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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 07:32

Ce soir, Patrick qui part en Afrique pour près de 3 semaines a amené son petit Pilou que je vais garder pendant ses vacances et nous en avons profité pour aller faire un tour à la chasse sur un secteur où je pense lui faire voir ou mieux tirer un sanglier. J'ai repéré une zone bien fréquentée et je pense savoir où se remise les animaux.

Arrivé sur place, j'explique à Patrick mon plan et nous partons en chasse, il passe d'un côté d'un mamelon boisé et moi de l'autre. Il va se poster sur les coulées de sortie et moi je vais attaquer par la crête pour redescendre doucement en chassant vers lui. Je contourne un moment le mamelon alors que Patrick se met en place puis je remonte à travers un penchant boisé vers la crête. Arrivé sur le plateau enherbé, je jette un œil aux coups de nez récents des sangliers. Ils ont tout retourné dans le secteur. Puis je rentre dans le bois en suivant une coulée qui longe la crête. Là aussi des coups de nez.

Je fais une vingtaine de mètres en suivant la coulée en calculant mes pas pour ne pas faire de bruit puis je redescends doucement vers Patrick. J'avance très doucement de quelques mètres en quelques mètres pour ne pas faire trop de bruit dans les débris végétaux et fais de petites pauses pour tendre l'oreille.

La végétation s'épaissie un peu et je dois jouer des sécateurs pour éviter que les branches ne crissent sur mes vêtements. Arrivé à un carrefour de coulées, je m'arrête un instant et étudie un peu le terrain. Des traces fraîches jonchent le sol. Le coin me semble bon, je me décale encore un peu pour pouvoir voir venir sans être vu. Le vent est bon je vais rester là un moment.

Je suis à peine en place qu'un bruit de pas me fait tourner la tête vers la crête. Un brocard arrive par la coulée, il avance d'un pas tranquille s'arrêtant de temps à autre, je pense le voir s'éloigner et sortir sur le pré quand il bifurque brusquement en arrivant sur mes traces pour descendre en biaisant dans les broussailles. M'a t'il senti ? Il semble très calme et descend tranquillement.

J'arme mon arc. Il descend toujours puis s'arrête dans la seule trouée du secteur, paisible, plein travers, tête haute. Mon viseur se cale, plus rien n'existe à part lui, ma visée sur son coffre, je décoche. Le bruit caractéristique d'une bonne flèche de coffre retentit. Le brocard fait volte-face et remonte en biaisant d'où je l'ai vu arriver. Je le regarde disparaître derrière la crête sans bouger puis le suis un court instant au bruit avant de l'entendre chuter lourdement et se débattre un très court instant avant le retour au calme.

Je reprends alors mes esprits et me repasse la scène dans ma tête. Je repose les yeux sur la zone du tir et n'en reviens pas, la distance me semble tout à coup assez importante alors que tout à l'heure le chevreuil me semblait plus proche. Une courte attente et je pars chercher ma flèche. 22 pas me séparent de ma zone de tir ! Je ne tire jamais à cette distance si ce n'est à l'entrainement.

Je retrouve rapidement ma flèche couverte de sang mais pas moyen de trouver la piste de sang !

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

Je cherche un peu sur les trajectoires de fuite estimées mais rien. Je marque la zone du tir en plantant ma flèche puis remonte à la crête pour essayer de recouper le sang. Rapidement, je tombe sur une grosse goutte puis pas mal de sang au moment où le chevreuil passe la crête.

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

La suite de la piste est en pointillés, le sang n'est pas constant, parfois beaucoup de sang, parfois de très petites gouttes de plus le chevreuil se coule dans la végétation qui est parfois assez épaisse. Je suis tout de même assez bien la piste pour continuer seul. Un frotté impressionnant a repeint un arbrisseau.

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

Je marque d'une flèche l'entrée d'une zone épaisse, la contourne pour reprendre le sang un peu plus loin et tombe sur mon chevreuil étendu sur le flanc. Un sang bulleux s'échappe du défaut de son épaule. Il n'a pas parcouru plus de 60 mètres.

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

L'instinct du prédateur a été plus fort que la raison et heureusement pour moi cela se termine bien, je ne saurai pas expliquer pourquoi j'ai lâché cette flèche et d'une façon si fluide et naturelle mais le résultat est là. Sur l'instant du tir tout c'est enchaîner avec la simplicité d'un tir que l'on sait réussit avant de l'avoir fait alors que j'ai souvent laissé passer des chevreuils bien plus prêts parce que je ne les sentais pas.

Je rentre avec mon brocard sur l'épaule, c'est le premier en velours que je prélève à l'arc. Patrick n'a rien vu de tirable, des promeneurs lui ont envoyé des chevreuils mais bien trop loin et au pas de course.

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

Alex

 

Atteinte :

Le brocard de la chance et du hazard, 2 janvier 2011

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 05:52

Après une soirée passée à faire de petits affûts sur la zone de chasse sans rien voir, je décide de rentrer. La luminosité en sous-bois n’est pas bonne et un tir serait trop aléatoire. Sur le chemin du retour, je passe par un chemin forestier qui débouche sur un petit pré, entouré de bois, qui couvre le sommet de la colline. En débouchant dans le pré, j’aperçois un chevreuil qui se détache en crête, in mange des feuilles de ronce au bout d’une ligne de 4 ou 5 chênes.

L’approche ne sera pas aisée, 50 mètre de découvert nous séparent. J’analyse rapidement la situation, un petit buisson est situé au 20 mètres du chevreuil, je vais commencer par tenter de me positionner derrière et on verra par la suite. Le chevreuil que je pensais être une chevrette et en fait un brocard, il donne des coups de tête dans les ronces et se présente de cul. J’en profite pour commencer mon approche. Je longe tout d’abord le bois sur 15 à 20 mètres pour aligner ma position, le buisson et le chevreuil puis je commence à remonter très lentement vers ce petit buisson. Le brocard s’affaire toujours autour des ronces et est complètement inconscient de ce qui se joue.

J’arrive sans difficulté derrière le petit buisson et commence à calculer mon approche quand le brocard se retourne vers moi puis commence à descendre pour passer à une quinzaine de mètres sur ma droite puis commence à biaiser en se rapprochant lentement de moi. Je ne peux plus bouger sans être repéré et je suis à découvert à quelques mètres derrière le buisson. Je me tourne extrêmement lentement pour me positionner dans l’éventualité d’une possibilité de tir et commence à monter lentement mon arc quand le brocard stoppe net et me fixe. Je suis repéré, c’est cuit. Je reste totalement immobile, mon arc levé devant moi, mon décocheur en tension… Le brocard finit par reprendre tranquillement sa marche sans m’avoir identifié.

Il se rapproche doucement alors que j’arme doucement mes 65 livres. Il arrive à 8 mètres alors que je prends ma visée. Je le suis un peu, il marche d’un pas lent. Mon viseur est calé, je décoche. Un bruit sourd retentit, la flèche fait des étincelles en touchant le sol, Je n’ai pas vu ma zone d’impact sur le brocard qui démarre en trombe et rentre à couvert dans le bois au milieu d’une zone d’épines noires. Le bruit de sa fuite s’estompe rapidement. Je reste un instant sans bouger puis, le calme revenu je pars chercher ma flèche. Je cherche dans la direction du tir mais crains qu’elle ait ricoché en touchant le sol. Rapidement j’allume ma frontale pour ma recherche car la nuit tombe vite. Les minutes passent et je ne retrouve pas ma flèche, je décide de revenir demain pour la chercher.

Je me dirige vers la zone du tir mais ne trouve pas de sang à la lueur de ma frontale, je décide donc d’inspecter la bordure du bois et trouve rapidement un peu de sang à l’entrée d’une coulée sur une branche de buisson noir. Le fond de la coulée est jonché de grosses gouttes de sang et je commence à suivre cette piste abondante sans aucune difficulté. Tout à coup alors que j’ai parcouru environ 30 mètres, un chevreuil se lève devant moi sans que je puisse le voir et fuit dans la pente pour s’écraser contre la haie en bordure de la route. Je l’entends s’agiter un moment dans la haie épaisse puis, il réussit à traverser puis à nouveau du bruit puis plus rien. J’attends un peu puis reprends ma recherche, pas de doute, c’était mon chevreuil, le sang prend la direction de fuite.

J’arrive à une haie épaisse et la traverse pour tomber sur la route. Des grosses taches de sang ponctuent le goudron de part et d’autre du passage de l’animal, ma flèche est donc bien traversante. Que faire ? Mon brocard a traversé la route puis une grosse haie de l’autre côté de la route et est maintenant rentré sur une zone interdite à la chasse où je sais qu’une recherche au sang avec un chien ne sera pas possible.

Je décide de poursuivre la recherche, il y a beaucoup de sang, les traces de frottés sont à hauteur de la cage thoracique. Rien n’est perdu même si dans d’autres circonstances je n’au rais pas insisté et fais un recherche le lendemain avec un chien de sang.

Je traverse donc la haie, poursuis à quatre pattes dans l’herbe rase d’un petit pré puis traverse encore une autre haie et retombe sur un grand pré. Le sang est toujours très abondant, la piste biaise lentement vers un bois sur ma droite. J’avance lentement, goutte à goutte et me rapproche du bois, le sang devient un peu moins important et je me redresse pour faire une petite pose quand, 10 mètres devant moi, dans une zone de pousses de petits chênes, en bordure du bois, mon chevreuil se relève et rentre au bois.

J’attends un peu et prends le temps d’analyser la situation. Mon chevreuil se couche régulièrement et j’ai beaucoup de sang, ma flèche doit avoir touché le foie, une flèche de panse ne ferait pas autant de sang et je ne trouve pas de contenu stomacal, à peine de micro fragments de végétaux dans une grosse goutte de sang. J’attends encore plusieurs minutes et me remet en marche. Le sang est encore plus abondant en rentrant dans le bois et par 2 fois le chevreuil passe sous un arbre couché en perdant alors beaucoup de sang. Je trouve par moment des caillots de sang, signe d’une hémorragie interne.

Je ressors du bois sur un chemin de terre que je traverse pour retomber dans un pré puis bifurqué vers une zone de genets en bordure du bois. Toujours beaucoup de sang et mon chevreuil prend les coulées les plus marquées. Une forte odeur de sanglier émane des genêts.

Je slalome en remontant entre les genets par les coulées biens marquées et en suivant toujours le sang un peu moins abondant. Le vent est bon, face à moi. Les genets s’éclaircissent et sont parsemés de zone d’herbes hautes. Tout à coup, à genoux au bout d’une zone d’herbe, juste au moment de rerentrer dans les genets, j’ai une impression bizarre et en redressant le faisceau de ma frontale, j’aperçois mon brocard couché juste à 1.5 mètres devant moi. Je baisse mon faisceau, attrape doucement une flèche sur mon carquois d’arc, l’encoche doucement et au moment où j’accroche mon décocheur et redresse ma frontale, le brocard se lève d’un bon et part à toute allure au milieu des genêts, esquissant une tentative d’aboiement étouffée. Ce son particulier me fait penser à une flèche qui aurait touché un seul poumon comme ma biche de l’an dernier. Je suis dégoûté, je viens de rater une occasion exceptionnelle d’en finir. J’attends un peu, tendant l’oreille mais le son de la fuite s’estompe rapidement et fait place au silence.

Après un moment d’attente, je reprends ma progression en me coulant dans les genets sur la piste de sang encore assez facile à suivre bien que de moins en moins abondante. Quelques petites hésitations sur les carrefours de coulées mais ma progression est assez rapide. Je finis par sortir sur une langue de pré entourée de buissons noir et parsemée de quelques genévriers et de quelques genets. En bas de la pente les buissons noirs forment une haie étroite qui sépare les herbes hautes d’un champ travaillé lui-même longé par un bois. Sur ma gauche, les buissons noirs forment un bosquet bas et très épais.

A la sortie des genêts, le sang semble pulvérisé en petites gouttes sur les hautes herbes un peu comme pour une atteinte artérielle. Le sang s’estompe petit à petit mais j’arrive à le suivre encore assez facilement à 4 pattes, le chevreuil a longé juste à gauche d’une belle coulée. Des craquements se font entendre dans les buissons noirs sur ma gauche. Je pense tout d’abord à mon brocard mais les bruits deviennent de plus en plus importants et sembles dispersés. Puis des souffles et des grognements se font entendre.

J’éclaire en direction des buissons mais ils forment un mur et je ne vois rien, les sangliers ne semblent pas troublés par cet éclairage nocturne et continuent à faire leur train-train. J’attends un peu, ils semblent avancer doucement dans les buissons en longeant le pré, ils sont entre 5 10 mètres au-dessus de moi. Tout à coup, je me demande s’ils ne sont pas là pour la même chose que moi, peut-être ont-ils senti mon chevreuil et se rapproche de lui. Je reprends mes recherches, le sang longe toujours au-dessus d’une belle coulée mais il se raréfie et je finis par le perdre.

Je laisse mon arc au dernier sang et tente de retrouver la piste un peu plus loin sans succès. Je reviens aux dernières traces de sang et me position dans le sens de fuite de l’animal en observant le terrain et tente de me mettre à sa place. J’ai l’intuition qu’il a pris cette belle coulée que je longe depuis un moment. Je progresse à 4 pattes, nez au sol sans marcher sur la coulée pour éviter d’effacer des traces. Je fais des allers-retours cherche au-dessus et au-dessous de la coulée dans la direction de fuite estimée quand un petit caillou de calcaire attire mon attention dans la belle coulée. Il semble retourné de frais, je m’en saisi et le retourne. Il est marqué légèrement mais c’est bien du sang. Je suis sur la bonne voie.

Je rapproche mon arc alors que les sangliers bougent toujours au-dessus dans les buissons, je le éclaire à nouveau sans qu’ils ne réagissent. Je reprends ma recherche nez au sol à partir de ce nouvel indice et finis par retrouver une belle piste de sang sur quelques mètres qu’i s’interrompt à nouveau. Les sangliers commencent à bouger de plus en plus et semblent biaiser pour venir vers moi. J’éclaire dans leur direction, ils longent au ras du pré dans les buissons puis je les entends sortir environ 10 mètres plus loin et traverser le pré vers le champ en contre bas. Je tente de les éclairer mais sans réussir à les voir.  

Je me reconcentre sur ma recherche de plus en plus ardue. Je finis par retrouver quelques indices puis plus rien à nouveau et cette fois, impossible de retrouver le sang. Je commence à désespérer. Je laisse mon arc au dernier sang et me redresse pour inspecter les alentour et tenter de comprendre la fuite de mon animal. Le clair de lune me permet de voir assez bien dans la nuit même sans ma frontale. Une masse sombre attire mon regard dans le champ, ne serait-ce pas un des sangliers ? Et alors que je fixe cette masse noire, commencent à en arriver d’autres et je finis par distinguer une vingtaine de sangliers, à une cinquantaine de mètres, à la lueur de la lune. Je m’avance un peu vers eux puis braque le faisceau de ma frontale dans leur direction pour voir leur réaction. Un souffle roque suivit d’une débandade générale accompagnée de grognements. Les sangliers rentrent au bois mais restent en lisière en grognant, l’un d’entre eux est resté à 30 mètres environ sous la haie de buisson, en bordure du champ et grogne.

Je ne pense plus retrouver mon chevreuil maintenant mais je décide de tenter le tout pour le tout et je commence à chercher à la frontale vers le bout du pré en longeant les coulées mais pas la moindre trace de sang. En arrivant au bout du pré contre le fourré de buisson noir je fais demi-tour et aperçois 2 yeux briller dans la nuit juste 10 mètres en dessous de moi. J’éclaire mieux et aperçois mon brocard couché au pied d’un gros genévrier. J’éteins alors ma frontale et reviens chercher mon arc à pas de loup. C'est incroyable, les sangliers lui ont presque marché dessus et il n'a pas bougé !

Je reviens ensuite vers le chevreuil, il n’a pas bougé, je rallume ma frontale et braque le faisceau sur ses yeux en avançant doucement vers lui. 10 mètres je tente d’armer et de viser mais impossible je ne le vois pas, la frontale fait une ombre avec mon arc et je ne vois rien. Je fais quelques pas de plus et recommence sans succès, toujours impossible de tenter un tir. Je finis par m’avancer à 4 mètres environ et hésite. Je tente une flèche ou un placage. Le placage est risqué, il risque de m’échapper avec l’énergie du désespoir et mon tir devra se faire au jugé car la visée à la frontale est très aléatoire… Je décide de tenter une flèche, j’arme, vise au jugé et décoche. Mon chevreuil est jeté au sol comme percuté par une grosse masse. Je pose mon arc et me précipite vers lui. Ma flèche que je voulais plein coffre lui a en fait sectionné la base du coup, le séchant dans son dernier gîte. Une mauvaise flèche qui me rend en fait bien service. C’est ainsi que se termine une recherche de 2 heures qui aurait pu ne pas aboutir. Ma flèche est basse et trop en arrière et ressort encore plus en arrière un peu plus haute qu’à l’entrée (décalage d’environ 15 cm), j’estime qu’elle a touché seulement la panse mais en vidant l’animal je m’apercevrai qu’elle traverse le foie et la panse.

Je rentre au clair de lune, mon chevreuil sur l’épaule en me disant que j’ai eu pas mal de chance ce soir.

Une longue recherche qui en vallait le coup, 21 octobre 2010

Atteinte :

Une longue recherche qui en vallait le coup, 21 octobre 2010

Alex

 

Trophée :

Une longue recherche qui en vallait le coup, 21 octobre 2010

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 09:41

ACTE I :

 

Ce soir, après une petite sortie au ragondin infructueuse, je décide d’aller repérer un secteur de chasse où je pourrai chasser le chevreuil à partir de l’ouverture générale. Je longe un petit bosquet en bordure d’une friche, un chemin forestier rentre dans le bois pour retomber sur un second chemin forestier perpendiculaire. Je décide de m’avancer un peu sur le chemin forestier et de tenter quelques appels au Butollo. La jonction des 2 chemins est un peu encombrée par quelques arbustes. Rapidement un bruit attire mon regard vers le second chemin. Un brocard au bois très clairs en forme de V vient de surgir de nulle part et arrive dans mon dos par le chemin. Je continue mes appels et le voilà qui bifurque pour passer sous les arbustes qui séparent les 2 chemins. Il se redresse, se présentant en ¾ face à 5 ou 6 mètres de ma position mais il fait brusque ment demi-tour et détale par le chemin forestier dans le sens de son arrivée. Je pense l’avoir assez vu quand il décide de revenir sur ses pas, intrigué par cette masse qu’il n’a su identifier. Il avance d’un pas saccadé, se léchant les narines en regardant dans ma direction. Je reste immobile, il est à 10 mètres au plus. Il se fige et m’observe un moment puis se remet en marche de son pas saccadé, dépasse les arbustes puis se fige à nouveau avant de se décider à détaler en remontant dans le bois où il se met à aboyer. Je le laisse se calmer puis je m’éclipse…

 

ACTE II :

 

L’ouverture approche et durant mes repérages, j’ai trouvé des souilles de sanglier au bord du chemin forestier de ce même bosquet. Ce soir je décide de me poster en observation sur une coulée qui donne dans un virage à 90 ° du chemin forestier. Devant moi, les souilles et un petit ruisseau qui traverse le chemin. La végétation commence à gagner sur le chemin et un gros arbre tombé plus loin barre le chemin à 10 ou 15 mètres de la lisière du bois. L’attente commence. La luminosité commence à baisser un peu quand un bruit de pas se fait entendre en lisière du bois. Je cherche à apercevoir l’origine de ce bruit quand j’aperçois un brocard qui arrive par le chemin vers l’arbre tombé. Il passe dessous et commence à venir droit sur moi. Il s’arrête regarde un instant dans ma direction puis se remet en marche. Il progresse doucement et longe le chemin sur ma gauche. En arrivant au ruisseau, il bifurque et rentre dans le bois sur ma gauche en suivant le cours d’eau puis au bout d’un moment un pas se fait entendre dans les feuilles mortes. Il remonte en coupant l’angle du virage et ressort plein travers sur le chemin forestier à 15 mètres sur ma gauche. Il se fige et regarde vers moi, je tente quelques appels de Buttolo qui le laissent de marbre. Il reste un moment à regarder vers moi. En condition de chasse, je n’aurais rien pu faire car les branchages qui me camouflent m’empêcheraient aussi de tenter une flèche. J’essaie de me pencher un peu très lentement pour simuler un dégagement mais je perds de vue le brocard qui vient de faire demi-tour et de rentrer à couvert en aboyant…

 

ACTE III :

 

Ce soir, je décide de reprendre mon poste qui me semble prometteur. L’attente commence, une buse se dispute avec un groupe de geais et ses cris incessants sont assez agaçants. Elle se perche d’arbre en arbre et finit par se poser au-dessus de moi où elle prend le temps de me casser les oreilles. Elle finit tout de même par s’envoler en poussant ses cris caractéristiques. Le bois se calme, seulement animé par les petits passereaux qui l’aiguayent de leurs chants. Au bout d’un moment, un peu plus tôt que la dernière fois, mon brocard arrive. Il prend le même chemin que la dernière fois, c’est comme si je savais déjà comment ma chasse allait se passer.

Il arrive à l’arbre couché et cette fois s’arrête un peu pour brouter quelques feuilles puis commence à s’acharner contre les petits branchages à grand coup de bois. Il finit par passer sous l’arbre couché puis recommence à frotter ses bois contre les branchages avant de prendre le chemin forestier et de venir vers moi comme la dernière fois. Il avance doucement sans vraiment suivre une ligne droite mais cette fois il semble vouloir prendre la droite du chemin avant de se raviser pour suivre la gauche du chemin et comme la dernière fois rentrer dans le bois en suivant le ruisseau.

J’ai un peu la sensation de faire un « replay » de ma dernière sortie sur le secteur et devinant la suite des évènements, je le laisse disparaître puis me décale un peu pour pouvoir tenter un tir si il lui prend l’idée de ressortir au même endroit que la fois précédente.

L’attente est rapide, le pas dans les feuilles mortes, j’arme mon arc et mon chevreuil sort plein travers sur le chemin. Je cale mon viseur et décoche. Mon chevreuil s’écrase au sol et évite ma flèche en faisant demi-tour et rentre à couvert. Manqué !

Mais là où la chasse devrait se terminer, mon chevreuil décide de revenir sur le chemin forestier d’où il arrive à 20 mètres devant moi. Je n’en crois pas mes yeux. Il vient de s’arrêter derrière un petit sureau qui pousse au milieu du chemin. Je reste immobile et le fixe du regard tout en encochant très doucement une seconde flèche. Il reste un moment immobile, il me semble proche alors que 20 mètres nous séparent. J’arme doucement mon arc et attends. Il finit par s’avancer pas à pas en me cherchant sans vraiment réussir à me voir. Il se présente avec un très léger ¾ face. J’attends le moment d’inattention qui pourrait me permettre de tenter un tir. L’armement commence à se faire un peu long et la corde veut reprendre sa place initiale.

Tout à coup, l’occasion que j’attendais arrive, mon chevreuil vient de baisser sa garde en détournant son regard. Je décoche, mon viseur étant calé depuis un bon moment mais cette fois encore mon chevreuil s’écrase à la décoche et amorce un demi-tour avant de s’écrouler sur place dans un bruit impressionnant de craquement. Je reste incrédule. Que s’est-il passé ? Mon chevreuil est partiellement caché derrière la végétation et se débat à peine.

Je quitte mon poste et me rapproche doucement pour me rendre compte que ma flèche est plantée dans le museau du chevreuil et pousse sur la peau à la base du coup. Dans sa fuite le brocard a placé sa tête à la place de son coffre. Ma flèche rentre sur la gauche du museau et sectionne la colonne au niveau de la seconde vertèbre sans toucher le cerveau. Je mesure au pas la distance qui me sépare de mon poste et me rends compte que j’ai bien sous-estimé la distance de mon tir malgré mon expérience, j’estimais à moins de 15 mètres la distance de mon tir il y a en fait bien 20 mètres, première erreur, mon chevreuil était sur l’œil, deuxième erreur… J’ai pris beaucoup de risques. J’ai eu beaucoup de chance que cette très mauvaise flèche soit foudroyante car à quelques centimètres près, je blessais et perdais mon chevreuil. En observant de plus près mon chevreuil je me rends compte qu’il s’agit de ce brocard au bois clairs en V que j’avais vu cet été durant le rut. J’avais alors surestimé le trophée que je pensais plus imposant.

Une mauvaise flèche foudroyante en 3 actes

Alex

 

Trophée :

Une mauvaise flèche foudroyante en 3 actes
Une mauvaise flèche foudroyante en 3 actes

Atteinte :

Une mauvaise flèche foudroyante en 3 actes

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 21:44

Ce matin, étant de passage sur Albi,  je retourne chasser à Roumégoux pour la seconde fois de la saison. Mes dernières sorties avaient été très décevantes, je n'avais pratiquement rien vu. Ce matin, levé à 5 heures, je me prépare et pars pour le territoire de chasse. J'arrive sur place un peu tôt, j'aurais dû me lever un peu plus tard. Je récupère le bracelet et attends un peu que la luminosité soit suffisante. Je pars de la voiture vers 6 h, je traverse la petite route qui descend du village vers le lac de la Bancalié et pars à travers un chaume de blé retourné vers un chemin de terre qui me conduira au bord du lac.

Rien ne bouge ce matin, je décide de tenter quelques appels de Butollo au coin du bois que traverse le chemin de terre, l'an dernier à la même date j'avais manqué un chevreuil 20 mètres plus loin. Rien ne bouge, je me remets en marche et descends, en suivant le chemin, vers le lac. Je m'arrête 2 fois pour jouer du Butollo mais toujours rien. Le chemin ressort du bois. Je me cale au coin du bois, j'ai une bonne vision sur les prés qui m'entourent mais toujours pas de réaction aux appels.

Un peu plus loin, le chemin rentre à nouveau dans un bois qui borde le lac. J'avance doucement sur le chemin forestier, quand un léger mouvement me fait stopper net. Je suis immobile au milieu du chemin. Je tourne doucement la tête vers la gauche et aperçois un brocard à 15 mètres, plein travers qui regarde vers moi. Il a dû me voir, je reste figé et attends. Il finit par tourner la tête pour regarder devant lui. Sa tête se trouve alors derrière le tronc d'un petit chêne. J'arme mon arc. Il retourne la tête vers moi, mon pin's est callé au défaut de l'épaule. J'attends sans bouger. Au bout d'un moment, il retourne la tête et sa vision est à nouveau masquée par le tronc. Je décoche. Le chevreuil fait demi-tour et rentre dans la végétation épaisse où je l'entends un moment bouger avant que ne revienne le calme.

J'ai nettement entendu l'impact de ma flèche au sol mais je n'ai pas pu voir sa trajectoire. J'attends un peu et pars à sa recherche. Je la retrouve rapidement fichée au sol. Elle ne porte aucune marque suspecte, l'animal ne perd pas de sang, c'est un beau loupé inexplicable. Je récupère ma flèche fait un dernier contrôle visuel des alentours pour repérer d'éventuelles traces de sang mais rien ne laisse présager d'une blessure. Je tente quelques appels de Buttolo sans succès puis me remets en marche.

Je rattrape le chemin de terre qui fait le tour du lac et le suis en partant à gauche. Le chemin de terre descend pour suivre le ras de l'eau, je décide de longer par la route au milieu des bois et de rattraper le chemin de terre plus loin.

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

J'avance doucement et sans bruit sur le goudron quand, à 10 mètres du bord de la route,

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

2 chevreuils se lèvent et détalent dans une friche gagnée par les repousses de petits arbres. Je les perds rapidement de vue et le calme s'installe.

Je me décale un peu pour me retrouver derrière un gros chêne au bord de la route et commence à appeler au Butollo avec de petits appels brefs.

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

Rapidement, je perçois du mouvement dans la végétation dense. Un animal se rapproche. Je finis par voir la tête d'un chevreuil, c'est un jeune brocard. Je continue mes appels. Il sort à découvert et oblique pour monter en biais vers moi. Il s'arrête et frotte énergiquement ses bois contre un petit arbre. Je le laisse chercher un peu et le dirige de temps à autre par un petit appel. Les fenêtres de tir sont étroites et le tir s'annonce difficile. Le brocard marque régulièrement des arrêts pour regarder vers moi sans parvenir à me voir. Il finit par arriver à 10 ou 12 mètres de la route et avancer plein travers vers le bois d'où il est parti tout à l'heure. Il s'arrête régulièrement et je profite de ses moments d'inattention pour me décaler un peu vers la droite en face d'une belle fenêtre de tir. Il s'arrête au ras du bois, avance de quelques pas, frotte à nouveau énergiquement ses bois contre un buisson et s'arrête au milieu des branchages et des feuilles. Je relance quelques appels. Il bifurque et remonte vers moi mais toujours dans le sale. Il s'arrête plusieurs fois puis ressort du bois pour longer la route à 6 ou 7 mètres de moi sans que je puisse trouver une fenêtre de tir.

Il bifurque et redescend en biais vers le bois. Je lance quelques appels. La végétation du centre de la friche s'agite à nouveau et je finis par apercevoir le haut de la tête et les petits bois d'un second jeune brocard plus chétif que le premier. Mes appels le font sortir à découvert sur les traces de son prédécesseur. Son collègue fait alors demi-tour et lui vient droit dessus en poussant de petits gémissements comme un brocard qui course une chevrette. Le second brocard fait alors demi-tour et son collègue lui emboîte le pas, son nez collé au postérieur de l'autre brocard. Le brocard chétif s'arrête rapidement et l'autre lui monte dessus et s'accouple avec lui à 5 mètres de moi. Je n'en crois pas mes yeux. Le coït terminé, le brocard chétif fait demi-tour et part vers le bois son confrère à ses trousses. Un peu plus loin, il s'arrête à nouveau et est de suite sailli par l'autre brocard.

Ils partent en suite vers le bas, je rejoue un peu du Butollo et les fais remonter. Les deux brocards commencent alors à se poursuivre en décrivant un cercle qui passe en bordure dans le bois et ressort sur la friche. Je continue mes appels de temps en temps pour tenter de les diriger vers ma fenêtre de tir. J'arme plusieurs fois mon arc alors que l'un ou l'autre des brocards passe à portée de tir mais une fois trop vite, une fois pas assez dégagé, une fois de face...

Au bout d'un moment, le brocard chétif est à nouveau sailli à 6 ou 7 mètres de moi dans le sale en bordure du bois puis ils ressortent du bois et  s'éloignent en descendant. Je parviens à les faire revenir. Ils reprennent leurs cercles un moment puis le plus chétif des 2 rentre dans le bois et passe en plein dans ma fenêtre de tir sans s'arrêter alors que je le suis, arc armé. Il s'éloigne un peu et rentre dans le bois. Il est maintenant un peu loin et masqué par les arbres.

Son collègue arrive à son tour, je désarme pour me reposer un peu les bras. Il s'arrête un moment dans le sale mais il m'a vu désarmer sans vraiment m'identifier. Il reste figer un moment puis s'avance en plein dans ma fenêtre de tir. J'en profite pour réarmer et me caler à défaut de son épaule, il s'arrête à 8 mètres environ et regarde vers moi. J'attends la faille dans sa surveillance. Au bout d'un moment je sens son attention se relâcher, il tourne la tête et j'en profite pour décocher.

Ma flèche vole droit vers le point visé et traverse l'animal qui démarre en trombe pour tomber rapidement un peu plus loin. Je l'entends se débattre un instant. Son collègue revient en courant en biais et sort sur la friche pour rentrer dans la végétation dense avant de ressortir à découvert et de venir au ras de bois, 30 mètres en contrebas. Il observe dans le bois et écoute les derniers soubresauts de son tortionnaire.

Je tente de le faire venir au Butollo. Il finit par faire demi-tour et par remonter vers moi en biais pour me passer à moins de 10 mètres et s'éloigner pour disparaître dans la végétation dense.

Je descends chercher ma flèche et mon brocard. Dès l'impact, du sang est réparti au sol en petites gouttes sur les feuilles de lierre

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

puis apparaissent de grosses gouttes

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

et des frottés sur les ronces.

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

Je retrouve rapidement mon chevreuil qui a tout juste fait 30 mètres. Du sang mousseux sort de la blessure de son épaule.

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

La flèche a traversé l'animal plein travers et a touché les 2 poumons, juste au-dessus du cœur.

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

Alex

 

Trophée :

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

Atteinte :

Un brocard tarnais très singulier, 31 juillet 2010

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 09:42

Depuis vendredi soir, j’ai récupéré un bracelet sur la commune de Solomiac et j’ai commencé à chasser ce nouveau territoire qui m’est totalement inconnu. Lors de ma première sortie j’ai réussi une belle approche sur un joli six pointes mais j’ai trop attendu pour me décider à décocher, mon brocard m’a senti lors d’un changement de direction du vent et est retourné rapidement au bois. Cela commençait bien pour une première sortie mais les sorties suivantes ont été assez décevante, peu de chevreuil vu et presque exclusivement des chevrette et je me rends vite compte que ce territoire n’est pas évident à chasser. Beaucoup plus plat que les territoires précédents et avec des cultures plus étendues, il m’est difficile de faire de l’approche comme à mon habitude. Les blés sont très secs et cassant, de plus je tombe en pleine moisson et les tournesols sont déjà hauts.

Ce matin, je décide de tenter ma chance en longeant des bosquets successifs qui bordent une grande étendue de tournesols. J’ai remarqué samedi soir que de nombreux pieds étaient broutés par les chevreuils.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Je remonte donc vers Estremiac et me gare au bord de la route au-dessus d’un lac où j’ai fléché un ragondin samedi soir. Il fait encore nuit et j’écoute un peu la radio avant de sortir pour me préparer. Vers 5h40, je quitte la voiture en longeant la route pour rejoindre ma zone de chasse. Le vent est bon, face à moi.

Tout à coup, un animal de la taille d’un chat déboule sur ma gauche, traverse la route et descend le talus de la route en faisant craquer les feuilles mortes. La luminosité encore faible ne m’a pas permis d’identifier l’animal.

A bout d’un moment, j’arrive au niveau d’un chemin de pierre blanche qui part sur la gauche et rejoint l’angle d’un premier bosquet. Je prends ce chemin et longe un blé sur ma gauche et un colza moissonné sur ma droite pour rejoindre la lisière du bosquet qui longe un blé. Je longe par le premier passage de tracteur dans le blé jusqu’à l’angle du bois puis bifurque à droite pour cette fois longer contre le bosquet en bordure des tournesols.

J’avance doucement en regardant intensément devant moi. J’arrive au coin du bosquet en bordure du colza moissonné. Je me positionne derrière quelques buissons et tente quelques appels au Butollo. Rien ne bouge.

Je longe maintenant le second bosquet quand dans mon dos des aboiements retentissent au loin. Je fais demi-tour et me repositionne pour appeler au Butollo. Mais les aboiements continuent et le chevreuil reste campé sur sa position en sous-bois.

Je reprends ma route, au coin du bosquet, un filet d’eau sort de terre au milieu des tournesols et rejoint le bois. Un sanglier est venu se souillé depuis mon dernier passage (samedi). Je jette un œil dans les herbes hautes entre 2 bosquets mais toujours rien.

Je longe le troisième bosquet doucement et arrive au coin du bois sans avoir rien vu. La série de bosquet se termine et fait suite à un grand champ de blé qui borde le champ de tournesol.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Je longe le blé tranquillement entre les 2 premiers rangs de tournesol quand, au loin, à plus de 200 mètres, j’aperçois un chevreuil au milieu d’une zone de blé versé. Il regarde vers moi.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Je m’immobilise et attends un peu, il reste fixé sur moi. Je décide de tenter un coup de Butollo. Je commence par faire quelques appels brefs qui le laissent de marbre. Après une courte pause, je reprends mes appels, toujours pas de réaction. A la troisième série d’appel le chevreuil commence à devenir nerveux, il commence à se lécher l’épaule puis se tourne face à moi et commence à avancer en biais à travers blé pour rejoindre le passage de tracteur.

Il avance par tranches de 5 à 10 et quille les oreilles pour tenter de repérer la source du bruit. J’espace mes appels de plus en plus pour ne pas le voir surgir comme un fou devant moi et ne pas pouvoir le tirer. Je me décale doucement vers la gauche pour me positionner près du passage de tracteur où je pense le voir arriver.

Je suis dans le tournesol, au milieu d’une zone broutée par les chevreuils qui n’ont laissé que le rang qui borde le blé et qui me permet de me camoufler un peu.

Je continue mes appels tranquillement. Arrivé à 45 mètres environ de ma position, le chevreuil, dont je distingue maintenant les petits bois, reste un moment immobile puis pars en travers vers ma droite marquant des arrêts de plus en plus fréquents. Il tend la tête et quille les oreilles au-dessus du blé pour tenter de localiser ma position.

Après plusieurs arrêts il démarre et fait de grands bons par-dessus le blé et au moment où il retombe, il me semble voir démarrer un second chevreuil. C’est en fait une illusion d’optique car mon brocard refait surface à 30 mètres environ, sur ma droite, et fait mine de revenir vers le bois.

Je recommence une série d’appels. Il se tourne et recommence à monter vers le tournesol, il avance au pas, le haut de sa tête disparaît et apparaît dans le blé. Encore quelques appels brefs et je mets mon appeau à la poche car il arrive doucement mais sûrement et il va falloir penser à se préparer.

Je me décale un peu sur la droite alors que le brocard arrive dans la trace de tracteur qui longe à 5 mètres la bordure du champ. S’il continue sur sa lancée il va passer à quelques mètres devant moi, mais il bifurque et remonte à travers blé vers les tournesols.

Il est totalement invisible au milieu des céréales, seul le mouvement des épis trahit sa présence et sa direction. J’arme mon arc, il arrive, s’arrête, avance d’un mètre, s’arrête, repart… je commence à le distinguer au travers des tiges. Mon viseur se positionne, j’accompagne sa marche. Il se présente ¾ face et sort son poitrail du blé à 5 mètres de moi. Je suis déjà prêt, mon viseur calé, je décoche.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

A l’impact, il rue et surgit du blé pour me foncer dessus, le sang gicle de son épaule et il me passe à 2 mètres devant les pieds pour longer les tournesols et s’effondrer dans le blé 40 mètres plus loin. Le blé s’agite sur place, c’est bon signe. Je récupère ma flèche couverte de contenu stomacal et par chercher ma voiture.

En chemin, j’aperçois, dans le blé au bord du chemin blanc, une tête de chevreuil qui dépasse. Je remonte la haie qui borde le chemin sur 50 mètres et tente des appels de Butollo mais il ne réagit pas. Je longe le blé pour me positionner à bon vent et remonte par le passage de tracteur pour tenter de l’approcher un peu. C’est un beau brocard, il avance perpendiculairement à ma position. Je me décale sur le passage de tracteur suivant et approche un peu pour mieux le voir mais il me repère vite et me fixe. Je fais demi-tour et il démarre pour survoler le blé à grands bons.

Je retourne sur la route, un peu plus loin une chevrette me regarde arriver dans un petit pré sur la gauche et rentre au bois.

Je retourne chercher mon chevreuil, je me gare au bord de la route et finis à pied, l’appareil photo dans une main, l’arc dans l’autre. En arrivant au bord du tournesol, je tourne un renard qui remontait au vent mon chevreuil mort. Il fait demi-tour et rentre au bois.

La piste au sang n’est pas très abondante, quelques tiges de blé maculées de sang

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

et une grosse coulée 10 mètres avant mon brocard

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

qui repose au milieu d’un rond de blé couché.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Ma flèche rentre dans l’épaule et ressort devant le cuissot traversant les poumons, le haut du cœur, le foie, la pense et les intestins.

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Alex

 

Trophée :

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

Atteinte :

Un jeune brocard au Butollo à Solomiac, 5 juillet 2010

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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