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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 19:53

17h30, ça y est c'est les vacances, mes affaires sont dans la voiture, je pars directement du boulot pour Sarrancolin. 1 heure plus tard je suis au pied de la montagne dans le dernier virage de chemin qui mène "A Panès". Le piqueur que je croise tous les dimanches arrive avec son 4x4, nous discutons un peu puis il poursuit sa route et je finis de me préparer. Ça y est la chasse commence, je remonte vers la ferme aux patous puis attaque la montée au plus raide, mes poumons sont en feu, je grimpe rapidement pour ne pas perdre de temps, mon pou s'accélère. Le vent est bon il souffle face à moi.

Un sifflement retentit, je me retourne, c'est le piqueur il a vu un cerf contre le flanc opposé de la montagne. Je le regarde un court instant puis recommence à monter en surveillant par moment le cerf qui finit par rentrer au bois. Je débouche à bout de souffle sur la première petite placette enherbée. Je suis en train de reprendre mon souffle quand un raire étouffé retentit derrière les genets dans une zone de fougères. Ça doit être le cerf vu dimanche soir. Je me rapproche doucement de la bordure des genets au niveau d'une trouée. Le cerf est là, à 40 mètres couché, ses bois dépassent des fougères, il brame. Il a l'air pas mal. Je m'avance doucement vers 2 gros houx peu espacés qui font un bon écran de camouflage. Juste au moment où j'arrive derrière les houx sur la pointe des pieds en essayant d'éviter les feuilles sèches très craquantes, le cerf se lève, des herbes sèches et des fougères ornent ses bois. Il est à 30 mètres environ de 3/4 face, immobile à l'écoute de ses rivaux. Il brame à nouveau puis plonge la tête dans les fougères et commence à tout arracher en faisant des mouvements de tête. Que faire ? Il me faut me déplace un peu à découvert pour rejoindre un petit bouquet d'arbuste et de genets. Le cerf redresse la tête puis commence à biaiser vers moi. Il me semble qu'il boite très légèrement de l'antérieur droit, je commence à me demander si ce n'est pas mon cerf blessé. Mon cœur tape fort dans ma poitrine et le sang me monte aux tempes. Il s'arrête brame puis reste un moment à l'écoute, ses rivaux brament au loin. Il recommence à donner des coups de tête dans les fougères puis se remet en marche pour passer à environ 20 mètres en dessous de moi.

Il passe derrière le bouquet d'arbustes, c'est le moment d'avancer encore un peu. Je progresse en calculant chaque pas mais le sol est jonché de feuilles de houx sèches très bruyantes et je fais des pauses entre chaque pas pour observer les réactions du cerf au travers des branchages. Pour l'instant, il semble tranquille. Je tente un grand pas mais pose le pied sur une brindille qui craque puis casse. Je me fige en semi grand écart alors que le cerf regarde vers moi au travers des branchages. Je reste un moment immobile dans cet équilibre précaire puis le cerf se remet en marche et brame un coup. Je parviens à me caler derrière le bouquet d'arbre. Je me poste sur sa droite et observe. Le cerf qui avance doucement. Il arrive petit à petit, la pression monte, mon cœur tape fort, ça ne m'arrive pas souvent. Mais, tout à coup, le cerf qui venait pour me passer à portée de tir se couche à l'écoute. Il va falloir attendre, je l'observe quand je me rends compte que le vent qui caresse ma nuque a tourné, il n'est vraiment pas bon, légèrement en bais il descend vers le bois après les fougères et je crains que le cerf ne me sente d'un moment à l'autre. Le temps passe et il ne bouge pas, je me penche légèrement et doucement pour mieux le voir mais il détecte le mouvement et regarde vers moi. Quel couillon !

Je me fige en espérant qu'il m'oublie, mais, curieux, il se lève et s'avance de quelques pas, regarde vers moi. C'est à ce moment que je l'aperçois le bout de ma flèche resté dans le cerf blessé est là, juste sous la peau, derrière son épaule. C'est mon cerf blessé ! Moi qui pensais que c'était le cerf chocolat... la pression monte d'un cran et ma motivation avec. Il avance à nouveau, j'arme mon arc, il s'arrête et regarde vers moi, il reprend sa marche et s'arrête 2 pas trop tôt, je n'ai pas de fenêtre de tir, seul son cou est dégagé et ce vent dans mon dos.... "Allez avance encore un peu". Mais le cerf pousse un grondement et fuit droit vers le bois en contrebas. Il m'a senti. Je grogne moi aussi et agite le genet devant moi. Le cerf à 45 mètres environ, s'arrête et revient de quelques pas vers moi. Il m'observe de face en lisière du bois. Je grogne encore et agite toujours le genet mais le cerf se débine doucement dans le bois, cassant quelques branches au passage. Je suis vert.

"Bon, demain soir je reviens me poster à bon vent pour l'intercepter lors de son arrivée sur la place". Je m'éclipse doucement et pars vers le col. Je débouche doucement sur la place de brame à la sortie du tunnel de noisetiers. Les chevaux broutent au milieu des genêts. J'écoute un moment mais les brames sont lointains. Je m'avance doucement sur le col pour rejoindre la piste. Une cavalcade attire mon attention dans le bois sous la piste. Il semble qu'un animal monte vers moi. Je m'agenouille dans les fougères et attends mais le calme revient. Je m'avance doucement vers la bordure du bois et aperçois un animal qui se débine de cul. Je me fige et observe, il s'arrête mais je n'arrive pas à déterminer de quoi il s'agit puis il repart et remonte plein travers dans les fougères. C'est un jeune 8 pointes. Il disparaît dans la végétation. Un brame retentit dans les fougères, dans la pente qui redescend vers ma voiture. Je pars me poster un moment derrière un houx à l'écoute et les yeux grands ouverts.

Vers le bout de la piste taillée dans le rocher un bruit de bois se fait entendre, soit des cerfs se battent, soit un cerf est entrain de malmener un arbre. J'hésite, que faire ? Partir vers ce bruit ou resté posté... je craque et pars vers le bruit de bois mais un brame me rappelle à l'ordre, on dirait que ça vient de la zone de mon approche de tout à l'heure. Peut-être que mon cerf est ressorti. Je repars vers cet endroit. Après les noisetiers, une biche surgit des genets devant moi et traverse le chemin pour s'arrêter à découvert un peu plus loin et me regarde arriver puis je la perds de vue derrière des genets et la vois s'enfuir en arrivant sur la placette. Elle rentre dans les genets à grand bruit.

un cerf gronde dans le bois sous la zone de fougères, je pars assez loin pour ne pas être trahi par le vent puis je descends vers le bois au travers de fougères. La nuit tombe doucement et le sous-bois devient sombre. Le sol est craquant et le cerf finit par se taire. Je décide de renoncer et retourne à la voiture en me faisant les plans pour le lendemain.

 

Alex

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 06:16

Après une soirée passée plus à me promener et à regarder les chevreuils qu'à chasser, je pars vers une parcelle de maïs en espérant y croiser un sanglier.

La luminosité baisse doucement, je longe sur une bande enherbée entre un maïs et un bois quand, au loin, j'aperçois un dos noir qui progresse lentement dans la végétation haute et sèche, c'est un sanglier, il semble seul. Il s'arrête régulièrement pour glaner quelques nourritures. Il est à une centaine de mètres et il me faut faire vite pour l'approcher car s’il rentre dans le maïs, je vais le perdre de vue et ne pourrais plus l'approcher. Le sol est assez silencieux mais je fais tout de même attention à l'endroit où je pose mes pieds tout en progressant rapidement contre le maïs. A environ la moitié du chemin, je perds le sanglier de vue, son dos ne dépasse plus de la végétation. Je continue sur ma lancée et gagne encore 20 mètres quand il réapparaît et disparaît, un court instant, cette fois derrière l'angle du maïs. Il progresse dans une zone de où la végétation est couchée.

Je dois ralentir pour ne pas être repéré. Le sanglier absorbé par son repas ne se doute de rien. Il commence doucement à biaiser et s'éloigne du maïs. Je finis mon approche sur la pointe des pieds. Je suis à 15 mètres, il est de cul, pas à pas je me rapproche et arme mon arc. Alors que j'arrive à environ 10 mètres de l'animal, il se tourne légèrement de 3/4 arrière. J'ajuste ma visée et décoche. Ma flèche stoppée par l'épaule opposée n'a pas traversé. Le sanglier démarre en trombe et rentre dans le maïs dans un grand fracas en cassant les pieds sur son passage. Un peu plus haut dans les hautes herbes sèches, un chevrette se lève et fonce vers le maïs.

Rapidement, alors qu'il n'a fait que 30 mètres, il stoppe sa course et chute. Un pied de maïs se met à remuer de façon saccadé et je comprends vite que s'en est fini de mon sanglier. J'attends tout de même un peu puis pars à sa recherche en suivant le sang très abondant. J'arrive rapidement près de mon ragot qui est encore agité de quelques spasmes mais qui s'arrêtent rapidement. Ma flèche rentre devant la patte arrière et se fiche dans l'épaule opposée touchant les 2 poumons et le haut du cœur et curieusement sans toucher l'estomac. Ma flèche n'est plus dans le sanglier et je refais donc la piste à l'envers pour la retrouver cassée un peu plus loin.

Un ragot à l'approche

Alex

 

Atteinte :

Un ragot à l'approche

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 12:38

De retour des Pyrénées en fin de matinée, je décide de m'arrêter faire un petit tour rapide à la chasse. Je décide d'aller chasser dans un bois en longeant tranquillement un chemin forestier qui le traverse. Je m'avance doucement vers le chemin au travers d'une zone de fougères puis commence ma progression. Le vent est capricieux et tourne souvent, alors que j'ai fait 300 ou 400 mètres sur le chemin, il change brutalement de sens et je décide de rebrousser chemin car le coin semble très calme. Au moment où j'arrive à 50 mètres de mon point de départ, j'ai une impression bizarre.

Je me fige et regarde sur ma gauche. Un chevrillard est arrêté plein travers entre 2 gros arbres, sa tête et son cou sont cachés par un tronc mais le reste un corps est parfaitement dégagé. Il est légèrement en contrebas à environ 10 mètres. J'arme rapidement mon arc et prends la visée alors que le chevrillard reste immobile. Mon viseur se cale et je décoche. Ma flèche qui me semble trop en arrière traverse le jeune chevreuil qui démarre en trombe et longe le chemin dans mon dos par une grosse coulée. Je le suis un moment du regard puis le perds dans la végétation qui s'épaissit.

J'attends un peu puis pars contrôler mon tir. Ma flèche est humide mais ne porte aucune trace de sang, c'est bien ce que je craignais. 3 grosses gouttes de contenu stomacal sont tombées sur les feuilles mortes dès l'impact. J'espère avoir touché le foie mais la recherche risque de ne pas être des plus faciles. J'attends un peu puis commence à suivre les maigres indices. Quelques gouttes de contenu stomacal, ou de sang sombre avec des débris végétaux, des feuilles retournées par la fuite... Je progresse très lentement presque à 4 pattes pour distinguer le moindre indice. Petit à petit, indice après indice, je progresse tout de même puis commence à trouver un peu plus de sang et des frottés. Avec une telle atteinte, je sais que je dois faire attention car le chevreuil se sera vite couché. Il faut le voir avant de le relever s'il est encore vivant.

Au bout de 70 mètres environ, la piste qui suivait la coulée s'interrompt brutalement, je suis encore un peu la coulée mais plus rien. Le chevreuil a du bifurquer. Je retourne au dernier indice et constate que le chevrillard à pris à droite et s'enfonce dans le sale où il perd à nouveau pas mal de sang. J'avance très prudemment sur quelques mètres quand tout à coup je l'aperçois. Il est couché dans les ronces à 5 mètres devant moi. J'écarte et casse doucement toutes les brindilles qui pourraient gêner mon tir puis arme mon arc et prends la visée sur son coffre.

Je décoche, l'impact est bien audible. Le chevrillard se redresse d'un bon en poussant un petit gémissement puis sa tête commence à partir en arrière et il s'effondre sur place. Ma première flèche rentre au niveau de la panse et ressort basse en effleurant le foie, la seconde rentre dans l'épaule et ressort au défaut de l'épaule côté opposé passant au-dessus du cœur et traversant un poumon.

Un chevrillard à l'approche, 26 septembre 2011

Alex

 

Atteinte :

Un chevrillard à l'approche, 26 septembre 2011

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 12:37

Cette nuit, j'ai dormi chez mon ami Patrick. Je me réveille vers 6 heures puis me prépare avant de partir en chasse, il me faut revoir mon cerf chocolat ce matin. Je décide d'attaquer ma chasse par le flanc opposé de la montagne pour tenter de le surprendre. Je pars me garer en haut du chemin de la Soule puis pars à pied. Je commence par descendre par un chemin encaissé qui passe au milieu de haies de buis, il fait nuit noire et le faisceau de ma lampe dérange les moutons et les ânes dont l'odeur est très forte. Les clarines sonnent dans la nuit. Je bifurque ensuite vers un petit pré qui remonte raide vers un sentier pierreux qui longe le flanc de la montagne au travers des chênes et des buis. Ma progression dérange quelques grands cervidés, des grondements d'alerte précédent un départ bruyant vers les sommets. Je débouche au bout d'un moment sur un grand pré en long coupé par un chemin de terre que je le suis pour retomber dans le bois de hêtres. Arrivé à l'entrée de l'enclos, je constate que la souille est très fréquentée. Ça brame peu ce matin. Je passe la clôture et commence à traverser l'enclos. 100 mètres plus loin, un bruit de pierre qui roule me fait lever la tête, une chevrette s'avance doucement vers un buisson puis se met à brouter le feuillage à 50 mètres au-dessus de moi. Il fait encore pas très jour et je décide de tenter une approche pour m'amuser. Je remonte très doucement la pente très raide et gagne petit à petit du terrain, caché par le feuillage d'un hêtre, mais arrivé à 30 mètres de la chevrette un aboiement retentit. Elle lève la tête et regarde un peu plus haut sur ma gauche. Le brocard que je n'avais pas vu vient de donner l'alerte avant de remonter dans les hêtres en aboyant. La chevrette qui ne m'a pas vu remonte tranquillement.

Je reprends ma progression et traverse l'enclos pour prendre la piste taillée dans le rocher. Je m'arrête à l'abreuvoir pour me désaltérer puis m'avance doucement en surveillant le dessous de la piste. Un brame retentit au-dessus de l'enclos. Je poursuis ma route. Arrivé au bout de la piste, j'aperçois à 50 mètres sur ma droite, à moitié cachée derrière un gros hêtre, une chevrette qui m'observe. Je m'arrête un instant et l'observe puis reprends ma marche vers elle. Elle fait demi-tour et rentre dans les buis. Un beau brame me parviens aux oreilles, il semble venir du col, ça doit être le cerf convoité. Je presse le pas et débouche sur le col. Il est là à plus de 150 mètres dans les genets. Je pars me caler derrière un monticule rocheux puis remonte doucement me caler dans les genets à sa cime pour observer le cerf. Oui, c'est lui, il est vraiment magnifique, il est à 70 mètres environ. Un léger mouvement de la tête pour me pencher sur la droite du genet le met en alerte. Il regarde vers moi avec insistance. Je reste immobile et observe. Au bout d'un long moment, il s'avance dans les fougères en poussant un grondement impressionnant et s'arrête 30 mètres plus loin, me regarde un moment, gronde à nouveau et s'avance encore de 20 mètres. J'en profite pour me décaler dans les genets plus à gauche.

Le mouvement attire l'attention du cerf qui se tourne face à moi et observe. Que faire, je ne peux pas sortir à découvert. Une idée farfelue me passe par la tête, j'ai vu plusieurs fois sur des vidéos de chasse des guides qui faisaient venir des mâle orignaux en rut en se mettant des faux bois sur la tête. Je tente de place mon arc au-dessus de moi pour "imiter" des bois mais le cerf démarre à l'instant en grondant. Je pose mon arc et gronde moi aussi. Il stoppe et se retourne face à moi. Je gronde à nouveau, il s'avance vers moi, je gronde encore et pousse un brame pas très bien imité. Le cerf démarre et fonce droit sur moi et je commence à y croire mais il passe juste sous la bute et me prend au vent avant de se jeter dans la pente en cassant du bois.

Je me redresse rapidement et pars pour tenter de le couper mais je me manque le départ de la première piste qui passe sous celle par laquelle je suis arrivé et je dois recouper à travers bois dans les fougères et les feuilles mortes. Je tente de bramer pour "expliquer" le bruit de ma progression mais je sais que ça ne va pas suffire. Je rattrape la piste et constate qu'une belle souille est très fréquentée dans le virage. Les buis craquent bien plus haut et j'aperçois mon cerf, déjà presque à la piste du haut qui disparaît dans les buis. J'arrête là la chasse pour ce matin pour ne pas plus déranger le secteur. Je reviens vendredi pour une semaine. Je rentre alors que le soleil se lève et commence à chauffer.

 

Alex

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 12:35

Ce matin, je suis décidé à retourner sur la place de brame où j'ai blessé mon cerf. Patrick m'a parlé d'un très gros cerf qu'il a pu observer dans la semaine et je croise les doigts pour qu'il s'agisse du cerf blessé. Le réveil sonne vers 5 heures, je me prépare et pars pour Sarrancolin. Le ciel est bien étoilé, une belle journée s'annonce. Arrivé à l'entrée de Sarrancolin, je prends le chemin de hèches qui monte jusqu'au lieu-dit "A Panès" et me gare dans le dernier virage près du ruisseau. J’entrouvre la portière et tends l'oreille mais pas de brame dans le secteur, seul le bruit du ruisseau qui emplit l'air frais du matin.

Vers 6h30, je quitte ma voiture pour monter vers la place de brame et alors que je m'éloigne du bruit du ruisseau, je commence à entendre au loin, sur le versant opposé de la montagne les premiers brames. Le jour se lève petit à petit alors que je me rapproche du sommet de la montagne. Des sonos crachent un son techno sur le flanc opposé de la montagne, de l'autre côté de la route et cette musique poussée au maximum vient un peu gâcher la quiétude de ma matinée. C'est en fait une rêve-party. Le chemin bordé de fougères débouche sur une placette enherbée. Les chevaux broutent au milieu des genets sur le chemin de crête qui part dans mon dos. Le son de leurs cloches trouble le calme montagnard. Je traverse tranquillement la zone d'herbe rase puis rattrape un chemin de terre pierreux qui débouche un peu plus loin sur la place de brame. Le côté droit du chemin borde une zone boisée clôturée avec des fils électriques alors que le côté gauche descend sur une zone de fougères. 2 chevreuils démarrent à moins de 10 mètres sur ma droite et disparaissent dans les repousses de hêtres. Le chemin fait un léger arrondi autour de quelques arbres et alors que je les contourne doucement. Un grondement me fait lever les yeux. J'ai juste le temps d'apercevoir l'arrière train d'un grand cervidé non déterminé qui se jette dans la pente du côté des fougères. Je m'avance doucement quand des craquements me font tourner la tête vers le bois. Un jeune cerf, 6 cors dont seule la tête dépasse de la végétation m'observe à 15 mètres environ puis fait volte-face et s'éloigne à grand bruit dans la pente. Je reste un instant à l'écoute puis reprends ma progression lentement et en essayant de rester silencieux alors que les craquements viennent de s'interrompre. Le bruit reprend et s'arrête régulièrement en longeant à environ 30 mètres du chemin, je progresse lentement pour tenter d'apercevoir les animaux car il semble y avoir plusieurs cervidés à les entendre. Les animaux finissent par plonger dans la pente.

Je débouche sur la place de brame au bout du tunnel de noisetiers. Le son techno est toujours aussi présent. Des brames puissants se font entendre dans le creux sur la droite. Ces cerfs doivent être impressionnants mais sont hors de mon territoire de chasse sur la société de Hèches-Rebouc. Je m'avance doucement sur le chemin qui longe dans les genets clairsemés où j'ai fléché le cerf la semaine dernière quand un brame retentit dans les fougères, dans la pente de gauche. Je me décale rapidement dans les genets. Un cerf surgit à découvert dans une zone d'herbe rase à environ 80 mètres et pousse un brame léger. C'est un beau cerf mais son trophée ne semble pas exceptionnel et, à sa carrure, il est certain que ce n'est pas mon cerf de dimanche dernier.

Il semble vouloir traverser vers l'autre société de chasse et je décide de tenter une approche en prenant le parti de lui couper la route un peu plus bas. Je bouge à peine vers la droite alors que le cerf brame à nouveau sans conviction mais ce dernier repère le mouvement et regarde vers moi. Je me fige à moitié caché derrière un genet. Le cerf intrigué commence à venir vers moi mais le vent qui biaise vers lui le rappelle vite à l'ordre et il démarre, tête haute pour traverser dans les genets au petit trot avec la grasse du roi. Il stoppe en dessous de moi et ne peux plus me sentir, je suis maintenant à bon vent. Je sais que mes chances sont faibles mais je tente un coup de brame, effet immédiat, le cerf fonce dans la pente hors du territoire de chasse, ce qui est sûr c'est qu'il n'est pas le dominent du secteur. Je tente de l'apercevoir en m'avançant dans le sous-bois mais il doit déjà être loin.

Je pars faire un tour vers la grande piste taillée dans le rocher sur le flanc de la montagne opposée. Je coupe les virages du chemin en passant par une grosse coulée dans des fougères et des buis, le sol est jonché de traces. En arrivant au départ de la piste, j'entends un raire dans le bois au-dessus du chemin. Je me cale contre un talus de plusieurs mètres et avance ainsi à couvert puis commence à monter caché par des petits hêtres qui bordent une petite clairière enherbée. Encore un raire, je m'avance doucement mais le cerf que je ne peux pas encore voir m'a aperçu au travers des feuillages et pousse un grondement d’alerte. Je me fige et tente de l'apercevoir mais un second grognement précède un départ qui casse du bois sans que je puisse le voir. Je redescends rapidement du talus et m'avance rapidement vers un virage du chemin à 50 mètres environ avant de remonter dans la coulée la plus fréquentée en espérant voir arriver le cerf mais il est monté vers les sommets. Je coupe lentement à travers bois pour rejoindre la piste et il me semble entendre tousser en dessous. Je ressors sur la piste puis la longe en surveillant le dessous à la recherche d'un cerf. J'arrive à l'abreuvoir au bout de la piste quand je croise le même chasseur que dimanche dernier, il fait le pied et vient de trouver les sangliers qui semblent remisés au-dessus de nous. Il part vérifier la piste du dessus pour voir s’ils ne sont pas montés alors que je pars jeter un coup d’œil dans l'enclos un peu plus loin. Rien ce matin, si ce n'est un chevreuil qui démarre 40 mètres plus bas sans se montrer et en aboyant. Le son techno rugit toujours au milieu de quelques brames lointains. 

Je retourne vers la place de brame. Les cerfs ne brament que sur le penchant de la société voisine, je décide de cacher mon arc sous des feuilles mortes et de tenter de m'approcher de ces cerfs pour les voir. Je descends le long du chemin de terre, plusieurs cerfs à la voix impressionnante brament soit sous le chemin soit contre le flanc opposé de la montagne mais la végétation est trop dense et je ne parviens pas à les voir. Je reste un moment à les écouter puis remonte vers le col pour récupérer mon arc. Je reste un moment à l'écoute pour tenter de repérer un cerf chassable mais le temps passe et toujours rien. La sono finit par se taire alors que le soleil commence déjà à taper. Je me pose sur un rocher à l'écoute. Vers 11 heures,  un brame timide se fait entendre vers la piste taillée dans le rocher et je me relève pour tenter une approche mais au même moment la voix d'un chien retentis en haut de la montagne. Je me rapproche tranquillement de l'endroit estimé du brame quand des pneus crissent sur les graviers de du chemin. C'est l'équipe de Sarrancolin qui vient pour les sangliers.

3 4x4 s'arrêtent à ma portée, ce sont les piqueurs avec les chiens, ils m'informent que les lignes de postés sont en place et qu’ils vont lâcher vers l'abreuvoir. L'un des piqueurs me parle d'un gros cerf vu vendredi soir et qu'il a photographié puis ils partent lâcher et je décide de me poster au-dessus de la piste sur une grosse coulée de cerf. Les 4x4 s’éloignent et je remonte doucement au-dessus de la piste mais j'aperçois un posté un peu plus haut. Je le salue et fais demi-tour pour ne pas le déranger. Je vais longer la piste et surveiller les traversées au cas où la battue dérangerait un grand cerf.

Je m'avance doucement sur la piste vers un passage obligé dans le rocher quand un coup de carabine venant du posté que je viens de saluer me fait sursauter. Des animaux descendent vers la piste dans un bruit de feuilles sèches piétinées et retournées. Le bruit s'arrête juste en haut du talus rocheux puis 3 sangliers sautent d'un trait sur la piste et la traverse dans la foulée. Une bête rousse en tête de 40 kg environ et 2 petits d'à peine plus de 10 kg qui la suivent. Ils sont presque plus noirs que la bête de tête ce qui est curieux à leur âge. Les sangliers se débinent dans la pente et passent à 30 ou 40 mètres en dessous de moi avant de prendre la descente. La voix des chiens se fait maintenant entendre, ils arrivent vite à la piste et la traverse à 10 mètres plus loin, que les sangliers pour éviter l’à pic rocheux puis reprennent le pied et foncent vers la vallée. Une biche dérangée par les chiens remonte vers moi puis se cale dans une boule de buis. Rapidement 2 autres coups de carabine résonnent sur le flanc opposé de la vallée et les chiens s'arrêtent.

Je continue à longer la piste en cherchant du regard vers le bas. Rien, je retrouve les piqueurs un peu plus loin, ils n'ont pas eu le temps de lâcher seuls quelques chiens qui ont échappés ont fait la chasse à 10 minutes. Sur le flanc de montagne opposée, un posté qui a tué un des petits sangliers peine à séparer 2 courants qui se le disputent. Le petit sanglier finit par rouler vers le chemin un peu plus bas où un autre chien l'intercepte. Le premier coup de carabine a été mortel lui aussi d'après ce que je comprends. Le piqueur qui a pris le cerf en photo me propose de venir le voir au 4x4 sur son APN. Je le suis, les images défilent puis s'arrête sur un cerf énorme à la robe chocolat et bien coiffé, j'en suis presque sûr, il semble s'agir de mon cerf. Je n'avais pas noté le détail de la couleur particulière de son pelage car il était trempé à cause des précipitations de dimanche dernier mais ses bois... il me faut tout faire pour le retrouver, je vais me focalisé sur cet animal durant ma semaine de congés, au moins les premiers temps.

Les 4x4 font demi-tour et je retourne vers le bout de la piste, j'en fais de même et retrouve une partie des postés et les piqueurs autour d'une laie de près de 50 kg environ. Vu les tétines c'était la mère des petits. Les allaites sont sèches, ils étaient donc sevrés. Les chasseurs quittent les lieux et la montagne retrouve son calme mais les cerfs dérangés par la battue se sont tus. Je décide de sauter le repas de midi et de rester en montagne jusqu'au soir. Il est 12h30 environ et je m’allonge au soleil pour une petite sieste.

Vers 14h30, les premiers cerfs recommencent à bramer mais sur la société voisine. Ils semblent remonter vers le col, je décide d'aller me poster au coin du bois, à l'endroit où j'ai perdu de vu mon cerf fléché. Je me pose, assis sur une vielle souche à moitié pourrie. J'ai une bonne vue d'ensemble du col devant moi et écoute les cerfs qui remontent doucement à donnant de la voix.

Gazette pyrénéenne : le retour du cerf, 25 septembre 2011

Sur ma droite, le bois de hêtres clairsemés me permet de voir assez loin.

Gazette pyrénéenne : le retour du cerf, 25 septembre 2011

L'un des cerfs bifurque pour remonter en montagne au loin, un autre passe à moins de 30 mètres sous la piste empierrée en dessous de moi puis redescends dans la vallée. Je profite de ce chant que j'aime tant quand tout à coup un grondement me réveille. Un cerf est à 40 mètres environ derrière moi, je me lève doucement et pars me poster sur la pointe des pieds derrière un gros houx. 2 grognements de plus et le cerf se tait, plus un bruit, je ne l'ai pas entendu s'éloigner mais je pense qu'il est parti et m'a repéré.

Je me décale au milieu des genets et surveille le dessous de la piste mais les cerfs semblent descendre vers le fond de la vallée. Le temps passe et le secteur reste calme pas le moindre cerf. Le soleil est passé derrière la montagne et le jour décline lentement. Je décide de partir à l'approche. Je longe très lentement la piste côté pente quand tout à coup un léger craquement me fait stopper net. Un faon me regarde, il est à 7 ou 8 mètres de 3/4 arrière. Sa mère broute tranquillement en remontant vers la piste à 12 mètres environ. Il regarde alternativement sa mère et moi mais voyant qu'elle est tranquille il ne s'inquiète pas et s'avance doucement vers sa mère puis ils remontent doucement vers la piste. Je m'avance doucement pour leur couper la route quand le faon surgit de la végétation à moins de 10 mètres devant moi. Je tente de le prendre en photo avec un APN de prêt car je ne récupère le mien que dans une semaine au mieux.

Gazette pyrénéenne : le retour du cerf, 25 septembre 2011

Au flash, le faon fait volte-face et fonce dans la pente avec sa mère qui fuit sans vraiment savoir pourquoi. Ils s'arrêtent 30 mètres plus bas et la biche commence à pousser des cris d’alerte.

Je m'éclipse doucement et rattrape la piste à flanc de montagne, rien jusqu'à l'abreuvoir. Je fais demi-tour et reviens doucement quand, arrivé presque au bout de la piste, un brame tout proche retentit. Je m'avance lentement et aperçois un jeune cerf qui arrive. Je me cale rapidement contre la paroi rocheuse et attrape l'APN. Je pose mon arc et m'avance doucement prêt à prendre une photo, le cerf est à moins de 20 mètres, il broute paisiblement sur la bordure de la piste. Je le prends en photo mais malgré le flash il ne bronche pas. Je me rapproche encore un peu et prends un autre cliché, le flash lui fait lever la tête. Il regarde un instant vers moi puis rebaisse la tête et se remet à brouter. Je m'approche encore un peu et recommence à prendre une photo, à nouveau le cerf redresse la tête et regarde vers moi sans comprendre avant de se remettre à brouter.

Gazette pyrénéenne : le retour du cerf, 25 septembre 2011

L’opération se répète plusieurs fois et je me rapproche petit à petit sans qu'il ne soit inquiété. A environ 15 mètres, je me prépare et fait claquer ma langue contre mon palet, le cerf redresse la tête et je le prends en photo,

Gazette pyrénéenne : le retour du cerf, 25 septembre 2011

cette fois l'éclair lumineux le fait démarrer. Il s'arrête 50 mètres plus loin. Je vais chercher mon arc puis retourne vers le col alors que le jeune 6 me regarde m'éloigner sans peur.

Toujours pas de cerf sur la place de brame. Je traverse le tunnel de noisetiers puis redescends vers le chemin au milieu des fougères. Un brame retentit à 150 mètres environ. Je m'avance rapidement jusqu'à avoir vue sur une zone de fougères coincée entre un bois de hêtres et une bande de genets et aperçois un beau cerf, 8 ou 10 cors mais je bouge à peine alors qu'il brame et il démarre pour rentrer au bois où il se remet à bramer. Je tente de me rapprocher doucement mais le vent n'est pas bon et le sol craquant quand tout à coup un bruit me fait tourner la tête à droite dans les fougères. Une biche, inquiétée par les chevaux, vient vers moi et s'arrête à 20 mètres de face en regardant derrière elle. Je la regarde un instant puis tente une approche jusqu'à la lisière du bois, elle démarre et rentre au bois. Je ne reverrai pas le cerf. Cette fois la nuit tombe, il me faut rentrer. En chemin, je dérange un sanglier dans les fougères qui se débine sous la piste. J'arrive à ma voiture à la lueur de ma lampe.

 

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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