Après une superbe soirée passée en compagnie de la famille de Gaston et régalé par un agneau entier grillé au feu de bois par son grand père.
La nuit a été courte, le jour commence à peine à poindre, nous nous préparons et prenons la piste pour un camp où chasse régulièrement Gaston dans la province de Chubut, prés de Telsen. C'est la seule province argentine où on peut légalement chasser le Guanaco. Nous emportons une glacière avec de belles pièces de viande congelées que Gaston a achetées avant mon arrivée et un stock de fruits et légumes frais acheté hier soir à notre arrivée. Nous quittons Puerto Madryn et prenons une piste de pierre blanche.
Le pick up de Gaston soulève un épais nuage de poussière dans notre sillage sur plusieurs centaines de mètres. La végétation sur les bas-côtés est blanchie par cette poussière. Au bout d'un moment nous croisons un mara mort sur la piste, certainement percuté par un véhicule. Nous croisons peu de véhicules mais, à chaque fois, nous nous retrouvons dans un épais nuage de poussière qui rend la vision à plus de quelques mètres impossible et qui contraint Gaston à fortement ralentir le temps de récupérer une vision normale. Nous apercevons quelques guanacos au bord de la route. Je questionne un peu Gaston sur leur chasse, nous en avons déjà parlé sur Messenger et il m'a montré quelques vidéos mais je tente de me préparer d'avantage à ce qui m'attend. Gaston m'a expliqué que la chasse du Guanaco à l'approche est très difficile, nous allons principalement chasser à l'affût près des abreuvoirs du bétail mais Gaston me dit que si je veux, je pourrais m'essayer à l'approche. Au bout d'un moment nous passons près d'un lac sur la droite de la piste. Plusieurs canards sillonnent sa surface et quelques flamants roses du Chili (Phoenicopterus chilensis) glanent leur nourriture sur le fond du plan d'eau. Ici aussi les propriétés sont immenses. Le terrain, beaucoup plus secs que sur le secteur où j'ai chassé le buffle, est plus propice à l'élevage des moutons. Nous prenons une piste vers le camp de chasse et passons plusieurs barrières où ont été accrochées les queues des pumas abattus par les éleveurs du coin. Nous passons un camp abandonné avant d'arriver plus loin à destination. Nous sommes accueillis par un employé qui s'occupe du fonctionnement du camp. Nous déchargeons nos affaires et installons 2 petits lits de camp dans une chambre puis nous nous préparons pour partir chasser. Les bâtiments anciens ressemblent aux vieilles fermes de nos campagnes reculées, la décoration intérieure est d'un autre âge.
Nous prenons une piste pour rejoindre un des postes que Gaston a aménagé près des abreuvoirs du secteur destinés aux moutons. Ici aussi, l'eau est puisée en souterrain par des moulins à vent alimentant des réservoirs qui alimentent par gravité les abreuvoirs. Gaston stoppe son pick-up près d'un réservoir.
Nous déchargeons nos affaires et il part se garer un peu plus loin alors que je porte les affaires jusqu'à un affût d'environ 6 à 8 m² composé de filets verts recouvrant une armature en bois. L'arrière de l’affût et le bas des 3 autres côtés sont couverts d'une toile vert foncé ne permettant pas aux animaux de nous voir au travers des filets. Une ouverture sur l'avant de l’affût permet de tirer vers les 3 abreuvoirs du secteur. Le plus proche est à 30 mètres de l'affût, le plus éloigné à 50 mètres. Je rentre dans le poste avec nos affaires, en soulevant le filet sur le côté de l'affût. En attendant le retour de Gaston, j'installe les fauteuils et nos affaires. Gaston me rejoint puis part vers les abreuvoir pour relever les cartes SD de ses caméras de surveillance et poser ses Gopro branchées sur batterie près de l'abreuvoir le plus proche. Ce dispositif lui permet de filmer les tir sous plusieurs angles. Il revient ensuite vers l'affût et nous nous installons vers 8h30 pour quelques heures d'attente. Nous regardons les cartes SD sur son appareil photo en attendant les guanacos, le nombre de photos est incroyable, les moutons, guanaco et nandous se sont succédés à l'abreuvoir ces dernier jours. Ils viennent à toutes les heures de la journée mais le pic de fréquentation pour les guanacos se situe entre 11 heures et 15 heures. D'un coup de jumelles, Gaston repère au loin, à plusieurs centaines de mètres, 3 guanacos qui semblent venir vers nous en broutant. Il descendent le flanc d'une petite colline peu végétalisée. Nous les observons un peu et Gaston m'explique que les guanacos peuvent tourner des heures autour des abreuvoirs avant de s'approcher. Nous nous rasseyons mais très vite un renard arrive à l'abreuvoir de 45 mètres, le plus à notre gauche. Je le signale à Gaston qui se lève, attrape son appareil photos et se prépare à filmer. Je me prépare, Gaston commence à appeler et immédiatement le renard démarre et vient droit sur nous d'un pas décidé. Il n'est plus qu'à 15 mètres, j'arme mon arc, il continue de face vers nous et stoppe à environ 10 mètres de l'affût, de face, derrière une bande de filet vert comme celui qui couvre l'affût mais qui semble servir de cloture. Le filet, déchiré juste à droite du renard, est tombé au sol et lui ouvre un passage vers nous. Je pense le voir prendre ce passage et me tiens prêt mais il regarde un instant vers nous puis se débine sur la gauche derrière le filet.
Un des guanacos, que nous observons de temps en temps au loin, se rapproche d'un pas décidé et nous le perdons de vu dans un creux du terrain derrière la broussaille. Les autres avancent plus lentement en broutant et finiront par disparaître également un peu plus tard. Malgré le beau soleil qui inonde le paysage, un vent froid soutenu vient de la droite de l'affût et j'enfile ma veste 3D pour couper un peu cet air frigorifiant. Un autre renard arrive à l'abreuvoir, je tente de l'appeler mais il se débine. Gaston me dit qu'il vaut mieux ne pas trop appeler pour éviter d'effrayer les guanacos qui pourraient se trouver tout près dans les fourrés. Je me contente donc d'admirer les renards qui défilent à l'abreuvoir. Au bout d'un moment 3 renardeaux arrivent pour boire.
Le temps que je demande à Gaston de faire quelques clichés, ils repartent vers la broussaille.
Un autre renard adulte arrive rapidement à l'abreuvoir, la quantité de renards est ici aussi impressionnante. Ils arrivent tous par la gauche et repartent généralement par la droite.
Sur l'abreuvoir de 30 mètres, le plus à droite c'est un défilé de moutons, de tinamous élégants et de petits passereaux tous de couleur assez terne.
Brusquement la tête d'un guanaco apparaît comme par magie, dans les broussailles derrière l'abreuvoir de 45 mètres. Il observe un moment les abreuvoirs sans bouger alors que quelques moutons viennent y boire. Il tourne un peu sur quelques mètres sans vouloir sortir à découvert en s'arrêtant souvent pour observer puis repart sur la gauche et s'éloigne d'environ 50 mètres puis se fige à nouveau pour observer. Il s'avance ensuite vers la clôture puis se fige un moment près de cette dernière parallèle à l'affût et qui passe un peu avant l'abreuvoir de 45 mètres, comme pour prendre le vent. Il reste un moment immobile puis passe la clôture d'un bon et commence à s'avancer à environ 100 mètres sur la gauche de l'affût dans la broussaille. Il semble contrôler l'affût en tentant de nous prendre au vent. Il tourne un instant sur ce secteur en s'arrêtant souvent pour observer puis se rapproche doucement en direction de l'abreuvoir de 30 mètres alors que des moutons s'abreuvent. Alors qu'il est à environ 60 mètres de l'affût, il stoppe, observe un moment fait demi-tour et repart vers les buissons.
Il tourne lentement un instant en s'arrêtant souvent pour observer puis retourne vers la clôture et repasse par dessus pour retourner dans la broussaille. Il joue avec mes nerfs. Il reste un moment sans bouger puis commence à venir vers l'abreuvoir. Il stoppe à environ 40 mètres de ce dernier et l'observe alors qu'un autre renard arrive pour boire par la droite. Le petit canidé se couche près d'une flaque qui borde l'abreuvoir et lape l'eau un instant.
Il s'assoie ensuite un moment pour observer le secteur
avant de repartir vers la végétation. Le guanaco en profite pour s'avancer un peu plus et stoppe à environ 30 mètres, tend la tête vers l'abreuvoir, observe un instant. S'avance encore un peu, stoppe et recommence son manège. Gaston me dit d'attendre qu'il boive tranquillement avant de tirer. Il m'explique qu'il va prendre une première gorgée puis se redresser rapidement, il peut renouveler ce manège plusieurs fois et je dois attendre qu'il boive sereinement. Il finit par s'avancer et, comme l'avait annoncé Gaston, prendre une première gorgée rapide avant de redresser la tête pour observer les alentours. Un coup de télémètre,
il est à 45 mètres, le vent est soutenu, Gaston me conseille de tirer un peu plus en avant pour compenser la déviation de ma flèche par le vent. Je ne suis pas serein même si je me suis entraîné à cette distance. Je cale mon viseur sur 45 mètres.
Il se remet à boire un petit instant puis redresse la tête
puis se remet à boire tranquillement.
puis se remet à boire tranquillement. J'arme mon arc, vise devant l'épaule et décoche mais ma flèche part beaucoup trop en arrière et le guanaco amorce un saut de corde.
Ma flèche le frappe très en arrière et touche la colonne vertébrale.
Le guanaco paralysé du train arrière bascule sur le côté opposé au tir
et chute lourdement au sol sur le flanc en se retournant sur le dos.
Il se débat et se remet assis sans arriver à se relever. Le sang coule abondamment, ma flèche est restée en travers. Le guanaco tourne en rond en essayant de se relever mais renonce vite.
Je quitte l'affût pour aller achever mon guanaco. Je m'approche à quelques mètres et lui décoche une flèche de face au niveau du cœur,
elle rentre des 2/3 de sa longueur dans l'animal.
Le sang coule abondamment et le guanaco se couche sur le flanc. Gaston décide de le daguer et il s'immobilise rapidement. Je dégage mes flèches, la première est cassées au niveau de l'insert, la seconde est intacte. Je ne suis pas fier de ma flèche mais je viens de prélever mon premier guanaco, c'est un jeune.
Nous ramenons le guanaco sur la droite de l'affût dans les buissons et retournons chercher ma pointe de chasse introuvable et recouvrir la grosse flaque de sang avec du sable. Je m'attarde un peu à chercher ma pointe alors que Gaston retourne à l'affût quand il m'interpelle, un grand groupe de guanacos, qui arrivait par la droite de l'affût, nous a repéré et donne l'alerte en poussant des cris. Je remonte vite vers l'affût mais trop tard. Les guanacos s'enfuit dans les broussailles des petites collines.
Nous nous repostons, au bout d'un moment un nouveau renard arrive pour boire puis se débine sur notre gauche en direction du guanaco mais disparaît dans la broussaille. Il ne semble pas s'être attaqué à mon guanaco. Le temps passe, nous observons régulièrement le secteur quand nous apercevons un nouveau guanaco qui arrive par la gauche. Il tourne et retourne dans les broussaille et tente de nous prendre au vent mais brusquement, sous le vent de son collègue mort il donne l'alerte et s'enfuit. Le temps passe et le secteur reste calme à part quelques moutons et tinamous. Gaston me propose de partir doucement à l'approche vers un autre poste devant lequel nous sommes passés pour venir ici. Nous laissons nos affaires à l'affût, je prends juste mon arc et nous voilà partis sur le piste sablonneuse et pierreuse. Gaston est devant, il ne chasse pas en tenue de camouflage comme moi, il est juste vêtu d'un T-shirt kaki à manche courte, d'un pantalon kaki et ne porte ni cagoule ni gant, il m'a expliqué qu'en argentine, tout le monde chasse comme ça, personne n'utilise des vêtement de camouflage perfectionnés. Il m'a même demandé si je chassais habillé, comme je le suis ici, en France. Mes chaussures de marche font un bruit infernal sur ce sol craquant malgré mes précautions. J'ai laissé mes chaussons de plongé au camp. Gaston marche en espadrilles dont la semelle en corde est beaucoup plus silencieuse et le bruit que je fait l'exaspère. Il me fait comprendre, ce que je savais déjà, que nos chance à l'approche sont très limités dans ces conditions. Tout à coup, un tatou traverse la piste rapidement, nous nous lançons à sa poursuite. Il se réfugie régulièrement sous des buissons épineux et repart dès qu'il sent que nous allons le coincer. Après quelques minutes de course-poursuite, il se cale sous un buisson à longues épines acérées. Gaston garde un côté de l'arbuste, je fais doucement le tour et me positionne à 4 patte de l'autre côté. Le tatou me tourne le dos, j'avance doucement mon bras sous les épine et le saisis par la queue. Je tire pour l'extraire du buisson mais il résiste de toute ses forces et je peine à le déloger. Je dois user de toute ma force pour le déloger péniblement. Une fois dégagé, je l'examine de plus près, je lui retire de grosses tiques plantées sous son ventre et les éclate au sol. Cette est espèce, appelé ici peludo à cause de sa forte pilosité ne peut par se rouler en boule comme le tatou à 9 bandes ou le tatou de Kappler qui se rencontrent en Guyane. Il est aussi beaucoup plus petit que ses cousins, ce spécimen est un adulte de belle taille.
Le grand tatou velu (Peludo) (Chaetophractus villosus)
Il porte une cuirasse sur le dos et une plaque distincte sur la tête.
Après quelques photos, je le repose au sol. Le dos légèrement bombé comme s'il voulais se mettre en boule, il reste un instant immobile mais alors que j'attrape mon appareil photo pour tenter de l'immortaliser dans cette position, il démarre brusquement et fuit à toute allure dans la broussaille en soulevant un nuage de sable derrière lui.
Nous reprenons la piste et avançons doucement quand un grand mâle guanaco solitaire surgit des broussailles sur la droite de la piste, la traverse au galop et disparaît dans la végétation sur la gauche du chemin à environ 40 mètres devant nous. Nous tentons de nous approcher doucement mais il a disparu. Gaston me répète qu'avec ces chaussures je ne pourrai pas faire d'approche, je lui dit que demain je prendrais mes chaussons de plongée. Nous continuons un peu et passons devant un autre affût de Gaston, il m'explique qu'il préfère l'autre qui est plus en hauteur et permet de voir de plus loin. Personnellement je préfère celui-là, il est planté à 25 mètres d'un abreuvoir unique, la distance de tir semble plus raisonnable. Gaston me propose de venir nous y poster demain. Nous suivons le chemin sans voir d'autres animaux. Le soleil est de plus en plus chaud. Gaston décide de revenir vers l’affût, nous faisons demi-tour et retournons nous poster. En arrivant, nous nous faisons à nouveau repérer par le grand groupe de guanacos qui revenait vers l'affût comme ce matin. Cette fois encore ils s'enfuient. Nous nous installons dans l'affût et observons régulièrement les alentours. Au bout d'un moment 3 puis 4 guanacos arrivent vers l'abreuvoir de 50 mètres en face de l'affût. Ce sont très certainement les premiers guanacos que nous avons vu ce matin, ils auront mis des heures à se rapprocher. Il tournent prudemment dans les broussailles à plus de 100 mètres de l'affût. Gaston me propose de quitter discrètement l'affût pour tenter une approche mais l'affût est sur un point haut dégagé, je ne pense pas pouvoir arriver jusqu'aux arbustes sans être vu et, avec mes chaussures de marche, je fais trop de bruit en me déplaçant. Je décide de rester dans l'affût et d'observer pour apprendre d'avantage sur ces animaux dont la morphologie cumulée au biotope rendent son approche très difficile. Il voit de très loin et reste de longues minutes immobile à observer en ne laissant dépasser que sa tête ou une partie de sa tête, perchée au bout de son long cou, au dessus des buissons. Il est alors très difficile à voir mais vous repère de loin et donne l'alerte en poussant des cris saccadés, audibles de loin, qui signifient le danger à tous ses congénères du secteur. Son approche n'est possible que dans des zones de végétation suffisamment haute pour se cacher mais arriver à s'approcher d'un guanaco, à distance de tir, sans se faire repérer par ce dernier où par un congénère plus éloigné est très difficile.
Peu à peu, les guanacos se rapprochent. Nous identifions 2 femelles et 2 jeunes encore en âge de têter, rien de tirable. Un des jeunes reste collé à sa mère alors que l'autre reste à distance de l'autre femelle. Le jeune isolé passe une clôture dans l'alignement de l'affût et semble se diriger vers l'abreuvoir de 45 mètres, les 3 autres semblent venir vers celui de 50 mètres. Ils hésitent, tournent pendant de longues minutes puis finissent par se rapprocher de plus en plus.La femelle isolée est en tête et s'avance seule vers l'abreuvoir.
Plus en retrait dans la végétation, l'autre femelle et son jeune observent. Le jeune prends même le temps d'une petite tétée.
Des moutons viennent boire à l'abreuvoir de 30 mètres ce qui tranquillise un peu les guanacos et la femelle seule arrive à l'abreuvoir et commence à observer le secteur un moment.
Tranquillisée, elle commence à boire de face à un peu plus de 50 mètres.
La seconde femelle moins inquiète commence à se rapproche avec son jeune.
L'autre jeune arrive à l'abreuvoir de 45 mètres et commence à boire mais brusquement il panique et s'enfuit dans la broussaille provoquant un mouvement de panique. Les autres guanacos fuit aussi vers le couvert et stoppe au loin pour observer et donner l'alerte avant de se débiner en se retournant régulièrement. Le jeune a dû sentir le sang. nous comprenons que notre affût est compromis. Nous décidons de le quitter mais avant nous partons nettoyer le sang qui a bien séché et s'est aggloméré au sable. Grace à un bout de tuyau d'arrosage nous siphonnons l'abreuvoir pour laver le sang et j'en profite pour aspirer le dépôt verdâtre et noirâtre gluant qui encombre le fond du bac. Le sang lessivé et recouvert d'un dépôt vert, nous retournons à l'affût pour prendre nos affaires quand nous nous faisons à nouveau repérer par le grand groupe de guanacos qui revenait vers l'affût comme ce matin. Cette fois encore ils s'enfuient. Il va être 15 heures, nous décidons de quitter l'affût pour ramener le guanaco au camp et préparer la viande. Nous rassemblons nos affaires puis Gaston part chercher son pick-up. Nous chargeons nos affaires et mon guanaco puis rentrons. Arrivés, nous déchargeons les affaires et notre prise puis de coupons la carcasse avant de prendre les cartiers de viande à l'ombre, dans les tamaris. Nous l'avons la voiture de Gaston. Ce dernier me propose d'aller faire un petit tour d'approche près d'un autre abreuvoir. Nous prenons une nouvelle piste en voiture et passons un barrière puis Gaston se gare et nous partons à pied sur la piste sablonneuse qui remonte tranquillement jusqu'à la crête d'une petite colline rocailleuse, j'ai oublié de changer de chaussures. Brusquement, à environ 200 mètres, un guanaco surgit de la végétation sur la gauche du chemin juste sous la crête et stoppe au milieu de la piste. Nous nous figeons et nous nous baissons. Le guanaco repart tranquillement pour rentrer dans les arbustes épars sur la droite de la piste alors qu'un second guanaco surgit de la végétation et le suit. Ils avancent de quelques mètres, surveillent le secteur pendant un long moment, avance encore un peu, surveillent encore un long moment et se rapprochent ainsi de la crête alors que nous les surveillons sans bouger. Quand ils passent enfin derrière la crête, nous tentons une approche. Nous longeons la piste jusqu'à la crête puis avançons tranquillement au travers des arbustes plus ou moins denses. Nous arrivons doucement au bord de la colline qui redescend vers une large vallée au fond de laquelle se trouve l'abreuvoir. Sur la gauche, une vallée plus étroite sépare cette colline de la suivante. J'avance doucement profitant du relief qui me cache encore, en espérant apercevoir les guanacos en contrebas mais il n'y a que des moutons. Des cris d'alerte de guanacos retentissent sur le flanc opposé des collines, à environ 300 mètres. Je me fige et observe mais impossible de voir les animaux. Les cris cessent et je descends dans la vallée où les moutons s'enfuient en m'apercevant. Je tombe sur une piste de guanacos qui semble fraîche. Les grosses empreintes dans le sable partent sur la gauche. Je tente de les suivre doucement sur ce sol pierreux. Je jette un coup d’œil à droite dans la vallée étroite sans rien voir. Je rejoins le bout de ma colline suivante et la longe tout doucement. Alors que je commence à voir derrière la colline, je me fais surprendre par un guanaco à environ 40 mètres. Il est tourné vers moi et regarde dans ma direction. Je me baisse doucement pour être caché par le relief et arme mon arc alors qu'il donne l'alerte. Je perds ainsi le guanaco de vue un très court instant et alors que je me redresse doucement, je constate qu'il est parti. Je me décale rapidement et aperçois les 2 guanacos qui se sont arrêtés à environ 200 mètres, de l'autre côté de la piste. Ils observent un instant en arrière puis se débinent en donnant l'alerte. Le paysage quasi désertique à la végétation basse ne me laisse aucune chance de tenter une approche.
Je monte sur la colline pour voir de plus loin autour de moi. Gaston est posté en face sur l'autre colline.
Je pars le retrouver et nous retournons à la voiture. Gaston me propose d'aller visiter les voisin et de leur amener la viande notre guanaco. Nous retournons donc au camp pour récupérer les cartiers de viande et partons vers chez les voisins. Gaston me propose d'aller chasser le tinamous autour d'un camp abandonné un peu plus loin avant d'aller poser la viande. Alors que nous arrivons près des bâtiments, nous croisons, sur la piste, la carcasse séchée et partiellement dévorée d'un tatou qui n'était pas là ce matin, un renard a dû le traîner sur la piste. Encore un peu plus près des bâtiments, les 2 côtés de la piste sons dégagés de toutes végétations sur plusieurs mètres et un animal a retourné le sable comme pourrait le faire un sanglier, je demande à Gaston ce qui a pu faire cela mais il l'ignore. La présence de sanglier sur ce secteur est anecdotique, il est très rare d'en croiser un. Ce fouissage ressemble beaucoup à celui que font les tatous dans le sol sablonneux de la forêt amazonienne mais en moins étendu. Le mystère restera entier. Nous nous garons à l'ombre d'un tamaris, près des bâtiments et nous nous avançons derrière ces derniers. Nous ne tardons pas à apercevoir de nombreux tinamous calés à l'ombre des buissons, plusieurs se débinent en nous voyant mais certains restent en place. Nous tentons une approche sur un à notre gauche mais il s'éclipse. J'en repère un plus à droite sous un buisson et tente une approche. En nous apercevant, l'oiseau se plaque au sol dans l'ombre du buisson et me laisse approcher à environ 8 mètres. J'arme mon arc, prends la visée et décoche, ma flèche trop basse passe juste sous le tinamou en soulevant le sable et el arrachant quelques plumes au passage. Le tinamou se lève et s'éloigne tranquillement.
Je vais récupérer ma flèche, des plumes sont accrochées au sable sur environ 1 mètre. Je réencoche avant de tente de retrouver mon tinamou que j'espère ne pas avoir blessé mais il s'est débiné dans la végétation et impossible de le retrouver. Nous nous mettons en quête d'un autre oiseau mais nous tournons un moment sans rien voir. Alors que nous relâchons notre attention nous nous faisons surprendre par un tinamou qui surgit d'une touffe de végétation au ras de mon pied et s'envole pour aller se reposer plus loin à couvert. Nous décidons d'aller nous assoir un instant à l'ombre pour surveiller le secteur mais rien ne bouge et nous partons vers le campement du voisin pour lui laisser la viande. A notre arrivée nous sommes accueillis par le propriétaire et le fermier qui nous invite à prendre un maté. Nous discutons un moment, ils nous posent beaucoup de question sur la chasse à l'arc et nous leur proposons d'aller tirer une flèche à l'extérieur pour leur montrer la vitesse et la puissance d'un arc. Alors que je l'équipe, j'aperçois un tinamou qui picore dans le sable derrière les bâtiments. Je le montre à Gaston et le propriétaire m'autorise à le tirer. Je passe donc la barrière et et tente une approche à découvert mais l'oiseau tient une distance de sécurité de 25 à 30 mètres entre nous. Comprenant que je ne pourrai pas approche plus, je règle mon viseur sur 25 mètres, arme mon arc, l'approche un peu et attends que l'oiseau en mouvement s'arrête en le suivant dans mon viseur. Alors qu'il stoppé et se tourne vers moi en picorant, je décoche. Touché il s'effondre sur place et se débat au sol. Ma flèche a ricoché et semble avoir passé la barrière à environ 50 mètres. Je me précipite vers mon tinamou et l'attrape par le cou au cas où il se relèverait. Je l'achève avant d'aller chercher ma flèche mais impossible de la trouver. Je tourne un moment dans la direction du tir, Gaston et nos hôtes viennent m'aider sans plus de succès. Je reviens vers la barrière et aperçois mon empennage rouge partiellement couvert de sable. Ma flèche s'est plantée à plat sous un buisson sec. Je la récupère la remets au carquois en avertissant mes accolytes de ma trouvaille. Nous retournons vers la voiture, nos hôtes curieux demande où ma flèche a touché et je leur montre le cou de l'oiseau qui saigne. En fait, je le verrai ce soir en plumant, j'ai eu beaucoup de chance, ma lame a juste cassé le cou de l'oiseau et fait une petite entaille dans la peau et la jugulaire d'où le sang. La viande laissée nous rentrons au campement pour prépare le repas du soir.
Arrivé au camp, j'aide Gaston a préparer le bois pour griller la viande puis plume mon tinamou alors qu'il prépare la belle pièce de viande et la let à griller.
Mon oiseau plumé et vidé, je l'ouvre en 2 côté bréchet et le met à griller sur une grille près de la pièce de bœuf.
Gaston prépare une salade de tomates en accompagnement. La nuit tombe tranquillement. Après ce bon repas accompagné de petits pains préparés par l'ouvrier du camp, nous partons nous coucher.
Alex