Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 13:40

J'ai décidé de profiter de ce weekend prolongé pour en faire un saut dans le Tarn pour aller voir ma famille et faire ma chasse annuelle au brocard sur Roumégoux où j'ai commencé à chasser. Je pense que ces fortes chaleurs ont dû faire démarrer le rut.

Jeudi 14 juillet 

En fin d'après-midi, je quitte Haulies pour rejoindre Albi. J'ai tiré quelques flèches ce matin et mon arc est toujours bien réglé. En arrivant chez mes parents, je reste un peu avec mes nièces présentes pour 2 jours avant de me préparer pour partir à la chasse. J'arrive à Roumégoux, vers 19h20, chez Lionel, le Président de la chasse pour récupérer le bracelet et la fiche de prélèvement. Comme chaque année, mon ancienne société de chasse m'accueille gratuitement pour chasser un brocard à l'arc. Cet accueil chaleureux et désintéressé n'a pas de prix de nos jours où tout devient une marchandise et source de spéculation. Pour les remercier, j'arrive avec plusieurs gros pots de pâtés de ma fabrication pour leurs repas lors des weekends de battue. Nous discutons un moment, il a appliqué ma technique d'appel du renard que je lui ai enseignée l'an dernier et qui lui a permis 3 prélèvements depuis l'ouverture. Un peu avant 20 heures, je pars me garer dans le bois, au départ du chemin qui descend au barrage de la Bancalié par la route de Saint Antonin de Lacalm. Je me prépare tranquillement puis remonte dans le grand bois en long qui surplombe la route. Le sous-bois est très sec et j'ai l'impression de marcher sur des chips. Je n'ai pas mis mes chaussons de plongée car je me suis fait une entorse du gris orteil gauche le weekend dernier et il me fait encore souffrir par moment. Mes chaussures de sport sont plus bruyantes mais tout de même assez souples et protégeront mieux mon pied. Je progresse sur une très grosse coulée que je connais bien. Elle longe tout le haut du bois entre 10 et 30 mètres de la lisière pour ressortir dans une petite prairie à plusieurs centaines de mètres. Le vent n'est pas très bon, il souffle dans mon dos, j'espère que les chevreuils ne seront pas sous le vent. Dès le départ, je tombe sur un beau gratis au milieu des grands pins qui dominent le sous-bois couvert de bruyère. Un brocard est présent dans le secteur comme chaque année. Plusieurs autres gratis ponctuent le bord de la coulée alors que les pins laissent place à des feuillus. J'aperçois un moment la route qui descend vers le ruisseau d'alimentation du barrage. Le bois s'élargit doucement et je décide de me poster, non loin de la prairie, dans une zone un peu fourrée avec une visibilité suffisante pour tirer tout autour de moi. En général, un brocard se gîte dans le massif de buis encaissé sur ma gauche. Il fait encore très chaud, j'attends un peu puis commence à appeler au Buttolo sans vraiment y croire, j'ai fait beaucoup de bruit pour venir me poster malgré mes précautions. Je fais plusieurs séries d'appels entrecoupées de pauses pour écouter mais rien. Après plusieurs minutes, je poursuis jusqu'à sortir dans la prairie. En marchant dans cette dernière, je fais beaucoup moins de bruit. Les cigales chantent à tue-tête. Je contourne une avancée du bois dans la prairie en passant deux clôtures à vache. Puis reviens vers le bois qui est maintenant majoritairement planté de châtaigniers, forme une grosse avancée dans les prairies sur la gauche de la longère de bois principale. Je me poste près d'un gros arbre, au coin du bois, non loin d'un chemin forestier descendant dans un bas fond. Je reprends mes appels un moment mais toujours rien. Le vent n'ai vraiment pas à mon avantage. Je repars et contourne la grande avancée du bois pour descendre dans une grande combe dont le penchant de droite remonte dans le bois alors que l'autre est une prairie qui remonte vers un chemin de terre en crête. Je passe une mare prise dans le coin de l'avancée du bois où il y avait des ragondins l'année dernière, rien ce soir. La surface est juste agitée par les poissons venant l'effleurer et les insectes aquatiques. Le bas de la combe dans l'ombre est un peu plus vert mais la prairie est grillée en remontant vers le chemin de terre vers lequel je biaise tranquillement. La prairie borde la longère de bois sur ma droite qui continue encore sur plusieurs centaines de mètres. Un gros pin planté au milieu du penchant près du bois me rappelle mon premier chevreuil tiré en battue à la carabine. J'étais alors posté au pied de cet arbre magnifique et ce brocard avec juste des départs de velours était sorti de la bordure du bois pour stopper à environ 30 mètres de moi. Arrivé au chemin de terre, je prends à droite vers le bois et y rentre de quelques mètres pour me poster au bord d'un chemin de terre perpendiculaire qui descend en longeant l'intérieur de la lisière. Je me poste et tente sans succès d'appeler quelques minutes. Je reprends le chemin principal qui descend en lacets vers le Lézer qui alimente le barrage de la Bancalié. Le chemin couvert de gravillons et très sec est bruyant et je progresse lentement en calculant mes pas pour limiter le bruit. Le premier lacet ressort du bois et le longe. Je surveille le penchant en prairie sur ma gauche mais rien.

Au départ du second lacet, je quitte le chemin pour m'avancer dans une combe par un passage de tracteur le long d'une haie qui sépare 2 prairies et descend vers un ru qui marque le fond de la combe. Cette prairie est encore verte près du ruisseau mais la bande, qui remonte entre le bois de pins qui borde le chemin à droite et le bois qui longe la route de crête en démarrant en prolongement de la haie que je longe, est complètement grillée. C'est le secteur où j'ai fléché mon brocard record en 2017. Je m'avance le long de la haie pour me caler derrière 2 balles rondes de foin près de la haie. J'observe un instant le secteur puis commence mes appels. Presque immédiatement, une palombe décolle du bois derrière moi et je comprends que quelque chose vient de la déranger. J'accroche mon décocheur et me retourne rapidement. Une chevrette, à environ 70 mètres, vient de traverser au galop la haie qui borde le ru de l'autre côté de la haie contre laquelle je suis posté. Elle stoppe près d'une haie planté à mi-pente du penchant qui remonte vers le chemin de terre. Un brocard surgit alors de la haie et la rejoint au trot. Tête basse, nez au sol, il commence à la suivre alors qu'elle décrit des cercles dans la prairie, d'un pas rapide. Je reprends mes appels. La chevrette démarre au trot et fonce vers la haie contre laquelle je suis. Le brocard la suit et je finis par les perdre de vue derrière les arbres. Je poursuis mes appels et m'attends à les voir traverser de mon côté mais les secondes passent et rien ne vient quand un mouvement attire mon regard derrière la haie a environ 35 mètres. La chevrette a disparu mais le brocard revient en biaisant vers le ru. Je tente de l'appeler mais il regarde tout au plus vers moi sans vouloir venir, je tente le Rottumteller sans plus de succès et le brocard s'éloigne tranquillement en stoppant régulièrement pour regarder vers moi ou brouter jusqu'à disparaître dans la haie qui borde le ru. Je me décale un peu plus vers le bois pour tenter de le voir passer mais rien, je tente plus à gauche au cas où il longerait la haie du ru mais rien non plus. Le recouper sera très compliqué, je décide de laisser tomber et longe le ru pour revenir vers le chemin de terre.

Je reprends ma descente du chemin de terre entre le bois de pins qui remonte sur ma gauche et le penchant de bois clair qui descend vers une pointe de prairie qui borde le Lézer. Un peu plus loin, le chemin débouche au bord d'un chaume de blé qui se termine en pointe le long d'une bande de prairie encore verte qui borde le ruisseau à environ 70 mètres. Une haie d'arbres borde le chemin, je tente d'apercevoir un animal au travers des feuillages mais rien. Le chemin se divise en 2, une partie qui descend vers le ruisseau et une qui longe le chaume jusqu'au coin du bois de pins qui finit en bois de feuillus. Je longe doucement le chemin vers l'angle du bois. J'avance doucement pour essayer de ne pas faire trop de bruit, espérant surprendre un chevreuil au gagnage quand j'aperçois le dos d'un chevreuil qui mange à environ 150 mètres, au sommet du chaume de blé, dans un léger creux, au milieu des ballots de paille. Je m'avance doucement vers l'angle du bois et le relief du terrain me cache vite le chevreuil. Je remonte ensuite le talus du bois mais les feuilles mortes très sèches sont très bruyantes. J'espère que le chevreuil, encore à plus de 100 mètres, ne m'a pas entendu. Je me poste contre un arbre près de la lisière. Je ne vois pas le chevreuil, il s'est peut être avancé derrière un îlot de verdure et d'arbres fruitiers qui était un ancien jardin abandonné à jour au milieu du chaume. Je commence à appeler mais rien ne vient. J'insiste un moment sans succès. Je quitte mon poste et m'avance doucement vers l'ancien jardin mais le chaume est très bruyant. Arrivé derrière les arbres fruitiers, je les contourne tranquillement par la gauche pour tenter d'apercevoir le chevreuil mais il a disparu.

Je retourne au chemin et le longe pour rejoindre le bord du ruisseau. Je suis ensuite le cours d'eau pour prospecter les prairies prise entre ce dernier et la longère de bois que j'ai suivi par le haut pour venir. Un peu plus loin, je biaise vers la bordure du bois derrière une ligne de balles de foin pour le poster au pied du bois et tenter d'appeler un moment. Rien ne venant, je décide de continuer et passe une haie épaisse qui relie le ruisseau au bois. Rien dans la prairie suivante. La luminosité commence à baisser. Arrivé à la route, je prends à gauche vers le pont qui passe le Lézer. Rien dans la petite prairie de l'autre côté de la route. Je passe le pont et rejoins un chemin de terre qui longe le ruisseau pour rejoindre le barrage. Au départ du chemin, un passage permet l'accès à une prairie, bordée par les bois, qui remonte en pente raide. Une chevrette broute tranquillement avec son faon à environ 80 mètres en remontant le long du bois. Je l'observe un instant mais elle tourne la tête vers moi et m'aperçoit alors que je suis à découvert au milieu du passage. Je m'éclipse doucement par le chemin alors qu'elle me regarde disparaître derrière le bois. J'avance plusieurs centaines de mètres en sous-bois puis le paysage s'ouvre sur le barrage asséché qui n'a laissé qu'un ruisseau qui serpente dans la vase. 3 gros ragondins broutent tranquillement le long du bois sur la rive opposée. Je ne peux pas les rejoindre car la bande d'arbres qui borde le chemin est trop épaisse. Je continue un peu puis décide de tenter quelques appels avant qu'il fasse trop sombre en sous-bois. Toujours rien, je passe la bande d'arbres qui borde le chemin par une grosse coulée. Les ragondins ont disparu, certainement affolés par mes appels. Je cherche un passage pour traverser le ruisseau vaseux et le passe en marchant sur les branches d'un arbre mort tombé dans la vase. Il fera vite nuit. Des remous au loin, sur ma gauche, attirent mon attention. Je m'approche doucement. Un remous persistant agite l'eau derrière une grosse souche qui me cache l'animal. Je m'approche tout doucement à quelques mètres mais me rends compte qu'il s'agit d'un jeune canard qui s'éloigne du bord en m'apercevant. D’autres canards barbotent plus loin le long de la berge du barrage qui commence à s'élargir. Ils m'aperçoivent et s'éloignent tranquillement. Il fera vite nuit. Je remonte par le chemin à ma droite qui revient vers ma voiture. Il est temps de rentrer pour regarder le feu d'artifice avec mes nièces de la fenêtre de la chambre de mes parents. Sur le retour, je dois piler après Fauch pour ne pas écraser un renard qui traverse la route.

Vendredi matin 15 juillet 

Ce matin, le réveil sonne vers 5 heures. Je me prépare tranquillement puis pars pour la chasse. Arrivé sur place vers 5h45, le jour commence déjà à se lever. Je me gare près de la bergerie de mon oncle puis pars à pied vers une grande prairie entourée de bois sur la droite et bordée par le ruisseau et sa bande boisée sur la gauche. En arrivant à l'entrée de la prairie par un chemin de terre, j'observe un instant sans rien voir puis la traverse pour aller me poster au bord du bois près du fond de la pâture. L'an dernier j'avais fait venir un beau brocard au cul d'une chevrette à ce poste et l'avais manqué sans explication. Je vais tenter de prendre ma revanche. Je me cale en lisière et appelle un moment mais rien ne vient. Je fais demi-tour et ressors de la prairie pour prendre à gauche entre le bois à ma gauche et le ru qui rejoint le ruisseau. J'avance doucement en suivant le sentier des brebis le long du bois, en bordure de la longue prairie quand une silhouette venant de la haie bordant le ru traverse la prairie pour rentrer au bois à plus de 200 mètres. Je pense qu'il s'agissait d'un chevreuil mais je l'ai à peine vu et la luminosité n'est pas encore assez forte pour bien voir aussi loin. Je décide d'avancer jusqu'à la haie qui sépare cette prairie de la suivante, un peu après l'endroit où est rentré l'animal avant d'appeler. Mais alors que j'arrive à la haie, je constate qu'un troupeau de limousines est couché et rumine au milieu de la pâture. Connaissant l'aversion des chevreuils pour ces gros animaux, je décide de ne pas appeler sur ce secteur. Je traverse la bande de prairie pour rejoindre le bord du ru asséché et bordé par une clôture barbelé prise dans une haie claire. Alors que j'arrive près du petit cours d'eau, je suis surpris par un brocard qui arrivait vers moi à travers une parcelle déchaumée. M'ayant vu, il fait volte-face et s'enfuit vers un bosquet un peu plus loin. Le temps d'attraper mon appeau, il est en lisière. Je lance 2 appels pour tenter de le stopper mais il disparaît dans le bois.

Je passe les barbelés puis biaise pour rejoindre un chemin de terre, passe une seconde clôture puis commence à suivre tranquillement le chemin de terre tout en surveillant les prairies et lisières des environs. Le chemin caillouteux et sec est assez bruyant et je peine à progresser sans bruit avec mes chaussures de sport. Le chemin remonte entre 2 bois puis débouche en haut d'un grand chaume de blé qui descend sur ma gauche. Je scrute un moment le paysage sans rien voir puis décide de descendre par le chaume. L'an derrière je me suis fait avoir par un renard en bordure du bois alors que cette parcelle était plantée de tournesol. Il est passé tranquillement à 15 mètres en s'arrêtant plusieurs fois sans le laisser de possibilité de tir avant de disparaitre et j'espérais le revoir cette année. Un peu plus bas, le chaume s'enfonce à angle droit sur la gauche pour épouser la bordure du bois. Alors que je passe l'angle du bois, je stoppe net mais trop tard. Le renard qui est tranquillement couché, à 80 mètres sur ma gauche, dans le chaume, à 15 mètres du bord du bois, regarde vers moi. Je reste un moment immobile, il me fixe et finit par se lever après quelques secondes. Je reste immobile, il s'avance un peu puis tourne la tête. J'en profite pour reculer un peu à couvert derrière le bois puis me colle contre ce dernier pour m'avancer jusqu'à l'angle du bois sur la pointe des pieds. A mon arrivée, le renard a disparu, le vent n'est pas bon, il souffle vers le bois. Je tente tout de même quelques appels en posant mes lèvres sur le dos de ma main mais rien ne vient. Il m'a encore bien eu.

Je remonte vers la route à travers chaume puis la longe un peu pour passer le bois avant de redescendre en le longeant dans une parcelle de tournesols clairsemés. J'avance doucement dans la culture tout en biaisant vers une luzerne qui descend plus à ma droite vers la bordure d'un autre bois qui remonte vers la route. J'aperçois alors un chevreuil qui broute tranquillement dans la luzerne à environ 100 mètres, près du bois. Je me baisse dans le tournesol et biaise vers le coin de la parcelle qui se termine en alignement d'un angle de bois. Alors que j'arrive au coin du bois pour me poster, je reconnais une chevrette et aperçois ces 2 faons que je n'avais pas vus. Le vent a tourné un peu et elle hume l'air nez au vent, avec insistance avant de retourner au bois avec sa progéniture. Un coup d'œil à gauche vers le bas de la luzerne mais rien. Je biaise pour remonter vers la route à l'angle du bois où a disparu la chevrette.

Je longe à nouveau la route un instant pour rejoindre une petite prairie qui précède un grand champ de maïs qui descend jusqu'à un lac dont le niveau est déjà bien bas. Un petit Bosquet sépare une partie de la prairie du maïs. Je passe le long du bois à ma gauche, passe un bout de chemin qui sépare le bosquet du bois puis continue à le suivre le long du maïs. Le canon est en train d'arroser le haut du premier passage de canon qui descend vers le lac. Je passe tranquillement quand le canon arrose brusquement vers moi. Je presse le pas pour éviter la douche, je surveille les passages de canon en avançant puis descends dans le dernier presque jusqu'au bout avant de me poste et d'appel mais pas de chevreuil. Je passe la cabane de pompage et traverse une prairie prise entre le bois et la route. Un coup d'œil dans la langue de prairie qui rentre dans le bois sur ma gauche, rien. Je traverse la route et passe le fossé profond pour aller prospecter une parcelle de tournesol très enherbée. Je longe le côté droit, le long du ruisseau qui borde la parcelle de pairie où j'ai commencé à chasser ce matin. De l'autre côté un autre tournesol clairsemé que j'observe également. Au coin de la parcelle de tournesol, je me poste près d'un bourrelet de ronces par-dessus lequel je vois la prairie derrière. Plusieurs pieds de tournesol ont été frottés par un brocard, le secteur semble bon. J'appelle un moment mais rien ne vient. Le soleil chauffe déjà pas mal, je décide de rentrer. Je retourne à la route, la traverse et biaise à travers un grand chaume de blé pour rejoindre un chemin de terre qui retourne près de la voiture. Sur le retour, je verrai un chat en bordure du ruisseau, un lièvre au gagnage un peu plus loin et tenterai quelques derniers appels au coin d'un petit bois mais aucun chevreuil en vue.

Vendre soir 15 juillet

Après avoir passé le début après-midi à jouer avec mes nièces, je pars voir ma grand-mère sur Graulhet. Vers 19 heures, je repars pour Roumégoux, en chemin, dans les lacets  la côte de Saint Lieux, après Réalmond, un écureuil traverse brusquement la route au grand galop et se jette en contrebas dans le talus boisé quand une buse, lancée en piqué à sa poursuite, redresse brutalement en bordure de route pour passer au-dessus des arbres. L'écureuil a eu chaud. Je passe Roumégoux puis tourne à gauche sur le chemin de l'Abeillé pour descendre vers la bergerie de mon oncle. Je rentre dans une prairie qui borde le ruisseau et me gare un peu plus loin, à l'ombre, contre ce dernier. Ce soir, j'ai décidé de changer un peu de technique, je vais chercher des chevreuils avant de commencer à appeler. C'est le début du rut et les brocards ne sont pas encore très réceptifs. Je tente de remettre mes chaussons de plongée pour limiter le bruit de mes approches en espérant ne pas trop souffrir de mon orteil. Une fois prêt, je pars en longeant le ruisseau asséché. J'ai le vent dans le dos, je vais commencer par avancer un moment avant de revenir en chassant à bon vent. Les prairies barrées de haie et ponctuées de bosquets se succèdent alors que le ruisseau longe un bois qui n'en finit pas sur la droite. Alors que j'arrive près d'un gros chêne qui trône au milieu de la prairie, un lièvre surgit de son gîte ombragé pour filer sur la gauche et vite disparaître derrière une haie. En avançant encore un peu, je l'aperçois au loin avant qu'il ne rentre au bois. Je progresse maintenant entre deux bois sur un langue de prairie qui ondule en suivant les courbes des lisières. Je dérange un second lièvre au gagnage dans la prairie ombragée. Il rentre au bois. Au bout de la prairie fermée par une haie, je passe cette dernière par une belle coulée et débouche sur une luzerne partiellement fauchée. Je risque d'y voir le renard ce soir. De l'autre côté du ruisseau une belle parcelle de luzerne s'enfonce dans le bois sur environ 50 mètres. Je suis doucement le cours d'eau en surveillant la luzerne au travers des feuillages. Elle ne fait maintenant que 30 mètres de large. Un petit ponton en béton permet d'y accéder facilement mais il est couvert de feuilles mortes très bruyantes. Je poursuis ma route. La luzerne fauchée fait place au un chemin de terre bordé par une bande de bois étroite le séparant d'une prairie qui remonte jusqu'au bois qui longe la crête. Un tas de fumier de brebis a l'odeur âcre a été déposé près de la bande boisée au bord du chemin. Un peu plus loin, un passage traverse le lit asséché du ruisseau pour remonter vers une ferme où bêlent des brebis. Ce passage permet d'accéder au départ de la luzerne et la sépare d'une longue bande de pâture étroite qui borde le bois sur sa gauche. Le chemin de terre qui longeait le ruisseau se sépare maintenant en 2. En continuant tout droit, il longe une bande étroite de luzerne, prise entre une haie en pointillés et le ruisseau, et le bas d'un bois sur sa gauche puis remonte à gauche sous la digue d'un lac d'irrigation. Sur la branche de gauche il remonte vers une belle parcelle de luzerne prise entre un bois et une parcelle de maïs. Je prends à gauche et remonte entre la prairie à ma gauche et le bois pour rejoindre la luzerne. Pas d'animaux en vue ni dans la luzerne ni dans l'ancienne coupe en cours de repousse qui précède le bois.

Je remonte vers le maïs sur ma droite en suivant le chemin de terre. Une flaque d'eau croupie semble fréquentée sur la droite du chemin. Plusieurs traces de chevreuils sont visibles dans boue et quelques grenouilles ont élu domicile dans cette eau rare et salvatrice. Elle plonge à mon passage. Je rejoins le coin de la parcelle de maïs puis prends à gauche pour la longer et jeter un coup d'œil dans les passages de canon encombrés par des pieds de maïs qui limitent la profondeur de ma vision. Je passe le premier puis arrive au second où le canon est en cours d'arrosage, rien, rien non plus au suivant et dernier. Je retourne au premier et décide de le suivre doucement jusqu'au lac en contrebas. Les sangliers ont retourné tout le passage et les blaireaux ont couché pas mal de pieds de maïs pour manger les épis en formation, griffant les feuilles protectrices et les déchiquetant en lambeaux. Le passage n'est pas ouvert à son extrémité mais tourne à gauche pour relier les autres passages. Je traverse la bande de maïs pour rejoindre le bord du lac dont le niveau d'eau est déjà bien bas. Je le contourne par la gauche pour rejoindre un chemin de terre qui remonte à gauche, vers le village de Roumégoux. Je descends ensuite le chemin pour rejoindre un bois qu'il traverse. Sur la gauche une coupe en régénération encaissée où je vois souvent des chevreuils, de l'autre côté remonte un penchant de bois fourré et tapissé de bruyère. Rien en vue, le chemin sort du bois pour descendre vers le ruisseau et le traverser en passant entre une très grande parcelle de colza moissonnée sur le gauche et une pointe de cette même culture également moissonnée prise entre le bois et le ruisseau. J'avance tout doucement vers le ruisseau pour jeter un coup d'œil derrière la haie qui le borde quand un petit brocard surgit des ronces qui bordent la haie du ruisseau pour foncer vers le bout de la pointe de colza moissonné. Je me jette au sol à genoux et attrape mon appeau. Le brocard fait une pause à environ 70 mètres pour regarder vers moi mais, le temps de commencer mes appels, il repart au galop vers le bois et disparaît sans que je puisse l'arrêter. Je fais demi-tour et tente d'appeler sans succès en bordure de la coupe de bois. Je remonte au bord du maïs qui entoure le lac et prends à gauche pour redescendre vers la bande de luzerne qui borde le ruisseau.

Je passe sous la digue du plan d'eau puis quitte le chemin sur ma gauche pour rentrer doucement dans la luzerne entre la haie à ma droite et le bois. J'aperçois alors un beau brocard qui regarde vers moi, au bord du ruisseau à environ 80 mètres. Je me baisse, me serre doucement contre la haie et me cache un peu derrière la végétation avant d'appeler mais le brocard démarre au galop. Je lance quelques appels qui le stoppent net. Encore quelques appels, il bifurque et remonte vers moi mais je le perds vite de vue derrière la bosse du champ de luzerne. Je poursuis mes appels sans le voir. Les secondes passent et je ne le vois pas arriver. J'insiste un peu mais toujours rien, je m'avance un peu pour tenter de l'apercevoir mais, alors que je le pensais devant moi, il arrivait doucement par ma droite en longeant la haie et m'aperçoit. C'est un superbe 6 pointes au bois massifs et hauts en V ouvert. Il fait volte-face et s'enfuit, mes appels n'y changeront rien. Je viens certainement de bousiller l'occasion de mon séjour tarnais. Je peste intérieurement contre mon impatiente qui me joue souvent des tours. Je m'avance encore un peu pour voir derrière la butte du champ et aperçois une chevrette qui regarde vers moi au bord du ruisseau avant de se retourner pour disparaître dans la végétation, le brocard arrive au galop vers le ruisseau et disparaît lui aussi. Je suis le haut de la luzerne quand j'aperçois un autre chevreuil qui regarde vers moi, un peu plus loin au bord du ruisseau. Je me cale et tente d'appeler un moment, il est à plus de 100 mètres et je ne suis pas sûr de son sexe. J'insiste un moment mais il reste impassible. Je renonce et continue à avancer, le chevreuil qui est une chevrette démarre et rentre au ruisseau en aboyant, traverse la bande de prairie et remonte dans le bois toujours en aboyant et continue à aboyer un moment alors que je m'éloigne tranquillement en remontant sur le chemin juste à ma droite.

Je retourne vers la luzerne fauchée mais bifurque à gauche pour traverser le ruisseau et rejoindre l'autre parcelle de luzerne de l'autre côté du ruisseau. Un coup d'œil dans cette dernière, rien en vue, je m'avance doucement en longeant le ruisseau, l'odeur âcre du tas de fumier emplit mes narines, le vent vient donc face à moi et biaise un peu à gauche. Je suis à bon vent, je continue un peu pour me poster à genoux dans les herbes hautes qui bordent le ruisseau, une fois cette odeur désagréable passée. Je commence mes appels, j'insiste un peu quand un bruit sur la gauche me fait tourner la tête. Une chevrette arrive à mauvais vent, au galop, droit sur moi. Je décide de la faire tourner un moment sur le secteur en espérant attirer un mâle mais la chevrette stoppe net à 70 mètres et commence à humer l'air. Elle m'a repéré et ne veut plus avancer malgré les appels. Elle commence à aboyer et frappe ses antérieurs au sol puis remonte vers le bois pour y rentrer et disparaître en aboyant. Je fais demi-tour et retraverse le ruisseau puis remonte à nouveau vers la luzerne qui borde le maïs. Je me poste au coin du bois et de la régénération puis tente d'appeler un moment mais rien ne vient. Je longe le bas du bois puis remonte en le suivant au bord d'une très grande friche d'herbes hautes desséchées. Un chevreuil aboie au loin dans mon dos dans le bois après le maïs. Je le retourne pour tenter de l'apercevoir mais impossible. En haut de la côte, un chemin forestier redescend dans le bois. Je m'avance un peu sur ce dernier puis recommence à appeler mais toujours rien.

Je redescends en suivant le bois quand j'aperçois au bord du bois, dans l'angle d'une prairie desséchée, du penchant opposé une tâche rousse à plus de 400 mètres. Je descends rapidement caché par un gros chêne qui est planté au bord du chemin qui remonte vers le village. Arrivé au bord du chemin, le chevreuil n'a pas bougé. J'ai gagné 100 mètres mais l'approche sera très compliquée. Je tente d'appeler, le chevreuil réagit immédiatement en cherchant d'où vient le bruit puis rentre au bois, c'est alors que j'aperçois un tout petit faon qui suit. C'est une chevrette, elle disparaît avec lui un instant puis ressort en lisière et descend en suivant la lisière puis s'avance dans la prairie tranquillement en broutant, son faon ressort et la suit. Je m'éclipse vers la bordure du maïs quand un chevreuil se met à aboyer dans le bois de l'autre côté de la luzerne, j'ai dû l'attirer en essayant d'appeler la chevrette mais il n'était pas sorti a découvert. Il court dans le bois en aboyant tout en faisant des allers retours près de la lisière. Je descends par le chemin pour revenir vers ma voiture. Un tracteur avec un outil ou une remorque attelé descend à vive allure le chemin qui traverse le ruisseau avec un bruit métallique de l'attelage qui saute certainement en tous sens à entendre la vitesse à laquelle descend l'engin. Je quitte le chemin pour remonter dans la prairie le long de la coupe, passe la clôture en crête puis redescends vers la luzerne partiellement fauchée en longeant le bois. Le tracteur est de l'autre côté du ruisseau et fauche la luzerne à vive allure, j'espère qu'un faon n'est pas couché à l'intérieur. 

Au coin de la luzerne, je prends un chemin forestier. Un peu plus loin, il s'ouvre sur une prairie sur la droite. Pas de chevreuil, le bois se referme puis le chemin débouche dans les prairies par lesquelles j'ai commencé ma chasse ce soir. Le chemin enherbé longe le bois à droite et une clôture à mouton bordé d'une haie clairsemée. Alors que j'arrive doucement au coin de la clôture, j'aperçois un chevreuil de cul qui broute à environ 70 mètres dans la prairie. La luminosité commence à bien baisser et il me semble reconnaître un jeune brocard. Je me cale au coin de la clôture, derrière un petit arbre et appelle au Buttolo. Le chevreuil relève la tête mais ne vient pas, je pousse le module percé en avant pour moduler le son et reprend les appels. Immédiatement, le chevreuil démarre et fonce vers moi mais je reconnais vite une chevrette et stoppe mes appels. La chevrette stoppe à 10 mètres sur ma droite au bord de la clôture, hésite un instant puis la franchit d'un bond et vient se caler plein travers à quelques mètres sur ma gauche. Elle reste un instant ainsi avant de repartir par où elle est venue en aboyant pour rentrer au bois où elle aboie rageusement. Alors que je fais demi-tour sur le chemin, j'aperçois quelque chose au loin. Un brocard et sa chevrette venait droit sur moi, guidés par mes appels mais ils ont stoppé à environ 200 mètres pour écouter la chevrette qui aboie toujours. Je me fige et reprends mes appels mais les chevreuils n'avance que de quelques pas avant de stopper et tourner sur place. J'insiste, change d'appeau mais impossible de les faire venir. Ils s'avancent vers la haie qui borde la clôture à mouton sur la droite de la prairie et je les perds de vue. La luminosité baisse vite, je tente de m'approcher en longeant la haie tout en jouant du Buttolo pour tranquilliser les chevreuils que je ne tarde pas à apercevoir à nouveau. La chevrette disparaît derrière le coin de la clôture sur la droite alors que le brocard tourne sur place. J'alterne les appels et les aboiements en avançant doucement sur lui. Il hésite un moment mais alors que je suis encore à 100 mètres, il fait volte-face et part au trot en biaisant vers la bordure du ruisseau. Je le perds de vue derrière la haie qui borde la clôture. Je presse le pas jusqu'à l'angle de cette dernière, le brocard est rentré au bois mais la chevrette est plein travers à environ 70 mètres sur la droite. Il fera vite nuit, je décide de tenter une approche impossible pour finir la soirée. Je longe la clôture en lançant des appels au Buttolo et gagne ainsi 10 mètres, la chevrette saute la clôture et stoppe derrière. Je continue mon approche baissé derrière la végétation qui borde la clôture et gagne encore 30 mètres avant que la chevrette ne démarre et s'éloigner de 20 mètres pour se retourner et regarder vers moi. Je me redresse et pars vers la voiture. La chevrette démarre et fonce vers le bois où est rentrée l'autre chevrette. La nuit s'installe, je rejoins ma voiture et rentre chez mes parents.

Samedi 16 juillet

Ce matin, j'ai avancé mon réveil de 10 minutes car hier je suis arrivé trop tard sur la zone de chasse. Je me prépare tranquillement et pars pour aller chasser au bord du Lézer, en remontant le long du ruisseau à partir du pont. Je me gare contre une haie juste sous la route, en bordure de la première prairie puis me prépare et pars en longeant le bois sur la gauche de la bande de prairie qui borde le ruisseau. La luminosité croit doucement, l'air est frais, l'herbe couverte de rosée, un microclimat plus favorable semble s'être installé sur cette zone que j'affectionne particulièrement. J'arrive à la grosse haie qui sépare cette prairie de la suivante plus grande et plus large. Je la traverse tout doucement par une grosse coulée pour ne pas faire de bruit jusqu'au petit ru qui l'a borde pour rejoindre le ruisseau à ma droite. Je scrute un moment la seconde prairie sans rien voir, je sors donc à découvert et biaise vers le ruisseau pour le longer tranquillement. La prairie finit en pointe et rejoint le chemin de terre pris entre le penchant boisé à ma gauche et le ruisseau. Un peu plus loin le chemin arrive au niveau d'un passage qui permet l'accès à une autre grande prairie bordée par le ruisseau et délimitée sur la gauche par la pointe du grand chaume de blé. La haie qui borde la droite du chemin, qui remonte vers le bois de pins, me cache une grande partie de la prairie où il est très rare de ne pas voir de chevreuil à cette heure. Il est 5h45, le jour se lève, je m'approche tout doucement du départ de la haie sur la gauche du passage pour jeter un coup d'œil dans la prairie. Mes yeux se posent alors sur un brocard couché sous un gros chêne planté dans la prairie à environ 60 mètres. Il semble regarder vers moi mais détourne vite le regard. Je m'agenouille au bout de la haie et attrape mon appeau.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

J'accroche mon décocheur et lance quelques appels brefs. Immédiatement, le brocard regarde vers moi puis se lève. Un autre animal que je n'avais pas vu démarre contre la haie à environ 25 mètres sur la gauche et vient se planter devant moi à quelques mètres. Je pose mon appeau sur la poignée d'arc et arme alors que le brocard arrive au galop. Il ralentit en arrivant près de la chevrette et finit son approche et faisant quelques bond basculants. Antérieurs joints au sol, postérieurs joints en l'air puis l'inverse et il recommence ainsi sur quelques mètres avant de stopper au cul de la chevrette. La chevrette se décale d'environ 10 mètres en s'éloignant de cul vers un bout de fossé colonisé par des joncs épais et quelques autres plantes. Le brocard la suit tête basse et stoppe de 3/4 arrière à environ 15 mètres. Ma visée calée sur les dernières côtes, je décoche. L'impact retentit et les chevreuils démarrent, la chevrette par à gauche vers la haie alors que le brocard passe le fossé et fonce droit devant lui dans la prairie. Il ralentit puis stoppe à environ 150 mètres, vacille puis se couche dans l'herbe. Je reste immobile et l'observe. Sa tête disparaît rapidement dans l'herbe. Je décide d'attendre encore un peu et à ma grande surprise, assez rapidement le brocard se relève tourne en rond en chancelante puis se recoucher. Ce n'est pas normal, ma flèche il devrait déjà être mort. Après quelques secondes il se relève à nouveau et se recoucher vite puis se relève après quelques secondes et s'avance vers le fossé colonisé par la végétation et y rentre. Je l'ai perdu de vue. J'attends un moment, rien ne bouge. Je le décale sur la droite du passage et l'aperçois couché au bord du fossé, de cul. Il se relève à nouveau, vacille, se tourne tête vers le fossé et retombe au sol. Cette fois je le dis que c'est terminé mais il se relève et s'éloigne avec peine en suivant le fossé pour stopper après le bout de ce dernier où il reste un moment debout, prostré, tourné vers le ruisseau. Je n'y comprends rien. Après un moment, il part avec beaucoup de peine en boitant vers le ruisseau et finit par disparaître bruyamment dans la végétation qui borde le cours d'eau. 15 minutes se sont écoulées depuis le tir. Je décide de retourner à la voiture pour attendre une heure car je le connais, je vais être tenté d'aller voir trop tôt si je reste là.

Arrivé à la voiture, je décide, pour tuer le temps, d'aller jeter un coup d'œil sur la prairie en forte pente, de l'autre côté du pont où j'avais vu la chevrette et son faon jeudi soir. J'espère y voir un renard mais alors que j'arrive au passage c'est un beau brocard qui broute le long du bois à environ 80 mètres. Je décide de tenter de le faire venir pour m'amuser car mon brocard est déjà tiré. Je me positionne derrière un rideau de végétation et commence à appeler avec mon Buttolo. Il redresse la tête et regarde vers moi mais ne semble pas intéressé et se remet à brouter en remontant le long du bois. J'insiste, il relève plusieurs fois la tête entre 2 prises de nourriture puis m'ignore complètement et continue à remonter tranquillement. Je tente alors l'aboiement, il redresse la tête et regarde vers moi mais reprend son repas. J'insiste un moment et alterne aboiements et appeau. Il regarde régulièrement vers moi mais ne veut pas venir. J'aboie alors plus rageusement et secouant un petit frêne devant moi. Toujours rien, j'insiste aboiements, appeau et secoue par moment le petit arbre en aboyant. Le brocard commence à s'agacer et, cette fois, il me répond et commence en couper par le milieu du penchant pour venir de mon côté. Il avance d'un pas lent, mange une bouchée par moment et redresse la tête pour aboyer. Il s'approche peu à peu jusqu'à 50 mètres au-dessus de moi, sur ma droite. Je continue à le provoquer tout en alternant avec les appels. Il hésite, tourne sur place aboie puis se décide et biaise en redescendant doucement tout en aboyant pour venir devant moi. Il stoppe régulièrement, regarde vers moi, aboie et finit par arriver à 30 mètres devant moi. Il tourne sur place un moment et devient inquiet. Il démarre et remonte d'environ 20 mètres en aboyant. Je continue mon manège mais il a compris que quelque chose n'allait pas et remonte encore un peu. Je quitte alors mon poste provoquant sa fuite et ses aboiements. Il disparaît dans le bois au-dessus du chemin.  Je retourne à ma voiture pour attendre encore 30 minutes. Il est 6h40.

​​​​​​​Le temps écoulé, je reprends mon arc et retourne tranquillement vers la zone du tir. Arrivé à l'endroit où j'étais posté, je me revisionne la scène dans ma tête et me dirige droit vers la zone du tir où je trouve tout de suite les premières gouttes de sang sur la végétation du fossé.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022
Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je cherche un moment ma flèche sans succès puis cherche d'autres gouttes de sang mais impossible d'en trouver. Je décide donc d'aller directement à l'endroit où je perds mon brocard de vue. Je tombe sur une couche ensanglanté dans la végétation qui borde le ruisseau au bord de la prairie.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Les ronces sont retournées et du sang a frotté sur les feuillages sur le passage du chevreuil qui semble être rentré dans le lit asséché du ruisseau.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je suis cette direction et descends dans le lit du ruisseau couvert de Galles ponctué de grosse tâche de sang et en levant les yeux j'aperçois mon brocard mort sur la berge opposée. Je remonte le talus de la rive et le rejoins, c'est un beau brocard au cou massif. Son trophée de 6 pointes n'est pas exceptionnel mais c'est un beau prélèvement. Un de ses bois et planté dans une taupinière.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

J'appose mon bracelet et examine mon brocard, la flèche est entrée dans le tiers bas du coffre, au milieu des cotes et ressort à la base du cou. Je tente d'appeler Lionel mais je n'ai pas de réseau. Je sors mon brocard sur la prairie et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.

Une belle chasse tarnaise, 16 juillet 2022

Je tente à nouveau de joindre Lionel et trouve suffisamment de réseau pour y parvenir. Nous nous donnons rendez-vous à la salle des chasseurs du village dans 25 minutes. Pendant que je suis au téléphone, je repère une petite silhouette étrange à environ 200 mètres, au-dessus de moi, dans le chaume et alors que je la fixe, je constate qu'il s'agit d'un renard assis qui m'observait et qui s'éloigne maintenant tranquillement. Je ramène donc mon brocard à la voiture puis remonte pour le rejoindre au village. Je le trouve avec Eric, cantonnier du village avec qui je chassais il y a de nombreuses années. Nous discutons un peu puis je pars remplir la fiche de prélèvement avec Lionel. Mon brocard fait 27 kg. Je le vide puis le pèle et le découper en 4 pour la distribution aux propriétaires. Ma flèche a traversé un poumon et légèrement entaillé le coeur. Il est temps de rentrer dans le Gers, il est 8h30.

Alex 

Partager cet article

Repost0
1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 09:10

Ce matin, après avoir fortement hésité sur le secteur que j'allais chasser, j'opte pour le secteur du bois de Bourras. Avec ce temps changeant, les moissons précoces, les tournesols tardifs, les secteurs propices à l'approche sont de moins en moins nombreux et ce qui n'arrange rien c'est que les brocards se font très discrets. Je me gare sur le chemin de terre qui traverse l'Osse par un petit pont. Le chemin passe au travers d'une longue parcelle de blé étroite, prise entre la route et la rivière. Elle n'est pas encore moissonnée et précède une seconde parcelle de blé prise entre l'Osse et la vieille Osse, de l'autre côté du pont. La luminosité est encore faible. Je me prépare tranquillement puis m'avance sur le chemin, traverse le pont et surveille un moment les céréales pour tenter de capter un mouvement. Rien ne bouge, je pars donc à gauche, sur la bande enherbée entre la vieille Osse et le blé. J'avance tout doucement en surveillant le secteur mais rien en vue. Arrivé à l'ancienne peupleraie en friche, je bifurque entre cette dernière et le blé pour rejoindre le passage de tracteur central avant de partir vers l'ancienne palombière. Toujours rien, je passe l'ancienne palombière et débouche dans la grande friche. Rien en vue, je pars jeter un coup d'œil sur le tournesol à ma droite, rien non plus. Un léger brouillard enveloppe le secteur, je remonte dans la friche en biaisant vers l'angle du bois qui rentre dans cette dernière. Arrivé au coin du bois, je remonte ensuite en suivant, à quelques mètres dans la friche, le bord du bois. Je scrute le secteur mais la légère brume et le jour qui se lève limitent ma vision. Brusquement, un chevreuil, très certainement un brocard, surgit de la friche à environ 80 mètres et rentre au bois au galop en aboyant. Je biaise à gauche à travers la friche pour rejoindre le coin du bois, à la jonction avec la grosse haie qui ferme la friche sur la gauche. Le chevreuil tourne dans le bois en aboyant. Je rejoins ainsi que une grosse coulée qui coupe l'angle du bois et ressors dans une parcelle de tournesol à peine levée alors que le chevreuil aboie toujours dans mon dos.

Rien en vue, je prends à droite et remonte le long du bois pour rejoindre une parcelle de vigne. Je longe ensuite le bas de la vigne, avec le bois dans le dos, tout en surveillant les intervalles entre les rangs. Rien, arrivé au coin opposé de la vigne, je prends à droite pour la suivre le long des tournesols encore bas. J'avance tranquillement quand un mouvement attire mon regard sur la bande enherbée qui longe le haut de la parcelle de vigne et celle des tournesols. J'entraperçois un dos brun assez bas. Je pense à un renard mais sans certitude, j'encoche une flèche armée d’une lame mécanique. Il a disparu derrière le coin de la parcelle de tournesol, près de la vigne. Je me baisse au maximum et m'approche doucement, l'animal est encore à plus de 50 mètres. Je gagne quelques mètres quand un museau se dégage. C'est bien un renard, je me décale rapidement dans les tournesols pour continuer mon approche derrière les pieds les plus hauts qui longent la vigne. Je gagne encore quelques mètres mais le renard s'avance tranquillement et passe derrière le premier rang de vigne où je le perds de vue. Je me poste rapidement à genoux dans le tournesol et commence à appeler. Immédiatement, le renard revient et semble prendre entre les vignes et le tournesol. Je stoppe les appels et attends qu'il arrive mais il se faufile dans le tournesol, alors que je l'attendais le long de la vigne. Je tente d'armer discrètement mon arc mais trop tard, j'aurais dû armer dès mes premiers appels. Il m'a vu et se débine dans les tournesols, je le suis dans mon viseur mais, malgré mes appels, il ne s'arrête pas et je le perds vite de vue. J'ai fait tout ce qu'il ne fallait pas faire, je me redresse et aperçois un chevreuil qui progresse tranquillement dans le plantier en friche à environ 100 mètres devant moi. Je me cache rapidement contre la vigne, change ma flèche pour une armée d'une Exodus et perds le chevreuil de vue un court instant. En relevant les yeux, impossible de le voir à nouveau. Je m'approche doucement du plantier et le longe doucement en prenant à droite pour tenter de revoir le chevreuil mais impossible d'y remettre les yeux dessus. Je rejoins le bas de la vigne où j'ai vu le brocard avec un bois et un bouton l'autre soir. Je surveille entre les rangs et arrive au bord du bois sans avoir vu de chevreuil. Je remonte en haut de la parcelle pour longer à nouveau les rangs dans l'autre sens, toujours rien. Je continue en longeant le haut du plantier en friche. Le chevreuil s'est volatilisé, au bout du plantier, je me dirige vers une autre parcelle de vigne prise dans le bois et en fais le tour sans succès. Alors que je reviens vers le plantier, un épais brouillard, poussé par une faible brise, enveloppe le paysage alors que le soleil passe au-dessus du bois.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je pars maintenant par la route en longeant un autre plantier. En arrivant près de la voirie, j'aperçois au loin une chevrette au gagnage à environ 150 mètres, dans le semé de tournesol de l'autre côté de la route.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je prends à gauche sur la route, le chevrette m'aperçoit et fonce au bois avec une feuille de tournesol dans la gueule. Je rejoins le petit champ de blé où j'ai fléché mon brocard l'autre jour puis le longe en bordure du bois sans rien voir. Alors que j'arrive à nouveau à la route, le brouillard me rattrape et enveloppe le paysage. Je redescends un peu le long de la route puis prends à droite pour remonter en bordure du très grand champ de blé de Factom. Je le longe doucement, vérifie sans succès une petite vigne sur ma droite puis rejoins la vigne sous le bois de Factom. La luminosité très particulière du lever du jour, cumulée au brouillard, limite beaucoup ma vision. Je longe le haut de la parcelle de blé puis de la parcelle de féveroles avant de redescendre vers la route par la bordure de la culture. Rien de rien, je traverse la route pour longer une parcelle de tournesol, en bordure d'une haie qui rejoint la bordure de l'Osse. Plusieurs tournesols ont été mangés de frais et certains ont été frottés par un brocard. Je redouble d'attention alors que le brouillard se dissipe. Arrivé au bord de l'Osse, je prends à gauche pour la suivre. Beaucoup d'indices de présence de chevreuil mais rien en vue. J'arrive au passage surélevé qui sépare cette parcelle de la suivante. Je le longe un peu jusqu'à un passage qui permet d'y monter et redescendre de l'autre côté pour reprendre ma progression au bord des tournesols et de la rivière. Des indices très frais mais pas de chevreuil, juste quelques ragondins en train de rentrer au terrier à la nage, entraperçus au travers des feuillages des arbres qui bordent la rivière. Le tournesol laisse place au blé et pas plus de chance.

Arrivé au bout des céréales, un passage enherbé remonte à la route et sépare le blé d'une très grande friche. Je le traverse et m'avance de quelques mètres dans la friche quand j'aperçois un jeune brocard de 3/4 face qui regarde vers moi. Je me fige, il est à environ 15 mètres et ne bouge plus, il a stoppé net sa mastication. Après la surprise, je reprends vite mes esprits. Il semble hypnotisé, je monte tout doucement mon arc puis l'arme très lentement. Il n'a pas bougé, j'aligne ma visée entre la base du cou et l'épaule sans qu'il ne réagisse. Je décoche, ma flèche frappe le brocard qui s'effondre sur place et disparaît dans la végétation.

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je me précipite. Le chevreuil paralysé est au sol, je l'achève rapidement puis lui rends les honneurs et appose mon bracelet. Ma flèche est rentrée où je visais mais est sortie haute au niveau de l'épaule opposée. Le brocard a dû amorcer un saut de corde au moment de l'impact. 

Mon 200ième à l'arc, 1 juillet 2022

Je vide mon chevreuil, attache les pattes et le charge sur l'épaule pour retourner à ma voiture.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 10:12

Ce matin, il pleut alors que je prends la route pour la chasse et il pleut toujours alors que le jour se lève. Je me prépare et quitte la voiture sans prendre mon appareil photo. Je remonte le talus de la route pour longer la haie qui surplombe un chemin de terre et me dirige vers le coin d'une vigne avant d'en contrôler tous les intervalles entre les rangs. Le relief du terrain ne me permet pas de voir au-delà de la moitié de la parcelle. Pas de chevreuil en vue, arrivé au bout de la parcelle, je prends à gauche pour remonter le long du dernier rang en surveillant le chaume à ma droite parsemé de balles rondes. Alors que je suis presque en haut de la parcelle, un chevreuil démarre en aboyant dans la vigne et fonce vers l'immense champ de blé au-dessus. Je biaise à droite par une coulée dans la culture, qui m'arrive à peine aux genoux et qui semble avoir souffert d'un orage de grêle (les tiges semblent disloquées et les épis pendent vers le sol), pour rejoindre le bord d'une mare incluse dans les céréales. Les sangliers ont ravagé les céréales tout autour, sur plusieurs mètres. Je prends ensuite une autre coulée qui traverse la culture jusqu'à un chemin enherbé et planté de cerisiers qui sépare la parcelle en 2. La luminosité croit doucement et j’aperçois, à plus de 100 mètres devant moi, le haut du dos et les oreilles d'un chevreuil au gagnage dans le blé. Je ne peux pas me cacher dans cette culture basse. Je tente une approche au culot, droit sur l'animal qui finit par relever la tête alors que je ne suis plus qu'à 50 mètres, c'est une chevrette. Je stoppe et nous nous regardons un instant puis je reprends ma progression sur environ 10 mètres avant qu'elle ne se décide à partir. Elle fonce vers le chemin enherbé en aboyant puis le suit et disparaît près d'une ruine entourée de cèdres qui trônent au milieu de la culture. Je rejoins moi aussi le passage et rejoins la ruine puis continue tout droit jusqu'à la bordure d'une parcelle de tournesol. La chevrette au loin fonce à grands bonds vers le haut du blé. Je reviens vers le chemin de terre quand une tête de chevrette surgit du blé près de la mare de tout à l'heure avant que l'animal ne s'enfuit à travers la culture. Je prends à gauche sur le chemin pour rejoindre une grosse haie qui sépare un champ de blé d'un champ de colza.

Arrivé au bout de la haie, je prends à droite pour la suivre alors que la pluie s'est calmée. J'avance ainsi tranquillement sur environ 150 mètres, tout en surveillant le secteur quand un chevreuil démarre dans la haie mais semble s'arrêter au bord du colza, je tente sans succès de l'apercevoir au travers des branchages. Alors que j'avance un peu plus, il commence à aboyer. J'aboie à mon tour, il démarre en longeant derrière la haie puis la traverse à environ 50 mètres pour stopper au coin d'un petit bosquet attenant à la haie et qui s'avance dans le blé. C'est un petit brocard. Je suis debout, immobile, contre la haie, j'aboie et ce petit effronté se retourne et me répond puis commence à venir vers moi de quelques pas. Il est rare qu'un brocard aussi jeune soit aussi territorial. Je continue à aboyer, il avance d'un pas lent plus ou moins en parallèle de la haie, il stoppe régulièrement pour aboyer et regarde vers moi. Alors qu'il détourne le regard, je me baisse rapidement à genoux. Il regarde vers moi, aboie, je lui réponds puis il avance encore. La courbure du terrain fait qu'il disparaît un instant, j'en profite pour avancer rapidement à genoux contre le blé qui est très bas et ne me cache pas vraiment. Nous continuons à nous répondre et je l'aperçois à nouveau. Il va venir à environ 25 mètres, je cale mon viseur sur cette distance. Il regarde vers moi, je reste immobile, il tourne la tête et recommence à avancer un peu. J'arme mon arc, il stoppe, regarde vers moi puis détourne le regard. Je cale rapidement ma visée et décoche. Il tente de s'écraser mais ma flèche le frappe en haut de l'épaule et sectionne la colonne pour ressortir au milieu du dos. Il tombe sur place et se débat au sol. Je me précipite vers lui pour l'achever. En m'apercevant, il se débat en criant. Je l’achevé rapidement et sors mon bracelet que je commence à encocher quand un mouvement attire mon regard à plus de 300 mètres sur ma gauche. J'identifie vite un énorme renard galeux à sa démarche bondissante et à sa queue pelée. Très certainement attiré par les cris de mon chevreuil, il fonce vers moi par un large passage entre les haies qui ferment le tour du blé. Je jette mon bracelet au sol, encoche une flèche et pars rapidement voûté vers le coin du bosquet où s'était arrêté le brocard tout à l'heure. J'ai perdu le renard de vue dans le blé. Je me poste contre le bosquet et tente d'appeler mais mes lèvres sont sèches à cause de mon rhume et je n'arrive à émettre que des sons faibles et irréguliers. Rien ne bouge, je décide de tenter de m'avancer jusqu'à une bande non plantée et couverte d'herbe bien verte au milieu de la culture, au fond du creux de la combe peu prononcée. Au même moment, j’aperçois le renard qui redémarre dans le blé. Je crois que je me suis grillé mais je tente tout de même le coup, ça peut marcher sur un renard galeux affamé. Je pars me poster dans la bande d'herbe et reprends mes appels poussifs, rien ne viendra. Je retourne à mon chevreuil pour apposer mon bracelet avant de le ramener à la voiture par le chemin de terre. Arrivé à ma voiture, je rends les honneurs à mon brocard puis fais rapidement quelques photos alors que le pluie commence à tomber à nouveau.

Un petit brocard un peu trop sûr de lui, 26 juin 2022

Je vide ensuite mon chevreuil puis le laisse dans la caisse à gibier dans le coffre de ma voiture.

Je repars ensuite par le chemin de terre jusqu'à la haie où j'ai fléché mon brocard. Je la longe jusqu'au passage par lequel est arrivé le renard galeux puis prends à gauche, le long de la haie qui borde une autre parcelle de blé et le sépare du colza. Je la longe tranquillement jusqu'à une bande boisée qui suit un ruisseau. Je prends à droite en longeant la bande boisée quand un chevreuil démarre dans le bois sans que je puisse le voir. Un peu plus loin, je trouve une grosse coulée pour rentrer dans le bois et rejoindre une grosse coulée qui longe le ruisseau. Les blaireaux ont énormément creusé depuis que j'ai fléché le mien sur ce secteur, l'an dernier. Je ressors un peu plus loin dans un tournesol. Il pleut toujours autant, une chevrette surgit d'une haie et fonce se réfugier dans un bois un peu plus loin. Les chevreuils sont tous à couvert avec cette pluie. Je décide de rentrer, je longe la bordure des tournesols pour revenir vers les champs de blé et prends à gauche par une coulée pour revenir vers la voiture. Je passe par un lac pris dans le blé en bordure d'un grand bois pour voir si les ragondins sont au gagnage. Le blé est mangé sur plusieurs mètres autour du lac. Je longe une haie de genets et de ronces qui interdit l'accès au lac et arrive sur une zone plus dégagée. Un gros ragondin broute des plantes aquatiques, en surface, de l'autre côté du lac. Plusieurs remous agitent le bord de l'eau encombré par une végétation épaisse. Je m'avance au bord de l'eau par une grosse coulée. 2 beaux ragondins s'éloignent de quelques mètres du bord et s'immobilisent. Je tente de les appeler mais ils ne veulent pas revenir. Ne voulant pas perdre mes flèches qui coulent. Je ne tire pas et m'éloigne. Les ragondins plongent. Avant de partir, je fais le tour de la vigne longée ce matin mais je ne verrai qu'un lièvre. Je suis trempé, je rentre.

 

Alex 

Partager cet article

Repost0
23 juin 2022 4 23 /06 /juin /2022 05:56

Cette année, je n'ai pas encore chassé le tour de Bourras. Ce soir, je me gare au bord de la route en bas du chemin blanc de Factom où je finirai ma soirée de chasse. Le temps est orageux, j'hésite à prendre mon appareil photo mais le prends finalement et mets un sac plastique dans ma poche pour le protéger au cas où. Je me prépare rapidement puis longe la route pour rattraper celle de Courensan qui remonte à gauche entre Factom et Bourras. Je la suis un instant entre le grand champ de blé sur ma gauche et le semé de soja sur ma droite. Au passage de tracteur qui rentre dans le semé, je bifurque pour rejoindre le bois de Bourras à travers le soja. Je passe un bosquet en long qui remonte dans le soja depuis la bordure de l'Osse et aperçois alors une grosse boule sombre à environ 150 mètres, au bord de a vieille Osse qui se sépare de l'Osse un peu plus en amont. C'est un très gros ragondin. En zoomant avec mon appareil photo, je me rends compte que c'est une femelle et son petit. J'hésite à tenter une approche mais préfère ne pas perdre de temps et continue mon chemin.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Je rejoins le bord du bois de Bourras et le longe jusqu'à la vieille Osse puis descends dans son lit asséché pour la traverser et remonter dans l'ancienne peupleraie abattue qui a laissée place à une jungle impénétrable. Je retrouve une flèche perdue l'an dernier dans le gravier du lit du cours d'eau et la remets au carquois. L'an dernier les passages de sangliers permettaient de progresser sans mal mais cette année la végétation a tellement poussé que les coulées forment des tunnels. Je décide donc de poursuivre par le lit asséché du cours d'eau retourné par les coups de nez de sangliers. Au premier virage, je tombe sur un gros trou d'eau qui me barre la route. Je remonte donc sur la gauche, côté bois, par une grosse coulée de sangliers qui a creusée le talus abrupt. Je me faufile ainsi un moment à travers le bois assez épais par les nombreuses coulées très fréquentées puis redescends dans le lit asséché pour le traverser en face d'une parcelle de blé, prise entre la vieille Osse et l'Osse. Je remonte pour suivre la bande enherbée le long des céréales. Les sangliers ont fait pas mal de dégâts sur cette culture. J'avance tout doucement en espérant voir des animaux mais rien. J'arrive à la passerelle de la palombière sans rien voir. Je traverse la vielle Osse par la passerelle, traverse la bande étroite de bois et le tunnel de la vieille palombière qui suis le centre de cette bande boisée et ressors dans une grande friche prise entre le bois de Bourras et un autre grand bois un peu plus haut. Deux grosses haies ferment les deux côtés. Je scrute un moment le secteur sans rien voir puis pars à droite en longeant le bois pour rattraper un large passage entre la haie et ce dernier. Je rejoins ainsi une très grande parcelle de tournesol qui longe la vieille Osse. Je scrute le secteur sans voir d'animaux puis prends à gauche pour suivre la haie en alignement de la bordure du bois. J'avance doucement en regardant tout autour de moi. Le tournesol fait place à une immense friche qui s'étend jusqu'à la route qui passe en haut du bois à plusieurs centaines de mètres. Je poursuis en longeant le bois, le petit plan d'eau pris dans la bordure du massif forestier et tout boueux mais rien ne bouge à cette heure-ci. Une volée de palombes décolle de la friche pour rentrer au bois. J'arrive à la route sans avoir vu de chevreuil. Je la longe un peu puis prends à gauche en longeant le bois le long d'une parcelle de tournesol à peine levée et rejoint une parcelle de vigne. Je prends à gauche pour vérifier les premiers rangs puis reviens sur les pas pour contrôle les suivants. N'ayant rien vu, arrivé aux derniers rangs, avant un plantier de vigne envahi par la végétation, je longe entre eux pour rejoindre le bord du bois quand un jeune brocard, avec un petit bois d'un côté et un bouton renflé de l'autre, surgit devant moi contre le rang de gauche et fonce vers le bois en aboyant. Je ne l'avais pas vu, couché dans la végétation. Je continue tranquillement vers le bois alors que le brocard mécontent abois sur place, à couvert du massif forestier. Je prends à droite le long du bois en surveillant le plantier en friche et rejoint une petite parcelle de blé au coin du bois qui précède une autre vigne plus à ma gauche. Il commence à pleuvoir, je mets mon appareil photo dans le sac plastique que j'attachache à ma ceinture. Rien, je traverse un semé pour rejoindre une vigne prise dans le bois d'en face, je contrôle les intervalles entre les rangs et tombe sur un gros lièvre environ au milieu de la parcelle. Il détale, rien sur le reste de la vigne, je longe le bois jusqu'à une autre parcelle de vigne et longe entre elle et le bois pour revenir à la route qui délimite le territoire. En suivant la route, j'arrive au coin d'une petite parcelle de blé bordé par le bois en L.

La pluie a cessé, je ressors mon appareil photo. Je quitte la route pour longer entre le blé et le bois. J'avance doucement quand je repère des bois à environ 100 mètres dans le blé. Je contrôle le vent qui vient de ma gauche. Je continue mon approche tranquillement et stoppe à chaque fois que le brocard relève la tête. Arrivé à environ 50 mètres, je rejoins le premier passage de tracteur qui semble passer tout près du brocard. Je reprends mon approche lente dans le passage de tracteur qui fait une légère courbe à droite en remontant légèrement. Je me baisse de plus en plus en approchant, alors que je suis à environ 20 mètres, je stoppe brusquement en apercevant les bois du brocard qui remontent. Je me baisse au maximum, il secoue la tête de haut bas plusieurs fois puis se calme et se remet à manger tête basse. Je reprends mon approche voûté jusqu'à 12 mètres. Il est de 3/4 arrière, tête basse. La moitié base de son corps est cachée par le blé. J'arme doucement mon arc et aligne ma visée en me redressant. Ma visée calée devant son cuissot, je décoche. Un Impact très sonore retentit et le brocard démarre en trombe en direction du bois.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Il est passé par-dessus un mur de ronces pour disparaître dans le bois et il me semble l'entendre quasiment aussitôt se débattre au sol. J'écoute encore un peu, le calme revient quand les aboiements étouffés d'un brocard commencent à se faire entendre. Le chevreuil semble s'éloigner doucement et je commence à douter.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Je pars chercher ma flèche pour patienter un peu avant d'attaquer ma recherche. Je la retrouve facilement plantée au sol dans le passage de tracteur.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Je cherche ensuite des indices mais rien, pas la moindre goutte de sang et l'orage menace. Je me dirige donc à l'endroit où le chevreuil a passé le mur de ronces. Les ronces sont retournées sur le dessus mais pas de sang. J'examine longuement les feuilles et finis par trouver une goutte de sang. Il va bientôt pleuvoir, je passe les ronces et trouve des gouttes de sang dans le bois. Je les suis difficilement sur quelques mètres car elles sont rares quand en levant les yeux j'aperçois mon chevreuil mort à quelques mètres devant moi. Il n'a pas fait plus de 25 mètres. Ma flèche est rentrée un peu plus en arrière que prévu, dans le cuissot. 

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

En l'examinant, je constate que ma flèche est ressortie au défaut de l'épaule opposée. J'appose mon bracelet, à l'aide d'une lame de chasse car je viens de me rendre compte que j'ai oublié mon couteau à la voiture, et lui rends les honneurs alors qu'il commence à pleuvoir. Je sors vite du bois pour faire quelques photos souvenir avant le gros de l'averse.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Je remets vite mon appareil photo dans le sac plastique avant que le ciel me tombe sur la tête. J'attache les 4 pattes du chevreuil ensemble et le charge sur l'épaule pour rejoindre la route de Courensan et redescendre vers ma voiture sous une pluie battante. Alors que j'arrive au niveau du semé de soja, j'aperçois un chevreuil au gagnage à environ 200 mètres près du bosquet en long qui démarre au bord de l'Osse. Il broute le soja côté route. À son allure, je suis sûr qu'il s'agit d'un grand brocard. Je décide de tenter l'approche. Je laisse mon brocard dans le fossé, au bord de la route et fait une boucle dans le semé pour être caché par le bosquet avant de m'approcher rapidement du coin droit de ce dernier. Je me penche doucement, il mange toujours à environ 10 mètres de la bordure du bosquet, à environ 80 mètres. Je laisse le sac qui contient mon appareil photo au coin du bois et commence mon approche avec la flèche encochée en longeant doucement le bosquet. Je stoppe à chaque fois qu'il relève la tête et gagne du terrain mais alors que je ne suis plus qu'à 50 mètres. Le tonnerre gronde plus fort et fait sursauter le brocard qui revient vers le bois en trottinant et en biaisant vers moi. Il rentre au bois à environ 40 mètres. Espérant qu'il va ressortir, je presse le pas pour me rapprocher de l'endroit où je l'ai perdu de vue pour m'y poster mais le brocard venait vers moi par la bordure du bois et m'a aperçu au travers des feuillages épais. Il démarre en aboyant et s'éloigne vers le bois de Bourras. Je retourne chercher mon appareil photo puis mon chevreuil et retourne à ma voiture. Alors que la pluie cesse et laisse place à un bel arc en ciel.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Je vide mon chevreuil et le dépose dans le bac à gibier dans ma voiture. Je laisse également mon appareil photo et la flèche retrouvée en début de soirée avant de repartir en chasse. Je pense qu'il va repleuvoir, mon appareil photo ne fera que me gêner. 

je prends un passage de tracteur qui descend vers l'Osse entre une grande friche et un champ de blé tout en surveillant le secteur. Rien, le blé laisse place à une petite prairie, toujours rien, je prends à droite en suivant le blé dans la prairie et rejoins le bord de l'Osse. Le blé a été mangé par endroit par les sangliers et les ragondins mais rien ne bouge ce soir. Le blé fait place à une parcelle de tournesol. Je suis toujours la rivière jusqu'à un passage de tracteur surélevé qui rejoint la route entre cette parcelle de tournesol et la suivante. Je remonte le talus et longe le chemin en direction de la route quand une chevrette démarre sur la gauche, juste contre le talus, dans les herbes hautes et s'éloigne à grands bonds dans le tournesol. Son arrière train et noir de diarrhée. Ce n'est pas bon signe, j'espère que les chevreuils du coin ne vont pas à nouveau être décimés par cette maladie qui commence de cette façon et finit rapidement par la mort. Je continue pendant qu'elle s'éloigne. Un peu plus loin, c'est un lièvre qui se débine dans le tournesol. Je rejoins la route et prends à gauche pour la longer jusqu'à la limite du champ de féveroles qui remonte sur la droite de la route. Au coin des féveroles, je quitte la route et longe la culture en bordure d'une grande prairie. Une chevrette démarre dans les féveroles et s'éloigne à grands bonds à plus de 100 mètres. Est-ce moi où les sangliers qui l'ont délogé ? Je scrute un instant la culture mais rien ne bouge. Je continue à remonter vers une mare qui borde la culture. L'eau bouge devant les terriers, les ragondins ne sont pas loin. L'eau a beaucoup baissé et les sangliers sont venus se souiller dans la boue du bord du plan d'eau. De nombreuses coulées très marquées rentrent dans les féveroles. Je continue à remonter doucement mais me fais repérer par un brocard qui démarre dans la culture à plus de 100 mètres et s'éloigne en aboyant jusqu'à ce que je le perde de vue. Je continue, arrivé au coin de la culture je prends à droite pour longer doucement entre cette dernière et la vigne. Un peu plus loin nous nous surprenons mutuellement avec un renardeau qui démarre à quelques mètres de moi dans les féveroles et se débine tranquillement. Je tente de l'appeler mais il disparaît. Je continue entre la vigne et les féveroles jusqu'au coin de la vigne et prends à gauche pour remonter entre la vigne et le bois de Factom. Je surveille entre les rangs de vigne mais aucun chevreuil ce soir.

Au coin du bois, je tourne à droite pour le suivre entre ce dernier et une autre parcelle de vigne. Je surveille entre les rangs mais toujours pas de chevreuil, alors que j'arrive au dernier rang, j'aperçois un renard de cul à environ 50 mètres. Je me fige, il bifurque et prend tranquillement à gauche pour passer le rang précédent. Je me décale au bout de ce dernier. Le renard mulote tranquillement. Je commence à appeler, d'abord semblant indifférent, il finit par se retourner et démarre pour foncer vers moi. J'accroche vite mon décocheur et arme mon arc. J'aligne le renard dans mon viseur alors qu'il arrive toujours sur moi d'un pas décidé. Les feuillages me gênent pour viser. Le renard arrive à mes pieds et décroche brusquement sur le côté mais, alors que je pense le voir s'enfuir, il stoppe net plein travers à 2 mètres. J'aligne instinctivement ma visée sans vraiment me servir de mon viseur et décoche. La flèche le traverse plein poumons. Il se courbe sur l'impact et démarre pour remonter sur environ 19 mètres entre les rangs puis prend à gauche et passe un rang. Je le perds de vue mais il me semble l'entendre très vite se débattre au sol. Je récupère ma flèche plantée au sol et commence à chercher le sang mais rien. Impossible de trouver la moindre goutte. Je passe dans le rang suivant, rien non plus, dans le suivant toujours rien, en passant dans le suivant, j'aperçois mon renard mort sur le flanc contre un cep. Il n'a pas fait 15 mètres. C'est une renarde qui ne semble pas avoir allaité cette année. Je la récupère et retourne vers ma voiture en prenant à droite au coin du bois. Après le bois, je longe la vigne alignée au bois en surveillant entre les rangs.

Un peu plus loin les rangs sont plus longs et dépassent sur la gauche. Une chevrette arrive dans la vigne et passe les rangs pour sortir au bout du premier rang plus court. Elle stoppe net, je suis à mauvais vent, elle m'a senti, elle hume un instant puis fait demi-tour pour disparaître dans la vigne. Je contourne les rangs les plus longs pour revenir le long du haut de la parcelle de blé jusqu'au chemin blanc qui redescend vers ma voiture. La chevrette redémarre dans le blé et s'éloigne à grands bonds. Plusieurs palombes descendent pour boire à la mare un peu plus en avant, au coin de la vigne. En arrivant près du plan d'eau, je constate que l'eau est agitée et je pense qu'il s'agit de ragondins mais ce sont de grosses carpes. Je rejoins le chemin blanc et descends en suivant les féveroles sur ma droite. Je scrute la surface des cultures quand je repère du mouvement dans les féveroles à environ 40 mètres du chemin. Je me fige et entends le bruit des féveroles qui craquent sous les dents d'un animal un peu plus à droite du mouvement. Je surveille un moment mais la nuit arrive. Je décide de tenter une approche dans la culture, je pose le renard et rentre dans les féveroles mais avancer sans bruit est mission impossible. J'avance d'un pas stoppe plusieurs secondes, un pas encore... Le bruit a cessé et un chevreuil surgit des féveroles à l'endroit où j,avais vu du mouvement tout à l'heure. Il s'éloigne à grand bonds en aboyant et s'arrête plusieurs fois pour regarder vers moi. Il fera vite nuit, je n'entends plus les bruits de mastication, je décide de rentrer. Arrivé à la voiture je fais quelques photos souvenir avant de rentrer.

Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022
Un beau doublé lors d'une soirée d'approche orageuse, 22 juin 2022

Alex

Partager cet article

Repost0
20 juin 2022 1 20 /06 /juin /2022 18:17

VENDREDI 10 JUIN

Ce matin, je finis de préparer ma valise et règle quelques affaires avant de partir chez Lionel sur Auch. J'ai un peu la boule au ventre, je n'ai toujours pas digéré le séjour catastrophique à la pourvoirie du lac Suzie où nous étions partis à 4 et où personne n'avait vu d'ours. Le pourvoyeur nous avait également vendu de superbes pêches au doré sans jamais nous y amener. Je m'en veux encore car c'est moi qui étais à l'origine de ce voyage. Seul Lionel retente l'aventure avec moi cette année et nous avons une grosse pensée pour notre ami Renaud qui aurait bien aimé venir mais ses finances ne le lui permettent pas. Cette fois, nous partons dans la réserve faunique des Laurentides, à environ une heure au nord de Québec,

avec l'équipe Chassomaniak présidée par Mathieu POULIOT qui propose plusieurs destinations via Next Hunt Adventure.

cliquez sur l'image
cliquez sur l'image

 

 

Nous devons rejoindre Christophe chez lui, à Escorneboeuf, pour midi. Nous mangerons ensemble avant de partir pour l'aéroport de Blagnac où nous laissera sa copine vers 15 heures.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Notre avion doit décoller vers 19h30 mais voyager au Canada est un vrai parcours du combattant. Nous commençons par enregistrer nos bagages de soute et pour cela il nous faut présenter notre passeport, notre AVE (Autorisation de Voyage Electronique), notre QR code ArriveCAN et notre passeport sanitaire mais Christophe et Lionel peine à retrouver les documents sur leurs portables respectifs et cette étape s'éternise.

Nous portons ensuite nos valises hors gabarit vers un tapis spécial puis passons le contrôle avant la porte d'embarquement. Lionel et moi passons sans encombre mais Christophe a droit à un contrôle de son bagage de cabine. Nous n'avons pas trouvé de vol direct pour Québec, nous devons donc prendre un premier avion pour Paris. Après un vol sans encombre, nous arrivons à l'aéroport Charles de Gaulle vers 20h30. Nous n'avons pas besoin de récupérer nos bagages en soute qui seront automatiquement transférés vers notre correspondance pour le Canada. Notre second vol n'est qu'à 13h30 le lendemain, nous prenons donc un petit repas avant de chercher une zone pour dormir. Nous allons ainsi passer la nuit sur un canapé avec des voyageurs ayant raté leur avion. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

SAMEDI 11 JUIN

Au petit matin, nous commençons, au grès des informations glanées auprès de plusieurs personnes, à nous diriger vers notre terminal, qui s'est affiché sur le tableau d'affichage des vols, les vrais gersois à la capitale. Venus à bout de ce labyrinthe, nous passons le contrôle avant d'aller prendre un petit déjeuner et attendre notre avion à la porte d'embarquement. Après un vol sans encombre, nous arrivons à Québec vers 14h40, heure locale. Ici le masque est encore obligatoire dans l'aéroport. Il nous faut répondre à un questionnaire à une borne puis la douane nous laisse passer sans encombre. Le douanier très sympathique qui a observé nos arcs avec attention nous souhaite une bonne chasse. Ça y est nous y sommes mais, en sortant de l'aéroport, nous attend une mauvaise surprise. L'hôtel Econolodge que j'avais réservé en ligne en France était annoncé à 1,5 km de l'aéroport mais en rentrant l'adresse sur le GPS de mon portable, le parcours le plus court est annoncé pour 4,5 km. Nous décidons tout de même de faire le chemin à pied avec nos valises. Alors que je repère un merle américain et commence à le prendre en photo, un québécois amusé vient à notre rencontre pensant que nous avions repéré une marmotte. 

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Mâle

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Mâle

Nous engageons la discussion alors qu'un ami à lui nous rejoint. Ils sont très enthousiastes à l'idée que nous allions chasser l'ours à l'arc et nous souhaitent également une bonne chasse. Nous en profitons pour leur demander de nous guider un peu vers notre hôtel puis suivant leurs explications et mon GPS, nous nous mettons en route. Plusieurs taxis s'arrêtent pour tenter de nous convaincre de monter mais nous continuons notre chemin sans vraiment nous rendre compte du périple qui nous attend. J'essaie en vain de joindre Mathieu avec qui je suis en contact depuis des mois pour l'organisation du séjour, ma connexion internet est très mauvaise. Je parviens enfin à le joindre un peu plus loin. Alors que nous faisons une halte, nous dérangeons 3 grosses marmottes qui foncent se réfugier sous un algéco posé près d'un bosquet, non loin de la route. Mathieu viendra nous chercher demain matin à 10 heures. Nous reprenons notre chemin et prenons à droite sur une grande avenue. Alors que nous n'avons fait à peine 1/3 du chemin. Un automobiliste interpelle Christophe plus en retrait pour lui proposer de nous amener jusqu'à notre hôtel. Il se gare un peu plus loin et charge nos bagages avant de nous amener jusqu'à notre destination qui était encore loin. Nous n'étions pas arrivés, nous ne savons pas comment le remercier et nous n'avons pas de liquidité sur nous mais il nous dit que c'était un grand plaisir pour lui et nous souhaite également une bonne chasse. Je l'avais déjà dit à mes compères mais cela se vérifie encore, les Québécois sont d'une gentillesse à laquelle nous ne sommes pas habitués en France. Nous prenons possession de notre chambre d'hôtel et nous nous posons un peu avant de ressortir pour chercher quelque chose à manger. Nous élisons un petit snack-glacier très américain et très proche de notre hôtel. Lionel, qui avait promis à notre ami Renaut de manger une poutine en pensant à lui, tient sa promesse alors qu'avec Christophe nous élisons un hamburger. Une bonne glace nous servira de dessert. Nous retournons ensuite à l'hôtel pour une bonne douche et une nuit de sommeil.

DIMANCHE 12 JUIN

Le lendemain, après un bon petit déjeuner pris à l'hotel, nous attendons l'arrivée de Mathieu. Nous sortons devant l’hôtel un peu avant 10 heures. Une merlette vient se poser sur le trottoir à notre droite avec des vers de terre dans le bec.

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Femelle

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Femelle

Nous supposons que son nid doit être proche mais nous n'imaginions pas autant. Elle s'envole et se pose juste au-dessus de moi, au-dessus d'un des piliers qui tient la structure métallique au-dessus de nous. Son nid est posé là et ses oisillons l'accueillent becs ouverts. Elle les nourrit puis saisit une déjection d'un oisillon et l'avale avant de se poser pour couver ses petits.

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Femelle au nidMerle d'Amérique (Turdus migratorius) Femelle au nid

Merle d'Amérique (Turdus migratorius) Femelle au nid

Mathieu finit par arriver, un peu après 10 heures, avec un énorme pickup noir GMC et déjà caméra au poing pour filmer notre réaction. Nous changeons nos affaires puis partons. Il nous faut passer chez un ami à lui qui tient un restaurant pour prendre les repas préparés pour la semaine, faire ensuite quelques courses puis trouver un magasin de chasse ouvert pour acheter nos permis de chasse à l'ours et de pêche avant de partir pour la réserve faunique des Laurentides. Mathieu est une vraie star, les gens l'accostent où qu'on aille, il est très connu au Québec, notamment pour la tournée des films Chassomaniak.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Mathieu est une vraie star, les gens l'accostent où qu'on aille, il est très connu au Québec, notamment pour la tournée des films Chassomaniak dont notre aventure fera certainement partie en 2023.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

La ville de Québec laisse place à un paysage sauvage composé de forêts, lacs et rivières sous quelques grosses averses.

Paysages des Laurentides prises durant notre séjour Paysages des Laurentides prises durant notre séjour
Paysages des Laurentides prises durant notre séjour Paysages des Laurentides prises durant notre séjour
Paysages des Laurentides prises durant notre séjour Paysages des Laurentides prises durant notre séjour

Paysages des Laurentides prises durant notre séjour

Je scrute la météo de la zone depuis plusieurs jours et si elle ne se trompe pas nous ne verrons pas beaucoup le soleil. En discutant, Mathieu nous annonce que nous sommes les premiers français à venir chasser avec lui sur son territoire qui fonctionne depuis 30 ans mais qu'il a pris en gérance depuis 2 ans. A notre arrivée à la réserve faunique gérée par la Sépaq,

cquez su l'image

 

nous devons attendre que notre chalet soit libéré par ses occupants avant de nous installer et manger un bout.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Nous nous changeons ensuite rapidement pour la chasse, préparons nos arcs avant d'aller nous entraîner un peu pour vérifier nos réglages. Rien n'a bougé pour moi et Christophe mais Lionel est inquiet car son arc tire trop à droite. Mathieu nous explique que la zone vitale de l'ours est plus en arrière que chez les herbivores et nous montre plusieurs photos d'ours avec le point rouge matérialisant la zone à viser. Il nous conseille de tirer de la largeur d'une main, en arrière du défaut d'épaule, sur un ours plein travers.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il est temps de partir pour la chasse, Mathieu possède une centaine de poste et fait chasser environ 45 chasseurs par an. Dès qu'un ours est tué, le poste est fermé pour l'année. La zone des postes n'est pas couverte par le réseau téléphonique et internet, nous devrons attendre le soir pour avoir des nouvelles les uns des autres. Nous déposons Lionel, son poste est proche d'un barrage de castors, les ours sont très friands de ces gros rongeurs. Mathieu l'accompagne pour lui montrer son poste au sol et appâter le site puis nous continuons. C'est Styve, un des guides, qui déposera Christophe qui n'est pas du tout sur le même secteur que nous. Il sera posté sur une plateforme à 3 mètres du sol. Le territoire est assez éloigné de notre chalet. Chaque poste est espacé des autres d'environ 5 km. Mathieu vient se poster avec moi pour filmer ma chasse. J'ai opté pour un affût au sol car je ne chasse jamais en tree-stand mais cette position, cumulée à la présence d'un caméraman, va fortement compliquer ma chasse. Le sentier qui mène à mon poste est tellement discret que Mathieu le manque 2 fois en passant devant. Il gare son pickup et nous partons chargés sur le sentier qui s'enfonce dans le bois d'épinettes très denses, jusqu'à une zone d'appâtage plus dégagée, au fond d'une combe. Le vent est bon et remonte vers la piste. Mathieu me montre notre poste qui domine la zone de nourrissage sur une bute à notre droite. Je monte mon matériel et la valise des caméras alors que Mathieu part appâter. Je pose les sièges pliants et la valise puis analyse mon poste alors que mon guide remonte après avoir tambouriné sur le bidon pour annoncer son remplissage aux ours du secteur. Il a vidé le sac d'appât de chez Meunerie Soucy

Cliquez sur l'image

 

et le remonte au poste. Les moustiques et mouches noires m'assaillent déjà et je me presse d'allumer mon Thermacell.

Cliquez sur l'image

 

Les moustiques s'éloignent au bout de quelques minutes mais les mouches noires n'y semblent pas sensibles et continuent à me persécuter. La chaise pliante risque de me gêner au moment de me lever, je préfère la replier et m’asseoir sur le sac derrière la barrière en branches de sapin qui sera mon écran de camouflage. Mathieu me montre un crocher pour suspendre mon arc contre l'épinette à ma gauche et me demande d'essayer de me lever et d'armer mon arc. Le sol a été creusé pour former une marche sur laquelle je pose le sac d'aliment vide et m'assois dessus.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

La pluie est annoncée pour ce soir mais j'ai fait le choix de ne pas prendre de vêtements étanches trop bruyants, j'ai mis un t-shirt, un sweat et ma veste camo par-dessus laquelle j'ai enfilé un dossard orange fluo unis, obligatoire pour la chasse à l'ours au Québec.

Mathieu s'installe derrière moi et cale le trépied de sa caméra avant de s’asseoir sur sa chaise pliante. Un crâne de femelle orignal, trouvé sur place avec la carcasse lors de l'aménagement du poste, est accroché dans l'arbre au-dessus du bidon et a donné le nom à ce poste : "le crâne suri".

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Un coup de télémètre, le bidon est à 16 mètres. L'attente commence rythmée par les allés et venus des tamias et des écureuils qui se succèdent auprès du bidon nourricier. Quelques lièvres variables américains viennent régulièrement prendre part au festin. Rapidement, la pluie commence à tomber. Je mets la capuche de ma veste Solognac et subit l'averse sans broncher. Je suis vite trempé. Mathieu me propose un vêtement étanche mais je le refuse. De son côté, il a dû ranger la caméra au plus fort de l'averse pour éviter de trop la mouiller. La pluie finit par se calmer et Mathieu réinstalle sa caméra en m'expliquant que la pluie et surtout le vent ne favorise pas la sortie des ours car ces derniers sont plus vulnérables. Les intempéries limitent leur odorat très performant et leur bonne ouïe, leur vision n'est déjà pas bonne en temps normal, ils perçoivent surtout les mouvements. Les averses s'espacent et sont moins prononcées. Vers 19h30, alors que nous sommes au poste depuis 16 heures, un mouvement attire mon regard à 15 mètres sur la droite. Un ours regarde vers moi, ramassé en boule, il me semble obèse mais pas très grand. Je reste immobile, un petit ours arrive derrière, c'est une ourse suitée, interdiction de tirer. Elle s'avance un peu en longeant la crête qui remonte sur notre droite. Mathieu qui l’aperçoit alors me touche l'épaule et j'acquiesce sans bruit. L'ourse et son jeune tournent un instant, ils semblent inquiets puis disparaissent derrière la crête.

Pendant 30 minutes, plus rien à part les lièvres et les écureuils puis je sens, dans mon dos, que Mathieu a repéré quelque chose. Je me tourne doucement, vois la direction de son regard et qu'il allume sa caméra. Je scrute le fourré de feuillus sur la droite du bidon. Quand j'aperçois du mouvement. L'ourse revient mais elle est accompagnée de 2 oursons. Un des oursons s'avance, renifle près du bidon puis retourne dans le fourré. Au bout d'un moment, il revient au bidon et commence à bouger les troncs qui l'empêchent d'accéder à l'ouverture du bidon et tourne sur l'avant du bidon. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

L'autre ourson moins téméraire, le rejoint prudemment.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Ils se mettent à manger. L'ourse très méfiante, s'avance doucement.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Elle tourne ensuite sur le secteur en humant l'air, donnant de grands coups de nez en l'air. Elle est énorme, elle me paraissait plus petite tout à l'heure. Elle regarde régulièrement vers nous mais ne semble pas nous voir. Elle s'éloigne dans les fourrés sur la gauche, revient vers ses oursons, tourne et retourne, hésite plusieurs fois à venir manger

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

puis finit par se décider après environ 20 minutes de vas et viens. Elle se présente presque plein travers à cheval sur un gros tronc qui passe sous son thorax, l'arrière train relevé et le poitrail au sol.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Elle se redresse quelques fois pour surveiller les alentours puis passe le tronc et mange avec ses oursons de bon cœur. Un lièvre arrive par notre droite dans une goulotte qui sépare notre promontoire de la crête puis contourne les ours par le bas avant d'arriver tranquillement par la gauche du bidon, surprenant les ours dans leur repas et leur faisant faire un bond en arrière. Egalement surpris par les ours qu'il n'avait pas vu, il s'éclipse. Trempé et avec la fraîcheur qui s'installe, je suis pris de tremblements incontrôlables, Mathieu inquiet me demande si ça va mais je le rassure. Les ours reviennent vite à leur repas, les oursons ne lâcheront plus le bidon alors que leur mère reprendra par moment ses rondes sur le secteur entre 2 prises de nouriture. Vers 21h15, la nuit s'installe, Mathieu casse du petit bois ce qui inquiète l'ourse qui se redresse et s'éloigne mais les oursons ne veulent pas lâcher leur repas. Mathieu continue à faire du bruit, l'ourse revient plusieurs fois chercher sa progéniture avant qu'elle ne se décide à disparaître dans le fourré sur la droite du bidon. Nous ramassons nos affaires et retournons au pickup. Nous partons récupérer mes amis, je grelotte encore et peine à me réchauffer malgré le chauffage allumé par Mathieu dans sa voiture, plusieurs lièvres traversent dans les phares. Lionel est le premier, il a vu un ours qu'il juge petit. Il nous compte avec enthousiasme cette première rencontre : "Il est arrivé après moins de 2 heures d'affût, sorti des sapins à environ 40 mètres, il est arrivé rapidement aux appâts, a mangé un peu puis est reparti. Il est ensuite revenu et reparti 6 fois sans me donner d'occasion de tir. L'ours finit par me repérer, hume l'air debout sur ses pattes arrières et regarde vers moi. Je le regarde, immobile, durant 6 ou 7 secondes avant qu'il ne reparte définitivement." Christophe lui n'a rien vu à part des écureuils et des lièvres. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Sur le retour, nous croisons une femelle orignal et son petit. Dans la panique la femelle s'est enfuit dans les fourrés laissant seul son petit perdu au milieu de la piste. Nous avions déjà vécu cette scène, en plein jour, avec Lionel lors de notre dernier séjour au Québec. 

Souvenir de notre séjour de 2019Souvenir de notre séjour de 2019Souvenir de notre séjour de 2019

Souvenir de notre séjour de 2019

Mathieu a dû stopper un moment et éteindre ses phases en attendant que le petit rentre au fourré après avoir fait des allés retours sur le chemin. Un jeune orignal perdu serait inévitablement une proie facile pour les loups ou les ours. Plus loin, un autre jeune orignal traversera devant nous. Nous rentrons au chalet pour manger un bout et une nuit de sommeil. Nous allumons un feu pour faire sécher nos affaires mouillées et nous réchauffer un peu. J'enfile des vêtements secs après une bonne douche chaude avant d'aller me coucher.

LUNDI 13 JUIN

Ce matin, je me réveille vers 5 heures et n'arrivant pas à dormir, je décide de me lever pour aller prendre l'air et en profiter pour appeler ma compagne. Je pars jusqu'au bord du lac bordé par une plage de sable ponctuée de tables de pique-nique. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je retourne ensuite au chalet en attendant que mes compères se lèvent ce qui ne tarde pas. Nous partons nous entraîner et affiner les réglages de l'arc de Lionel. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Ce soir, Mathieu ne peut pas venir me filmer, il a donc demandé à William, un de ses guides, de le remplacer. Nous partons pour le même poste que la veille, sauf Christophe qui n'a rien vu hier. Il sera, cette fois, installé sur une zone dégagée, dans une tente d'affût. Arrivé à mon poste, Mathieu nous laisse avec William au départ du sentier. William part appâter avec le même type d'appât que la veille et avec un grand seau blanc de la confiture de cerise noire, pendant ce temps, je pars m'installer au poste et poser la valise des caméras. J'allume vite mon Thermacell, le temps est incertain mais le vent est bon. Je m'installe alors que William revient au poste. Il a laissé le seau de confiture vide près du bidon. La pluie ne tarde pas à tomber. Ce soir, j'ai mis une veste sans manche par-dessus ma veste en espérant avoir moins froid. William couvre la caméra avec une housse faite pour cela alors qu'il commence à pleuvoir. Comme la veille, les écureuils et tamia s'en donnent à cœur joie mais beaucoup moins de lièvres viennent au bidon. La soirée est très calme et les averses se succèdent, nous sommes vite trempés. Les écureuils et tamias passent parfois très près de nous, un écureuil téméraire vient même tirer sur mon gilet fluo dans mon dos. Vers 21 heures, moins d'une heure avant la nuit, la pluie a cessé depuis un moment, un mouvement attire mon regard dans le fourré sur la droite du bidon. Une masse noire s'avance, j'attrape vite mon arc mais j'aperçois les oursons.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

C'est la femelle d'hier avec ses jeunes. Les petits arrivent directement au bidon, la femelle moins méfiante que la veille hume rapidement l'air fait un petit tour puis arrive au bidon et se met à manger goulûment en me présentant un 3/4 arrière à 16 mètre alors que les oursons sont retournés dans le fourré. Idéal si elle n'avait pas été suitée.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Les oursons reviennent, ils tournent un peu autour du bidon puis recommencent à manger. après un instant, l'un d'eux jette son dévolu sur le seau à confiture, il lèche l'entrée

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

puis finit par rentrer à l'intérieur pour lécher le fond mais le seau roule et l'ourson avec. Il sort rapidement du seau et hésite à y revenir mais la gourmandise est la plus forte. Il recommence à le lécher. Le temps passe et la nuit s'installe. Le clack des fermetures métallique de la valise des caméras fera finalement déguerpir les ours. Nous retournons à la piste attendre Mathieu. Il tarde un peu à arriver, Christophe a fléché et retrouvé seul son ours qui est dans le coffre du pickup. Je l'aperçois furtivement en rangeant mes affaires. Cette fois, c'est Lionel qui n'a rien vu à part 2 lièvres et quelques écureuils. Plusieurs chasseurs à la carabine ont tué ce soir, nous les retrouvons un peu plus loin avec les guides. Nous leur laissons l'ours de Christophe qui va partir en chambre froide après avoir été vidé. En le voyant plus distinctement, je me rends compte qu'il n'est pas énorme mais c'est un bel animal. Les ours morts dans la benne du pickup sont beaucoup plus gros que celui de mon ami. Nous rentrons au chalet pour manger un bout et écouter le récit de notre ami avant d'aller nous coucher :

"Me voilà rendu sur un nouveau spot, encore plus éloigné dans la forêt que la veille, au sol cette foi- ci, et qui plus est, dans une tente d’affût. Le confort est appréciable, j’ai embarqué une chaise pliable depuis laquelle je pense pouvoir tirer assis. Rituel de mise en route du Thermacell, tentative d’armement de l’arc. Aïe, je suis trop bas, impossible d’armer sans être obligé de me déplacer vers l’avant de ce maudit siège en toile dont le frottement génère un bruit à même de faire fuir tout gibier. J’expérimente plusieurs positions, tente d’interposer des vêtements sur le siège à la fois pour me rehausser mais aussi pour étouffer les bruits parasites… Bof, je serai obligé de tirer assis en équilibre instable sur la barre avant du siège de trois-quart face pour ne pas être gêné par les accoudoirs malheureusement inamovibles de ce siège de carpiste. La distance de tir est mesurée au télémètre : 22 mètres, ça fait un peu loin à mon goût. Bien sûr d’ordinaire, sur cible, en bonne position, c’est simple, mais là il s’agit de tirer un ours… C’est une première pour moi et j’ignore encore quel pourrait être mon degrés d’émotivité au moment de l’arment et du tir.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Au bout d’à peine une heure, ça y est, un ours apparaît, surgi de nulle part devant moi. Comme prévu, je ne l’ai pas entendu s’approcher au travers de la forêt pourtant dense qui nous entoure. Il s’approche tranquillement, hume l’air alentour mais ne donne aucun signe d’alerte. Il semble calme. De mon côte, je suis très ému par son arrivée et suivant les conseils de mes guides, je prends le temps de l’observation. Pas de précipitation, j’ai l’après-midi devant moi, ne pas s’impatienter, qu’il soit en bonne position… Cela fait seulement deux jours que nous sommes là, mais hier soir, Alex m’a fait part de son point de vue, « ne soit pas trop gourmand, si tu vois un ours ‘’correct’’ et qu’il se présente bien… tire ! ». Il faut dire que lui-même n’a vu hier qu’une belle femelle accompagnée de ses petits, donc intirable et qu’il a été échaudé par une précédente chasse à Québec d’une semaine durant laquelle il n’a vu aucun ours… Michel aussi m’a prodigué le même conseil : « n’attends pas forcement le gros ours qui ne viendra peut-être pas, ou trop tard à la tombée de la nuit, ne laissant pas d’opportunité de tir…  Il faut avoir le bon feeling avec son ours, si c’est le cas, c’est le plus important » Je prends donc mon temps pour observer son comportement, je me dis qu’il n’est pas très gros et que sa fourrure en pleine mue n’est pas très belle. A ce stade, je décide de ne pas le tirer et de fait, la tension descend rapidement, mon rythme cardiaque s’apaise. Quelques courtes minutes s’écoulent et mon ours s’éloigne tranquillement, disparaissant aussi furtivement qu’il m’était apparu.

Je suis enthousiasmé par cette première rencontre, convaincu désormais qu’il ne tardera pas à revenir, voire qu’un de ses congénères, plus gros apparaisse à tout moment. Je suis excité, tous mes sens en éveil lorsque la pluie commence à tomber calmement pour enfin laisser place à un orage interdisant toute velléité de tir. Moi je suis au sec, mise à part une infime gouttière au-dessus de ma tête, je suis protégé du déluge. Je pense alors à Lionel et Alex. J’ai laissé mon poncho à ce premier mais je sais que notre Bowhunter vas encore se tremper jusqu’aux os… Franchement, encore quatre ou cinq heures comme ça à grelotter et sans doute ne rien voir (il semble que les ours soient moins actifs par grand vent sous la pluie, leurs sens étant moins fiables), ça va impacter le moral des troupes… La pluie durera effectivement longtemps. Quelques rares accalmies déclencheront aussitôt la valse des écureuils et de nouveaux lièvres feront leur apparition. Mais toujours pas d’ours depuis plus de trois heures… Le temps semble vouloir s’apaiser laissant même un rayon de soleil illuminer la zone. C’est le moment que choisissent 5 grands corbeaux pour me survoler et se percher à proximité avant de se décider à venir se poser au sol devant mon affût. Je les observe discrètement et constate qu’ils ne sont en aucune manière affectés par la présence de ma tente ou les effluves potentielles de mon Thermacell. Cela me rassure, si les corbeaux sont à dix mètres de moi et sont si tranquilles, cela présage de bonnes choses pour la suite, je sais que je suis ‘’invisible’’.

Une heure se passe encore, la vie autour de mon affût s’agite, les écureuils, les oiseaux, les lièvres… Je contemple ce tableau qui m’est devenu familier, mes sens sont comme en retrait, je contemple paisiblement lorsque tout à coup, tout mon corps et mon esprit sont secoués ! Il revient, c’est lui, c’est l’ours de toute à l’heure. Son attitude d’approche, sa grosse tête, son pas dodelinant, me donnent l’impression qu’il est plus massif que toute à l’heure. Pourtant sa toison clairsemée sur le flanc ne laisse que peu de place au doute, c’est lui. Durant toutes ces heures d’attente, j’ai eu le temps de réfléchir à une foule de scénarios. Si j’en vois plusieurs, si je les sens inquiets, si je vois un trop petit, si j’attends la dernière heure dans l’espoir de l’arrivée d’un gros, si j’attends demain, après-demain… La magie de la chasse, c’est que souvent rien ne se passe comme prévu. Mais j’avais envisagé le retour de cet ours, et après réflexion, si il se présente bien, si j’ai un bon feeling… Il est calme comme toute à l’heure, arrivé par le même layon, son rituel d’approche est sensiblement le même. Il contourne les lieux, prend le vent, puis rassuré, commence à manger. Il se tient idéalement de profil et tourne la tête vers la forêt. J’en profite pour saisir mon arc délicatement. Je m’applique à le ramasser au sol sans heurter ni le montant de ma chaise ni griffer le revêtement de la tente avec la lame de la flèche encochée. J’ai l’impression de jouer à docteur maboul, vous savez ce personnage dont on doit prélever des os sans toucher les parois sous peine que tout clignote dans un grand vacarme… Ces quelques secondes pour ramener mon arc à moi me demandent une acuité décuplée « surtout ne pas toucher, n’émettre aucun bruit.. » Ouf, l’arc est à la verticale devant moi. Je respire calmement, l’ours est devant moi et circule dans la zone. Toutes mes séquences sont fonction de son comportement. Dès qu’il tourne la tête à mon opposé, j’en profite pour parfaire ma position sur mon siège, monter mon arc. J’y suis, il à la tête de nouveau tournée, je me décide d’armer mon arc et prends la visée. A ce moment mon cœur frappe dans ma poitrine mais j’arrive à garder le sang-froid nécessaire pour aller plus loin. Je vise défaut d’épaule puis décale d’une largeur de main plus en arrière pour tâcher de traverser les deux poumons. Il est à 22 mètres, je presse la détente de mon décocheur. « Chlack !» Je vois ma flèche parcourir les quelques mètres qui nous séparent alors qu’il amorce un pas en avant. Trop tard pour lui, ma lame pénètre dans son flanc, je le vois se courber sur lui-même à l’entrée de ma flèche. Un jet de sang trahit le point d’entrée de ma lame. Un peu haute, un peu trop en arrière à mon goût.

Il part en trombe dans le bois et je tente d’évaluer la direction de sa fuite lorsque moins de trente secondes plus tard, j’entends le râle caractéristique d’un ours vivant ses derniers instants. Un nouveau râle dix secondes plus tard et puis plus rien. Le calme est revenu tout autour de moi sauf dans ma tête, je bouillonne fébrilement. Je sors de mon affût, encoche une nouvelle flèche et écoute aux alentours. Je tente d’envoyer un message pour prévenir Alex mais bien sûr ici pas de réseau. Je prends le temps de calmer mon excitation puis me décide à faire ma recherche. Je ne veux rien précipiter et surtout ne pas prendre le risque de le relever si d’aventure il n’est pas mort. D’abord parce que c’est le meilleur moyen de le perdre et qui plus est, je ne suis pas fan à l’idée de me retrouver nez à nez avec cet ours blessé, moi-même à quatre pattes entravé dans ce bois d’épinette. Pour autant je suis confiant. Ce cris émis tout à l’heure m’a été plusieurs fois décrit comme étant le dernier. Je fais ma recherche au sang, attentif au moindre indice, au moindre bruit éventuel. Quelques gouttes à l’impact me confirment la bonne pénétration de ma flèche. Je retrouve celle-ci fichée au sol quelques mètres plus loin. La couleur du sang sur les vannes me laissent à penser qu’il s’agit d’un tir de poumons. Pas de sang trop rouge, pas de résidu de graisse ou de muscle adhérent sur le tube… C’est bon signe ! Je suis la piste qui s’éloigne progressivement de l’endroit où j’ai entendu mon ours pour la dernière fois, mais je continu ma progression. Une goutte par ci par là, un frotté sur un baliveau… Les indices sont de plus en plus en plus difficiles à percevoir et après une trentaine de mètres, plus de sang visible. Jusque-là un tapis de lichens gris clairs tapissait le sol, facilitant grandement mes recherches, mais je suis désormais dans une zone de mousses sombres et humides en lisière du bois. Il est 20 heures passé et la luminosité est de plus en plus faible. Je décide de ne pas prendre le risque de polluer la piste en cas d’une éventuelle recherche avec un chien de sang. Je balise la dernière trace de sang trouvée puis contourne largement la zone pour me rapprocher de là où j’ai entendu mon ours tomber.

Je monte sur une roche qui me permet d’avoir une vision plus large de la zone, je décrypte mon environnement proche mais je ne vois pas mon ours. Je me rapproche progressivement de la zone estimée de son dernier souffle et me fie à mon expérience, je rentre ‘’dans le sale’’, c’est surement au travers d’une zone dense qu’il a dû essayer de se réfugier. Il ne me faudra pas longtemps pour le trouver. Il avait parcouru une boucle depuis son départ fulgurant, s’étant éloigné puis revenant sur le chemin qu’il avait dû emprunter pour venir (les guides m’indiqueront plus tard que c’est un comportement très habituel des ours qui cherchent à retrouver une zone de « sécurité », c’est bon à savoir…) Il n’aura en définitive parcouru que soixante-dix ou quatre-vingt mètres. La flèche est bien là où je pensais l’avoir vu pénétrer. De part et d’autres les poumons ont obstrués les trous générés par ma lame, ainsi, je comprends mieux pourquoi je n’avais que si peu de traces de sang sur la piste. Il est la posé sur le flanc. Tout est calme, je le contemple, le touche, prends le temps de vivre pleinement ces moments de forte intensité où l’excitation de retrouver son gibier se mêle au sentiment d’émotion d’avoir ôté la vie. Après quelques minutes de plénitude, précipité par l’attaque redoublée des moustiques et des mouches, je ramène mon ours vers le bord de la piste en attendant l’arrivée de mon guide."

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

MARDI 14 JUIN

Ce matin, encore levé le premier, vers 6 heures, je pars faire quelques photos au bord du lac et appeler ma compagne, le temps et gris mais il ne pleut pas, c'est déjà ça. Un couple de mouettes vient se poser à environ 80 mètres de moi.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Sur le retour vers le chalet, j'aperçois une masse grisâtre sur la bande d'herbe qui borde la droite du chemin qui revient vers l'accueil de la Sépaq. Je pense d'abord à une marmotte et tente une approche en longeant les conifères sur la gauche du chemin. Je m'aperçois vite qu'il s'agit d'un lièvre. J'avance doucement et stoppe quand il relève la tête. J'arrive ainsi sans mal à environ 10 mètres de lui.

Lièvre d'Amérique, Lièvre variable ou Lièvre à raquettes (Lepus americanus)
Lièvre d'Amérique, Lièvre variable ou Lièvre à raquettes (Lepus americanus)Lièvre d'Amérique, Lièvre variable ou Lièvre à raquettes (Lepus americanus)
Lièvre d'Amérique, Lièvre variable ou Lièvre à raquettes (Lepus americanus)

Lièvre d'Amérique, Lièvre variable ou Lièvre à raquettes (Lepus americanus)

En revenant vers le chalet, je sors à découvert et me rends compte que j'ai pris beaucoup de précautions pour rien, le lièvre ne s'occupe même pas de moi et continue son repas. Christophe me fait signe, il m'a vue en mode approche et a observé la scène en retrait. Plusieurs lièvres sont sortis autour des chalets et broutent tranquillement. A son réveil Mathieu prépare de délicieux pancakes au sirop d'érable et nous demande ce que nous voulons faire, nous avons le choix entre chasse à la marmotte ou pêche à la truite mouchetée (omble de fontaine). Nous décidons d'aller faire un tour à la pêche. Nous partons sur des pistes forestières que même Mathieu a du mal à suivre. Nous arrivons finalement au lac du "pas perdu" qui nous a été attribué par les agents de la Sépaq. D'autres pêcheurs sont déjà là et ont déjà accaparé les meilleures barques. Il ne reste que 2 barques remplies d'eau par les fortes pluies de ces derniers jours. Nous les vidons en écopant avec des petits bidons bouchonnés dont le font a été découpé pendant que Mathieu part chercher notre matériel à la voiture garée un peu plus haut. Les barques vidées nous les mettons à l'eau et chargeons notre matériel après avoir enfilé un gilet de sauvetage. Les autres pêcheurs équipés de moteurs électriques s'éloignent vite, nous partons à la rame pour nous éloigner un peu du bord. Les cannes à pêche sont équipées d'une plaque ondulante dorée ou argentée suivie d'un bas de ligne avec un hameçon. Christophe n'a quasiment jamais pêché, Mathieu nous explique comment enfiler nos demis vers de terre. Nous éloignons ensuite nos barques du bord et commençons à pêcher en lançant puis en ramenant. Christophe attrape 2 truites aux 2 premiers lancés. La chance du débutant ? J'en décroche plusieurs avant d'en ramener une. Nos compères peinent un peu plus à démarrer mais les premiers poissons ne tardent pas à mordre et les prises s'enchaînent. Les poissons mouchent tout autour de nous et nous signalent ainsi leur présence. À chaque lancer près d'une zone où un poisson vient de moucher, un poisson mort à l'appât. On croirait pêcher dans une pisciculture. Mon bas de ligne s'entortille souvent au-dessus de la plaque ondulante au moment du lancer, Mathieu me fait un nouveau montage et tout rentre dans l'ordre. Peu à peu, je comprends comment ramener et, quasiment à chaque lancer, j'ai une touche. Christophe doit ramer de temps en temps pour éviter que la barque ne dérive trop. Nous trouvons une bonne zone autour d'un gros rocher qui affleure dans le lac, à environ 40 mètres du bord. Nous gardons beaucoup de nos prises mais je relâche quelques poissons qui sont piqués juste au bord de la bouche. Il est vite l'heure de rentrer pour manger et nous préparer avant la chasse. Nous ramenons 21 truites et nous en avons péché une trentaine.

Une partie de pêche courte mais fructueuse

Une partie de pêche courte mais fructueuse

Sur le chemin du retour, j'aperçois un porc-épic qui remonte le talus du bord droit de route. J'arrête Mathieu et cours vers l'animal pour tenter de le prendre en photo. Sa démarche pataude ne lui permet pas d'avancer vite dans la mousse qui tapisse le bois et je le rattrape vite. Pour m'échapper, il grimpe alors à une épinette.

Porc-épic d'Amérique ( Erethizon dorsatum)

Porc-épic d'Amérique ( Erethizon dorsatum)

Je verrai ensuite plusieurs autres porcs-épics sur le borde la route. C'est un animal protégé au canada, il est réservé à la survie car c'est semble t'il le seul animal dont la viande peut se consommer crue, il est très facile à capturer et très abondant. Nous passons par une cabane à poisson, à l'entrée de la Sépaq, où nous devons déclarer nos prises et où se trouve tout l'équipement pour préparer les truites. C'est Lionel qui est un grand pêcheur qui s'y colle pendant que nous allons préparer le repas.

Mathieu a décidé de nous changer de poste. Lionel n'a rien vu hier et de mon côté, la grosse femelle doit certainement tenir les autres ours à distance. Christophe passera l'après-midi avec les guides pour voir leur travail. C'est à nouveau William qui sera mon caméraman. 2 chasseurs à la carabine nous suivent avec leur pickup et Mathieu leur montre leurs postes avant d'aller nous poster. En chemin, Christophe aperçoit un ours sur le bord de la piste et le signale, je l'aperçois furtivement dans un coupe-feu perpendiculaire à la piste. Il est petit, Mathieu stoppe un peu plus loin et me demande si je veux tenter l'approche. J'hésite un peu mais il est petit, de plus, je ne veux pas retarder mon ami Lionel et lui faire perdre du temps de chasse. Je décide de ne pas tenter ma chance. Mathieu nous laisse sur la piste au départ du sentier qui va à notre poste. Nous partons chargés. Je m'installe derrière une barrière de branches de sapin pendant que William part appâter. À son retour, il installe la caméra, nous nous asseyons sur nos chaises de jardin en plastique et l'attente commence. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Ce poste est plus plat et plus fourré que mon poste précédent, un penchant boisé, bordé par un ru bruyant, le délimite sur notre gauche, une petite bute longée par le sentier dégagé délimite l'autre côté. Le bois est très dense autour de nous puis s'éclaircit sur la zone des bidons qui sont à environ 16 mètres. Le balai des écureuils et tamias commence. Un lièvre arrive par notre gauche et nous contourne pour aller au bidon.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Plusieurs écureuils passent tout près de nous, l'un d'eux fait des allers retours entre son terrier à quelques mètres sur ma droite et le bidon pour faire ses réserves. Alors que nous regardons fixement vers le bidon, un léger craquement nous interpelle dans notre dos. Nous nous retournons doucement et apercevons un jeune ours qui vient certainement d'être éjecté par sa mère. Il s'avance d'un pas lent, plein travers, en humant l'air à 4 ou 5 mètres dans notre dos. Il regarde vers nous et nous détecte vite car nous sommes sous le vent. Il démarre en trombe et fonce dans le fourré avec un bruit de bois cassé. Il disparaît vite et le calme revient. William filme un écureuil qui nous observe sans bouger devant lui.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Vers 18 heures, un coup de carabine claque alors qu'il fait un beau soleil. Un des chasseurs que nous avons posté vient de prélever son ours. Au bout d'un moment, un mouvement m'interpelle à environ 30 mètres dans le fourré de gauche. Le petit ours est de retour, il s'avance un peu puis fait volte-face et s'enfuit au pas de course dans le fourré. Un moment passe, William allume la caméra et l'oriente à droite. L'ourson revient cette fois par la droite comme par magie, sans un bruit. Comment a t'il fait pour passer de la gauche à la droite sans se montrer ? Il a dû faire une grande boucle. Méfiant, il observe un moment vers nous puis il commence par lécher la confiture sur le bidon de droite, dressé sur ses postérieurs.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il part dans le fourré de droite, revient mange un peu, repart revient. Il est toujours en mouvement. Sachant qu'il va beaucoup pleuvoir en fin de semaine, j'hésite à le flécher mais me résonne vite. Je préfère rentrer bredouille que de tirer un ourson. Je tente tout de même de me lever sans être repérer pour tester au cas où un gros arriverait plus tard, l'ourson ne m'a pas vu et je l'observe un instant debout, caché derrière un sapin avant de me rassoir doucement. Il part et revient régulièrement entre ses prises de nourriture.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Debout sur ses pattes arrlère, il fait tomber au sol le bidon de gauche qui était debout puis finit par rentrer dans le bidon de droite posé au sol. On ne voit plus qu'un petit bout de patte arrière, un écureuil sautant sur le bidon va l'affoler, le faire sortir en trombe et disparaitre dans le fourré de droite.

L'attente recommence, le lièvre revient au bidon et mange tranquillement. La luminosité baisse, le vent a tourné vers le bidon, ce n'est pas bon. Brusquement le lièvre détale mais vient vers nous et passe juste à notre droite. Je comprends que quelque chose se passe. J'attrape mon arc, un mouvement attire mon regard à environ 80 mètres dans une zone dégagée derrière le bidon, une énorme masse surgit du fourré. Un très bel ours s'avance vers le bidon et tourne dans le bois clair en humant l'air, nez en l'air. Il part sur la gauche, revient sur la droite, repars sur la gauche mais reste à environ 40 mètres puis s'éclipse tranquillement. Il nous a repéré. La nuit tombe vite, nous rassemblons nos affaires et retournons à la piste pour attendre Mathieu. Dès qu'il arrive avec Christophe, nous partons chercher Lionel qui nous attend au bord de la piste. Il a tiré, Mathieu est fou de joie mais Lionel n'est pas serin. Il était posté sur une plateforme à environ 15 mètres du bidon et 3 mètres du sol. 30 minutes après son installation, un jeune ours est arrivé sur sa gauche, vu qu'il lui restait encore 4h30 d'affût, il l'a laissé passer en espérant en voir un plus gros. 10 minutes plus tard, il est reparti en trombe et, immédiatement, est arrivé un ours plus gros avec un collier blanc. Il a décidé de le tirer mais après quelques minutes sans lui donner de possibilité de tir, il est reparti  tranquillement.  Le temps était ensoleillé, il faisait chaud et les moustiques et les mouches noires étaient très présents, les conditions étaient réunies pour que les ours circulent, il avait bon espoir pour la suite. Après ces émotions, il s'est assoupi un court instant tout en écoutant la nature. Quand il a rouvert les yeux, un bel ours arrivait sur une des coulées face à lui. Arrivé aux appâts, il s'est assis et a commencé à manger. Pendant ce temps, un jeune ours est arrivé sous la plateforme, concentré sur l'autre ours, il ne l'avait pas vu arriver ni entendu. Ce jeune ours a commencé à renifler l'échelle puis s'est redressé jusqu'à la deuxième marche, Lionel a commencé à se demander s'il n'allait pas monter le rejoindre mais l'ours a fini par repartir tranquillement et disparaître. Après 10 minutes, l'ours au bidon s'est redressé pour contourner les appâts. Lionel a armé son arc et l'a suivi dans son viseur. L'ours a stoppé à moins de 15 mètres, avec un léger 3/4 face. La visée calée, il a décoché. A l'impact, l'ours a sursauté et démarré à vive allure pour disparaître dans la végétation. Lionel est resté un moment à l'écoute mais n'a pas entendu le cri de mort. Une heure plus tard, il est descendu pour contrôler sa flèche, le sang sur les vannes et le fût lui ont paru très clair et il n'a pas trouvé de sang au sol ce qui lui a fait penser que sa flèche n'était pas bonne. Sans réseau téléphonique pour nous prévenir, il est remonté sur sa plateforme en attendant la nuit. En fin de soirée, un énorme ours est venu au bidon. 

Il n'est pas confiant, sa flèche lui semble trop haute et trop en avant. Nous partons chercher son ours. Lionel nous montre sa flèche plantée au sol. Vu ses explications et la viande présente sur le fût et les vannes, je ne suis pas confiant, cela ressemble à un tir dans les muscles du dos. Nous cherchons des indices dans la direction de fuite mais rapidement les coulées se multiplient et rien, pas une goutte de sang. Je tombe sur de magnifiques orchidées, la même variété que Christophe avait prise en photo lors de sa chasse d'hier. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Christophe a trouvé une touffe de poils près de la zone du tir. Nous tournons un moment sans succès, je retourne au départ et remarque des traces de griffes au sol qui correspondrait aux traces laissées par un ours à la course. Un peu plus loin, je trouve un poil coincé dans une souche posée sur la coulée puis plus rien. Nous décidons d'arrêter là pour une éventuelle recherche au sang demain matin. Mathieu marque les indices avec des rubans puis prends une photo de la flèche. Lionel est dépité et nous partageons sa peine, nous pensons son ours perdu. L'ambiance est morose sur le retour.

MERCREDI 15 JUIN

Ce matin, un soleil radieux brille, ce sera la plus belle journée de la semaine. Je pars faire mon tour matinal près du lac pour appeler ma compagne en attendant que les collègues se lèvent. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Un huard se promène tranquillement sur le plan d'eau.

Plongeon huard (Gavia immer)

Plongeon huard (Gavia immer)

Je retourne au chalet et attrape mon arc pour m'entraîner un peu. Mes tirs à 15, 20, 25 et 30 mètres sont parfaits. Cela me met en confiance si je dois prendre un tir ce soir. Mes amis se lèvent, Lionel est dépité mais hier soir Mathieu semblait prêt à le laisser rechasser aujourd'hui. A son réveil, il contacte une référence de la recherche au sang et lui envoie la photo de la flèche. Juste en voyant la photo, il nous annonce se le tir est de 3/4 face ce que confirme Lionel, mais pour lui le 3/4 face était peu prononcé. Il annonce à Mathieu que pour lui l'ours est mort car il a repéré des traces de liquide sur les vannes qui ne seraient pas là si c'était une flèche de muscle. Mathieu le remercie et appelle une conductrice de chien de sang qui va venir faire la recherche ce matin. Si elle retrouve l'ours c'est un happy-end, si elle ne le trouve pas, il accepte de laisser chasser Lionel en lui expliquant qu'il ne fait jamais ça d'habitude. Du coup, Lionel sort s'entraîner, je repère alors un morio, papillon que j'ai vu à chaque fois que je suis venu au Canada alors qu'il est très rare en France. Ses ailles sont abimées et décolorées. Il tourne autour des boulots dont il se nourrit de la sève.

Morio ou Manteau royal (Nymphalis antiopa)
Morio ou Manteau royal (Nymphalis antiopa)Morio ou Manteau royal (Nymphalis antiopa)

Morio ou Manteau royal (Nymphalis antiopa)

Après manger, nous partons pour la chasse. Les porcs-épics sont à nouveau de sortie et j'aperçois un très jeune orignal solitaire marchant dans le ruisseau qui longe la route. En route, la nouvelle tombe, l'ours de Lionel a été retrouvé. Il avait fait environ 400 mètres et était revenu mourir à environ 40 mètres du poste. La flèche était plus en arrière que ce que pensait Lionel et avait touché l'estomac.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Nous sommes tous soulagés et tellement heureux. Du coup, mes amis vont passer l'après-midi avec les guides et je serais le seul à chasser. Tout le monde me dit que c'est la meilleure journée pour chasser et essaie de me remotiver car je commence à me dire que je ne ferai pas mon ours. Nous posons mes amis au chalet des guides puis partons pour mon nouveau poste de ce soir. En route, Mathieu me dit de faire une prière en demandant à son frère Spart, qui nous a malheureusement quitté cette année, de m'amener un bel ours au poste. Quand nous arrivons sur place les guides reviennent à leur pickup. Ils ont appâté la zone. Le timing est parfait, le vent semble bon. Nous partons nous poster. Les barils sont sur la droite d'un large coupe-feu bien dégagé dans le bois très épais. Le poste est aménagé de l'autre côté du coupe-feu, plus en retrait, au sommet d'une bute, rentré dans la végétation, derrière une barrière en branches de sapin. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Un coup de télémètre, 21 mètres, c'est un peu loin mais bon, je suis capable de tirer à cette distance par contre de ma position. Mathieu me demande d'essayer de me lever et de tester l'arment de mon arc. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Assis sur mon fauteuil, je ne vois presque pas les bidons. Je dois me pencher en avant ou me lever pour cela. Mathieu sur ma droite a une bonne vue sur les barils, il a calé sa caméra. Je fais ma prière silencieuse à Spart en fermant les yeux. L'attente commence sous un beau soleil mais un vent soutenu tournant souffle. Ce n'est vraiment pas bon.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Un bruit étrange se fait entendre en face du poste dans le bois, quelque chose tape sur un tronc et nous pensons à un pic-bois mais un bruit de frotté se fait ensuite entendre. C'est peut être un ours. Des bruits de pas se font maintenant entendre sur ma gauche. Nous nous tenons prêt mais les craquements stoppent puis plus rien. Nous étions à mauvais vent et l'ours a dû nous repérer. Dans la soirée, nous entendons plusieurs fois du bruit dans le bois mais rien ne sortira. Ce vent tournant est un cauchemar. Alors que seulement quelques mouches tournent autour de Mathieu, nullement importuné par mon Thermacell, un gros vol de ces bestioles essayant régulièrement de me piquer et de rentrer dans mes yeux jouera avec mes nerfs toute la soirée. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

En fin de soirée, des geais bleus viennent animer le secteur de leurs cris. Plusieurs oiseaux tournent sur le secteur et se posent d'arbre en arbre, faisant régulièrement des vols acrobatiques pour capturer des insectes. 

Geai bleu (Cyanocitta cristata)
Geai bleu (Cyanocitta cristata)Geai bleu (Cyanocitta cristata)

Geai bleu (Cyanocitta cristata)

Je comprends vite qu'il s'agit d'un couple et de leurs petits qui viennent de quitter le nid. Après avoir saisi un gros insecte, un des adultes part nourrir un des jeunes posé au bout d'une branche d'épinette.

Geai bleu (Cyanocitta cristata) Adulte à droite nourrissant un jeune
Geai bleu (Cyanocitta cristata) Adulte à droite nourrissant un jeuneGeai bleu (Cyanocitta cristata) Adulte à droite nourrissant un jeune
Geai bleu (Cyanocitta cristata) Adulte à droite nourrissant un jeune

Geai bleu (Cyanocitta cristata) Adulte à droite nourrissant un jeune

La nuit s'installe doucement et aucun ours ne s'est montré, la pluie est annoncée pour les prochains jours, je n'y crois plus. Nous rentrons et retrouvons mes amis qui ont passés une super après-midi avec les guides.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Lionel en a profité pour faire de belles photos de son ours qui est magnifique.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Mes amis ont mangé un bon repas et boivent des bières avec les guides. Ils sont dégoûtés pour moi mais c'est aussi ça la chasse. Beaucoup de Français considérent la chasse à l'ours comme une chasse facile et sans intérêt. Je faisais partie de ces personnes mais je me suis rendu compte que cette chasse n'est pas si facile que ça et le biotope du Québec, très fermé, complique énormément la chasse à l'approche que j'aurai aimé pratiquer.

JEUDI 16 JUIN

Il a beaucoup plu cette nuit et il pleut encore ce matin, l'orage gronde. Ça s'annonce mal pour la chasse d'aujourd'hui. Je profite d'une accalmie pour aller au lac comme tous les matins, plusieurs canards ressemblant à des garrots à œil d'or font des boucles entre le lac et notre chalet. A son réveil, Mathieu m'annonce que je vais encore changer de poste. Je vais aller au poste "l'écorce" qu'il se réservait pour sa chasse. Je serai dans une tente d'affût qui me protègera de la pluie. C'est une première pour moi. De plus, on m'annonce que je serais posté entre 20 et 25 mètres du baril ce qui m'inquiète un peu. La pluie se calme et le soleil fait même une percée sur une partie de la matinée mais la pluie fera son retour avant le départ pour la chasse. Je devrai filmer ma chasse seul car on ne peut pas rentrer à 2 avec les caméras dans la tente. Mathieu me prête donc une caméra et un trépied. Pour Midi, Lionel nous prépare nos truites, pêchées l'autre jour, en papillote avec des épices Chassomaniak, un vrai régal.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

C'est Michel et Styve, 2 des guides qui vont m'amener au poste car Mathieu doit s'occuper de d'autres clients cette après-midi. En chemin, nous discutons chasse, les canadiens semblent très intéressés par la chasse du sanglier. Nous stoppons au départ du sentier de mon poste. Pour le moment, il ne pleut pas mais le temps est menaçant. Ils me laissent passer devant au cas où un ours serait déjà là. J'encoche une flèche et prends le chemin.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Un peu plus loin, je remarque un sentier sur la gauche. Je me retourne vers les guides qui me font signe de prendre ce sentier au bout duquel j'aperçois le baril.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je m'avance un peu et stoppe en cherchant mon poste que mes guides me montrent. J'étais juste devant mais je n'avais pas vu ma tente d'affût camouflée derrière moi par des branches de sapin.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Pendant que mes guides appâtent au bidon et remettent les branches pour boucher le trou d'accès latéral, Je cherche comment on rentre dans cette tente et trouve une fermeture éclair à l'arrière. Je l'ouvre rentre avec mon matériel, la valise de ma caméra, son trépied et mon fauteuil puis tente de m'installer. Je commence par ma chaise pliante mais je me rends vite compte qu'elle est trop basse, même en ouvrant la fenêtre au maximum ma flèche va toucher la toile au moment du tir. Impossible de tirer debout ou à genoux, je trouve finalement la solution. Je pose la mallette de la caméra sur mon siège mais je suis encore un peu bas, je retire mes 2 vestes et les pose sur la mallette ce qui me fait gagner les quelques centimètres qui me manquaient. Mon assise n'est pas très confortable et pas très stable mais je n'ai pas d'autre option. Je tente d'armer plusieurs fois mon arc et vérifie ma distance de tir, le bidon est à 21,5 mètres. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Très affairé, je n'ai même pas vu partir mes guides et oublié d'allumer mon Thermacell, la tente est pleine de moustiques qui m'assaillent. Je me dépêche de l'allumer mais les ils mettront plusieurs minutes à s’éloigner. Je tente ensuite de mettre en place la caméra, devant la fenêtre ou en arrière de moi, elle me gêne beaucoup pour armer et viser. Je me résous à la replier mais Mathieu compte sur moi pour filmer ma chasse. Je tente une dernière fois et parviens à la caler sur ma gauche dans le coin de la fenêtre. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

J'essaie l'armement de mon arc, ça a l'air bon. Je remarque alors que le centre du couloir de tir a été mal nettoyé. Plusieurs branches dépassent du sol à hauteur du poitrail d'un ours, j'hésite à aller dégager le centre mais j'ai tout de même de belles fenêtres de tir de part et d'autre du bidon. Comme la veille, je fais une prière en demandant à Spart de m'envoyer un ours. Cette fois c'est bon, je suis prêt. Le balai des écureuils et tamias a déjà commencé.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Certains rentrent directement se servir dans le bidon en suivant les branches qui ferment l'entrée mais pas suffisamment pour eux. J'entends le vent qui souffle dans mon dos mais, curieusement, il ne souffle pas devant moi. La pluie ne tarde pas à faire son entrée, un déluge s'abat sur la tente. Le bruit des grosses gouttes sur la toile tendue est assourdissant et je crains que ce bruit n'affole les ours. 

La pluie finit par s'arrêter et le soleil tente même une percée. Je teste la caméra en filmant les écureuils et me rends compte qu'elle s'éteint seule, au bout de quelques minutes, si on ne filme pas. Le problème est qu'elle fait une sorte de "clac" quand on la rallume. J'essaie donc de la garder allumée, en espérant que la batterie va tenir, en touchant régulièrement l'écran tactile mais, un peu avant 18h15, la caméra se met en veille, il le faut la relancer. Le clac retentit ce qui me fait grincer des dents, j'espère qu'un ours n'a pas entendu. Je scrute attentivement le paysage. Beaucoup de moustiques reviennent, je comprends vite que mon Thermacell s'est éteint, il a pas mal de ratés depuis qu'il a pris la pluie lors de ma première chasse. Je le rallume vite et les moustiques ne tardent pas à déguerpir. A 18h15, alors que je regardais à gauche, j'aperçois un mouvement du coin de l'œil. Une masse noire arrive par la droite au bidon. C'est un ours, il n'a pas fait un bruit, il me semble maigre et très haut sur patte, ce n'est pas l'ours de mes rêves mais c'est certainement ma chance de ne pas rentrer bredouille. J'allume vite la caméra. Il passe derrière le bidon, fait demi-tour sur la gauche de ce dernier, s'assoie puis se couche pour manger tranquillement.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il se rassoie, hume le bidon puis se dresse sur ses pattes arrière pour coucher le bidon au sol. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Le bidon couché, il le contourne par la gauche pour venir se recoucher plein travers, tête à droite en avant du bidon sur la droite de ce dernière. On nous a déconseillé de tirer un ours couché et de toute façon la zone vitale est partiellement masquée par les bouts de branches dont je parlais tout à l'heure.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il mange tranquillement la nourriture tombée au sol puis se relève, contourne le bidon par la droite pour se recoucher sur la gauche, en arrière du bidon et manger tranquillement.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il saisit, dans sa gueule, la corde qui retient le bidon à un arbre. Il tire vivement dessus mais ne parvient pas à la rompre.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il la lache et se redresse sur ses pattes arrière pour placer le bidon sous son ventre et tenter de le tirer à lui.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

N'y parvenant pas, il commence à coup de patte, à extraire les bouts de bois qui ferment l'accès au bidon.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Il bouge sans cesse mais, brusquement, il s'immobilise plein traver, tête à droite, j'arme mon arc qui touche légèrement le trépied de la caméra mais l'ours n'a rien entendu.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je prends la visée et décoche. Au même moment, l'ours pivote à gauche, ma flèche l'atteint à la cuisse,

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

je suis effondré mais dès l'impact un gros jet de sang jaillit de sa cuisse et j'ai bon espoir d'avoir touché l'artère fémorale. L'ours fonce dans le bois de cul. J'aperçois ma flèche fichée au sol un peu après la zone du tir. Peut-être que ma flèche aura touché autre chose. Je ne suis vraiment pas serein. J'attends un moment en tendant l'oreille mais je n'entends pas le cri de mort caractéristique précédent la mort de l'ours. Ma flèche est plantée au sol sur la gauche du bidon.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je visionne ensuite la vidéo de mon tir qui confirme ce qu'il me semblait avoir vu. J'attends un peu puis sors de la tente, la luminosité étant trop faible à l'intérieur, pour filmer ma réaction à chaud comme me l'avait demandé Mathieu. J'attends encore un peu puis pars vérifier ma flèche. À l'impact, l'ours a perdu beaucoup de sang tombé au sol.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Les écureuils et les tamias continuent à manger juste à côté de moi comme si de rien n'était.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Ma flèche est rouge de sang. Du sang coagulé est collé au vannes. En passant l'ours a aspergé les feuilles au-dessus de ma flèche.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je suis, sur environ 15 mètres, la piste de sang abondante qui tourne vers la droite en suivant une belle coulée.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Le sang était difficile à voir sur la terre et les arbres mouillés mais la coulée et maintenant tapissée de mousse qui fait bien ressortir le sang. La piste est incroyable, mon ours a perdu beaucoup de sang.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je retourne patienter un moment à la cache mais ne résiste pas bien longtemps à aller faire ma recherche. Je prends la caméra et mon arc pour filmer ma progression. Je reprends du premier sang et suis la piste pour arriver là où j'avais arrêté. La suite de la piste est aussi très marquée et presque ininterrompue. Elle suit un chemin d'ours. Après environ 50 mètres, j'aperçois une masse noire derrière un sapin et exulte de joie : " Mon ours est mort". Je le rejoins rapidement en contournant le sapin. Il est allongé sur le flanc et semble mort dans sa fuite, il n'a pas eu le temps de souffrir. Ma flèche a bien sectionné la fémorale comme je l'espérais et a traversé le muscle de la patte avant opposée. Je m'agenouille à ses côtés et le caresse en pensant fortement à Spart. Je n'y croyais plus et demain de fortes pluies sont annoncées. Je ramène mon ours près du baril puis pars chercher mon appareil photo pour faire quelques photos souvenir mais je n'arrive pas à avoir ce que je veux. Je me dis que je recommencerai plus tard en attendant les guides qui n'arriveront pas avant 20h30. Je retourne à la tente. Range toutes mes affaires et pars les amener au bord de la piste, je garde juste mon arc et retourne chercher mon ours pour l'amener également près de la piste. En chemin, je trouve une zone dégagée au bord du sentier, j'y dépose mon ours pour reprendre ma séance photo.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Je le ramène ensuite au bord de la piste pour attendre les guides qui m'ont dit qu'ils feraient un passage vers 20h30 ou 21 heures au cas où j'aurais fléché tôt. Arrivé sur la piste, mon Thermacell s'est encore éteint et les moustiques et mouches noires me harcèlent. Je le rallume ce qui fait fuir les moustiques mais les mouches noires vont encore me tourner autour jusqu'à l'entrée de la nuit et je dois fermer ma cagoule et garder les mains aux poches pour ne pas être piqué.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Alors que je fais les cent pas sur la piste, je remarque des traces de loup qui ne semblent pas vielles, il semble que 2 animaux soient passés par là.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Michel et Styve arrivent finalement après 21 heures. Il me demande tout de suite si j'ai fait quelque chose et, à mon sourire, ils comprennent vite. Ils descendent du pickup et me félicitent avant de me demander s'il faut aller le chercher, je leur montre alors mon ours au bord du chemin. Michel me dit en souriant qu'en m'entendant parler de chasse tout à l'heure, il s'était dit que, si j'avais fléché, j'aurais fait ma recherche seul et ramener mon ours. Je lui réponds que je veux également le vider et le peler moi-même. Nous le chargeons ainsi que mes affaires avant de rentrer. Je les remercie plusieurs fois pour tout ce qu'ils ont fait pour nous. Ils ont tout fait pour nous faire tuer nos ours et vivent la chasse avec nous, le poste de "l'écorce" où j'étais aujourd'hui était même destiné à la chasse de Mathieu qui me l'a gentiment laissé. Toute l'équipe des guides est super sympa et nous avons passé beaucoup de bons moments avec eux. Sur le retour, un orignal traverse dans les phares, Michel m'annonce que c'est le sixième qu'il voit aujourd'hui. Quand nous récupérons le réseau téléphonique, Michel averti Mathieu de ma réussite mais fait croire aux autres guides, qui sont avec Lionel et Christophe, que je n'ai pas tué mon ours. Il me demande de faire croire à tout le monde que je n'ai pas fléché en arrivant à la cabane des guides. Alors que nous suivons maintenant la grande route, nous croisons plusieurs porcs-épics dont un qui a été écrasé par un véhicule. Mes amis m'accueillent dépités devant la cabane et me demande : "Alors ? "Je leur réponds : "Alors rien, rien vu", en essayant de garder mon sérieux. Heureusement pour moi, l'éclairage n'est pas bon dehors mais, en rentrant dans la cabane, tout le monde m'assaille de questions et je ne peux pas garder une mine dépitée très longtemps. Je dis à Lionel qui est vraiment dégoûté : "Va voir dans le coffre". Ce dernier me traite de tous les noms avant de partir voir mon ours. Mes amis sont tellement heureux pour moi, ça fait chaud au cœur. Ils avaient du mal à se dire que nous allions rentrer sans que je fasse mon ours. Une belle assiette de filet mignon d'ours et de viande d'orignal accompagnée de salade et de pommes de terre m'attend, mes amis ont déjà mangé avec les guides, plus tôt dans la soirée. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

C'est vraiment délicieux, merci à Michel qui a cuisiné ce repas. Nous discutons un moment devant le pick up et mon ours avant de rentrer. Alors que je dis aux guides que je ne suis pas fier de ma flèche et que j'aurai préféré faire mon ours avec une belle flèche, ils me rétorquent que mon ours est fait et que c'est bien là le principal. En observant les dents de mon ours, ils sont impressionnés par la taille des crocs, ils n'ont jamais vu de crocs si gros. Personnellement, je n'ai pas de point de comparaison mais il semble que mon ours, malgré sa taille modeste, ait un trophée exceptionnel. Les guides avaient remarqué, sur ce poste, des traces de crocs impressionnantes sur le bidon et pensaient qu'il s'agissait d'un très gros ours mais ils ont le coupable devant les yeux. Il me tarde de voir le crâne préparé pour pouvoir mieux apprécier mon trophée. Les guides ont été si gentils avec nous que nous décidons de leur proposer de venir chasser en France cet hiver. Je pars ensuite poser et vider mon ours à la chambre froide. Il est temps de retourner au chalet pour une bonne nuit de sommeil, ce soir les esprits sont plus sereins et je suis vraiment soulagé de ne pas avoir à chasser demain sous la pluie.

VENDREDI 17 JUIN

Ce matin nous devons quitter notre chalet. Les agents de la Sépaq ont fait une erreur de réservation. Mathieu nous propose de prendre un autre chalet ou de venir manger chez lui ce soir et de passer la nuit dans un hôtel en ville. Nous choisissons la seconde option, nous préparons nos valises et rangeons le chalet avant un brin de ménage puis nous partons pour la chambre froide où je vais dépecer mon ours car je tiens à vivre ma chasse jusqu'au bout. Nous en profitons pour faire quelques photos souvenir. 

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022
Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

J'hésite encore à le faire naturaliser et commence à le dépecer délicatement en attendant que Mathieu se renseigne sur les tarifs. Après un petit moment, il m'annonce un prix correct mais le prix de la livraison en France me décourage. Je finis de dépecer mon ours en compagnie de Lionel alors que Christophe part avec Mathieu. Il me faudra environ 30 minutes pour peler mon ours, je récupère ensuite la tête et le bout des pattes. Avec mes amis, nous avons décidé de faire préparer nos crânes et les griffes de nos ours. La viande de nos prises sera distribuée à des gens dans le besoin grâce à l'organisation Chasseurs Généreux, partenaire de la Fédération des Chasseur du Québec comme je l'avais demandé à Mathieu avant notre séjour.

Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

Nous attendons ensuite Mathieu et Christophe devant la chambre froide mais les attaques de moustiques et de mouches noires nous contraignent à nous réfugier dans un bâtiment de stockage de matériel de la Sépaq. Il commence à pleuvoir, ils finissent par arriver. Il nous faut encore déclarer mon ours et celui de Christophe pour pouvoir faire traiter les trophées chez un taxidermiste. Michel a enregistré celui Lionel hier mais il semble que Christophe ait un problème de concordance entre son nom et son adresse. Nous allons luter un moment avec l'administration pour parvenir à enregistrer l'ours de mon ami, mon enregistrement sera plus simple. Nous partons maintenant pour la maison de Mathieu qui vit à la campagne, entouré de cerfs de Virginie et de dindons sauvages. Nous apercevons d'ailleurs une biche dans une prairie près de chez lui. En arrivant, nous rencontrons ses fils et son épouse qui chasse également. La maison est richement décorée de trophées de chasse canadiens qui me font rêver, cerfs de Virginie, orignaux, caribou, ours et dindons. Nous faisons connaissance avec son fils aîné pendant qu'il prépare le repas avec son épouse, du salon nous pouvons voir une belle rivière qui coule devant chez Mathieu et sur laquelle sont posées des bernaches et des canards. Un orage très violent s'abat sur le secteur, je n'aurai pas aimé être dessous, les averses se sont succédées toute la journée, entrecoupées de périodes ensoleillées. Il nous a concocté une fondue chinoise qui consiste à cuire des morceaux de viande d'orignal et de cerf de Virginie dans un bouillon de boeuf au bout d'un pique. Un vrai délice, nous passerons une superbe soirée avant que Mathieu nous amène à notre hôtel.

Chasse à l'ours noir canadien dans la Réserve Faunique des Laurentides avec Chassomaniak, 16 juin 2022

Après une nuit de sommeil, nous cherchons un endroit pour prendre notre petit déjeuner et trouvons une épicerie/restaurant Pères Nature (PN) où nous prendrons un bon repas et pourrons acheter quelques spécialités à ramener chez nous. (Une très bonne adresse à conseiller)

Nous rentrons ensuite à l'Hôtel attendre Mathieu qui viendra nous chercher pour nous amener à l'aéroport de Québec. Après un vol sans encombre jusqu'à Paris, nous arrivons à 5h45, je me rends compte que le temps pour prendre notre correspondance de 6h35 est très limite. Le débarquement semble prendre des lustres, nous sortons de l'avion vers 6 heures. Nous courons le plus vite possible en nous frayant un passage entre les passagers en transit et arrivons, au contrôle avant l'embarquement, sur une file d'attente interminable. Le temps d'attente nous semble incroyablement long, une fois passés, nous reprenons notre course effrénée pour arriver juste à la fin de l'embarquement. L'avion est presque vide, beaucoup de voyageurs n'ont pas eu autant de chance ou n'ont pas couru aussi vite que nous. Je suis trempe de sueur mais dans une heure nous serons à Toulouse et un peu plus de 2 heures, je serai chez moi.

Un immense merci à toute l'équipe des guides Chassomniak pour leur gentillesse et leur professionnalisme, un immense merci également à Mathieu Pouillot pour son accueil et les supers moments de rigolade passés ensemble. Cette chasse à l'ours aura été riche en émotions et en superbes rencontres dans un territoire fabuleux avec une très belle densité d'ours. Moi qui ne me voyais pas chasser l'ours à l'appât, je réfléchis déjà à quand je pourrai revenir. Une destination que je conseille vivement à qui veut s'essayer à cette chasse.

Alex

Partager cet article

Repost0

Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
  • Contact

AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

Réponses à mes détracteurs :

https://www.chasse-a-l-arc-dans-le-gers.com/pages/MESSAGES_PERSONNELS_ET_REPONSES-8657563.html

LA RECHERCHE AU SANG

Cliquez sur la photo

 

QUELQUES BLOGS DE CHASSE A L'ARC

 

 

BONNES ADRESSES CHASSE

https://www.facebook.com/pyreneeschassesapproches
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

FOURNISSEURS

Cliquez sur l'image

 

Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

 MATERIEL :

 

 

GRANDS GIBIERS HORS FRANCE METROPOLITAINE

ARGENTINE

 

Buffle murrah
Guanaco
ESPAGNE
Bouquetin espagnol de Beceite
Chèvre de Majorque hybridée
Chèvre sauvage
Mouflon à manchette

GUYANE

 

Pécari à collier
Capibara
Caïman rouge
Caïmans gris

 

Québec

 

Ours noir

 

Ile Maurice

 

Cerf rusa
Cochon marron

 

GRAND CHELEM FRANCAIS

Cerf élaphe
Chevreuil
Mouflon
Chamois
Isard
Sanglier
Blaireau
Renard

 

Répartition des prélèvements grands gibiers

AUTRES PRELEVEMENTS :

Répartition des prélèvements petits gibiers
Ragondin albinos
Ragondin
Rat musqué

Lièvre
Lapin de garenne
Martre
Putois
Vison d'Amérique
Faisan commun
Canard colvert
Foulque macroule
Bécasse

 

Guyane

 

Iguane vert
Tourterelle rouviolette
Hocco alector

 

Singe hurleur
Aymara

 

Argentine

 

Lièvre
Renard gris
Tinamou élégant

 

Québec

 

Tétras du Canada
Gélinotte huppée
Bernache du Canada