Après une première sortie où je n'ai pas vu de cerf, juste 2 brocards, un petit sanglier, 2 biches et un faon, je retourne chasser, ce matin, sur le même secteur. Je me gare un peu avant 7 heures en haut de la piste avant qu'elle ne redescende vers Jumet. Il fait du crachin épais, ce sera parfait pour la chasse. J'ouvre la portière pour écouter la montagne mais pas le moindre brame. J'attends le lever du jour puis pars par la piste en redescendant vers Jumet. J'avance tout doucement en surveillant régulièrement en dessous et en dessus de la piste mais rien ce matin. Apercevant une voiture garée près d'une grange en contrebas, je décide de faire demi-tour pour aller chasser le long d'un petit sentier qui longe sous la crête rocheuse et où j'ai vu les 2 brocards et le petit sanglier dimanche dernier.
Vieux brocard amaigri venu s'arrêter à 20 mètres de moi un peu plus loin sur le sentier le 12 septembre
Les nuages semblent vouloir se dissiper et laisser place à un ciel dégagé. Je repasse à côté de ma voiture et quitte la piste sur la droite pour le petit sentier qui s'enfonce dans le bois. J'avance tout doucement avec le vent dans le dos en espérant voir les animaux en-dessous et en-dessus du chemin.
je n'ai pas fait 30 mètres au milieu des noisetiers épais qu'un animal démarre en-dessous de moi en faisant rouler des pierres. La faible luminosité et l'épaisseur de la végétation ne me permettent pas de l'apercevoir. Je suis sa progression à l'oreille un court instant avant le retour au calme. J'avance un peu plus sur le chemin quand un autre animal démarre, cette fois au-dessus du chemin. C'est une biche. Elle vient se planter à 7 ou 8 mètres de moi, en plein milieu du sentier. Nous nous regardons un court instant puis elle démarre et remonte bruyamment dans les éboulis de blocs de granite qui dominent le chemin. Elle s'éloigne en poussant des cris d'alerte. Je reprends ma progression très lentement en m'arrêtant tous les quelques pas pour observer et écouter. La biche donne toujours l'alerte et avance en avant de moi. Un peu plus loin, un animal démarre à environ 40 mètres au-dessus de moi sans que je puisse dire s'il s'agit de la biche ou d'un autre grand cervidé. Les cris de la biche semble venir de plus loin et finissent par stopper. Le bruit des gouttes d'eau qui tombent des arbres couvrent un peu les bruits du sous-bois.
La grande hêtraie s'éclaircie peu à peu et je débouche sur une grande clairière couverte de feuilles mortes et de débris de bois mort. Je la traverse doucement pour rejoindre une crête rocheuse qui redescend sur la gauche et la passe pour progresser très lentement entre les hêtres et les houx. Un peu plus loin, j'aperçois du mouvement en contrebas à un peu plus de 100 mètres. Une biche et son faon sont au gagnage entre quelques gros hêtres, ils tournent et retournent sur le secteur. Je les observe un moment puis reprends ma progression lente. La biche ne tarde pas à me repérer et démarre en entraînant son faon pour disparaitre un peu plus loin dans le bois.
Je décide de redescendre tranquillement vers une large piste en contrebas. J'avance toujours très lentement avec le vent sur ma gauche qui biaise vers le bas. Alors que j'arrive à environ 70 mètres de la piste j'aperçois un sanglier de plus de 60 kg qui fouille le sol forestier, je n'ai pas l'autorisation de le tirer mais je décide de tenter l'approche. J'avance tout doucement, vers l'animal absorbé par son repas en bordure basse de la piste. Alors que je ne suis plus qu'à 30 mètres, il lève la tête et regarde vers moi, je me fige et aperçois alors une petite bête rousse d'environ 20 kg qui fouille le sol un peu plus à gauche sous la piste. Le sanglier recommence à fouiller le sol, j'avance encore un peu et me rends compte qu'il y a d'autres sangliers, un autre gros de la même taille que le premier fouille le sol un peu en avant du premier que j'avais vu et plusieurs bêtes rousses sont dispersés en-dessous de la piste. J'avance doucement, je ne suis plus qu'à 20 mètres. Un des gros relève la tête. Je stoppe net derrière un gros hêtre, il observe un court instant et se remet à fouiller le sol. Un autre gros sanglier arrive bruyamment plus en arrière quand un brame retentit en contrebas. Les 2 premiers gros sangliers, prennent la piste et s'avancent tranquillement nez au sol puis biaisent pour remonter le talus et venir stopper à environ 12 mètres de moi, ce sont 2 laies, je m'avance un peu vers elles quand une bête rousse prend la piste pour les rejoindre et aperçois mon mouvement. Je me fige, elle démarre en soufflant mais mais ralentit vite en voyant les deux adultes qui fouillent tranquillement le sol. Elle remonte le talus et vient fouiller le sol juste en avant d'eux, à environ 10 mètres de moi. Les autres bêtes rousses fouillent les feuilles mortes en-dessous de la piste avec le troisième gros, j'en compte 5 de plus, soit 9 sangliers. Le vent n'est pas bon et souffle vers le trio de sangliers à ma droite. Il finissent par me sentir, une laie souffle puissamment puis gronde avant de démarrer, les sangliers démarrent tous mais s'arrêtent rapidement éparpillés sur et sous la piste pour humer l'air et observer tète haute, la laie gronde à nouveau et fonce dans le bois sous la piste, les gros et une partie des bêtes rousses la suivent et disparaissent. Une bête rousse retardataire démarre plus à gauche, sous la piste, en grognant et stoppe plusieurs fois avant de disparaitre elle aussi.
Je descends doucement vers la piste pour tenter de trouver le cerf qui a bramé en espérant que la débandade des sangliers ne l'ait pas fait fuir. Alors que je m'avance au bord de la piste, je stoppe net en apercevant un énorme cerf couché à environ 60 mètres en contrebas. Impossible de voir les bois, je n'ai qu'un bracelet pour un moins de 10 cors. Je décide de tenter de me rapprocher. J'avance tout doucement vers 2 gros hêtres un peu plus à gauche à 10 mètres en contrebas. Je calcule chaque pas mais rapidement le cerf regarde vers moi. Je me fige un instant, il tourne la tête, j'avance très lentement de 2 ou 3 pas, il regarde à nouveau vers moi. Le premier gros hêtre n'est qu'à 3 mètres. Je reste immobile, il détourne le regard, j'avance vers le hêtre et arrive derrière quand il regarde à nouveau vers moi et se relève. Il regarde fixement vers moi et je ne peux plus avancer, je ne vois pas bien ses bois. Il est à environ 50 mètres, je tente d'imiter un raire de jeune cerf. Le grand cerf commence à monter vers moi de quelques pas en baisant vers la droite pour prendre le vent. Il stoppe à environ 45 mètres et sa tête se dégage, c'est un 14 cors, il est trop gros pour mon bracelet. Je décide de voir si je peux le faire venir encore un peu. Je pousse un second raire, il s'avance encore de quelques pas et stoppe à environ 40 mètres mais croise mon odeur et démarre bruyamment pour foncer dans la pente et disparaître.
Je remonte sur la piste et la suis doucement en surveillant au-dessus et en-dessous. Je marche un moment sans rien voir des geais donnent de la voix plus bas, signe qu'un animal se déplace mais je décide de suivre la piste plus silencieuse que le tapis de débris végétaux qui couvre le sous-bois. Des souilles très fréquentées ponctues la piste. Alors que j'arrive sous la grande clairière traversée tout à l'heure. Un bruit de bois cassé me fait lever les yeux au dessus de la piste. Un grand cervidé est remonté au travers du bois et je l'ai perdu de vue derrière quelques gros hêtres, juste sous un éboulis de blocs de granit qui remonte vers la crête. J'avance tout doucement sur le chemin et finis par apercevoir une jeune biche au travers des arbres. Elle regarde vers moi à environ 100 mètres puis démarre pour croiser la piste à environ 200 mètres et disparaître dans le bois en contrebas.
Je poursuis ma progression très lente en stoppant régulièrement pour écouter et observer. Plus loin, je stoppe net en apercevant une tâche rousse à 8 mètres sous la piste. Je recule tout doucement et comprends qu'il s'agit d'un chevreuil dont je ne vois que l'arrière train au travers des branchages. Il reste un court instant immobile puis démarre dans la pente, c'est une chevrette. Au même moment, un gros bruit de branches et de feuilles qui s'agitent plus en avant se fait entendre. Je tente d'en déterminer la provenance alors qu'un chevreuil about en contrebas au milieu des cris de geais. Pensant qu'il s'agit d'un cerf qui frotte ses bois, je tente de m'approcher doucement mais impossible de voir l'animal qui s'est éclipsé. Les soules boueuses ont été fréquentés cette nuit et une énorme coulée très marquée remonte dans le talus au milieu de la végétation dense.
Je continue à suivre la piste et rejoins celle que j'ai prise pour monter en voiture ce matin. Je remonte en la suivant tout en surveillant le secteur sans succès. Dans un virage en épingle qui remonte vers ma voiture sur ma gauche, je quitte la piste principale pour en prendre une autre qui s'enfonce dans les sapins. Je la suis un instant tout en surveillant le sous-bois. Rien, je décide de faire demi-tour quand je remarque une grosse salamandre morte sur la piste. Des spasmes agitent encore sa queue, une voiture a dû lui rouler dessus récemment. Je la dépose dans le bois pour lui éviter de finir totalement aplatie puis fais demi-tour. Juste avant de rejoindre la piste principale, je prends un chemin qui remonte droit vers la crête sur ma droite. Je progresse doucement dans la forte pente, des pieds frais de cerf descendent en la longeant. Les geais s'agitent plus haut, peut être des animaux en mouvement. Je remonte en ouvrant bien les yeux mais rien en vue. Alors que j'arrive dans une petite zone de fougères, juste en-dessous de la crête, une biche, cachée par la végétation, démarre à quelques mètres de moi et passe la crête pour stopper à environ 100 mètres en contrebas. Elle observe un peu autour d'elle puis repart et disparaît.
je remonte en suivant la crête tout en observant alternativement les fougères sur le penchant de gauche et le sous-bois de conifères sur l'autre côté. Un peu plus haut, je biaise à droite pour contourner la pointe rocheuse de la montagne par le sous-bois de sapins. J'avance doucement par les coulées de cerfs et de sangliers, au milieu d'un paysage de blocs granitiques couverts d'une mousse bien verte et de sapins morts tombés au sol.
Malgré deux petits sapins frottés de frais et quelque tas de crottes, je ne verrai pas d'animaux. Les geais donnent de la voix plus bas. Arrivé au bout de la pointe rocheuse, je remonte vers la crête puis rattrape un sentier mal marqué qui redescend vers la piste qui descend à Jumet. Au départ le sentier et plus composé de plusieurs coulées plus ou moins parallèles. Je suis tout doucement l'une d'entre elles dans le sous-bois brumeux de feuillus.
Au bout d'un moment, je suis surpris par un jeune 4 pointes qui remonte sur la coulée que je suis, à environ 30 mètres de moi et démarre pour descendre en la suivant. Il stoppe à environ 40 mètres plein travers et regarde vers moi. J'attends immobile, il repart et stoppe à environ 100 mètres, regarde encore un instant vers moi puis redescend en donnant l'alerte, stoppe sur un replat un peu plus bas. Il pousse un second grondement puis disparaît dans la végétation. Je m'avance doucement pour me rapprocher un peu au cas où il ne serait pas allé loin mais focalisé sur ce cerf, je n'avais pas vu le second, couché à environ 20 mètres en-dessous de moi dans quelques buis épars. Il se lève, c'est un petit 8 ou 10 cors, et descend pour disparaitre dans le bois. Je l'entends un moment casser du bois sans qu'il ne semble s'éloigner beaucoup. Je tente de descendre un peu mais il a disparu, je rejoins ainsi le vrai chemin et le suis pour descendre en surveillant autour de moi.
Alors que je suis bientôt à la piste, je remarque une grosse couche au milieu du chemin. Elle est sèche alors que le sol est détrempé. Un animal était là il y a peu. Je redouble de vigilance et continue à descendre quand je tombe nez à nez avec un faon seul au milieu du chemin à 10 mètres de moi. Il démarre et remonte dans les fougères sur ma gauche. Il est 10 heures, je décide de rentrer, je rejoins la piste et remonte vers ma voiture tout en jetant un denier coup d'œil autour de moi mais pas d'autres animaux.
Alex