Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 19:53

Aujourd'hui, j'organise la battue annuelle de Justian. 6 archers ont répondu favorablement à mon invitation, Renaud et Thierry sont arrivés hier soir et ont dormi à la maison. Nous retrouvons Jacques à Auterrive vers 7 heures puis partons pour le rendez-vous à Lagardère où nous retrouvons Gilles, Lionel et Christophe vers 8 heures. Mon ami Adrien a invité Christine qui est, comme lui, conductrice de chien de sang et habite près de Vic Fezensac. Après l'inscription au cahier de battue, un bon petit déjeuner et les consignes du jour, nous partons nous poster. Le Gers est en alerte orange inondations, le responsable de la battue est allé vérifier le niveau de l'Osse ce matin et il semble qu'elle soit à ras bord mais qu'elle n'ait pas débordé. C'est la première année que j'ai si peu d'archers pour ma battue. Nous nous regroupons dans 3 voitures, normalement nous nous garons tous sur le chemin qui traverse l'Osse mais sachant que Thierry et Renaud ne pourrons pas traverser la vieille Osse qui est en crue pour aller se poster, je les envoie avec d'autres chasseurs au fusil par la route de Courensan en leur expliquant le chemin pour aller se poster et je pars avec le reste des archers pour le chemin de terre qui traverse l'Osse. Nous nous garons avant le pont. Tous les archers présents viennent chaque année et connaissent les postes, je les laisse donc se répartir le long de la vieille Osse alors que je pars me poster dans le bois par la passerelle de la palombière. La ligne des archers formera un U autour de la zone la plus fourrée du bois de Bourras.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Les traqueurs vont attaquer par le bois de Bourras autour duquel les fusils vont se poster puis monterons plus haut sur un second bois en suite, la ligne des archers restera en place alors que les fusils encercleront le bois du haut sur 3 côtés, laissant le bas ouvert sur notre ligne. Je passe la passerelle en pylônes EDF puis longe le vieux tunnel de la palombière pour rentrer un peu dans le bois, dans une zone de petits frênes plus ou moins dense. Le bois est assez étroit à cet endroit, environ 30 mètres de clair pris entre la vieille Osse et un gros roncier. Je m'avance pour me poster près du roncier quand des craquements se font entendre. Un sanglier se débine sur quelques mètres dans les ronces en direction du champ de sorgho à environ 20 mètres plus à ma droite. Il stoppe vite alors que les chasseurs au fusil se postent le long du roncier. Les culasses claquent, les voix des chiens et des piqueurs qui arrivent dans mon dos se font entendre. La corne de Serge sonne le début de traque. Les teckels arrivent dans mon dos suivis de Serge et rentrent dans le roncier où ils se mettent presque immédiatement au ferme. Serge les encourage au bord du roncier à 15 mètres sur ma droite. Les chiens finissent par déloger le sanglier qui démarre en faisant craquer le roncier. J'arme mon arc et dirige la flèche vers le sol en espérant voir sortir le sanglier mais rapidement 2 coups de feu claquent. Le sanglier est sorti sur le sorgho en entraînant les chiens à ses trousses.

Les piqueurs tentent de rappeler la meute mais les teckels filent vers l'autre bois où un ferme roulant s'installe. Le sanglier légèrement blessé s'éloigne doucement en faisant régulièrement face aux chiens. Les piqueurs tentent de les rejoindre mais les voix s'éloignent peu à peu et le calme s'installe. Au bout d'un moment, un léger bruit attire mon regard vers le roncier. Un superbe renard surgit des ronces à environ 10 mètres et s'élance vers la vieille Osse au trot. Surpris, je mets un court instant à réagir pour armer mon arc. Le renard fait environ 15 mètres à découvert puis fait brusquement demi-tour pour revenir vers le roncier alors que j'arme mon arc. Je tente de le ralentir en sifflant mais il fonce dans le roncier où je le perds de vue. Je désarme. Rapidement, le renard ressort des ronces de cul, à environ 40 mètres de moi et fonce vers les postes de Renaud et Thierry qui, je l'espère, auront plus de chance que moi. Je contrôle le vent et comprends que le renard m'a senti, je me décale donc plus à gauche pour me poster dans un bouquet de petits frênes à mi-distance du roncier

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

et de la vieille Osse.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Le temps passe, les piqueurs finissent par revenir avec quelques chiens et réattaquent le roncier mais il n'y a pas d'autre sanglier. Ils partent donc à travers bois pour poursuivre la traque. Plus loin les chiens donnent à nouveaux et rapidement, la voix d'un teckel se rapproche. J'aperçois alors un chevrillard mâle qui se débine en suivant la rivière à environ 70 mètres.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Il biaise en suite pour venir sur ma droite en direction du roncier. J'arme mon arc et le laisse venir. Il stoppe à environ 15 mètres, partiellement masqué par des branches. J'aligne ma visée mais ne décoche pas, préférant attendre une meilleure occasion. Il écoute le chien qui est très en retard puis repart au pas. Je le suis dans mon viseur, il passe plein travers, bien dégagé à 8 mètres sur la droite. Je cale ma visée et décoche. Ma flèche a traversé très en arrière, dans les tripes. Le chevreuil accélère sur 10 mètres, bifurque à droite en direction de l'Osse puis se ravise un peu plus loin et prends à gauche en direction de la lisière où je le perds de vue.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Ma flèche est mortelle mais très mauvaise. Le teckel arrivé sur les traces de mon chevreuil et je m'interpose plusieurs fois pour lui couper la route avant de le renvoyer vers les piqueurs en espérant que mon chevreuil se couche vite s'il n'est pas poursuivi. Pendant ce temps, un autre chevreuil a sauté la vieille Osse au poste de Gilles qui n'a pas pu le flécher et Thierry a pu flécher un jeune sanglier de face, le séchant sur place d'une flèche de colonne. Renaud manque un autre sanglier de la même taille qui lui passe à quelques mètres, à cause d'un arbuste qui stoppe sa flèche. Ce sanglier sera en suite tué à balle sur la route de Courensan. 5 autres sangliers et un renard sortiront à la route de Courensan où le poste avait été abandonné par le chasseur au fusil. Un gros sanglier revenant dans le dos de Renaud est passé trop vite pour être fléché et a sauté la vieille Osse, hors de vue des archers, pour ensuite longer l'Osse et être manqué par un chasseur au fusil près du ponton qui enjambe le cours d'eau.

Le calme revient et la fin de traque est sonnée pour que les fusils se reposent plus haut. Les archers ne bougent pas. Renaud en profite pour m'envoyer les photos du sanglier du Thierry et m'expliquer comment s'est passé leur chasse. Je suis super content car c'est le premier sanglier de Thierry et le premier gibier qu'il flèche dans le Gers à part un gros ragondin fléché l'an dernier. J'ai pu flécher 4 chevreuils et 2 renards chez lui mais je n'avais jamais pu lui faire tirer un animal chez moi. C'est peut être mon T-shirt fluo que je lui ai prêté pour la battue qui lui a porté chance.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019
Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Je pars contrôler mon tir. Ma flèche est plantée au pied d'un frêne. Je cherche du sang sur la trajectoire de fuite de mon chevreuil sans succès. Je coupe plusieurs fois la trajectoire de fuite et finit par trouver une goutte de sang sur une feuille à 50 mètres environ du tir.  Je marque l'endroit de 2 branches plantées dans le sol. Les tripes ont dû boucher les trous de ma flèche et empêcher l'hémorragie externe. Je reviens vers ma flèche que j'ai laissée sur place. Elle est couverte de contenu intestinal.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Je remarque alors des touffes de poils tombées à l'endroit du tir mais pas la moindre goutte de sang.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

J'appelle Adrien pour l'informer que j'aurai besoin de lui en fin de chasse pour une recherche. La deuxième traque laisse échapper quelques chevreuils et une chevrette sera tuée au plomb par un posté. Les archers n'auront pas d’autres occasions de tir. Nous aurions dû attaquer la chasse directement par le haut. 

Nous partons pour les silos de Roques où nous décidons de chasser un autre petit bois avant de manger.  Un piqueur m'informe qu'il a trouvé du sang dans la seconde traque au coin gauche du bois côté Bourras mais je ne sais pas s'il s'agit de mon chevreuil ou du premier sanglier. Je me poste au milieu du bois, Renaud et Thierry sont en lisière du bois sur ma droite les autres archers en lisière sur ma gauche. Les chiens lancent dès le début de traque, un beau brocard passe à Lionel en pleine course à 5 mètres et il le laisse passer sans tirer pour éviter de faire une mauvaise flèche. Un renard passe au-dessus de moi en lisière du bois à environ 80 mètres, un autre passe à Thierry dans le sale et sera manqué par un posté au fusil à la sortie du bois. Une chevrette blessée au plomb sera perdu en entrant dans le bois de Bourras malgré pas mal de sang trouvé.

La traque terminée, les chasseurs partent manger alors que je rejoins Christine et Adrien pour faire ma recherche. Adrien décide de laisser faire Christine. Nous partons l'attendre au ponton car il lui faut aller chercher son chien chez elle. Le temps me semble interminable et elle n'arrive que vers 15h30. Je conduis Adrien, Christine et son teckel Léo vers l'endroit du tir en les avertissant que nous allons forcément couper la trajectoire de fuite avant d'arriver sur la zone du tir. J'ai pris mon arc et Adrien son fusil. L'eau a beaucoup monté depuis ce matin et coule sur le champ entre la vieille Osse et l'Osse. Nous passons la palombière et je décide de sortir en bordure du sorgho pour rerentrer dans le bois au bord du roncier en espérant ne pas trop piétiner la piste. En lisière, Léo veut partir vers le sorgho mais sa maîtresse le retient. Nous rentrons au bois et j'indique l'endroit du tir et le premier sang qui a été recouvert de quelques centimètres d'eau depuis ce matin puis laisse commencer la recherche mais Léo tourne et retourne dans le bois sans prendre la piste. Je récupère ma flèche et la remets au carquois. Cela fait plus de 5 heures que j'ai fléché mon chevrillard.

Le temps passe et toujours rien, Adrien décide d'aller chercher Igor son rouge. Pendant ce temps, je décide de longer le sorgho pour tenter de trouver des indices. Je tombe sur un pied relativement frais de chevreuil dans la boue. Les traces viennent d'une grosse coulée qui sort du bois qui pourrait correspondre avec la trajectoire de fuite de mon animal. J'inspecte le sorgho quant une tâche rouge et ronde attire mon regard sur une feuille de sorgho en bordure de la culture. Les feuilles de sorgho sont partiellement teintées de rouge mais cette tâche circulaire, d'environ 1 centimètre de diamètre, m'intrigue. Je la frotté entre mes doigts et confirme que c'est du sang. J'appelle Adrien qui est en train d'arriver. Il met Igor sur le sang et il démarre immédiatement. Léo part aussi mais plus à gauche et au pas de course alors qu'Igor avance doucement en contrôlant chaque coulée. Au milieu du sorgho, Igor commence à venter et Adrien me dit que le chevreuil ne doit pas être loin. Léo rentre par le coin du bois ou le piqueur avait trouvé du sang. J'encoche une flèche et me tiens prêt mais Igor fait ses arrières et refait une boucle dans la culture. Je ne bouge plus pour je pas le perturber quand des cris plaintifs de chevreuil retentissent. Igor a manqué le chevreuil au démarrage, celui-ci part à la course, en criant, sur 40 mètres environ en direction du bois de Bourras alors qu'Adrien retient Igor par sa longe. Le chevillard se tait et se tétanise sur ses pattes tremblantes puis se laisse tomber au sol. Je m'approche à quelques mètres et lui décoche une flèche au jugé au travers de la végétation. Touché en arrière du coffre il n'essaie pas de se redresser et je me jette sur lui pour le plaquer au sol. Il s'immobilise presque aussitôt, il était à bout. Nous rappelons Christine et Léo qui sont partis sur les traces du sanglier blessé. 

Il est temps d'aller manger. J'appelle pour qu'on m'apporte un bracelet avant de partir rejoindre les autres chasseurs qui ont fini de manger. J'en profite pour faire quelques photos souvenir.

Battue archers à Justian, 17 novembre 2019

Ma première flèche était, comme je l'avais vu, très en arrière et les tripes n'ont pas permis l'écoulement du sang. Thierry et Renaud qui ont de la route pour rentrer dans le Lot et la Corrèze sont déjà partis quand j'arrive à la salle. Après avoir mangé un bout, je pars peler alors que le reste des archers rentre chez eux. Je commence un sangliers mais 2 chasseurs prennent le relais, je pars donc m'occuper des 2 chevreuils. D'autres chasseurs s'attaquent à l'autre sanglier. Une fois les 4 animaux pelés et nettoyés, nous discutons un peu de la chasse avant que je prenne la route pour rentrer chez moi. La journée s'achève sur une égalité, un sanglier et un chevreuil à l'arc et la même chose au fusil. Le chevreuil et le sanglier blessé seront recherchés le lendemain par Christine et Léo mais sans succès.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 13:45

Après un samedi en famille sous le soleil, la pluie est de retour aujourd'hui. Malgré le mauvais temps, je décide d'aller faire un tour dans les Pyrénées pour tenter de faire mon C1. Je me gare au village de Camous comme vendredi pour attaquer ma chasse par le bas mais, ce matin, j'ai décidé de commencer par le versant gauche pour tenter de revoir les cerfs vus vendredi soir. Je ne ferai pas le difficile, pour un premier contact avec ce beau territoire, je suis prêt à flécher un daguet si l'occasion se présente, j'ai vu beaucoup de C1 différents en trois jours mais un seul daguet. La pluie tombe de plus en plus fort alors que j'attends le lever du jour dans la voiture en me préparant. Je décide d'enfiler le haut de ma tenue camo-neige sous ma veste camo car le haut du territoire doit être couvert de neige comme vendredi.

Je quitte ma voiture aux premières lueurs du jour sous une pluie battante. Je passe sous la conduite de force et passe la barrière qui permet d'accéder aux prairies sur la gauche du ruisseau puis remonte tranquillement en biaisant à gauche pour rattraper le bout de chemin qui remonte vers la petite ruine. Alors que j'avance tranquillement sur le chemin, je me fige en apercevant une silhouette à environ 80 mètres, en bordure des ronces qui longe la ruine. Je force mes yeux dans la faible luminosité pour tenter de l'identifier. Il me semble reconnaître une biche mais elle reste un long moment immobile avant de se débiner vers le bois sur ma droite. Je la laisse s'éloigner tranquillement avant de continuer à avancer vers la ruine.

Je passe sur la droite de la ruine, rattrape le chemin qui remonte sur ma droite et le traverse pour aller explorer le penchant de fougères au-dessus de moi sous les pins quand une biche et son jeune démarrent au galop à environ 100 mètres au-dessus de moi et filent en suivant la courbe de niveau sur ma droite. Je remonte un peu et récupère une belle coulée qui part à gauche pour rejoindre des prairies au-dessus du village. Je la suis tranquillement au milieu des fougères. En m'approchant d'une prairie masquée partiellement par une bosse du terrain en lisière du bois, je calcule mes pas et avance tout doucement en espérant surprendre des animaux mais c'est moi qui suis surpris car je tombe sur une biche et son faon juste au bord du bois. Je ne les voyais pas derrière la bosse du terrain et mes yeux se portaient plus loin sur la prairie, ils démarrent à à peine 15 mètres devant moi et disparaissent plus bas derrière une bosse de la prairie.

Je biaise un peu à droite pour prendre une belle coulée qui longe la lisière du bois au-dessus de la prairie. Pas d'autres animaux en vue, je bifurque à droite pour remonter en montagne en suivant les coulées dans la végétation détrempée, au milieu d'une zone d'épines noires, de ronces et de fougères. La pluie se calme doucement mais je suis déjà trempé. J'avance doucement espérant surprendre un animal mais rien ne bouge. Des granges se dessinent dans la brume au-dessus de moi, dans la prairie au-dessus du bois. Je reconnais la zone déjà vue hier. Un peu plus bas sur ma droite, j'aperçois, dans un creux du terrain, à environ 40 mètres, un petit massif de buis qui pourrait faire une belle remise. Je stoppe un instant pour observer ce secteur mais ne voyant rien, je me remets en mouvement. C'est alors qu'une biche et son jeune démarrent de derrière les buis que je surveillais à l'instant. Je me suis encore fait avoir. Je rejoins la clôture qui longe la prairie et me dirige vers le massif de buis où j'ai levé le grand cerf. Le talus est tellement glissant que je peine à avancer sans tomber en suivant une belle coulée qui longe sous la clôture.

Je passe au-dessus de cette dernière pour la longer en bordure de la prairie où le sol plus plat, moins glissant et plus praticable. La pluie a fait place à de gros flocons lourds. Un peu plus loin, alors que j'avance tranquillement un jeune 6 cors surgit au galop d'un creux du bois en contrebas et stoppe à environ 40 mètres derrière un gros chêne qui cache sa tête. J'accroche mon décocheur et tente d'avancer un peu mais le cerf démarre et se plante plein travers quelques mètres plus haut alors que je viens d'armer mon arc. Une branche basse entre lui et moi me gêne pour prendre ma visée sur sa zone vitale. Je me baisse doucement pour viser sous la branche et cale ma visée avant de décrocher mais la flèche passe juste sous son poitrail et il démarre en trombe pour remonter la pente enherbées puis stoppe 30 mètres plus haut au milieu d'un roncier d'où seule sa tête dépasse. Il regarde les alentours en cherchant à comprendre ce qui vient de se passer. Je reencoche et tente une approche mais je perds le cerf de vue et me rends compte qu'il a disparu en arrivant au bord du roncier. Je redescends pour chercher ma flèche et vérifier que j'ai bien manqué le cerf. Je trouve l'endroit où le cerf a démarré en arrachant l'herbe mais ni sang ni flèche. Je tourne un moment sur le secteur sans succès. Je me replace à l'endroit du tir et me refais la scène mais rien a faire, ma flèche est perdue, je n'aurai pas dû tirer, c'était un peu trop loin et en montée.

je me reconcentrer et poursuis mon chemin sur une belle coulée en redescendant un peu dans le bois alors que le brouillard monte. Alors que j'arrive en haut des rochers d'où j'ai vu les 3 cerfs hier, j'aperçois une silhouette de cervidé en contrebas à environ 12 mètres dans la brume. Je me fige et l'observe rapidement. Je distingue le départ des bois sur la tête mais je ne vois pas les bois derrière des branches de noisetier. Vu la carrure de l'animal, ça ne peut être qu'un daguet. Il est debout, plein travers, tête haute à droite et subit la pluie. Je me penche un peu en arrière pour armer, caché par les rochers, puis m'incline doucement mais les branches de noisetier me gênent à quelques mètres devant moi. Je me penche doucement à gauche pour prendre ma visée sur son coffre entre deux branches en V. Mon pin's se cale, le daguet tourne doucement la tête vers moi mais ma flèche est déjà partie. Elle frappe le daguet dans l'épaule un peu plus en avant que ma visée et à ma grande surprise le daguet s'effondre sur place puis bascule dans le vide. Un gros fracas retentit plus bas alors que d'autres animaux s'enfuient dans la pente au milieu des fougères.

Je reencoche et m'approche doucement du bord des rochers mais ne vois pas mon daguet en bas. Je commence à douter de ma flèche. Je m'avance un peu en longeant les rocher sur la gauche et aperçois ma flèche à environ 30 mètres plus bas dans les rochers devant un gros arbre mort tombé en travers de la pente. Je scrute le paysage et finit par apercevoir une masse sombre dans des fougères à environ 70 mètres plus bas. Les fougères semblent écrasées sur quelques mètres avant cette masse. Ca ne peut être que mon daguet, vu la chute vertigineuse qu'il a fait en se fracassant sur les rochers il n'a pas pu aller bien loin.

Je remets ma flèche au carquois et m'avance encore un peu pour trouver un passage au travers des rochers dans la forte pente. Je récupère ma flèche qui est cassée, il manque 20 centimètres côté l'âme qui ont dû restés dans le daguet. Alors que je ramasse ma flèche du sang coule du tube cassé. Je la mets au carquois. Une traînée dans la boue a emporté les feuilles mortes sous le gros tronc d'arbre comme si le daguet avait glissé dessous. Je passe le par-dessus le tronc un peu plus à droite en contournant un gros chêne puis, arrivé au pied des rochers, je me dirige vers la masse sombre. C'est bien un animal couché, je m'approche doucement en encochant une flèche. Je ne vois pas sa tête. Alors que j'arrive à quelques mètres j'aperçois la tête prise dans les fougères. Mon daguet est mort, il s'est calé contre un vieux bout de grillage abandonné en forêt.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je me retourne vers l'endroit d'où mon daguet est tombé. Il était en haut des rochers les plus hauts.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je n'avais jamais vu tomber un grand cervidé sur place comme foudroyé. Ma flèche a traversé l'omoplate et a atteint les poumons sans toucher la colonne comme j'aurais pu le penser vu que l'animal est tombé sur place. L'hémorragie a été totalement interne, je n'ai pas trouvé de sang sur la trajectoire de la chute jusqu'à l'animal.

J'appose mon bracelet avant de tenter de dégager mon daguet des fougères et du grillage. Ma tendinite de l'épaule m'handicapant un peu, j'ai moins de force dans mon bras droit et je m'échappe mon daguet à peine dégagé du grillage. Il roule sur environ 100 mètres dans la pente et se cale contre un arbuste. Je descends à sa rencontre pour le récupérer et me rends compte qu'il est calé juste au-dessus du chemin qui descend à la petite ruine du bas de la montagne. Je le fais donc basculer sur le chemin puis le traîne un peu plus bas pour prendre quelques photos souvenir.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Je finis de le descendre par le chemin jusqu'à la ruine à plus d'un kilomètre alors que la pluie a cessé et que le soleil se lève sur un beau paysage montagneux aux sommets enneigés.

Daguet dans la brume, 10 novembre 2019
Daguet dans la brume, 10 novembre 2019

Arrivé à la ruine, je quitte le chemin pour descendre vers la voiture à quelques centaines de mètres plus bas. Ayant du réseau, j'en profite pour appeler le président de la chasse qui n'est pas dans le secteur, il m'indique que personne ne peut venir m'aider à charger mon daguet, que je peux laisser mon chèque au café de Beyrède et qu'il me fait cadeau de la moitié du bracelet de la biche, au vu de la maigreur de l'animal. Arrivé au roncier où j'ai tiré la jeune biche, je vide mon daguet puis le traîne jusqu'à la barrière sous la conduite de force. Je pars chercher ma voiture que je recule à la barrière avant de passer le daguet au travers de cette dernière et d'essayer de le charger mais je n'y arrive pas. Je tente par la tête puis par l'arrière train sans plus de succès avec mon épaule qui me fait mal. Je décide de changer de technique, j'attache ses 4 pattes ensemble, passe mon cou dans la anse ainsi formée et lève avec mes cuisses pour le charger dans ma caisse de portage de gibier avant de partir payer mes dettes au café du village puis de rentrer dans le Gers pour préparer la viande.

A dépeçage, je constaterai que plusieurs côtes ont été fracturées par le  choc sur les rochers, sur une ligne médiane à mi hauteur du coffre, que le nez de l'animal est fracturé et que la cage thoracique était pleine de sang. Le bout de flèche était resté dans les poumons.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 09:50

Ce matin pluie et neige sont annoncées sur Beyrède-jumet, je prévois donc du rechange car je pars chasser toute la journée. C'est mon 3ième vendredi de chasse sur ce nouveau territoire trouvé sur Tempo chasse

et que j'apprends à connaître seul, j'ai 2 bracelets de grands cervidés jusqu'à mi-février et je dois les rendre après si je ne les ferme pas.  Ce territoire se compose d'une grande vallée encaissée dans un cirque ouvert sur la vallée de la Neste, les crêtes sur les hauteurs et le village de Camous sur le bas délimitent cette zone de chasse d'environ 400 hectares. Patrick m'ayant empêché, sans m'expliquer pourquoi, d'avoir mon bracelet de C2 sur Sarrancolin et sans m'en avertir avant l'ouverture de la chasse en zone montagne, j'ai cherché, un peu tardivement, une solution de rechange et j'ai laissé passer le brame ce qui va compliquer la chasse pour le C1 que j'ai à faire. Je pars vers 5h40 de chez moi sous une pluie battante et arrive à Camous vers 6h45. Je me prépare tranquillement dans ma voiture en attendant que la luminosité croisse et en espérant voir se calmer la pluie. Vers 7 heures, la crête au-dessus de Beyrède-jumet commence à se détacher sur un ciel bleu nuit, je décide de quitter ma voiture pour commencer à remonter par le sentier de hèches qui démarre sous une grosse conduite de force.  C'est la première fois que j'attaque le territoire par ce côté, en général j'attaquais ma chasse d'en haut, par le bout de la route qui arrive au pied du cirque et dessert les granges. La pluie mêlée de neige tombe toujours mais moins fort. 

J'avance doucement sur le chemin longé par un ruisseau bruyant dont les fortes pluies de ces derniers jours ont gonflé le débit. Je surveille les prairies pentues de part et d'autre en forçant mes yeux dans la pénombre pour tenter d'apercevoir un animal. Les zones ouvertes alternent avec des zones où le bois descend jusqu'au chemin et il ne fait pas encore assez jours pour voir en sous-bois. Un peu plus loin, le toit en rénovation d'une grange se dessine peu à peu derrière une bosse du chemin. En arrivant à hauteur de la grange, implantée au bord du ruisseau sur la gauche du chemin, j'aperçois, à environ 90 mètres, au milieu du chemin, 3 silhouettes plantées de face. Je me colle contre le talus sur la droite du chemin et m'agenouille dans la boue froide, dos à la grange, pour observer les animaux qui semblent m'avoir vu sans m'identifier. La biche suitée de son faon et d'une bichette m'observe un moment dans la faible luminosité matinale. Je reste immobile et elle finit par se tranquilliser et commence à remonter, en broutant, la pente herbeuse sur la droite du chemin, suivie des jeunes. La luminosité croit doucement et je suis à découvert, je décide de faire marche arrière pour tenter une approche par l'arrière de la grange et d'un mobil-home qui lui fait suite. Je repars donc voûté, en marche arrière en serrant contre le talus pour surveiller les animaux qui semblent tranquilles et broutent toujours. Je rejoins un gros rocher pris dans le talus à environ 40 mètres en arrière de mon poste initial. Je me cache derrière et observe un instant les animaux en laissant dépasser juste le haut de ma tête au dessus du rocher. La biche regarde vers moi un moment puis se remet à brouter, je repars voûté en marche arrière et en serrant le talus puis passe derrière la bosse du chemin qui me cache maintenant les animaux. Je traverse le chemin sans risque d'être vu et passe derrière la grange dont je longe le mur pour arriver à l'angle de cette dernière. Un énorme rocher, à quelques mètres du mur du bâtiment la sépare du mobil-home et me cache mais m'empêche de voir les animaux. Je me colle au rocher et remonte doucement vers le chemin, mais arrivé au bord du rocher, je ne peux qu'apercevoir, en me penchant doucement, les cervidés se débiner de cul vers le bois. 

Je sors donc de ma cachette et reprends ma progression sur le chemin, je surveille attentivement le sous-bois mais les animaux sont certainement déjà loin. Un peu plus haut le paysage s'ouvre sur ma droite sur une prairie très pentue, formant un grande marche bordée de quelques arbres à environ 40 mètres. J'y ai réussi une belle approche , à environ 15 mètres, sur une biche suitée d'un faon et d'un petit daguet lors de mon premier jour de chasse. Cette marche me masque le haut de la prairie et j'avance tout doucement en surveillant le sous-bois clair à ma gauche, le sentiers et quelques petits ronciers devant moi et la prairie sur ma droite. Tout à coup, une très grosse biche surgit de derrière un des petits ronciers et fuit en remontant. Je la perds vite de vue derrière une bosse du chemin. Je m'avance doucement tout en surveillant toujours autour de moi pour tenter de surprendre la biche, si elle n'est pas allée loin, mais elle n'est plus là.

Le paysage se referme vite, je presse un peu le pas car mes chances de voir un animal en sous-bois aussi épais est très faible et je préfère ne pas perdre trop de temps pour remonter vers d'autres prairies plus hautes. Je passe une clôture qui barre le chemin puis le paysage s'ouvre un peu à nouveau, le chemin traverse le ruisseau en tournant à angle droit sur la gauche puis débouche sur une prairie étroite derrière une bande de ronces. Le secteur très humide est ponctué de nombreuses souilles qui semblent très fréquentées par les cervidés et les sangliers, le sol très boueux est imprimé d'innombrables traces au travers desquelles l'herbe peine à pousser, je suis les traces qui ont imprimé une belle coulée qui retraverse le ruisseau pour prendre le passage le plus facile et longer le fond de la combe. Le bord du ruisseau devient difficile à suivre et je remonte un peu dans le bois pour rejoindre une belle coulée parallèle au cours d'eau. Je la suis tranquillement en observant autour de moi, la pluie mêlée de neige se transforme peu à peu en neige pure en gagnant de l'altitude. Le sol blanchi vite et devient très glissant, je peine parfois à garder l'équilibre dans les passages plus difficiles et les pentes. Sur la gauche du ruisseau, le paysage s'ouvre sur un petit plan d'eau puis des pentes enherbées et quelques granges. Un peu plus haut, je rejoins une large piste forestière arrivant des prairies et remontant dans la montagne. Je jette un coup d'œil sur les prairies enneigées à la recherche d'un animal mais, à part les 3 lamas dont le dos est couvert de neige et quelques poneys, rien ne bouge.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019
Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je prends la piste que je connais déjà pour commencer à remonter sur le penchant droit de la montagne. 

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je surveille au-dessus et en dessous de moi. La piste s'interrompt vite pour laisser place à un petit sentier de gibier. Le sol moins stable et gorgé d'eau est très glissant et je dois calculer chacun de mes pas pour ne pas tomber et pour avancer discrètement. Je m'arrête régulièrement pour observer autour de moi, le bruit de la neige et des gouttes d'eau qui tombent masquent les bruits du sous-bois et je ne peux pas me fier à mon ouïe. Le penchant d'en face a beaucoup blanchi.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

J'essaie de ne pas trop monter car j'ai souvent vu les animaux assez bas. Je progresse lentement en suivant les grosses coulées et en essayant d'éviter les pentes trop raides pour ne pas chuter sur le sol très glissant. Alors que je fais une pause observatoire près de gros rochers, un mouvement attire mon regard à environ 20 mètres en contrebas. Une biche, que le relief du terrain me cachait, surgit et se plante plein travers. Elle regarde autour d'elle, je pivote tout doucement face à la pente et tente d'armer mon arc mais je suis à découvert. La biche regarde brusquement vers moi et hésite inquiète, le haut de la tête d'un autre animal sans bois apparaît plus à gauche derrière la biche. Je monte très lentement mon arc mais la biche fait volte-face et disparaît dans la pente en entraînement avec elle l'autre cervidé. Je n'ai pas été assez attentif et je viens de laisser filer une belle occasion de tir.

Je poursuis mon chemin et continue à descendre pour éviter les pentes rocheuses abruptes qui doivent être très glissantes. Les hêtres et les sapins font place à un gros massif de buis. Le bruit du ruisseau en contrebas se fait de plus en plus présent, il me faut remonter un peu. Plusieurs buis ont des branches cassées et je tombe régulièrement sur des arbres et arbustes à l'écorce arrachée par les bois des cerfs. Je remonte tranquillement par une belle coulée en surveillant le sous-bois très épais jusqu'à déboucher en bordure des buis, dans une zone de sapins plus clairsemée avec quelques buis épars. Un mouvement attire mon regard à environ 100 mètres au-dessus de moi. Un jeune cerf, aux bois longs, clairs et peu fournis en andouillets, agite sa tête au travers d'un buis. Je me fige mais il se fige également et regarde vers moi un court instant avant de démarrer en trombe et disparaître rapidement derrière les arbres. Je tente de remonter doucement pour voir si je ne peux pas le retrouver quand une biche et son faon arrivent, cachés par la pente raide sur ma droite et stoppent sous un gros sapin à environ 60 mètres au-dessus de moi. Je me fige pour les observer et réfléchir rapidement à une stratégie d'approche mais la biche regarde vers moi puis démarre et remonte avec son jeune pour disparaître plus haut.

Je biaise vers l'endroit où se trouvait le cerf mais n'arrive pas à trouver des traces sur un sol partiellement couvert de neige. Je biaise vers l'endroit où se trouvait la biche. Je trouve facilement les traces qui remontent en biaisant à gauche sur un sol de plus en plus enneigé à mesure que je remonte. Alors que la piste s'éternise sans rattraper les animaux, je décide de remonter vers la cime de la montagne quand j'ai une impression bizarre. Je me fige et lève les yeux vers le sommet quand j'aperçois un cerf qui me regarde à environ 20 mètres au-dessus de moi. Ses bois sont cachés par des branches et il est de 3/4 face. Je reste immobile et nous nous observons. Alors que j'espère voir ses bois, mes pieds glissent dans la pente et je chute lourdement et réussissant à le rattraper d'une main sans taper mon arc. En tombant, j'ai disparu du regard du cerf derrière le rocher devant moi qui me le masque également. Je me redresse doucement et me rends compte que le cerf n'a pas bougé, il regarde toujours vers moi. Je stabilise mes pieds du mieux que je peux et accroche mon décocheur en espérant qu'il s'agit d'un moins de 10 cors . Le cerf finit par tourner la tête, il porte 5 d'un côté et son autre bois est cassé au-dessus du premier andouillet, c'est un moins de 10 (je me ferai confirmer le conte des pointes en cas de bois cassé par un technicien de la fédération des chasseurs des hautes Pyrénées, il confirmera qu'il faut compter les pointes restantes) mais de 3/4 face et sur l'œil le tir n'est pas raisonnable. Il finit par se tourner plein travers, tête vers la gauche mais démarre et se débine tranquillement. Dès que je le perds de vue, je remonte pour trouver sa trace et la suis tranquillement en espérant l'avoir à nouveau à portée mais après plusieurs centaines de mètres de pistage, je perds sa trace dans une zone déneigée et n'arrive plus à la retrouver. Il est plus de midi, je décide de redescendre tranquillement pour aller me changer à la voiture car je suis trempé et pour manger un bout.

Je peine un peu à trouver mon chemin et à ne pas chuter au travers des pentes abruptes mais finis par rejoindre le fond de la vallée où je descends pour retrouver le chemin de hèches. La neige n'a pas tenu en fond de vallée. Alors que je ne suis plus qu'à environ 200 mètres de la voiture, j'aperçois une biche au gagnage de l'autre côté du ruisseau sur ma droite, un peu plus en aval. Elle broute sur une petite place herbeuse, au milieu d'un petit roncier en U, d'environ 2 mètres de haut et 10 mètres de large, sur un replat, dans la pente au-dessus d'une prairie. L'approche semble très facile, je poursuis tranquillement mon chemin sur le sentier en surveillant l'animal au travers des arbres qui bordent le cours d'eau. Elle est à environ 100 mètres. Une fois que le roncier me la masque, j'avance encore un peu pour trouver un passage pour traverser, à sec, le ruisseau encaissé d'environ 2 mètres. Je trouve une zone de rochers émergés me permettant de traverser puis remonte le talus abrupt en me cramponnant aux racines et aux branches basses. Je traverse rapidement la prairie en direction du roncier. Le bruit du ruisseau très présent masque le peu de bruit de mon approche déjà silencieuse sur l'herbe verte. Arrivé contre le roncier qui me domine d'environ 2 mètres au sommet d'un talus, j'accroche mon décocheur et glisse doucement sur ma droite en dessous du roncier pour arriver au bout des ronces, je me penche doucement alors que de petits piaulements retentissent comme ceux d'un chevrillard. J'aperçois l'arrière train d'un jeune cervidé de 3/4 arrière. Je me recule à couvert, arme mon arc et me penche à nouveau, cale ma visée sur son coffre et décoche. Touché, l'animal fait un grand bon pour retomber dans les ronces où il se débat un instant avant de s'immobiliser. Il a fait à peine 2 mètres. Les grondements d'alerte d'une biche retentissent plus en avant. Je décide de tenter une approche, je remonte le talus, rentre dans le roncier, passe à côté du jeune cervidé qui finit de mourir et traverse le bourrelet de ronces par un passage étroit de gibier. Je tombe sur ma flèche plantée au sol. 

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je slalome entre les petits ronciers et remonte la pente boisée assez raide par une belle coulée en direction des grondements quand la tête d’une biche m'apparaît derrière une bosse du terrain à environ 15 mètres. Elle m'observe un instant en grognant puis s'éclipse doucement, stoppe plein travers à environ 25 mètres sur le replat herbeux au-dessus de moi, regarde vers moi, gronde puis s'éclipse tranquillement. Je redescends vers mon jeune cervidé qui est mort, tourné en sens inverse de son sens de fuite.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Je le dégage des ronces pour apposer le bracelet et l'examiner. Ma flèche rentre basse au niveau du cœur et sort haute, en avant de l'épaule opposée ce qui s'explique par mon tir de bas en haut. L'animal est assez maigre et très petit pour l'époque, c'est une jeune femelle, je pense qu'elle n'aurait pas passé l'hiver. Après quelques photos souvenir,

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

je le vide puis le ramène vers la voiture alors que quelques vautours tournent dans le ciel. Je me change puis appelle le président de la chasse pour l'informer de ma chasse et lui montrer ma prise. En voyant mon faon, lui non plus n'est pas inspiré et pense qu'il ne sera pas consommable, il me propose un autre bracelet si je veux en échange de celui-ci et de ne pas payer la carcasse si elle n'est pas consommable. Je lui dis que je le dépècerai demain et que, si la carcasse est consommable, je paierai mon bracelet.

 

Après une pause casse-croûte, je repars en chasse vers 14 heures alors que la pluie mêlée de neige se remet à tomber. J'hésite à prendre ma tenue camo-neige mais décide de partir sans car la neige semble avoir bien fondue. Je décide d'attaquer le versant opposé à celui chassé ce matin. Le vent souffle du sommet vers la vallée, c'est parfait. Je commence à remonter la prairie par où j'ai descendu mon faon et tombe sur une biche au pelage clair comme celle approchée en fin de matinée. Je me fige, elle m'observe plein travers, à 30 mètres au-dessus de moi dans le bois. Je l'observe un instant immobile puis remonte doucement de quelques mètres. Elle part au trot en grondant mais s'arrête régulièrement pour me regarder avancer. Je continue à monter et débouche sur une petite prairie au bord de laquelle se trouve une ruine prise dans une pointe boisée, je la contourne par la droite, traverse un chemin forestier et remonte dans un sous-bois clair de feuillus et de grands pins dont le sol est tapissé de fougères. Les coulées sont innombrables et les laissés très abondants. La plus part des résineux sont frottés à hauteur de cerf et dépouillés de leur écorce. Je monte doucement en surveillant le secteur mais rien en vue. Au bout d'un moment, une grange se dessine à environ 100 mètres au-dessus de moi dans une zone de prairie. Une clôture à mouton longe la lisière. Un massif de buis se trouve sur ma droite sous cette clôture, je biaise pour remonter vers ce dernier. En arrivant sous les buis, un mouvement me fait lever les yeux sur un grand cerf qui se débine au travers du massif, je le perds vite de vue, il semblait partir sur ma droite mais je ne le vois pas sortir des buis. Je remonte doucement mais il ne se montre pas, il a dû remonter dans la prairie en sautant la clôture ou en passant dessous.

Je poursuis sur ma droite en montant doucement. Au bout d'un petit moment, je retombe sur le grand cerf que j'aperçois à environ 70 mètres au-dessus de moi, il se débine en remontant et il me semble apercevoir  furtivement un autre animal sans bois de devinant un peu plus bas mais je le perds vite de vue dans la végétation alors que le cerf disparaît en remontant la pente assez raide. Il est bien trop grand pour mon bracelet, je poursuis ma progression en remontant doucement quand les geais se mettent à donner de la voix sur ma droite, ils annoncent certainement du mouvement et je me tiens prêt en avançant lentement. 2 animaux sans bois démarrent à environ 20 mètres devant moi et disparaissent dans la pente d'une combe descendant vers une habitation en contrebas, au milieu du bois. La pente est très raide, je décide de remonter en zigzagant pour passer une zone presque verticale et rocheuse mais je finis par devoir monter tout droit, au plus raide, sur le seul passage possible. La coulée boueuse est très glissante et je dois me cramponner aux rochers, aux arbustes, aux racines pour ne pas tomber. Je remets donc ma flèche au carquois pour finir mon ascension. Alors que j'arrive en haut des rochers sur un replat et que je me redresse, j'aperçois 3 beaux cerfs moins de 10 qui m'observent, plantés plein travers, têtes à droite, à environ 20 mètres au-dessus de moi. J'attrape doucement ma flèche sans les quitter des yeux, encoche tout aussi lentement, accroche mon décocheur mais les cerfs démarrent. J'arme mon arc. Les cerfs font une dizaine de mètres puis bifurquent en épingle à gauche pour remonter un peu et restopper plein travers à environ 30 mètres au-dessus de moi. Je tente d'aligner ma visée mais ils repartent, font un second virage en prenant à droite, marquent une courte pause à environ 45 mètres puis disparaissent derrière des gros rochers. Je viens de manquer une très belle occasion de tir, je désarme. Je reprends mon ascension en biaisant à droite pour tenter de revoir les cerfs quand un animal démarre en contrebas dans la combe et s'enfuit au galop en remontant, plus haut un second animal démarre plus à gauche et le rejoint.

Je continue à monter mais les cerfs ont disparu. Je rejoins la route qui remonte vers le pied du cirque. Au-dessus de moi, une grange habitée est entourée de prairies où j'ai vu 2 moins de 10 vendredi dernier juste avant la nuit. Le vent souffle toujours du sommet vers la vallée. Je longe un peu la route en remontant pour rattraper un bout de piste qui remonte dans les buis sur ma gauche. La pluie mêlée de neige a fait place à une averse de neige lourde et le paysage déjà blanc au-dessus de la route recommence à blanchir, je regrette de ne pas avoir pris ma tenue camo-neige. La piste bifurque à gauche pour passer sous des gros rochers puis se transforme en sentier qui bifurque à nouveau à droite au milieu des buis un peu plus loin. Je passe un petit portail que je referme derrière moi puis quitte le sentier qui devient de plus en plus étroit pour remonter tout doucement, au plus raide, au travers des buis. Il neige fort, tout à coup, j'aperçois une masse brune à environ 40 mètres au-dessus de moi. Je me fige et l'observe, c'est un cerf, il est plein travers et semble regarder vers moi. Sa tête est masquée par un arbre, seul le départ d'un de ses bois est visible, je ne peux pas compter les pointes. Je décide de tenter une approche, je me décale un peut à gauche pour remonter, caché derrière des arbres et des rochers, mais je perds le cerf de vue par la même occasion. Je l'aperçois encore 2 fois en me penchant doucement durant ma progression mais alors que j'arrive à portée de tir je me rends compte qu'il a disparu. Je le cherche un moment du regard puis tourne un peu sur le secteur mais je dois me rendre à l'évidence, il m'a faussé compagnie.

Je reprends mon ascension, les buis de plus en plus clairsemés laissent place à une forêt de feuillus. Alors que j'arrive à environ 60 mètres de la lisière du bois, du mouvement attire mon attention au-dessus de moi. Je stoppe et observe, il me semble identifier une bichette qui s'avance tranquillement à environ 40 mètres au-dessus de moi. Je la perds un instant de vue derrière un talus rocheux et quelques arbres et en profite pour m'avancer d'environ 10 mètres. Elle réapparaît furtivement après les arbres puis disparaît brusquement comme si elle s'était couchée. Je remonte doucement caché par un gros rocher, le bruit de mes pas est masqué par la neige qui tombe. J'arrive sous le gros rocher et hésite. Je sais que je peux retirer une biche si je veux, je prends la décision de tirer si je peux. J'accroche mon décocheur et escalade doucement le talus par un passage de gibier quand j'aperçois une belle biche couchée plein travers à 12 mètres au-dessus de moi. Elle est entrain de ruminer, je me baisse sous le rocher, arme mon arc et me redresse doucement. La biche aperçoit le mouvement et se redresse tranquillement pour se planter de 3/4 face et tenter de m'identifier en hochant la tête, toujours en ruminant. Je monte doucement mon arc, aligné ma visée sur son défaut avant d'épaule et décoche mais les feuilles volent sur la cassure du talus devant moi et la biche démarre suivie d'un jeune. Ils remontent vers la lisière du bois, marquent un temps d'arrêt pour regarder vers moi puis la biche gronde et les 2 animaux disparaissent en remontant dans la prairie enneigée. J'ai bien observé la biche elle n'était pas blessée et en analysant mon tir je comprends vite que ma flèche a touché la cassure du talus ce qui l'a déviée. Je remonte à sa recherche et pour vérifier qu'il n'y a pas de sang. En tournant sur le secteur je finis par retrouver ma flèche plantée à 1,5 mètre du sol dans un arbre. Je la récupère et l'observe, pas d'indice de blessure, je suis rassuré et la remets au carquois. Je suis les traces de la biche dans la neige et débouche dans la prairie au-dessus du bois. Pas la moindre trace de sang, c'est manqué et je préfère ainsi. Je prends à droite pour suivre le chemin qui longe le bois.

Premières neiges sur les Pyrénées, 8 novembre 2019

Le bois est bordé par une bande de buis qui me masque la vue, je m'attarde un peu à chaque trouée pour tenter d'apercevoir des animaux. Un peu plus loin, je stoppe net en apercevant une bichette à 35 mètres en contrebas un peu plus en avant de moi. Je me cale contre les buis en espérant la voir avancer un peu, le vent descend droit vers le bois mais pour l'instant elle ne peut pas me sentir. Elle avance tout doucement en glanant sa nourriture sur le sol enneigé mais, au bout d'une ou deux minutes, elle stoppe brusquement et redresse la tête pour regarder devant elle. Une grosse biche suivie d'un faon, que la haie de buis me masquait, surgissent à découvert et foncent dans la pente en biaisant sous la bichette qui démarre pour les suivre. Ils disparaissent plus bas dans le bois. Le vent m'a trahi. Je reprends ma progression sur le chemin en serrant le bois.

Le bois fait place à une prairie bordée par une haie le long du chemin et une bande de buis qui redescend à angle droit du chemin. Je passe une petite grange abandonnée sur la droite du chemin avant le départ de la haie. Je jette un coup d'œil dans la prairie, rien vue. Je longe doucement la haie quand j'aperçois, à environ 80 mètres, l'arrière train d'un cervidé dont l'avant est caché par un gros arbre couvert de lierre et poussant contre la haie. C'est une biche qui broute le lierre contre le tronc. Elle ne peut pas me voir approcher, j'en profite pour m'approcher le plus vite possible en longeant la haie. Alors que j'ai gagné 40 mètres, la biche se retourne un instant plein travers en bordure du chemin, tête vers le haut de la montagne. Je me fige, elle observe un instant autour d'elle sans me voir puis part tranquillement de cul en glanant quelques bouchées au sol. Je la suis pour tenter de la rattraper en essayant d'avancer le plus vite possible sans être repéré. La haie fait un léger virage à gauche un peu plus loin et la biche commence à rentrer dans la haie. Elle est de 3/4 arrière à moitié dans la haie, dans la pente et ne peut plus me voir. J'accélère mais arrivé à environ 25 mètres, elle finit de rentrer  tranquillement dans la haie et je la perds de vue. Je tente de m'approcher plus mais elle a disparu. Un autre animal démarre dans la haie sur ma droite entraînant d'autres animaux avec lui. Je me suis fait avoir.

Je poursuis mon chemin et tombe sur les traces de 3 animaux, certainement biche, bichette et faon que je viens de faire fuir. Je continue un moment sur le chemin qui rentre dans le bois mais ne voyant rien, je décide de revenir sur mes pas en surveillant les alentours. En longeant le bois par lequel je suis remonté jusqu'au chemin que je suis, j'arrive au niveau d'un portail que je passe pour continuer à suivre le chemin qui descend en lacets vers la prairie où j'espère revoir les cerfs vus la semaine dernière. Une zone de genêts domine le chemin sur ma droite. Des pistes de cervidés descendent des genêts et passent sous un clôture barbelé qui borde la chemin sur ma gauche. Les animaux ont laissé quelques poils restés accrochés en la passant dessous. Certaines traces fraîches suivent le chemin pour descendre dans le bois en dessous de ce dernier dans un virage en épingle à gauche. Je m'approche tout doucement du bord du chemin en suivant les traces mais me fait surprendre par une biche, une bichette et un faon qui démarrent en m'apercevant à environ 40 mètres en contrebas. La biche et la bichette s'enfuient en remontant la pente. Le faon stoppe rapidement et rumine sur place en observant autour de lui sans comprendre la raison de ce départ subit avant de se décider à suivre sa mère et sa sœur. Un peu plus bas sur le chemin, je tombe sur de grosses traces fraîches d'un cerf et tente de les suivre mais je les perds au virage suivant. Le bois de buis sous le chemin devient très épais, j'hésite à y entrer mais me ravise et finis par suivre le chemin.

la prairie se dessine peu à peu au travers des arbres et j'aperçois un animal à découvert, au milieu de la prairie enneigée. Il me semble reconnaître un brocard mais à plus de 200 mètres de distance, il pourrait s'agir d'une chèvre. Je poursuis sur le chemin et rejoins un autre chemin qui bifurque en épingle pour descendre vers le départ de la prairie en direction d'une éolienne. J'ai perdu l'animal de vue mais des aboiements du chevreuil retentissent et s'éloignent en remontant en montagne. Arrivé au bord du bois au bout de la prairie, je rentre dans ce dernier en suivant un chemin. J'avance tout doucement en surveillant le sous-bois mais rien ne bouge. Je redescends vers la route puis la suis, en remontant vers le sommet, pour rattraper un chemin qui descend à travers bois vers ma voiture. Ce chemin me conduit à une habitation, je bifurque à gauche pour ne pas passer devant cette dernière et retombe dans des prairies où j'espère voir des animaux mais rien. La luminosité baisse très vite et je descends maintenant à travers bois en prenant les passages les plus faciles alors que la nuit s'installe. Je finis par retomber au niveau de la grange en restauration où j'ai fait ma première approche ce matin. Je traverse le ruisseau par un ponton en bois vermoulu puis rattrape le chemin de hèches que je suis en direction de la voiture. Dans la pénombre, j'aperçois les silhouettes de 3 grands cervidés, à environ 50 mètres, dans la bande de prairies qui longe la droite du ruisseau environ 300 mètres avant la zone où j'ai flèché ce matin. Je me fige et les observent sans arriver à distinguer leurs sexes dans l'obscurité, ils semblent tous les 3 de belle s tailles. Je m'éclipse doucement pour ne pas les effrayer et retourne à ma voiture. Il est temps de rentrer.

Le lendemain matin, en dépeçant la petite biche je constaterai que la viande a bien caillé durant la nuit et qu'elle ne présente pas d'anomalie. Les abats son jolis aussi. Je décide donc de garder la carcasse et en informer le président de la chasse par SMS.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 17:51

Cette année j'ai été invité, comme l'an dernier, à venir chasser l'isard dans les Pyrénées orientales. L'an dernier, j'avais manqué 2 isards en 2 jours de chasse et j'avais pu me familiariser un peu avec ce territoire que je ne connaissais pas et que je découvrais seul. Vendredi 18 octobre, je me prépare tranquillement puis pars vers 9 heures pour arriver vers 12h30 et retrouver mon ami qui me laisse 2 bracelets, un pour tirer un jeune (cornes en dessous des oreilles) et un pour un adulte (cornes au-dessus des oreilles). Je n'ai donc pas à me soucier de différencier le sexe ou l'âge de mon animal de chasse, ma seule consigne est de ne pas tirer une femelle suitée de son chevreau.

Les bracelets en poche, je pars pour la zone de chasse. Je me gare au départ d'un chemin forestier fermé par une barrière. Je mange un bout, me prépare puis pars pour monter en montagne pour chasser en descendant dans l'après-midi. Je prends la piste forestière mais la quitte vite pour prendre un petit sentier sur la gauche, je le suis un instant jusqu'à rejoindre un autre petit sentier qui remonte dans une combe étroite pour rejoindre encore un autre petit sentier qui serpente pour remonter dans la montagne et rejoindre la piste en haut de cette dernière. Une fois le sentier atteint, je commence à le suivre doucement, mes yeux et mes oreilles à l'affût du moindre bruit ou du moindre mouvement car les isards descendent parfois presque en bas de la montagne.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je m'arrête souvent pour écouter et observer, en m'attardant plus particulièrement sur les zones un peu plus dégagées et rocailleuses.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

J'en profite également pour admirer ce beau paysage.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Au bout d'un moment, le sentier débouche sur un secteur ouvert, au bord d'un ravin dominé en face par une magnifique falaise qui délimite le territoire de chasse. Un pic rocheux domine le ravin sur ma gauche.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Une rivière, alimentée par de petites cascades, longe le bas de la falaise. 

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Un petit torrent desséché longe le bas du ravin que je domine et vient rejoindre la rivière en dessous de moi. Les 2 cours d'eau forment un V délimitant un massif au flanc arrondi sur la droite mais très escarpé sur la gauche avec des arrêtes rocheuses étroites et des à pics vertigineux.

Je décide d'aller jeter un coup d’œil sur ma gauche, en dessous du pic rocheux où se tenaient parfois les isards l'an dernier. Je m'avance par un tout petit sentier qui semble descendre dans le bois tout en surveillant le chaos de roches accolé au pic et débouche sur une zone dégagée qui me permet de voir, sur une bonne distance, le penchant rocheux, partiellement masqué par un bosquet sur la droite, en arrière du pic

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

et une pente douce rocheuse au bord du bois à ma gauche.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je reste un instant à observer le secteur à la recherche d'un mouvement mais, ne voyant rien, je tente de descendre un peu en contournant par la droite un amas de grosses pierres pour arriver au bord d'une pente abrupte d'un peu moins de 10 mètres de haut d'où je peux observer quelques passages dégagés entre les arbres. Étant sensible au vertige, je ne suis pas à mon aise près de cet à pic et décide de remonter tranquillement vers le sentier.

Je reprends ma progression lente sur le sentier qui serpente en grands lacets dans le bois qui alterne entre des zones de bois très dense composées de chênes, chênes verts, châtaigniers et autres arbustes et des zones très ouvertes plantées de hauts pins permettant de voir loin. Je finis par déboucher sur une zone herbeuse et rocailleuse en bordure du ravin dominant le torrent asséché mais pas d'animaux en vue.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je m'approche de la bordure du ravin pour observer en contrebas et profiter du panorama. Je suis déjà bien monté, la falaise semble lointaine.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Après cette petite pause d'observation, je rejoins le sentier pour finir de remonter jusqu'à la piste qui n'est plus très loin. Une fois la piste atteinte, je la longe tranquillement en surveillant les sous-bois de part et d'autre mais sans succès. Je veux passer le ravin pour redescendre la montagne, prise entre la rivière et le torrent, où j'ai manqué un isard l'an dernier.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Un peu plus loin, le paysage s'ouvre à gauche sur le secteur que je veux chasser.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Encore un peu de marche et je rejoins le haut de la montagne que je vais chasser en descendant.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je m'avance un peu et retrouve la croix vue l'an dernier, je suis bien au bon endroit.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Le départ de la montagne est couvert d'arbustes, genêts, plantes ligneuses basses et ponctué de zones rocailleuses et de gros rochers nus.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je trouve plus régulièrement des crottes d'isards sur le sol. La zone semble fréquentée.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Un peu plus bas, je décide de me poser un instant pour me reposer un peu et admirer le paysage magnifique avant de reprendre ma chasse. Il fait un grand soleil et il fait très chaud, les isards doivent se reposer à l'ombre. Je connais mal le comportement de ces animaux et pas beaucoup plus le territoire.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Environ 30 minutes plus tard, je repars et descends doucement mais le milieu se ferme peu à peu. Les arbres sont de plus en plus gros et les zones ouvertes de plus en plus rares. Ma progression est de plus en plus bruyante, le vent  soutenu est tournant et je ne vois pas à 10 mètres quand des animaux démarrent en contrebas sans que je puisse les voir. Je suis leur fuite au bruit. Le calme revenu, j'avance doucement et tombe sur une grande dalle rocheuse couverte de crottes plus ou moins fraîches. J'ai certainement levé les isards. Je décide de ne pas poursuivre en direction des animaux et de revenir chasser vers la zone rocailleuse en bordure du ravin sur ma gauche. Le secteur est trop fermé pour voir les animaux suffisamment tôt pour les approcher et tenter une flèche. Je descends donc vers le torrent et tombe sur des traces de peinture qui m'aide à me diriger au travers de la végétation en suivant un passage pas toujours bien marqué.

Arrivé au torrent, je le traverse puis remonte le penchant opposé pour rejoindre la bordure du ravin que je commence à suivre.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je surveille le penchant d'où je viens en espérant apercevoir du mouvement mais rien.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Le bois fait vite place à une zone de genêts et de broussailles parsemée de gros blocs rocheux où je trouve pas mal de crottes. Je vais descendre doucement en suivant le ravin jusqu'au pic rocheux en espérant croiser un isard.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je m'arrête souvent pour écouter et observer mais rien, pas d'isard. Je finis par rejoindre le pic où je me pose pour observer un instant avant de descendre derrière ce dernier comme tout à l'heure mais cette fois après une pause observatoire près de l'amas de grosse pierres je cherche et trouve un passage pour descendre dans le bois à ma gauche où j'ai manqué un autre isard l'an dernier. J'avance doucement mais le sol est couvert de feuilles mortes. Je retrouve un peu plus bas la zone de mon tir, de gros blocs rocheux au milieu des châtaigniers et des buis. Je me cale un moment en observation sur cette zone près d'un gros rocher mais le vent tournant ne me donne pas grand espoir. Je décide de revenir vers ma voiture en descendant à travers bois.

Mon véhicule rejoint, il me reste encore près d'une heure avant la nuit. Je décide d'aller prospecter un autre secteur. Je prends ma voiture pour rejoindre une zone où je pourrai me garer au départ d'un petit canal mais la place est prise par des ramasseurs de châtaignes. Je me gare donc un peu plus loin et reviens à pieds. Les ramasseurs de châtaignes m'ayant vu, je discute un peu avec eux avant de repartir en chasse. Je pars en longeant le petit canal qui longe le flanc très raide de la montagne sur ma droite et dévie une partie de l'eau de la rivière plus en amont. Arrivé à la prise d'eau, le canal s'arrête et je longe un peu la paroi rocheuse pour trouver un passage où traverser la rivière en marchant sur quelques rochers à sec. Je trouve un petit passage sur la rive opposée qui remonte raide jusqu'à une crête rocheuse accidentée que je suis doucement en remontant vers le pied de la grande falaise. Pas d'isard, je trouve un petit sentier un peu plus loin et le suis, il descend jusqu'à la rivière. Je ne peux pas aller plus loin sur cette berge et traverser au sec semble compromis, la nuit tombe peu à peu, je décide de retourner à la voiture, j'espère voir plus d'animaux demain.

Samedi matin à la nuit, je retourne me garer près de la barrière, au départ de la piste forestière. Je vais chasser le même secteur qu'hier, mon ami m'a indiqué qu'il y aurait une battue au sanglier sur le penchant opposé côté droit de la piste. Je me prépare tranquillement et pars de nuit vers 7h20 pour rattraper le sentier par lequel je suis monté hier. Je rejoins le pic rocheux puis continue mon ascension en suivant la zone rocailleuse et broussailleuse qui longe le ravin dominant le petit torrent asséché. Le jour se lève doucement, les nuages se teintent de rose au-dessus d'un lac de nuage qui recouvre la vallée.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Le vent souffle fort aujourd'hui, la pluie est annoncée pour demain matin. Je progresse doucement en m'arrêtant souvent pour observer et écouter. Les chiens de chasse de la battue donnent de la voie sur place dans la vallée, certainement excités par le départ pour la chasse. Je remonte jusqu'à trouver un passage pour traverser le petit torrent puis remonte dans la végétation épaisse en direction de la crête en biaisant légèrement à gauche. Je débouche, au bout d'environ 200 mètres, dans une zone dégagée sous des chênes épars. Le sol terreux est dépourvu de végétation et le sous-bois clair me permet de voir entre 50 et 100 mètres aux alentours. Le sol sec est marqué de nombreuses empreintes et de crottes plus ou moins fraîches, la zone semble très fréquentée. Je décide de me poser un moment dans le secteur alors que les premiers coups de feu et la menée des chiens résonnent au loin. Je commence par remonter doucement vers une zone rocheuse plantée de châtaigniers plus dense que les chênes. Je progresse très lentement et m'arrêtes très souvent pour regarder et écouter car le sol couvert de feuilles mortes, de pierres et de bois mort est très bruyant. En levant les yeux vers les rochers, j'aperçois alors une belle chevrette au poil d'hiver luisant, arrêtée plein travers à environ 40 au-dessus de moi, au milieu de quelques petits troncs d'arbres. Elle écoute en contrebas les chiens qui mènent une quinzaine de sangliers. Je me fige et la filme un instant avant qu'elle ne décide de s'éclipser doucement.

En regardant la vidéo chez moi je me rendrai compte que ce n'était pas une chevrette mais le brocard vu juste après, un peu plus loin

Je reprends ma chasse et bifurque à gauche pour m'avancer doucement vers la cassure du terrain qui descend assez raide vers la rivière. J'avance de quelques pas, écoute, encore quelques pas, écoute... Je progresse ainsi sur quelques dizaines de mètres vers les bas du dôme rocheux escarpé et chaotique puis me cale contre un gros rocher pour écouter et observer la pente en dessous de moi. Rapidement un son m'interpelle, j'ai cru entendre le sifflet d'un isard. Je reste immobile et observe. Les sifflements reprennent, c'est bien un isard. D'abord masqué par un gros rocher sur ma gauche, je finis par l'apercevoir furtivement alors qu'il vient de bouger à 45 mètres en contrebas. Le vent n'est pas très bon pour moi, l'animal avance doucement en s'arrêtant régulièrement pour regarder vers moi et lancer quelques sifflements. Je ne peux pas bouger sans l'affoler et les branches basses le masquent souvent partiellement. Alors qu'il avance un peu, je réussi, d'un mouvement très lent à me décaler un peu en face d'une trouée dans les branchages. L'isard se fige en bas à environ 50 mètres et siffle. Je reste immobile, curieux, il commence à monter vers moi de quelques mètres et je commence à y croire mais il stoppe, siffle un instant sur place puis saute sur une crête rocheuse et je le perds de vue. J'attends un instant au cas où il reviendrait, il me siffle un moment et semble s'éloigner. Le calme revenu, je tente de m'avancer un peu pour observer derrière la crête et me fais surprendre par l'isard qui réapparaît comme par magie sur la crête à environ 30 mètres en dessous de moi. Cette fois, il bondit derrière la crête et disparaît.

Je décide de contourner le dôme rocheux pour tenter d'aller recouper l'isard un peu plus loin. J'escalade les blocs de roches pour me trouver un passage au travers des arbres et contourner cet obstacle rocheux. Alors que j'avance doucement derrière le dôme, un léger mouvement en contrebas me fait stopper net. Un  brocard au poil d'hiver luisant regarde par en bas et écoute les chiens suivant les sangliers qui ont forcé la ligne de tir et sont remontés sur ma zone de chasse. C'est un petit 6, il est à environ 35 mètres de 3/4 face. Je décide de le filmer un moment, il ne semble pas vraiment inquiet comme s'il avait compris que les chiens n'étaient pas là pour lui mais reste tout de même vigilant. J'essaie de m'avancer un peu pour mieux le voir mais une branche me gêne. 

Les isards m'attendent, je décide de reprendre ma progression, le brocard finit par me repérer alors que j'ai fait quelques mètres mais me regarde passer sans bouger. Je le perds de vue un peu plus loin caché par les arbres. Je remonte vers la crête et trouve un passage pour m'avancer vers le penchant. Alors que je m'avance à découvert, je me fais surprendre par un éterlou qui regarde vers moi, planté plein travers à 25 mètres, en plein découvert en contrebas. Je tente d'armer mon arc mais il démarre et fonce dans la pente plus à droite. Je m'avance doucement pour voir le creux où il a disparu, un à pic vertigineux m'apparaît alors et je peine à m'approcher du bord pris par mon vertige. Le fond boisé du précipice ne me permet pas de voir en dessous des arbres, je remonte doucement à quelques mètres du bord pour remonter vers la crête quand un bel isard mâle escalade la paroi très abrupte de l'arrête rocheuse qui remonte en face de moi à environ 50 mètres. Il marque une pause sur un replat, regarde tranquillement les alentours puis monte un peu plus pour se caler sur l'arrête rocheuse. Je l'observe, caché par quelques branches basses, il reste un instant à regarder autour de lui puis passe derrière l'arrête rocheuse et disparaît. 

Il me faut contourner des gros rochers pour atteindre cette belle crête rocheuse partiellement boisée. Je reviens donc doucement vers la crête puis commence à la suivre doucement quand j'aperçois un isard couché sur un gros rocher en contrebas sur la droite de l'arrête rocheuse. Un bruit de galop se fait entendre dans le sous-bois en dessous de moi sur ma droite mais impossible de voir quoi que ce soit. L'isard couché ne réagit pas. Je continue mon approche lente, à couvert de quelques arbres bas et gagne peu à peu du terrain mais alors que je suis encore à environ 50 mètres de l'isard ce dernier regarde vers moi. Un second isard plus gros que je n'avais pas vu se lève juste en arrière du premier. Plein travers, il regarde vers moi puis fait volte-face et disparaît dans le bois, le second isard se lève et le suit. Il semble qu'il s'agissait d'une belle femelle et d'une éterle. En longeant la crête, je tombe sur un passage un peu plus haut qui me permet de descendre dans la combe boisée en contrebas pour tenter de recouper les animaux. Je rejoins ainsi une autre arrête rocheuse moins prononcée et la descends doucement. Le bois épais limite énormément mon champ de vision. Je progresse très lentement mais des bruits de pas se font entendre à environ 20 mètres en dessous de moi. Je me fige et tente de voir l'animal sans succès, je tente de me décaler un peu mais l'animal démarre au galop pour revenir sur la crête rocheuse d'où j'ai tenté une approche tout à l'heure. Comme pour me narguer, un bel isard remonte se percher sur un promontoire rocheux de la crête à environ 60 mètres de moi, regarde un instant autour de lui puis redescend et disparaît dans le bois.

Ne connaissant pas le territoire, il est dur d'anticiper les réactions des animaux, de plus, je ne peux pas me fier au vent qui tourne régulièrement, en ajoutant le relief très prononcé qui m'empêche d'attaquer mes approches comme je le voudrais, la partie s'annonce compliquée. J'hésite à revenir sur mes pas quand je me rends compte que je peux descendre dans la combe suivante sans trop de difficulté. Je pars donc y jeter un coup d'œil et me rends compte qu'il est possible de remonter vers la crête en suivant cette combe à la pente très raide. Je remonte donc vers le sommet quand une femelle isard et son jeune surgissent de derrière une roche, contre la paroi rocheuse verticale, sur la droite de la combe, à environ 35 mètres. J'arme mon arc, les animaux stoppent plein travers au-dessus de moi mais le temps d'aligner ma visée, la femelle démarre et entraîne le jeune à sa suite. Ils s’arrêtent environ 15 mètres plus loin mais sont cachés par les arbres. Je désarme. Des sifflements retentissent un moment sur place alors que j'essaie d'apercevoir les isards. Les sifflements et les bruits de pas s'éloignent peu à peu. Je tente une approche mais les animaux ont filé sur une barre rocheuse où je ne peux pas les suivre. Je remonte en crête.

Je reviens vers la zone où j'ai vu mon premier isard. Les piqueurs rappellent les chiens. Les chasseurs ont pas mal tiré ce matin mais les isards ne semblent pas tenir compte des coups de feu et des chiens, ils ne sont chassés qu'à l'approche et savent qu'ils ne craignent rien lors des battues. Je me fraye un chemin dans ce dédale minéral et retrouve le bois de chênes clairsemés. Un peu fatigué, je décide de me poser un peu sur un rocher avant de repartir en chasse. Après quelques dizaines de minutes, je décide de descendre un peu plus bas en longeant une barre rocheuse. J'avance tout doucement sur un tapis épais de feuilles mortes quand un sifflement me fait lever les yeux sur un jeune isard qui vient de pointer son nez à environ 15 mètres sur la barre rocheuse. Certainement intrigué par le bruit de mes pas, il s'est rapproché en sifflant mais fait brusquement volte-face au moment où je l'aperçois. Je fais demi-tour et remonte un peu pour trouver un passage et monter sur la barre rocheuse. Je m'avance ensuite pour tenter d'apercevoir le cabri au milieu des rochers mais il a disparu.

En tournant la tête à gauche, j'aperçois un isard solitaire au gagnage sur une crête rocheuse a plus de 100 mètres. Je redescends dans le bois pour essayer de trouver le départ de la crête pour tenter une approche en la suivant mais, sous les arbres, je perds vite le sens des distances et n'arrive plus à voir la crête. Je m'avance à sa recherche et rejoins une zone rocheuse ouverte d'où je peux voir une belle crête mais je ne reconnais pas celle que j'avais repérée. Je décide tout de même d'aller voir de plus près. Je descends sur la dalle rocheuse qui forme une rigole large avec un peu d'eau au fond puis remonte par une belle coulée au milieu des genêts pour atteindre la crête. C'est alors que je m'aperçois que je suis revenu en bordure du ravin que je longeais ce matin au lever du jour. Je viens de trouver un passage plus pratique pour atteindre la zone à isards mais je suis donc allé trop loin, j'ai dépassé la crête où j'avais vu l'isard. Je fais donc demi-tour et cette fois je trouve la crête noyée dans les feuillages. Je commence à la suivre doucement. De belles coulées la longe par la gauche où je trouve de nombreux tas de crottes. J'avance tout doucement mais l'isard n'est plus là.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

En suivant la crête, je découvre un sentier qui descend vers la rivière, je décide de le suivre. Il serpente dans le bois, un peu plus bas, un beau pierrier ouvre le paysage sur la gauche du sentier et je marque une pause observatoire, espérant voir un isard. Rien ne bouge, plus bas, je tombe sur un chemin mieux marqué, je prends à droite pour longer sous les arrêtes rocheuses où j'ai vu les isards ce matin. Je progresse doucement en surveillant alternativement au-dessus et au-dessous du chemin. Le sentier descend tranquillement, le vent souffle fort et tourne souvent, faisant tomber lourdement les châtaignes au sol. Ne voyant rien, je me déconcentre un peu quand un bruit de pas retentit. Je stoppe net contre le talus, sur la droite du chemin. Un isard s'est figé à environ 60 mètres, un peu plus en avant, au-dessus du chemin. Nous nous observons un court instant puis il démarre et je le perds vite de vue derrière la grosse roche verticale de plus de 15 mètres de haut qui borde le chemin. J'attends un peu, espérant le voir sortir à découvert dans une trouée après la roche mais le temps passe et rien ne bouge. Je m'avance doucement contre la roche quand j'aperçois un autre isard à 45 mètres au-dessus du chemin et partiellement caché par les arbres. Il semble regarder vers moi, je me fige contre la paroi. Alors que l'animal se tranquillise, j'avance lentement de quelques pas pour me cacher derrière un gros arbre au tronc ramifié qui pousse dans le talus, à quelques mètres au-dessus du chemin. J'aperçois alors un second isard qui arrive de derrière la roche à environ 30 mètres au-dessus de moi. Je me cale et observe les animaux qui semblent tranquilles. Il me faut me rapprocher un peu pour tenter un tir mais la pente est jonchée de pierres glissantes et instables et de bois mort. Je tente de me hisser un peu plus près de l'arbre en me cramponnant à un gros bois mort mais les isards regardent vers moi et je dois me figer dans une position inconfortable. J'attends qu’ils se tranquillisent mais ils finissent par se mettre en mouvement et commencent à remonter tranquillement la pente, provoquant un éboulis de grosses pierres qui viennent finir leur course près de moi sur le chemin. J'essaie de les suivre mais les pierres glissent sous mes pas et mon approche est trop bruyante.

Je renonce et reprends ma progression sur le chemin, j'ai à peine fait 100 mètres qu'un sifflement retentit en contrebas du chemin. Je me fige et tente d'apercevoir l'isard qui semble être à environ 45 mètres en contrebas. Je l'entends siffler et marcher par moment, au milieu des bruits de chute des châtaignes mais impossible de le voir au travers des branchages et des rochers. Il finit par descendre derrière une très grosse roche sur ma gauche. Je tente de me décaler un peu en avançant doucement sur le chemin mais impossible de voir l'animal. Je laisse tomber et poursuis ma route. Le bruit de la rivière en contrebas se fait de plus en plus présent. Je n'ai pas bu ni mangé depuis ce matin et il est bientôt 15 heures. La soif se fait sévèrement sentir. Le sentier descend vers le cours d'eau, je décide de descendre jusqu'à lui pour faire une petite pause et boire un peu. La fraîcheur du bord de l'eau fait du bien.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je bois quelques gorgées puis explore un peu le secteur. Un sanglier a creusé une belle bauge dans la terre humide et noire du bord de la rivière entre 2 gros rochers. Pas d'isard en vue malgré quelques crottes. Je remonte par le chemin en surveillant le secteur mais les isards ne sont pas descendus. Arrivé au niveau du sentier qui descend de la crête, je prends à gauche pour remonter vers la crête où je trouve un nouveau sentier qui part à gauche en parallèle du sentier qui descend à la rivière. Je décide de le prendre pour tenter de recouper les isards qui sont remontés. Je progresse doucement en surveillant les zones de roches au-dessus en en dessous de moi mais rien. Au bout d'un moment, le sentier descend. J'hésite un peu à le suivre car il va me falloir remonter après mais je découvre le territoire et me décide à le suivre. Il descend de plus en plus quand, à ma grande surprise, je retombe sur le chemin qui finit à la rivière. Il ne me reste plus qu'à remonter. Je prends à gauche et reviens vers le sentier qui remonte à la crête. Je décide de m'arrêter un moment pour observer au niveau du pierrier que j'avais repéré en descendant le sentier pour la première fois.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Ne voyant rien venir, je poursuis mon ascension vers le dôme rocheux et le contourne pour rejoindre la zone des arrêtes rocheuses. Je reste un instant à observer sur un promontoire me donnant une superbe vue sur le secteur.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Toujours pas d'isard, il va être 17h30, je vais commencer à redescendre doucement mais je vais tenter de rejoindre le petit canal longer hier soir pour repérer une autre façon de rejoindre la zone de chasse. Je progresse lentement et m'arrête souvent pour observer et écouter. En dessous du dôme rocheux, je progresse très lentement dans la zone dégagée quand un bruit de galop retentit en contrebas dans les feuilles mortes. Un isard, que le relief du terrain me cachait, surgit pour stopper de 3/4 arrière à environ 70 mètres sur ma droite. Il observe tranquillement autour de lui et ne semble pas m'avoir repéré. Je reste un instant immobile. Il regarde devant lui, j'en profite pour me couler avec une extrême lenteur sous une grosse branche basse et m'approcher un peu. Je stoppe plusieurs fois mon mouvement alors qu'il  tourne la tête et risque de me voir. Il reste maintenant 60 mètres qui nous séparent et je dois approcher à découvert sur un petit sentier pierreux, je tente d'avancer un peu, aidé par le vent fort qui masque un peu le bruit mais l'isard regarde vers moi. Je me fige et nous observons un court instant avant qu'il ne saute dans le creux devant lui et que je le perdre ainsi de vue.

Je m'avance tout doucement, au cas où il ne serait pas allé loin mais il a disparu. Je reste un moment posté au dernier endroit où je l'ai vu en espérant le voir revenir où voir passer un de ses congénères mais rien. Je commence donc à suivre la crête pour rattraper le sentier un peu plus bas puis commence à suivre doucement ses lacets en ouvrant bien les yeux et les oreilles. Il me semble entendre des bruits de pas, entre 2 chutes de châtaignes, plus en contrebas. Je me fige à l'écoute mais plus rien pendant un moment puis le bruit reprend et cesse pendant un moment. Je recommence à descendre très doucement. Tout à coup, les bruits de pas reprennent et j'aperçois un bel isard qui se débine à environ 20 mètres en dessous de moi dans le bois. J'arme mon arc et le suis dans mon viseur, il stoppe plein travers à environ 20 mètres juste à droite du chemin mais un arbre masque la moitié avant, je tente de me décaler à peine sur ma gauche pour tenter d'avoir un meilleur angle de tir mais l'isard démarre et descend dans le creux sous l'arrête rocheuse. Je tente de m'approcher rapidement et sans trop de bruit mais je ne peux que l'entendre s'éloigner dans le sous-bois épais recouvrant le creux sous les roches. Je désarme.

Je viens de rater la plus belle occasion de la journée. Je continue à descendre et m'attarde un peu pour observer le pierrier puis rejoins le sentier en contrebas. Cette fois, je prends à gauche alors que la luminosité baisse de plus en plus. En passant en dessous du pierrier, je me fais surprendre par un animal qui démarre sans que je ne puisse l'identifier. Je poursuis mon chemin et rejoins, plusieurs centaines de mètres plus loin le dessous du pic rocheux, le sentier commence à être beaucoup moins bien dessiné et je dois me frayer un passage sur les coulées à flanc de la paroi abrupte pour remonter doucement vers un autre pic rocheux d'où part, d'après mes souvenirs, un sentier très escarpé qui rejoint le canal plus bas. La luminosité devient très mauvaise. Arrivé au pic rocheux, je passe entre ce dernier et la paroi verticale à ma gauche puis commence à descendre sur ce que je pense être le sentier mais les passages de plus difficiles s'enchaînent au milieu des rochers puis je perds totalement mon chemin dans le bois, je descends donc au plus facile à travers bois en espérant ne pas tomber sur un à pic rocheux surplombant le canal. Je finis par rejoindre le canal alors que la nuit m'enveloppe et le suis pour retourner à ma voiture. Je suis mort, j'ai mal partout.

Dimanche matin, la pluie est annoncée, je repars me garer comme la veille mais pars plus tôt pour rejoindre la zone des isards au lever du jour. Vers 7 heures, je prends le même sentier qu'hier matin jusqu'au pic rocheux puis remonte en suivant la zone rocailleuse et broussailleuse qui longe le ravin pour rejoindre le passage trouvé hier après-midi. Arrivé au niveau d'un gros rocher, alors que la luminosité croit doucement, je reconnais le secteur et retrouve facilement la coulée qui, au travers des genêts, me permet de descendre jusqu'à la dalle rocheuse à peine humide sur laquelle passe le petit torrent asséché. Je remonte ensuite doucement vers le bois clairsemé de chênes qui semblait très fréquenté hier.

J'avance très lentement en calculant chacun de mes pas et m'arrêtant après chaque mouvement pour écouter et observer. J'y vois suffisamment pour tirer mais ce n'est évident d'apercevoir un animal derrière les troncs et les rochers. Un peu plus haut des bruits de pas se font entendre un peu en dessous de moi. Je me fige et observe. Rien, j'avance d'un pas, me fige observe... Je finis par apercevoir un isard qui marche bruyamment dans les feuilles mortes à environ 35 mètres en contrebas. Je me fige, il s'arrête près d'une zone rocheuse en se tournant plein travers, tête vers le bas. Quelques branches me le masquent partiellement, je bouge tout doucement pour tenter de trouver une fenêtre de tir au cas où une occasion se présenterait mais les branches basses devant moi ne me permettront pas une belle occasion de tir. Je reste donc sur place immobile à observer l'isard qui ne bouge que la tête pour regarder les alentours. Le vent descend mais biaise plus à gauche que l'isard. Je croise les doigts pour que ça ne change pas. Après un petit moment, je tente de passer très doucement sous les branches et réussi sans être repéré.  Je me fige à nouveau, l'isard descend brusquement et je le perds de vue mais un second isard s'avance en broutant au sol. Sa zone vitale est masquée derrière un tronc, il est à 30 mètres environ. Je tente de m'approcher doucement en avançant au plus près du sol avec des mouvements extrêmement lents, calculant chaque pose de mes pieds. Je suis presque en apnée et gagne ainsi quelques mètres mais l'isard me repère et s'éclipse en sifflant. Je suis dégoûté, de longues minutes pour faire quelques mètres et je viens encore de le faire avoir.

Je descends doucement pour tenter de revoir les 2 isards mais ils ont disparus. Je remonte tranquillement vers le dôme rocheux pour le contourner et tenter de surprendre des animaux derrière, mais ce matin rien sur ce secteur. La pluie commence à tomber et le tonnerre gronde de plus en plus près, j'essaie de garder ma flèche dirigée vers le bas pour éviter d'attirer la foudre. J'hésite à me poster un moment sur une arrête rocheuse mais je décide de continuer à rester en mouvement. La pluie s'intensifie un moment puis se calme tranquillement. Un peu mouillé, je décide de redescendre un peu car les rochers sont glissants et, ayant le vertige, je ne suis pas trop à mon aise au-dessus de ces précipices sur un sol glissant.

Je retourne sur mes pas et tombe sur des traces de peinture rose qui me mènent à un gros rocher marqué d'un P, c'est un poste de battue, la zone est bien dégagée et permet de voir venir les animaux. Je décide de descendre un peu sur ma droite, en direction d'une barre rocheuse. J'avance doucement sur un tapis craquant de feuilles mortes quand un animal démarre brusquement derrière un gros rocher en contrebas sur ma gauche. J'aperçois vite un bel isard au galop qui se dirige vers la barre rocheuse sur ma droite. J'arme mon arc rapidement, il stoppe plein travers sur la barre rocheuse, à environ 15 mètres, plein travers. Une grosse branche d'un chêne barre le bas de son poitrail. Je cale vite ma visée sur son coffre  au-dessus de la branche et décoche. Un Impact sourd retentit et je vois ma flèche remonter derrière l'isard avant de tomber dans le ravin. Je n'ai pas bien vu mon atteinte et l'isard démarre pour longer un court instant la barre rocheuse en montant puis saute derrière où je suis sa fuite à l'oreille grâce au bruit des feuilles mortes. Il m'a semblé voir un trou au milieu de l'isard, mon atteinte est peut-être trop en arrière.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Très rapidement, il me semble l'entendre se débattre dans les feuilles mortes puis le calme revient. Je me refais la scène dans la tête et espère ne pas avoir touché la branche du chêne et non l'isard, ce qui expliquerait la remontée de la flèche.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je décide de m’asseoir et d'attendre 30 minutes avant d'aller voir le résultat de mon tir. J'essaie de tuer le temps en jouant au solitaire sur mon portable mais le temps me paraît une éternité. Après 15 minutes je décide d'aller voir l'endroit du tir. Je monte sur la crête et la suis doucement quand je remarque une tâche rouge sur les feuilles mortes en contrebas sur ma droite. J'avance de quelques mètres sur la barre rocheuse et me rends compte que c'est bien du sang.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je remonte un peu le long de la barre rocheuse pour trouver un endroit pour descendre sans me faire mal puis m'approche de la tâche rouge. Le sang est propre pas de contenu stomacal, juste après une petite ligne d'environ 10 à 15 centimètres de sang me donne l'orientation de la fuite.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Mon isard semble être passé dans un étroit passage entre les rochers.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Ne voulant pas abîmer la piste en cas de besoin d'une recherche au sang, je passe sur la droite du passage étroit entre les rochers et trouve un beau frotté sur un petit arbre après le passage.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Alors que j'essaie de trouver d'autres indices, j'aperçois une touffe de poils collée par du sang entre les rochers avant l'arbuste.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je marche à 2 mètres sur la droite de la piste et tente de voir plus d'indices quand j'aperçois mon isard mort 15 mètres en contrebas. Il s'est pendu par les cornes à une branche dans sa chute, ce qui m'aura évité d'aller le chercher bien plus bas.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Du sang frotté au sol m'indique qu'il a bien glissé dans la pente en se débattant au sol. Il n'a pas dû faire bien plus de 20 mètres en courant.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je me rapproche pour l'admirer de plus près. Le poil est collé par le sang côté entrée, l'hémorragie a été massive. Au dépeçage, je constaterai que ma flèche a sectionné l'artère sous colonne, traversé la rate et l'arrière haut d'un poumon. J'appelle mon ami pour l'informer de ma réussite.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Je décroche mon isard et appose le bracelet puis le remonte sur un replat pour faire quelques photos et le contempler. Je suis tellement content, j'ai fait mon premier isard et je boucle ainsi ma quête des 6 grands gibiers autochtones français à l'approche, à l'arc et en territoire ouvert (chevreuil, cerf, sanglier, mouflon, chamois et isard). J'aimerais encore réussir à flécher un daim et un cerf sika en espace ouvert mais faut-il encore trouver un territoire pour réaliser ces tirs.

Mon premier isard, une chasse éprouvante, 20 octobre 2019

Après avoir vidé mon isard, je redescends de la montagne heureux mais physiquement éprouvé, il me faut rentrer maintenant dans le Gers après avoir rendu le second bracelet à mon ami à qui je ne dirai jamais assez ma gratitude pour m'avoir permis de réaliser ce rêve.

 

Alex

Partager cet article

Repost0
1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 21:48

Cette année la chasse est un peu triste, 10 ans que j'attends de pouvoir avoir un bracelet de cerf C2 pour pouvoir tirer un grand trophée et mon ami Patrick me fait la tête sans que je sache pourquoi et a gardé le bracelet pour lui. Je n'ai pas pris de bracelet de chevreuil en tir d'été car notre fédération départementale du Gers a décidé d'interdire le tir du brocard à l'approche entre l'ouverture générale et le 15 novembre comme l'an dernier, tirer des chevrettes allaitantes et condamner des chevrillards ou choisir de tirer de tous petits chevrillards inexpérimentés ne me passionne pas. Il ne me reste donc plus que le sanglier mais avec la saison des battues, ils sont devenus très méfiants et sortent tard, il n'est donc pas évident de les voir et je dois les chasser à l'affût près des remises ou des derniers points d'eau et des souilles. Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas vu un sanglier en chassant.

Ce soir, je n'avais pas décidé d'aller chasser. En sortant du boulot, je pars chercher le colis de mes lames de chasse pour le buffle à la poste d'Auch. En rentrant, ma compagne est occupée et je ne sais pas trop quoi faire, vers 19h30, je me décide à aller chasser sur Traversères. Je me prépare rapidement et prends ma voiture pour rejoindre ma zone de chasse. J'arrive sur place vers 19h45 et me gare au bord du chemin goudronné qui monte à la ferme, au bord du chaume de sarrasin pris entre le chemin et le ruisseau qui a été moissonné il y a environ 15 jours. La parcelle de sarrasin de l'autre côté du ruisseau a été également moissonnée depuis ma dernière sortie. Il fait beaucoup de vent ce soir, l'orage menace. Je traverse le chaume et traverse le ruisseau par une trouée de quelques mètres dans la haie épaisse qui longe le cours d'eau. C'est là que se trouve le dernier trou d'eau laissé par la sécheresse et que les animaux chevreuils et sangliers viennent régulièrement s'abreuver. Sur environ 20 mètres en amont la haie est percée de nombreux passages boueux débouchant sur des souilles plus ou moins asséchées. Le vent souffle fort sur ma gauche en longeant le ruisseau. Je me poste dans la végétation du bord du ruisseau sur la gauche de la trouée de la haie, en face de l'endroit où est sorti mon dernier sanglier, en face du coin gauche de l'avancée de bois qui rentre dans le chaume de sarrasin jusqu'à 15 mètres du ruisseau.

Le vent fort ne me permet pas d'entendre les bruits de pas dans le sous-bois. Plusieurs coups de feu claquent au loin sur ma gauche et il me semble entendre mener des chiens. La luminosité baisse doucement. Un brocard sort du bois à environ 150 mètres en bordure du bois, dans le virage de ce dernier, sur la droite de l'avancée du bois. Il s'avance et biaise vers moi en glanant sa nourriture dans le chaume, tête basse. Je le regarde s'avancer et surveille régulièrement le chaume derrière moi par la trouée. Je finis par le perdre de vue derrière l'avancée de bois. La luminosité baisse de plus en plus vite, je décide de me décaler un peu plus à droite pour mieux voir derrière l'avancée du bois. Un bruit de craquement se fait entendre en bordure du bois d'où était sorti le chevreuil puis des aboiement retentissent.

Alors que je viens de me poster contre la haie, le vent se pose et je commence à entendre des craquements dans la bande de bois. Plusieurs animaux descendent vers moi et j'espère qu'il s'agit des sangliers. Un souffle puissant me le confirme rapidement. Ils se rapprochent tranquillement, s'arrêtant par moment dans un parfait silence. Les craquements se font de plus en plus présents et les sangliers biaisent sur la droite de la bande de bois et commencent à sortir sur le chaume mais trop loin pour tenter un tir. 2 semblent remonter vers le virage du bois et stoppent de cul dans le chaume à environ 80 mètres. Un s'avance dans le chaume à environ 60 mètres de moi en parallèle du ruisseau. Je ne peux pas bouger sans être repérer, je décide de laisser faire, le sanglier d'environ 70 kg s'avance d'environ 60 mètres puis se ravise et revient vers le bois. D'autres sangliers arrivent dans le bois. Les 2 sangliers plus éloignés se retournent et reviennent tranquillement vers moi alors que l'autre sanglier les rejoint et que d'autres sortent du bois. Ils s'avancent petit à petit, j'arme doucement mon arc, le premier sanglier stoppe à 8 mètres de 3/4 face. J'aligne m'a visée sur le défaut avant d'épaule et décoche. Le sanglier fait volte face et remonte vers le bois au galop au milieu des autres sangliers. La faible luminosité ne me permet pas de le suivre au milieu de ses congénères alors qu'il rentre au bois. 

J'entends tomber mon sanglier qui se débat un instant en couinant, sans que je n'arrive à le voir. J'attends un moment, la nuit noire s'installe, je décide d'aller chercher mon sanglier. Je m'avance vers l,endroit du tir avec ma lampe torche mais ne trouve ni sang ni flèche. Je décide d'aller contrôler les entrée au bois en haut du chaume. Toujours pas de sang. Je retourne donc à l'endroit du tir et me remémore l'action puis reéclaire l'endroit du tir où, cette fois, j'aperçois quelques gouttes de sang. Pas de flèche, je commence à suivre les petites gouttes peu abondantes et difficiles à voir sur les tiges rouges du colza moissonné. Le sang est de moins à moins abondant et même à 4 pattes je peine à le suivre. Après 20 mètres de recherche, je retrouve 15 centimètres de flèche couvert de sang côté empennage. Je ramasse ce bout de flèche et m'en sert pour marquer la dernière goutte de sang avant d'avancer un peu pour tenter de recouper la piste. De tout petits frottés, au sommet des tiges coupées, me remettent sur la piste un instant mais après 40 mètres de recherche le sang s'interrompt totalement. Je plante mon bout de flèche au dernier sang puis repart contrôler le bord du bois. J'éclaire les entrées de de coulées et le bord du chaume alternativement en longeant la lisière quand ma lampe éclaire mon sanglier mort dans le chaume à 30 mètres du bois. Il a parcouru environ 100 mètres. Certainement incapable de monter plus il a bifurqué à droite en parallèle du bois avant de tomber. Une grosse tache de sang qui coule par l'entrée de ma flèche se répand au sol sous mon sanglier alors que son poil est rougit par une grosse tache de sang au niveau de la sortie basse de ma flèche en avant du cuissot. Il est temps de rentrer, le tire ma laie d'environ 50 kg vers ma voiture avant de la charger pour renter m'en occuper.

Une sortie décidée à la dernière minute, 1 octobre 2019

Alex

Partager cet article

Repost0

Présentation

  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
  • Contact

AVERTISSEMENT A MES LECTEURS

Bonjour,

Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

Bonne visite, Alex

Réponses à mes détracteurs :

https://www.chasse-a-l-arc-dans-le-gers.com/pages/MESSAGES_PERSONNELS_ET_REPONSES-8657563.html

LA RECHERCHE AU SANG

Cliquez sur la photo

 

QUELQUES BLOGS DE CHASSE A L'ARC

 

 

BONNES ADRESSES CHASSE

https://www.facebook.com/pyreneeschassesapproches
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

FOURNISSEURS

Cliquez sur l'image

 

Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image
Cliquez sur l'image

 

 MATERIEL :

 

 

GRANDS GIBIERS HORS FRANCE METROPOLITAINE

ARGENTINE

 

Buffle murrah
Guanaco
ESPAGNE
Bouquetin espagnol de Beceite
Chèvre de Majorque hybridée
Chèvre sauvage
Mouflon à manchette

GUYANE

 

Pécari à collier
Capibara
Caïman rouge
Caïmans gris

 

Québec

 

Ours noir

 

Ile Maurice

 

Cerf rusa
Cochon marron

 

GRAND CHELEM FRANCAIS

Cerf élaphe
Chevreuil
Mouflon
Chamois
Isard
Sanglier
Blaireau
Renard

 

Répartition des prélèvements grands gibiers

AUTRES PRELEVEMENTS :

Répartition des prélèvements petits gibiers
Ragondin albinos
Ragondin
Rat musqué

Lièvre
Lapin de garenne
Martre
Putois
Vison d'Amérique
Faisan commun
Canard colvert
Foulque macroule
Bécasse

 

Guyane

 

Iguane vert
Tourterelle rouviolette
Hocco alector

 

Singe hurleur
Aymara

 

Argentine

 

Lièvre
Renard gris
Tinamou élégant

 

Québec

 

Tétras du Canada
Gélinotte huppée
Bernache du Canada