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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 20:59

Cette année le brame a du mal à commencer, trop chaud, trop sec, la montagne a beaucoup souffert de cet été caniculaire. Je ne l'ai jamais connue comme ça, même les versants nord sont desséchés, les sources perpétuelles sont quasiment taries, les souilles habituelles sont presque toutes asséchées ou réduites à une petite zone boueuse. Aujourd'hui c'est ma 5ième sortie sur le territoire. Depuis l'ouverture j'ai vu quelques animaux mais ils rentrent tôt le matin et sortent tard le soir. Pour le moment je n'ai qu'un cerf de moins de 10 cors (CEMC1) et une biche (CEF) à prélever mais j'espère qu'un bracelet de grand cerf se libérera un peu plus tard si un carabinier ne le ferme pas durant son séjour de chasse. Pour le moment, mes approches sont très compliquées sur ce terrain sec et très bruyant, j'ai approché plusieurs animaux entre 35 et 50 mètres et un magnifique cerf à 15 mètres mais trop gros pour mon bracelet. J'attends la pluie avec impatiente.

Vendredi, matin la météo annonçait la pluie pour une bonne partie de la journée mais elle ne tombera finalement que le soir après mon départ. Le matin, ayant entendu quelques brames timides le dimanche matin précédent, je m'attends à entendre bramer mais la montagne est silencieuse. J'attends un peu, dans la voiture, que le jour se lève tranquillement puis finis de me préparer et commence à descendre la piste en direction de Jumet. Il ne fait pas encore tout à fait jour mais la luminosité me permet de voir les formes. J'avance doucement en surveillant en-dessus et en-dessous de la piste dans les zones dégagées. En arrivant au départ de la prairie qui descend jusqu'aux granges en contrebas, j'aperçois une masse sombre. C'est un grand cervidé qui broute au bord du talus de fougères qui précède la prairie. Je me baisse derrière les fougères qui bordent le chemin et me redresse derrière un arbuste pour l'observer mais il a disparu. Un grondement d'alerte se fait entendre après un petit moment, dans le bois qui précède la prairie. L'animal m'a repéré et s'est éclipsé sans bruit. La luminosité croit tranquillement, je continue à longer la prairie tout en surveillant un grand penchant de fougères qui remonte vers la crête à ma droite. La prairie laisse place à un bosquet. Une bichette surgit sur le chemin à environ 80 mètres plus en avant. Je stoppe dans les fougères et l'observe un instant. Elle regarde en arrière vers le talus du chemin. Je commence une approche très lente et gagne environ 15 mètres quand une grosse biche surgit à son tour sur le chemin. Un raire puissant retentit plus en contrebas, la biche inquiète démarre et remonte le penchant de fougères avec la bichette. Je les perds vite de vue. Je presse un peu le pas en espérant couper la route du cerf. Je me poste un instant dans les fougères près de l'endroit où sont montées les biches. Impossible de voir le cerf et il reste silencieux. Je décide de laisser tomber. Je biaise à droite et quitte le chemin principal pour prendre un sentier qui remonte doucement vers la crête. Le sol caillouteux, jonché de feuilles mortes et de brindilles est très bruyant. J'avance avec une infinie lenteur tout en calculant chacun de mes pas et en faisant des pauses plus ou moins longues pour observer. Une haie de buis borde la gauche du sentier et m'empêche de voir derrière mais le bois clair de noisetiers de l'autre côté me permets de voir à environ 60 mètres. Les noisetiers alternent avec des zones de buis, brusquement, en regardant droit devant moi sur le chemin, j'aperçois un jeune cerfs plein travers à environ 50 mètres. Il regarde vers moi, je me fige et nous nous observons un instant puis il démarre et remonte dans les noisetiers, caché par quelques buis épais qui bordent le sentier. Je m'avance tout doucement et, alors que je passe les buis, je l'aperçois à environ 35 mètres dans les noisetiers. Il démarre avec un autre animal que je n'avais pas vu puis bifurque pour venir se caler derrière un noisetier à 45 mètres au-dessus de moi. L'autre animal a disparu. Nous nous observons un moment avant qu'il ne décide de repartir pour disparaître dans le bois.

Je reprends ma progression très lente, un peu plus loin un raire retentit en-dessous du sentier derrière la haie de buis. Je redouble d'attention quand j'aperçois un jeune cerf, 6 ou 8 cors, au gagnage entre les buis à environ 35 mètres en contrebas. Je n'ai pas de passage dégagé pour tenter une approche discrète. Je remonte un peu plus en espérant trouver ce passage mais un gros daguet m'apparaît contre les buis sur la gauche du sentier alors que je sors d'un léger virage du sentier. Il regarde vers moi, je suis bloqué, il est à environ 40 mètres. Je me serre au maximum contre les buis et me retrouve hors de sa vue. Je peux ainsi gagner quelques mètres à couvert mais il démarre et fait démarrer l'autre cerf. Le daguet fuit en remontant alors que le cerf semble fuir en parallèle du sentier. Je reprends ma progression lente et fais démarrer un animal dans les buis en contrebas sans réussir à le voir. Plus haut c'est un gros cerf qui démarre à environ 55 mètres au-dessus de moi. Il était gité dans la ramure d'un gros hêtres mort, tombé au sol. Il avance de 10 mètres en 10 mètres en poussant des grondements d'alerte puis disparaît pour de bon.

Je remonte tranquillement jusqu'à la crête qui sépare les feuillus sur la gauche des grands sapins sur la droite. Ces derniers redescendent vers une piste en contrebas. C'est dans ces sapins que j'ai fait mon CEMC1 l'an dernier. Je passe la crête et avance doucement dans les sapins en surveillant le secteur, le vent souffle maintenant dans mon dos. Il me semble entendre marcher un animal par moment mais impossible de le voir. Alors que je fais une pause pour observer. Un blaireau, qui a dû me sentir, surgit de sous une branche morte de sapin encore garnie de ses aiguilles sèches et fonce vers le bas en biaisant vers la droite pour rattraper le chaos de gros rochers qui descend depuis le pic rocheux qui domine d'environ 10 mètres le bois de sapin, au sommet de la crête. Il est 8h20 et il fait bien jour, il est rare de voir un blaireau dehors si tard à cette saison mais ici ils ne voient pas grand monde. Je biaise à mon tour vers les rochers pour rejoindre une belle coulée qui se fraye un chemin dans les rochers couverts de mousse, au milieu des sapins qui poussent épars sur cette pente raide. Ce paysage très vert est vraiment dépaysant, une pente très prononcée me domine jusqu'à la crête très accidentée. Un peu plus loin, alors que je fais une pause sur un énorme rocher qui domine un à pic de 15 mètres, un animal démarre bruyamment en-dessous de moi et je ne peux que l'entrevoir dans sa fuite. Les sapins laissent peu à peu place à une grande hêtraie qui revient vers ma voiture. Un peu plus loin un animal démarre en contrebas sans que je puisse le voir. Je biaise doucement vers la crête puis la suis sans rien voir jusqu'à ma voiture. Il est 9h30 passées, je décide de descendre chasser sur la piste de débardage en contrebas de ma voiture. Je coupe à travers bois et retombe sur la piste au niveau d'une belle souille qui semble avoir été fréquentée cette nuit. L'eau est encore bien boueuse. Je longe doucement la piste pour rejoindre un passage qui remonte le long d'un monticule de rochers couverts de mousse et colonisés pas les buis. Un passage remonte le long des rochers pour rejoindre une zone plane un peu plus haut, plantée du hêtre épars et dominée par une pente rocheuse prononcée jusqu'à la crête. Un petit cirque sur la droite est en partie bordé par les rochers et les buis. Une souille asséchée est creusée au fond de ce cirque et attire régulièrement des animaux.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Je décide de me poster un moment dans les buis, près de la souille, assis sur un gros rocher. Ne voyant rien venir, vers 11 heures, je quitte les lieux et retourne à ma voiture pour faire une pause et dormir un peu avant de repartir en chasse.

Vers 13 heures, un randonneur passe près de ma voiture, nous nous saluons. Il remonte de Jumet. Vers 14 heures, je décide de repartir chasser, je descends doucement la piste, comme ce matin, mais laisse le sentier qui remonte en crête et continue à descendre la piste en lacets un moment. Rien ne bouge, pas un brame, beaucoup plus bas, je quitte le chemin au niveau d'un mirador pour remonter doucement au travers d'une zone herbeuse de bois clair. Toujours rien, je remonte jusqu'à un sentier qui longe le bas des buis qui remontent jusqu'à la crête. Je le suis tout doucement en surveillant le secteur mais rien, il me ramène près de ma voiture. En sortant des buis, je remonte dans les fougères vers la piste où je suis garé puis la redescends. Je reprends le petit sentier qui remonte vers la crête avant de bifurquer dans les buis en-dessous de ce dernier pour me poster un moment à l'écoute. Il est 15h30 passées. Je me cale dans un bouquet d'arbres. Au bout d'un moment, j'étends marcher mais c'est un écureuil qui cherche sa nourriture au sol à environ 30 mètres tout en remontant le penchant. Vers 17 heures, 2 véhicules descendent la piste puis des clarines retentissent. Un troupeau de brebis envahit le secteur. Je sais qu'elles ne vont pas inquiéter les cervidés qui ont l'habitude de cette présence et du tintement des clarines mais je ne supporte pas longtemps ce bruit agressif et décide de quitter mon poste pour aller chasser plus loin. Je biaise à travers les noisetiers pour rejoindre la piste en contrebas. Le sol herbeux du sous-bois est jonché de crottes de cerfs et de biches plus ou moins récentes, signe du passage très régulier des animaux sur ce secteur. Arrivé à la piste, je remonte vers la voiture, les brebis broutent tranquillement sous la piste dans la prairie et me regardent passer.

Arrivé à ma voiture, je décide de redescendre avec elle. Je passe un premier lacet et le départ d'une première piste de débardage puis descends encore un moment et me gare au départ de la seconde parallèle à la première. Je suis doucement la piste de débardage, presque plane, tout en surveillant en-dessous et en-dessus mais rien. Le vent qui semblait bon au départ de la piste n'arrête pas de tourner c'est pour cela que je n'en tiens pas vraiment compte en montagne jusqu'à ce que je repère un animal et élabore alors ma stratégie d'approche. J'arrive au bout alors que les hêtres laissent place aux buis. Je remonte dans les buis pour rejoindre l'autre piste à plusieurs centaines de mètres au-dessus. La pente est très raide. Je fais régulièrement des pauses pour observer mais rien. Ayant manqué de peu la fin de la piste, je suis trop monté et l'apercevant en contrebas, je la rejoins et commence à la longer doucement. La hêtraie est colonisée par les buis au-dessus de la piste. Tout à coup, une impression bizarre me fait stopper net. Un brocard est à 30 mètres en surplomb. Il est de 3/4 arrière et me regarde par-dessus la ligne de son dos. Nous nous observons de longues secondes. Je le reconnais, je l'ai déjà approché, à environ 300 mètres de là, également à 30 mètres, dans la feuille morte de hêtre en avançant très lentement d'un gros hêtre à un autre. C'est un 6 pointes au bois fins et au pointes peu développées. Il finit par démarrer pour disparaître dans les buis. Je continue tout doucement sur la piste et observant autour de moi. Un peu plus loin, je rejoins la goulotte qui remonte vers la zone où je me suis posté en fin de matinée.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

J'hésite à remonter mais je décide finalement de continuer. Un peu plus loin la piste est bordée par une barrière de gros rochers couverts de mousse et derrière lesquels se trouve une zone plane dégagée, sous les hêtres épars, et qui se termine par un léger penchant de fougères herbeuses avant que la pente ne s'accentue. Les animaux viennent souvent manger sur ce secteur.  Un passage de débardage traverse cette zone pour venir rejoindre la piste un peu plus en avant où se trouve une souille creusée au milieu de la piste principale. J'avance tout doucement derrière l'écran de rochers quand j'aperçois l'arrière d'un animal au gagnage dans les fougères. Un gros hêtre cache par moitié avant. Je me décale doucement et aperçois la tête, c'est un beau 6 pointes au bois clairs mais déjà bien développés. Certainement un cerf de 3 ou 4 ans. Idéal pour mon bracelet, il est à environ 50 mètres et avance tranquillement en broutant tout en biaisant doucement pour s'éloigner de la piste. L'approche ne va pas être simple. Je me recule à couvert des rochers puis commence à remonter doucement au travers de ces derniers pour me caler derrière un hêtre quand une biche et son faon démarrent dans le sous-bois à environ 80 mètres, plus en avant dans le bois. Ils foncent bruyamment dans les feuilles mortes pour rejoindre la pente raide de rochers qui remonte jusqu'à la crête. Le cerf relève la tête et les regarde fuir un instant puis se remet à manger. Je n'ai gagné que quelques mètres et le cerf est beaucoup trop loin pour tenter un tir. Je cherche comment m'approcher plus sans être vu mais le vent va en décide autrement en portant mon odeur vers le cerf. Qui relève brusquement la tête, hume l'air et détale pour disparaître en un éclair dans le bois plus dense au-dessus des fougères. Je suis dégouté mais, presque aussitôt, un bruit de pas se fait entendre. Un jeune cerf arrive par le bas de la pente rocheuse et biaise doucement pour venir d'où est parti l'autre cerf. Il trottine et passe sur le haut des fougères, à environ 50 mètres. Son passage bruyant ne passe pas inaperçu et l'autre cerf énervé par cet intrus se ravise et redescend bruyamment pour foncer sur lui sans que je puisse le voir derrière les arbres. Le jeune cerf accélère pour s'éloigner rapidement. J'attends un peu mais le calme revient.

Je reprends la piste. En arrivant à la souille qui se trouve en-dessous de là où était garée ma voiture ce matin, je constate des éclaboussures de boue fraîches tout autour, un piétinement frais et un rond de crottes de biche dans la souille qui n'y étaient pas ce matin. Elle ne doit pas être loin, je me cale au bord du chemin au-dessus de la pente et observe le secteur quand des bruits de pas se font entendre en contrebas. Mes yeux se posent sur un faon qui tourne en bas d'une zone dégagée herbeuse parsemée de quelques fougères. Il avance tranquillement en broutant sous les premiers arbres après le clair. Il est à un peu moins de 30 mètres, il ne doit pas être seul. J'entends marcher d'autres animaux maintenant, une belle biche broute plus à gauche au bord de l'herbe derrière des noisetiers. Je l'observe un instant puis me décale un peu alors qu'elle a fait un virage à 180 degrés pour descendre doucement dans le bois mais je me fais repérer par la bichette que je n'avais pas vue, beaucoup plus bas et tout ce petit monde file, je n'étais pas là pour eux, ce n'est pas grave. Je rejoints le bout de la piste de débardage puis descends tout doucement la piste principale pour essayer de ne pas trop faire crisser le gravier. Plus bas se trouve une zone herbeuse juste sous la piste où se trouvent souvent des animaux. En arrivant sur le secteur, rien ne bouge, je descends doucement dans la petite clairière puis me dirige doucement vers l'enclos qui protège des cervidés un agrainoir à sanglier accroché dans un arbre. Je longe la pointe de bois prise entre la piste et l'herbe. J'observe un moment tous les quelques pas quand j'aperçois à environ 200 mètres, derrière l'enclos de l'agrainoir, un animal qui avance doucement de face en mangeant au sol. J'essaie d'avancer un peu à couvert des noisetiers qui bordent le haut de la clairière herbeuse mais le vent n'est pas bon et je suis vite repéré malgré la distance. L'animal démarre et s'éloigne au galop. Je biaise à travers bois pour rejoindre la piste. Il fera nuit dans 30 minutes, je rejoins ma voiture pour rentrer chez moi. Sur le retour, les averses se succèdent.

Ce samedi matin, le réveil sonne vers 5h15, je me prépare rapidement et pars vers 5h30 pour la montagne. Il a plu une bonne partie de la nuit, l'approche devrait être plus simple aujourd'hui. En sortant du village de Beyrède, une chevrette traverse juste devant ma voiture et je freine pour ne pas la percuter. Elle saute sur le talus rocheux et abrupt sur ma droite et disparaît. Je recommence à avancer quand je l'aperçois, elle est bloquée dans une faille de la roche et retombe sur la route avant de retenter sa chance un peu plus loin et remonter sur le talus pour rejoindre le bois un peu plus haut. Je me gare en haut de la piste comme à mon habitude, j'attends que le jour se lève avec la portière ouverte. Pas un brame, la montagne est calme. Le rut peine vraiment à démarrer sur ce secteur. Aux premières lueurs du jour, je quitte ma voiture pour descendre doucement la piste vers Jumet. Alors que j'avance tout doucement, j'entends un bruit qui ressemble au chant d'une rainette, un peu plus en avant, au sommet du talus abrupt qui remonte vers quelques arbres qui remontent dans le penchant de fougères. Ce bruit m'intrigue car je ne pense pas qu'il y ait de rainette ici, je serre le bord du talus et m'avance tout doucement. La luminosité est encore faible, brusquement un animal démarre dans un gros fracas à quelques mètres au-dessus de moi. Je viens de déranger un cerf qui est remonté dans le petit bouquet d'arbres et pousse maintenant des grondements d'alerte un peu plus haut. C’était en fait le cerf qui se prenait pour un batracien, c’est la première fois que j’entends ça en 10 ans de chasse au cerf. Les pas d'un animal et des craquements se font entendre juste au-dessus de moi. Je me cale et attends en espérant voir sortir un animal mais le bruit cesse. Le cerf gronde toujours un peu plus haut, je décide de tenter de m'approcher, je remonte difficilement la talus raide que la pluie a rendu très glissant puis m'avance sous les arbres. Le secteur est très ouvert mais se comble vite et approcher dans cette végétation très dense, sans bruit est impossible. Je renonce et redescends vers la piste pour continuer à la suivre. Je ne vois rien jusqu'au petit sentier qui remonte vers la crête. Je commence à remonter le passage qui monte à une grange et d'où part le sentier quand j'aperçois, à 35 mètres en-dessous, sur la piste, une jeune biche et son faon, arrêtés de cul. Je reste immobile à les observer puis ils s'avancent tranquillement et je les perds de vue un peu plus loin.

Je prends le sentier et commence à remonter doucement en espérant revoir les cerfs vus hier mais rien en vue ce matin. Plus loin, je suis repéré par un animal plus haut dans le bois sur ma droite. Il pousse des grondements alors que je continue tranquillement mon ascension. J'arrive en haut de la montagne sans avoir rien vu. Comme la veille, je redescends dans les sapins puis reviens par la grosse coulée du versant opposé. Rien dans la zone des sapins et des éboulis de rochers couverts de mousse. Alors que j'arrive dans la zone des hêtres j'entends casser une branche un peu plus en avant, je redouble d'attention et fais régulièrement des pauses pour observer quand j'aperçois une chevrette immobile, plein travers à environ 60 mètres contre quelques arbres. Je tente une approche pour m'amuser mais elle regarde vers moi. J'avance tout doucement et elle me fixe sans bouger jusqu'à ce que j'arrive à environ 30 mètres. Elle détale et remonte vers la crête, les chevreuils, peu chassés sur ce secteur se laissent facilement approcher, c'est assez étonnant. Je remonte moi aussi vers la crête puis la suis un instant avant de prendre une belle coulée dans le penchant de fougères qui domine la piste en contrebas. J'espère y croiser le cerf de tout à l'heure. Je descends un peu puis prends à gauche pour biaiser vers le bouquet d'arbres d'où a démarré le cerf. La tête d'un petit daguet surgit des fougères à environ 25 mètres. Je me fige et nous nous observons un instant, ses petites dagues sont encore en velours. Il finit par démarrer et fonce droit dans la pente où je le perds vite de vue. Je tourne un moment dans les fougères sans voir d'autres animaux malgré les nombreuses coulées et les couches fréquentées au pied de chaque arbuste. Je remonte vers la crête et la suis pour revenir vers ma voiture. Arrivé à cette dernière, un brame retentit sur le penchant au-dessus de Jumet. Je descends vite dans les fougères pour rattraper le petit sentier qui longe les buis qui couvrent les blocs de rochers qui descendent de la crête. 2 autres brames retentissent alors que je rattrape le sentier mais le calme revient alors que m'avance tranquillement sur le sentier. Je stoppe régulièrement pour observer mais rien à part un bel écureuil au pelage sombre que j'observe un moment en train de chercher sa nourriture dans les noisetiers en contrebas du sentier. Un peu plus loin, je bifurque sur un autre sentier qui remonte pour passer la crête.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Rien jusqu'à la crête, je redescends tout doucement dans les rochers de l'autre côté en surveillant la grande place, sous les hêtres, au-dessus de la zone où j'ai vu le beau six hier.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022
Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Rien, je traverse la zone et passe un une sorte de crête de bloc rocheux qui redescend vers la piste en contrebas. J'avance doucement entre les buis quand j'entends un animal se déplacer bruyamment en contrebas sans pouvoir le voir. J'attends un instant mais le calme revient, je repars puis me cale sur un replat au-dessus de la placette où se trouve la souille asséchée près de laquelle je me suis posté un moment hier. J'attends un moment quand un bruit de bois cassé retentit dans les buis près de la souille asséchée. J'attends un moment mais plus un bruit, je décide de descendre un peu mais un animal démarre dans un gros fracas dans les buis. C'était certainement un cerf. Je redescends à la piste et la longe tranquillement

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

sans rien voir puis remonte à travers bois jusqu'à ma voiture où je me pose un instant avant de m'entraîner un moment. J’en profite pour régler mon viseur jusqu'à 50 mètres. Je retourne ensuite à ma voiture pour dormir un peu.

Vers 15 heures, il commence à bien pleuvoir, je repars en chasse. Je descends tranquillement la piste en direction de Beyrède. Les brebis se sont abritées dans le bois au milieu d'une zone de rochers sur la gauche de la piste. Je descends jusqu'au premier virage alors que la pluie s'intensifie. Je quitte la piste principale pour prendre un petit sentier qui prend à droite dans le bois. Il serpente, au départ, au milieu des rochers et des buis puis la pente s'accentue de plus en plus et le paysage s'ouvre sur une grande hêtraie sur la gauche. Les buis barrent la vue sur la droite. Je descends tranquillement un moment sans voir d'animaux et rejoins une palombière dans les buis. Je descends encore un peu et cherche un passage sur la droite quand j'aperçois une belle clairière herbeuse au travers des buis. Je n'ai jamais chassé sur ce secteur jusqu'à présent. Je passe les buis et m'avance doucement dans la clairière ponctuée de noisetiers. J'avance tout doucement, il va être 16 heures. J'aperçois un gros cerf en contrebas à environ 60 mètres. Je contrôle le vent, il est parfait, je ne vois pas bien ses bois mais ils ne sont pas longs et portent juste 2 pointes à leurs extrémités, avec un peu de chance c'est un moins de 10. Je continue à descendre doucement vers lui d'une touffe de noisetiers à un autre. Le cerf broute tranquillement sous un talus, les noisetiers s'espacent de plus en plus et l'approche se complique. Alors que je suis à environ à 35 mètres, je stoppe un instant pour chercher une solution pour finir mon approche mais le cerf relève brusquement la tête et regard vers moi. Il l'observe un moment, seul son cou est dégagé. J'ai du mal à compter les pointes mais il semble que ce soit un 10 pointes, trop gros pour mon bracelet. Après quelques secondes à me fixer sans bouger, il détale et fonce dans la pente raide. Je le perds de vue à plus de 100 mètres en contrebas. Je me décale à gauche pour rejoindre la bordure arrondie des buis et remarque une grange abandonnée à environ 40 mètres. Je pars jeter un coup d'œil à l'intérieur par la porte entrouverte. Le plafond s'est effondré en partie mais le toit est encore bon. Pas de crottes, les animaux s’abritent souvent dans ces granges abandonnées mais celle-ci ne semble pas fréquentée. Je longe les buis puis commence à descendre tranquillement en essayant de rester le plus caché possible au cas où un animal serait encore dans les parages mais rien en vue. Beaucoup plus bas, je rejoins une piste herbeuse, taillée dans le flanc de la montagne. Elle part sur la droite plus ou moins à plat alors que le lit d'un ruisseau asséché descend de façon assez prononcé sur ma gauche en s'écartant progressivement de la piste. Je jette un coup d'œil sur Google Maps, en confirme mon impression, la piste principale est sur ma droite mais cette piste n'est pas référencée. Je m'avance sur le piste et surveille en-dessous et en-dessus dans le bois de hêtres. La pluie s'intensifie. Pas d'animaux en vue, après avoir marché un moment, je tombe sur une belle souille au milieu du chemin, elle semble très fréquentée. Plus loin, les hêtres serrés laissent place à une sapinière, les conifères sont très espacés et le sous-bois herbeux parsemé de grandes fougères. Je recontrôle Google Maps et constate que je me dirige vers bien vers la piste principale, le bout de la piste sur laquelle je suis est référencé, je peux continuer tranquillement et range mon portable. Je progresse tranquillement quand j'aperçois une bichette en train de brouter à 30 mètres en contrebas, j'hésite à tenter une approche. J'avance d'un pas et aperçois un gros cerf qu'un sapin me cachait. Il est à environ 15 mètres en-dessous de moi. Sa tête est cachée derrière un arbre, j'essaie de me décaler un peu mais le vent tourne et il démarre avec la bichette sans que je puisse voir sa tête, cachée par les arbres. Ils foncent dans la pente et disparaissent au loin dans le bois. Je continue un moment en surveillant les sapins et rattrape la piste principale alors que brouillard enveloppe la montagne. Je suis descendu très bas, je suis presque à la carrière, il me faut remonter pour rejoindre la piste au bout de laquelle je m'étais garé hier après-midi. Alors que j'avance doucement sur la piste, sous la pluie, je remarque une silhouette rousse dans un tas de branches sur la droite du chemin. C'est un brocard couché qui se présente de 3/4 arrière. Il regarde à l'opposé et me laisse l'approcher à environ 10 mètres. C'est un assassin, je reste un moment à côté de lui avant qu'il me repère et s'enfuit. Je continue mon ascension et rejoins la piste de débardage sur la gauche.

Je la suis doucement comme hier mais rien, un peu avant le bout de cette dernière, je remonte la montagne au plus raide pour rattraper l'autre piste parallèle à plusieurs centaines de mètres au-dessus où je sais qu'il y a toujours des cerfs. Il pleut toujours mais la pluie est moins forte. Arrivé à la piste, je la suis doucement. Au niveau de la goulotte qui remonte le long des buis et des rocher, je décide de remonter doucement en espérant voir des animaux. J'avance doucement quand j'aperçois un cerf se faisant les bois sur les buis à environ 40 mètres au-dessus de moi. Il est plein travers, j'approche tout doucement jusqu'à 25 mètres, j'accroche mon décocheur mais impossible de voir ses bois car il est toujours en train de s'acharner sur le buis. Brusquement, il se fige en pliant légèrement les pattes pour observer par dessous la branche de buis meurtrie. Il regarde vers moi un instant et démarre. Le vent m'a trahi, il disparaît dans les buis sur ma droite. Je remonte doucement pour tenter de l'apercevoir et le retrouve vite. Il est à environ 40 mètres sur ma droite, plein travers et à moitié caché par les buis. Seul son arrière train dépasse. J'en profite pour m'approcher un peu, le vent de travers est bon. Je l'approche à nouveau à 25 mètres puis accroche mon décocheur et me décale doucement à gauche, je vois maintenant sa tête mais c'est un beau 10, peut être celui entendu ce matin. Il m'aperçois et fonce dans les buis. Je redescends et reprends la piste. Un peu plus loin j'arrive derrière les rochers couverts de mousse qui bordent la piste. J'avance tout doucement et regarde par-dessus en espérant voir le 6 pointes d'hier quand j'aperçois un jeune cerf qui broute au milieu de la petite zone herbeuse, dans les fougères, à environ 60 mètres au-dessus de moi, dans les hêtres.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Comme hier, le vent n'est pas bon, il vient de ma droite et biaise légère en arrière pour remonter vers la zone où se trouve le cerf. Je ne vais pas faire 2 fois la même erreur. Je fais demi-tour et longe la piste, baissé derrière la barrière de rochers, perdant ainsi le cerf de vue. J'avance suffisamment pour que le vent porte mon odeur en arrière du cerf puis remonte tout doucement au milieu des rochers.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Le cerf broute toujours paisiblement. Je rejoins très lentement le premier arbre en surveillant les réactions du cerf qui est toujours aussi insouciant. J'observe un instant puis traverse tranquillement la zone dégagée, sur environ 30 mètres, en avançant d'un gros hêtre à un autres en profitant d'un bouquet de noisetiers, au bord des fougères qui me cache du cerf. J'arrive ainsi à 30 mètres de lui et me cale contre le tronc d'un gros hêtre.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Le cerf descend doucement en broutant. Je l'observe à travers les noisetiers. Il tourne un peu et semble remonter puis se ravise et descend droit sur moi. Je reste immobile, Il se dégage à 25 mètres et se tourne presque de travers. J'arme doucement, aligne ma visée et décoche. Ma flèche l'atteint pleine épaule, il fait volte-face et fuit au galop pour rejoindre les buis à environ 90 mètres sur ma gauche. Il n'a pas fait 60 mètres que ses pattes se dérobent et ses articulations commencent à ne plus pouvoir le porter, il fait encore péniblement 15 mètres et tente de remonter la pente qui s'accentue. Il prend alors à droite et je le perds de vue derrière un gros buis. Il reste un court instant sans bouger puis se met à reculer avant de basculer en arrière et de tomber sur le dos. Il se débat au sol.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

Je vais chercher ma flèche sans succès, je laisse mon cerf mourir et rejoins la piste pour aller chercher ma voiture. J'en profite pour appeler le président de la chasse qui me dit qu'il arrive avec la remorque pour charger le cerf. Je remonte à travers bois puis descend garer ma voiture au bout de la piste. Je pars ensuite chercher mon cerf et faire quelques photos avec mon appareil photo que je n'avais pas pris à cause du mauvais temps.

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

J'appose mon bracelet puis déplace mon cerf pour faire quelques photos ce qui dégage ma flèche qui était restée en travers. Elle est rentrée en cassant le bas de l'omoplate, au ras de l'humérus et est ressortie un peu avant les dernières côtes en touchant les poumons et entaillant le foie. Je rends les honneurs à mon cerf et fais les photos

Une belle approche sous la pluie, 24 septembre 2022

puis je descends mon cerf à la piste. Au même moment, le président arrive avec son fils, nous chargeons le cerf pour redescendre à la salle de découpe. Il me faut maintenant vider, peler et découper mon cerf avant de rentrer chez moi le mettre en chambre froide. Je finirai de préparer la viande demain.

Alex

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 21:50

Ce soir, il fait encore très chaud, je pars pour un petit affût près d'une zone de souilles vers 20 heures, alors que je longe un petit bois en bordure de tournesols, un brocard surgit de la bordure à environ 60 mètres, devant moi, puis prend le galop, le long des arbres, sur plusieurs dizaines de mètres avant de disparaître dans le bois. Je prends à gauche à travers les tournesols et rejoins le bas de la combe où je prends à gauche pour la suivre. Un peu plus loin, je ressors des tournesols et longe une grosse haie quand un autre brocard, plus jeune, démarre sur ma droite dans la friche et remonte au galop vers le bois. Il marque un arrêt à plus de 100 mètres, regarde vers moi qui me suis arrêté pour l'observer, avant de rentrer à couvert. Je passe une haie et prends à droite sur une grosse coulée qui suit une bande de prairie étroite, prise entre 2 bois. Le ru qui longe la lisière, à quelques mètres dans le bois de droite amène une fraîcheur relative dans ce bas-fond. Un peu plus loin, je prends à droite pour longer une grosse coulée, maculée de boue séchée, qui rentre dans le bois jusqu'à des souilles qui ponctuent le lit presque asséché du ru. À l'intérieur du bois le vent vient de ma droite. Je cherche un secteur pour me poster et élis un enchevêtrement de troncs en bordure du bois plus à ma droite. Je dégage un peu les ronces et autres petits branchages et rentre au milieu de ces arbres morts tombés au sol. 

L'attente commence. En face de moi, une grosse coulée descend le talus abrupt du bois, en direction des souilles. Une autre belle coulée arrive de droite en longeant l'autre berge du ru et plusieurs grosses coulées rentrent dans le bois tout autour de moi. Un peu avant 21 heures, des bruissements se font entendre dans mon dos, sur la droite, dans les herbes hautes de la bande étroite de prairie. Je me retourne doucement et aperçois une boule de poil roux qui bouge à environ 18 mètres, dans les herbes hautes. L'animal qui fouille dans la végétation relève la tête. C'est un renard. Un gros tronc suspendu au-dessus de moi m'empêche d'armer mon arc. Je passe dessous et tente de me redresser mais les ronces sèches au-dessus de de moi ne le permettent pas de lever mon arc sans bruit. Le sol très sec et les débris végétaux sont très bruyant et je peine à bouger sans bruit. Le renard regarde vers moi quelques fois et je me fige puis je le perds de vue dans les herbes hautes. J'essaie toujours de trouver une position pour armer mon arc quand il réapparaît, il avance tranquillement et vient se planter à 12 mètres devant moi. Je me contorsionne en pliant les genoux pour armer mon arc. Il regarde vers moi, je me penche doucement à droite pour trouver une fenêtre de tir au travers de la végétation, en équilibre sur un tronc posé au sol. Il regarde vers moi mais ne part pas, ma visée alignée, je décoche, l'impact retentit et le renard fait volte-face pour courir sur environ 20 mètres et tordant sa queue dans tous les sens avant de rentrer au bois d'en face, par une grosse coulée. Je suis, à l'oreille, sa course bruyante dans le bois épais puis le calme revient.

​​​​​​Je quitte mon poste pour aller chercher ma flèche que je la trouve assez rapidement. Elle est plantée au sol, une vanne est à moitié décollée. Je la ramasse pour l'inspecter mais à ma grande surprise elle ne poste aucune trace de sang, aucun poil et est complètement sèche et lisse. Je commence à douter mais la vanne décollée, le bruit de l'impact et la réaction du renard après le tir me disent que je l'ai touché. Je suis la direction de fuite sans trouver de sang jusqu'à l'entrée au bois où le renard a perdu une touffe de poils sanguinolente. J'aperçois ensuite quelques petites gouttes de sang dans la coulée qui rentre dans le bois. Je commence à les suivre, la piste est peu abondante mais les petites gouttes se succèdent. Je laisse mon arc au bord du bois car la végétation semble dense. Par moment le renard a frotté la végétation et a laissé plus de sang. La coulée est de plus en plus encaissée. J'avance petit à petit au milieu des épines plus ou moins serrées qui me griffent les bras et les flans et menacent déchirer mon T-shirt. Un bout de tripe est accroché dans les épines. Un peu plus loin, j'aperçois un terrier devant moi et le sang semble s'y diriger, je pense que ma recherche est terminée mais la piste, qui s'intensifie brusquement, passe sur la gauche du terrier et remonte le talus sur la gauche de la coulée. Le renard a tourné un instant sur un replat à quelques mètres du terrier et y a perdu beaucoup de sang. La piste remonte ensuite encore un peu plus pour rentrer dans un taillis très épais, je m'avance un peu quand un bruit me fait lever les yeux. Mon renard vient de démarrer dans le taillis pour se débiner. Il ne doit pas être en forme, je décide de le suivre. Je dois maintenant progresser à 4 pattes en suivant une coulée de sanglier très étroite. La piste est très abondante au sol et le renard a laissé de nombreux frottés sur la végétation. Les épines me lacèrent et je dois régulièrement décrocher mes vêtements pour ne pas les déchirer en avançant. Je trouve par moment des petits bouts de chair et de tripe dans les épines. Après environ 15 mètres, le renard redémarre devant moi, il plonge à gauche dans la bruyère très épaisse et je l'entends se débiner doucement sur quelques mètres. J'avance un peu pour atteindre une petite trouée, au départ de la coulée dans la bruyère, et me redresser. Je décide d'attendre 20 minutes avant de reprendre ma recherche. De temps en temps, j'entends bouger le renard dans la végétation mais il ne semble pas s'éloigner puis le calme s'installe. Le temps écoulé, je m'avance un peu dans la bruyère mais dois vite reprendre ma recherche à 4 pattes. Heureusement, je retrouve vite mon renard, couché sur le ventre sur la coulée, il semble vivant mais, alors que je le saisis pas la queue, il ne réagit pas. Il est mort. C'est un jeune mâle, ma flèche est entrée et sortie très en arrière mais a touché le foie. 

Je fais demi-tour et retourne vers mon arc pour une dernière torture infligée par les épines. Mon arc récupéré, je retourne me poster et pose mon renard près de moi. Malgré plusieurs bruits de pas tout autour de moi, dans les bois, je ne verrai rien sortir de plus avant la tombée de la nuit, il est temps de rentrer.

Un renard à l'affût, 9 août 2022

Alex

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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 10:56

Ce weekend, comme chaque année en juillet, je suis invité à chasser chez mon ami Thierry. Pour la première fois on va chasser le dernier weekend de juillet et tout indique que ce sera le plein rut. Cette chasse promet d'être intensive.

Jeudi 28 juillet 

Il fait très chaud aujourd'hui. Je quitte le Gers vers 15h30 pour arriver à Cuzance vers 18h30. Le temps de discuter un peu, de nous préparer et nous voilà parti pour la chasse. En route, Thierry passe devant une parcelle de luzerne où nous apercevons un chevreuil certainement couché, il nous semble voir des bois entre les oreilles. Plus loin, alors que nous suivons un chemin forestier, Thierry stoppe alors qu'un brocard est sur le chemin à environ 30 mètres, il reste un moment à regarder vers nous puis descend le talus boisé sur la droite du chemin. Thierry reprend sa route mais, alors que nous passons au niveau de l'endroit où nous avions perdu le brocard de vue, ce dernier, bloqué par un grillage à mouton, qui longe le bas du talus, panique et bondi vers la voiture. Il est heureusement stoppé dans son élan par des ronces qui lui ont enlacées le cou. Il se débat pour se dégager alors qu'un second brocard se débine de l'autre côté du grillage dans le bois clair. Le brocard finit par se dégager et part en longeant le bord du chemin. 

Arrivés sur la zone que Thierry veut chasser ce soir, un peu avant 20 heures, nous descendons de la voiture et prenons nos arcs pour suivre un chemin. Un peu plus loin, Thierry aperçoit un promeneur et son chien blanc que je prends pour un setter en l'apercevant de loin alors qu'il se promène sans laisse le long du bois à environ 150 mètres. Cela ne nous donne pas confiance pour la suite de notre chasse. Nous longeons un moment le chemin pour nous éloigner suffisamment du secteur dérangé. Thierry décide d'appeler dans une clairière sur la gauche du chemin. Nous nous posons et je démarre mes appels. J'insiste un moment quand des craquements se font entendre. Un animal vient sur moi en s'arrêtant régulièrement. Je finis par l'entrapercevoir mais il me paraît bien clair pour un chevreuil. J'ai un peu de mal à le distinguer dans la végétation mais alors qu'il se rapproche encore j'aperçois le panache de la queue qui dépasse de la végétation. C'est le chien de tout à l'heure. Je stoppe mes appels et rejoins Thierry posté un peu plus loin. Nous reprenons le chemin et tombons rapidement sur le promeneur et le saluons. Je lui demande s'il n'a pas perdu son chien et il m'explique que non, qu'il n'est pas loin car il vient juste de lancer un renard sur la droite du chemin. Le chien revient rapidement et impressionné par nos tenues camo, il aboie un peu avec un mouvement de recul. C'est une sorte de border colley blanc, contrairement à ce que je pensais, seule da tête est noire. Nous demandons où le promeneur compte aller pour ne pas retomber sur lui puis partons pour aller appeler un peu plus loin.

Nous prenons rapidement à droite alors que le promeneur et son chien s'éloignent et à notre grande surprise nous faisons démarrer d'abord un brocard, presque immédiatement suivi d'une chevrette toute proche de ce dernier, à quelques mètres sur la droite du chemin, alors que le chien poussait le renard sur ce secteur il y a quelques instants. Ils ont dû laisser passer le chien et avaient peut-être été attirés par mes appels de tout à l'heure. Nous nous posons un peu plus loin sur la gauche du chemin dans un petit bois clair mais mes appels ne feront rien venir. Nous revenons sur nos pas pour reprendre le chemin principal et aller nous poster dans un bois clair près d'un chemin qui descend vers une prairie desséchée prise dans le bois. Je me poste à environ 20 mètres de la prairie, derrière un arbre du bois clair 

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

alors que Thierry part se poster un peu plus loin à ma droite. Je commence mes appels et insiste un moment avec des appels brefs. Après quelques minutes, le bruit d'un galop se fait entendre devant moi mais les feuillages des arbres qui bordent la petite prairie me cachent l'animal qui semble venir d'en face. Le chevreuil s'arrête régulièrement et repart dès que j'appelle. Je finis par distinguer un brocard qui arrive sur moi au galop. Je décide de tenter de le tirer sans prendre mon Buttolo, qui pend à mon cou, contre ma poignée d'arc. Le brocard arrive rapidement aux premiers arbres qui bordent la petite prairie. J'arme mon arc, il rentre de quelques mètres dans le bois clairsemé et fait brusquement volte-face pour venir stopper plein travers, juste au bord des premiers arbres, à un peu moins de 20 mètres. J'aligne rapidement ma visée derrière son épaule et décoche. Ma flèche le frappe un peu trop en avant et lui fracasse les 2 épaules. Le chevreuil tente de fuir et s'effondre sur place. Je fonce vers lui, en appelant Thierry pour qu'il me rejoigne, alors que mon brocard se débat au sol.  Je l'achève alors que Thierry arrive. C'est un six pointes correct, je lui appose le bracelet et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir. 

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022
Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Je vide mon chevreuil, la panse et vide et il est amaigri (signes que nous sommes en plein rut), puis nous le pendons à un arbre pour laisser égoutter le sang et continuer notre chasse. Un peu plus loin, nous descendons le long d'un bout de chemin de terre qui rejoint une prairie enclavée dans le bois. Thierry se poste en retrait et je descends à environ 20 mètres de la prairie pour me poster à quelques mètres du chemin. Je commence mes appels brefs et insiste un moment quand un brocard surgit sans bruit, bouche ouverte et langue pendante. Il est plein travers à environ 25 mètres et arrive de la gauche. Je lance quelques appels, il fait demi-tour pour biaiser vers la bordure du bois en se rapprochant de moi et du bout du passage au niveau de l'entrée dans la prairie. J'arme mon arc mais le perds de vue un instant derrière les arbres. Brusquement, le brocard démarre et s'éloigne dans la prairie en aboyant sur quelques mètres puis stoppe et regarde vers moi. Je désarme et tente d'appeler à nouveau mais il redémarre et fuit vers la bordure du bois de l'autre côté de la prairie. Je contrôle alors le vent et constate qu'une très légère brise se dirige vers l'endroit où avait stoppé le brocard et m'a trahi.

Nous reprenons le chemin principal et le longeons tranquillement quand nous apercevons, par une trouée, dans l'angle de la grosse haie qui borde la gauche du chemin et démarre du coin de bois que nous longeons, une chevrette qui vient tranquillement vers nous en longeant la gauche de la haie dans une grande prairie desséchée. Elle avance d'un pas lent. 

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Alors qu'elle est à environ 45 mètres, elle bifurque vers la haie et disparaît dans cette dernière. Nous attendons un instant pensant la voir sortir sur le chemin mais rien. Nous nous avançons tranquillement et la faisons démarrer alors qu'elle allait sortir à découvert. 

Nous continuons sur le chemin quand nous apercevons, à environ 300 mètres, sur notre droite, un chevreuil qui avance tranquillement dans une luzerne entre 2 bois. Je me poste contre la haie. Thierry part se poster beaucoup plus en avant également contre la haie. Je commence mes appels mais le chevreuil, qui me semble être un brocard à son allure et sa démarche, relève à peine la tête avant de poursuivre indifférent son repas. J'insiste un peu quand un autre brocard arrive dans la luzerne, à environ 60 mètres. Il se plante, regarde vers moi puis démarre et fonce vers le bois de gauche. Je tente de le faire revenir en appelant mais il disparaît dans le creux du champ d'où il avait surgit et regagne le bois quand le brocard qui était plus loin l'aperçoit et le prend en chasse pour lui aussi disparaître dans le creux du champ, un peu avant d'arriver au bord du bois. Je quitte mon poste et rejoins Thierry mais alors que je lui raconte la scène, un autre brocard sort au bord du bois de gauche qui borde la grande prairie desséchée à environ 90 mètres. C'est un beau 6, il course une chevrette, certainement celle vue tout à l'heure. Nous sommes derrière la haie qui est très basse à cet endroit. Nous nous calons et je commence à appeler mais le brocard occupé à courser la chevrette ne réagit pas.  J'insiste un peu mais il suit la chevrette qui longe le bois en partant sur la gauche. Je tente d'aboyer ce qui fait réagir la chevrette qui bifurque et vient vers nous en stoppant régulièrement avec son prétendant aux fesses. Je continue mes aboiements et alterne avec mon appeau, ils viennent vers nous sur environ 30 mètres puis partent brusquement en course poursuite sur notre droite pour disparaître dans un bosquet qui fait suite à la haie. Je décide d'abandonner et nous reprenons notre progression sur le chemin.

Thierry veut aller sur une zone de maïs où nous espérons tomber sur les sangliers. En arrivant au coin du bois qui borde la droite du chemin, avant la bande enherbée qui le sépare du maïs, j'aperçois un chevreuil qui vient vers nous et je le perds de vue derrière un bout de haie entre le bois et la culture. Je m'avance après la haie parallèle au bois pour tenter d'apercevoir le chevreuil mais il a disparu. Nous élaborons notre plan d'attaque du champ de maïs. Le passage de canon central est occupé par le canon en cours d'arrosage. Un brocard sort du bois à environ 80 mètres pour rejoindre la culture. Dès qu'il rentre dans le maïs, nous nous postons dans la bordure de la culture et j'attaque vite les appels mais rien ne vient. Nous décidons de remonter les passages de canon de part et d'autre du passage central. Thierry prend le premier, je longe le maïs pour rejoindre mon passage quand la chevrette surgit du maïs à la course, le brocard surgit derrière. Ils foncent vers le bois et y rentrent au galop. Je me poste rapidement et appelle. Ils font demi-tour et reviennent bruyamment en lisière mais refusent de sortir à découvert. J'insiste un peu mais impossible de les faire venir. Je décide de laisser tomber et rejoins mon passage de canon que je remonte tranquillement. Les traces au sol attestent du passage des sangliers mais je ne verrai rien dans ce maïs très dense qui dépasse les 2.5 mètres de haut. Je retrouve Thierry de l'autre côté du maïs, la luminosité baisse vite. Nous décidons d'appeler en bordure d'une très grande luzerne. Je me cale près du chemin dans quelques gros arbres. Je commence mes appels, assez rapidement un énorme brocard sort du bois à environ 150 mètres et fonce vers moi pour stopper net à 50 mètres. Je continue les appels, il avance lentement de quelques mètres, stoppe un instant, avance à nouveau et se rapproche tranquillement quand Thierry, qui était posté derrière moi, s'avance sur le chemin alors qu'il fait presque nuit. Le brocard stoppe net et repart au galop vers le bois. Il est temps de rentrer préparer mon chevreuil et manger un bout avec Renaud qui fête ses 29 ans aujourd'hui. Il chassera avec nous demain matin. Nous retournons à la voiture et partons chercher mon brocard resté pendu.

Vendredi 29 juillet 

Ce matin, le réveil sonne à 5h40, la météo a prévu de la pluie. Je me prépare rapidement, Thierry est déjà debout mais Renaud ne s'est pas levé. Il va être l'heure de partir, Thierry part le réveiller. Il se prépare rapidement puis nous partons. Thierry va chasser seul et je pars avec Renaud. Nous nous garons près du stade de foot Cuzance. Nous partons par un large chemin caillouteux, au travers d'une trouée dans le bois, nous apercevons une masse sombre, à environ 200 mètres, dans la prairie de gauche et nous pensons qu'il s'agit d'un chevreuil. Nous continuons sur le chemin, caché par la bande boisée à notre gauche, pour rejoindre le passage permettant de rentrer dans la prairie. Nous remontons le passage et faisons une pause pour observer à l'entrée de la prairie. La tâche sombre est juste une touffe de végétation. Renaud aperçoit un renard qui mulote à plus de 200 mètres. Il se poste à l'entrée de la prairie, je me poste un peu plus en avant au milieu de buissons dans une bande en friche, sur la bordure droite de la prairie. Renaud appelle mais n'arrive pas à faire des appels puissants, je prends le relais mais pas plus de réaction du renard. Je passe au Buttolo pour tenter de faire venir un chevreuil. Presque immédiatement, une chevrette surgit du bois sur la droite et vient se caler à environ 20 mètres dans les buissons. Un autre chevreuil arrive derrière mais refuse de sortir du bois. Je l'entend juste marcher, je poursuis mes appels mais la chevrette repart et disparaît dans le bois. Mes appels ne les feront pas revenir.

Nous quittons cette prairie pour rejoindre un grand champ de blé non moissonnée. Le blé est très bas et les épis minuscules. Nous entrons par le passage qui traverse une bande boisée puis biaisons vers un bosquet au milieu de la culture sur notre gauche avant de le longer doucement. Dans le fond, à plus de 200 mètres devant nous se trouve une prairie fauchée ponctuée de balles rondes de foin. Nous avançons doucement pour aller nous poster au bout du bosquet. Je suis devant. Alors que nous sommes à moins de 100 mètres de la prairie fauchée, j'aperçois un renard entrain de muloter entre les balles rondes. Je me fige, collé au bois et tente de stopper Renaud dans mon dos en lui chuchotant : "Renard, renard, renard" mais il met quelques secondes à m'entendre et continue à avancer un peu. Le renard nous a repérés et stoppe assis contre une balle ronde à environ 100 mètres. Renaud se cale contre le bois et je commence à appeler, le renard reste assis à regarder vers nous mais un autre surgit de plus en arrière et commence à se rapprocher. Il stoppe un instant au niveau de la balle de foin, écoute, observe puis repart au petit trot pour rejoindre le bord du blé. Je poursuis mes appels. Il stoppe un court instant au bord des céréales puis bifurque pour partir vers le coin d'un bois qui borde le blé et ferme la prairie. Je le perds de vue un instant au coin du bois et continue à appeler quand j'aperçois le blé bouger. Le renard arrive caché dans les céréales. Sa tête resurgit à environ 80 mètres. Il regarde vers nous, je continue mes appels avec mes lèvres posées sur le dos de ma main. Il repart et fonce sur nous à grands bonds. J'accroche mon décocheur. Il n'est plus qu'à 40 mètres, je continue à appeler en aspirant de l'air entre mes lèvres pincées. Il fonce toujours vers nous et je profite d'un moment où il disparaît dans le blé après un bond pour armer rapidement mon arc et aligner mon viseur sur lui. Il stoppe à environ 25 mètres et regarde vers moi, encore quelques appels et il repart pour foncer sur moi. Je le suis dans mon viseur. Quand il arrive à environ 15 mètres de face, il stoppe et je décoche mais il fait volte-face au même moment et je le manque. Je continue mes appels mais il fuit vers la prairie.

Je pars chercher ma flèche provoquant la fuite du renard manqué, de celui qui était toujours assis contre la balle de foin et d'un autre plus gros que Renaud a vu partir plus en retrait. Je retrouve ma flèche et retourne contre le bois. Nous poursuivons jusqu'à bout du bois, près de la prairie. Je me poste au coin droit du bois, Renaud se poste au milieu de la largeur un peu plus à ma gauche puis commence ses appels au Buttolo. Après quelques appels des aboiements rauques, qui me font penser qu'il s'agit d'un brocard, retentissent en face de nous, à environ 80 mètres, de l'autre côté de la haie qui sépare cette prairie de la suivante, Renaud insiste mais le chevreuil tourne, part, revient derrière la haie sans vouloir venir. Nous sommes à mauvais vent pour lui. Je décide de quitter mon poste pour m'approcher de la haie et tenter de voir derrière. Alors que nous arrivons près de la haie, Renaud m'annonce qu'un renard assis sur notre gauche, au fond d'une langue de prairie qui s'enfonce dans le bois, a fui à couvert. Au bord de la haie, nous apercevons une chevrette et son faon. Ils s'enfuient, la chevrette poursuit ses aboiements et rejoignant le bois au loin, ce n'était donc pas un brocard.

Nous rejoignons le chemin et poursuivons vers des plantations de noisetiers et de noyers. Les noisetiers sur notre gauche sont en cours d'arrosage. Entre les arbres pousse de la luzerne autant entre les noisetiers qu'entre les noyers de l'autre côté du chemin. Un lièvre démarre entre les noyers, plus loin un autre lièvre démarre dans les noyers. Un C15 est garé dans les noyers sur la gauche après les noisetiers, nos chances de voir un chevreuil sont minces. Nous continuons le chemin, maintenant bordé par des haies, qui remonte sur une zone de prairies et de bois. Alors que nous avons stopper, sur le chemin, au niveau d'un passage qui rentre dans la prairie de gauche, pour décider de la suite de notre périple, un brocard surgit du bois de droite et s'avance tranquillement à découvert, à environ 150 mètres. Nous nous postons rapidement de part et d'autre du passage, derrière la haie. Je commence à appeler. Rapidement, le brocard arrive sur nous. Je chuchote à Renaud : "C'est toi qui tire". Le chevreuil se rapproche et s'arrête régulièrement pour observer. Il arrive sur nous, Renaud arme son arc et attend mais le brocard, qui est à environ 25 mètres, hésite. Il part en parallèle de la haie pour venir devant moi, stoppe, observe, aperçoit Renaud et détale. Mes appels n'y changeront rien, il nous a eus.

Nous continuons. Plus loin, nous remontons dans un bois clair et nous nous postons en haut de ce dernier, près d'une grande prairie. Je commence à appeler. Une chevrette arrive vers Renaud et stoppe en-dessous de lui puis démarre et stoppe plus loin en bordure de la prairie. N'ayant pas vu si c'était un mâle ou une femelle, je poursuis mes appels. La chevrette tourne un peu puis disparaît. En jetant un coup d'œil derrière moi, dans la prairie, j'aperçois alors un autre chevreuil, planté de face, à plus de 200 mètres. Je reprends les appels et il fonce sur moi mais je reconnais vite une chevrette, elle arrive à 30 mètres du bois, sur ma gauche. Je continue mes appels en espérant attirer un brocard, elle avance doucement en parallèle du bois sans vouloir se rapprocher plus et, après plusieurs minutes, finit par repartir d'où elle vient.

Nous continuons à travers la prairie pour rejoindre un autre bois un peu plus loin alors qu'il tombe quelques gouttes qui stoppent vite. Nous recevons un message avec une photo de flèche ensanglantée, Thierry a fléché. Rapidement nous recevons la photo du chevreuil qu'il a retrouvé.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Nous rentrons dans le bois en passant la clôture qui le borde. Je m'avance un peu puis biaise à gauche pour me poster près de la clôture à mouton, à quelques mètres de la lisière derrière laquelle s'ouvre une grande prairie. Renaud se poste à 30 mètres plus à droite, en bordure d'un talus qui descend jusqu'à une autre prairie enclavée dans le bois. Je commence mes appels en regardant la grande prairie. Presque immédiatement, un bruit me fait regarder derrière moi. Un magnifique brocard a remonté le talus près de Renaud avec sa chevrette restée en arrière et s'est planté près de lui. Renaud qui l'avait vu arriver est déjà armé et décoche. A ma grande surprise, il le manque, sa flèche a touché une branche et a été déviée. Le brocard démarre sans vraiment comprendre et stoppe à environ 20 mètres de moi, juste sous la cassure du talus, de 3/4 arrière. J'arme mon arc et aligne ma visée mais il repart et je le perds de vue derrière le talus. Je reprends mes appels, un autre brocard arrive dans la grande prairie, droit sur moi. Je tente de le guider vers moi. Pendant ce temps, le gros brocard a contourné mon ami et est revenu se planter dans mon dos. J'aperçois juste l'impact alors que Renaud vient de décrocher. Le brocard démarre, essaye de sauter la clôture que nous avons passée pour rentrer dans le bois. Retombe devant cette dernière après un bon spectaculaire, une de ses pattes avant est cassée et il ne peut pas la poser. Je poursuis mes appels pour tenter de flécher l'autre brocard, le chevreuil de mon ami longe la clôture en titubant et s'effondre près de la clôture, il n'a pas fait 20 mètres. Renaud n'a pas pu s'empêcher de manifester oralement sa joie et l'autre brocard a fui. J'essaie de le rappeler mais en vain. Nous partons voir le superbe brocard de Renaud, mon ami est aux anges, c'est le plus beau brocard qu'il a prélevé depuis qu'il a commencé à chasser. Sa flèche est parfait, elle rentre dans l'épaule, sort un peu plus en arrière dans la cage thoracique et traverse le haut du cœur, il la retrouve plantée au sol. Nous faisons quelques photos avant de vider le chevreuil.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Le chevreuil vidé (ce brocard comme mien est amaigri et sa panse est vide), nous passons la clôture derrière laquelle était arrivé l'autre brocard et laissons le brocard dans la végétation. Sur notre gauche, nous apercevons une superbe parcelle de luzerne. Nous devons continuer sur la  droite mais nous décidons d'aller y jeter un coup d'œil. En nous rapprochant nous apercevons une chevreuil au gagnage à plus de 300 mètres dans la luzerne. Nous nous calons dans le bois sur la gauche, en bordure de la luzerne. Renaud se cale sur ma droite à environ 20 mètres, prés de l'angle de la luzerne. Je commence à appeler focalisé sur le chevreuil au loin quand je vois armer mon ami du coin de l'œil. Retentit alors une respiration forte et saccadée. Une chevrette suivie d'un brocard arrivent au grand galop par notre gauche de la bordure du bois. Ils passent devant Renaud, j'arme mon arc, ils stoppent devant moi à environ 20 mètres. J'aligne la visée et décoche mais ma flèche part bizarrement et passe juste devant le poitrail du brocard. Les empennages claquent sur sa peau et il fait volte-face avec la chevrette. Ils disparaissent dans le bois. Je suis dégoutté, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, heureusement que je ne l'ai pas blessé. Je pars chercher ma flèche que je retrouve assez rapidement, je me demande si je n'avais pas mal encoché ma flèche. Je vérifierai les réglages cette après-midi chez Thierry.

Nous retournons au brocard de Renaud et mon ami le rapproche de la route et le cache dans les fourrés puis nous continuons vers la route proche quand je stoppe net et interpelle mon ami en apercevant un chevreuil à plus de cent mètres sur notre droite dans notre dos. C'est une chevrette qui semble perdue, elle est figée et observe autour d'elle. Peut-être la chevrette qui accompagnait le brocard de Renaud. Nous prenons un chemin qui se dirige vers une habitation puis bifurquons à droite pour entrer dans un bois clair avec des repousses. Nous nous postons à une trentaine de mètres l'un de l'autre. Je commence les appels, une chevrette et son jeune arrivent par la droite de Renaud sans que je les vois ni ne les entende à cause du vent assez soutenu qui s'est levé puis passent derrière moi, c'est alors que je les entends et me retourne pour les voir s'éloigner et disparaître dans le bois. Nous continuons à travers bois et nous nous postons plus loin au départ d'une pente boisée. Renaud est un peu plus haut que moi sur la droite. Je commence à appeler, une chevrette arrive par ma droite et passe sous mon ami puis vient en-dessous de moi avec son faon, certainement ceux vu tout à l'heure. Je continue mes appels et la chevrette tourne un moment en-dessous de moi et vient plusieurs fois se planter à 10 mètres puis me contourne pour revenir par ma gauche à environ 8 mètres dans le sale. Elle revient ensuite en-dessous de moi avant de se décider à s'éloigner en aboyant.

Nous nous éloignons du secteur puis prenons un chemin forestier et décidons d'appeler une dernière fois avant de retourner à la voiture. Renaud se poste sur la droite du chemin et moi à gauche près d'une prairie. J'appelle un moment mais le vent dans les feuillages limite mon audition de loin. Au bout d'un moment, des bruits de pas se font entendre tout proches dans le fourré, devant moi. J'insiste un moment quand finalement une chevrette et son jeune se rapprochent par la gauche, par un ancien chemin forestier partiellement gagné par la végétation. Elle se rapproche à environ 15 mètres en laissant son faon un peu en retrait puis s'éclipse.  Nous rentrons à la voiture sans voir d'autre chevreuil.

Ce soir, après avoir vérifié mes réglages, je retourne chasser avec Renaud. Thierry nous précède avec sa voiture. Je me gare et Thierry nous embarque pour nous déposer plus loin, nous chasserons en revenant vers ma voiture alors que lui ira chasser de son côté. En route, Renaud repère un chevreuil couché au pied d'un arbre dans une prairie. Plus loin, il repère un brocard qui frotte ses bois en lisière d'un bois un peu avant que Thierry nous dépose au bord de la route. Nous décidons d'aller chasser directement le brocard vu par Renaud, nous prenons la route et la longeons rapidement. En chemin, nous repérons un secteur prometteur et décidons d'y revenir après avoir tenté notre chance sur le premier brocard. Nous rejoignons une descente qui coupe le coin d'un bois bordant la route pour rejoindre un grand chaume qui borde le bois le long duquel Renaud a vu le brocard. En commençant à descendre vers le chaume, j'aperçois un chevreuil contre le bois et le montre à Renaud. Nous descendons doucement au bout du passage qui se termine dans une bande de friche qui longe le chaume. Renaud me dit d'aller me poster en avant et reste plus en arrière. Je me poste à genoux dans les herbes hautes au bout du passage et commence mes appels. Le brocard, qui est à environ 200 mètres, relève la tête puis reprend son repas de feuillages et semble se désintéresser totalement des appels. J'insiste un peu, tente des appels en écrasant la poire à fond mais il ne réagit pas, j'insiste un moment et aboie. Il se redresse alors puis démarre pour venir droit sur moi en trottinant sur environ 50 mètres puis stoppe, observe puis repart tranquillement en broutant de temps en temps. Je continue les appels et il arrive jusqu'au bord de la friche, à environ 50 mètres, à droite d'un gros noyer planté en limite du chaume et hésite. Il va et vient le long des herbes hautes sans vouloir avancer plus quand une chevrette surgit du bois et vient vers moi. Je stoppe mes appels craignant qu'elle ne fasse partir le brocard mais ce dernier l'a vu. Je reprends mes appels en espérant la faire venir très près et faire ainsi venir le brocard. Elle fonce sur moi par la gauche du gros noyer et monte dans la friche, par le passage qui descend au travers de cette dernière, jusqu'au chaume. Le brocard se lance à sa poursuite, j'arme mon arc et ils stoppent à environ 15 mètres en contrebas dans une zone d'herbes hautes. La chevrette est plus à droite, le brocard est de 3/4 face, j'attends une meilleure occasion. Il s'avance un peu vers la chevrette et se présente plein travers. J'aligne ma visée et décoche mais il s'écrase à la décoche puis ressort de la végétation et fonce vers le chaume. La chevrette a démarré elle aussi. Il stoppe à environ 60 mètres et regarde vers nous puis repart, la chevrette rentre au bois. Il stoppe en lisière, regarde derrière lui puis rentre au bois en aboyant. Je suis dégoutté. Nous partons chercher ma flèche que nous retrouvons miraculeusement dans les herbes hautes, aucune trace de sang.

Nous remontons vers la route et faisons demi-tour pour aller appeler sur le secteur repéré plus tôt. Nous descendons le long d'une clôture qui sépare 2 prairies et rejoint un bois en contrebas. Le vent souffle vers la gauche. Nous hésitons un peu puis décidons de nous poster plus haut sur la droite. Je me poste près d'un gros arbre au sommet d'un talus. Renaud se poste plus à droite, un peu en retrait, en bordure d'un fourré, au milieu de buissons. Je commence les appels, très rapidement, un beau brocard sort du bois au bout de la clôture et hume l'air avant de faire volte-face pour rentrer au bois. J'insiste un peu mais il nous a repérés. Je fais signe à mon ami et nous retournons à la route. Il n'a pas vu ce qui s'est passé et je lui explique.

Nous reprenons la route un moment puis rentrons dans une friche qui précède un bois sur notre gauche un peu avant une truffière clôturée. Nous avançons en suivant un muret de pierres, bordé par 2 clôtures à mouton qui longe les 2 côtés du muret. Nous cherchons un passage facile pour rentrer dans le bois à notre droite. Le passage trouvé nous passons le muret. Renaud se poste près de ce dernier et je pars me poster à environ 40 mètres plus à droite, près du coin du grillage de la truffière. Je commence à appeler. Au bout d'un moment, une chevrette arrive par la droite pour couper mon odeur car le vent souffle sur ma gauche. Elle arrive à environ de 20 mètres puis déguerpit et disparaît dans le sale. Je continue mes appels, elle revient et tourne un moment sur ma droite avant de repartir pour disparaître après m'avoir senti. Pensant que c'est terminé, je quitte mon poste et aperçois alors Renaud arc armé. Je me fige. Il vise devant lui et décoche mais je n'entends aucun impact. Renaud peste, j'ai, sans le vouloir, compliqué sa chasse. Je le rejoins, il a tiré un brocard qui arrivait sur lui en longeant l'autre côté du muret. Il l'a tiré au travers d'une trouée, au travers des branchages. Nous partons chercher sa flèche et il finit par la retrouver. Aucun signe de blessure, c'est bien ce que je pensais, c'est manqué et c'est de ma faute.

Nous reprenons la route. Un peu plus loin, le grillage à mouton qui longe la route est couché, nous traversons une bande friche étroite et rentrons dans une ancienne truffière. Les chênes, plantés en lignes espacées d'environ 8 à 10 mètres, remontent vers un bois. Les branches se rejoignent et forment un plafond végétal au-dessus de nous. Renaud se poste sur la gauche de l’ancienne plantation et moi plus à droite, au pied d'un des chêne et un peu plus en avant que mon ami. Je commence mes appels et insiste plusieurs minutes quand un jeune brocard apparaît en bordure gauche de l'ancienne truffière à environ 40 mètres au-dessus de Renaud, près du bois. Je fais signe à mon ami qui ne peut pas encore le voir puis reprends les appels. Le brocard marque un temps d'arrêt pour observer en bordure des premiers chênes puis s'avance tranquillement en biaisant vers moi. Je pose mon appeau sur la poignée de mon arc pour continuer à appeler arc armé et arme mon arc. il avance doucement. Je le suis dans mon viseur et le guide avec des appels courts espacés. Il se présente de 3/4 face à environ 15 mètres. Je cale ma visée à l'avant de son épaule et décoche. Ma flèche le traverse mais je n'ai pas bien vu l'impact. Il se retourne et fonce vers le bois. La patte avant côté tir ne semble plus répondre. Je le perds de vue alors qu'il arrive au bois mais l'entends se débattre sur place en bordure du fourré. Je quitte mon poste et rejoins la zone du tir où Renaud arrive lui aussi. Il me dit qu'il a vu mon chevreuil se débattre dans le fourré ce qui me conforte dans mon sentiment. Je tente de trouver du sang en recoupant la trajectoire de fuite alors que Renaud me devance et part directement au bord du bois. Je finis par trouver du sang.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022
Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Renaud lui a déjà trouvé mon chevreuil mort juste en bordure du bois, il a fait à peine 25 mètres. Je le rejoins et aperçois vite mon brocard. Je rentre pour aller l'observer, il a tapé dans un grillage à quelques mètres de la lisière et est retombé en arrière et projetant du sang sur les arbres derrière le grillage.  

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Ma flèche est sensiblement la même que celle de Renaud ce matin, entrée dans l'épaule et sortie plus en arrière dans la cage thoracique. Pendant que j'appose mon bracelet avant de sortir mon chevreuil, mon ami repère l'endroit où mon chevreuil est rentré dans le bois et a laissé pas mal de gouttes de sang. 

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Je sors mon chevreuil et pars voir l'entrée au bois puis je vais chercher ma flèche. Nous prenons la direction du tir et avançons doucement pour la retrouver. Je l'aperçois finalement, à environ 50 mètres du tir, dans les herbes sèches qui bordent la gauche de l'ancienne truffière, posée au sol.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Je rends ensuite les honneurs à mon chevreuil puis fais quelques photos souvenir.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

 Je vide ensuite mon chevreuil et nous le pendons dans les branches d'un des chênes avant de continuer notre chasse.

Un peu plus loin, nous tentons d'appeler dans un bois, sur la gauche, au-dessus de ce qui semble être une petite prairie bien verte. Rien ne venant, nous reprenons la route un moment jusqu'à la fin du bois sur notre gauche, nous descendons le long du bois dans la prairie qui remonte jusqu'à la route, c'est en fait la continuité de bout de prairie que nous apercevions de l'autre poste. En arrivant au coin du bois, j'aperçois un brocard qui traverse la prairie au galop et rentre dans le bois de droite. Nous nous postons rapidement, Renaud au coin du bois et moi dans quelques arbres à environ 40 mètres sur l'autre bord de la prairie, avant le bois de droite. J'appelle un moment mais rien ne vient.

Nous reprenons la route puis la quittons pour un chemin de pierre. Un peu plus loin, nous tentons d'appeler sur la gauche du chemin mais rien ne vient. Nous jetons un coup d'œil dans la prairie de l'autre côté du chemin, où Renaud a vu un chevreuil, couché au pied d'un arbre, en chemin. Nous entrons par un passage dans la haie et nous descendons doucement quand j'aperçois un chevreuil sous les noyers en contrebas. Nous nous baissons et nous nous décalons rapidement plus à gauche pour être cachés par le relief du terrain puis passons une clôture pour nous poster derrière quelques arbustes, sous un gros noyer. Je commence à appeler mais me rends vite compte qu'il s'agit d'une chevrette. Elle reste immobile à nous regarder et ne bouge pas plus alors que nous rejoignons le chemin. 

Un peu plus loin, nous repérons un secteur prometteur après une prairie partiellement en friche. Nous nous postons dans en haut d'un bois en forte pente qui forme ensuite un replat d'environ 40 à 50 mètres avant une parcelle de luzerne. J'appelle un moment quand j'aperçois une chevrette suivie d'un brocard qui arrive par la luzerne en contrebas. Je fais signe à Renaud et continue mes appels puis pose mon appeau sur ma poignée d'arc pour continuer à appeler. La chevrette reste en retrait et le brocard s'avance en-dessous de moi à environ 35 mètres. Il semble biaiser vers mon ami, il est méfiant et stoppe brusquement. Il ne veut plus avancer. Je continue les appels mais il fait demi-tour, rejoint la chevrette au trot puis ils disparaissent dans le bois et impossible de les faire revenir.

Nous quittons notre poste et rejoignons la route par le chemin. Nous la longeons un moment sans trouver de secteur où appeler, la luminosité commence à baisser, un gros lièvre démarre dans une prairie sur notre gauche. Nous passons sous un pont pour rejoindre la luzerne où j'avais vu le premier chevreuil en route pour la chasse avec Thierry. En arrivant près de la luzerne, nous observons un instant sans rien voir et décidons de nous approcher au travers d'un bois clair, tapissé d'herbes hautes et sèches. Nous avançons doucement quand une chevrette démarre dans la luzerne sur notre droite et prend à gauche au coin du bois, dans la luzerne qui tourne autour de ce dernier. Nous nous avançons encore un peu pour nous poster quand un autre chevreuil démarre à plus de 150 mètres dans la luzerne, saute par-dessus la clôture et stoppe dans la prairie desséchée qui remonte au-dessus pour regarder vers nous. Nous nous calons rapidement et je commence à appeler. Un autre chevreuil surgit d'un bosquet sur notre droite à plus de 200 mètres et fonce vers nous à travers une petite prairie desséchée. Il saute par-dessus la clôture qui délimite la luzerne et fonce droit sur nous. Alors qu'il se rapproche, je reconnais une chevrette. Je continue mes appels en espérant faire venir un brocard mais rien, le chevrette stoppe à environ 70 mètres près de la clôture fait de courts allers retours le long de cette dernière puis repart en aboyant d'où elle arrive. L'autre chevreuil, en face, ne veut pas bouger et la luminosité tombe vite. Nous retournons vers la route pour tenter d'aller appeler un peu plus loin. Alors que nous avançons tranquillement et passons un bosquet, j'aperçois 3 chevreuils. Il me semble reconnaître un gros brocard et 2 chevrettes, je stoppe Renaud. Nous nous calons rapidement et je commence à appeler mais comprends vite qu'il s'agit d'une chevrette et ses faons. Je continue à appeler un peu quand une chevrette surgit du bosquet de gauche au grand galop fait de brusques crochets dans le chaume de blé puis s'enfuit de cul pour disparaître au loin alors que la chevrette et ses faons rentrent à couvert sur la droite.

Nous continuons sur la route, il fera vite nuit, nous décidons d'appeler une dernière fois dans un grand chaume de blé. Alors que nous nous avançons, un chevreuil démarre et rentre au bois. Nos appels ne donneront rien. La nuit tombe alors que nous pressons le pas pour rejoindre la voiture. Nous partons ensuite chercher mon brocard avant de rentrer. En rentrant dans l'ancienne truffière, je fais démarrer un animal près des tripes. Il pousse des cris que je n'ai jamais entendus et tourne dans le bois près de moi sans vouloir s'éloigner. Je tente de l'apercevoir dans le faisceau de ma lampe sans succès avant de récupérer mon chevreuil pour retourner à la voiture. Thierry a lui aussi fléché un très beau brocard et est entrain de le dépecer à notre arrivée.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Samedi 30 juillet

Ce matin, le réveil sonne vers 5h40, nous allons chasser à trois avec Renaud et Thierry. Nous nous garons près d'une zone clôturée où parurent des vaches limousines. Nous prenons le chemin de terre pour aller nous poster un peu plus loin en bordure d'un bois. Nous nous répartissons et je commence à appeler, j'insiste un moment mais rien ne vient. Nous repartons sur le chemin pour rejoindre un passage qui rejoint une grande prairie desséchée, enclavée dans les bois. Mes amis se postent sur la gauche en bordure du bois, près de la prairie et je me poste sur la droite du passage également près de la prairie, derrière un gros arbre. J'appelle un moment quand un brocard surgit du bois, au coin de la prairie et vient stopper net à 25 mètres devant moi. Il regarde tout autour de lui puis fait brusquement volte-face pour revenir d'où il vient sans que nous puissions réagir. Je tente un moment de le rappeler mais il ne reviendra pas.

Nous reprenons le chemin puis partons pour une petite prairie enclavée dans le bois. Thierry reste en retrait, je pars avec Renaud pour nous poster sur la gauche de la petite prairie à quelques mètres dans le bois. Je commence les appels. Au bout d'un moment, il me semble entendre marcher dans le bois de l'autre côté de la prairie. Les bruits cessent régulièrement puis reprennent. J'insiste, fais des séries d'appels brefs et des séries d'appels en enfonçant la poire à fond. Au bout d'un bon moment, j'aperçois un mouvement sur ma gauche, un chevreuil arrive en contournant la prairie par l'intérieur du bois. Je poursuis les appels brefs. Il avance un peu, stoppe un moment, avance encore un peu puis semble se désintéresser totalement des appels alors qu'il est à environ 45 mètres. J'aperçois ses bois, c'est un jeune brocard. Je lance un appel en enfonçant la poire à fond et l'accroche à nouveau. Il recommence à venir doucement. Des aboiements se font entendre au loin derrière le bois de l'autre côté de la prairie. Je pose mon appeau sur la poignée d'arc et arme alors qu'il est à environ 30 mètres et cherche d'où viennent les appels. Je le guide avec quelques petits appels étouffés et le suis dans mon viseur. Il stoppe de 3/4 face à environ 8 mètres. Je cale ma visée en avant de son épaule et décoche. Foudroyé, il s'écroule sur place. Je me précipite pour l'achever, mais le temps de sortir mon couteau, il s'immobilise. Ma flèche est restée en travers, l'empennage  est resté pris dans une vertèbre et la pointe ressort au ras du cuissot opposé au côté du tir. Je dégage ma flèche, appose mon bracelet et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Je vide ensuite mon brocard et attache ses pattes pour le porter.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

Nous partons pour tenter d'appeler un peu plus loin autour d'une autre prairie enclavée d'où semblaient venir les aboiements. Je pose mon brocard dans une bande d'arbres puis nous nous répartissons autour de la prairie en forme de cuvette. Thierry se poste dans le bois, sur un côté et nous partons avec Renaud sur l'autre côté  bordé d'un bois épars. Renaud se poste et je m'avance un peu plus puis commence à appeler. Après un instant, Renaud voit arriver sur nous un gros brocard qui surgissant du bois traverse une combe en luzerne pour remonter au travers du bois épars où nous sommes postés. De mon poste, je ne vois rien et continue mes appels, le brocard disparaît de la vue de Renaud un instant au fond de la combe puis bifurque pour remonter dans le bois à environ 40 mètres, en parallèle de nos postes pour prendre le vent avant de nous sentir et de redescendre en aboyant dans la combe. N'ayant rien vu de cela, je continue mes appels et alterne par moment avec des aboiements. Le brocard hésite, revient plusieurs fois vers nous mais ne remonte pas. Il aboie et je lui réponds un moment avant qu'il ne se décide à s'éloigner en protestant. Je quitte mon poste et c'est alors que Renaud m'explique ce qu'il vient de se passer.

Je récupère mon brocard et nous retournons à la voiture pour changer de secteur. Nous chargeons mon brocard mais avant de partir Thierry décide de tenter notre chance de l'autre côté de la route autour d'une prairie. Nous rentrons par un passage, Thierry se poste sur la gauche en lisière, je me poste un peu plus loin à sa droite, au fond de la prairie et Renaud encore plus à ma droite. Je me tourne face à la prairie et commence mes appels. Au bout d'un moment, un joli brocard arrive par ma gauche, en face de Renaud, en longeant l'autre côté de la prairie à environ 60 mètres. Il s'avance un peu sur les appels puis devient inquiet et s'enfuit en longeant l'autre côté de la prairie. J'appelle encore un peu mais ne le voyant pas revenir, je le pense parti et commence à quitter mon poste mais vois alors Renaud qui proteste. Le chevreuil avait fait une boucle pour revenir à 20 mètres de lui, sur sa gauche et je viens de le faire fuir. Je m'en veux, je n'ai pas été assez patient et je viens de faire perdre une occasion de tir à mon ami. Nous retournons à la voiture et reprenons la route.

En chemin, nous apercevons, de la voiture, un brocard qui longe tranquillement un bois, en bordure d'une luzerne, à environ 70 mètres de la route. Nous passons derrière un bois qui borde la route et nous camoufle. Je pars avec Renaud pour rejoindre le coin du bois pour tenter d'appeler et faire tirer mon ami. Renaud se poste au coin du bois, je tente d'appeler un moment mais rien ne venant nous reprenons la voiture pour aller nous garer plus loin. En route, nous apercevons un vol de palombes voletant au-dessus d'un chaume de blé et se posant régulièrement pour glaner les céréales oubliées au sol. Un renard est tapi au sol, au milieu des oiseaux et semble attendre l'erreur de l'un d'eux. Nous passons à environ 70 mètres de lui en voiture et il s'écrase au sol comme pour éviter que nous l'apercevions. Thierry voulait jeter un coup d'œil un peu plus loin, ne voyant rien, nous faisons demi-tour et repassons devant le renard qui n'a pas bougé. Il s'écrase à nouveau au sol mais, alors que nous nous garons au départ d'un chemin forestier, Il se redresse et fuit vers le bois au loin. Il stoppe un instant avant d'y rentrer et regarde vers nous puis rentre à couvert.

Nous longeons un moment le chemin jusqu'au départ d'un autre chemin sur notre gauche. Il longe un bois et une grande parcelle de luzerne entourée de bois. Une bande d'arbres borde la droite du chemin le long de la luzerne. Thierry se poste au départ du chemin, Renaud un peu plus loin au bord du bois et je me poste encore un peu plus loin en bordure du bois. Alors que je m'enfonce de quelques mètres dans le bois sur un tapis de feuilles sèches, un brocard démarre en contrebas, sur la gauche du chemin et sort dans une prairie à environ 100 mètres. Je fais signe à mes amis et démarre rapidement les appels. Le brocard stoppe et revient en bordure du bois puis se met à aboyer. J'insiste et poursuis les appels ce qui fait arriver une chevrette dans le bois sur ma gauche. Elle tourne, à environ 30 mètres, sans vouloir se rapprocher plus, le brocard et elle aboient régulièrement et je commence à leur répondre. Ils tournent et hésitent mais finissent par s'éloigner. Pensant la partie terminée, je quitte mon poste et entends les protestations de Renaud sur qui arrivait un beau brocard au galop. Il avait armé et l'attendait. Je viens encore de lui casser sa chasse, je n'imaginais pas qu'un autre brocard allait arriver par la luzerne. Je suis confus. Je tente de rappeler le brocard qui est retourné près du bois mais il regarde un moment vers nous sans bouger puis rentre au bois.

Nous reprenons le chemin principal puis le quittons pour s'enfoncer un moment dans le bois par une grosse coulée très marquée. Nous arrivons ainsi au niveau d'un cirque boisé qui descend vers une parcelle de sorgho fourrager. Je me poste au milieu, au sommet du talus, Thierry à ma droite et Renaud de l'autre côté, chacun à environ 20 mètres de moi près de la pente raide. Je commence mes appels et insiste un moment en alternant les séries d'appels brefs et d'appels en écrasant la poire au maximum. Je finis par apercevoir un léger mouvement dans le fond du cirque à environ 100 mètres sur ma droite. En cherchant du regard, je distingue alors une tête de chevreuil qui dépasse de la végétation. Je poursuis mes appels mais le chevreuil se met à aboyer, je lui réponds par des aboiements en alternant avec des appels à l'appeau. Un autre chevreuil arrive dans mon dos vers Renaud en aboyant en crête mais il stoppe à bonne distance et n'ose pas approcher plus.  Après plusieurs minutes sans voir le chevreuil en contrebas, alors qu'il tourne dans le bois, je finis par l'apercevoir. Il aboie régulièrement et je lui réponds de façon agressive pour le provoquer. Il hésite tourne alors que l'autre chevreuil s'est éloigné en aboyant. Il finit par se décider et amorce une courbe pour monter sur Thierry mais il stoppe à 18 mètres de mon ami, hésite sans lui présenter d'angle de tir puis rebrousse chemin et disparaît dans le sale en aboyant. Je tente toujours de le faire revenir à l'appeau et à l'aboiement mais il renonce et s'éloigne en aboyant. Alors qu'il est à plus de 150 mètres, je laisse tomber. 

Thierry décide de faire une autre zone avant de rentrer. Nous partons sur la droite pour rejoindre un secteur très similaire, un peu plus loin dans le bois, au-dessus d'une prairie mais, malgré mes appels insistants, aucun chevreuil ne viendra jusqu'à nous. Il est temps de retourner à la voiture pour aller préparer mon chevreuil. Sur le chemin du retour, nous apercevrons une chevrette au gagnage dans une parcelle de luzerne.

Ce soir, Eva la copine de Renaud doit nous rejoindre pour accompagner son homme à la chasse. Je ne suis plus très motivé pour chasser, je ne veux pas rentrer chez moi trop tard et j'ai 3 heures de route. Nous partons chasser avec Thierry et Renaud part avec Eva. Ils nous suivent pour que Thierry leur montre leur secteur de chasse puis nous continuons est nous nous gardons sur le bord de la route. Nous la traversons et passons une clôture pour rentrer dans un bois clair. Le vent souffle de façon soutenue. Un ancien point d'eau asséché a servi de souille à un sanglier qui a couvert les troncs tous proches d'une boue couleur rouille. Nous partons nous poster un peu plus loin mais mes appels resteront sans réponse. Nous partons donc nous poster un peu plus loin dans le bois clair, près d'une zone plus fourrée. Thierry se poste sur la gauche et moi à environ 15 mètres de lui. J'aperçois un champ sur ma droite au travers des branchages. Je commence mes appels et alterne les séries d'appels courts et d'appels en écrasant la poire au maximum quand il me semble entendre un animal arriver côté champ dans une zone de végétation épaisse. Je pivote face au bruit quand un bruit me fait tourner la tête. J'ai juste le temps de voir stopper un jeune brocard dans mon dos et la flèche de Thierry le traverser. Il démarre en trombe mais peine vite à courrir et se fracasse dans la végétation à environ 60 mètres. Je continue à appeler pensant qu'un autre chevreuil est devant moi mais rien ne vient. J'ai dû me tromper dans le positionnement du bruit. Le chevreuil arrivait à vive allure dans mon dos et est passé à côté de Thierry sans s'arrêter, c'est certainement mon mouvement qui l'a fait stopper et lui a coûté la vie. Je me dirige vers mon ami et le félicite. Nous cherchons ensuite sa flèche et la retrouvons avant d'aller chercher son chevreuil. En recoupant la direction de fuite, je trouve le sang et le suivons pour retrouver son chevreuil où je l'avais vu tomber. Sa flèche est plein cœur. Nous faisons quelques photos et en envoyons une à Renaud pour faire monter la pression.

Un superbe séjour lotois chez mon ami Thierry, 28, 29, 30 juillet 2022

De son côté, un beau brocard et sa chevrette sont venus sur les appels mais il n'a pas pu tirer et ils se sont éloignés. Nous vidons le brocard puis le ramenons pour le prendre près de la voiture avant de repartir en chasse. 

Nous repartons en chemin inverse et passons la zone du tir pour continuer un moment et nous poster dans un grand bois de gros chênes, le sous bois herbeux est très propre et s'ouvre sur des zone de prairie. Mes appels ne donneront rien, nous partons ensuite nous poster le long d'un chemin forestier, au bord d'une bande d'arbres touffus qui précèdent un bois de grands chênes espacés, séparés par de grandes zones enherbées. Nous sommes tournés vers le bois clair de grands chênes. Thierry est posté à environ 40 mètres sur ma gauche et le vent souffle de lui vers moi. Je commence mes appels, le bruit du vent dans les feuillages ne permet pas d'entendre de loin et je me fais surprendre par une chevrette qui arrive en trombe et passe à côté de moi par une belle coulée venant du sous-bois clair. Elle bifurque pour prendre le chemin, passe dans mon dos et s'éloigne d'environ 50 mètres par le chemin avant que je ne l'a perde de vue. Je reprends mes appels et la vois revenir au galop vers nous. Elle stoppe dans mon dos puis tourne un moment derrière moi à portée de tir. Alors que je me retourne doucement pour l'observer, elle aperçoit le mouvement et détale en aboyant vers Thierry mais revient alors que je reprends mes appels. Elle tourne et retourne en aboyant derrière moi et aucun brocard ne se montre. La chevrette finit par s'éloigner et je décide d'arrêter les appels, nous quittons notre poste pour aller en trouver un autre un peu plus loin.

Alors que nous avançons tranquillement à la recherche d'un poste dans le bois herbeux de grands chênes espacés, un lièvre démarre de son gîte, à quelques mètres de nous, entre les troncs d'un bouquet de chênes. Nous avançons encore un peu en bordure d'une bande dégagée dans le bois qui précède ne zone plus fourrée. Thierry se poste à environ 45 mètres sur ma gauche, je me poste au milieu d'un bouquet d'arbres et arbustes qui me camouflent un peu. Sur la droite du fourré s'ouvre un grand chaume. J'appelle un moment en alternant les séries des 2 types d'appels quand surgissent, comme par magie, sans bruit, une chevrette suivie d'un joli brocard. Ils stoppent à environ 40 mètres sur ma gauche à portée de tir pour Thierry. Ils sont devant lui et regardent tout autour d'eux. Je n'ose plus appeler pour ne pas gâcher l'occasion de mon ami. Je tente de poser mon Buttolo sur ma poignée d'arc mais au même moment Thierry tente d'armer, le chevrette démarre, le brocard sursaute et il filent tous les 2 pour disparaître dans le fourré d'où ils venaient. Je tente de les faire venir à nouveau mais impossible.

Nous quittons notre poste pour rejoindre un chemin qui se dirige vers une ferme d'où viennent des bêlements. Thierry peste d'avoir raté une si belle occasion. Alors que je cherche mon portable dans ma poche, je ne le trouve pas et pense l'avoir perdu. J'espère l'avoir laissé dans la voiture mais je ne m'en souviens pas. Nous décidons de revenir vers la voiture en chassant, il est 20h30. Nous passons la ferme et marchons un moment sur une belle coulée au milieu d'une zone assez fourrée. Alors que nous arrivons sur une zone plus dégagée qui descend vers une culture, Thierry décide de se poster. Il part sur la droite et alors que je me décale un peu à gauche, j'aperçois un grand brocard qui se débine sur la gauche, à environ 70 mètres. Je fais signe à Thierry et attaque rapidement les appels sans vraiment y croire car nous sommes à mauvais vent. Le brocard hésite à revenir mais il nous sent et se met à aboyer en s'éloignant d'avantage. 

Nous quittons ce poste et tentons d'appeler un peu plus loin sans succès puis retournons à la voiture où je retrouve mon portable. Thierry décide d'appeler une dernière fois un bout d'un chemin qui débouche dans un grand chaume avant de partir mais je n'arriverai pas à faire venir de chevreuil. Nous retournons vers la voiture et récupérons le brocard de Thierry avant de rentrer. Je dépose mon ami chez lui, récupère la viande de mes chevreuils et les affaires avant de prendre la route vers 21h15 pour rentrer dans le Gers. En route, j'apercevrai des chevreuils en grand nombre.

Alex

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 13:40

J'ai décidé de profiter de ce weekend prolongé pour en faire un saut dans le Tarn pour aller voir ma famille et faire ma chasse annuelle au brocard sur Roumégoux où j'ai commencé à chasser. Je pense que ces fortes chaleurs ont dû faire démarrer le rut.

Jeudi 14 juillet 

En fin d'après-midi, je quitte Haulies pour rejoindre Albi. J'ai tiré quelques flèches ce matin et mon arc est toujours bien réglé. En arrivant chez mes parents, je reste un peu avec mes nièces présentes pour 2 jours avant de me préparer pour partir à la chasse. J'arrive à Roumégoux, vers 19h20, chez Lionel, le Président de la chasse pour récupérer le bracelet et la fiche de prélèvement. Comme chaque année, mon ancienne société de chasse m'accueille gratuitement pour chasser un brocard à l'arc. Cet accueil chaleureux et désintéressé n'a pas de prix de nos jours où tout devient une marchandise et source de spéculation. Pour les remercier, j'arrive avec plusieurs gros pots de pâtés de ma fabrication pour leurs repas lors des weekends de battue. Nous discutons un moment, il a appliqué ma technique d'appel du renard que je lui ai enseignée l'an dernier et qui lui a permis 3 prélèvements depuis l'ouverture. Un peu avant 20 heures, je pars me garer dans le bois, au départ du chemin qui descend au barrage de la Bancalié par la route de Saint Antonin de Lacalm. Je me prépare tranquillement puis remonte dans le grand bois en long qui surplombe la route. Le sous-bois est très sec et j'ai l'impression de marcher sur des chips. Je n'ai pas mis mes chaussons de plongée car je me suis fait une entorse du gris orteil gauche le weekend dernier et il me fait encore souffrir par moment. Mes chaussures de sport sont plus bruyantes mais tout de même assez souples et protégeront mieux mon pied. Je progresse sur une très grosse coulée que je connais bien. Elle longe tout le haut du bois entre 10 et 30 mètres de la lisière pour ressortir dans une petite prairie à plusieurs centaines de mètres. Le vent n'est pas très bon, il souffle dans mon dos, j'espère que les chevreuils ne seront pas sous le vent. Dès le départ, je tombe sur un beau gratis au milieu des grands pins qui dominent le sous-bois couvert de bruyère. Un brocard est présent dans le secteur comme chaque année. Plusieurs autres gratis ponctuent le bord de la coulée alors que les pins laissent place à des feuillus. J'aperçois un moment la route qui descend vers le ruisseau d'alimentation du barrage. Le bois s'élargit doucement et je décide de me poster, non loin de la prairie, dans une zone un peu fourrée avec une visibilité suffisante pour tirer tout autour de moi. En général, un brocard se gîte dans le massif de buis encaissé sur ma gauche. Il fait encore très chaud, j'attends un peu puis commence à appeler au Buttolo sans vraiment y croire, j'ai fait beaucoup de bruit pour venir me poster malgré mes précautions. Je fais plusieurs séries d'appels entrecoupées de pauses pour écouter mais rien. Après plusieurs minutes, je poursuis jusqu'à sortir dans la prairie. En marchant dans cette dernière, je fais beaucoup moins de bruit. Les cigales chantent à tue-tête. Je contourne une avancée du bois dans la prairie en passant deux clôtures à vache. Puis reviens vers le bois qui est maintenant majoritairement planté de châtaigniers, forme une grosse avancée dans les prairies sur la gauche de la longère de bois principale. Je me poste près d'un gros arbre, au coin du bois, non loin d'un chemin forestier descendant dans un bas fond. Je reprends mes appels un moment mais toujours rien. Le vent n'ai vraiment pas à mon avantage. Je repars et contourne la grande avancée du bois pour descendre dans une grande combe dont le penchant de droite remonte dans le bois alors que l'autre est une prairie qui remonte vers un chemin de terre en crête. Je passe une mare prise dans le coin de l'avancée du bois où il y avait des ragondins l'année dernière, rien ce soir. La surface est juste agitée par les poissons venant l'effleurer et les insectes aquatiques. Le bas de la combe dans l'ombre est un peu plus vert mais la prairie est grillée en remontant vers le chemin de terre vers lequel je biaise tranquillement. La prairie borde la longère de bois sur ma droite qui continue encore sur plusieurs centaines de mètres. Un gros pin planté au milieu du penchant près du bois me rappelle mon premier chevreuil tiré en battue à la carabine. J'étais alors posté au pied de cet arbre magnifique et ce brocard avec juste des départs de velours était sorti de la bordure du bois pour stopper à environ 30 mètres de moi. Arrivé au chemin de terre, je prends à droite vers le bois et y rentre de quelques mètres pour me poster au bord d'un chemin de terre perpendiculaire qui descend en longeant l'intérieur de la lisière. Je me poste et tente sans succès d'appeler quelques minutes. Je reprends le chemin principal qui descend en lacets vers le Lézer qui alimente le barrage de la Bancalié. Le chemin couvert de gravillons et très sec est bruyant et je progresse lentement en calculant mes pas pour limiter le bruit. Le premier lacet ressort du bois et le longe. Je surveille le penchant en prairie sur ma gauche mais rien.

Au départ du second lacet, je quitte le chemin pour m'avancer dans une combe par un passage de tracteur le long d'une haie qui sépare 2 prairies et descend vers un ru qui marque le fond de la combe. Cette prairie est encore verte près du ruisseau mais la bande, qui remonte entre le bois de pins qui borde le chemin à droite et le bois qui longe la route de crête en démarrant en prolongement de la haie que je longe, est complètement grillée. C'est le secteur où j'ai fléché mon brocard record en 2017. Je m'avance le long de la haie pour me caler derrière 2 balles rondes de foin près de la haie. J'observe un instant le secteur puis commence mes appels. Presque immédiatement, une palombe décolle du bois derrière moi et je comprends que quelque chose vient de la déranger. J'accroche mon décocheur et me retourne rapidement. Une chevrette, à environ 70 mètres, vient de traverser au galop la haie qui borde le ru de l'autre côté de la haie contre laquelle je suis posté. Elle stoppe près d'une haie planté à mi-pente du penchant qui remonte vers le chemin de terre. Un brocard surgit alors de la haie et la rejoint au trot. Tête basse, nez au sol, il commence à la suivre alors qu'elle décrit des cercles dans la prairie, d'un pas rapide. Je reprends mes appels. La chevrette démarre au trot et fonce vers la haie contre laquelle je suis. Le brocard la suit et je finis par les perdre de vue derrière les arbres. Je poursuis mes appels et m'attends à les voir traverser de mon côté mais les secondes passent et rien ne vient quand un mouvement attire mon regard derrière la haie a environ 35 mètres. La chevrette a disparu mais le brocard revient en biaisant vers le ru. Je tente de l'appeler mais il regarde tout au plus vers moi sans vouloir venir, je tente le Rottumteller sans plus de succès et le brocard s'éloigne tranquillement en stoppant régulièrement pour regarder vers moi ou brouter jusqu'à disparaître dans la haie qui borde le ru. Je me décale un peu plus vers le bois pour tenter de le voir passer mais rien, je tente plus à gauche au cas où il longerait la haie du ru mais rien non plus. Le recouper sera très compliqué, je décide de laisser tomber et longe le ru pour revenir vers le chemin de terre.

Je reprends ma descente du chemin de terre entre le bois de pins qui remonte sur ma gauche et le penchant de bois clair qui descend vers une pointe de prairie qui borde le Lézer. Un peu plus loin, le chemin débouche au bord d'un chaume de blé qui se termine en pointe le long d'une bande de prairie encore verte qui borde le ruisseau à environ 70 mètres. Une haie d'arbres borde le chemin, je tente d'apercevoir un animal au travers des feuillages mais rien. Le chemin se divise en 2, une partie qui descend vers le ruisseau et une qui longe le chaume jusqu'au coin du bois de pins qui finit en bois de feuillus. Je longe doucement le chemin vers l'angle du bois. J'avance doucement pour essayer de ne pas faire trop de bruit, espérant surprendre un chevreuil au gagnage quand j'aperçois le dos d'un chevreuil qui mange à environ 150 mètres, au sommet du chaume de blé, dans un léger creux, au milieu des ballots de paille. Je m'avance doucement vers l'angle du bois et le relief du terrain me cache vite le chevreuil. Je remonte ensuite le talus du bois mais les feuilles mortes très sèches sont très bruyantes. J'espère que le chevreuil, encore à plus de 100 mètres, ne m'a pas entendu. Je me poste contre un arbre près de la lisière. Je ne vois pas le chevreuil, il s'est peut être avancé derrière un îlot de verdure et d'arbres fruitiers qui était un ancien jardin abandonné à jour au milieu du chaume. Je commence à appeler mais rien ne vient. J'insiste un moment sans succès. Je quitte mon poste et m'avance doucement vers l'ancien jardin mais le chaume est très bruyant. Arrivé derrière les arbres fruitiers, je les contourne tranquillement par la gauche pour tenter d'apercevoir le chevreuil mais il a disparu.

Je retourne au chemin et le longe pour rejoindre le bord du ruisseau. Je suis ensuite le cours d'eau pour prospecter les prairies prise entre ce dernier et la longère de bois que j'ai suivi par le haut pour venir. Un peu plus loin, je biaise vers la bordure du bois derrière une ligne de balles de foin pour le poster au pied du bois et tenter d'appeler un moment. Rien ne venant, je décide de continuer et passe une haie épaisse qui relie le ruisseau au bois. Rien dans la prairie suivante. La luminosité commence à baisser. Arrivé à la route, je prends à gauche vers le pont qui passe le Lézer. Rien dans la petite prairie de l'autre côté de la route. Je passe le pont et rejoins un chemin de terre qui longe le ruisseau pour rejoindre le barrage. Au départ du chemin, un passage permet l'accès à une prairie, bordée par les bois, qui remonte en pente raide. Une chevrette broute tranquillement avec son faon à environ 80 mètres en remontant le long du bois. Je l'observe un instant mais elle tourne la tête vers moi et m'aperçoit alors que je suis à découvert au milieu du passage. Je m'éclipse doucement par le chemin alors qu'elle me regarde disparaître derrière le bois. J'avance plusieurs centaines de mètres en sous-bois puis le paysage s'ouvre sur le barrage asséché qui n'a laissé qu'un ruisseau qui serpente dans la vase. 3 gros ragondins broutent tranquillement le long du bois sur la rive opposée. Je ne peux pas les rejoindre car la bande d'arbres qui borde le chemin est trop épaisse. Je continue un peu puis décide de tenter quelques appels avant qu'il fasse trop sombre en sous-bois. Toujours rien, je passe la bande d'arbres qui borde le chemin par une grosse coulée. Les ragondins ont disparu, certainement affolés par mes appels. Je cherche un passage pour traverser le ruisseau vaseux et le passe en marchant sur les branches d'un arbre mort tombé dans la vase. Il fera vite nuit. Des remous au loin, sur ma gauche, attirent mon attention. Je m'approche doucement. Un remous persistant agite l'eau derrière une grosse souche qui me cache l'animal. Je m'approche tout doucement à quelques mètres mais me rends compte qu'il s'agit d'un jeune canard qui s'éloigne du bord en m'apercevant. D’autres canards barbotent plus loin le long de la berge du barrage qui commence à s'élargir. Ils m'aperçoivent et s'éloignent tranquillement. Il fera vite nuit. Je remonte par le chemin à ma droite qui revient vers ma voiture. Il est temps de rentrer pour regarder le feu d'artifice avec mes nièces de la fenêtre de la chambre de mes parents. Sur le retour, je dois piler après Fauch pour ne pas écraser un renard qui traverse la route.

Vendredi matin 15 juillet 

Ce matin, le réveil sonne vers 5 heures. Je me prépare tranquillement puis pars pour la chasse. Arrivé sur place vers 5h45, le jour commence déjà à se lever. Je me gare près de la bergerie de mon oncle puis pars à pied vers une grande prairie entourée de bois sur la droite et bordée par le ruisseau et sa bande boisée sur la gauche. En arrivant à l'entrée de la prairie par un chemin de terre, j'observe un instant sans rien voir puis la traverse pour aller me poster au bord du bois près du fond de la pâture. L'an dernier j'avais fait venir un beau brocard au cul d'une chevrette à ce poste et l'avais manqué sans explication. Je vais tenter de prendre ma revanche. Je me cale en lisière et appelle un moment mais rien ne vient. Je fais demi-tour et ressors de la prairie pour prendre à gauche entre le bois à ma gauche et le ru qui rejoint le ruisseau. J'avance doucement en suivant le sentier des brebis le long du bois, en bordure de la longue prairie quand une silhouette venant de la haie bordant le ru traverse la prairie pour rentrer au bois à plus de 200 mètres. Je pense qu'il s'agissait d'un chevreuil mais je l'ai à peine vu et la luminosité n'est pas encore assez forte pour bien voir aussi loin. Je décide d'avancer jusqu'à la haie qui sépare cette prairie de la suivante, un peu après l'endroit où est rentré l'animal avant d'appeler. Mais alors que j'arrive à la haie, je constate qu'un troupeau de limousines est couché et rumine au milieu de la pâture. Connaissant l'aversion des chevreuils pour ces gros animaux, je décide de ne pas appeler sur ce secteur. Je traverse la bande de prairie pour rejoindre le bord du ru asséché et bordé par une clôture barbelé prise dans une haie claire. Alors que j'arrive près du petit cours d'eau, je suis surpris par un brocard qui arrivait vers moi à travers une parcelle déchaumée. M'ayant vu, il fait volte-face et s'enfuit vers un bosquet un peu plus loin. Le temps d'attraper mon appeau, il est en lisière. Je lance 2 appels pour tenter de le stopper mais il disparaît dans le bois.

Je passe les barbelés puis biaise pour rejoindre un chemin de terre, passe une seconde clôture puis commence à suivre tranquillement le chemin de terre tout en surveillant les prairies et lisières des environs. Le chemin caillouteux et sec est assez bruyant et je peine à progresser sans bruit avec mes chaussures de sport. Le chemin remonte entre 2 bois puis débouche en haut d'un grand chaume de blé qui descend sur ma gauche. Je scrute un moment le paysage sans rien voir puis décide de descendre par le chaume. L'an derrière je me suis fait avoir par un renard en bordure du bois alors que cette parcelle était plantée de tournesol. Il est passé tranquillement à 15 mètres en s'arrêtant plusieurs fois sans le laisser de possibilité de tir avant de disparaitre et j'espérais le revoir cette année. Un peu plus bas, le chaume s'enfonce à angle droit sur la gauche pour épouser la bordure du bois. Alors que je passe l'angle du bois, je stoppe net mais trop tard. Le renard qui est tranquillement couché, à 80 mètres sur ma gauche, dans le chaume, à 15 mètres du bord du bois, regarde vers moi. Je reste un moment immobile, il me fixe et finit par se lever après quelques secondes. Je reste immobile, il s'avance un peu puis tourne la tête. J'en profite pour reculer un peu à couvert derrière le bois puis me colle contre ce dernier pour m'avancer jusqu'à l'angle du bois sur la pointe des pieds. A mon arrivée, le renard a disparu, le vent n'est pas bon, il souffle vers le bois. Je tente tout de même quelques appels en posant mes lèvres sur le dos de ma main mais rien ne vient. Il m'a encore bien eu.

Je remonte vers la route à travers chaume puis la longe un peu pour passer le bois avant de redescendre en le longeant dans une parcelle de tournesols clairsemés. J'avance doucement dans la culture tout en biaisant vers une luzerne qui descend plus à ma droite vers la bordure d'un autre bois qui remonte vers la route. J'aperçois alors un chevreuil qui broute tranquillement dans la luzerne à environ 100 mètres, près du bois. Je me baisse dans le tournesol et biaise vers le coin de la parcelle qui se termine en alignement d'un angle de bois. Alors que j'arrive au coin du bois pour me poster, je reconnais une chevrette et aperçois ces 2 faons que je n'avais pas vus. Le vent a tourné un peu et elle hume l'air nez au vent, avec insistance avant de retourner au bois avec sa progéniture. Un coup d'œil à gauche vers le bas de la luzerne mais rien. Je biaise pour remonter vers la route à l'angle du bois où a disparu la chevrette.

Je longe à nouveau la route un instant pour rejoindre une petite prairie qui précède un grand champ de maïs qui descend jusqu'à un lac dont le niveau est déjà bien bas. Un petit Bosquet sépare une partie de la prairie du maïs. Je passe le long du bois à ma gauche, passe un bout de chemin qui sépare le bosquet du bois puis continue à le suivre le long du maïs. Le canon est en train d'arroser le haut du premier passage de canon qui descend vers le lac. Je passe tranquillement quand le canon arrose brusquement vers moi. Je presse le pas pour éviter la douche, je surveille les passages de canon en avançant puis descends dans le dernier presque jusqu'au bout avant de me poste et d'appel mais pas de chevreuil. Je passe la cabane de pompage et traverse une prairie prise entre le bois et la route. Un coup d'œil dans la langue de prairie qui rentre dans le bois sur ma gauche, rien. Je traverse la route et passe le fossé profond pour aller prospecter une parcelle de tournesol très enherbée. Je longe le côté droit, le long du ruisseau qui borde la parcelle de pairie où j'ai commencé à chasser ce matin. De l'autre côté un autre tournesol clairsemé que j'observe également. Au coin de la parcelle de tournesol, je me poste près d'un bourrelet de ronces par-dessus lequel je vois la prairie derrière. Plusieurs pieds de tournesol ont été frottés par un brocard, le secteur semble bon. J'appelle un moment mais rien ne vient. Le soleil chauffe déjà pas mal, je décide de rentrer. Je retourne à la route, la traverse et biaise à travers un grand chaume de blé pour rejoindre un chemin de terre qui retourne près de la voiture. Sur le retour, je verrai un chat en bordure du ruisseau, un lièvre au gagnage un peu plus loin et tenterai quelques derniers appels au coin d'un petit bois mais aucun chevreuil en vue.

Vendre soir 15 juillet

Après avoir passé le début après-midi à jouer avec mes nièces, je pars voir ma grand-mère sur Graulhet. Vers 19 heures, je repars pour Roumégoux, en chemin, dans les lacets  la côte de Saint Lieux, après Réalmond, un écureuil traverse brusquement la route au grand galop et se jette en contrebas dans le talus boisé quand une buse, lancée en piqué à sa poursuite, redresse brutalement en bordure de route pour passer au-dessus des arbres. L'écureuil a eu chaud. Je passe Roumégoux puis tourne à gauche sur le chemin de l'Abeillé pour descendre vers la bergerie de mon oncle. Je rentre dans une prairie qui borde le ruisseau et me gare un peu plus loin, à l'ombre, contre ce dernier. Ce soir, j'ai décidé de changer un peu de technique, je vais chercher des chevreuils avant de commencer à appeler. C'est le début du rut et les brocards ne sont pas encore très réceptifs. Je tente de remettre mes chaussons de plongée pour limiter le bruit de mes approches en espérant ne pas trop souffrir de mon orteil. Une fois prêt, je pars en longeant le ruisseau asséché. J'ai le vent dans le dos, je vais commencer par avancer un moment avant de revenir en chassant à bon vent. Les prairies barrées de haie et ponctuées de bosquets se succèdent alors que le ruisseau longe un bois qui n'en finit pas sur la droite. Alors que j'arrive près d'un gros chêne qui trône au milieu de la prairie, un lièvre surgit de son gîte ombragé pour filer sur la gauche et vite disparaître derrière une haie. En avançant encore un peu, je l'aperçois au loin avant qu'il ne rentre au bois. Je progresse maintenant entre deux bois sur un langue de prairie qui ondule en suivant les courbes des lisières. Je dérange un second lièvre au gagnage dans la prairie ombragée. Il rentre au bois. Au bout de la prairie fermée par une haie, je passe cette dernière par une belle coulée et débouche sur une luzerne partiellement fauchée. Je risque d'y voir le renard ce soir. De l'autre côté du ruisseau une belle parcelle de luzerne s'enfonce dans le bois sur environ 50 mètres. Je suis doucement le cours d'eau en surveillant la luzerne au travers des feuillages. Elle ne fait maintenant que 30 mètres de large. Un petit ponton en béton permet d'y accéder facilement mais il est couvert de feuilles mortes très bruyantes. Je poursuis ma route. La luzerne fauchée fait place au un chemin de terre bordé par une bande de bois étroite le séparant d'une prairie qui remonte jusqu'au bois qui longe la crête. Un tas de fumier de brebis a l'odeur âcre a été déposé près de la bande boisée au bord du chemin. Un peu plus loin, un passage traverse le lit asséché du ruisseau pour remonter vers une ferme où bêlent des brebis. Ce passage permet d'accéder au départ de la luzerne et la sépare d'une longue bande de pâture étroite qui borde le bois sur sa gauche. Le chemin de terre qui longeait le ruisseau se sépare maintenant en 2. En continuant tout droit, il longe une bande étroite de luzerne, prise entre une haie en pointillés et le ruisseau, et le bas d'un bois sur sa gauche puis remonte à gauche sous la digue d'un lac d'irrigation. Sur la branche de gauche il remonte vers une belle parcelle de luzerne prise entre un bois et une parcelle de maïs. Je prends à gauche et remonte entre la prairie à ma gauche et le bois pour rejoindre la luzerne. Pas d'animaux en vue ni dans la luzerne ni dans l'ancienne coupe en cours de repousse qui précède le bois.

Je remonte vers le maïs sur ma droite en suivant le chemin de terre. Une flaque d'eau croupie semble fréquentée sur la droite du chemin. Plusieurs traces de chevreuils sont visibles dans boue et quelques grenouilles ont élu domicile dans cette eau rare et salvatrice. Elle plonge à mon passage. Je rejoins le coin de la parcelle de maïs puis prends à gauche pour la longer et jeter un coup d'œil dans les passages de canon encombrés par des pieds de maïs qui limitent la profondeur de ma vision. Je passe le premier puis arrive au second où le canon est en cours d'arrosage, rien, rien non plus au suivant et dernier. Je retourne au premier et décide de le suivre doucement jusqu'au lac en contrebas. Les sangliers ont retourné tout le passage et les blaireaux ont couché pas mal de pieds de maïs pour manger les épis en formation, griffant les feuilles protectrices et les déchiquetant en lambeaux. Le passage n'est pas ouvert à son extrémité mais tourne à gauche pour relier les autres passages. Je traverse la bande de maïs pour rejoindre le bord du lac dont le niveau d'eau est déjà bien bas. Je le contourne par la gauche pour rejoindre un chemin de terre qui remonte à gauche, vers le village de Roumégoux. Je descends ensuite le chemin pour rejoindre un bois qu'il traverse. Sur la gauche une coupe en régénération encaissée où je vois souvent des chevreuils, de l'autre côté remonte un penchant de bois fourré et tapissé de bruyère. Rien en vue, le chemin sort du bois pour descendre vers le ruisseau et le traverser en passant entre une très grande parcelle de colza moissonnée sur le gauche et une pointe de cette même culture également moissonnée prise entre le bois et le ruisseau. J'avance tout doucement vers le ruisseau pour jeter un coup d'œil derrière la haie qui le borde quand un petit brocard surgit des ronces qui bordent la haie du ruisseau pour foncer vers le bout de la pointe de colza moissonné. Je me jette au sol à genoux et attrape mon appeau. Le brocard fait une pause à environ 70 mètres pour regarder vers moi mais, le temps de commencer mes appels, il repart au galop vers le bois et disparaît sans que je puisse l'arrêter. Je fais demi-tour et tente d'appeler sans succès en bordure de la coupe de bois. Je remonte au bord du maïs qui entoure le lac et prends à gauche pour redescendre vers la bande de luzerne qui borde le ruisseau.

Je passe sous la digue du plan d'eau puis quitte le chemin sur ma gauche pour rentrer doucement dans la luzerne entre la haie à ma droite et le bois. J'aperçois alors un beau brocard qui regarde vers moi, au bord du ruisseau à environ 80 mètres. Je me baisse, me serre doucement contre la haie et me cache un peu derrière la végétation avant d'appeler mais le brocard démarre au galop. Je lance quelques appels qui le stoppent net. Encore quelques appels, il bifurque et remonte vers moi mais je le perds vite de vue derrière la bosse du champ de luzerne. Je poursuis mes appels sans le voir. Les secondes passent et je ne le vois pas arriver. J'insiste un peu mais toujours rien, je m'avance un peu pour tenter de l'apercevoir mais, alors que je le pensais devant moi, il arrivait doucement par ma droite en longeant la haie et m'aperçoit. C'est un superbe 6 pointes au bois massifs et hauts en V ouvert. Il fait volte-face et s'enfuit, mes appels n'y changeront rien. Je viens certainement de bousiller l'occasion de mon séjour tarnais. Je peste intérieurement contre mon impatiente qui me joue souvent des tours. Je m'avance encore un peu pour voir derrière la butte du champ et aperçois une chevrette qui regarde vers moi au bord du ruisseau avant de se retourner pour disparaître dans la végétation, le brocard arrive au galop vers le ruisseau et disparaît lui aussi. Je suis le haut de la luzerne quand j'aperçois un autre chevreuil qui regarde vers moi, un peu plus loin au bord du ruisseau. Je me cale et tente d'appeler un moment, il est à plus de 100 mètres et je ne suis pas sûr de son sexe. J'insiste un moment mais il reste impassible. Je renonce et continue à avancer, le chevreuil qui est une chevrette démarre et rentre au ruisseau en aboyant, traverse la bande de prairie et remonte dans le bois toujours en aboyant et continue à aboyer un moment alors que je m'éloigne tranquillement en remontant sur le chemin juste à ma droite.

Je retourne vers la luzerne fauchée mais bifurque à gauche pour traverser le ruisseau et rejoindre l'autre parcelle de luzerne de l'autre côté du ruisseau. Un coup d'œil dans cette dernière, rien en vue, je m'avance doucement en longeant le ruisseau, l'odeur âcre du tas de fumier emplit mes narines, le vent vient donc face à moi et biaise un peu à gauche. Je suis à bon vent, je continue un peu pour me poster à genoux dans les herbes hautes qui bordent le ruisseau, une fois cette odeur désagréable passée. Je commence mes appels, j'insiste un peu quand un bruit sur la gauche me fait tourner la tête. Une chevrette arrive à mauvais vent, au galop, droit sur moi. Je décide de la faire tourner un moment sur le secteur en espérant attirer un mâle mais la chevrette stoppe net à 70 mètres et commence à humer l'air. Elle m'a repéré et ne veut plus avancer malgré les appels. Elle commence à aboyer et frappe ses antérieurs au sol puis remonte vers le bois pour y rentrer et disparaître en aboyant. Je fais demi-tour et retraverse le ruisseau puis remonte à nouveau vers la luzerne qui borde le maïs. Je me poste au coin du bois et de la régénération puis tente d'appeler un moment mais rien ne vient. Je longe le bas du bois puis remonte en le suivant au bord d'une très grande friche d'herbes hautes desséchées. Un chevreuil aboie au loin dans mon dos dans le bois après le maïs. Je le retourne pour tenter de l'apercevoir mais impossible. En haut de la côte, un chemin forestier redescend dans le bois. Je m'avance un peu sur ce dernier puis recommence à appeler mais toujours rien.

Je redescends en suivant le bois quand j'aperçois au bord du bois, dans l'angle d'une prairie desséchée, du penchant opposé une tâche rousse à plus de 400 mètres. Je descends rapidement caché par un gros chêne qui est planté au bord du chemin qui remonte vers le village. Arrivé au bord du chemin, le chevreuil n'a pas bougé. J'ai gagné 100 mètres mais l'approche sera très compliquée. Je tente d'appeler, le chevreuil réagit immédiatement en cherchant d'où vient le bruit puis rentre au bois, c'est alors que j'aperçois un tout petit faon qui suit. C'est une chevrette, elle disparaît avec lui un instant puis ressort en lisière et descend en suivant la lisière puis s'avance dans la prairie tranquillement en broutant, son faon ressort et la suit. Je m'éclipse vers la bordure du maïs quand un chevreuil se met à aboyer dans le bois de l'autre côté de la luzerne, j'ai dû l'attirer en essayant d'appeler la chevrette mais il n'était pas sorti a découvert. Il court dans le bois en aboyant tout en faisant des allers retours près de la lisière. Je descends par le chemin pour revenir vers ma voiture. Un tracteur avec un outil ou une remorque attelé descend à vive allure le chemin qui traverse le ruisseau avec un bruit métallique de l'attelage qui saute certainement en tous sens à entendre la vitesse à laquelle descend l'engin. Je quitte le chemin pour remonter dans la prairie le long de la coupe, passe la clôture en crête puis redescends vers la luzerne partiellement fauchée en longeant le bois. Le tracteur est de l'autre côté du ruisseau et fauche la luzerne à vive allure, j'espère qu'un faon n'est pas couché à l'intérieur. 

Au coin de la luzerne, je prends un chemin forestier. Un peu plus loin, il s'ouvre sur une prairie sur la droite. Pas de chevreuil, le bois se referme puis le chemin débouche dans les prairies par lesquelles j'ai commencé ma chasse ce soir. Le chemin enherbé longe le bois à droite et une clôture à mouton bordé d'une haie clairsemée. Alors que j'arrive doucement au coin de la clôture, j'aperçois un chevreuil de cul qui broute à environ 70 mètres dans la prairie. La luminosité commence à bien baisser et il me semble reconnaître un jeune brocard. Je me cale au coin de la clôture, derrière un petit arbre et appelle au Buttolo. Le chevreuil relève la tête mais ne vient pas, je pousse le module percé en avant pour moduler le son et reprend les appels. Immédiatement, le chevreuil démarre et fonce vers moi mais je reconnais vite une chevrette et stoppe mes appels. La chevrette stoppe à 10 mètres sur ma droite au bord de la clôture, hésite un instant puis la franchit d'un bond et vient se caler plein travers à quelques mètres sur ma gauche. Elle reste un instant ainsi avant de repartir par où elle est venue en aboyant pour rentrer au bois où elle aboie rageusement. Alors que je fais demi-tour sur le chemin, j'aperçois quelque chose au loin. Un brocard et sa chevrette venait droit sur moi, guidés par mes appels mais ils ont stoppé à environ 200 mètres pour écouter la chevrette qui aboie toujours. Je me fige et reprends mes appels mais les chevreuils n'avance que de quelques pas avant de stopper et tourner sur place. J'insiste, change d'appeau mais impossible de les faire venir. Ils s'avancent vers la haie qui borde la clôture à mouton sur la droite de la prairie et je les perds de vue. La luminosité baisse vite, je tente de m'approcher en longeant la haie tout en jouant du Buttolo pour tranquilliser les chevreuils que je ne tarde pas à apercevoir à nouveau. La chevrette disparaît derrière le coin de la clôture sur la droite alors que le brocard tourne sur place. J'alterne les appels et les aboiements en avançant doucement sur lui. Il hésite un moment mais alors que je suis encore à 100 mètres, il fait volte-face et part au trot en biaisant vers la bordure du ruisseau. Je le perds de vue derrière la haie qui borde la clôture. Je presse le pas jusqu'à l'angle de cette dernière, le brocard est rentré au bois mais la chevrette est plein travers à environ 70 mètres sur la droite. Il fera vite nuit, je décide de tenter une approche impossible pour finir la soirée. Je longe la clôture en lançant des appels au Buttolo et gagne ainsi 10 mètres, la chevrette saute la clôture et stoppe derrière. Je continue mon approche baissé derrière la végétation qui borde la clôture et gagne encore 30 mètres avant que la chevrette ne démarre et s'éloigner de 20 mètres pour se retourner et regarder vers moi. Je me redresse et pars vers la voiture. La chevrette démarre et fonce vers le bois où est rentrée l'autre chevrette. La nuit s'installe, je rejoins ma voiture et rentre chez mes parents.

Samedi 16 juillet

Ce matin, j'ai avancé mon réveil de 10 minutes car hier je suis arrivé trop tard sur la zone de chasse. Je me prépare tranquillement et pars pour aller chasser au bord du Lézer, en remontant le long du ruisseau à partir du pont. Je me gare contre une haie juste sous la route, en bordure de la première prairie puis me prépare et pars en longeant le bois sur la gauche de la bande de prairie qui borde le ruisseau. La luminosité croit doucement, l'air est frais, l'herbe couverte de rosée, un microclimat plus favorable semble s'être installé sur cette zone que j'affectionne particulièrement. J'arrive à la grosse haie qui sépare cette prairie de la suivante plus grande et plus large. Je la traverse tout doucement par une grosse coulée pour ne pas faire de bruit jusqu'au petit ru qui l'a borde pour rejoindre le ruisseau à ma droite. Je scrute un moment la seconde prairie sans rien voir, je sors donc à découvert et biaise vers le ruisseau pour le longer tranquillement. La prairie finit en pointe et rejoint le chemin de terre pris entre le penchant boisé à ma gauche et le ruisseau. Un peu plus loin le chemin arrive au niveau d'un passage qui permet l'accès à une autre grande prairie bordée par le ruisseau et délimitée sur la gauche par la pointe du grand chaume de blé. La haie qui borde la droite du chemin, qui remonte vers le bois de pins, me cache une grande partie de la prairie où il est très rare de ne pas voir de chevreuil à cette heure. Il est 5h45, le jour se lève, je m'approche tout doucement du départ de la haie sur la gauche du passage pour jeter un coup d'œil dans la prairie. Mes yeux se posent alors sur un brocard couché sous un gros chêne planté dans la prairie à environ 60 mètres. Il semble regarder vers moi mais détourne vite le regard. Je m'agenouille au bout de la haie et attrape mon appeau.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

J'accroche mon décocheur et lance quelques appels brefs. Immédiatement, le brocard regarde vers moi puis se lève. Un autre animal que je n'avais pas vu démarre contre la haie à environ 25 mètres sur la gauche et vient se planter devant moi à quelques mètres. Je pose mon appeau sur la poignée d'arc et arme alors que le brocard arrive au galop. Il ralentit en arrivant près de la chevrette et finit son approche et faisant quelques bond basculants. Antérieurs joints au sol, postérieurs joints en l'air puis l'inverse et il recommence ainsi sur quelques mètres avant de stopper au cul de la chevrette. La chevrette se décale d'environ 10 mètres en s'éloignant de cul vers un bout de fossé colonisé par des joncs épais et quelques autres plantes. Le brocard la suit tête basse et stoppe de 3/4 arrière à environ 15 mètres. Ma visée calée sur les dernières côtes, je décoche. L'impact retentit et les chevreuils démarrent, la chevrette par à gauche vers la haie alors que le brocard passe le fossé et fonce droit devant lui dans la prairie. Il ralentit puis stoppe à environ 150 mètres, vacille puis se couche dans l'herbe. Je reste immobile et l'observe. Sa tête disparaît rapidement dans l'herbe. Je décide d'attendre encore un peu et à ma grande surprise, assez rapidement le brocard se relève tourne en rond en chancelante puis se recoucher. Ce n'est pas normal, ma flèche il devrait déjà être mort. Après quelques secondes il se relève à nouveau et se recoucher vite puis se relève après quelques secondes et s'avance vers le fossé colonisé par la végétation et y rentre. Je l'ai perdu de vue. J'attends un moment, rien ne bouge. Je le décale sur la droite du passage et l'aperçois couché au bord du fossé, de cul. Il se relève à nouveau, vacille, se tourne tête vers le fossé et retombe au sol. Cette fois je le dis que c'est terminé mais il se relève et s'éloigne avec peine en suivant le fossé pour stopper après le bout de ce dernier où il reste un moment debout, prostré, tourné vers le ruisseau. Je n'y comprends rien. Après un moment, il part avec beaucoup de peine en boitant vers le ruisseau et finit par disparaître bruyamment dans la végétation qui borde le cours d'eau. 15 minutes se sont écoulées depuis le tir. Je décide de retourner à la voiture pour attendre une heure car je le connais, je vais être tenté d'aller voir trop tôt si je reste là.

Arrivé à la voiture, je décide, pour tuer le temps, d'aller jeter un coup d'œil sur la prairie en forte pente, de l'autre côté du pont où j'avais vu la chevrette et son faon jeudi soir. J'espère y voir un renard mais alors que j'arrive au passage c'est un beau brocard qui broute le long du bois à environ 80 mètres. Je décide de tenter de le faire venir pour m'amuser car mon brocard est déjà tiré. Je me positionne derrière un rideau de végétation et commence à appeler avec mon Buttolo. Il redresse la tête et regarde vers moi mais ne semble pas intéressé et se remet à brouter en remontant le long du bois. J'insiste, il relève plusieurs fois la tête entre 2 prises de nourriture puis m'ignore complètement et continue à remonter tranquillement. Je tente alors l'aboiement, il redresse la tête et regarde vers moi mais reprend son repas. J'insiste un moment et alterne aboiements et appeau. Il regarde régulièrement vers moi mais ne veut pas venir. J'aboie alors plus rageusement et secouant un petit frêne devant moi. Toujours rien, j'insiste aboiements, appeau et secoue par moment le petit arbre en aboyant. Le brocard commence à s'agacer et, cette fois, il me répond et commence en couper par le milieu du penchant pour venir de mon côté. Il avance d'un pas lent, mange une bouchée par moment et redresse la tête pour aboyer. Il s'approche peu à peu jusqu'à 50 mètres au-dessus de moi, sur ma droite. Je continue à le provoquer tout en alternant avec les appels. Il hésite, tourne sur place aboie puis se décide et biaise en redescendant doucement tout en aboyant pour venir devant moi. Il stoppe régulièrement, regarde vers moi, aboie et finit par arriver à 30 mètres devant moi. Il tourne sur place un moment et devient inquiet. Il démarre et remonte d'environ 20 mètres en aboyant. Je continue mon manège mais il a compris que quelque chose n'allait pas et remonte encore un peu. Je quitte alors mon poste provoquant sa fuite et ses aboiements. Il disparaît dans le bois au-dessus du chemin.  Je retourne à ma voiture pour attendre encore 30 minutes. Il est 6h40.

​​​​​​​Le temps écoulé, je reprends mon arc et retourne tranquillement vers la zone du tir. Arrivé à l'endroit où j'étais posté, je me revisionne la scène dans ma tête et me dirige droit vers la zone du tir où je trouve tout de suite les premières gouttes de sang sur la végétation du fossé.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022
Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je cherche un moment ma flèche sans succès puis cherche d'autres gouttes de sang mais impossible d'en trouver. Je décide donc d'aller directement à l'endroit où je perds mon brocard de vue. Je tombe sur une couche ensanglanté dans la végétation qui borde le ruisseau au bord de la prairie.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Les ronces sont retournées et du sang a frotté sur les feuillages sur le passage du chevreuil qui semble être rentré dans le lit asséché du ruisseau.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je suis cette direction et descends dans le lit du ruisseau couvert de Galles ponctué de grosse tâche de sang et en levant les yeux j'aperçois mon brocard mort sur la berge opposée. Je remonte le talus de la rive et le rejoins, c'est un beau brocard au cou massif. Son trophée de 6 pointes n'est pas exceptionnel mais c'est un beau prélèvement. Un de ses bois et planté dans une taupinière.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

J'appose mon bracelet et examine mon brocard, la flèche est entrée dans le tiers bas du coffre, au milieu des cotes et ressort à la base du cou. Je tente d'appeler Lionel mais je n'ai pas de réseau. Je sors mon brocard sur la prairie et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je tente à nouveau de joindre Lionel et trouve suffisamment de réseau pour y parvenir. Nous nous donnons rendez-vous à la salle des chasseurs du village dans 25 minutes. Pendant que je suis au téléphone, je repère une petite silhouette étrange à environ 200 mètres, au-dessus de moi, dans le chaume et alors que je la fixe, je constate qu'il s'agit d'un renard assis qui m'observait et qui s'éloigne maintenant tranquillement. Je ramène donc mon brocard à la voiture puis remonte pour le rejoindre au village. Je le trouve avec Eric, cantonnier du village avec qui je chassais il y a de nombreuses années. Nous discutons un peu puis je pars remplir la fiche de prélèvement avec Lionel. Mon brocard fait 27 kg. Je le vide puis le pèle et le découper en 4 pour la distribution aux propriétaires. Ma flèche a traversé un poumon et légèrement entaillé le coeur. Il est temps de rentrer dans le Gers, il est 8h30.

Alex 

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 09:10

Ce matin, après avoir fortement hésité sur le secteur que j'allais chasser, j'opte pour le secteur du bois de Bourras. Avec ce temps changeant, les moissons précoces, les tournesols tardifs, les secteurs propices à l'approche sont de moins en moins nombreux et ce qui n'arrange rien c'est que les brocards se font très discrets. Je me gare sur le chemin de terre qui traverse l'Osse par un petit pont. Le chemin passe au travers d'une longue parcelle de blé étroite, prise entre la route et la rivière. Elle n'est pas encore moissonnée et précède une seconde parcelle de blé prise entre l'Osse et la vieille Osse, de l'autre côté du pont. La luminosité est encore faible. Je me prépare tranquillement puis m'avance sur le chemin, traverse le pont et surveille un moment les céréales pour tenter de capter un mouvement. Rien ne bouge, je pars donc à gauche, sur la bande enherbée entre la vieille Osse et le blé. J'avance tout doucement en surveillant le secteur mais rien en vue. Arrivé à l'ancienne peupleraie en friche, je bifurque entre cette dernière et le blé pour rejoindre le passage de tracteur central avant de partir vers l'ancienne palombière. Toujours rien, je passe l'ancienne palombière et débouche dans la grande friche. Rien en vue, je pars jeter un coup d'œil sur le tournesol à ma droite, rien non plus. Un léger brouillard enveloppe le secteur, je remonte dans la friche en biaisant vers l'angle du bois qui rentre dans cette dernière. Arrivé au coin du bois, je remonte ensuite en suivant, à quelques mètres dans la friche, le bord du bois. Je scrute le secteur mais la légère brume et le jour qui se lève limitent ma vision. Brusquement, un chevreuil, très certainement un brocard, surgit de la friche à environ 80 mètres et rentre au bois au galop en aboyant. Je biaise à gauche à travers la friche pour rejoindre le coin du bois, à la jonction avec la grosse haie qui ferme la friche sur la gauche. Le chevreuil tourne dans le bois en aboyant. Je rejoins ainsi que une grosse coulée qui coupe l'angle du bois et ressors dans une parcelle de tournesol à peine levée alors que le chevreuil aboie toujours dans mon dos.

Rien en vue, je prends à droite et remonte le long du bois pour rejoindre une parcelle de vigne. Je longe ensuite le bas de la vigne, avec le bois dans le dos, tout en surveillant les intervalles entre les rangs. Rien, arrivé au coin opposé de la vigne, je prends à droite pour la suivre le long des tournesols encore bas. J'avance tranquillement quand un mouvement attire mon regard sur la bande enherbée qui longe le haut de la parcelle de vigne et celle des tournesols. J'entraperçois un dos brun assez bas. Je pense à un renard mais sans certitude, j'encoche une flèche armée d’une lame mécanique. Il a disparu derrière le coin de la parcelle de tournesol, près de la vigne. Je me baisse au maximum et m'approche doucement, l'animal est encore à plus de 50 mètres. Je gagne quelques mètres quand un museau se dégage. C'est bien un renard, je me décale rapidement dans les tournesols pour continuer mon approche derrière les pieds les plus hauts qui longent la vigne. Je gagne encore quelques mètres mais le renard s'avance tranquillement et passe derrière le premier rang de vigne où je le perds de vue. Je me poste rapidement à genoux dans le tournesol et commence à appeler. Immédiatement, le renard revient et semble prendre entre les vignes et le tournesol. Je stoppe les appels et attends qu'il arrive mais il se faufile dans le tournesol, alors que je l'attendais le long de la vigne. Je tente d'armer discrètement mon arc mais trop tard, j'aurais dû armer dès mes premiers appels. Il m'a vu et se débine dans les tournesols, je le suis dans mon viseur mais, malgré mes appels, il ne s'arrête pas et je le perds vite de vue. J'ai fait tout ce qu'il ne fallait pas faire, je me redresse et aperçois un chevreuil qui progresse tranquillement dans le plantier en friche à environ 100 mètres devant moi. Je me cache rapidement contre la vigne, change ma flèche pour une armée d'une Exodus et perds le chevreuil de vue un court instant. En relevant les yeux, impossible de le voir à nouveau. Je m'approche doucement du plantier et le longe doucement en prenant à droite pour tenter de revoir le chevreuil mais impossible d'y remettre les yeux dessus. Je rejoins le bas de la vigne où j'ai vu le brocard avec un bois et un bouton l'autre soir. Je surveille entre les rangs et arrive au bord du bois sans avoir vu de chevreuil. Je remonte en haut de la parcelle pour longer à nouveau les rangs dans l'autre sens, toujours rien. Je continue en longeant le haut du plantier en friche. Le chevreuil s'est volatilisé, au bout du plantier, je me dirige vers une autre parcelle de vigne prise dans le bois et en fais le tour sans succès. Alors que je reviens vers le plantier, un épais brouillard, poussé par une faible brise, enveloppe le paysage alors que le soleil passe au-dessus du bois.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je pars maintenant par la route en longeant un autre plantier. En arrivant près de la voirie, j'aperçois au loin une chevrette au gagnage à environ 150 mètres, dans le semé de tournesol de l'autre côté de la route.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je prends à gauche sur la route, le chevrette m'aperçoit et fonce au bois avec une feuille de tournesol dans la gueule. Je rejoins le petit champ de blé où j'ai fléché mon brocard l'autre jour puis le longe en bordure du bois sans rien voir. Alors que j'arrive à nouveau à la route, le brouillard me rattrape et enveloppe le paysage. Je redescends un peu le long de la route puis prends à droite pour remonter en bordure du très grand champ de blé de Factom. Je le longe doucement, vérifie sans succès une petite vigne sur ma droite puis rejoins la vigne sous le bois de Factom. La luminosité très particulière du lever du jour, cumulée au brouillard, limite beaucoup ma vision. Je longe le haut de la parcelle de blé puis de la parcelle de féveroles avant de redescendre vers la route par la bordure de la culture. Rien de rien, je traverse la route pour longer une parcelle de tournesol, en bordure d'une haie qui rejoint la bordure de l'Osse. Plusieurs tournesols ont été mangés de frais et certains ont été frottés par un brocard. Je redouble d'attention alors que le brouillard se dissipe. Arrivé au bord de l'Osse, je prends à gauche pour la suivre. Beaucoup d'indices de présence de chevreuil mais rien en vue. J'arrive au passage surélevé qui sépare cette parcelle de la suivante. Je le longe un peu jusqu'à un passage qui permet d'y monter et redescendre de l'autre côté pour reprendre ma progression au bord des tournesols et de la rivière. Des indices très frais mais pas de chevreuil, juste quelques ragondins en train de rentrer au terrier à la nage, entraperçus au travers des feuillages des arbres qui bordent la rivière. Le tournesol laisse place au blé et pas plus de chance.

Arrivé au bout des céréales, un passage enherbé remonte à la route et sépare le blé d'une très grande friche. Je le traverse et m'avance de quelques mètres dans la friche quand j'aperçois un jeune brocard de 3/4 face qui regarde vers moi. Je me fige, il est à environ 15 mètres et ne bouge plus, il a stoppé net sa mastication. Après la surprise, je reprends vite mes esprits. Il semble hypnotisé, je monte tout doucement mon arc puis l'arme très lentement. Il n'a pas bougé, j'aligne ma visée entre la base du cou et l'épaule sans qu'il ne réagisse. Je décoche, ma flèche frappe le brocard qui s'effondre sur place et disparaît dans la végétation.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je me précipite. Le chevreuil paralysé est au sol, je l'achève rapidement puis lui rends les honneurs et appose mon bracelet. Ma flèche est rentrée où je visais mais est sortie haute au niveau de l'épaule opposée. Le brocard a dû amorcer un saut de corde au moment de l'impact. 

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je vide mon chevreuil, attache les pattes et le charge sur l'épaule pour retourner à ma voiture.

 

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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