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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 23:46

Ce soir, je change de secteur, je décide de chasser sur le territoire de « la Grangette » à Pavie en limite de Lasseran. Après une journée au temps gris le soleil est sorti cette après-midi et il fait très chaud à 17h30 quand je sors du boulot. Je rentre chez moi et me prépare sans me presser. J’arrive sur place vers 18h30, c’est 5 minutes de chez moi. Je me gare après la dernière maison  et me prépare. J’ai pris le cadeau que Manu m’a fait pour mon anniversaire, une pipette remplie de talc pour tester le vent. Ce soir il vient de ma gauche. 

Je commence par longer le haut du bois à travers la friche d’herbes hautes. Vu la chaleur je ne me fais pas trop d’illusion pour le début de soirée. J’avance tout de même doucement et face au vent. Effectivement, j’arrive au bout du bois sans avoir vu bouger quoi que ce soit. Je redescends contre le bois pour revenir à bon vent sur l’autre crête. Je m’étonne de ne pas encore avoir fait partir le moindre chevreuil quand des aboiements résonnent dans mon dos. Le chevreuil fuit dans un bruit de feuilles mortes et de brindilles cassées. J’avance rapidement car je suis à mauvais vent et ce n’est pas nécessaire de s’attarder.

En arrivant au ras du chemin forestier qui remonte vers ma voiture, 2 lapins démarrent dans les herbes hautes de la bande enherbée et rentrent au bois. Je remonte sur quelques mètres le chemin forestier quand un 3ième lapin démarre un peu plus loin sur la bande enherbée. Sur ma droite un passage rentre dans une petite friche enclavée dans le bois et souvent fréquentée par les chevreuils. J’y jette un coup d’œil en avançant doucement à bon vent mais il est encore trop tôt.

2 Juin 2010, premier brocard de la saison sur un coup de bol

Je retourne dans le champ et remonte sur la seconde crête. Je bascule ensuite de l’autre côté vers les champs de blé et la plantation de sapins. Je m’avance en limite du territoire pour être à bon vent. Je suis au bout d’une haie qui borde un champ de blé et qui est perpendiculaire à un grand bois. Je scrute les alentours. Rien en vue. Je descends dans les herbes hautes, entre la haie et le blé, quand, au bord du fossé qui longe le fond de la combe et sépare les 2 champs de blé, sous un gros chêne, une silhouette rousse s’anime dans le blé. Le chevreuil est bien à 200 mètres mais je dirais, à sa morphologie, qu’il s’agit d’une chevrette.

2 Juin 2010, premier brocard de la saison sur un coup de bol

Je tente de me rapprocher et arrive rapidement au fossé que je commence à descendre mais le vent est dans mon dos. J’arrive tout de même à moins de 50 mètres de l’animal. C’est bien une chevrette, elle est en alerte et cherche le danger qu’elle vient de deviner. Elle finit par s’éloigner en faisant de grands bons par-dessus le blé et en s’arrêtant régulièrement pour savoir ce qui la tracasse. Elle disparaît en traversant une haie sans m’avoir vu.

J’hésite, à droite de la haie vers la plantation de sapins ou à gauche de la haie à travers le champ de blé. Ce sera les sapins. Je traverse le semé de tournesol et arrive en bordure de la plantation. Je rentre dans les hautes herbes et slalome entre les petits conifères.

2 Juin 2010, premier brocard de la saison sur un coup de bol

L’un d’eux n’a plus d’écorce et est couvert de boue, les sangliers doivent être dans le secteur, j’ai vu aussi quelques vieux pieds. Je fais du mieux que je peux et avance au ralenti mais ma progression est trop bruyante. Je trouve plusieurs couches de chevreuil mais je ne verrai rien.

Je ressors sur le chemin forestier qui sépare la vielle plantation de la jeune. Sur ma gauche les allées dégagées entre les pins aux troncs dénudés donnent une bonne visibilité alors que les hautes herbes et les petits sapins à droite ne permettent qu’une visibilité réduite. Je sors mon sécateur et coupe les petites branches gênantes tout en progressant. Pas le moindre chevreuil ce soir. Les pins laissent la place à un taillis de buissons noir et la jeune plantation se termine et le chemin tourne à 90° sur ma droite.

Je quitte le chemin et traverse le bois d’épines par les passages de gibier pour atteindre le blé que j’ai délaissé tout à l’heure. Je monte sur le haut du champ contre le bois pour avoir une vision d’ensemble. Un chevreuil broute au milieu du blé à 300 mètres environ. Je compte les passages de tracteur et me recule derrière le relief du champ pour progresser à couvert vers le passage de tracteur. Je contrôle le vent qui est capricieux dans cette combe mais qui m’est plutôt défavorable. Je décide de progresser dans un premier temps contre la haie du bas de combe pour remonter ensuite vers le chevreuil dont la tête brille en crête sous les rayons du soleil. Le champ de blé a une forme de Y avec dans sa fourche un bosquet.

A mesure que je progresse, le relief du champ me cache mon chevreuil. Au coin du bois je ralentis et prends le passage de tracteur à pas de loup pour arriver sur mon chevreuil qui ne doit plus être qu’à 50 mètres. Je calcule mes pas et progresse très lentement mais déception, le chevreuil n’est plus là, il doit être rentré au bois. Je continue à progresser lentement sur 100 mètres avec l’espoir de voir ressortir tout à l’heure mon chevreuil sur l’autre branche du Y. Puis j’accélère, j’ai le vent dans le dos et peu de chance de voir des chevreuils à portée de flèche dans ces conditions.

Une grosse zone d’avoine a poussé au milieu du blé et dépasse de bien 40 cm le reste de la végétation. Tout à coup, une paire d’oreilles rousses se détache de la verdure derrière l’avoine. C’est une chevrette, elle est à 30 mètres. J’attrape mon appareil photo et l’allume pour ne pas faire de bruit au dernier moment. Je me rapproche doucement par le passage de tracteur qui passe à 4 mètres d’elle. Elle est paisible et broute en me tournant le dos. J’arrive sans difficultés à moins de 10 mètres d’elle et lève mon appareil pour la prendre en photo quand mon appareil me signale que les batteries sont vides et s’éteint. Je le remets dans ma poche et tente de finir mon approche. Arrivé à 6 ou 7 mètres de le chevrette, celle-ci tourne la tête vers moi, me fixe un moment puis démarre en faisant d’abord de grand bon d’observation au-dessus du blé puis détale ventre à terre à mon premier mouvement.

J’arrive au bout du blé, traverse le bosquet et reviens à bon vent par l’autre branche du Y. Je suis en plein milieu du blé sur le passage de tracteur. Une chevrette gîtée contre la haie sur ma gauche se lève et détale vers le bois pour disparaître en un éclair. J’avance encore un peu pour voir le bout du champ. Rien à l’horizon, je fais demi-tour.

Je remonte sur la crête, descends dans la combe puis remonte vers ma voiture en levant un autre lapin au passage. Que faire ? Changer de territoire ou tenter un second tour de piste. Il est 20h15 passé. Je jette un coup d’œil sur la combe en Lasseran. Un chevreuil descend à travers les hautes herbes sur le versant d’en face. Je suis hors territoire, je range ma flèche et tente une approche pour le fun. Je commence par faire un grand détour pour revenir par la bordure du bois au fond de la combe. J’avance rapidement quand une forme, au bord du blé qui fait suite au bois, m’interpelle. Je pense d’abord à un renardeau mais l’animal qui m’observe finit par détaler et se dévoiler. C’est un chat.

Je longe le blé et arrive derrière une haie qui sépare les hautes herbes du blé. Je m’arrête pour observer. C’est une chevrette et elle descend en biais. Les moustiques en profitent pour s’occuper de mon cas. Je longe la bande étroite d’orge qui borde les hautes herbes et parviens à me positionner à l’aplomb de la chevrette à 40 mètres d’elle. Je la regarde un moment mais harcelé par les moustiques je décide de m’éloigner. La chevrette finit par me voir m’éloigner et reste sans broncher pour reprendre son repas alors que j’arrive à la voiture.

Il est presque 21 heures, ça ne vaut plus le coup de partir pour l’autre partie du territoire. Je décide de marcher tranquillement sur le chemin de terre de crête et de tenter d’apercevoir un chevreuil d’un côté ou de l’autre. La voiture est bien à 400 mètres quand je regarde mon portable. Il est 21 heures, la luminosité commence un peu à baisser, la fraîcheur tombe « les choses sérieuses vont commencer ». Je ne croyais pas si bien dire, en relevant la tête j’aperçois un brocard au milieu des hautes herbes. Il est à 100 mètres au plus et à 40 mètres du chemin.

Je passe en mode prédateur. Je profite de chaque moment où il plonge la tête dans l’herbe pour faire quelques pas avant de m’accroupir un instant pour observer. Le brocard au départ tourné vers le chemin bifurque pour venir vers moi en longeant le chemin. Il s’arrête pour brouter, j’avance rapidement et m’accroupis quelques mètres plus loin, juste à temps, il vient de lever la tête et regarde vers moi. Il se lèche énergiquement l’épaule, les pointes de ses bois ressortent bien blanches, il a l’air beau. Il biaise légèrement pour remonter sensiblement vers le chemin. J’avance à nouveau rapidement puis m’accroupis à nouveau juste à temps. Il regarde à nouveau vers moi. Je reste immobile, ma position haute n’est pas confortable, seules quelques tiges d’avoine me cachent de sa vue. Il reprend sa route et devinant la suite des évènements, je m’agenouille et le laisse venir. Je suis baissé au maximum pour me cacher derrière les quelques herbes qui font un semblant d’écran. Il avance lentement, plein travers, tête haute à 10 mètres du chemin. Il tourne la tête vers le fond de la combe. J’arme mon arc et place mon viseur.

Il reprend sa marche et s’arrête quelques mètres plus loin à plus ou moins 10 mètres, ma visée est prise, je décoche. Ma flèche me semble trop en avant. Un impact cassant se fait entendre et le brocard fait volteface, démarre en trombe sur 30 mètres, s’arrête, cherche à comprendre ce qui vient de se passer puis remonte tranquillement le long du bois comme si de rien n’était. Sa respiration devient, tout à coup, très forte et rauque, il est à 80 mètres environ mais ce bruit particulier m’interpelle. Il finit par disparaître.

J’attends un peu puis je pars à la recherche de ma flèche pour trouver des indices sans trop y croire. Une chevrette démarre des hautes herbes et zigzague en aboyant avant de rentrer au bois où elle continuera à aboyer un moment. Ma flèche est introuvable mais du sang pulvérisé en grande quantité dans les herbes hautes attire mon regard. Il est encore tôt pour faire la recherche, d’autant que je ne suis pas trop confiant au vu de ma flèche très en avant. Je tente de retrouver encore ma flèche sans succès. Au bout de 15 minutes environ je prends la piste de sang, ce sang brumisé me fait penser à une atteinte d’artère. Puis au bout de 30 mètres environ le sang devient très abondant au sol. De grosses gouttes jonchent le sol sans discontinuer et formes de gros rond à trois endroits successifs, certainement des endroits où le chevreuil s’est arrêté un moment. La piste rentre dans le bois. Je décide de retourner à la voiture pour aller chercher de nouvelles piles pour mon appareil le temps de laisses l’hémorragie se faire.

En route j’appelle Laurent et Manu puis reviens arc en main au cas où. Mon appareil photo tombe à nouveau en rade, les piles n’étaient pas assez chargées et je n’ai pas pu faire de photo de la piste au sang. La piste est très abondante dans le bois et mon chevreuil est mort 10 mètres plus loin. Il semble intact ! Aucune blessure apparente. Je le retourne et là tout s’explique ma flèche trop en avant lui a sectionné la jugulaire ce qui explique ce sang pulvérisé. J’ai eu beaucoup de chance de le retrouver aussi vite avec une telle flèche ! Je ne m’explique pas la trajectoire de ma flèche alors que mon arc est parfaitement réglé.

2 Juin 2010, premier brocard de la saison sur un coup de bol

Alex

 

Trophée (2 fleurs de lys) :

2 Juin 2010, premier brocard de la saison sur un coup de bol

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 18:55

Ce soir, je décide d’aller faire un tour sur un secteur où, en plus des chevreuils, je peux tomber sur des renards. En sortant de la voiture, j’aperçois, tout au bout du champ de tournesols, à gauche du chemin de crête, un beau chevreuil. Il est loin mais son allure me fait penser à un brocard. Je termine de me préparer et tente de me rapprocher par le chemin de crête alors que le chevreuil avance doucement vers le chemin de terre.

Le chemin poussiéreux à l’ordinaire, mouillé par les pluies du weekend, est assez silencieux. Je progresse ainsi rapidement presque d’une traite jusqu’au bout du champ de tournesol. Le relief du champ me cache à présent le chevreuil.

J’hésite un moment, passer par la bordure du champ ou par le chemin de terre qui redescend vers le bois où se trouvent les renards. Je décide de prendre la bordure du champ, le sol est nu, les tournesols n’ont pas bien poussé à cet endroit.      

J’avance lentement en faisant le moins de bruit possible, je calcule chaque pas et tente de retrouver mon chevreuil au milieu des tournesols. J’arrive au bout d’un moment à la cassure du champ d’où je peux voir la partie du champ cachée jusqu’à présent.

Mon chevreuil n’est pas là. Je commence alors à me faufiler au milieu des tournesols parallèlement au chemin de crête quand, tout à coup, un mouvement attire mon attention, un beau brocard vient droit sur moi, j’arme mon arc. Il avance toujours et bifurque pour se trouver plein travers à environ 12 mètres.  

Je profite du fait qu’il marque un temps d’arrêt pour ajuster ma visée et lui décocher ma flèche qui le frappe dans un bruit sourd. Il démarre en laissant ma flèche qui est retombée juste derrière lui. Il détale rapidement vers le bois en contrebas, disparaissant rapidement derrière le relief du champ.

Le calme revenu, je m’approche lentement de ma flèche. Elle est rouge de sang mais la piste au sang n’est pas aisée à suivre. Très peu de sang projeté au sol mais, tout à coup, je m’aperçois que des grosses taches de sang frottées, bien rouges, ponctuent les pieds de tournesols.

Je progresse ainsi rapidement sur une vingtaine de mètres puis à nouveau je perds la piste, je plante ma flèche à la dernière trace de sang et cherche un peu plus loin pour retomber sur un peu de sang.

Je progresse ainsi difficilement jusqu’à l’entrée du bois où le sang est cette fois abondant. Je rentre dans le bois par la coulée et cette fois la piste est bien visible, le sang projeté et frotté est assez abondant et je retrouve rapidement mon chevreuil au bout d’environ 20 mètres. Il a parcouru environ 70 mètres, ma flèche traverse les 2 poumons.    

Un beau brocard

Alex

 

Atteinte :

Un beau brocard

Trophée :

Un beau brocard
Un beau brocard

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 18:51

Ce soir, je décide d’aller faire un tour sur un poste en bordure d’un maïs, où j’ai vu plusieurs fois les blaireaux, les chevreuils et une fois un beau sanglier. Il est situé dans un fossé en bordure d’un bois, caché derrière un arbre et des branchages. J’ai une vue à 180° et je me suis aménagé 3 fenêtres de tir, sur ma gauche, en face et sur ma droite.  

Devant moi, une bande enherbée d’environ 5 mètres puis un grand champ de maïs. J’arrive sur place vers 19h05 et commence à couper deux ou trois brindilles qui pourraient gêner mon tir. Tout à coup, un mouvement attire mon attention sur ma droite. Une chevrette est sortie sur la bande enherbée à environ 60 mètres et elle me regarde fixement. Elle ne sait pas ce que je suis mais a compris que quelque chose avait changé dans son environnement, de plus mes mouvements lui ont paru suspects même si je suis maintenant parfaitement immobile.

La scène va durer plusieurs minutes, je scrute sur ma gauche en tournant lentement la tête puis reviens à la chevrette plusieurs fois de suite avant qu'elle profite d’un moment où je ne la regardais pas pour disparaître. Le calme s’installe seulement troublé par quelques mulots, rouges gorges et autres merles affairés sur les feuilles mortes du sous-bois et par le vol bruyant d’une grosse libellule qui chasse les petits insectes volants, passant et repassant devant moi.

Les minutes s’écoulent ainsi, le souffle du vent qui vient sur ma droite secoue périodiquement les feuillages et le champ de maïs. Je regarde alternativement à gauche et à droite. Je tourne la tête sur ma droite, un petit brocard vient de sortir du maïs sur la bande enherbée. Il inspecte les alentours puis se met à brouter l’herbe verte. Mon cœur se met à battre plus fort, une sensation que je connais peu à l’approche. Il avance pas à pas vers le fossé tout en broutant.

Il s’avance lentement vers une flaque, formée par la souille d’un sanglier vieille de quelques jours, où, tous les soirs, quelques chevreuils viennent s’abreuver. Il se baisse et se met à boire un petit moment puis franchit le fossé d’un bon, remonte le talus et disparaît derrière la végétation en entrant dans le champ travaillé au-dessus du talus. Le pensant parti, je me remets à observer sur ma gauche où rien ne semble bouger. Quand je retourne mon regard vers la droite, le petit brocard à miraculeusement réapparu, il s’ébroue puis se tourne face à moi et me vient droit dessus d’un pas lent mais décidé. Il s’arrête pour se gratter derrière l’oreille, avance de quelques pas, broute un peu et se rapproche lentement. Je profite d’un bref instant où il tourne la tête pour se lécher le dos pour armer mon arc, il est à moins de 20 mètres, de ¾ face.

Il reprend sa marche et se rapproche toujours. Un mouvement malheureux, j’accroche ma flèche sur une branche ce qui la fait sortir de mon repose flèche effaçable et provoque un petit bruit, au moment où cette dernière heurte la fenêtre d’arc. Cette erreur fait immédiatement quiller les oreilles à mon brocard.

Il cherche d’où vient ce bruit alors que je tente doucement de remettre ma flèche à sa place tout en conservant l’armement. Les mulots et les petits oiseaux qui s’activent dans le bois viennent à ma rescousse, ces petits bruits dissipent rapidement son attention et il se remet à avancer lentement vers moi puis, environ à 10 mètres, il franchit le fossé d’un bon pour se mettre à brouter les ronces sur le talus.

Mon cœur bat trop fort, moi qui suis d’ordinaire si calme, je tremble même un peu. Je désarme, repositionne ma flèche et me calme. Il repart lentement en sens inverse, je l’entrevois au travers des branchages, je l’entends mâcher, il tire sur les feuilles de ronces et les petits buissons pour en arracher son repas.

Je l’observe tout à ses occupation, broutant les ronces ou l’herbe verte, avançant de quelques pas, revenant vers moi avant de faire demi-tour pour arriver finalement au coin du roncier et remonter vers le champ travaillé, disparaissant derrière la végétation pour la seconde fois. Je me retourne pour surveiller la bande enherbée de l’autre côté, toujours rien. Je regarde à nouveau vers le roncier et voit mon brocard qui revient. Il descend le talus, traverse le fossé puis la bande enherbée et s’avance dans le maïs ne laissant apparaître que son arrière train. Il broute quelques plantes puis fait marche arrière et se remet en marche sur quelques mètres, longeant le maïs en venant vers moi.

Il s’arrête et broute un moment les herbes hautes. Il avance à nouveau vers moi et se rapproche tout en broutant au sol. Il finit par se retrouver à 6 ou 7 mètres, broutant une plante coriace. Je l’entends très distinctement mâcher, il tire de temps à autre pour arracher les feuilles avant de les mastiquer, il est tout près mais le vent est bon. Ma présence n’a pas été remarquée.

L’instant est magique, je profite. Face à moi, il m’est difficile de tenter un armement. Il décide finalement de franchir à nouveau le fossé et de retourner brouter les ronces. Cette fois il avance vers moi, tout à son repas, il finit par se retrouver à 3 ou 4 mètres.

Je l’observe au travers des branchages qui me le masquent et m’empêchent toutes tentative raisonnable de tir. J’ai presque l’impression de pouvoir le toucher, les feuilles coriaces craquent sous ses dents mon regard est captivé par ses yeux si nets, si proches, la beauté de l’animal sauvage dans sa vie quotidienne. Il se tourne maintenant pour revenir vers la bande enherbée, la végétation l’empêchant de poursuivre sur le talus. J’arme mon arc, je sais à cet instant que je vais interrompre ce moment privilégié. Il franchit d’un bon le fossé, fait 2 pas et s’arrête à 5 mètres de moi, mon viseur callé sur le défaut de l’épaule ma flèche part et le frappe dans un bruit sourd pour le traverser et retomber juste derrière lui.

Il démarre et file ventre à terre vers l’angle du maïs en décrivant une ligne sinusoïdale pour bifurquer brusquement au coin du maïs et se jeter à couvert dans un grand fracas avant que le silence ne revienne. Sûr de mon atteinte, j’attends juste quelques minutes et sors contrôler mon tir, ma flèche, restée à l’endroit du tir, est rouge de sang. Je la ramasse et la remets dans mon carquois d’arc. Puis me mets à suivre le sang qui zigzague sur la bande enherbée.

Je pensais que la piste serait plus abondante mais comme j’ai vu rentrer le chevreuil au maïs, je me dirige directement vers cet endroit. Un bruit dans le maïs, mon brocard vient de faire son dernier soubresaut. Je le vois maintenant il est là juste en bordure. Les traces de sang sont là très abondantes et un sang bulleux s’écoule de l’entrée de ma flèche qui lui a perforé les deux poumons. Il a fait environ 100 mètres.

Brocard à fleur de lys

L'analyse de la dentition révèle qu'il possède une fleur de lys (canine) c'est le troisième chevreuil à fleur de lys que je prélève.

Brocard à fleur de lys

Alex


Atteinte :

Brocard à fleur de lys

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 18:38

Ce matin, je suis allé récupérer un de mes bracelets de tir d’hiver sur une petite société privée. Après avoir discuté un peu avec le trésorier de la société et avant que le jour ne se lève, je pars faire un tour du territoire histoire de voir les cultures en place cette année et tenter d’apercevoir un chevreuil (ou un sanglier car ils sont sur le secteur) au lever du jour.

La luminosité n’est pas encore suffisante pour tenter un tir quand je quitte ma voiture. J’avance tranquillement en suivant les chemins de terre pour faire le tour d’une partie du territoire. Je passe devant la friche où il y a trois ans j’ai fléché une grosse chevrette. Elle borde un champ de tournesol, je reviendrai tout à l’heure sur ce secteur.

Pour l’instant pas de mouvement. Une fois mon tour terminé, je reviens vers la friche et cherche un coin pour me poser un moment en fonction du vent mais le terrain forme une sorte de cuvette à cet endroit et le vent est un peu aléatoire. Je me cale derrière un bouquet de gros buissons au milieu des herbes hautes mais le vent tournant me contraint à me poster plus bas derrière un autre buisson pour finir par descendre au fond de la cuvette pour me poster contre une haie qui s’interrompt un moment, me laissant une fenêtre de tir si le gibier passe de l’autre côté.

Rapidement des bruits de pas se font entendre dans le bosquet tout proche, les bruits se rapprochent et viennent vers la friche. Plusieurs animaux il semble, je pense de suite à des sangliers. Pas de grognement mais un bruit de craquement, de feuilles sèches se fait entendre par intermittence et à plusieurs endroits dans le bois.

Le bruit des oreilles qui claquent sur les côtés de la tête d’un animal qui secoue la tête et toujours ces craquements réguliers qui se rapprochent. Au bout d’un moment, je me rends compte que les bruits s’espacent dans le temps jusqu’à disparaître. Le calme revient. Je tends l’oreille mais rien n’y fait quand, tout à coup, un bruit derrière moi me fait sursauter et me retourner.

Un beau brocard surgit d’une haie qui rejoint celle contre laquelle je suis à l’affût et fait suite à un autre petit bosquet. Je suis à découvert mais il ne semble pas me voir et commence à brouter, il est à 20 mètres environ. Je me retourne doucement pour faciliter mon tir et profite d’un instant où sa tête plongée dans l’herbe ne lui permet pas de me voir pour armer mon arc. J’aligne ma visée mais je ne le sens pas, je décide de le laisser faire un peu et voir s’il se veut bien se rapprocher un peu.

J’attends qu’il tourne la tête et désarme. Il avance pas à pas sans vraiment suivre une direction précise, à droite, à gauche, revenant sur ses pas puis finit par se tourner plein travers et avancer pas à pas se rapprochant sans venir vraiment vers moi. Pas à pas, il est à 12 mètres maintenant. Il baisse la tête qu’il tourne légèrement, ses yeux ne peuvent pas voir mon mouvement.

J’arme à nouveau, j’aligne ma visée, il avance à nouveau d’un pas et se remet à brouter. Je décoche et ma flèche le frappe en pleine épaule sans le traverser. Il pivote sur lui-même, chute, se relève et se précipite vers la haie contre laquelle je suis. Sa course est peu académique, son épaule est bloquée par la flèche, il court pratiquement de biais.

Je ne suis pas sûr de mon atteinte. Je traverse rapidement la haie le pensant ressorti et aperçoit à une centaine de mètres un chevreuil traverser la combe au grand galop et rentrer au bois.

Je crains un instant le pire mais c’est une chevrette. Je m’approche doucement de l’endroit où je l’ai vu rentrer mais par l’autre côté de la haie et finis par entendre des râles et apercevoir mon chevreuil couché, mort à moins de 2 mètres du bord de la haie.

Brocard d'ouverture

Il n’a pas fait 30 mètres depuis la zone du tir, ma flèche a buté contre l’os de la patte opposé et la pointe a à peine perforé la peau. Dans sa course, il a fait bouger la flèche qui a entièrement mis un des poumons en charpie.

Brocard d'ouverture

Alex

 

Trophée :

Brocard d'ouverture

Atteinte :

Brocard d'ouverture

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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 15:33

De retour de 10 jours de vacances en Corse, je devais rentrer sur Albi pour récupérer mon chien, laissé en pension chez mes parents. Une idée m’a traversé l’esprit ces derniers jours : si je profitais de ce séjour dans le Tarn pour aller faire un tour à la chasse. J’ai donc appelé le président de la société de chasse de Roumégoux où j’ai commencé à chasser et où j’ai également commencé à chasser le chevreuil à l’approche. Ils ont toujours le tir d’été et depuis mon départ personne ne s’en occupe. Il est d'accord pour me le laisser pour ce weekend.

Ce matin, je me suis donc passé à la fédération des chasseurs du Gers mais ils n’ont pas voulu me faire un permis temporaire de 3 jours. Ils m’ont envoyé le faire à la fédération du Tarn qui eux ont accepté. Enfin bref, à 11 heures, j’avais mon permis de 3 jours.  

Après une après-midi à récupérer des heures de routes faites ces derniers jours, je pars pour Roumégoux où j’arrive vers 18 heures. Je discute brièvement avec le président et me voilà parti des souvenirs plein la tête. Je n’ai pas chassé ici depuis 2005 mais le territoire que je connais par cœur n’a pas changé. Je n’ai jamais réussi à prélever un chevreuil sur mon département de naissance et je suis resté sur l’échec d’un chevreuil fléché et perdu en 2000.  

Je contrôle le vent, mauvais, il pousse mon odeur vers la zone que je veux chasser ce soir. Je décide donc de rester assez éloigner des bois, de marcher un moment avec le vent de côté, de dépasser la zone que je veux chasser ce soir puis de descendre vers le lac de la Bancalié avec le vent dans le dos pour chasser en remontant vent de face.  

Je traverse la route, longe un maïs et arrive au coin d’un petit bosquet carré très épais. Il fait une chaleur étouffante, le sol est sec et tout craque sous mes pas. Les chevreuils ne seront pas de sortie avant la tombée de la nuit. Je décide donc de forcer la chance.

Je tente un petit coup de Butollo mais mes appels restent sans réponse. Je poursuis pour arriver sur un chemin de terre qui descend vers le lac. Je descends vent de dos vers le lac en longeant un moment une friche partiellement boisée. Un nouveau petit coup de Butollo. Toujours rien, je poursuis, une bande boisée étroite sur ma gauche s’anime, un groupe de geais vole de branche en branche en poussant des cris d’alerte.

Puis le chemin traverse une parcelle de bois, sur ma gauche un fourré de buissons noirs et de chênes et sur ma droite une plantation de sapins. Le chemin poussiéreux étouffe le bruit de mes pas. Je m’avance un peu puis me cale, dos aux pins, derrière un buisson épais en bordure du chemin de terre et commence à lancer de petits appels brefs au Butollo.

Au bout de quelques appels, un bruit de pas lent et régulier se fait entendre, j’en suis sûr c’est un chevreuil. Je continue mes appels et aperçois un beau 6 pointes venant droit sur moi au milieu des buissons noirs, épars dans cette zone. Il est à moins de 20 mètres, j’accroche mon décocheur et tente d’armer mon arc avec le Butollo à la main mais la flèche se désencoche et je la rattrape au vol avant qu’elle ne heurte le sol.

Voilà le résultat de mes flèches à bas prix : une encoche qui ne tient pas sur la corde. Le brocard n’a pas remarqué mon manège et avance toujours vers moi pendant que je réencoche la flèche et arme mon arc. Il est juste derrière le buisson et s’avance doucement en le contournant pour sortir sur ma droite sous le vent.

Mon viseur est calé mais la végétation épaisse me fait craindre une trajectoire aléatoire de ma flèche. Mon viseur le suit, posé sur son coffre alors qu’il dégage son poitrail à 2 mètres de moi et que j’appuis au même moment sur mon décocheur. Non, il m’a senti ou vu et démarre alors que je décoche, ma flèche va être trop derrière, d’un mouvement instinctif et qui m’étonne encore à y penser, je rabats ma flèche en arrière du chevreuil d’un coup de bras et passe juste derrière lui sans le toucher. Il détale ventre à terre alors que je récupère ma flèche fichée à moins de 5 mètres et entièrement propre. Ouf, j’ai évité le pire.

Je me remets en marche et atteints le chemin de terre qui longe le lac. Je le suis et marque plusieurs arrêts pour appeler au Butollo mais sans succès. Le lac est très fréquenté en été et il est possible que le bruit ne plaise pas trop aux chevreuils. Un vacancier est d’ailleurs en train de jouer avec ses chiens qui plongent tour à tour en aboyant pour aller chercher le bâton qu’il leur lance dans le lac.  

Je décide de tenter le bois de la Cassanié au-dessus de la route qui surplombe le lac et descend pour traverser le ruisseau d’alimentation, je remonte donc et, la route traversée, je m’engage dans le bois en suivant un coulée très fréquentée. Le sol jonché de débris végétaux craque de toute part et mes pauses Butollo ne donnent rien.

Je fais trop de bruit. Je poursuis tout de même un moment dans le bois puis finis par abandonner en arrivant dans de la bruyère sèche. Je redescends vers le ruisseau qui alimente le lac. En sortant du bois, je débouche dans un pré encore bien vert, l’air rafraîchi par le ruisseau tout proche est très agréable, un sentiment de bienêtre m’envahit.

Je suis à 100 mètres d’où j’ai fléché mon premier chevreuil que j’ai malheureusement perdu. Calé contre ce gros chêne dans le bois de l’autre côté du ruisseau, je lui avais décoché ma flèche à pointe touchante et perdu cet animal à cause de mon inexpérience et de mon empressement.

Envahis par ces souvenirs, je longe le ruisseau pour traverser maintenant une haie épaisse qui barre le pré en reliant les deux versants boisés. Le passage existe toujours, je traverse donc la haie et arrive sur un deuxième pré toujours aussi vert.  

Un gros frêne, au bord de la haie fera un affût parfait. Je me positionne derrière et lance mes appels de Butollo. Presque immédiatement, un brocard dévale au galop le versant boisé sur ma gauche et me passe en bordure du bois à 15 mètres environ au pas.

Trop rapide, trop de végétation, je laisse faire. Il sort du bois dans le pré derrière moi et de l’autre côté de la haie. Je continue mes appels, c’est un jeune brocard, un cou et une silhouette fins, deux dagues de 15 centimètres entre ses oreilles.

Il avance doucement, je l’aperçois partiellement au travers de la haie, il se dirige vers le passage que j’ai emprunté. Mais, tout à coup, il se fige, regarde le versant boisé qui lui fait face, fait volte-face de déguerpit au galop en retournant d’où il vient.  

Un bruit de fracas se fait entendre de l’autre côté du ruisseau, un second brocard dévale la pente, tête basse, alors que j’arme mon arc. Il saute dans le lit du ruisseau et stoppe net. A 10 mètres, plein travers, les quatre pattes raides et bien écartées, posé sur les galets du ruisseau presque à sec, il ne sait pas encore qu’il est déjà mort.  

Ma flèche est partie alors que mon viseur est posé sur son poitrail. Il amorce tardivement un démarrage mais le bruit sourd et mat qui parvient à mes oreilles ne trompe pas. Je suis dedans, un peu en arrière du coffre et un peu haut à cause de ce mouvement mais je vois déjà le sang jaillir alors qui saute d’un bon la grosse flaque d’eau qui reste encore au fond du lit de ce petit ruisseau. 

Il disparaît en suivant le lit du cours d’eau. Presque au même moment un bruit de galets remués se fait entendre, je pense comprendre mais j’attends un peu. Un bref silence puis encore ce bruit de galets au même endroit.

Le silence s’installe et après une brève attente, je m’approche de l’endroit du tir. Ma flèche repose dans l’eau qui a lavé tous les indices et en me baissant pour la ramasser, j’aperçois mon brocard, couché sur le flanc sur un lit de gros galets, il a fait 10 mètres. Ma flèche a touché l’artère sous colonne et les 2 poumons. C’est un beau 6 à tête bizarde.

Retour aux sourses, tir d'été dans le Tarn, 31 juillet 2009

Alex

Trophée : (Tête bizarde avec fracture du nez ressoudée)

Retour aux sourses, tir d'été dans le Tarn, 31 juillet 2009
Retour aux sourses, tir d'été dans le Tarn, 31 juillet 2009

Atteinte :

Retour aux sourses, tir d'été dans le Tarn, 31 juillet 2009

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
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  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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