Ce weekend, comme chaque année en juillet, je suis invité à chasser chez mon ami Thierry. Pour la première fois on va chasser le dernier weekend de juillet et tout indique que ce sera le plein rut. Cette chasse promet d'être intensive.
Jeudi 28 juillet
Il fait très chaud aujourd'hui. Je quitte le Gers vers 15h30 pour arriver à Cuzance vers 18h30. Le temps de discuter un peu, de nous préparer et nous voilà parti pour la chasse. En route, Thierry passe devant une parcelle de luzerne où nous apercevons un chevreuil certainement couché, il nous semble voir des bois entre les oreilles. Plus loin, alors que nous suivons un chemin forestier, Thierry stoppe alors qu'un brocard est sur le chemin à environ 30 mètres, il reste un moment à regarder vers nous puis descend le talus boisé sur la droite du chemin. Thierry reprend sa route mais, alors que nous passons au niveau de l'endroit où nous avions perdu le brocard de vue, ce dernier, bloqué par un grillage à mouton, qui longe le bas du talus, panique et bondi vers la voiture. Il est heureusement stoppé dans son élan par des ronces qui lui ont enlacées le cou. Il se débat pour se dégager alors qu'un second brocard se débine de l'autre côté du grillage dans le bois clair. Le brocard finit par se dégager et part en longeant le bord du chemin.
Arrivés sur la zone que Thierry veut chasser ce soir, un peu avant 20 heures, nous descendons de la voiture et prenons nos arcs pour suivre un chemin. Un peu plus loin, Thierry aperçoit un promeneur et son chien blanc que je prends pour un setter en l'apercevant de loin alors qu'il se promène sans laisse le long du bois à environ 150 mètres. Cela ne nous donne pas confiance pour la suite de notre chasse. Nous longeons un moment le chemin pour nous éloigner suffisamment du secteur dérangé. Thierry décide d'appeler dans une clairière sur la gauche du chemin. Nous nous posons et je démarre mes appels. J'insiste un moment quand des craquements se font entendre. Un animal vient sur moi en s'arrêtant régulièrement. Je finis par l'entrapercevoir mais il me paraît bien clair pour un chevreuil. J'ai un peu de mal à le distinguer dans la végétation mais alors qu'il se rapproche encore j'aperçois le panache de la queue qui dépasse de la végétation. C'est le chien de tout à l'heure. Je stoppe mes appels et rejoins Thierry posté un peu plus loin. Nous reprenons le chemin et tombons rapidement sur le promeneur et le saluons. Je lui demande s'il n'a pas perdu son chien et il m'explique que non, qu'il n'est pas loin car il vient juste de lancer un renard sur la droite du chemin. Le chien revient rapidement et impressionné par nos tenues camo, il aboie un peu avec un mouvement de recul. C'est une sorte de border colley blanc, contrairement à ce que je pensais, seule da tête est noire. Nous demandons où le promeneur compte aller pour ne pas retomber sur lui puis partons pour aller appeler un peu plus loin.
Nous prenons rapidement à droite alors que le promeneur et son chien s'éloignent et à notre grande surprise nous faisons démarrer d'abord un brocard, presque immédiatement suivi d'une chevrette toute proche de ce dernier, à quelques mètres sur la droite du chemin, alors que le chien poussait le renard sur ce secteur il y a quelques instants. Ils ont dû laisser passer le chien et avaient peut-être été attirés par mes appels de tout à l'heure. Nous nous posons un peu plus loin sur la gauche du chemin dans un petit bois clair mais mes appels ne feront rien venir. Nous revenons sur nos pas pour reprendre le chemin principal et aller nous poster dans un bois clair près d'un chemin qui descend vers une prairie desséchée prise dans le bois. Je me poste à environ 20 mètres de la prairie, derrière un arbre du bois clair
alors que Thierry part se poster un peu plus loin à ma droite. Je commence mes appels et insiste un moment avec des appels brefs. Après quelques minutes, le bruit d'un galop se fait entendre devant moi mais les feuillages des arbres qui bordent la petite prairie me cachent l'animal qui semble venir d'en face. Le chevreuil s'arrête régulièrement et repart dès que j'appelle. Je finis par distinguer un brocard qui arrive sur moi au galop. Je décide de tenter de le tirer sans prendre mon Buttolo, qui pend à mon cou, contre ma poignée d'arc. Le brocard arrive rapidement aux premiers arbres qui bordent la petite prairie. J'arme mon arc, il rentre de quelques mètres dans le bois clairsemé et fait brusquement volte-face pour venir stopper plein travers, juste au bord des premiers arbres, à un peu moins de 20 mètres. J'aligne rapidement ma visée derrière son épaule et décoche. Ma flèche le frappe un peu trop en avant et lui fracasse les 2 épaules. Le chevreuil tente de fuir et s'effondre sur place. Je fonce vers lui, en appelant Thierry pour qu'il me rejoigne, alors que mon brocard se débat au sol. Je l'achève alors que Thierry arrive. C'est un six pointes correct, je lui appose le bracelet et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.
Je vide mon chevreuil, la panse et vide et il est amaigri (signes que nous sommes en plein rut), puis nous le pendons à un arbre pour laisser égoutter le sang et continuer notre chasse. Un peu plus loin, nous descendons le long d'un bout de chemin de terre qui rejoint une prairie enclavée dans le bois. Thierry se poste en retrait et je descends à environ 20 mètres de la prairie pour me poster à quelques mètres du chemin. Je commence mes appels brefs et insiste un moment quand un brocard surgit sans bruit, bouche ouverte et langue pendante. Il est plein travers à environ 25 mètres et arrive de la gauche. Je lance quelques appels, il fait demi-tour pour biaiser vers la bordure du bois en se rapprochant de moi et du bout du passage au niveau de l'entrée dans la prairie. J'arme mon arc mais le perds de vue un instant derrière les arbres. Brusquement, le brocard démarre et s'éloigne dans la prairie en aboyant sur quelques mètres puis stoppe et regarde vers moi. Je désarme et tente d'appeler à nouveau mais il redémarre et fuit vers la bordure du bois de l'autre côté de la prairie. Je contrôle alors le vent et constate qu'une très légère brise se dirige vers l'endroit où avait stoppé le brocard et m'a trahi.
Nous reprenons le chemin principal et le longeons tranquillement quand nous apercevons, par une trouée, dans l'angle de la grosse haie qui borde la gauche du chemin et démarre du coin de bois que nous longeons, une chevrette qui vient tranquillement vers nous en longeant la gauche de la haie dans une grande prairie desséchée. Elle avance d'un pas lent.
Alors qu'elle est à environ 45 mètres, elle bifurque vers la haie et disparaît dans cette dernière. Nous attendons un instant pensant la voir sortir sur le chemin mais rien. Nous nous avançons tranquillement et la faisons démarrer alors qu'elle allait sortir à découvert.
Nous continuons sur le chemin quand nous apercevons, à environ 300 mètres, sur notre droite, un chevreuil qui avance tranquillement dans une luzerne entre 2 bois. Je me poste contre la haie. Thierry part se poster beaucoup plus en avant également contre la haie. Je commence mes appels mais le chevreuil, qui me semble être un brocard à son allure et sa démarche, relève à peine la tête avant de poursuivre indifférent son repas. J'insiste un peu quand un autre brocard arrive dans la luzerne, à environ 60 mètres. Il se plante, regarde vers moi puis démarre et fonce vers le bois de gauche. Je tente de le faire revenir en appelant mais il disparaît dans le creux du champ d'où il avait surgit et regagne le bois quand le brocard qui était plus loin l'aperçoit et le prend en chasse pour lui aussi disparaître dans le creux du champ, un peu avant d'arriver au bord du bois. Je quitte mon poste et rejoins Thierry mais alors que je lui raconte la scène, un autre brocard sort au bord du bois de gauche qui borde la grande prairie desséchée à environ 90 mètres. C'est un beau 6, il course une chevrette, certainement celle vue tout à l'heure. Nous sommes derrière la haie qui est très basse à cet endroit. Nous nous calons et je commence à appeler mais le brocard occupé à courser la chevrette ne réagit pas. J'insiste un peu mais il suit la chevrette qui longe le bois en partant sur la gauche. Je tente d'aboyer ce qui fait réagir la chevrette qui bifurque et vient vers nous en stoppant régulièrement avec son prétendant aux fesses. Je continue mes aboiements et alterne avec mon appeau, ils viennent vers nous sur environ 30 mètres puis partent brusquement en course poursuite sur notre droite pour disparaître dans un bosquet qui fait suite à la haie. Je décide d'abandonner et nous reprenons notre progression sur le chemin.
Thierry veut aller sur une zone de maïs où nous espérons tomber sur les sangliers. En arrivant au coin du bois qui borde la droite du chemin, avant la bande enherbée qui le sépare du maïs, j'aperçois un chevreuil qui vient vers nous et je le perds de vue derrière un bout de haie entre le bois et la culture. Je m'avance après la haie parallèle au bois pour tenter d'apercevoir le chevreuil mais il a disparu. Nous élaborons notre plan d'attaque du champ de maïs. Le passage de canon central est occupé par le canon en cours d'arrosage. Un brocard sort du bois à environ 80 mètres pour rejoindre la culture. Dès qu'il rentre dans le maïs, nous nous postons dans la bordure de la culture et j'attaque vite les appels mais rien ne vient. Nous décidons de remonter les passages de canon de part et d'autre du passage central. Thierry prend le premier, je longe le maïs pour rejoindre mon passage quand la chevrette surgit du maïs à la course, le brocard surgit derrière. Ils foncent vers le bois et y rentrent au galop. Je me poste rapidement et appelle. Ils font demi-tour et reviennent bruyamment en lisière mais refusent de sortir à découvert. J'insiste un peu mais impossible de les faire venir. Je décide de laisser tomber et rejoins mon passage de canon que je remonte tranquillement. Les traces au sol attestent du passage des sangliers mais je ne verrai rien dans ce maïs très dense qui dépasse les 2.5 mètres de haut. Je retrouve Thierry de l'autre côté du maïs, la luminosité baisse vite. Nous décidons d'appeler en bordure d'une très grande luzerne. Je me cale près du chemin dans quelques gros arbres. Je commence mes appels, assez rapidement un énorme brocard sort du bois à environ 150 mètres et fonce vers moi pour stopper net à 50 mètres. Je continue les appels, il avance lentement de quelques mètres, stoppe un instant, avance à nouveau et se rapproche tranquillement quand Thierry, qui était posté derrière moi, s'avance sur le chemin alors qu'il fait presque nuit. Le brocard stoppe net et repart au galop vers le bois. Il est temps de rentrer préparer mon chevreuil et manger un bout avec Renaud qui fête ses 29 ans aujourd'hui. Il chassera avec nous demain matin. Nous retournons à la voiture et partons chercher mon brocard resté pendu.
Vendredi 29 juillet
Ce matin, le réveil sonne à 5h40, la météo a prévu de la pluie. Je me prépare rapidement, Thierry est déjà debout mais Renaud ne s'est pas levé. Il va être l'heure de partir, Thierry part le réveiller. Il se prépare rapidement puis nous partons. Thierry va chasser seul et je pars avec Renaud. Nous nous garons près du stade de foot Cuzance. Nous partons par un large chemin caillouteux, au travers d'une trouée dans le bois, nous apercevons une masse sombre, à environ 200 mètres, dans la prairie de gauche et nous pensons qu'il s'agit d'un chevreuil. Nous continuons sur le chemin, caché par la bande boisée à notre gauche, pour rejoindre le passage permettant de rentrer dans la prairie. Nous remontons le passage et faisons une pause pour observer à l'entrée de la prairie. La tâche sombre est juste une touffe de végétation. Renaud aperçoit un renard qui mulote à plus de 200 mètres. Il se poste à l'entrée de la prairie, je me poste un peu plus en avant au milieu de buissons dans une bande en friche, sur la bordure droite de la prairie. Renaud appelle mais n'arrive pas à faire des appels puissants, je prends le relais mais pas plus de réaction du renard. Je passe au Buttolo pour tenter de faire venir un chevreuil. Presque immédiatement, une chevrette surgit du bois sur la droite et vient se caler à environ 20 mètres dans les buissons. Un autre chevreuil arrive derrière mais refuse de sortir du bois. Je l'entend juste marcher, je poursuis mes appels mais la chevrette repart et disparaît dans le bois. Mes appels ne les feront pas revenir.
Nous quittons cette prairie pour rejoindre un grand champ de blé non moissonnée. Le blé est très bas et les épis minuscules. Nous entrons par le passage qui traverse une bande boisée puis biaisons vers un bosquet au milieu de la culture sur notre gauche avant de le longer doucement. Dans le fond, à plus de 200 mètres devant nous se trouve une prairie fauchée ponctuée de balles rondes de foin. Nous avançons doucement pour aller nous poster au bout du bosquet. Je suis devant. Alors que nous sommes à moins de 100 mètres de la prairie fauchée, j'aperçois un renard entrain de muloter entre les balles rondes. Je me fige, collé au bois et tente de stopper Renaud dans mon dos en lui chuchotant : "Renard, renard, renard" mais il met quelques secondes à m'entendre et continue à avancer un peu. Le renard nous a repérés et stoppe assis contre une balle ronde à environ 100 mètres. Renaud se cale contre le bois et je commence à appeler, le renard reste assis à regarder vers nous mais un autre surgit de plus en arrière et commence à se rapprocher. Il stoppe un instant au niveau de la balle de foin, écoute, observe puis repart au petit trot pour rejoindre le bord du blé. Je poursuis mes appels. Il stoppe un court instant au bord des céréales puis bifurque pour partir vers le coin d'un bois qui borde le blé et ferme la prairie. Je le perds de vue un instant au coin du bois et continue à appeler quand j'aperçois le blé bouger. Le renard arrive caché dans les céréales. Sa tête resurgit à environ 80 mètres. Il regarde vers nous, je continue mes appels avec mes lèvres posées sur le dos de ma main. Il repart et fonce sur nous à grands bonds. J'accroche mon décocheur. Il n'est plus qu'à 40 mètres, je continue à appeler en aspirant de l'air entre mes lèvres pincées. Il fonce toujours vers nous et je profite d'un moment où il disparaît dans le blé après un bond pour armer rapidement mon arc et aligner mon viseur sur lui. Il stoppe à environ 25 mètres et regarde vers moi, encore quelques appels et il repart pour foncer sur moi. Je le suis dans mon viseur. Quand il arrive à environ 15 mètres de face, il stoppe et je décoche mais il fait volte-face au même moment et je le manque. Je continue mes appels mais il fuit vers la prairie.
Je pars chercher ma flèche provoquant la fuite du renard manqué, de celui qui était toujours assis contre la balle de foin et d'un autre plus gros que Renaud a vu partir plus en retrait. Je retrouve ma flèche et retourne contre le bois. Nous poursuivons jusqu'à bout du bois, près de la prairie. Je me poste au coin droit du bois, Renaud se poste au milieu de la largeur un peu plus à ma gauche puis commence ses appels au Buttolo. Après quelques appels des aboiements rauques, qui me font penser qu'il s'agit d'un brocard, retentissent en face de nous, à environ 80 mètres, de l'autre côté de la haie qui sépare cette prairie de la suivante, Renaud insiste mais le chevreuil tourne, part, revient derrière la haie sans vouloir venir. Nous sommes à mauvais vent pour lui. Je décide de quitter mon poste pour m'approcher de la haie et tenter de voir derrière. Alors que nous arrivons près de la haie, Renaud m'annonce qu'un renard assis sur notre gauche, au fond d'une langue de prairie qui s'enfonce dans le bois, a fui à couvert. Au bord de la haie, nous apercevons une chevrette et son faon. Ils s'enfuient, la chevrette poursuit ses aboiements et rejoignant le bois au loin, ce n'était donc pas un brocard.
Nous rejoignons le chemin et poursuivons vers des plantations de noisetiers et de noyers. Les noisetiers sur notre gauche sont en cours d'arrosage. Entre les arbres pousse de la luzerne autant entre les noisetiers qu'entre les noyers de l'autre côté du chemin. Un lièvre démarre entre les noyers, plus loin un autre lièvre démarre dans les noyers. Un C15 est garé dans les noyers sur la gauche après les noisetiers, nos chances de voir un chevreuil sont minces. Nous continuons le chemin, maintenant bordé par des haies, qui remonte sur une zone de prairies et de bois. Alors que nous avons stopper, sur le chemin, au niveau d'un passage qui rentre dans la prairie de gauche, pour décider de la suite de notre périple, un brocard surgit du bois de droite et s'avance tranquillement à découvert, à environ 150 mètres. Nous nous postons rapidement de part et d'autre du passage, derrière la haie. Je commence à appeler. Rapidement, le brocard arrive sur nous. Je chuchote à Renaud : "C'est toi qui tire". Le chevreuil se rapproche et s'arrête régulièrement pour observer. Il arrive sur nous, Renaud arme son arc et attend mais le brocard, qui est à environ 25 mètres, hésite. Il part en parallèle de la haie pour venir devant moi, stoppe, observe, aperçoit Renaud et détale. Mes appels n'y changeront rien, il nous a eus.
Nous continuons. Plus loin, nous remontons dans un bois clair et nous nous postons en haut de ce dernier, près d'une grande prairie. Je commence à appeler. Une chevrette arrive vers Renaud et stoppe en-dessous de lui puis démarre et stoppe plus loin en bordure de la prairie. N'ayant pas vu si c'était un mâle ou une femelle, je poursuis mes appels. La chevrette tourne un peu puis disparaît. En jetant un coup d'œil derrière moi, dans la prairie, j'aperçois alors un autre chevreuil, planté de face, à plus de 200 mètres. Je reprends les appels et il fonce sur moi mais je reconnais vite une chevrette, elle arrive à 30 mètres du bois, sur ma gauche. Je continue mes appels en espérant attirer un brocard, elle avance doucement en parallèle du bois sans vouloir se rapprocher plus et, après plusieurs minutes, finit par repartir d'où elle vient.
Nous continuons à travers la prairie pour rejoindre un autre bois un peu plus loin alors qu'il tombe quelques gouttes qui stoppent vite. Nous recevons un message avec une photo de flèche ensanglantée, Thierry a fléché. Rapidement nous recevons la photo du chevreuil qu'il a retrouvé.
Nous rentrons dans le bois en passant la clôture qui le borde. Je m'avance un peu puis biaise à gauche pour me poster près de la clôture à mouton, à quelques mètres de la lisière derrière laquelle s'ouvre une grande prairie. Renaud se poste à 30 mètres plus à droite, en bordure d'un talus qui descend jusqu'à une autre prairie enclavée dans le bois. Je commence mes appels en regardant la grande prairie. Presque immédiatement, un bruit me fait regarder derrière moi. Un magnifique brocard a remonté le talus près de Renaud avec sa chevrette restée en arrière et s'est planté près de lui. Renaud qui l'avait vu arriver est déjà armé et décoche. A ma grande surprise, il le manque, sa flèche a touché une branche et a été déviée. Le brocard démarre sans vraiment comprendre et stoppe à environ 20 mètres de moi, juste sous la cassure du talus, de 3/4 arrière. J'arme mon arc et aligne ma visée mais il repart et je le perds de vue derrière le talus. Je reprends mes appels, un autre brocard arrive dans la grande prairie, droit sur moi. Je tente de le guider vers moi. Pendant ce temps, le gros brocard a contourné mon ami et est revenu se planter dans mon dos. J'aperçois juste l'impact alors que Renaud vient de décrocher. Le brocard démarre, essaye de sauter la clôture que nous avons passée pour rentrer dans le bois. Retombe devant cette dernière après un bon spectaculaire, une de ses pattes avant est cassée et il ne peut pas la poser. Je poursuis mes appels pour tenter de flécher l'autre brocard, le chevreuil de mon ami longe la clôture en titubant et s'effondre près de la clôture, il n'a pas fait 20 mètres. Renaud n'a pas pu s'empêcher de manifester oralement sa joie et l'autre brocard a fui. J'essaie de le rappeler mais en vain. Nous partons voir le superbe brocard de Renaud, mon ami est aux anges, c'est le plus beau brocard qu'il a prélevé depuis qu'il a commencé à chasser. Sa flèche est parfait, elle rentre dans l'épaule, sort un peu plus en arrière dans la cage thoracique et traverse le haut du cœur, il la retrouve plantée au sol. Nous faisons quelques photos avant de vider le chevreuil.
Le chevreuil vidé (ce brocard comme mien est amaigri et sa panse est vide), nous passons la clôture derrière laquelle était arrivé l'autre brocard et laissons le brocard dans la végétation. Sur notre gauche, nous apercevons une superbe parcelle de luzerne. Nous devons continuer sur la droite mais nous décidons d'aller y jeter un coup d'œil. En nous rapprochant nous apercevons une chevreuil au gagnage à plus de 300 mètres dans la luzerne. Nous nous calons dans le bois sur la gauche, en bordure de la luzerne. Renaud se cale sur ma droite à environ 20 mètres, prés de l'angle de la luzerne. Je commence à appeler focalisé sur le chevreuil au loin quand je vois armer mon ami du coin de l'œil. Retentit alors une respiration forte et saccadée. Une chevrette suivie d'un brocard arrivent au grand galop par notre gauche de la bordure du bois. Ils passent devant Renaud, j'arme mon arc, ils stoppent devant moi à environ 20 mètres. J'aligne la visée et décoche mais ma flèche part bizarrement et passe juste devant le poitrail du brocard. Les empennages claquent sur sa peau et il fait volte-face avec la chevrette. Ils disparaissent dans le bois. Je suis dégoutté, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, heureusement que je ne l'ai pas blessé. Je pars chercher ma flèche que je retrouve assez rapidement, je me demande si je n'avais pas mal encoché ma flèche. Je vérifierai les réglages cette après-midi chez Thierry.
Nous retournons au brocard de Renaud et mon ami le rapproche de la route et le cache dans les fourrés puis nous continuons vers la route proche quand je stoppe net et interpelle mon ami en apercevant un chevreuil à plus de cent mètres sur notre droite dans notre dos. C'est une chevrette qui semble perdue, elle est figée et observe autour d'elle. Peut-être la chevrette qui accompagnait le brocard de Renaud. Nous prenons un chemin qui se dirige vers une habitation puis bifurquons à droite pour entrer dans un bois clair avec des repousses. Nous nous postons à une trentaine de mètres l'un de l'autre. Je commence les appels, une chevrette et son jeune arrivent par la droite de Renaud sans que je les vois ni ne les entende à cause du vent assez soutenu qui s'est levé puis passent derrière moi, c'est alors que je les entends et me retourne pour les voir s'éloigner et disparaître dans le bois. Nous continuons à travers bois et nous nous postons plus loin au départ d'une pente boisée. Renaud est un peu plus haut que moi sur la droite. Je commence à appeler, une chevrette arrive par ma droite et passe sous mon ami puis vient en-dessous de moi avec son faon, certainement ceux vu tout à l'heure. Je continue mes appels et la chevrette tourne un moment en-dessous de moi et vient plusieurs fois se planter à 10 mètres puis me contourne pour revenir par ma gauche à environ 8 mètres dans le sale. Elle revient ensuite en-dessous de moi avant de se décider à s'éloigner en aboyant.
Nous nous éloignons du secteur puis prenons un chemin forestier et décidons d'appeler une dernière fois avant de retourner à la voiture. Renaud se poste sur la droite du chemin et moi à gauche près d'une prairie. J'appelle un moment mais le vent dans les feuillages limite mon audition de loin. Au bout d'un moment, des bruits de pas se font entendre tout proches dans le fourré, devant moi. J'insiste un moment quand finalement une chevrette et son jeune se rapprochent par la gauche, par un ancien chemin forestier partiellement gagné par la végétation. Elle se rapproche à environ 15 mètres en laissant son faon un peu en retrait puis s'éclipse. Nous rentrons à la voiture sans voir d'autre chevreuil.
Ce soir, après avoir vérifié mes réglages, je retourne chasser avec Renaud. Thierry nous précède avec sa voiture. Je me gare et Thierry nous embarque pour nous déposer plus loin, nous chasserons en revenant vers ma voiture alors que lui ira chasser de son côté. En route, Renaud repère un chevreuil couché au pied d'un arbre dans une prairie. Plus loin, il repère un brocard qui frotte ses bois en lisière d'un bois un peu avant que Thierry nous dépose au bord de la route. Nous décidons d'aller chasser directement le brocard vu par Renaud, nous prenons la route et la longeons rapidement. En chemin, nous repérons un secteur prometteur et décidons d'y revenir après avoir tenté notre chance sur le premier brocard. Nous rejoignons une descente qui coupe le coin d'un bois bordant la route pour rejoindre un grand chaume qui borde le bois le long duquel Renaud a vu le brocard. En commençant à descendre vers le chaume, j'aperçois un chevreuil contre le bois et le montre à Renaud. Nous descendons doucement au bout du passage qui se termine dans une bande de friche qui longe le chaume. Renaud me dit d'aller me poster en avant et reste plus en arrière. Je me poste à genoux dans les herbes hautes au bout du passage et commence mes appels. Le brocard, qui est à environ 200 mètres, relève la tête puis reprend son repas de feuillages et semble se désintéresser totalement des appels. J'insiste un peu, tente des appels en écrasant la poire à fond mais il ne réagit pas, j'insiste un moment et aboie. Il se redresse alors puis démarre pour venir droit sur moi en trottinant sur environ 50 mètres puis stoppe, observe puis repart tranquillement en broutant de temps en temps. Je continue les appels et il arrive jusqu'au bord de la friche, à environ 50 mètres, à droite d'un gros noyer planté en limite du chaume et hésite. Il va et vient le long des herbes hautes sans vouloir avancer plus quand une chevrette surgit du bois et vient vers moi. Je stoppe mes appels craignant qu'elle ne fasse partir le brocard mais ce dernier l'a vu. Je reprends mes appels en espérant la faire venir très près et faire ainsi venir le brocard. Elle fonce sur moi par la gauche du gros noyer et monte dans la friche, par le passage qui descend au travers de cette dernière, jusqu'au chaume. Le brocard se lance à sa poursuite, j'arme mon arc et ils stoppent à environ 15 mètres en contrebas dans une zone d'herbes hautes. La chevrette est plus à droite, le brocard est de 3/4 face, j'attends une meilleure occasion. Il s'avance un peu vers la chevrette et se présente plein travers. J'aligne ma visée et décoche mais il s'écrase à la décoche puis ressort de la végétation et fonce vers le chaume. La chevrette a démarré elle aussi. Il stoppe à environ 60 mètres et regarde vers nous puis repart, la chevrette rentre au bois. Il stoppe en lisière, regarde derrière lui puis rentre au bois en aboyant. Je suis dégoutté. Nous partons chercher ma flèche que nous retrouvons miraculeusement dans les herbes hautes, aucune trace de sang.
Nous remontons vers la route et faisons demi-tour pour aller appeler sur le secteur repéré plus tôt. Nous descendons le long d'une clôture qui sépare 2 prairies et rejoint un bois en contrebas. Le vent souffle vers la gauche. Nous hésitons un peu puis décidons de nous poster plus haut sur la droite. Je me poste près d'un gros arbre au sommet d'un talus. Renaud se poste plus à droite, un peu en retrait, en bordure d'un fourré, au milieu de buissons. Je commence les appels, très rapidement, un beau brocard sort du bois au bout de la clôture et hume l'air avant de faire volte-face pour rentrer au bois. J'insiste un peu mais il nous a repérés. Je fais signe à mon ami et nous retournons à la route. Il n'a pas vu ce qui s'est passé et je lui explique.
Nous reprenons la route un moment puis rentrons dans une friche qui précède un bois sur notre gauche un peu avant une truffière clôturée. Nous avançons en suivant un muret de pierres, bordé par 2 clôtures à mouton qui longe les 2 côtés du muret. Nous cherchons un passage facile pour rentrer dans le bois à notre droite. Le passage trouvé nous passons le muret. Renaud se poste près de ce dernier et je pars me poster à environ 40 mètres plus à droite, près du coin du grillage de la truffière. Je commence à appeler. Au bout d'un moment, une chevrette arrive par la droite pour couper mon odeur car le vent souffle sur ma gauche. Elle arrive à environ de 20 mètres puis déguerpit et disparaît dans le sale. Je continue mes appels, elle revient et tourne un moment sur ma droite avant de repartir pour disparaître après m'avoir senti. Pensant que c'est terminé, je quitte mon poste et aperçois alors Renaud arc armé. Je me fige. Il vise devant lui et décoche mais je n'entends aucun impact. Renaud peste, j'ai, sans le vouloir, compliqué sa chasse. Je le rejoins, il a tiré un brocard qui arrivait sur lui en longeant l'autre côté du muret. Il l'a tiré au travers d'une trouée, au travers des branchages. Nous partons chercher sa flèche et il finit par la retrouver. Aucun signe de blessure, c'est bien ce que je pensais, c'est manqué et c'est de ma faute.
Nous reprenons la route. Un peu plus loin, le grillage à mouton qui longe la route est couché, nous traversons une bande friche étroite et rentrons dans une ancienne truffière. Les chênes, plantés en lignes espacées d'environ 8 à 10 mètres, remontent vers un bois. Les branches se rejoignent et forment un plafond végétal au-dessus de nous. Renaud se poste sur la gauche de l’ancienne plantation et moi plus à droite, au pied d'un des chêne et un peu plus en avant que mon ami. Je commence mes appels et insiste plusieurs minutes quand un jeune brocard apparaît en bordure gauche de l'ancienne truffière à environ 40 mètres au-dessus de Renaud, près du bois. Je fais signe à mon ami qui ne peut pas encore le voir puis reprends les appels. Le brocard marque un temps d'arrêt pour observer en bordure des premiers chênes puis s'avance tranquillement en biaisant vers moi. Je pose mon appeau sur la poignée de mon arc pour continuer à appeler arc armé et arme mon arc. il avance doucement. Je le suis dans mon viseur et le guide avec des appels courts espacés. Il se présente de 3/4 face à environ 15 mètres. Je cale ma visée à l'avant de son épaule et décoche. Ma flèche le traverse mais je n'ai pas bien vu l'impact. Il se retourne et fonce vers le bois. La patte avant côté tir ne semble plus répondre. Je le perds de vue alors qu'il arrive au bois mais l'entends se débattre sur place en bordure du fourré. Je quitte mon poste et rejoins la zone du tir où Renaud arrive lui aussi. Il me dit qu'il a vu mon chevreuil se débattre dans le fourré ce qui me conforte dans mon sentiment. Je tente de trouver du sang en recoupant la trajectoire de fuite alors que Renaud me devance et part directement au bord du bois. Je finis par trouver du sang.
Renaud lui a déjà trouvé mon chevreuil mort juste en bordure du bois, il a fait à peine 25 mètres. Je le rejoins et aperçois vite mon brocard. Je rentre pour aller l'observer, il a tapé dans un grillage à quelques mètres de la lisière et est retombé en arrière et projetant du sang sur les arbres derrière le grillage.
Ma flèche est sensiblement la même que celle de Renaud ce matin, entrée dans l'épaule et sortie plus en arrière dans la cage thoracique. Pendant que j'appose mon bracelet avant de sortir mon chevreuil, mon ami repère l'endroit où mon chevreuil est rentré dans le bois et a laissé pas mal de gouttes de sang.
Je sors mon chevreuil et pars voir l'entrée au bois puis je vais chercher ma flèche. Nous prenons la direction du tir et avançons doucement pour la retrouver. Je l'aperçois finalement, à environ 50 mètres du tir, dans les herbes sèches qui bordent la gauche de l'ancienne truffière, posée au sol.
Je rends ensuite les honneurs à mon chevreuil puis fais quelques photos souvenir.
Je vide ensuite mon chevreuil et nous le pendons dans les branches d'un des chênes avant de continuer notre chasse.
Un peu plus loin, nous tentons d'appeler dans un bois, sur la gauche, au-dessus de ce qui semble être une petite prairie bien verte. Rien ne venant, nous reprenons la route un moment jusqu'à la fin du bois sur notre gauche, nous descendons le long du bois dans la prairie qui remonte jusqu'à la route, c'est en fait la continuité de bout de prairie que nous apercevions de l'autre poste. En arrivant au coin du bois, j'aperçois un brocard qui traverse la prairie au galop et rentre dans le bois de droite. Nous nous postons rapidement, Renaud au coin du bois et moi dans quelques arbres à environ 40 mètres sur l'autre bord de la prairie, avant le bois de droite. J'appelle un moment mais rien ne vient.
Nous reprenons la route puis la quittons pour un chemin de pierre. Un peu plus loin, nous tentons d'appeler sur la gauche du chemin mais rien ne vient. Nous jetons un coup d'œil dans la prairie de l'autre côté du chemin, où Renaud a vu un chevreuil, couché au pied d'un arbre, en chemin. Nous entrons par un passage dans la haie et nous descendons doucement quand j'aperçois un chevreuil sous les noyers en contrebas. Nous nous baissons et nous nous décalons rapidement plus à gauche pour être cachés par le relief du terrain puis passons une clôture pour nous poster derrière quelques arbustes, sous un gros noyer. Je commence à appeler mais me rends vite compte qu'il s'agit d'une chevrette. Elle reste immobile à nous regarder et ne bouge pas plus alors que nous rejoignons le chemin.
Un peu plus loin, nous repérons un secteur prometteur après une prairie partiellement en friche. Nous nous postons dans en haut d'un bois en forte pente qui forme ensuite un replat d'environ 40 à 50 mètres avant une parcelle de luzerne. J'appelle un moment quand j'aperçois une chevrette suivie d'un brocard qui arrive par la luzerne en contrebas. Je fais signe à Renaud et continue mes appels puis pose mon appeau sur ma poignée d'arc pour continuer à appeler. La chevrette reste en retrait et le brocard s'avance en-dessous de moi à environ 35 mètres. Il semble biaiser vers mon ami, il est méfiant et stoppe brusquement. Il ne veut plus avancer. Je continue les appels mais il fait demi-tour, rejoint la chevrette au trot puis ils disparaissent dans le bois et impossible de les faire revenir.
Nous quittons notre poste et rejoignons la route par le chemin. Nous la longeons un moment sans trouver de secteur où appeler, la luminosité commence à baisser, un gros lièvre démarre dans une prairie sur notre gauche. Nous passons sous un pont pour rejoindre la luzerne où j'avais vu le premier chevreuil en route pour la chasse avec Thierry. En arrivant près de la luzerne, nous observons un instant sans rien voir et décidons de nous approcher au travers d'un bois clair, tapissé d'herbes hautes et sèches. Nous avançons doucement quand une chevrette démarre dans la luzerne sur notre droite et prend à gauche au coin du bois, dans la luzerne qui tourne autour de ce dernier. Nous nous avançons encore un peu pour nous poster quand un autre chevreuil démarre à plus de 150 mètres dans la luzerne, saute par-dessus la clôture et stoppe dans la prairie desséchée qui remonte au-dessus pour regarder vers nous. Nous nous calons rapidement et je commence à appeler. Un autre chevreuil surgit d'un bosquet sur notre droite à plus de 200 mètres et fonce vers nous à travers une petite prairie desséchée. Il saute par-dessus la clôture qui délimite la luzerne et fonce droit sur nous. Alors qu'il se rapproche, je reconnais une chevrette. Je continue mes appels en espérant faire venir un brocard mais rien, le chevrette stoppe à environ 70 mètres près de la clôture fait de courts allers retours le long de cette dernière puis repart en aboyant d'où elle arrive. L'autre chevreuil, en face, ne veut pas bouger et la luminosité tombe vite. Nous retournons vers la route pour tenter d'aller appeler un peu plus loin. Alors que nous avançons tranquillement et passons un bosquet, j'aperçois 3 chevreuils. Il me semble reconnaître un gros brocard et 2 chevrettes, je stoppe Renaud. Nous nous calons rapidement et je commence à appeler mais comprends vite qu'il s'agit d'une chevrette et ses faons. Je continue à appeler un peu quand une chevrette surgit du bosquet de gauche au grand galop fait de brusques crochets dans le chaume de blé puis s'enfuit de cul pour disparaître au loin alors que la chevrette et ses faons rentrent à couvert sur la droite.
Nous continuons sur la route, il fera vite nuit, nous décidons d'appeler une dernière fois dans un grand chaume de blé. Alors que nous nous avançons, un chevreuil démarre et rentre au bois. Nos appels ne donneront rien. La nuit tombe alors que nous pressons le pas pour rejoindre la voiture. Nous partons ensuite chercher mon brocard avant de rentrer. En rentrant dans l'ancienne truffière, je fais démarrer un animal près des tripes. Il pousse des cris que je n'ai jamais entendus et tourne dans le bois près de moi sans vouloir s'éloigner. Je tente de l'apercevoir dans le faisceau de ma lampe sans succès avant de récupérer mon chevreuil pour retourner à la voiture. Thierry a lui aussi fléché un très beau brocard et est entrain de le dépecer à notre arrivée.
Samedi 30 juillet
Ce matin, le réveil sonne vers 5h40, nous allons chasser à trois avec Renaud et Thierry. Nous nous garons près d'une zone clôturée où parurent des vaches limousines. Nous prenons le chemin de terre pour aller nous poster un peu plus loin en bordure d'un bois. Nous nous répartissons et je commence à appeler, j'insiste un moment mais rien ne vient. Nous repartons sur le chemin pour rejoindre un passage qui rejoint une grande prairie desséchée, enclavée dans les bois. Mes amis se postent sur la gauche en bordure du bois, près de la prairie et je me poste sur la droite du passage également près de la prairie, derrière un gros arbre. J'appelle un moment quand un brocard surgit du bois, au coin de la prairie et vient stopper net à 25 mètres devant moi. Il regarde tout autour de lui puis fait brusquement volte-face pour revenir d'où il vient sans que nous puissions réagir. Je tente un moment de le rappeler mais il ne reviendra pas.
Nous reprenons le chemin puis partons pour une petite prairie enclavée dans le bois. Thierry reste en retrait, je pars avec Renaud pour nous poster sur la gauche de la petite prairie à quelques mètres dans le bois. Je commence les appels. Au bout d'un moment, il me semble entendre marcher dans le bois de l'autre côté de la prairie. Les bruits cessent régulièrement puis reprennent. J'insiste, fais des séries d'appels brefs et des séries d'appels en enfonçant la poire à fond. Au bout d'un bon moment, j'aperçois un mouvement sur ma gauche, un chevreuil arrive en contournant la prairie par l'intérieur du bois. Je poursuis les appels brefs. Il avance un peu, stoppe un moment, avance encore un peu puis semble se désintéresser totalement des appels alors qu'il est à environ 45 mètres. J'aperçois ses bois, c'est un jeune brocard. Je lance un appel en enfonçant la poire à fond et l'accroche à nouveau. Il recommence à venir doucement. Des aboiements se font entendre au loin derrière le bois de l'autre côté de la prairie. Je pose mon appeau sur la poignée d'arc et arme alors qu'il est à environ 30 mètres et cherche d'où viennent les appels. Je le guide avec quelques petits appels étouffés et le suis dans mon viseur. Il stoppe de 3/4 face à environ 8 mètres. Je cale ma visée en avant de son épaule et décoche. Foudroyé, il s'écroule sur place. Je me précipite pour l'achever, mais le temps de sortir mon couteau, il s'immobilise. Ma flèche est restée en travers, l'empennage est resté pris dans une vertèbre et la pointe ressort au ras du cuissot opposé au côté du tir. Je dégage ma flèche, appose mon bracelet et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.
Je vide ensuite mon brocard et attache ses pattes pour le porter.
Nous partons pour tenter d'appeler un peu plus loin autour d'une autre prairie enclavée d'où semblaient venir les aboiements. Je pose mon brocard dans une bande d'arbres puis nous nous répartissons autour de la prairie en forme de cuvette. Thierry se poste dans le bois, sur un côté et nous partons avec Renaud sur l'autre côté bordé d'un bois épars. Renaud se poste et je m'avance un peu plus puis commence à appeler. Après un instant, Renaud voit arriver sur nous un gros brocard qui surgissant du bois traverse une combe en luzerne pour remonter au travers du bois épars où nous sommes postés. De mon poste, je ne vois rien et continue mes appels, le brocard disparaît de la vue de Renaud un instant au fond de la combe puis bifurque pour remonter dans le bois à environ 40 mètres, en parallèle de nos postes pour prendre le vent avant de nous sentir et de redescendre en aboyant dans la combe. N'ayant rien vu de cela, je continue mes appels et alterne par moment avec des aboiements. Le brocard hésite, revient plusieurs fois vers nous mais ne remonte pas. Il aboie et je lui réponds un moment avant qu'il ne se décide à s'éloigner en protestant. Je quitte mon poste et c'est alors que Renaud m'explique ce qu'il vient de se passer.
Je récupère mon brocard et nous retournons à la voiture pour changer de secteur. Nous chargeons mon brocard mais avant de partir Thierry décide de tenter notre chance de l'autre côté de la route autour d'une prairie. Nous rentrons par un passage, Thierry se poste sur la gauche en lisière, je me poste un peu plus loin à sa droite, au fond de la prairie et Renaud encore plus à ma droite. Je me tourne face à la prairie et commence mes appels. Au bout d'un moment, un joli brocard arrive par ma gauche, en face de Renaud, en longeant l'autre côté de la prairie à environ 60 mètres. Il s'avance un peu sur les appels puis devient inquiet et s'enfuit en longeant l'autre côté de la prairie. J'appelle encore un peu mais ne le voyant pas revenir, je le pense parti et commence à quitter mon poste mais vois alors Renaud qui proteste. Le chevreuil avait fait une boucle pour revenir à 20 mètres de lui, sur sa gauche et je viens de le faire fuir. Je m'en veux, je n'ai pas été assez patient et je viens de faire perdre une occasion de tir à mon ami. Nous retournons à la voiture et reprenons la route.
En chemin, nous apercevons, de la voiture, un brocard qui longe tranquillement un bois, en bordure d'une luzerne, à environ 70 mètres de la route. Nous passons derrière un bois qui borde la route et nous camoufle. Je pars avec Renaud pour rejoindre le coin du bois pour tenter d'appeler et faire tirer mon ami. Renaud se poste au coin du bois, je tente d'appeler un moment mais rien ne venant nous reprenons la voiture pour aller nous garer plus loin. En route, nous apercevons un vol de palombes voletant au-dessus d'un chaume de blé et se posant régulièrement pour glaner les céréales oubliées au sol. Un renard est tapi au sol, au milieu des oiseaux et semble attendre l'erreur de l'un d'eux. Nous passons à environ 70 mètres de lui en voiture et il s'écrase au sol comme pour éviter que nous l'apercevions. Thierry voulait jeter un coup d'œil un peu plus loin, ne voyant rien, nous faisons demi-tour et repassons devant le renard qui n'a pas bougé. Il s'écrase à nouveau au sol mais, alors que nous nous garons au départ d'un chemin forestier, Il se redresse et fuit vers le bois au loin. Il stoppe un instant avant d'y rentrer et regarde vers nous puis rentre à couvert.
Nous longeons un moment le chemin jusqu'au départ d'un autre chemin sur notre gauche. Il longe un bois et une grande parcelle de luzerne entourée de bois. Une bande d'arbres borde la droite du chemin le long de la luzerne. Thierry se poste au départ du chemin, Renaud un peu plus loin au bord du bois et je me poste encore un peu plus loin en bordure du bois. Alors que je m'enfonce de quelques mètres dans le bois sur un tapis de feuilles sèches, un brocard démarre en contrebas, sur la gauche du chemin et sort dans une prairie à environ 100 mètres. Je fais signe à mes amis et démarre rapidement les appels. Le brocard stoppe et revient en bordure du bois puis se met à aboyer. J'insiste et poursuis les appels ce qui fait arriver une chevrette dans le bois sur ma gauche. Elle tourne, à environ 30 mètres, sans vouloir se rapprocher plus, le brocard et elle aboient régulièrement et je commence à leur répondre. Ils tournent et hésitent mais finissent par s'éloigner. Pensant la partie terminée, je quitte mon poste et entends les protestations de Renaud sur qui arrivait un beau brocard au galop. Il avait armé et l'attendait. Je viens encore de lui casser sa chasse, je n'imaginais pas qu'un autre brocard allait arriver par la luzerne. Je suis confus. Je tente de rappeler le brocard qui est retourné près du bois mais il regarde un moment vers nous sans bouger puis rentre au bois.
Nous reprenons le chemin principal puis le quittons pour s'enfoncer un moment dans le bois par une grosse coulée très marquée. Nous arrivons ainsi au niveau d'un cirque boisé qui descend vers une parcelle de sorgho fourrager. Je me poste au milieu, au sommet du talus, Thierry à ma droite et Renaud de l'autre côté, chacun à environ 20 mètres de moi près de la pente raide. Je commence mes appels et insiste un moment en alternant les séries d'appels brefs et d'appels en écrasant la poire au maximum. Je finis par apercevoir un léger mouvement dans le fond du cirque à environ 100 mètres sur ma droite. En cherchant du regard, je distingue alors une tête de chevreuil qui dépasse de la végétation. Je poursuis mes appels mais le chevreuil se met à aboyer, je lui réponds par des aboiements en alternant avec des appels à l'appeau. Un autre chevreuil arrive dans mon dos vers Renaud en aboyant en crête mais il stoppe à bonne distance et n'ose pas approcher plus. Après plusieurs minutes sans voir le chevreuil en contrebas, alors qu'il tourne dans le bois, je finis par l'apercevoir. Il aboie régulièrement et je lui réponds de façon agressive pour le provoquer. Il hésite tourne alors que l'autre chevreuil s'est éloigné en aboyant. Il finit par se décider et amorce une courbe pour monter sur Thierry mais il stoppe à 18 mètres de mon ami, hésite sans lui présenter d'angle de tir puis rebrousse chemin et disparaît dans le sale en aboyant. Je tente toujours de le faire revenir à l'appeau et à l'aboiement mais il renonce et s'éloigne en aboyant. Alors qu'il est à plus de 150 mètres, je laisse tomber.
Thierry décide de faire une autre zone avant de rentrer. Nous partons sur la droite pour rejoindre un secteur très similaire, un peu plus loin dans le bois, au-dessus d'une prairie mais, malgré mes appels insistants, aucun chevreuil ne viendra jusqu'à nous. Il est temps de retourner à la voiture pour aller préparer mon chevreuil. Sur le chemin du retour, nous apercevrons une chevrette au gagnage dans une parcelle de luzerne.
Ce soir, Eva la copine de Renaud doit nous rejoindre pour accompagner son homme à la chasse. Je ne suis plus très motivé pour chasser, je ne veux pas rentrer chez moi trop tard et j'ai 3 heures de route. Nous partons chasser avec Thierry et Renaud part avec Eva. Ils nous suivent pour que Thierry leur montre leur secteur de chasse puis nous continuons est nous nous gardons sur le bord de la route. Nous la traversons et passons une clôture pour rentrer dans un bois clair. Le vent souffle de façon soutenue. Un ancien point d'eau asséché a servi de souille à un sanglier qui a couvert les troncs tous proches d'une boue couleur rouille. Nous partons nous poster un peu plus loin mais mes appels resteront sans réponse. Nous partons donc nous poster un peu plus loin dans le bois clair, près d'une zone plus fourrée. Thierry se poste sur la gauche et moi à environ 15 mètres de lui. J'aperçois un champ sur ma droite au travers des branchages. Je commence mes appels et alterne les séries d'appels courts et d'appels en écrasant la poire au maximum quand il me semble entendre un animal arriver côté champ dans une zone de végétation épaisse. Je pivote face au bruit quand un bruit me fait tourner la tête. J'ai juste le temps de voir stopper un jeune brocard dans mon dos et la flèche de Thierry le traverser. Il démarre en trombe mais peine vite à courrir et se fracasse dans la végétation à environ 60 mètres. Je continue à appeler pensant qu'un autre chevreuil est devant moi mais rien ne vient. J'ai dû me tromper dans le positionnement du bruit. Le chevreuil arrivait à vive allure dans mon dos et est passé à côté de Thierry sans s'arrêter, c'est certainement mon mouvement qui l'a fait stopper et lui a coûté la vie. Je me dirige vers mon ami et le félicite. Nous cherchons ensuite sa flèche et la retrouvons avant d'aller chercher son chevreuil. En recoupant la direction de fuite, je trouve le sang et le suivons pour retrouver son chevreuil où je l'avais vu tomber. Sa flèche est plein cœur. Nous faisons quelques photos et en envoyons une à Renaud pour faire monter la pression.
De son côté, un beau brocard et sa chevrette sont venus sur les appels mais il n'a pas pu tirer et ils se sont éloignés. Nous vidons le brocard puis le ramenons pour le prendre près de la voiture avant de repartir en chasse.
Nous repartons en chemin inverse et passons la zone du tir pour continuer un moment et nous poster dans un grand bois de gros chênes, le sous bois herbeux est très propre et s'ouvre sur des zone de prairie. Mes appels ne donneront rien, nous partons ensuite nous poster le long d'un chemin forestier, au bord d'une bande d'arbres touffus qui précèdent un bois de grands chênes espacés, séparés par de grandes zones enherbées. Nous sommes tournés vers le bois clair de grands chênes. Thierry est posté à environ 40 mètres sur ma gauche et le vent souffle de lui vers moi. Je commence mes appels, le bruit du vent dans les feuillages ne permet pas d'entendre de loin et je me fais surprendre par une chevrette qui arrive en trombe et passe à côté de moi par une belle coulée venant du sous-bois clair. Elle bifurque pour prendre le chemin, passe dans mon dos et s'éloigne d'environ 50 mètres par le chemin avant que je ne l'a perde de vue. Je reprends mes appels et la vois revenir au galop vers nous. Elle stoppe dans mon dos puis tourne un moment derrière moi à portée de tir. Alors que je me retourne doucement pour l'observer, elle aperçoit le mouvement et détale en aboyant vers Thierry mais revient alors que je reprends mes appels. Elle tourne et retourne en aboyant derrière moi et aucun brocard ne se montre. La chevrette finit par s'éloigner et je décide d'arrêter les appels, nous quittons notre poste pour aller en trouver un autre un peu plus loin.
Alors que nous avançons tranquillement à la recherche d'un poste dans le bois herbeux de grands chênes espacés, un lièvre démarre de son gîte, à quelques mètres de nous, entre les troncs d'un bouquet de chênes. Nous avançons encore un peu en bordure d'une bande dégagée dans le bois qui précède ne zone plus fourrée. Thierry se poste à environ 45 mètres sur ma gauche, je me poste au milieu d'un bouquet d'arbres et arbustes qui me camouflent un peu. Sur la droite du fourré s'ouvre un grand chaume. J'appelle un moment en alternant les séries des 2 types d'appels quand surgissent, comme par magie, sans bruit, une chevrette suivie d'un joli brocard. Ils stoppent à environ 40 mètres sur ma gauche à portée de tir pour Thierry. Ils sont devant lui et regardent tout autour d'eux. Je n'ose plus appeler pour ne pas gâcher l'occasion de mon ami. Je tente de poser mon Buttolo sur ma poignée d'arc mais au même moment Thierry tente d'armer, le chevrette démarre, le brocard sursaute et il filent tous les 2 pour disparaître dans le fourré d'où ils venaient. Je tente de les faire venir à nouveau mais impossible.
Nous quittons notre poste pour rejoindre un chemin qui se dirige vers une ferme d'où viennent des bêlements. Thierry peste d'avoir raté une si belle occasion. Alors que je cherche mon portable dans ma poche, je ne le trouve pas et pense l'avoir perdu. J'espère l'avoir laissé dans la voiture mais je ne m'en souviens pas. Nous décidons de revenir vers la voiture en chassant, il est 20h30. Nous passons la ferme et marchons un moment sur une belle coulée au milieu d'une zone assez fourrée. Alors que nous arrivons sur une zone plus dégagée qui descend vers une culture, Thierry décide de se poster. Il part sur la droite et alors que je me décale un peu à gauche, j'aperçois un grand brocard qui se débine sur la gauche, à environ 70 mètres. Je fais signe à Thierry et attaque rapidement les appels sans vraiment y croire car nous sommes à mauvais vent. Le brocard hésite à revenir mais il nous sent et se met à aboyer en s'éloignant d'avantage.
Nous quittons ce poste et tentons d'appeler un peu plus loin sans succès puis retournons à la voiture où je retrouve mon portable. Thierry décide d'appeler une dernière fois un bout d'un chemin qui débouche dans un grand chaume avant de partir mais je n'arriverai pas à faire venir de chevreuil. Nous retournons vers la voiture et récupérons le brocard de Thierry avant de rentrer. Je dépose mon ami chez lui, récupère la viande de mes chevreuils et les affaires avant de prendre la route vers 21h15 pour rentrer dans le Gers. En route, j'apercevrai des chevreuils en grand nombre.
Alex