herbeuse, dans les fougères, à environ 60 mètres au-dessus de moi, dans les hêtres.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Comme hier, le vent n'est pas bon, il vient de ma droite et biaise légère en arrière pour remonter vers la zone où se trouve le cerf. Je ne vais pas faire 2 fois la même erreur. Je fais demi-tour et longe la piste, baissé derrière la barrière de rochers, perdant ainsi le cerf de vue. J'avance suffisamment pour que le vent porte mon odeur en arrière du cerf puis remonte tout doucement au milieu des rochers.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Le cerf broute toujours paisiblement. Je rejoins très lentement le premier arbre en surveillant les réactions du cerf qui est toujours aussi insouciant. J'observe un instant puis traverse tranquillement la zone dégagée, sur environ 30 mètres, en avançant d'un gros hêtre à un autres en profitant d'un bouquet de noisetiers, au bord des fougères qui me cache du cerf. J'arrive ainsi à 30 mètres de lui et me cale contre le tronc d'un gros hêtre.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Le cerf descend doucement en broutant. Je l'observe à travers les noisetiers. Il tourne un peu et semble remonter puis se ravise et descend droit sur moi. Je reste immobile, Il se dégage à 25 mètres et se tourne presque de travers. J'arme doucement, aligne ma visée et décoche. Ma flèche l'atteint pleine épaule, il fait volte-face et fuit au galop pour rejoindre les buis à environ 90 mètres sur ma gauche. Il n'a pas fait 60 mètres que ses pattes se dérobent et ses articulations commencent à ne plus pouvoir le porter, il fait encore péniblement 15 mètres et tente de remonter la pente qui s'accentue. Il prend alors à droite et je le perds de vue derrière un gros buis. Il reste un court instant sans bouger puis se met à reculer avant de basculer en arrière et de tomber sur le dos. Il se débat au sol.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Je vais chercher ma flèche sans succès, je laisse mon cerf mourir et rejoins la piste pour aller chercher ma voiture. J'en profite pour appeler le président de la chasse qui me dit qu'il arrive avec la remorque pour charger le cerf. Je remonte à travers bois puis descend garer ma voiture au bout de la piste. Je pars ensuite chercher mon cerf et faire quelques photos avec mon appareil photo que je n'avais pas pris à cause du mauvais temps.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

J'appose mon bracelet puis déplace mon cerf pour faire quelques photos ce qui dégage ma flèche qui était restée en travers. Elle est rentrée en cassant le bas de l'omoplate, au ras de l'humérus et est ressortie un peu avant les dernières côtes en touchant les poumons et entaillant le foie. Je rends les honneurs à mon cerf et fais les photos

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

puis je descends mon cerf à la piste. Au même moment, le président arrive avec son fils, nous chargeons le cerf pour redescendre à la salle de découpe. Il me faut maintenant vider, peler et découper mon cerf avant de rentrer chez moi le mettre en chambre froide. Je finirai de préparer la viande demain.

Alex

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8 novembre 2021 1 08 /11 /novembre /2021 15:54

Le weekend dernier, je suis revenu chasser sur le secteur où j'ai perdu mon grand cerf mais impossible de le retrouver, le vendredi je n'ai vu que 2 biches, une bichette et un faon et le lundi j'ai réussi une très belle approche sur 8 ou 9 sangliers en train de dormir mais je n'ai pas vu de grandes pattes. Vers 10 heures, alors que je descendais dans une pente abrupte, plantée de grands hêtres, entre 2 à-pic rocheux, avec de la feuille morte jusqu'à mi-molets, j'aperçois en contrebas, un gros sanglier couché sur le flanc, dos vers la pente, sur un replat terreux, sous une avancée de roche à environ 60 mètres. Le vent souffle sur ma droite, perpendiculaire à la pente, il fait quelques gouttes. Je pense tout d'abord qu'il est mort et je continue ma descente vers lui quand j'aperçois d'autres sangliers d'un beige clair, dont un un peu plus gros que les autres, qui s'agitent sous la roche. Je comprends vite que ce gros sanglier est en plein sommeil. Je continue mon approche tout doucement, le gros sanglier dort paisiblement, les yeux bien fermés. Les autres sangliers sont blottis les uns contre les autres, leurs têtes sont cachées sous la roche et ils ne peuvent donc pas me voir. Arrivé à environ 30 mètres des animaux, je fais une pause pour observer. Le gros sanglier ouvre les yeux un court instant puis les referme. Une coulée fait un lacet sur ma gauche pour revenir à un peu plus de 10 mètres au-dessus des sangliers. J'en profite pour descendre un peu plus, très lentement, en la suivant. Arrivé au-dessus des sangliers qui sont à moins de 15 mètres un peu plus à gauche, au-dessous de moi, je le fige pour les observer. Après un petit moment le gros sanglier d'environ 80 kg se réveille, s'agite un peu puis se lève, s'étire puis s'avance de quelques pas, c'est une laie. Elle stoppe en-dessous de moi et observe le bas de la pente. 2 bêtes rousses d'environ 25 kg, se lèvent. La première s'avance vers la laie, la seconde tourne sous la roche puis s'avance doucement à découvert puis la laie revient vers la roche, tourne sur place, donne quelques coups de nez dans la terre meuble puis se recoucher tête à droite. Les bêtes rousses retournent se coucher sous la roche. Alors que j'attends immobile à les observer en regrettant de ne pas avoir pris mon appareil photo par crainte de la pluie, un mouvement à quelques mètres sur ma droite me fait tourner la tête. 2 autres sangliers, un d'environ 50 kilos et un d'environ 70, qui étaient couchés entre un talus et un gros sapin, viennent de s’asseoir pour observer autour d'eux. Ils sont à environ 6 mètres, je reste immobile. Ils finissent par se recoucher tranquillement l'un contre l'autre. La grosse laie cette fois couchée sur le ventre, ouvre de temps en temps les yeux. Les 2 autres sangliers sur ma droite se relèvent puis s'éloignent tout doucement en s'arrêtant régulièrement. La laie regarde vers moi, je décide de la tester, je commence à me balancer doucement pour voir sa réaction. Elle me fixe curieuse mais ne bouge pas. Je pousse ensuite des souffles puissants comme le ferait un sanglier inquiet. Elle finit par se lever inquiète puis s'éclipse et je la perds de vue derrière la roche. Les bêtes rousses n'ont pas bougé. Je me décale doucement à droite pour les voir mieux. 4 bêtes rousses sont serrées les unes contre les autres, couchées sur le ventre et tournées vers moi. Ils m'observent tous, les yeux grands ouverts. Nous restons ainsi un instant à nous observer avant la débandade. Les sangliers éclatent, certains vers le bas, d'autres derrière la roche où a disparu la laie. Je reprends ma descente et passe au milieu des gîtes, plus ou moins frais, des sangliers, dispersés tout autour de la roche. Alors que je suis descendu d'environ 50 mètres, une des bêtes rousses et un petit mâle d'environ 40 kilos, remontent et passent à environ 20 mètres de moi pour remonter en faisant des lacets et en s'arrêtant régulièrement pour prendre la coulée prise par les 2 gros sanglier. Je les perds de vue un peu plus haut et reprends ma descente. 

Ce vendredi, ayant un peu accepté d'avoir perdu cet énorme cerf et ayant constaté que plus aucun cerf ne brame sur le secteur, ils semblent d'ailleurs avoir déserté le penchant gauche, je décide de tenter ma chance sur le penchant droit. Je me gare en haut du village de Camous, près de la conduite de force et attends le lever du jour avant d'attaquer la montée. Je prends la rue qui remonte en haut du village pour rejoindre un chemin de randonnée pavé qui remonte vers le haut de la vallée. Je monte tranquillement et jette un coup d'œil sur la prairie à ma gauche, derrière la haie de buis qui borde le chemin. Le chemin prend à droite pour remonter moins raide. Je le quitte pour passer sous une barrière en bois à l'entrée d'un autre chemin qui remonte au plus raide vers une grande prairie qui précède une grange à plusieurs centaines de mètres plus haut. J'avance doucement en observant le secteur. Un peu plus haut, je quitte le sentier pour aller jeter un coup d'œil sur un replat au milieu des fougères et des taillis de buissons noirs. Rien, je reviens au sentier et continue mon ascension. Un peu plus haut encore, le sentier redescend dans les buis, je le quitte pour remonter un talus assez raide et rejoindre un petit replat avant de reprendre mon ascension et suivant le bord du talus. J'avance tout doucement. Environ 80 mètres plus haut, je stoppe brusquement en apercevant un grosse masse entre quelques arbres sur ma droite un peu plus haut. C'est un très gros cerf, à environ 35 mètres, qui mange tête au sol, je vois une partie de ses bois. Je ne peux pas compter ses cors mais je décide de le tirer. Je remonte doucement vers lui, décocheur accroché. Je ne suis plus qu'à 10 mètres de lui, sa tête est cachée derrière un tronc, il avance d'un petit pas toujours tête basse. Son poitrail est bien dégagé, mon cœur bas fort. J'arme mon arc, prends la visée derrière son épaule et décoche. Ma flèche le traverse avec le bruit caractéristique d'une flèche de coffre, elle semble parfaite. Le cerf sursaute et démarre en trombe. Il remonte d'environ 40 mètres et stoppe de cul, au bord du talus, au ras d'une haie de buis. Il chancelle un instant sur ses pattes raides puis se couche. Je reste sans bouger. Il se couche doucement sur le flanc et sa tête se pose doucement au sol sur le côté. J'attends quelques minutes sans bouger. Le cerf ne bouge plus.

Je décide de me rapprocher furtivement. Je me colle à la haie de buis et avance doucement. Alors que j'arrive derrière un gros noisetier, à environ 12 mètres du cerf. Il relève brusquement la tête. Je me fige. Il regarde autour de lui, le vent souffle sur ma droite, il ne peut pas me sentir. C'est un beau 11 cors. Il repose la tête au sol, j'encoche une nouvelle flèche et accroche mon décocheur. Le cerf est de cul, j'hésite à le doubler mais la position n'est pas idéale. Je décide d'attendre. Il relève régulièrement la tête et la repose au sol pendant quelques minutes. Je ne comprends pas, ma flèche semblait parfaite. Je me tiens prêt, il finit par se lever péniblement puis s'éloigne de cul en vacillant. J'arme en espérant voir son flanc mais il s'éloigne en s'arrêtant régulièrement mais sans me donner d'angle de tir. Je passe le noisetier et commence à le suivre en essayant de réduire la distance en espérant qu'il me présente son flanc. Je stoppe à chaque fois qu'il s'arrête pour regarder autour de lui. Il stoppe un peu plus haut, observe un instant autour de lui alors que je reste immobile. Il prend à gauche dans les buis où je le perds de vue. Je presse le pas. Alors que j'arrive où il a disparu, je le vois passer à quelques mètres, plein travers dans les buis. Pas de fenêtre de tir, je le perds de vue, je m'avance dans les buis et le retrouve arrêté de 3/4 arrière à environ 10 mètres. Seul son arrière train dépasse des buis. J'arme mon arc, vise au juger au travers des buis et décoche. L'impact retentit et il démarre pour disparaître dans les buis. Je m'avance pour tenter de trouver la flèche mais ne la vois pas. Je traverse les buis et aperçois mon cerf qui s'éloigne péniblement en suivant un grosse coulée à plat. Ma flèche est posée au sol un peu plus loin, je m'avance pour l'examiner alors que le cerf a disparu dans la végétation. 2 grosses biches et un daguet démarrent un peu plus haut dans les buis et foncent dans la pente pour descendre en-dessous de moi. Je récupère la flèche et l'examine. Elle est couverte de sang et porte un petite morceau de viande pris dans les vannes. Le pied du cerf est bien visible dans le sol noir et mouillé. Je décide de retourner à la voiture pour attendre 2 ou 3 heures. En descendant, je tente de trouver du sang mais je constate qu'il est quasi inexistant, une petite tache de sang est présente à l'endroit où était couché le cerf, c'est incompréhensible. Je tente sans succès de retrouver ma première flèche.

Alors que j'attends dans ma voiture, la pluie mêlée de neige se met à tomber. Les grosses averses se succèdent et réduisent à 0 mes chances de trouver du sang. Le temps écoulé, je reprends mon arc et remonte en montagne pour tenter de retrouver mon cerf. Je reprends mon pistage où j'ai retrouvé ma seconde flèche. Je suis le pied bien visible et caractéristique. Le cerf en mauvais état a souvent glissé et sa piste se distingue bien de celle des autres animaux. J'avance doucement avec une flèche encochée. Je tombe, à environ 40 mètres, sur une grosse tâche de sang très diluée. Après environ 100 mètres de pistage, je tombe sur une couche, et en aperçois une autre à peine plus loin où le cerf semble avoir piétiné, le sol est très marqué et retourné. Alors que j'avance vers cette dernière. J'aperçois mon cerf, juste un peu plus bas, près d'une autre couche, il était caché par un buis et regarde vers moi. Je me fige mais il démarre, fonce vers le bas et disparaît rapidement. Je m'avance vite de quelques pas et l'aperçois à nouveau. Il est plein travers à environ 100 mètres en contrebas, langue pendante et semble à bout de force. Il peine à respirer. Je me rapproche tout doucement jusqu'à un gros arbre. Un coup de télémètre que j'ai pris avec moi aujourd'hui, il est à 44 mètres. J'attends en espérant le voir se coucher. Au cas où, je cale mon viseur sur 40 mètres pour tenir compte de la pente. Il avance de quelques pas et stoppe derrière des arbres. Après quelques secondes, il avance encore de quelques mètres et stoppe plein travers entre les troncs. Je décide de le retirer, j'arme, vise et décoche. Touché, il démarre en trombe et disparaît dans les buis. Je descends pour tenter de retrouver ma flèche mais ne la trouve pas.

Cette fois, je décide d'appeler un conducteur de chien de sang, le premier ne répond pas, je second non plus mais, alors que je laisse un message, il me rappelle. Il peut venir vers 15 heures. Je pars donc voir le président de la chasse pour lui expliquer la situation. Je lui annonce que ce cerf est mort et que, quelque-soit le résultat de la recherche au sang, je fermerai le bracelet et le paierai. Il m'invite à manger. Vers 14h30, je repars vers Camous pour attendre le conducteur avec le président de la chasse qui est venu avec la remorque. Le conducteur arrive avec un ami à lui. Nous partons pour la recherche, nous remontons en montagne et la chienne prend bien la piste jusqu'à ma troisième flèche puis part dans les buis sur une coulée, nous suivons avec son ami mais je ne trouve plus le pied du cerf. La chienne nous mène à l'entrée d'une petite grotte où elle renifle attentivement l'entrée puis reprend sa quête avant de redescendre en zigzagant dans la pente raide, vers la rivière Neste. Elle ressort du bois puis longe l'ancienne voie ferrée en contrôlant les descentes vers la rivière. Après plusieurs centaines de mètres son maître la stoppe et ils font demi-tour. Elle recontrôle les descentes puis, juste avant le tunnel, elle descend vers la rivière et semble s'élancer dans l'eau motivée mais se met à boire. Le conducteur décide de remonter à la troisième flèche et nous dit d'attendre à la voie ferrée, nous en profitons pour examiner les coulées et une belle souille mais rien. Le conducteur et son chien réapparaissent au bout d'un moment au-dessus du tunnel puis remonte en montagne. Cette fois, le conducteur nous expliquera que sa chienne est remontée plus haut puis a lancé brusquement en remontant dans les buis mais le passage d'un cerf y semblant peu probable, il l'a stoppé pour redescendre. Je commence à chercher dans le secteur et remonte vers l'endroit du troisième tir où je trouve ma flèche plantée au sol. Elle porte un peu de sang séché et quelques poils. Il fera vite nuit. Nous décidons de tenter d'aller voir de l'autre côté de la rivière pour éliminer cette piste. Je traverse avec de l'eau jusqu'aux genoux pour prospecter sur l'autre rive dans une propriété close par un mur. La nuit s'installe et nous n'avons pas trouvé mon cerf, je suis anéanti. Je repars chez moi alors que le conducteur, son ami et son chien vont jeter un coup d’œil de l'autre côté de la rivière. Sur le retour, je l'appelle et il m'indique avoir trouvé un pied glissé plus haut dans les buis, j'en suis sûr c'était celui de mon cerf.

Demain la société de chasse fait une battue sanglier sur Camous et le président me dit qu'il me tiendra au courant s'il retrouve mon cerf. En début d'après-midi, je reçois un MMS avec une photo d'un énorme cerf pourri. Je reconnais immédiatement mon grand cerf fléché le 24 octobre. Je suis dégoutté, j'avais raison, ma flèche était mortelle et comprends que la chienne était sur la bonne piste quand elle voulait remonter sur le penchant de l'autre côté du ruisseau car le cerf a été retrouvé un peu plus loin. Le président me dit qu'il va me récupérer la tête et la mettre à la salle des chasseurs. Je décide d'aller la chercher le lendemain matin et d'en profiter pour aller chercher mon second cerf. J'appelle le conducteur pour lui annoncer la nouvelle et lui dire que je vais retourner chercher la tête et mon cerf dimanche matin, il m'envoie une vue aérienne de l'endroit où il a retrouvé les pieds glissés.

N'arrivant pas à dormir, je pars vers 5h30 et récupère ma tête avant de partir, sur les indications du président, pour tenter de retrouver la carcasse du cerf pourri, de nuit à la frontale mais je ne trouve pas le chemin indiqué. Je lève un trio de cervidés et un renard dans le faisceau de la frontale. Je reviens donc vers ma voiture puis me gare un peu plus loin avant de tenter ma dernière chance pour retrouver mon cerf de vendredi. Je remonte à l'endroit du 3ième tir puis coupe la pente perpendiculairement à la direction de fuite. Je retrouve vite le pied glissé du cerf, je remonte sur environ 40 mètres en le suivant et rejoins une belle coulée à plat dans les buis. Le pied semble la prendre, je la suis. Plusieurs petites branches de buis cassées jonchent le sol le long de cette dernière. C’est un passage de cerf. Je suis cette coulée où le pied est plus ou moins visible, passe une petite corniche rocheuse et aperçois mon cerf mort 30 mètres plus loin. Je suis dégoutté, la chienne est passé tout près vendredi alors qu'il était déjà mort. Je le rejoins, les charognards ont mangé les oreilles, le nez et vider le ventre.

Une fin de saison chasse au cerf difficile, 5 novembre 2021

C'est un très beau cerf de 11 cors comme je l'avais vu vendredi. J'appelle donc le Président pour lui annoncer et envoie un message au conducteur. La viande est pourrie, je ne peux que récupérer la tête regrettant amèrement de ne pas avoir fait la recherche seul plus tôt ce qui aurait évité de perdre toute cette viande pour la deuxième fois de la saison. Mon atteinte était parfaite, ma première flèche était rentrée quelques cm derrière l'épaule et ressortait au défaut de l'épaule opposée, je ne comprends pas comment ce cerf a pu repartir et mettre autant de temps à mourir en parcourant environ 300 mètres.

Une fin de saison chasse au cerf difficile, 5 novembre 2021

Il est très dur pour moi qui mets un point d'honneur à respecter la venaison de perdre ainsi les carcasses de 2 magnifiques cerfs, la récupération des trophées est une bien maigre compensation. 

Une fin de saison chasse au cerf difficile, 5 novembre 2021

Alex

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 18:16

Cette année, j'ai récupéré un bracelet de CEMC2 tardivement. Un des chasseurs qui avait réservé plusieurs cerfs pour les tirer à la carabine n'a pas réussi à fermer ses bracelets et j'ai décidé d'en prendre un mais je n'ai pu le récupérer que le weekend précédent alors que le brame arrive à son terme. Le chasse risque d'être difficile mais je décide de relever le défi. Lors de mes 2 sorties précédentes du vendredi matin et du dimanche soir j'ai vu plusieurs beaux cerfs sans pouvoir les approcher suffisamment pour décocher mais j'ai remarqué qu'ils étaient plus présents sur le haut de la montagne. Ce matin, je monte donc de nuit par un chemin qui grimpe, en haut du village de Camous, dans les buis au niveau de la conduite de force qui alimente l'usine d'aluminium entre Beyrède et Sarrancolin. Je remonte tranquillement à la lueur de ma frontale.

Au 2/3 de la montée, le chemin prend à gauche. Je le quitte pour remonter dans les buis pour rejoindre un crête rocheuse pelée. La luminosité croît très doucement. Arrivé à la crête, je la longe tranquillement quand un brame retentit en contrebas, sur ma gauche, dans les buis. Je me fige et écoute, un animal avance tranquillement en cassant du bois et remonte vers le sommet de la montagne en parallèle de la crête à environ 40 ou 50 mètres en contrebas. Je m'avance doucement pour rejoindre un petit sentier perpendiculaire qui longe sous une parois rocheuse qui interdit le passage aussi bien aux hommes qu'aux animaux. Le cerf brame à nouveau en contrebas. Je me poste à moins de 10 mètres du sentier en espérant que le cerf prennent à droite en arrivant à la paroi rocheuse. J'attends que la luminosité soit suffisante pour tirer. Les bruits de pas sont bien audibles mais l'animal semble biaiser à gauche puis remonter dans les buis sur la gauche de la paroi rocheuse. 

Je quitte mon poste et m'avance doucement en suivant le petit sentier et m'arrête tous les 3 ou 4 mètres pour écouter. L'animal avance tranquillement plus haut dans les buis et stoppe régulièrement. Il ne fait pas encore assez clair pour voir l'animal mais je tente d'approcher au maximum. Arrivé au pied de la combe très raie qui monte entre la paroi rocheuse et une arrête rocheuse qui remonte jusqu'à la crête de la montagne, j'écoute un instant. L'animal se déplace au dessus. Je commence à remonter doucement au travers de quelques buis, il me faut passer à 4 pattes sous 3 gros troncs tombés au sol. J'avance à 4 pattes dans les feuilles mortes puis me redresse dans les buis. L'animal pousse un cri d'alerte sans vraiment m'identifier. Il avance de quelques pas repousse un cris d'alerte s'anvance encore un peu et redonne de la voix. Il s'éloigne ainsi doucement en donnant de la voix pendant un moment puis le calme revient alors que le jour commence à se lever. Je remonte un peu dans la combe puis prends à gauche pour passer la crête rocheuse puis prends une belle coulée qui remonte doucement vers une autre arrête rocheuse. Je m'arrête tous les quelques pas pour écouter, ma progression est bruyante dans les feuilles mortes. Il me faut casser le rythme de mes pas pour ne pas être identifié en tant qu'humain.

Alors que je viens de passer l'arrête rocheuse, je fais une pause sur un replat rocheux quand j'entends marcher en contrebas dans les sapins qui précèdent une zone de buis. Je regarde dans cette direction et aperçois une biche qui avance d'un pas rapide en limite des buis à environ 50 mètres. Je l'observe sans bouger. Elle stoppe brusquement derrière un sapin et reste un instant sans bouger puis bifurque pour remonter.

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

Elle s'arrête à environ 20 mètres en dessous de moi et regarde derrière elle quand des raires saccadés se font entendre. Un énorme cerf surgit des buis en penchant la tête pour passer entre les troncs comme le ferait un orignal. Il stoppe de face et regarde vers moi. Ses empaumures sont impressionnantes, sont trophée me paraît énorme. La biche repart pour venir stopper à moins de 15 mètres sur ma droite. Le cerf pousse un brame, avance vers moi de quelques pas puis bifurque pour suivre la coulée prise par la biche. Il avance d'un pas lent et stoppe plein travers entre les sapins à environ 25 mètres. J'arme mon arc et prends la visée alors qu'il pousse un brame puissant. Je cale la visée sur son coffre et décoche. L'impact retentit sans que je puisse voir mon atteinte. Le cerf bondit en l'air à l'impact et démarre en trombe pour disparaitre dans les buis.

Mon cœur bat à tout rompre, mes jambes se mettent à trembler et je dois m'assoir. Je viens de tirer le cerf de mes rêves les plus fous. Vu sa taille, je décide d'attendre 45 minutes avant d'attaquer la recherche. Je m'assois sur un rocher et joue sur mon portable pour passer le temps et me calmer. Le temps écoulé, je descends voir la zone du tir mais ne trouve pas de sang. J'aperçois alors ma flèche posée au sol en contrebas. Je descends pour l'examiner, elle est couverte de sang.

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

Je la ramasse et la sens. Elle pue le cerf, je la remets au carquois et remonte pour essayer de trouver du sang. Je tourne et retourne sur la zone du tir sans succès. Je commence à douter, je tente de recouper plus en avant dans les buis dans sa direction de fuite mais rien. Je tourne et retourne quand je tombe sur un très gros pied qui semble frais et qui descend dans les buis. Je le suis tranquillement et tombe sur quelques grosses gouttes de sang à environ 60 mètres de la zone du tir. 

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

A partir de là, je trouve quelques grosses gouttes de sang qui suivent une coulée bien marquée.

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

En les suivant, je tombe sur une couche fraîche portant des traces de sang ce qui me rassure et me fait dire que mon cerf est bien touché. De là, la piste reprend et commence à remonter mais redescend aussitôt, comme si le cerf n'avait pas eu la force de monter la pente raide. Je me dis que c'est bon signe mais la piste devient alors très peu abondante. Je ne retrouve que quelques gouttes sur environ 50 mètres qui suivent une coulée qui descend fortement vers le bas de la montagne puis rejoint plusieurs coulées. Alors que je marque un arrêt sous des buis. Un animal se lève brutalement dans les buis et remonte la pente rocheuse presque verticale. Je tente de l'apercevoir sans succès. Le bruit stoppe, j'attends un peu puis m'avance dans les buis et trouve un couche fraîche sans sang, j'examine la paroi rocheuse, pas de sang non plus. Pensant qu'il ne s'agit pas de mon cerf, je reviens sur la coulée quand j'entends un animal se débiner sur quelques mètres en contrebas dans les buis. C'est peut-être mon cerf. Je décide de ne pas insister plus et d'appeler un chien de sang. Je n'ai pas de réseau, il me faut redescendre à la voiture.

Une fois en bas de la montagne, j'appelle un premier conducteur qui n'est pas disponible puis un second toujours pas disponible, il me donne un autre numéro malheureusement pas disponible non plus mais il me donne un autre numéro. Cette fois le conducteur est sur la commune d'à côté et peut venir dans un moment. Quand il arrive, Il se prépare puis nous remontons en montagne. Je prends mon arc au cas où et mène le conducteur et sa chienne, rouge de Bavière à l'endroit du tir. La chienne prend directement dans les buis mais trop bas et lève un animal mais le conducteur comprend vite qu'il ne s'agit pas de mon cerf. Il remonte et cette fois la chienne semble prendre le pied du cerf. Je suis en retrait, alors que le conducteur arrive là où je stoppe ma recherche. Il entend démarrer un animal qui casse du bois dans les buis au-dessous de la coulée où j'avais entendu un animal. Nous pensons tous 2 à mon cerf. Il me dit de prendre la laisse et prends sa carabine pour rester près de la chienne, prêt à tirer. Nous fonçons à travers les buis dans la pente raide et je lute pour ne pas tomber, handicapé par mon arc. Le conducteur finit par reprendre la laisse et me distance rapidement. Il arrive à la piste qui borde le ruisseau qui coule au fond de la vallée et la chienne traverse le cours d'eau pour prendre en face et remonter au plus raide. N'y croyant pas, il arrête sa chienne et redescend alors que j'arrive à la piste. Je suis dépité, il décide de retenter notre chance en remontant à l'endroit du tir. Je laisse mon arc à la voiture. Nous remontons donc mais cette fois la chienne reprend dans les buis plus bas et redescend à la piste pour la rejoindre à environ 100 mètres du point de chute initial avant de traverser le ruisseau puis de le longer. Cette fois le conducteur me dit que c'est mort. Je ne peux pas y croire, je sais au fond de moi que ma flèche est mortelle. Il me dit que je peux appeler un collègue à lui pour faire une nouvelle recherche le lendemain. Ce que je fais après son départ. Rendez-vous est pris le lendemain matin à 8h à Camous. Nous remontons donc en montagne avec sa chienne rouge de Bavière plus expérimentée que la jeune chienne de la veille et surtout plus calme. Elle nous suit tranquillement sans laisse. Arrivé à l'endroit du tir, son maître la laisse faire en libre mais elle ne prend pas la piste du cerf et part beaucoup plus bas. Je tente de suivre la piste de la veille et retrouve la couche mais la chienne lève un animal dans les buis et commence à suivre une piste qui revient plus bas vers le chemin par lequel nous sommes montés. Je rejoins le conducteur et nous la suivons grâce à son collier GPS. Elle passe le chemin puis descend droit vers la rivière Neste. Le conducteur semble confiant mais brutalement elle remonte vers le sommet de la montagne et s'éloigne de plus en plus. Le conducteur décide de l'attendre mais elle file de plus en plus et nous devons nous résoudre à monter pour aller la chercher. En montant, j'aperçois une chevrette qui se débine au-dessus de nous. La chienne s'est arrêtée en crête et nous attend. À notre arrivée, elle repart en recherche et descend de l'autre côté de la montagne. Nous tournons et retournons dans la montagne en la suivant sans savoir ce que nous suivons pour finir par abandonner en début d'après-midi. Je suis dévasté mais dois me résigner à l'idée que mon cerf est perdu. Nous redescendons à la voiture et nous rentrons chez nous. Les conducteurs ont tenté de me rassurer un peu mais quelque chose en moi me dit que ma flèche était mortelle. En route, j'avertis le président de la société de chasse de la situation. Il me dit qu'il regardera l'activité des vautours et me tiendra au courant s'il voit quelque chose. Il me dit aussi de ne pas fermer le bracelet et de continuer à chasser.

 

2 semaines plus tard lors d'une battue au sanglier sur le même secteur, l'équipe de Beyrède retrouvera mon cerf pourri non loin de l'endroit où le premier conducteur avait arrêté sa chienne. Cette histoire, très dure à encaisser pour moi, illustre bien mon article paru dans Charc. Les conducteurs de chiens de sang nous sortent parfois de mauvais pas mais ils ne sont pas un remède miracle de plus les recherches sur les animaux fléchés sont généralement beaucoup plus difficiles pour les chiens. 

Quand il arrive, Il se prépare puis nous remontons en montagne. Je prends mon arc au cas où et mène le conducteur et sa chienne, rouge de Bavière à l'endroit du tir. La chienne prend directement dans les buis mais trop bas et lève un animal mais le conducteur comprend vite qu'il ne s'agit pas de mon cerf. Il remonte et cette fois la chienne semble prendre le pied du cerf. Je suis en retrait, alors que le conducteur arrive là où je stoppe ma recherche. Il entend démarrer un animal qui casse du bois dans les buis au dessous de la coulée où j'avais entendu un animal. Nous pensons tous 2 à mon cerf. Il me dit de prendre la laisse et prends sa carabine pour rester près de la chienne, prêt à tirer. Nous fonçons à travers les buis dans la pente raide et je lute pour ne pas tomber, handicapé par mon arc. Le conducteur finit par reprendre la laisse et me distance rapidement. Il arrive à la piste qui borde le ruisseau qui coule au fond de la vallée et la chienne traverse le cours d'eau pour prendre en face et remonter au plus raide. N'y croyant pas, il arrête sa chienne et redescend alors que j'arrive à la piste. Je suis dépité, il décide de retenter notre chance en remontant à l'endroit du tir. Je laisse mon arc à la voiture. Nous remontons donc mais cette fois la chienne reprend dans les buis plus bas et redescend à la piste pour la rejoindre à environ 100 mètres du point de chute initial avant de traverser le ruisseau puis de le longer. Cette fois le conducteur me dit que c'est mort. Je ne peux pas y croire, je sais au fond de moi que ma flèche est mortelle. Il me dit que je peux appeller un collègue à lui pour faire une nouvelle recherche le lendemain. Ce que je fais après son départ. Rendez-vous est pris le lendemain matin à 8h à Camous. Nous remontons donc en montagne avec sa chienne rouge de Bavière plus expérimentée que la jeune chienne de la veille et surtout plus calme. Elle nous suit tranquillement sans laisse. Arrivé à l'endroit du tir, son maître la laisse faire en libre mais elle ne prend pas la piste du cerf et part beaucoup plus bas. Je tente de suivre la piste de la veille et retrouve la couche mais la chienne lève un animal dans les buis et commence à suivre une piste qui revient plus bas vers le chemin par lequel nous sommes montés. Je rejoins le conducteur et nous la suivons grâce à son collier GPS. Elle passe le chemin puis descend droit vers la rivière Neste. Le conducteur semble confiant mais brutalement elle remonte vers le sommet de la montagne et s'éloigne de plus en plus. Le conducteur décide de l'attendre mais elle file de plus en plus et nous devons nous résoudre à monter pour aller la chercher. En montant, j'aperçois une chevrette qui se debine au dessus de nous. La chienne s'est arrêtée en crête et nous attend. À notre arrivée, elle repart en recherche et descend de l'autre côté de la montagne. Nous tournons et retournons dans la montagne en la suivant sans savoir ce que nous suivons pour finir par abandonner en début d'après midi. Je suis dévasté mais dois me résigner à l'idée que mon cerf est perdu. Nous redescendons à la voiture et nous rentrons chez nous. Les conducteurs ont tenté de me rassurer un peu mais quelque chose en moi me dit que ma flèche était mortelle. En route, j'avertis le président de la société de chasse de la situation. Il me dit qu'il regardera l'activité des vautours et me tiendra au courant s'il voit quelque chose. Il me dit aussi de ne pas fermer le bracelet et de continuer à chasser.

2 semaines plus tard lors d'une battue au sanglier sur le même secteur, l'équipe de Beyrède retrouvera mon cerf pourri non loin de l'endroit où le premier conducteur avait arrêté sa chienne. 

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

Cette histoire, très dure à encaisser pour moi, illustre bien mon article paru dans Charc. Les conducteurs de chiens de sang nous sortent parfois de mauvais pas mais ils ne sont pas un remède miracle de plus les recherches sur les animaux fléchés sont généralement beaucoup plus difficiles pour les chiens. 

Triste fin pour le roi des Pyrénées, 24 octobre 2021

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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 MATERIEL :

 

 

GRANDS GIBIERS HORS FRANCE METROPOLITAINE

ARGENTINE

 

Buffle murrah
Guanaco
ESPAGNE
Bouquetin espagnol de Beceite
Chèvre de Majorque hybridée
Chèvre sauvage
Mouflon à manchette

GUYANE

 

Pécari à collier
Capibara
Caïman rouge
Caïmans gris

 

Québec

 

Ours noir

 

Ile Maurice

 

Cerf rusa
Cochon marron

 

GRAND CHELEM FRANCAIS

Cerf élaphe
Chevreuil
Mouflon
Chamois
Isard
Sanglier
Blaireau
Renard

 

Répartition des prélèvements grands gibiers

AUTRES PRELEVEMENTS :

Répartition des prélèvements petits gibiers
Ragondin albinos
Ragondin
Rat musqué

Lièvre
Lapin de garenne
Martre
Putois
Vison d'Amérique
Faisan commun
Canard colvert
Foulque macroule
Bécasse

 

Guyane

 

Iguane vert
Tourterelle rouviolette
Hocco alector

 

Singe hurleur
Aymara

 

Argentine

 

Lièvre
Renard gris
Tinamou élégant

 

Québec

 

Tétras du Canada
Gélinotte huppée
Bernache du Canada