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21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 20:13

Cette après-midi, pour me changer les idées, je me décide à partir chasser les ragondins. Depuis un moment, j'en vois de plus en plus, toute la journée au gagnage, le long des fossés et des ruisseaux. Cela fait un moment que je les chasse peu et leur nombre a beaucoup augmenté. En chemin pour Aujan-Mournède, je surveille les secteurs où je les vois régulièrement quand j'en aperçois un gros qui broute dans un semé de blé, au bord d'un ruisseau qui rejoint le Gers entre Seissan et Ornezan. Je me gare un peu plus loin, dans la zone artisanale, à l'entrée de Seissan puis pars en longeant un gros fossé bordé d'une haie épineuse, qui descend vers le Gers. Le fossé, gorgé par les fortes pluies de ces derniers jours, coule abondement. Il n'y a généralement pas de ragondin sur le secteur et je presse le pas pour ne pas perdre de temps car le ragondin vu est à plusieurs centaines de mètres. Brusquement, un animal démarre sur environ 1 mètre dans les épines à 2 mètres de moi puis stoppe aussitôt. Je me fige et cherche du regard dans la végétation quand j'aperçois une boule de poils sombre. C'est un ragondin qui s'est certainement réfugié là à cause de la crue du Gers. Je ne vois pas la tête, je vise le plus en avant possible du corps, à travers les épines et décoche. Touché, le ragondin avance d'environ 2 mètres en grognant et se recale. Je vois ma flèche plantée au sol et une grosse traînée de sang. Je me décale un peu et aperçois mon ragondin qui fait de grands hochements de tête en grognant dans les épines. Vu tout le sang qu'il à laissé derrière lui, je pense qu'il va mourir tranquillement et attends un peu mais il s'agite toujours. Je pose mon arc et passe le fossé puis écarte les épines et l'attrape par la queue pour l'achever. Ma flèche est curieusement trop haute et a coupé la colonne vertébrale. Je le pose au bord du fossé et récupère ma flèche avant de poursuivre mon chemin.

Arrivé au bord du merlon qui borde le Gers, je prends à gauche pour le suivre jusqu'à rejoindre un vieux chemin enherbé qui va jusqu'au bord du ruisseau où broute le ragondin alors que le Gers est maintenant plus à ma droite. J'avance rapidement sur ce chemin, caché derrière un merlon qui longe sa gauche. J'avance ainsi jusqu'à environ 150 mètres du ruisseau, les sangliers ont retourné le champ sur ma droite entre le Gers et le chemin. Un second ragondin a rejoint le premier. Ils broutent tranquillement à environ 50 mètres de la bordure du ruisseau, un autre gros ragondin broute plus à gauche, au bord d'un fossé qui coule au milieu des champs et revient vers le ruisseau en longeant le chemin. Des hérons garde-boeuf sont posés dans le semé de blé près des ragondins et je crains que leur envol ne les fasse partir. Le chemin devenant impraticable à cause de ronciers qui le barent, je dois passer par-dessus le merlon pour continuer à m'approcher. Un fois passé par-dessus, je le longe doucement. Les hérons s'envolent progressivement, sans panique et les ragondins continuent leur repas. Les sangliers ont donné des coups de nez cette nuit tout le long du merlon jusqu'au ruisseau. J'avance dans leurs traces en surveillant les ragondins qui broutent toujours tranquillement. Arrivé à environ 60 mètres du ragondin le plus proche, je tente une approche à découvert en traversant doucement le champ. La fin du fossé, avant le ruisseau, est couverte d'un gros bourrelet de ronces derrière lequel broute le ragondin. Si j'arrive au bout des ronces, je ne serais plus qu'à 10 mètres de lui mais il me repère et se coule doucement dans les ronces pour rentrer dans le fossé. Je presse le pas jusqu'au bord du fossé, le traverse puis longe doucement les ronces en surveillant le fond du fossé au travers des ronces et les 2 autres ragondins qui mangent toujours tranquillement. L'eau est agitée mais je n'arrive pas à voir le ragondin, de nombreuses coulées très marquées rentrent dans les ronces. J'avance encore un peu et me fais surprendre, alors que les ronces s'ouvrent sur environ 1 mètre, par un gros ragondin qui était posé juste devant son terrier et y rentre en un éclair. J'attends un peu devant le terrier mais il ne ressort pas. Les autres ragondins commencent à revenir doucement vers le cours d'eau en broutant. Je continue vers le ruisseau en espérant le longer ensuite pour leur couper toute possibilité de retraite mais les ragondins finissent par devenir inquiets et se débinent vers le ruisseau. Je presse un peu le pas, arrive au bord du cours d'eau et commence à le remonter mais ils disparaissent dans les ronces qui le borde. Je presse le pas puis ralenti près de là où ont disparu les ragondins. J'avance tout doucement au bord du cours d'eau encombré de troncs et branches de peupliers morts quand un mouvement attire mon regard à quelques mètres sur ma gauche. Une masse vient de passer par-dessus un gros bout de bois en travers du courant. C'est un gros ragondin, il se met tranquillement à l'eau et s'éloigne doucement. Il disparaît avant que je n'ai le temps d'armer mon arc. Je fais une boucle dans le semé, au pas de course, pour me repositionner 15 mètres en amont, au bord de l'eau. Le ragondin ne tarde pas à arriver sur ma droite. J'arme doucement mon arc mais il plonge. Il refait presque immédiatement surface devant moi et se cale contre une grosse racine. J'aligne ma visée et décoche mais le ragondin démarre en trombe et fonce au terrier à environ 10 mètres sur ma gauche. Ma flèche est passée juste au-dessus. Je ne comprends pas comment j'ai pu le manquer à cette distance. Je me positionne doucement en face du terrier et attends un peu, l'eau est agitée dans le terrier mais rien ne vient. Je tente d'appeler sans succès. Je fais demi-tour pour aller chercher ma flèche. Je traverse le cours d'eau sur un gros morceau de tronc de peuplier tombé en travers puis descend dans les ronces pour le frayer un passage et atteindre ma flèche. Je me retiens à une grosse souche et me penche pour attraper ma flèche mais elle est plantée dans la racine. Je dois dévisser ma lame pour récupérer ma flèche avant de retraverser le ruisseau et retourner à ma voiture. Je récupère au passage mon ragondin. Alors que j'arrive à la voiture en pensant à mon ragondin manqué et à mon premier tir trop haut, je comprends brusquement la cause de ces flèches trop hautes. Je regarde mon viseur et constate que j'ai oublié de le remettre en position normale après mon dernier entraînement, il était encore sur 40 mètres. Je remets mon viseur sur 20 mètres, remplace ma pointe manquante et prends la voiture pour continuer ma route.

je décide de faire une halte au canal de Labarthe. Je me gare près du moulin et commence à remonter le canal qui est très haut suite aux fortes pluies. L'eau est boueuse, aucune de chance de voir un ragondin s'il nage sous l'eau. J'avance un moment sans rien voir. Arrivé au ponton, je traverse pour longer par l'autre berge. Le secteur est très calme mais j'aperçois un gros ragondin au gagnage sur la bande enherbé de droite près du départ du ru. Je m'approche lentement, il est plein travers et tourné dos au canal. Il risque de me voir à tout moment. Au bout d'un moment, alors que je suis encore à 80 mètres, il me tourne le dos et j'en profite pour vite gagner rapidement un peu de terrain avant de reprendre ma progression très lente quand il se tourne à nouveau. Il s'éloigne un peu et se rapproche du bord du canal pour reprendre son repas dans des herbes plus hautes qui vont plus masquer son regard. Je poursuis mon approche et arrivé à environ 15 mètres, je commence à me demander comment je vais pouvoir le tirer sans perdre ma flèche dans le canal car il se détache au sommet du talus de la berge. Il faut que je me décale un peu sur la droite pour espérer voir ma flèche se planter dans le talus de la berge opposée mais le temps de réfléchir, il relève la tête et m'aperçoit. Il se débine et descend à l'eau. Je m'avance rapidement vers la berge alors que je viens de l'entendre plonger. Il refait surface sur ma droite. J'arme mon arc. Il vient vers moi pour me passer plein travers à 3 mètres mais je ne peux pas le tirer en pleine eau à cause de mes flèches qui coulent. Je le suis dans mon viseur sans pouvoir décocher puis il plonge juste devant moi dans un gros remous. Je désarme, je reste un moment à surveiller le secteur en espérant le voir refaire surface près de la berge mais rien. Je reviens un peu sur mes pas pour rattraper le départ du ru et commencer à le suivre. Lui aussi est très haut et boueux. Je le suis un moment sans rien voir. Le propriétaire des champs a posé une cage dans le lit du petit cours d'eau mais elle est fermée et presque entièrement noyée. Je continue un peu sans plus de succès et traverse le chaume de maïs pour rejoindre la bordure du canal au milieu d'une nuée de pinsons. Je retourne vers la voiture en longeant le canal, je surveille les berges en espérant revoir le ragondin de tout à l'heure mais rien. Alors que j'arrive, au départ du ru, je m'aperçois alors qu'il sort tranquillement dans le ru, du passage busé qui relit le ru au canal. J'arme mon arc, il est à environ 12 mètres et s'éloigne tranquillement à la surface de l'eau. J'aligne ma visée et lui décoche ma flèche dans la nuque. Il est séché net, je vais le récupérer alors que le sang rougit le ru qui commence à entraîner mon ragondin avec ma flèche restée en travers. Je la dégage, elle ressort dans la mâchoire inférieure. Alors que je rentre tranquillement en suivant le canal, je me fais surprendre par un gros ragondin qui plonge. Il était caché sous une passerelle en pylône EDF qui enjambe le canal au pied d'un gros chêne. Je pose mon ragondin et avance rapidement de 20 mètres en espérant le voir remonter mais le temps passe et rien ne vient. Je reprends mon ragondin et retourne à la voiture sans voir d'autre ragondin.

Je reprends ma voiture direction Aujan-Mournède en surveillant les fossés de part et d'autre quand j'aperçois un ragondin au gagnage sur la droite, de l'autre côté du fossé qui borde la route. Je m'arrête un peu plus loin au départ d'un chemin goudronné. Une harde de chevreuils m'observe dans un chaume de maïs, de l'autre côté de la route, à environ 90 mètres. J'attrape mon arc et laisse passer quelques voitures mais je suis à mauvais vent et le ragondin qui est à environ 100 mètres arrête son repas pour se débinent et suivant le fossé. Je traverse la route pour l'approcher rapidement, caché par le talus de la route plus haute que le champ. Arrivé en face de l'endroit où j'estime le voir, je retraverse la route tranquillement mais il a disparu. Je passe le fossé en regardant à droite dans le sens de fuite mais il a disparu. Alors que je me tourne pour revenir vers la voiture, je l'aperçois à environ 20 mètres en train de se débiner de cul, au fond du fossé. Je fais une bouche dans le champ pour avancer à couvert et lui couper la route puis reviens doucement vers le fossé arc armé. Il avance toujours tranquillement à environ 10 mètres. J'aligne ma visée et décoche. Ma flèche qui rentre dans le cou et ressort dans la mâchoire le laisse sur place. Je le récupère avec ma flèche et retourne à la voiture. Le chevreuils me regardent toujours tranquillement. Arrivé à la voiture, je pose mon arc et mon ragondin, attrape mon appareil photo alors que les chevreuils s'éloignent un peu en trottinant puis lance un sifflement puissant qui les stoppe net avant de faire quelques photos.

Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023
Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023
Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023

Je reprends la route mais, très vite, j'aperçois 2 ragondins au gagnage à environ 100 mètres, sur la gauche de la route, au bord d'un fossé. Il me faut rouler un moment pour trouver un endroit pour m'arrêter, je fais donc demi-tour un peu plus loin pour revenir me garer à une centaine de mètres avant le fossé, sur un passage descendant à une vieille ferme abandonnée. Le vent sera bon pour approcher. Je m'avance dans le champ, à environ 100 en parallèle du fossé, jusqu'à arriver au niveau des ragondins puis me dirige droit vers eux d'un pas lent tout en surveillant leurs réactions. J'arrive sans difficulté à environ 20 mètres des ragondins, aidé par un vent soutenu mais glacial, mais alors que je veux avancer encore un peu, le petit ragondin me repère et devient inquiet. Je tente de faire un pas de plus mais il se débine vers le fossé ce qui inquiète sa mère qui relève la tête et regarde vers moi avant de se débiner elle aussi vers le fossé. J'arme vite mon arc. Elle fait une alte sur le talus avant de rentrer au fossé. Elle me présente son dos, sa tête est caché par le talus de mon côté. Je vise devant les épaules et décoche. Ma flèche la traverse et reste plantée dans le talus de la berge, elle saute à l'eau avec son jeune. Je réencoche rapidement et alors que j'arrive au fossé, au pas de course, j'ai juste le temps de la voir rentrer péniblement au terrier sous mes pieds. J'enjambe le fossé et me poste devant le terrier en espérant la voir ressortir. Effectivement, assez vite, je la vois ressortir en marche arrière. J'arme et attends qu'elle se dégage suffisamment à l'entrée puis lui décoche une seconde flèche, de 3/4 arrière, derrière l'épaule. Clouée sur place elle s'immobilise rapidement. J'attends un peu en espérant voir sortir le jeune mais rien. Je vais récupérer ma première flèche et constate que le ragondin a laissé le contenu herbacé de son estomac à l'impact. Je remets ma flèche au carquois après l'avoir rincée dans le fossé puis je récupère mon ragondin et ma seconde flèche dont la pointe a cassé sur un caillou. Ma première flèche était rentrée dans le cou sans toucher les vertèbres et ressorti au niveau de l'estomac. Je retourne à la voiture avec mon ragondin.  

Je ne suis pas dans le bon sens de circulation, je reprends donc la route à la recherche d'une entrée de chemin et aperçois immédiatement 2 autres ragondins au gagnage sur ma gauche dans un chaume. Je fais demi-tour un peu plus loin pour revenir me garer au même endroit. Je contourne la vieille bâtisse puis reviens vers la route en baisant vers l'endroit où doivent se trouver les ragondins. En arrivant contre le talus de la route, j'aperçois le dos du plus gros qui dépasse à peine au-dessus de l'herbe qui borde l'autre côté de la route. Je me cale dans le fossé, derrière le talus de la route pour laisser passer les voitures et observer les 2 ragondins qui mangent tranquillement. Le flux de voitures ne s'arrête pas. Je remonte pour me poster à genoux, au ras du goudron et attends de ne plus voir de voiture ni d'un côté ni de l'autre. Les ragondins sont à environ 20 mètres mais je ne peux pas approcher plus. Alors que je laisse passer encore 2 véhicules, les 2 ragondins s'alignent et j'espère faire les 2 d'une flèche mais ils se séparent avant que je puisse tirer. C'est bon plus de véhicules. J'arme, vise et décoche mais ma flèche est très basse et passe sous le ventre du ragondin le plus gros. Ils démarrent en trombe et foncent vers un fossé perpendiculaire à la route, plus à droite. Dans sa course le gros ragondin trébuche et roule-boule avant de repartir et de disparaitre dans le fossé avec le plus petit. Je traverse vite là route et récupère ma flèche plantée au sol, pas de sang visible. Je réencoche et m'approche doucement du fossé, quelques restes d'un chevreuil dont du poil et des bouts de pattes, parsèment le chaume. Alors que j'arrive au bord, les 2 ragondins démarrent en trombe sous quelques ronces pour se jetter en même temps dans un terrier trop petit pour les laisser entrer en même temps. Coincés, ils se dendinent quelques factions de seconde avant de parvenir à entrer. Je n'ai pas pensé à armer mon arc en m'approchant et n'ai pas eu le temps d'armer avant qu'ils ne rentrent à couvert. Je décide de rester poster un instant devant le terrier. L'eau est très agitée à l'entrée et après un instant, un nez commence à pointer à l'entrée. Le temps d'armer, le ragondin a fait marche arrière. Une carcasse de sanglier à moitié dévorée pourrit dans le champ à environ 40 mètres de l'autre côté du fossé. Un instant de plus et voilà un jeune qui se présente à l'entrée, il dépasse jusqu'aux épaules. J'arme tout doucement, aligne ma vise et le cloue sur place. Le temps de se retourner pour rentrer au terrier, en pivotant autour du tube de ma flèche, il s'immobilise. J'attends encore un peu mais pas d'autre ragondin. Je le récupère et rentre à la voiture. 

Cette fois, je pars pour Aujan-Mournède. Arrivé sur place, je me gare à l'entrée d'une prairie puis part en longeant la route pour rattraper la bordure du fossé, j'ai le vent dans le dos. Je prends le long de ce dernier sur la gauche de la route. Le niveau d'eau est beaucoup plus haut que d'habitude. Les ragondins ont gratté le sol jusqu'à la terre à plusieurs endroits et le sol est couvert de leurs excréments, il doit y avoir du monde dans le secteur. J'arrive à la première zone de terriers derrière quelques arbres. L'eau n'est pas trouble, pas de ragondin dehors. Je continue à longer le fossé. Un peu plus loin, je remarque de l'eau boueuse sortant d'un terrier. Je me poste en face un moment mais je suis à mauvais vent, je décide de poursuivre ma route. Aucun ragondin en vue. Un peu avant le virage du fossé à 90 degrés qui rejoint ensuite le ruisseau à environ 150 mètres plus loin, je traverse le fossé pour le longer tranquillement par la droite. Après le virage, la rive opposé est bordée par une haie épaisse. Je longe doucement le fossé quand un ragondin en sort à environ 40 mètres devant moi. Il commence à brouter tranquillement, je tente de m'approcher doucement mais je suis à mauvais vent. Il me faut arriver jusqu'à une petite avancée de ronces qui me masque partiellement le ragondin pour pouvoir tirer. Le ragondin sera alors à environ 10 mètres mais il finit par me sentir et fonce au fossé. J'avance vers l'endroit où il a disparu mais il est rentré au terrier.

je continue le long du fossé quand j'aperçois une boule sombre à environ 200 mètres. Je suis presque sûr qu'il s'agit d'un gros ragondin. Il brouterait dans un semé de blé, contre un pylône EDF,  de l'autre côté du ruisseau, près du chemin enherbé qui traverse le ruisseau pour rejoindre la route. Je rejoins la bordure du ruisseau et la suis tranquillement sans voir de ragondin jusqu'au passage qui le traverse. La masse sombre ne semble plus être près du pylône mais elle est peu être derrière. J'avance doucement, me décale à droite contre le fossé qui borde le chemin et effectivement, j'aperçois un gros ragondin qui broute de cul derrière le pylône. Un autre gros ragondin broute à 200 mètres plus en amont dans le semé de blé, le long du ruisseau. Je me redécale sur la gauche pour approcher caché par le pylône. J'avance rapidement jusqu'à apercevoir le ragondin par l'autre côté du pylône, il broute toujours de cul. Je m'approche du fossé qui borde le chemin pour m'approcher au maximum du ragondin car passer ce fossé profond discrètement est mission impossible. Le ragondin est toujours de cul à environ 20 mètres. J'arme, vise et décoche mais j'ai un raté de décoche, ma flèche trop haute lui entaille juste la peau du dos et se plante au sol presque à la verticale. Le ragondin surpris démarre en trombe et fonce en baisant sur ma droite pour faire un bon spectaculaire qui le fait atterrir contre la berge opposée puis plonger au fond du fossé où il court bruyamment sur environ 10 mètres avant de se jeter dans un terrier. Je suis dégoûté, le tir n'était pas compliqué. Je me décale encore un peu vers la route pour prendre le passage qui rentre dans le semé et aller récupérer ma flèche qui ne porte aucun indice de blessure, la lame est plantée en terre ce qui a effacé d'éventuels indices.

Je longe le fossé pour rejoindre le bord du ruisseau et tenter l'approche sur l'autre gros ragondin. Je longe doucement le ruisseau dont l'autre rive est bordée par une haie épaisse. Le ragondin qui est à plus de 150 mètres broute tranquillement mais se rapproche du cours d'eau. Je stoppe par moment quand il risque de me voir mais il finit par disparaître dans la végétation qui borde le ruisseau. Je presse le pas sur 20 mètres mais il ressort, je ralentis à nouveau, il tourne en mangeant un peu puis disparaît à nouveau. Je presse à nouveau le pas puis reprends ma progression lente arrivé près de là où le le perds de vue. Tout à coup, je l'aperçois qui se débiner au milieu du cours d'eau, à contre courant, à environ 15 mètres. Le tir n'est pas aisé à cause de la végétation mais, j'arme, vise et décoche. Le ragondin plonge, je ne sais pas si je l'ai touché. Je réencoche rapidement et cours me positionner en amont. J'aperçois le ragondin sous l'eau boueuse peu profonde. J'arme mais il refait surface et replonge en faisant demi-tour. Je cours me positionner environ 10 mètres en aval. Je l'aperçois à nouveau sous l'eau. J'arme, il refait surface et replonge aussitôt. Je lui décoche une flèche dans le mouvement mais le manque et recours me replacer 10 mètres en amont en réencochant une flèche. Cette fois j'arme, vise et décoche sur le ragondin qui avance sous l'eau et lui place une flèche entre les épaules qui le stoppe net. Le sang coule abondamment et rougit le ruisseau. Je récupère mon ragondin et ma flèche. Je l'avais manqué avec les 2 précédentes, aucune blessure apparente à part celle de la dernière flèche. Je le pose sur la berge et pars récupérer mes 2 autres flèches que je remets au carquois. 

​​​​Je continue ensuite à suivre tranquillement le ruisseau. Plus en amont, je me fais surprendre par un ragondin qui démarre sous des ronces qui pendent dans le cours d'eau. J'ai juste le temps de l'apercevoir alors qu'il rentre dans son terrier. J'aperçois alors, un peu plus en avant, de l'eau boueuse qui semble sortir de sous la berge. Je me poste en face et espérant voir sortir un ragondin mais je me rends vite compte qu'il n'y a pas de terrier alors que le nuage boueux commence à se dissiper. Un gros remous attire alors mon attention sur ma gauche. Un ragondin vient de bouger. Je m'avance un peu plus en amont et aperçois un filet d'eau boueuse qui sort d'un gros terrier. Je le poste en face. Ce terrier a 2 entrées, une très large et qui remonte haut dans la berge, elle me permet de voir profondément dans le terrier et une autre assez étroite sous une racine en V inversé d'un arbuste tortueux qui a poussé devant la grande entrée. La seconde ouverture est juste à droite de la grande. Le léger filet d'eau boueuse ne s'arrête pas pendant plusieurs minutes. Un cri de ragondin retentit, puis un second quelques minutes plus tard puis j'aperçois un beau ragondin qui s'avance dans le terrier et biaise pour prendre la sortie de droite. J'arme doucement mon arc et aligne ma visée sur la piste ouverte. La tête du ragondin apparaît. Mon pin's est calé, je lui décoche une flèche en pleine tête qui le laisse sans réaction. J'attends encore un petit moment au cas où un autre ragondin suivrait puis récupère mon ragondin pour revenir vers la voiture tranquillement en reprenant le trajet effectué en sens inverse. Au passage, je récupère l'autre ragondin. 

Le secteur est très calme, je quitte la bordure du ruisseau pour longer la partie de fossé perpendiculaire et longée par la haie. En arrivant près du virage, avant la ligne droite qui revient vers la route, je repère un terrier d'où sort de l'eau boueuse, je pose mes ragondins, attends un moment puis tente d'appeler mais rien ne sortant, je poursuis mon chemin en reprenant mes prises. Arrivé à la route, je remonte poser les ragondins à ma voiture alors qu'un grand vol de vanneaux est en train de se poser dans le champ un peu plus haut. Les ragondins dans le coffre avec les autres, je décide d'aller prospecter la partie de fossé sur la droite de la route, ça fait un moment que je n'y ai pas vu de ragondin mais on ne sais jamais. Je descends doucement vers le fossé à travers la prairie. Alors que j'arrive au bord de l'eau, un gros remous agite la surface au milieu des joncs qui poussent au milieu du fossé. Un ragondin vient de sonder. Je scrute la surface en espérant le voir remonter quand j'aperçois, sur ma droite, les dos de 2 ragondins collés l'un à l'autre à moins de 10 mètres sur ma droite. Il sont partiellement cachés dans un creux du terrain et ne m'ont pas vu mais dépassent suffisamment pour que je puisse les tirer. J'arme doucement, aligne au mieux ma visée pour toucher les d'eux d'un coup et décoche. Ma flèche les frappe et stoppée pas la terre reste en travers des 2 animaux qui accrochés l'un à l'autre n'arrivent pas à fuir. Il arrivent à se traîner jusqu'à l'eau toute proche mais se bloquent contre une grosse touffe de joncs. Le plus à gauche, touché plein coffre, s'immobilise rapidement alors que l'autre touché plus en arrière se débat pour se dégager. Je lui décoche rapidement une seconde flèche pleine épaule pour ne pas risquer de le perdre. Il s'immobilise à son tour. Je récupère mes flèches et pose les ragondin à quelques mètres de la rive. Je reprends ma surveillance du secteur mais l'autre ragondin ne refait pas surface, il doit être caché sous les joncs qui retombent sur l'eau et couvrent une bonne partie du fossé. Je longe un peu le fossé dans les 2 sens quand j'entends le ragondin bouger sous les joncs mais impossible de le localiser.

Je décide de laisser tomber et de poursuivre ma chasse en direction d'une mare dont m'a parlé le propriétaire du secteur et qui se trouverait dans un bosquet à environ 150 mètres sur ma gauche  plus en avant. En regardant vers ce dernière, j'aperçois une grosse boule sombre en mouvement sur la droite du petit bois, dans un chaume de blé. Je longe un peu le fossé sans rien voir puis le traverse et traverse la prairie pour rejoindre la bordure gauche du bosquet qui me cache vite le ragondin. Arrivé au bord du bosquet, je le longe doucement jusqu'à arriver à l'angle de ce dernier, je regarde dans la pente qui remonte le long du petit massif mais la courbure du relief me cache le ragondin. Je suis à bon vent, je commence à remonter tout doucement en longeant la lisière et ne tarde pas à apercevoir le gros ragondin qui broute tranquillement de cul. J'avance doucement jusqu'à me positionner à environ 10 mètres de lui. Il est de 3/4 arrière et mange toujours. J'arme, vise et décoche. Ma flèche rentre en avant de son cuissot et ressort dans le cou en projetant un gros jet de sang. Le ragondin tombe sur le dos et se débat un peu avant de s'immobiliser. Je vais récupérer ma flèche et le laisse sur place.

Je continue à remonter pour trouver un passage pour atteindre la mare qui est dans le bosquet. Je trouve une grosse coulée de blaireau qui me permet de passer un talus abrupt couvert d'épines et descends vers la mare plus à gauche. Plusieurs terriers sont visibles sur la berge d'en face, l'eau est boueuse mais pas de ragondin en vue, je tente d'appeler mais rien. Le vent soutenu doit couvrir le son de mes appels. Je m'avance un peu plus pour contrôler le reste du plan d'eau mais rien de bouge. Je fais demi-tour et récupère mon ragondin avant de de revenir vers la voiture en longeant le fossé. En arrivant près de l'endroit où le ragondin s'était caché sous les joncs, je pose mon ragondin au sol et m'approche tout doucement en espérant le surprendre mais il démarre brusquement et fonce dans un terrier à quelques mètres en aval. Je reprends mon ragondin et pars le poser à ma voiture avant de repartir faire un tour sur le secteur avant de rentrer.

Le ragondin dans le coffre de ma voiture, je pars en longeant la route pour rejoindre le ruisseau au départ des premiers terriers. Une fois au bord du cours d'eau je passe sur la berge de droite et la suis doucement mais aucun ragondin n'est ressorti. Alors que j'arrive au passage busé qui permet de le traverser, j'aperçois un gros ragondin au gagnage dans un chaume à environ 200 mètres plus en aval. Je tente l'approche en longeant doucement le cours d'eau mais alors que je suis encore à 50 mètres, il revient vers le ruisseau, stoppe un instant avant de descendre le talus alors que je presse un peu le pas puis disparaît. Je presse encore le pas mais en arrivant à l'endroit où je le perds de vue, il a disparu. Je descends au bord de l'eau pour tenter de le retrouver mais rien. Je fais demi-tour pour passer le passage busé et rentrer tranquillement vers ma voiture sans voir d'autre ragondin.

Avant de partir, je fais quelques photos souvenirs.

Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023

La luminosité décroît rapidement, sur le retour, j'aperçois un gros ragondin au gagnage, près de la route, au bord d'un fossé. Je me gare un peu plus loin, le vent glacial est bon, je m'approche doucement du fossé sans voir le ragondin caché derrière un gros arbre planté au bord du fossé. Alors que j'arrive près de l'arbre, je l'aperçois qui broute toujours tranquillement, plein travers, à environ 15 mètres de l'autre côté du fossé. Je m'approche tout doucement jusqu'au bord du fossé, il ne m'a pas vu, j'arme doucement mon arc, vise et décoche. Traversé, il sursaute, fait le dos rond, démarre sur 2 mètres puis tourne sur lui même en perdant beaucoup de sang, repart sur 2 mètres et recommence à tourner sur lui même avant de chuter et de se débattre au sol. Je traverse le fossé alors qu'il vient de s'immobiliser. Je récupère ma flèche puis mon ragondin. C'est le plus gros de la sortie, c'est un beau mâle d'environ 7 kg. Je retourne à la voiture. 

Je continue à rentrer, il fera bientôt nuit. Je décide de refaire un tour rapide sur le canal de Labarthe avant de rentrer. Je me gare près du moulin et pars en longeant rapidement le canal. Le secteur est très calme, en arrivant au ponton, j'aperçois un des braques du maire de la commune qui traverse le ponton et stoppe de mon côté du canal pour me regarder arriver. Un second arrive également, ils commencent à aboyer alors que je m'approche. La femme du maire arrive derrière, je la salue en passant et poursuis ma route de l'autre côté du canal. Un peu plus loin un ragondin démarre contre mon côté de berge, dans un gros remous et rentre au terrier sans que je puisse l'apercevoir. Arrivé au départ du ru, je commence à le longer tranquillement. Alors que j'ai fait moins de 100 mètres le long de ce dernier, je me fais surprendre par un gros ragondin qui plonge juste à ma droite. Je tourne la tête vers le bruit et aperçois un petit ragondin qui se débine le long de la berge opposée. Je tente d'armer mon arc mais il plonge et fonce sous l'eau vers un terrier un peu plus en amont. Je pars me poster en face des terriers où gronde un gros ragondin. L'eau est agitée, j'attends un instant puis commence à appeler. Un museau commence à pointer dans le gros terrier de gauche mais il fait demi-tour avant que je puisse armer. Je continue à appeler, un jeune ragondin s'avance sur un plus petit terrier plus à droite, j'arme doucement et lui décoche une flèche derrière la tête qui le laisse sur place. J'attends encore un peu mais rien d'autre ne sort.

Je récupère flèche et ragondin et continu. Pas de ragondin en vue, 2 chevreuils mangent tranquillement au bord du chaume de blé à moins de 100 mètres et me laissent approcher sans réagir. Je quitte le bord du ru et traverse le chaume de maïs pour rejoindre la bordure du canal. Le chevreuils mettent un moment à m'apercevoir puis me regardent un instant avant de déguerpir. Il fera très vite nuit, je rentre le long du canal d'un pas rapide. Pas de ragondin en vue. Après avoir traversé le ponton, je retombe sur les braques très intéressés par mon ragondin et leur maîtresse. Nous discutons un court instant en nous souhaitant une bonne soirée et je rentre vers ma voiture alors que la nuit s'installe. Je fais quelques photos souvenirs avant de rentrer, je viens d'égaler mon record de ragondin en une seule journée.

Une après-midi ragondin fructueuse, 21 janvier 2023

Alex

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7 janvier 2023 6 07 /01 /janvier /2023 17:03

Cette année, en plus de mes 2 bracelets de cerf, j'avais pris un bracelet de biche. Ne voulant pas priver un faon du lait maternel et risquer de le condamner à mourir de faim, j'avais décidé d'attendre décembre/janvier pour aller la chasser. Il a bien gelé ce matin, les animaux vont certainement bouger tard dans la matinée pour venir se mettre au soleil et se réchauffer un peu. Je vais chasser le versant de gauche qui sera le premier au soleil. Ayant déjà fait 2 sorties non fructueuses, j'ai tout de même analysé le comportement des animaux et repéré leurs habitudes. Sachant que, tous les matins, des biches broutent près des dernières granges, je prends le petit chemin qui démarre sur le haut du village de Camous pour rejoindre les prairies près des granges. Je progresse très lentement sur le chemin, souvent couvert de feuilles mortes, en scrutant le sous-bois alors qu'il ne fait pas encore tout à fait jour. Rien vu, rien entendu alors que je débouche dans les prairies ou le sol est bien gelé et craque sous mes pas. Je progresse lentement près du bois qui borde le bas du découvert. Pas de biche, je rejoins une piste forestière et la suis doucement. Alors que j'arrive à un portillon qui la barre au niveau d'une clôture à mouton, je me fais surprendre par un trio, biche, bichette et faon qui démarre dans un creux du terrain, derrière une bosse qui me les cachait, à environ 30 mètres, au-dessus de moi. Les animaux stoppent à environ 50 mètres au-dessus de moi, regardent un instant vers moi puis se débinent tranquillement dans les buis.

Je passe le portillon et continue ma progression sur le bas des prairies. En arrivant près du petit plan d'eau servant de réserve à incendie, en-dessous des granges, près du ruisseau qui coule au fond de la vallée, j'entends des bruits de pas dans les feuilles mortes en-dessous de moi mais impossible de voir les animaux. Je me décale plusieurs fois en les cherchant du regard à travers la végétation assez dense sur ce secteur et le penchant boisé qui remonte très raide en face mais rien. L'approche étant de toute façon très complexe, je décide de continuer et de remonter tranquillement vers les granges. Les animaux ne sont pas sous la première où ils étaient lors de ma première sortie de décembre. Je continue à remonter doucement vers une grange non habitée. La semaine dernière une biche et son jeune broutaient juste derrière et m'avaient surpris alors que j'avançais tranquillement plus haut dans la prairie. En arrivant par le bas, ce bâtiment cache ma progression mais je redouble d'attention pour limiter les craquements du sol gelé. Arrivé contre la grange, je la contourne doucement mais rien derrière. Une haie me cache la route un peu plus haut. Je m'avance doucement vers un passage qui permet de la traverser quand j'aperçois, trop tard, une biche qui broutait à environ 60 sur un talus couvert de ronces. Elle m'a vue et j'aperçois alors son jeune, c'est certainement celle de la semaine dernière. Elle est inquiète, je reste figé mais je suis à découvert et aperçois une biche, une bichette, un faon et un daguet qui m'observent de la route, un peu plus haut. La biche pousse un cri d'alerte puis ils démarrent en suivant la route et disparaissent derrière les arbres. Je ne peux pas bouger et la biche et son jeune démarrent à leur tour pour rejoindre les autres animaux.

Je suis la haie pour faire une grande boucle par la droite en espérant recouper les animaux plus haut. Au niveau des dernières granges, j'aperçois une masse d'un brun rougeâtre, c'est un des 3 lamas du secteur. Il est planté au-dessus de la route, dans le bois et regarde vers moi, je traverse la route et remonte en montagne par un chemin de terre. Je le suis un moment sans rien voir. Je prends un autre petit sentier plus à gauche pour remonter vers des prairies puis le quitte à nouveau pour suivre les grosses coulées à travers bois. Le sol est couvert d'un épais tapis de feuilles mortes. J'avance doucement en stoppant régulièrement pour écouter et ne pas faire trop de bruit quand j'entends démarrer un animal plus haut sur ma droite. Je n'ai pas pu le voir. Je continue un peu et alors que je débouche sur une prairie. J'aperçois un faon solitaire qui se débine de cul vers un massif de buis à environ 60 mètres dans la prairie. Je me fige au pied d'un gros arbre. Il stoppe près des buis et regarde un moment vers moi par-dessus son dos. Je le regarde sans bouger. Il avance un peu, tranquillement, je tente d'avancer un peu moi aussi mais il stoppe et regarde vers moi par-dessus son dos. Je me fige. Il me fixe avec insistance puis se retourne et revient vers moi de quelques pas avant de stopper derrière un arbre pour m'observer dans la fourche de ce dernier. Je reste immobile, il hésite un long moment, comportement typique d'un orphelin partagé entre la crainte de l'homme et l'espoir de trouver de la compagnie. Il finit par se retourner et s'éloigner doucement en suivant les buis. Je m'avance doucement et stoppe à chaque fois qu'il regarde vers moi mais alors que je le perds de vue j'accélère un peu pour le rattraper quand je l'aperçois en train de me regarder. Il était caché par un arbre. Je stoppe et nous nous regardons un instant avant qu'il ne se décide à partir au trot pour rejoindre une grosse haie de buis à environ 100 mètres plus loin. Je biaise pour rattraper une grosse piste, bordée par des gros bouts de haie de buis, un peu plus haut. Arrivée à cette dernière je prends à droite pour la longer un montant en espérant voir des animaux. La droite de la piste est longée par les buis qui m'empêchent de voir en bas. Je scrute le penchant de gauche, enherbé sur quelques dizaines de mètres jusqu'à un bois de buis et de chênes remontant jusqu'au pied d'un paroi presque verticale et peu végétalisée. Alors que je fais une pause pour regarder la crête pelée de la montagne où des chasseurs m'ont dit qu’ils voyaient souvent des isards, j'aperçois des silhouettes d'animaux au gagnage.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je pense qu'il s'agit d'isards mais le zoom de mon appareil photo me révèle 3 biches et un cerf.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Elles sont beaucoup trop loin pour espérer les approcher, j'avance encore un peu sans voir d'animaux puis je fais demi-tour pour longer la piste dans l'autre sens. Les buis s'ouvrent sur la gauche rendant à nouveau visibles les pairies, pas d'animaux. Les prairies laissent place à un grand bois assez clair alors que le soleil qui passe au-dessus du penchant de montagne d'en face commence à réchauffer mon côté de montagne. Une bande de buis interrompue par moment longe la piste en haut du bois. Je surveille alternativement la bande de prairie qui remonte vers le bois à ma droite et le sous-bois, à chaque interruption des buis, à ma gauche quand 4 animaux démarrent dans le sous-bois, à environ 60 mètres, en contrebas, sur ma gauche. Ils disparaissent rapidement dans la pente et s'éloignent bruyamment dans les feuilles mortes. Je reste un instant en espérant les apercevoir un peu plus bas mais rien, je poursuis mon chemin sur la piste jusqu'à une barrière qui ferme la piste. J'entends du bruit dans le bois en contrebas, je m'approche doucement du bord du talus et aperçois un geai qui fouille les feuilles mortes à environ 20 mètres. Il ne tarde pas à m'apercevoir et s'envole alors qu'un second geai qui était posé près de moi s'envole à son tour. Je continue doucement vers la barrière quand j'aperçois un troisième geai à seulement 3 mètres de moi, posé dans un buis. Il est très rare de pouvoir les approcher si près. Il tarde un peu à m'apercevoir alors que j'ai stoppé puis s'envole à son tour en poussant ses cris d'alerte caractéristiques. J'ouvre la barrière fermée par un anneau de fil de fer et la referme derrière moi. La piste descend en lacets au milieu des genêts, je coupe les virages par la prairie et tombe sur crottes de cerfs toutes fraiches. Elles ne sont pas gelées alors que tout est gelé autour. Il n'est certainement pas bien loin. Je continue sur la piste. Le bois s'interrompt pour laisser place à une grande prairie avec une habitation. Je descends en suivant une coulée pour rejoindre la piste en contrebas et revenir vers la bordure du bois. Alors que je m'approche des buis, j'entends démarrer un animal plus haut mais impossible de le voir et le bruit cesse.  Je descends encore un peu et rattrape une grosse coulée qui rentre dans le bois. Elle est couverte d'empreintes fraiches.

Je rentre dans le bois en suivant cette collée qui mène a une couche utilisée de frais. Elle avait déjà été utilisée la semaine dernière. Je biaise d'une coulée à une autre pour descendre un peu dans le bois pour rejoindre une zone de buis où j'ai levé des animaux la semaine dernière. Les coulées assez propres sont maintenant couvertes de feuilles mortes très sèches. Je passe des fils barbelés puis tombe sur une autre couché toute fraîche avec des laissé frais. Je fais de plus en plus de bruit en avançant. Je change de technique d'approche. J'avance de quelques mètres doucement puis stoppe à l'écoute et répète plusieurs fois cette technique quand des bruits de pas d'un animal qui avance tranquillement se font entendre. Je me cale contre des buis et observe. Une biche finit par arriver vers moi, suivie par son jeune. Elle stoppe régulièrement et observe autour d'elle en s'approchant. Alors qu'elle est environ à 25 mètres, elle stoppe derrière un arbre dont le tronc masque sa tête. Le jeune regarde vers le bas. J'arme mon arc et aligne ma visée vers la biche en attendant une occasion de tir. Elle s'avance de 3/4 face, je la suis dans mon viseur. Elle biaise pour passer au-dessus de moi. Elle stoppe à nouveau derrière un arbre et le soleil face à moi me gêne un peu. Elle regarde autour d'elle puis repart avec son jeune. Elle fait quelques mètres et stoppe derrière les buis. Impossible de trouver une fenêtre de tir. Elle repart et je crois de la voir passer au-dessus de moi sans s'arrêter mais elle stoppé à nouveau juste au-dessus de moi plein travers. Je cherche une fenêtre de tir au travers des buis et en trouve vite une au travers des branchages. J'aligne ma visée et décoche 

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je me cale contre des buis et observe. Une biche finit par arriver vers moi, suivie par son jeune. Elle stoppe régulièrement et observe autour d'elle en s'approchant. Alors qu'elle est environ à 25 mètres, elle stoppe derrière un arbre dont le tronc masque sa tête. Le jeune regarde vers le bas. J'arme mon arc et aligne ma visée vers la biche en attendant une occasion de tir. Elle s'avance de 3/4 face, je la suis dans mon viseur. Elle biaise pour passer au-dessus de moi. Elle stoppe à nouveau derrière un arbre et le soleil face à moi me gêne un peu. Elle regarde autour d'elle puis repart avec son jeune. Elle fait quelques mètres et stoppe derrière les buis. Impossible de trouver une fenêtre de tir. Elle repart et je crois de la voir passer au-dessus de moi sans s'arrêter mais elle stoppe à nouveau juste au-dessus de moi plein travers. Je cherche une fenêtre de tir au travers des buis et en trouve vite une au travers des branchages.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

J'aligne ma visée et décoche. L'impact retentit mais je n'ai pas vu mon atteinte. La biche fait volte-face, son jeune démarre et s'enfuit. Elle fonce sur quelques mètres mais ses pattes avant ne la portent plus. Elle fait encore quelques mètres en poussant avec ses pattes arrière, sa tête traîne au sol puis elle chute et commence des roulés-boulés dans la pente où je la perds vite de vue. Je l'entends rouler un moment avant le retour du calme. Je décide de m'avancer rapidement à l'endroit de la chute sans aller voir ma flèche. Je trouve vite la trace de la chute qui a entrainé les feuilles et commence à la suivre. Je trouve vite du sang sur les feuilles mortes qui couvrent le sol de la pente assez raide.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

La piste est de plus en plus abondante, les projections de sang sur les troncs sont de plus en plus importantes.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Je descends encore un peu et aperçois ma biche en contrebas. Elle a chuté sur environ 150  mètres avant de s'arrêter. Elle se débat au sol dans un gros amas de feuilles mortes entraîné dans sa chute. Le temps de la rejoindre elle est morte.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

J'appose mon bracelet et la dégage du tas de feuilles mortes, ma flèche est entrée dans une patte et coupant le muscle et sortie en fracassant la patte opposée ce qui explique sa chute. Elle a perdu des plaques de poil au niveau de la tête, du cou et d'une épaule. Je tente de la positionner pour prendre quelques photos mais elle m'échappe dans la pente raide et par se coincer dans un arbre à 50 mètres en contrebas, dans une zone très raide. Je peine à la rejoindre et la dégage ce qui la précipité à nouveau dans la pente. Elle finit sa chute 50 mètres plus bas sur une piste. Enfin sur un peu de plat, je fais quelques photos souvenirs.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

La route est juste 49 mètres en contrebas. J'appelle ensuite le président de la chasse qui va venir chercher la biche rapidement pour m'amener à la salle de découpe. Je finis de descendre la biche au bord de la route. Des animaux démarrent bruyamment en contrebas de la chaussée sans que je puisse les voir. Une voiture arrive des granges un peu plus haut. La conductrice stoppe à ma hauteur et je pense me faire pourrir mais elle me félicite en ouvrant sa vitre puis fait marche arrière pour se garer et venir discuter un moment avec moi. C'est la propriété de la ferme de Panets au-dessus de laquelle je chassais souvent quand je chassais encore sur Sarrancolin. Elle poursuit ensuite sa route et je lui dis de faire attention au 4x4 du président de la chasse qui va bientôt arriver face à elle. Il arrive d'ailleurs rapidement. Nous chargerons ma biche et discutons un peu puis je prends la piste pour aller chercher ma voiture au village alors que ma biche part pour Beyrède.

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Lors du dépeçage, je constaterai que ma flèche a traversé le cœur et provoqué une hémorragie massive ce qui a entrainé la mort rapide. 

Une belle biche à l'approche sur Camous, 6 janvier 2023

Dans sa chute, la biche s'est cassée 2 cervicales, une côte contre la colonne vertébrale et le crâne sous un orbite. 

 

Alex

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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 06:56

Ce matin, ayant remarqué hier que les ragondins ne sortaient pas au lever du jour sur Aujan Mournède, je décide d'amener Renaud au canal de Labarthe au lever du jour avant d'aller chasser à Aujan Mournède. Je me gare près du moulin et nous nous préparons tranquillement en attendant que la luminosité soit suffisante pour tirer. Nous partons ensuite en longeant le canal mais à part un colvert levé au début de ce dernier et un ragondin qui a plongé au terrier au passage de Renaud le long du ru qui revient vers le canal, nous n'avons rien vu d'autre.

Nous partons pour Aujan Mournède, comme hier nous croisons de nombreux chevreuils le long de la route. Alors que nous arrivons sur site, j'aperçois un gros ragondin près de la route, loin du fossé. Je me gare un peu plus loin. Renaud me dit de tenter l'approche. Un groupe de ragondins broute plus loin le long du fossé, près d'un grand vol de vanneaux, d'étourneaux et de hérons garde boeuf mélangés. J'attrape mon arc et reviens rapidement par la route. Le ragondin se débine tranquillement dans le chaume de blé. Je rentre dans le champ et commence mon approche. La hauteur du chaume ne permet pas au ragondin de me voir approcher. Alors que je suis à environ 15 mètres. Il stoppe, j'arme mon arc, prends la visée et décoche. Touché, le ragondin bondi en l'air, retombe au sol et se débat un peu puis s'immobilise le temps que je le rejoigne. Je dégage ma flèche et la remets au carquois en surveillant les ragondins qui broutent toujours au loin. Le ragondin a une sorte d'énorme abcès gangrené au niveau du ventre.

Un trou bien rond est visible, certainement une vieille blessure par balle causée par une 22 long rifle.

Une sortie ragondin avec Renaud, 04 décembre 2022

Je ramasse mon ragondin et nous retournons à la voiture, Renaud m'a suivi et a filmé mon tir. Je pars me garer un peu plus loin, à l'entré d'une prairie qui borde le fossé. Les ragondins broutent toujours tranquillement.

Une sortie ragondin avec Renaud, 04 décembre 2022

Nous nous éloignons par la route pour rejoindre un gros fossé profond qui nous camoufle jusqu'à arriver au bord du fossé le long duquel broutent les ragondins. Nous sortons du gros fossé pour commencer à longer l'autre en direction des ragondins qui broutent toujours. Ils sont très avancés dans le semé de blé et je m'imagine la partie gagnée mais rapidement ils commencent à revenir vers le fossé alors que nous sommes encore à environ 200 mètres. Nous stoppons. Les ragondins s'arrêtent un peu avant le fossé, têtes hautes puis une partie rentre dans le fossé. Nous tentons de nous approcher encore un peu mais ils rentrent tous au fossé. Nous continuons tranquillement, passons la route qui passe sur le fossé puis nous nous rapprochons d'un arbre planté au bord du fossé, avant les terriers. Je dis à Renaud de passer devant et de redoubler d'attention. Il avance tout doucement, l'eau est boueuse et bouge devant certains des terriers mais aucun ragondin en vue. Nous avançons encore un peu quand un ragondin surgit de sa cachette sous la berge de droite et part vers d'autre terrier en la longeant. Renaud arme et lui décoche une belle flèche qui stoppe le fuyard. Le ragondin roule sur le dos et se débat avec la flèche en travers. Je dis à Renaud de se dépêcher de lui décocher une autre flèche mais le ragondin se redresse et part au terrier en trombe pour y disparaître. Il a laissé beaucoup de sang dans le fossé. Je pars voir l'entrée du terrier et retrouve la flèche de mon ami qui s'est sortie en s'accrochant à une racine par la lame. Elle a perdu une vanne. Je la rends à Renaud et tente d'éclairer dans le terrier mais le ragondin est rentré très profondément. Il est perdu. L'eau bouge devant un terrier près de l'arbre et je me poste devant un instant puis tente d'appeler mais rien ne vient.

Nous continuons, plus loin, un ragondin gronde dans son terrier au fond du fossé mais il ne sortira pas. Je repère au loin, au bord du fossé qui borde la haie et rejoint le ruisseau, une tache sombre. Nous continuons à avancer, ça bouge, c'est un gros ragondin au gagnage dans le semé à plusieurs centaines de mètres. Nous continuons à nous approcher, Renaud repére alors un second gros ragondin plus à droite dans le semé. Je lui laisse tenter son approche et reste un peu en retrait. Il arrive sans trop de difficulté à environ 20 mètres du ragondin qui broute toujours dans le semé, de l'autre côté du fossé. Renaud se poste derrière les touffes de végétation qui borde le fossé et attend une occasion. Je reste à 50 mètres en retrait pour l'observer. Le ragondin commence à revenir rapidement vers le fossé, Renaud arme, se redresse et décoche alors que le ragondin de face est encore loin. Sa flèche semble ricocher sur l'animal mais, le ragondin accélère pour foncer vers le terrier avec une démarche étrange. Renaud lui a cassé des pattes. Il plonge dans le fossé et rentre au terrier alors que le second ragondin en fait de même. Je rejoins mon ami et lui dis qu'il s'est trop précipité pour tirer alors que le ragondin venait sur lui. Le fossé est agité mais impossible de savoir où est rentré le ragondin. Je m'avance en suivant le fossé vers où a disparu le second ragondin quand il démarre sous la végétation et fonce bruyamment dans l'eau pour rentrer dans un terrier un peu plus en aval. Il ronne fort. Je poste Renaud en face de sa cache et pars chercher son ragondin. Je descends dans le fossé et avance baissé sous un tunnel de ronces mais il y a un terrier tous les mètres et impossible de voir son ragondin, celui-ci est perdu également. Nous cherchons un moment sa flèche sans succès.

Nous décidons de continuer à chasser et de chercher plus tard. Nous longeons tranquillement le ruisseau mais pas de ragondin en vue. Un peu plus loin, je jette un coup d'oeil de l'autre côté du ruisseau, caché par la haie qui le borde, en le traversant par un petit ponton et aperçois 2 ragondins qui broutent tranquillement à environ 30 mètres du cours d'eau, dans le semé de blé. Nous longeons le fossé profond qui rejoint le ruisseau jusqu'au passage près de la route puis revenons au bord du cours d'eau pour longer tranquillement la haie. Renaud me dit de faire l'approche. La haie me cache un moment des 2 animaux, je progresse rapidement en profitant du couvert puis je les aperçois à nouveau. J'avance maintenant doucement en stoppant à chaque fois qu'il lèvent la tête. Les cris des cochons, excités par l'heure du repas, résonnent fortement en provenance de la porcherie située juste de l'autre côté de la route. Les ragondins habitués n'y prêtent pas attention mais des merles, grives et geais commencent à décoller en poussant des cris d'alerte devant moi. Immédiatement, les ragondins lèvent la tête inquiets. Je stoppe et attends un instant qu'ils se calment. Ils finissent par reprendre leur repas, je recommence mon approche mais d'autres oiseaux s'envolent devant moi. Les ragondins démarrent et foncent vers le ruisseau. Je stoppe et attends, ils s'arrêtent à mi-chemin, écoutent, hume l'air puis font demi-tour et reprennent leur repas. Je reprends ma progression lente mais les cancanements des canards d'une ferme un peu plus loin les font démarrer et foncer au ruisseau. Je m'approche doucement de l'endroit où ils sont rentrés mais le ruisseau est encombré de végétation et je ne peux pas les voir. Nous faisons demi-tour.

Nous cherchons la flèche de Renaud en faisant des allers retour tous les 10 mètres dans le semé et Renaud finit par retrouver sa flèche non loin de l'endroit du tir. Je la pensais beaucoup plus loin. Un dernier coup d'oeil au cas où son ragondin serait ressorti mourir mais rien. Nous rentrons en longeant le fossé. En arrivant près de l'endroit où Renaud a tiré son premier ragondin, nous apercevons 2 ragondins qui broutent tranquillement près de l'arbre qui précède la zone de terriers. Je le laisse faire son approche. Il avance doucement mais à environ 30 mètres les ragondins deviennent inquiets et se tournent comme pour partir au fossé. Ils restent un moment immobiles et nous les observons sans bouger. Renaud qui a stoppé dans une position inconfortable commence à ressentir des douleurs mais les ragondins reprennent leur repas. Renaud reprend son approche jusqu'à environ 18 mètres avant de prendre son tir. Sa flèche passe juste au dessous du ragondin. Ils démarrent et se jettent bruyamment dans le fossé. Je m'approche et me poste devant 2 terriers proches où l'eau bouge. J'arme plusieurs fois mon arc alors que je pense voir sortir un museau mais rien. Alors que l'eau bouge de plus en plus je décoche dans le terrier au cas où mais le mouvement stoppé net. Je pars voir dans le terrier où est rentré le ragondin fléché par Renaud. J'agrandis l'entrée et sonde la galerie mais il est rentré trop profond. Renaud a récupéré nos flèches, la sienne est couverte de poil et il y a un poil sur la mienne, nous ne sommes pas passés loin. Nous retournons à la voiture. Renaud ne veut pas rentrer tard chez lui pour voir le match France-Pologne. En revenant vers la voiture, je remarque une silhouette au loin dans une prairie et je pense à un renard. Je récupère mon appareil photo à la voiture et reconnais un chat en zoomant.

Une sortie ragondin avec Renaud, 04 décembre 2022

Je fais quelques photos de mon ragondin et le laisse sur place pour les charognards, vu son état je préfère ne pas le garder pour mes chiens.

Une sortie ragondin avec Renaud, 04 décembre 2022

Il est temps de rentrer.

 

Alex

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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 06:53

Cette semaine j'ai été contacté par un propriétaire d'Aujan-Mournéde qui a été très satisfait de ma régularisation des ragondins autour de chez lui. Il m'informe que ces gros rongeurs sont revenus et que mon intervention serait la bienvenue, sachant que Renaud doit venir chasser ce weekend, je lui dis que nous viendrons chasser samedi et dimanche pour tenter de tirer quelques ragondins. 

Renaud arrive chez moi vendredi en fin de matinée. Ce soir, j'ai invité Lionel, Christophe et sa copine à manger. Je pars avec Renaud pour un affût au sanglier à Traversères mais pas un sangliers ne viendra nous voir au poste. Je me ferai juste une petite frayeur en voyant tomber un arbre mort à environ 10 mètres de moi ce qui fera beaucoup rire mon invité. Nous tomberons tout de même sur les sangliers en rentrant de nuit à la voiture puis je devrai m'arrêter en chemin pour laisser traverser une laie très certainement pleine. Après le repas nous proposons à Lionel et Christophe de venir chasser avec nous le lendemain matin et nous nous donnons rendez vous chez moi vers 7 heures. 

Nous partons donc pour Aujan-Mournède. En chemin nous croisons un nombre impressionnant de chevreuils sur le bord de la route à partir de la sortie de Samaran. Nous nous garons à l'entré d'une prairie et nous nous préparons tranquillement en attendant qu'il fasse suffisamment jour pour chasser. En essayant l'armement de son arc Christophe s'échappe une flèche dans un chaume de blé de l'autre côté de la route. Nous la cherchons sans succès et décidons de reprendre les recherches plus tard pour ne pas effrayer les ragondins du fossé tout proche. Son décocheur semble avoir un problème, heureusement Renaud a pris ses clefs hexagonales. Christophe peut ainsi intervenir sur son décocheur et résoudre son problème. Il est temps de partir en chasse. Je pars avec Renaud par la route pour rejoindre le ruisseau un peu plus loin alors que Lionel et Christophe vont longer le fossé qui rejoint le ruisseau plus en aval. Nous quittons la route pour longer le grillage du propriétaire qui m'a demandé de venir jusqu'à rejoindre le bord du cours d'eau. Le secteur semble calme quand 2 gros ragondins remontent dans les ronces qui bordent je ruisseau et s'avancent à découvert dans la prairie. Je laisse l'approche à mon invité. Il s'avance doucement en stoppant à chaque fois que les ragondins relèvent la tête et tire l'un d'eux. Le bruit de l'impact ne trompe pas, il l'a touché son ragondin mais les 2 animaux démarrent et rentrent à couvert dans la végétation. Je traverse le petit ruisseau pour tenter de l'apercevoir par la berge opposée plus dégagée. Je m'avance doucement mais il y a trop de végétation, je cherche un moment mais rien. Renaud a récupéré sa flèche qui a traversé trop en arrière. Elle est couverte de contenu stomacal et intestinal.

3 autres ragondins sont sortis de mon côté du ruisseau à environ 150 mètres et broutent dans le semé de blé. 4 autres sont en train de brouter encore plus loin, le long du fossé qui borde la route parallèle au ruisseau sur ma droite. Je dis à Renaud de me rejoindre et lui montre les ragondins. Il part tenter sa chance sur les ragondins les plus éloignés. Il fait une boucle pour rejoindre le fossé de la route sans effrayer les 3 autres ragondins et commence son approche lente alors que je commence la mienne. J'avance tout doucement en longeant le cours d'eau mais 1 des ragondins devient inquiet alors qu'un merle décolle et il  retourne tranquillement au ruisseau. Je reste un moment immobile, les autres ragondin broutent toujours, j'avance tout doucement jusqu'à me positionner entre eux et le ruisseau. Les 2 ragondins sont à environ 15 mètres, ils se collent l'un à l'autre plein travers et je vois l'occasion de flécher les 2 d'un coup. J'arme mon arc mais ils se séparent, j'attends un moment espérant les voir se recoller mais ils restent éloigner l'un de l'autre. Je décide de tirer, je prends le plus à droite qui est de cul et décoche. Traversé par ma flèche, il accuse le coup et n'arrive pas à démarrer. L'autre fonce vers le ruisseau et stoppe plein travers à quelques mètres de moi avant le cours d'eau. J'attrape tout doucement une flèche puis de l'encoche mais le ragondin démarre et disparaît. Mon ragondin reste sur place sans pouvoir avancer. Je regarde dans le fossé en espérant voir les autres ragondins mais ils ronnent dans 2 terriers espacés d'environ 3 mètres. Renaud, de son côté, s'est fait repéré et tente une flèche de loin mais manque son ragondin qui rentre au terrier avec les autres. Je pars achever mon ragondin. Alors que Renaud arrive, je lui dis de continuer à longer le ruisseau pendant que je vais essayer de retrouver son ragondin mais nos amis arrivent en sens opposé. Impossible de trouver le ragondin de mon ami, nous trouvons du sang et des bouts de tripes qu'il a laissé à l'endroit du tir mais il est introuvable. Nous retournons aux voitures avec mon ragondin, Lionel et Christophe n'ont rien vu de leur côté. Christophe retrouve rapidement sa flèche en arrivant près des voitures.

Nous partons pour le canal de Labarthe. Nous nous garons près du moulin puis partons en longeant tranquillement le canal. Au bout d'un moment, j'aperçois un remous sous les branches basses de la berge opposée. Nous nous approchons mais rien en vue et le remous a cessé. Un peu plus loin un autre remous, nous nous dispersons le long de la berge quand j'aperçois un gros ragondin calé contre la berge opposée sous des branches basses. Il se pense camouflé et reste immobile. Il est à environ 10 mètres. J'arme, vise pleine épaule et décoche. Touché, le ragondin se débat en perdant beaucoup de sang puis se dégage rapidement de la flèche et plonge pour disparaître alors qu'un autre ragondin surgit près de mes collègues et plonge lui aussi. Rien ne remonte, mon ragondin a dû rentrer au terrier et son compère également. Je reviendrai chercher ma flèche tout à l'heure. 

Nous continuons à longer le canal. Arrivé au ponton, je reste sur la droite avec Christophe. Lionel et Renaud traversent pour longer la berge opposée. Un peu plus loin nous contournons, avec Christophe, une barrière par la bordure du canal quand 2 gros ragondins se mettent à l'eau contre la berge opposée, juste devant nos amis. Je les leur signale. Renaud arme son arc mais les ragondins sont cachés par la berge, je lui dis d'avancer pour pouvoir les voir mais les 2 animaux rentrent sous la berge au niveau d'une zone d'herbes qui pendent dans l'eau. Christophe tente de jeter des pierres pour les déloger mais ils doivent être rentrés dans un terriers et ne ressortent pas. Nous continuons à longer le canal quand Renaud repére un gros ragondin caché dans la végétation, sur mon côté de berge, un peu en amont de ma position. Il nous stoppe, arme et décoche. Le ragondin a plongé. Je me précipite et l'aperçois sous l'eau par transparence, il remonte le courant et ne semble pas blessé. J'arme mon arc, il est à quelques mètres devant moi et commence à remonter vers la surface en bifurquant vers mon côté de berge. Craignant de le perdre au terrier, je le tire sous l'eau. Ma flèche rentre dans les épaules et ressort dans la gorge. Le ragondin mort sur le coup, remonte en surface en se vidant de son sang et dérive dans le courant. Je pars chercher une branche pour aller l'intercepter plus en aval alors que Christophe tente de l'attraper avec sa canne à pêche. Voyant qu'il dérive plus vers l'autre rive, je traverse sur un ancien pylône EDF recyclé en passerelle et réussi à le rapprocher du bord et le saisir. Je récupère ma flèche et constate un troisième trou près de l'entrée de ma flèche. Renaud arrive en me disant qu'il l'a effectivement traversé de 3/4 face. Je trouve alors sa sortie devant le cuissot opposé. C'est incroyable qu'avec une telle atteinte il ne perdait pas de sang en nageant sous l'eau. J'ai tout de même bien fait de le doubler car nous risquions de le perdre. Nous le laissons sur place et récupérons la flèche de Renaud et la lui renvoyons.

Nous reprenons notre progression quand j'aperçois un gros ragondin qui longe la berge opposée à environ 100 mètres en amont. Je le signale à Renaud et Lionel. Renaud s'avance rapidement pour l'intercepter mais le ragondin plonge. Il continue et l'aperçoit au moment où il remonte mais il rentre sous la berge de notre côté. Je dis à Renaud qui revient vers nous et Lionel de longer le ru qui rejoint le canal de leur côté et je continue avec Christophe quand un remous se dessine contre la berge devant nous. C'est certainement le gros ragondin qui est ressorti. Je le signale à Christophe qui tente de le devancer pour le recouper mais il disparaît à nouveau sous la berge. Nous tentons de le déloger à grand coups de talon dans la berge mais rien, il ne ressortira pas. Plus loin nous faisons plonger un autre ragondin sans je voir. Alors qu'il rentre sous la berge un gros bruit de succession se fait entendre un moment comme s'il avait du mal à rentrer dans un terrier trop petit. Voyant un gros filet d'eau boueuse sortir de sous la berge je tente à nouveau de le déloger en frappant la berge à coups de talon mais rien. Nos amis semblent avoir tirés au bord du ru. Nous avançons jusqu'à la prise d'eau au bord du Gers sans voir d'autre ragondin. Nos amis nous rejoignent à travers le chaume de maïs qui nous séparent puis nous faisons demi-tour, 2 de chaque côté du canal. Brusquement, Renaud repére un ragondin et le flèche contre mon côté de berge. C'est un jeune animal, il est mort sur le coup. Je le récupère et récupère sa flèche. Je lui renvoie cette dernière et continue avec son ragondin. 

un peu plus loin, j'aperçois un gros ragondin qui slalome d'une berge à l'autre en revenant vers nous. Je le signale à mes amis. Renaud et Christophe tentent l'approche. C'est finalement Renaud qui le flèche contre mon côté de berge. Christophe hésite à le doubler alors qu'il se débat mais il s'immobilise rapidement. C'est Lionel qui intercepte le ragondin en train de dériver plus en aval. Je récupère, non sans mal, la flèche de Renaud et la lui renvoie puis nous récupérons nos trois ragondins pour retourner vers les voitures. Lionel part jeter un coup d'œil autour du petit plan d'eau sur la gauche du canal mais ne voit rien à part des poules d'eau. Je pars chercher ma flèche en rentrant quand la bande boisée très épaisse qui borde le canal. Heureusement, mes amis me guident de la berge opposée. La flèche est plantée dans une racine, je dois dévisser la lame pour la récupérer. Je continue à revenir vers la voiture de l'autre côté de la bande boisée. Un peu plus loin, je dérange des ragondins dans un fossé. Ils rentrent aux terriers, l'eau boueuse s'agite, je me poste pour voir l'entrée des 3 terriers devant lesquels l'eau bouge mais les ragondins ne veulent pas sortir. Je tente d'appeler sans succès puis pars rejoindre mes amis qui sont déjà arrivés aux voitures. La matinée est bien avancée, nous rentrons.

Une sortie au ragondin entre amis, 03 décembre 2022

Alex

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 18:30

Depuis des mois, j'attendais ce séjour de chasse au bouquetin espagnol de beicete

Il existe 4 sous-espèces d'ibex espagnols reparties comme sur l'image

Il existe 4 sous-espèces d'ibex espagnols reparties comme sur l'image

organisé par Pedro qui m'avait guidé ce printemps au mouflon à manchette mais, jeudi 17 novembre vers 20h45, un terrible accident allait remettre tout en question. Un chauffard a fauché ma mère et la tante qui traversaient tranquillement sur un passage piéton à Albi. Ma mère sérieusement blessée a été transportée à l'hôpital et ma tante n'a pas survécu à la collision. Je me suis rendu le soir même à l'hôpital pour voir ma mère et j'ai passé une bonne partie de mon weekend dans le Tarn avec ma famille. Les obsèques de ma tante étant programmées pour le samedi 27 novembre, il m'était impossible de me rendre en Espagne pour chasser du vendredi 26 au dimanche 28 comme prévu. J'en ai donc averti Pedro qui a pu décaler mon séjour avec l'accord de Manuel Cardero pour que je puisse chasser du dimanche au mardi. J'ai donc posé 2 jours de congés pour m'y rendre. Depuis mon retour de l'île Maurice, je n'ai donc eu ni le temps ni le cœur de vérifier les réglages de mon arc. Vendredi matin, avant de partir pour Albi, en vérifiant mes réglages je m'aperçois que mon viseur a bougé durant le voyage en avion. Je reprends donc son réglage sous la pluie jusqu'à avoir un groupement parfait jusqu'à 25 mètres avant de finir de préparer mes affaires et de les charger dans la voiture pour partir voir ma mère, mon père, ma grand mère et assister aux obsèques de ma tante le lendemain matin. Après ces dernières, très éprouvantes, je vais voir ma mère à l'hôpital et manger avec mon père avant de prendre la route pour l'Espagne. 7h30 de route plus tard, j'arrive à Espadilla vers 21h45. 

Village d'Espadilla

Sur la route, j'ai reçu un message de Manuel qui sera mon guide et me donne rendez-vous à 7 heures le lendemain matin en m'envoyant un point GPS dans Espadilla, par WhatsApp, comme me l'avait déjà indiqué Pedro lors de nos derniers échanges. Ne sachant pas à quelle heure j'allais arriver, je ne me suis pas vraiment organisé pour dormir ce samedi soir. Je me gare donc au pied du village, près d'une habitation abandonnée pour passer la nuit dans ma voiture. Vers 2 heures du matin, un froid mordant se faisant sentir, je me réveille pour me couvrir avec tous les vêtements chauds que j'ai amenés et allumer un instant le chauffage dans ma voiture pour me rendormir jusqu'à 5 heures. Je patiente un moment dans la voiture et commence à me préparer puis pars me garer à l'endroit du rendez-vous pour attendre 7 heures. Le village parcouru de toutes petites ruelles et couvrant une petite colline est très calme. Seuls les aboiements d'un chien troublent ce calme. Vers 7 heures, je vois arriver quelqu'un dans la ruelle avec un pantalon camo. Je sors donc de ma voiture pour aller à sa rencontre. Hola, Manuel ? L'homme me dit qu'il s'appelle effectivement Manuel mais que ce n'est certainement pas lui que j'attends et que l'autre Manuel, qui est selon lui très ponctuel, ne va pas tarder.  Effectivement, il arrive vite avec un gros pickup Mercedes. Nous nous saluons, il me demande si je parle espagnol et me dis que lui ne parle pas français. Je le rassure en lui parlant espagnol puis je charge mes affaires dans sa voiture. Nous déposons ma valise, juste un peu plus loin, dans un logement qui lui appartient dans le village puis partons prendre un café pour lui et un colacao pour moi au café du village avant de partir en chasse. Manuel est le plus grand propriétaire de droit de chasse en Espagne et son territoire est le plus grand d'Europe. Il m'explique que, généralement, il est très réticent pour prendre des archers mais que Pedro a su le convaincre en lui disant que je savais chasser et bien tirer à l'arc. Quand je lui dis que j'ai passé la nuit au bas du village, il me dit que j'ai choisi le point le plus froid et que j'aurais dû l'appeler pour dormir au chaud chez lui. Alors que le jour commence à peine à se lever, nous retournons à la voiture. Manuel jette un coup de lunette thermique sur les collines aux alentours, pour voir si des ibex s'y trouvent.  Etant arrivé de nuit, je n'avais pas encore vu le paysage qui apparait peu à peu. Nous sommes entourés de collines rocailleuses couvertes de garrigue ou de bois de pins. Il commence par descendre en voiture sur une piste cabossée et très ravinée par les très fortes pluies de la semaine passée. Il scrute les penchants autour de nous sans grand succès jusqu'à revenir sur la route que nous suivons un instant. Nous rejoignons une piste et commençons à la suivre,

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022

Manuel scrute le paysage avec sa lunette thermique et ses jumelles à la recherche d'un mâle. Il repère ainsi un sangliers solitaire couché au pied d'un gros arbre et partiellement caché par les feuillages bas. Alors que nous continuons à monter sur la piste, Manuel s'arrête dans un virage pour jumeler le penchant opposé où il repère quelques animaux.

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Il me passe un instant ses jumelles pour que je puisse les voir. Les bouquetins ont une faculté incroyable à se fondre dans le paysage quand ils ne bougent pas et sont très difficiles à repérer de loin. Nous continuons à monter. Après un virage, nous dérangeons une bande d'animaux qui broutaient sur une zone plane en dessous de la piste. Ils prennent le galop pour rejoindre le penchant boisé à notre gauche. Ils s'arrêtent sur le penchant

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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avant de rentrer à couvert pour nous regarder un moment avant de disparaitre. Manuel poursuit sa route pour se garer un peu plus loin, sur la droite du chemin, près d'un petit point d'eau très fréquenté par les sangliers et les ibex.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022

Nous prenons le chemin, Manuel avance doucement en posant délicatement ses pas pour ne pas faire de bruit. Je le suis doucement, les fortes pluies de la semaine dernière ont assoupli le sol et rende notre progression plus silencieuse. Nous passons un premier virage à droite puis plus loin un second à gauche quand Manuel me chuchote de me préparer. Un beau mâle arrive sur la droite près d'un pic rocheux. Je l'aperçois rapidement, seuls le bout de ses cornes dépassent. Il avance tranquillement, je me décale rapidement sur la gauche et commence à l'approcher le plus vite possible, caché par la végétation qui borde la piste mais Manuel me stoppe, l'animal est trop gros pour mon budget. Il n'est qu'à 25 mètres sur le bord de la piste dans la végétation et mange tranquillement de 3/4 arrière. Rapidement, le vent tourne et des femelles, que nous n'avions pas vues, surgissent sur le chemin et le traversent au galop pour remonter dans les rochers abrupts, un peu plus loin, sur la gauche. Le mâle démarre et les suit. Les animaux restent un moment au sommet des rocher à environ 60 mètres. Nous restons à observer, un petit bruit étrange se fait entendre et Manuel me dit que c'est un ibex qui l'émet. Nous finissons par continuer sur le chemin, et passons le pic rocheux sur notre droite. Manuel s'arrête pour observer dans la pente en dessous de nous. Je scrute le paysage sans rien voir quand Manuel m'informe de la présence de 3 animaux en contrebas. J'ai beau les chercher du regard, impossible de les voir. Il finit par me prêter sa lunette thermique qui me révèle immédiatement les animaux en blanc sur fond noir. Je lui rends la lunette thermique et je les vois bien maintenant, il y a 2 femelles et un jeune. Ils nous regardent un moment avant de s'éclipser tranquillement. Manuel m'explique que depuis qu'il utilise la lunette thermique il s'est aperçu qu'avant il laissait passer beaucoup d'animaux sans les voir. Nous faisons demi-tour et quittons le chemin pour contourner le pic rocheux. Manuel me dit de passer devant au cas où. Nous nous postons sur un petit replat de l'autre côté du pic, au-dessus d’une grande combe qui descend vers la vallée. Un à-pic d'environ 30 mètres s'enfonce sous nos pieds jusqu'à cette combe. Nous dominons le paysage.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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Manuel repère des animaux qui viennent vers nous par la gauche à une centaine de mètres. Je finis par voir bouger la végétation. 2 femelles s'avancent, une vient à découvert à environ 80 mètres pour brouter au sol, l'autre est plus en retrait sur un gros rocher broute les feuillages. Les arbustes s'agitent près des femelles et des bruits de cornes frappant les troncs se font entendre. Un mâle se rapproche, les feuillages s'agitent un peu plus à droite, il mange quelques feuilles puis s'avance à découvert au cul de la femelle la plus avancée. Il semble très intéressé, nous sommes en pleine période de rut. Un autre joli mâle arrive derrière le couple.

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Il semble chercher la bagarre et se dresse sur ses pattes arrière pour prendre de l'élan pour percuter son rival mais celui-ci ne lui prête aucune attention et le bagarreur repose les pattes au sol et descend en dessous du rocher sur lequel sont perchés l'autre mâle avec la femelle.

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Manuel peu habité aux archers me demande si je peux tirer à cette distance, je lui dis que c'est beaucoup trop loin pour moi. Les 2 mâles nous présentent un beau plein travers. Le couple s'éloigne pour rejoindre d'autres animaux, sans prêter attention à l'autre mâle qui les regarde s'éloigner un instant.

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Le second mâle finit par les suivre, les animaux s'éloignent en suivant un instant le découvert puis rentrent dans le sale. Nous apercevons plusieurs autres animaux au travers des feuillages plus en retrait dans le bois. Les animaux descendent peu à peu vers la vallée quand éclate une bagarre entre les 2 mâles. Nous ne les voyons pas mais le bruit impressionnant de leurs cornes qui s'entrechoquent résonne dans la vallée. Manuel me fait signe, nous quittons les lieux, nous reviendrons demain.

Nous retournons à la voiture et Manuel me complimente sur ma façon de progresser sans bruit derrière lui et me dit qu'il est plus habitué à des chasseur bruyants qui ne font pas attention en marchant. En discutant je comprends qu'il n'a pas eu beaucoup de chance avec les archers qu'il a guidé. En voyageant, je rencontre régulièrement des guide désabusés par la chasse à l'arc et malheureusement souvent par les archers français qui ont souvent une réputation de mauvais tireurs et de mauvais chasseurs. Il redescend pour aller se garer un peu plus loin au départ d'un petit sentier rocailleux couvert de fossiles de coquillages et notamment d'huîtres qu'on appelle ici des oreilles de maures à cause de leur forme et du passé de l'Espagne qui a longtemps été colonisée par les arabes. Nous prenons le chemin en compagnie de la chienne de Manuel qui est tellement discrète que je n'avais même pas remarqué sa présence dans sa cage à l'arrière de la voiture. Nous progressons doucement sur le sentier qui serpente dans la garrigue pour rejoindre une petite falaise au pied de laquelle viennent dormir les animaux en quête de soleil par les journées froide comme aujourd'hui. Manuel repère 2 chevreuils, au loin, sur le flanc d'une colline verdoyante et ponctuée d'arbustes épars. Arrivés au sommet de la falaise, nous jetons discrètement un coup d'œil en-dessous de nous mais rien. La chienne vente et Manuel pense que les animaux sont là, il jette plusieurs cailloux dans les rochers et la végétation pour faire réagir les animaux mais rien ne bouge. Nous décidons de retourner à la voiture, Manuel me montre un petit pin frotté de frais qui n'a presque plus d'écorce et je pense qu'il s'agit un frottis de chevreuil mais il me dit que ce sont les mâle ibex qui font ça.  Nous redescendons au village prendre un sandwich dans un petit restaurant alors qu'il est un peu plus de 11 heures.

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Cette collation prise nous retournons chasser. Nous commençons par longer une ruelle qui borde le village de Fanzara, au pied de la montagne.

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Village de Fanzara

Manuel ne tarde pas à repérer un groupe de bouquetins dans une petite gorge perchée entre de monts. Seules des femelles et des jeunes sont visibles. Certains animaux sont couchés, d'autres broutent. Nous nous déplaçons plusieurs fois pour les observer de plusieurs angles de vue et tenter de repérer le mâle que connait Manuel sur ce secteur mais impossible de l'apercevoir.

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Personnellement, j'aurais tenté l'approche mais Manuel, après un long moment d'observation, décide de quitter le secteur pour aller observer un autre secteur. Nous longeons un moment un canal puis Manuel stoppe la voiture pour observer les flancs des montagnes qui nous entourent. Pas un bouquetin en vue alors qu'il semble qu’ils soient habituellement sur le secteur. Manuel insiste un moment avec ses jumelles et sa lunette thermique mais rien. Il commence à faire très chaud et nous nous découvrons un peu. Nous faisons demi-tour pour aller plus loin mais un gros 4x4 arrive en face. Manuel le laisse tourner à gauche pour qu'il passe le pont qui enjambe le canal. C'est le président de la chasse locale. Nous nous arrêtons pour parler un moment avec lui. Un chasseur est posté un peu plus en retrait, au sommet d'un penchant abrupt qui descend jusqu'à la rivière bordée de roselières. Les piqueurs récupèrent les chiens en contrebas près du cours d'eau. D'autre chasseurs arrivent avec des remorques pour récupérer les chiens. Nous discutons un peu avec eux avant de reprendre la route. Manuel leur a demandé s'ils avaient vu des bouquetins mais ils ne semblent pas les avoir vu. Nous reprenons la route. En  chemin, Manuel passe par d'immense plantation d'agrumes. Il s'arrête près de mandariniers et me demande si j'aime ce fruit et je lui réponds que oui. Il descend cueillir quelques mandarines et m'en tend plusieurs. Il m'explique que la récolte a déjà été faite et que les fruits de mauvais calibre ou tachés restent à pourrir sur les arbres. Il me propose de m'en donner un gros sac pour que je rentre chez moi avec. Nous repartons chercher un ibex, en route, Manuel appelle le propriétaire des verger et lui commande des sacs de mandarines. Nous rejoignons une piste et la remontons. Manuel se gare plus haut pour observer la montagne opposée. Il finit par repérer des animaux à la lunette thermique. Pas de mâle en vue mais plusieurs femelles, normalement un mâle les accompagne et il le cherche un bon moment sans succès. Les animaux sont en petits groupes épars sur une grande zone. Nous reprenons la route pour aller observer un moment un peu plus bas quand un 4x4 arrive grand train en klaxonnant, c'est un chasseur et sa compagne qui ont perdu un chien et tente de l'attirer ainsi. Ils se serrent pour nous laisser passer. Plus bas nous stoppons et nous avançon sur des roches pour voir derrière les arbres qui nous masquent la vue. Le temps passe, nous partons maintenant pour nous poster en observation beaucoup plus bas, Manuel m'annonce plusieurs animaux en 2 groupes et me les montre à la lunette thermique et aux jumelles.

Nous finissons par quitter ce secteur et Manuel part le poster sur un promontoire, près d'un transformateur, plus loin de l'autre côté de la rivière par rapport au canal mais toujours rien d'intéressant. Il m'explique que les animaux descendent régulièrement par un passage sur le penchant opposé pour aller boire à la rivière avant de remonter dans la montagne. Nous partons maintenant sur une petite route de montagne qui serpente entre les différents monts du secteur. Alors que Manuel prend à droite sur un chemin de terre, plusieurs animaux traversent au galop juste devant la voiture pour stopper à environ 40 mètres, dans la garrigue, sur notre droite. Ils nous observent sans bouger. Manuel me demande si j'ai vu le mâle mais je n'arrive pas à le voir. Il me dit qu'il est plus à gauche que les autres animaux et je m'aperçois alors que le montant du pare-brise me le cachait. C'est un bel animal qui nous observe immobile. Manuel me dit que nous allons en chercher un autre plus gros et une approche plus sportive. Il pense avoir entendu des animaux dans la végétation de l'autre côté du chemin. Nous continuons sur le chemin mais les autres animaux ne sont pas visibles.  Manuel stoppe un peu plus bas dans les virages et repère rapidement des animaux sur le flanc opposé mais m'explique que le temps de les approcher il fera nuit. Nous allons passer le reste de l'après-midi à rouler et observer des animaux sans tenter d'approche. Je suis assez frustré car je n'imaginais pas cette chasse aussi passive mais Manuel cherche en fait l'occasion d'approche parfaite pour moi, il a généralement eu affaire à des archers peu expérimentés dans les techniques d'approche et ne pense pas que je sois capable d'approcher un animal dans ce type de biotope alors que moi je ne rêve que de ça. Un peu avant la nuit nous retournons vers la route. Le mâle et les autres animaux n'ont pas bougé ou presque et nous regardent passer tranquillement. En chemin nous dérangeons des femelles descendues très bas près de la route. Elles remontent en montagne en apercevant la voiture. Ces animaux font régulièrement tomber des rochers sur la route et provoquent parfois des accidents. Nous retournons à Espadilla, en chemin Manuel s'arrête récupérer les sacs de clémentin pour lui et pour moi. Nous passons chez lui pour nous changer et nous doucher avant d'aller manger au restaurant.

Après une nuit de sommeil dans le logement de Manuel, nous nous levons vers 6h30 pour aller au café avant notre journée de chasse. Ce matin, il fait moins froid et un vent fort se lève. Nous prenons mon calacao et les cafés de Manuel puis après un coup de lunette thermique autour du café nous partons pour le site où nous avons vu les mâles en début de matinée hier. Plusieurs pierres sont tombées sur la route cette nuit à cause des animaux. En chemin, Manuel observe quelques animaux à la lunette thermique et nous dérangeons quelques perdrix rouges qui décollent du bord de la piste. Il se gare un peu plus loin que la veille et nous partons tout doucement en suivant le chemin. Un peu avant le pic rocheux, Manuel aperçoit des animaux qui nous observent au travers des pins sur la droite du chemin avant de s'éclipser alors que le vent vient de tourner en notre défaveur. Nous continuons un peu en longeant le chemin. Les animaux vus la veille du chemin ne sont pas là. Nous prenons le petit sentier qui contourne le pic. Manuel repère des animaux en contrebas, sur la droite, sur un bloc de roche qui dépasse de la crête qui surplombe la combe qui descend dans la vallée. Ils regardent vers nous. Ce sont des femelles. Nous restons un moment immobiles. Un jeune mâle se dégage sur un autre rocher alors que les femelles descendent dans la végétation. Nous nous décalons plus en avant, vers le replat sur lequel nous étions restés hier en observation. Alors que Manuel s'approche du vide, à quelques mètres devant moi, un vautour fauve surgit juste en-dessous de lui pour s'envoler vers la vallée. Surpris, j'ai eu l'impression que mon cœur s'arrêtait. 2 beaux mâles en contrebas arrivent vers nous d'après Manuel. Je scrute le penchant de gauche quand j'aperçois une femelle, près d'un muret de pierres, proche du chemin que nous longions pour venir. Elle reste un moment immobile puis 2 autres animaux la rejoignent. Pas de mâle en vue, Manuel m'annonce un autre groupe d'animaux au loin dans les rochers au-dessus du chemin. Des bruits de pierres qui roulent se font entendre là où étaient les animaux hier. Des femelles finissent par se montrer. Pas de mâle en vue et aucune chance d'en avoir un à portée de tir. Manuel décide de changer de secteur.

En redescendant, il repère un magnifique mâle perché sur un rocher qui nous surplombe à environ 100 mètres côté droit. Il l'observe un moment puis nous continuons. Alors que la piste repasse sur le penchant opposé à celui où se trouvait le grand mâle. Manuel fait un arrêt pour observer. Le grand mâle se déplace très péniblement en boitant. Manuel me le montre sur l'écran de son appareil photo en zoomant. Il semble très mal en point. Manuel décide de tenter de l'approcher pour effectuer un tir sanitaire. Nous faisons demi-tour et il se gare au pied du penchant de la montagne sur lequel se trouve l'animal. Il me dit de prendre mon arc et qu'il me le laissera tirer si cela est possible. Il prend sa carabine, il n'a emporté que deux balles. Nous remontons par les coulées, à travers une végétation épaisse sous un bois de pins. Nous devons slalomer pour trouver notre chemin et passer des murets de pierres en escalier, gagnés par la végétation. Le grand mâle s'est couché près d'un arbuste au milieu d'une zone découverte, de plus, le vent souffle de gauche à droite et risque de nous trahir si nous montons trop, l'approche à l'arc va être compliquée. Nous tentons de biaiser vers le bouquetin qui est encore à plus de 200 mètres mais, rapidement, il regarde vers nous et se lève. Manuel, qui craint de le voir disparaître, décide de le tirer. Il se cale contre un pin et vise longuement, alors que je me boucher les oreilles, puis tire. Le bouquetin démarre au grand galop et je le perds de vue derrière un gros pin en boule, à environ 30 mètres de l'endroit du tir, au-dessus de nous. Manuel ne l'a pas vu partir et je lui montre où je l'ai perdu de vue. Nous reprenons doucement mon ascension vers le pin. Manuel finit par apercevoir l'animal qui s'est couché. Il n'est pas mort et regarde vers nous. Il se repositionne rapidement et l'aligne dans sa lunette. Je me bouche les oreilles mais il ne tire pas. Je regarde vers lui et il le dit qu'il est en train de mourir. Nous continuons à monter tranquillement et l'approchons jusqu'à quelques mètres, cachés par un arbuste touffu. Il n'est toujours pas mort, touché sérieusement, il saigne du nez. Manuel hésite à tirer sa dernière balle mais le temps passe et mes chances de tirer mon bouquetin s'amenuisent petit à petit. Je lui propose de faire une boucle pour l'approcher et l'attraper pour le servir alors qu'il reste là prêt à tirer si nécessaire. Je fais une boucle par le haut pour l'approcher par derrière et arrive facilement à 3 mètres de lui mais il relève la tête et regarde un instant vers moi. Je reste immobile, il retourne la tête. Je finis mon approche et le saisis par les cornes. Il se redresse alors sur ses pattes et tire de toutes ses forces pour m'entraîner avec lui dans la pente. Je lutte pour le retenir mais je dois lâcher une corne pour saisir mon couteau dans ma poche. Je passe mon bras derrière ses immenses cornes et attrape mon couteau alors que Manuel me rejoint. Je lui tends mon couteau mais il le refuse et me dit de le laisser faire. Il attrape l'animal par les cornes et me dit de le cacher mais l'animal redouble d'énergie et l'entraîne dans la pente. Il doit le lâcher pour ne pas être entraîné. L'animal descend un peu en marche arrière puis stoppe à environ 15 mètres. J'hésite à aller chercher mon arc que j'ai laissé derrière moi pour l'approcher et lui décocher une flèche mais ce n'est pas mon animal. Manuel tire alors sa dernière balle qui le sèche sur place. La première, tirée de 3/4 avant, avait pris un seul poumon avant de ressortir au niveau de la panse qui sort en partie par le trou de la balle. L'animal ne pouvait plus marcher correctement à cause d'excroissances de corne au niveau des 4 sabots.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022

Manuel met l'animal à l'abri sous un arbuste et me dit que maintenant nous partons tirer le mien. Nous retournons à la voiture et reprenons la piste. Il se gare plus loin, au bord du chemin et laisse sortir un moment sa chienne. Nous remontons ensuite le talus de droite pour nous diriger vers un à-pic de blocs rocheux partiellement boisés formant une paroi presque verticale d'environ 30 mètres. Nous commençons à nous approcher de cette paroi, au travers d'une zone plane dégagée, quand un jeune mâle de quelques années surgit sur notre droite, de derrière un arbuste touffu. Il était couché là au soleil. Il saute dans la pente sur notre droite et disparaît. Nous nous approchons de l'endroit où nous l'avons perdu de vue mais il est déjà loin. Un coup de lunette thermique sur le secteur et Manuel m'annonce un groupe d'animaux dans les gros rochers de la paroi. Il s'agit de femelles mais il sait qu'un mâle est généralement sur ce secteur. Il m'explique que nous allons contourner les animaux par la gauche pour les approcher par le haut des rochers et tenter de tirer le mâle s'il est sur le secteur. Nous avançons d'un pas rapide, Manuel observe régulièrement les animaux et m'annonce que les femelles nous observent. À mesure que nous approchons, un vent très fort se lève. Arrivé sur la gauche des rochers nous remontons doucement au travers du bois qui les domine pour arriver au sommet. Le vent semble moins fort et Manuel me demande si ce vent ne sera pas un problème pour tirer. Je lui réponds que non mais je comprends mieux sa question quand nous nous rapprochons de la falaise en sortant du couvert forestier, balayés par un vent très puissant qui n'aura aucun mal à dévier mon tir. Je croise les doigts intérieurement pour que le vent se calme un peu si je dois tirer. Manuel plus en avant aperçois 2 femelles en contrebas à environ 50 mètres. Je me décale un peu et les aperçois alors qu'un sifflement d'alerte retentit et que 2 autre femelles descendent d'un autre rocher plus éloigné pour disparaître sur la droite. Les 2 autres femelles descendent de leur rocher et semble venir tranquillement vers nous. Manuel décide de tenter de les recouper un peu plus loin par la gauche du massif. Le vent très fort se calme bien alors que nous nous décalons. Nous nous calons au-dessus d'un passage dans les rochers qui est à environ 15 mètres en contrebas. Nous attendons un peu mais les animaux n'arrivent pas. Manuel me propose d'aller jeter une pierre pour les faire monter sur moi mais ce n'est pas de cette façon que je veux chasser. Il décide donc de revenir un peu sur nos pas pour rejoindre un passage qui descend dans les rochers pour tenter de nous approcher. Nous descendons doucement en cherchant notre chemin dans les rochers puis Manuel me laisse continuer seul et me dit de tirer une femelle si j'ai une occasion. J'arrive doucement près des rochers où se trouvaient les animaux tout à l'heure mais rien en vue. La végétation est dense autour des rochers, une grosse coulée passe juste en-dessous de moi mais rien en vue. Je fais demi-tour et rejoins Manuel qui ne comprend pas où sont passés les animaux. Je l'informe que j'ai vu 2 femelles au départ qui s'éloignaient sur la droite. Il ne les avait pas vu et se demande si les autres animaux ne les ont pas rejoints. Nous retournons à la voiture en scrutant le paysage sans voir d'autres animaux. Manuel décide d'aller manger au restaurant du village avant de repartir chasser. En chemin j'aperçois une femelle de l'autre côté de la rivière sur un petit sentier creusé dans la falaise. Nous nous arrêtons pour voir si un mâle serait avec elle mais ce n'est pas le cas, seules 2 autres fenelles l'accompagnent.

En début d'après-midi, nous partons, comme la veille, pour le village de Fanzara. Manuel se gare au départ d'un sentier qui remonte vers une chapelle perchée sur un mont qui nous donne une bonne vision sur le secteur à 360 degrés. Nous remontons tranquillement suivis par sa chienne. A peine installés devant la chapelle, Manuel repère les animaux vus la veille et tente de me les montrer mais je les cherche sans succès pendant un bon moment avant de comprendre qu'ils sont en fait tout en bas, près de la route. Plusieurs femelles, des jeunes et un jeune mâle broutent tranquillement autour d'un arbre. Certains mangent des feuillages et d'autre l'herbe maigre qui pousse autour. Nous les observons un moment en espérant voir sortir le mâle mais il ne vient pas et je trouve le temps long. Je regarde régulièrement mon portable, l'heure tourne et je vois les chances de flécher aujourd'hui s'éloigner. Manuel finit par se décider à retourner à la voiture pour changer de secteur. Alors que nous longeons le pied du flanc de la montagne, les animaux passent tranquillement à environ 20 mètres de la voiture. Ils sont habitués au passage des villageois. Nous repartons pour la zone proche du canal. Manuel se gare sur une zone avec une bonne vision autour de nous. Il ne tarde pas à repérer un très beau mâle sur le penchant de gauche. Il repère ensuite d'autres animaux qui broutent tranquillement en avançant sur le penchant. Il me les montre en zoomant dessus avec son appareil photo. Ils sont à plusieurs centaines de mètres et ne sont pas visibles à l'œil nu. Manuel reste à les observer un moment puis les perd de vue. Un jeune mâle réapparait plus à gauche avec 2 femelles et descendent le penchant. Il pense que les autres animaux sont passé dans un creux du relief dans l'ombre d'un grand massif paré d'une bande de falaise. Il cherche longuement les animaux aux jumelles, il n'a pas pris sa lunette thermique qui est en charge. Je commence à désespérer en voyant le temps qui passe et Manuel commence à sentir mon agacement. Il décide de se rapprocher un peu. Il se gare au départ d'un chemin de terre puis nous partons à pied en le longeant pour nous rapprocher de ma montagne. Nous nous postons au pied de cette dernière quand Manuel retrouve les animaux qui broutent tranquillement en bas du penchant, à plusieurs centaines de mètres derrière des grands pins. Il a repéré un très grand mâle couché, un autre grand qui broute et un plus jeune avec plusieurs femelles. Il tente de me montrer le mâle et de me le faire apercevoir avec ses jumelles mais je n'arrive pas à le voir. Il insiste longuement pour me le montrer pour que je l'identifie mais je n'y arrive pas. Il continue à observer un moment et je commence à m'agacer en voyant la soirée passer. Alors que Manuel essaie encore et encore de me faire voir le grand mâle couché, un sifflement retentit dans notre dos. Manuel aperçoit immédiatement un beau mâle à environ 50 mètres derrière nous. Avec le contre-jour, je peine un peu plus à l'apercevoir mais il démarre et mes yeux se posent dessus alors que je tente d'attraper mon arc posé derrière moi. Il remonte vers la crête et passe derrière des arbustes touffus où il stoppe un instant avant de partir au galop pour passer derrière la crête. C'est le mâle que cherchait Manuel pour me le faire tirer. Une grande partie des bouquetins qui a entendu le sifflement d'alerte commence à remonter en montagne. 2 des mâles font partie des animaux qui remontent. Nous restons à les regarder s'éloigner et je boue intérieurement en me disant qu'on laisse partir une chance de les recouper. Un beau mâle semble être resté en retrait et Manuel l'observe toujours, il n'est pas visible sans jumelles et se trouve à plusieurs centaines de mètres. Mon agacement transparaît de plus en plus bien que je ne l'exprime pas, je suis venu chasser pas passer des heures à observer, je ne suis pas du tout habitué à ce mode de chasse. Manuel qui sent ma frustration me dit : tu veux l'approcher ? Ma réponse affirmative le décide à me laisser tenter ma chance. De toute façon, c'est la dernière chance de la soirée car il fera nuit dans 2 heures. Il me dit de suivre le petit sentier qui suit le bas de la montagne et surplombe la rivière et sa roselière en contrebas et de ne pas le soucier du trophée, de prendre ma chance sur le premier beau mâle que j'aperçois.

J'avance tout doucement sur le petit sentier de sable et de pierre en surveillant le penchant couvert de garrigue au-dessus de moi. Je stoppe régulièrement pour observer. Je me rapproche petit à petit des grands pins quand le léger bruit d'un petit caillou frappant le sol dans mon dos me fait tourner la tête. Manuel qui me suit en retrait me l'a lancé pour attirer mon attention. Je tourne la tête vers lui. Il voit le beau mâle par-dessus les pins et tente de me le montrer mais impossible de le voir de là où je suis. Il me chuchote qu'il regarde vers nous puis me dit de faire ma chasse comme je veux et me laisse reprendre mon approche. Je passe doucement sous les pins où coule un tout petit ru. Après les grands arbres, je calcule de plus en plus tous mes pas, d'après ce que m'avait dit Manuel, je ne dois plus être qu'à environ 100 mètres de l'animal. Le relief du penchant, en vagues successives, me cache l'animal et je redouble d'attention, faisant des pauses presque après chaque pas pour observer le secteur à la recherche de l'animal tant espéré. Je profite d'une pause pour calculer mes distances de tir, avec mon télémètre, en visant divers buissons du penchant et imprimer ces distances dans mon esprit pour pouvoir réagir vite si l'occasion se présente. Alors que je passe une nième vague du relief, un beau mâle m'apparaît près d'une grosse femelle. Ils sont à environ 40 mètres plus haut. Le mâle est de 3/4 arrière et broute tranquillement, je cale vite mon viseur sur 40 mètres. La femelle vient de me voir et démarre en regardant le mâle qui broute toujours tranquillement. J'arme mon arc, elle stoppe. J'aligne ma visée en avant du cuissot du mâle et décoche. Ma flèche part et touche l'animal avec un bruit d'impact mou sans que je puisse voir mon atteinte. Le bouquetin démarre en trombe avec la femelle et je les perds très vite de vue, à environ 10 mètres dans la végétation. Je me retourne vers Manuel et revient un peu vers lui en lui expliquant que je viens de flécher un beau mâle. Il me félicite et éclate de joie mais je le modère en lui expliquant que tant que mon animal n'est pas retrouvé, rien n'est fait. Me rappelant de la résistance de son mâle tiré ce matin, je crains que le mien n'ait fait pas mal de chemin.

Manuel décide d'attaquer la recherche tout de suite. Nous montons vers l'endroit où j'ai tiré. Manuel me demande où était l'animal exactement et je tente de me remémorer le tir quand il aperçoit le sang juste derrière lui et me l'indique. Je le rejoins et commence à suivre la piste qui n'est pas très abondante mais se suit assez facilement. 

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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L'animal a suivi une coulée sur quelques mètres, mais les éclaboussures sur les cailloux qui couvrent le sol stoppent brusquement. Je cherche un instant quand je trouve du sang plus à droite. Il a quitté la coulée pour monter au plus raide dans l'herbe sèche qui est couverte de sang. Je reprends mon pistage qui se termine rapidement. Mon bouquetin n'a fait que 14 mètres. Je le retrouve mort sur un replat dans les herbes hautes. 

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022

Ma flèche cassée ressort à la base du cou, entre les pattes avant. Je laisse éclater ma joie et Manuel très content pour moi me félicite. Je vis un rêve éveillé, il est magnifique et Manuel m'annonce une médaille d'argent. J'ai oublié mon appareil photo à la voiture, Manuel fait quelques photos avec son téléphone mais il fera vite nuit, il nous faut aller chercher son sac à dos à la voiture pour redescendre mon animal avant la nuit.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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Nous repartons donc rapidement vers la voiture où je laisse mon arc. Manuel la recule au maximum dans je chemin jusqu'au départ du sentier puis nous partons avec le sac à dos et un grand sac poubelle. En remontant chercher mon animal, Manuel trouve la seconde partie de ma flèche près du bouquetin. Je la récupère et dévisse la lame que je mets dans la poche. Manuel appose l'étiquette du permis en perçant la langue de l'animal puis le vide rapidement. Ma flèche a traversé le cœur que je lui demande de garder pour le manger. Je l'aide ensuite à le mettre dans je sac poubelle puis dans le sac à dos que Manuel charge sur son dos avec mon aide. L'animal même vidé pèse près de 100 kilos. Il le descend non sans mal jusqu'au sentier, j'ai un peu honte car je ne peux pas vraiment l'aider à part ouvrir le passage devant lui pour faciliter sa progression. Nous finissons par arriver au sentier où Manuel me dit rapidement de prendre le relais. Je charge le sac à dos sur les épaules assis et Manuel m'aide à me relever.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022

Mon animal est vraiment lourd. Il fait maintenant nuit noire. Je calcule mes pas lourds pour ne pas trébucher ou me tordre la cheville. Je dois passer quelques grosses marches de pierre et passer chacune d'elle est un effort incroyable qui brûle les muscles de mes cuisses. Nous finissons par arriver à la voiture et y chargeons mon animal avant de partir boire un coup au restaurant où nous avons mangé ce matin. Je vis un rêve éveillé. Nous rentrons ensuite nous doucher et nous préparer avant d'aller manger cher un ami de Manuel. 

Après une nuit de sommeil, il est temps de rentrer chez moi, nous partons prendre mon colacao et ses cafés au café du village. Un superbe lever de soleil incendie le ciel à notre sortie du café.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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Nous allons faire quelques photos de mon bouquetin ce matin avant mon départ. Nous partons pour le secteur visité en fin du premier soir de chasse. Manuel en profite pour faire ses repérages en route et aperçoit plusieurs bouquetins qu'il observe un moment avant de repartir. Alors que nous roulons tranquillement sur la piste, j'aperçois une compagnie de sangliers en contrebas sur la droite, dans la végétation épaisse. C'est une grosse laie suivie de bêtes rousses. Nous finissons par rejoindre une crête rocheuse où Manuel a l'habitude de faire les photos des animaux pour ses clients. Nous déchargeons mon bouquetin et le portons sur environ 100 mètres pour l'installer sur les rochers avant la séance de photos. Manuel attache plus d'importance à mettre le trophée en valeur que l'animal.

Parce que, malgré tout, la vie continue... 28 novembre 2022
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Je décide donc de prendre aussi quelques photos à ma façon avant de repartir.

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Les rochers du secteurs sont couverts de multiples fossiles marins et, en retournant à la voiture, je tombe sur une magnifique coquille Saint-Jacques fossilisée.

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Nous retournons au village pour manger un bout avant que je ne parte pour le Gers. Je charge ensuite mes affaires préparées la veille et mon bouquetin, ainsi que 2 gros sacs de mandarines offertes par Manuel avant de prendre la route. Un immense merci à mon guide pour son accueil très chaleureux et sa confiance. J'ai bien conscience que la chasse à l'arc complique beaucoup son métier et qu'il a tout fait pour essayer de me faire prélever mon animal même si je ne suis pas habitué à une chasse aussi passive. Il a tellement été habitué à de mauvais archers qui lui en ont fait voir qu'il a eu du mal à me laisser vraiment chasser, il me répétait souvent que peu de secteurs de son territoire étaient adaptés à mon mode de chasse alors que je pense que j'aurais pu essayer d'autres approches mais l'aventure se termine de la plus belle des manières pour moi avec un superbe animal et une flèche parfaite. J'espère pourvoir retourner chasser avec lui un de ses jours car il peut faire chasser n'importe quel gibier espagnols grâce à l'étendue immense de son territoire et nous nous sommes vraiment très bien entendus. Si vous voulez le contacter pour organiser un voyage de chasse en Espagne passez par Instagram : Manuel Cardero  https://www.instagram.com/cardero88/

 

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, pas de télémètre)... juste mon arc, mon couteau, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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Ce blog est adressé à un public de chasseurs ou de curieux intéressés par la chasse. Il comporte des photos d'animaux morts ou de pistes au sang qui peuvent choquer certaines personnes sensibles.

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