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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 20:16

Ce matin, je suis invité à une battue au chevreuil sur la société de chasse de Justian/Roques/ Lagardère. Après un bon petit déjeuner (saucisse et copa de sanglier) les consignes sont données (seuls les brocards peuvent être tirés) et le plan de battue élaboré. Nous allons chasser une longue vallée. Je serai posté tout au bout de la traque et les postés vont se déplacer lentement en venant vers moi et en suivant la progression des chiens et des traqueurs.

Je pars avec le président de la chasse et les traqueurs. J'embarque avec un traqueur et les chiens à l'arrière du Cady. Les teckels donnent déjà de la voix. On me débarque sur la route au bord d'un bois de chênes d'environ 150 mètres de large avec comme consigne de me trouver un bon poste dans le bois que je vais garder à moi tout seul. Le président part poser les traqueurs et les chiens puis revient se poster sur ma droite au bord du ruisseau pour garder un poste à renard.

Je rentre dans le bois et commence à me chercher un bon poste avec de la visibilité mais où je puisse aussi me camoufler suffisamment. J'ai tout mon temps, les traqueurs vont mettre un moment à arriver car ils partent d'assez loin. Le bois descend dans une sorte de grand fossé assez profond puis remonte sur une zone de grands chênes clairsemés suite à la dernière tempête. Si je me poste dans le fossé, je peux me camoufler, la végétation le permet, mais je ne vois et entends pas grand-chose. De nombreuses coulées descendent dans le fossé et, si je n'aperçois l'animal qu'au dernier moment, il sera difficile d'anticiper.

Je remonte le talus du fossé et me poste au pied d'un gros chêne, je dégage le sol pour éviter un bruit de feuilles ou un craquement s'il me faut pivoter puis j'attends un peu. Tout est calme, quelques palombes volent d'arbre en arbre. Je scrute le bois et décide de m'avancer encore un peu pour avoir une meilleure vue d'ensemble pour me poster au pied d'un très gros pin mort que la tempête a appuyé sur un chêne. Je dégage à nouveau le sol et l'attente commence. Le sous-bois est très animé, un troglodyte joue à cache-cache dans les ronces, une sitelle grimpe en tournant autour d'un tronc, les gaies gazouillent et volettent d'arbre en arbre. Des vols de corbeaux me survolent en coassant et quelques palombes tournent dans le bois.

Au bout d'un moment un petit éclair roux me fait tourner la tête sur ma droite. Un écureuil fouille les feuilles mortes à la recherche de son déjeuner. Je balaye se sous-bois du regard, le vent est bon, il vient sur ma droite. Tout à coup, j'aperçois un mouvement à 200 mètres environ et distingue un chevreuil qui passe furtivement en cherchant sa pitance entre deux gros chênes puis je le perds de vue. En balayant le sous-bois du regard, j'aperçois 2 gros chênes à la gauche desquels un autre chêne, que la tempête a cassé par le milieu, s'est couché et fait un bon écran de camouflage. Je n'entends toujours pas les chiens et décide de m'avancer doucement vers ce poste qui me parait plus adapté.

J'avance doucement en essayant de ne pas faire de bruit puis je me poste. L'espace entre les chênes me donne une bonne vision d'ensemble du bois.

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Je dégage les feuilles mortes et brindilles à mes pieds et me cale après avoir essayé d'armer l'arc sur différents angles de tirs possibles. L'attente commence, je balaye le sous-bois du regard quand mes yeux tombent sur une silhouette qui se détache sur le fond vert d'un roncier. Un chevreuil ! Il est juste à 40 mètres sur ma droite. Il relève la tête, c'est un brocard et il est magnifique, il avance pas à pas, prenant son temps et broutant un peu les feuilles des ronces.

Je le regarde fixement quand un second brocard, moins imposant surgit de derrière un roncier et dépasse le premier brocard pour  s'avancer en biaisant légèrement vers le ruisseau où est posté le président de la société de chasse. Le grand brocard se tourne vers moi et je pense le voir venir mais il fait du surplace et gratte le sol de son sabot. Le second brocard, qui avait disparu un instant dans la végétation, semble revenir sensiblement vers moi. Je pivote très lentement de 90° pour me préparer au cas où. Mon cœur commence à s’emballer un peu alors que cela ne m'arrive jamais à l'approche. Je suis en place, prêt à armer si besoin, immobile dans l'espoir d'en voir se rapprocher un à distance de tir.

Je regarde alternativement les 2 animaux, le premier brocard ne bouge toujours pas puis alors que je le quitte des yeux pour regarder l'autre, il disparaît.

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Impossible d'y remettre les yeux dessus. Le second brocard se décide, il s'avance comme pour s'engager sur une grosse coulée qui biaise pour se rapprocher de moi et me passer à 10 mètres environ mais, arrivé derrière un gros chêne situé à un peu plus d'une trentaine de mètres, il ne ressort pas. Le temps passe et toujours rien ! Un gros écureuil s'agite sur un tas de branche à quelques mètres de moi, il ne m'a pas repéré.

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Je me penche légèrement et l'aperçois, il est couché juste derrière le gros chêne et fait sa toilette, je comprends alors ce qui se passe, l'autre chevreuil doit être couché lui aussi. Le gros chêne me masque pour approcher mais le grand brocard risque de me repérer rapidement. Je quitte mon poste et avance très doucement vers le gros chêne. Je n'ai pas fait 5 mètres que le grand brocard m'a repéré. Il m'observe couché derrière un petit roncier. Je me fige mais il se lève et balance sa tête de droite à gauche en étirant le coup au-dessus des ronces avant de se retourner et de s'enfuir.

Je pense alors que tout est perdu mais le second brocard n'a pas bougé. Je m'avance encore un peu et arme mon arc. Je l'aperçois maintenant, il regarde son congénère s'enfuir puis se redresse laissant dépasser juste son poitrail de derrière l'a gros chêne. Mon viseur est calé et avant qu'il ne comprenne ma présence ma flèche part et le frappe à la basse du coup le séchant sur place à ma grande surprise car ma flèche n'était pas sensée arriver à cet endroit.

Le brocard s'agite et ses ruades le font tourner en rond au sol. Je me précipite au cas où il se redresserait mais s'en est fini pour lui, il ne s'en relèvera pas.

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Je retourne à mon poste et rapidement j'aperçois, au bout du bois, 3 chevreuils qui semblent se diriger vers la bordure du bois sur ma droite. Je me décale un peu pensant les voir venir au même endroit que les brocards mais remontant d'un creux je les vois surgir sur ma gauche à 45 mètres, une chevrette et ses 2 chevrillards, pour aller droit vers mon poste. Je profite de leur passage derrière des ronces pour retourner à mon poste mais après un moment à les attendre je les vois sortir dans le pré sur la gauche du bois et partir droit vers la ferme avant de disparaître. Les chevrillards semblaient être 2 femelles, ils n'auraient donc pas pu être fléchés de toute façon.

Les voies des chiens et des traqueurs se font maintenant entendre et les coups de feu commencent à claquer, les chevreuils sortent de tous les côtés sur les postés qui réussiront à en abattre 3. Fin de traque, je retourne à mon brocard, il n'est pas mal du tout, l'autre devait vraiment être fabuleux.

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Je rejoins les chasseurs qui se réunissent au bord de la route. Une grosse chevrette revient des vignes vers le ruisseau, le longe un peu puis rentre au bois pour passer pas loin de mon poste que je viens d'abandonner.

Nous rassemblons les chevreuils et partons pour une petite traque au sanglier et au renard sur un autre secteur du territoire. Je rejoins mon poste ou j'ai manqué un renard cette année (http://flash back : http://chasse-a-l-arc-dans-le-gers.over-blog.com/article-battue-au-sanglier-a-roques-28-aout-56487674.html)

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

Au bord d'un petit ruisseau, enfoncé dans la végétation je me cale et attends. Les chiens ont lancé dès le départ mais personne ne tire et les traqueurs tentent de les arrêter, ce sont des chevreuils. Le plan de chasse est terminé nous ne les tirons plus. Les traqueurs et les chiens se rapprochent mais les teckels restent muets, un éclair roux surgit sur ma droite, je tourne la tête mais il s'agit d'un écureuil qui, de branche en branche, vient me passer juste à moins d'un mètres au-dessus de la tête pour disparaître dans le bois aussi vite qu'il était apparu. Les teckels vont me passer très près à plusieurs reprises mais rien, pas un coup de gueule, les sangliers et le renard sont aux abonnés absents. Les 3 coups de corne retentissent, fin de chasse, nous rentrons.

 

Alex

 

Atteinte :

Mon premier chevreuil à l'arc en battue, 13 février 2011

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 15:15

Ce matin, j'étais invité à une battue qui s'est annulée hier soir, du coup, je pars chasser le chevreuil sur Lasseran, sur une partie d'un territoire privé morcelé qui s'étale aussi sur Pavie, où j'ai un bracelet. Je me gare près d'un petit bosquet et descends en sous-bois pour me poster une première fois et appeler au Butollo. Il a gelé ce matin et une légère brume flotte dans l'air. Mes appels ne donnent rien. Je quitte mon poste et continue pour aller me reposter plus loin. Je dérange un lapin au gagnage sur une bande d'herbe qui borde le bois, il détale et rentre au bois un peu plus loin.

Je continue un peu puis me poste à nouveau, pas plus de succès avec mon appeau. Un peu plus loin une langue de pré remonte entre 2 bosquets. Je me poste derrière un buisson et appelle à nouveau un moment mais toujours rien ! Je trouve que depuis quelques jours le Butollo marche moins, même sur des territoires où je ne l'ai jamais essayé. Il semble que les chevrettes accompagnées d'un brocard ne répondent pas.

Je continue et passe l'angle du bois et traverse le pré pour avancer en longeant une haie. En crête, un chevreuil est au gagnage dans la brume. Je décide de m'approcher un peu jusqu’à 100 mètres environ où je peux me cacher derrière un buisson qui dépasse de la haie, quand sur ma gauche, à 50 mètres environ, j'aperçois 2 brocards en velours qui regardent vers moi. Ils ne m’ont pas identifié et je me voûte pour arriver jusqu'au buisson en faisant de petits appels timides avec mon Butollo. Ils ne bronchent pas. Je me poste et commence mes appels mais ni l'un ni les autres ne semblent vouloir venir. Le chevreuil de la crête rentre au bois et je perds les autres de vue.

Je reprends ma progression en longeant lentement la haie quand les 2 brocards la traversent pour rentrer au bois 80 mètres plus haut en longeant la crête. Ça s'annonce mal pour ce matin. Je biaise et rattrape l'angle du bois puis le longe un moment avant de rentrer par un chemin forestier au cœur de la forêt. J'avance doucement en me postant régulièrement et en appelant mais rien ne vient. Une bécasse me décolle dans les pieds, un peu plus loin un chevreuil sort sur le chemin à 30 mètres de moi et fait immédiatement demi-tour.

Je ressors sur le champ travaillé un peu avant la langue de pré où je me suis posté tout à l'heure. J'avance doucement, le sol meuble est silencieux. En arrivant au niveau du pré, j'aperçois un chevreuil qui traverse à 60 mètres entre les bosquets. Je ma baisse et rejoint doucement la bordure du second bosquet, il ne m'a pas vu et broute tranquillement en avançant. Je longe le champ puis remonte dans la friche pour aller me positionner où je pense le voir sortir. Une fois calé derrière des buissons, j'attends un peu et entends le chevreuil cavaler sur quelques mètres puis c'est à nouveau le calme plat. M'a t'il repéré ?

Je quitte mon poste et poursuis vers un petit lac autour duquel se trouvent souvent les chevreuils. En arrivant au coin du lac un remous attire mon regard, c'est un gros ragondin qui s'est mis à l'eau et qui s'éloigne du bord.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je m'avance rapidement pour tenter de le flécher mais il plonge avant que je n'ai eu le temps d'armer. Une traînée de bulle trahit sa progression sous l'eau, je la suis, prêt à armer. Les bulles longent à quelques mètres de la berge puis se rapprochent du bord en arrivant à l'angle du lac. J'arme, le ragondin ressort juste devant moi, de face. Mon viseur se pose entre ses omoplates et je décoche mais ma flèche est un peu trop en arrière. Le ragondin plonge et fait demi-tour. Ma flèche est restée fichée au fond de l'eau.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je scrute la surface de l'eau espérant le voir rapidement remonter à la surface quand je perçois du mouvement au milieu du lac dans les masselottes desséchées. Il part vers la rive opposée.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je pars au pas de course pour l'intercepter en face mais j'arrive trop tard, un remous sous la berge me fait comprendre qu'il doit être au terrier. Tout à coup, le remous s'intensifie et j'aperçois le ragondin se débattre devant son terrier. J'arme et le tire au juger, sans réellement identifier ma zone de tir. Touché, il grogne et rentre au terrier.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je dégage un peu les ronces et tente de me rapprocher du terrier mais je glisse et finis dans l'eau jusqu'à mi mollets, à y être, j'y reste et je commence à dégager l'entrée du terrier en creusant à mains nues puis me penche sur l'entrée du terrier. J'aperçois les moustaches du ragondin qui s'agitent. Le terrier est peu profond, j'attrape une branche et pousse un peu le ragondin qui mort vivement la branche. Je tire sur ma branche, ce qui fait venir un peu le ragondin avant qu'il ne lâche prise puis je recommence 2 ou 3 fois et arrive à l'amener près de l'entrée, j'attrape mon arc et lui décoche une flèche en pleine tête. Cette fois c'est fini, je le sors de l'eau, pars récupérer ma flèche avec une longue branche et retourne à la voiture.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je décide d'aller faire un tour vers Labejan avant de rentrer. Je me gare à la ferme du Tuco et pars par un chemin forestier avec mon appeau pour tenter d'apercevoir un chevreuil. Mes appels restent sans réponses et le bruit de la N21 en contrebas est assez pénible. Je ressors du bois un peu plus loin puis reviens à travers champ vers le lac du Lion. Les canards s'envolent par petites volées ainsi que le héron. Je descends vers la digue puis pars vers un autre bois un peu plus haut. J'avance doucement en appelant régulièrement mais toujours rien. Un animal se lève devant moi dans le sale sans que je ne puisse l'identifier. Au loin les coups de feu d'une battue retentissent, certainement sur Saint Jean le Comtal.

Arrivé au bout du bois, je ressors sur le pré et redescends vers le lac du Tuco, 2 ragondins sont au gagnage et l'eau est très agitée.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Je descends doucement pour tenter de les flécher bien que la manœuvre semble perdue d'avance. Je suis à 200 mètres quand les ragondins se précipitent vers l'eau. Je me fige et attends un peu. Ils reprennent confiance et font demi-tour pour se remettre à brouter. J'avance tout doucement et gagne encore 50 mètres, ils repartent vers l'eau en courant. Je me fige et attends alors qu'ils se ravisent et reviennent sur leurs pas. Je gagne encore 50 mètres mais cette fois j'aperçois les colverts que les arbres me masquaient. Ils viennent vers moi et m'aperçoivent. Ils s'envolent, précipitant les ragondins à l'eau.

Je cours vers la berge et aperçois l'un des ragondins qui refait surface au milieu du lac. Je longe la berge pour l'intercepter au terrier mais il sera trop éloigné et je ne veux pas risquer de le perdre comme le dernier sur ce lac. Je passe l'angle du lac et reviens me positionner derrière les terriers mais le ragondin plonge à 10 mètres du bord et disparaît définitivement.

J'attends un peu sans rien voir puis fait un tour du lac pour tenter de voir le second ragondin. Quelque chose plonge au niveau où le ragondin est rentré dans l'eau, je repars vers les terriers. Quelque chose ressort et replonge juste à mes pieds sans que je ne puisse voir de quoi il s'agit. Je poursuis vers les terriers et c'est une poule d'eau qui me ressort à 6 mètres pour replonger et disparaître. Je retourne à la voiture pour aller faire un tour un peu plus loin.

Je me gare sous la digue du lac puis remonte pour longer le lac côté gauche en direction des terriers de ragondin. Une volée de colverts décolle, puis le héron, puis l'aigrette puis 2 autres volées de colverts. Je longe la berge jusqu'au bosquet devant lequel l'eau est agitée, je rentre me positionner sur les terriers mais ce sont des volées de colverts qui démarrent. Je tente un petit coup de Butollo, rien.

Je longe le bois et ressort du bosquet, traverse un semée de blé et rentre dans un grand bois pour rattraper le chemin forestier que je longe doucement. Le galop caractéristique d'un chevreuil retentit en sous-bois. Je me fige et tente quelques appels. J'aperçois une belle chevrette qui vient s'immobiliser à 50 mètres au milieu des arbres et qui me cherche du regard. Mes appels la tranquillise à moitié mais elle est toujours en alerte, le poil blanc de son arrière train est ébouriffé. Elle marche d'un pas saccadé et s'arrête souvent puis disparaît en aboyant. Je continue un peu, tente des appels sans succès puis bifurque à gauche sur un autre chemin pour remonter vers le haut du bois. Derrière un arbre tombé, je recommence mes appels. Toujours rien, je longe doucement le chemin quand un galop retentit au-dessus de moi, sur ma droite. 2 chevrettes et un brocard filent à travers bois en s'arrêtant plusieurs fois puis traversent le chemin et disparaissent derrière la crête.

Je suis le chemin et sors du bois. Les chevreuils sont déjà loin, à 600 mètres environ et ils filent à travers les labours. Je rattrape un chemin de terre qui suit la crête de la colline et suis de loin la fuite des chevreuils puis je les perds de vue. Je rejoins un autre bois et me poste, mes appels restent sans réponse. Je longe doucement la bordure haute du bois bien exposée au soleil et lève 2 chevreuils sans les voir. En bas, un cormoran s'en donne à cœur joie dans un grand lac que je n'ai jamais encore chassé. Un peu plus loin, sur ma droite en bas de la combe, un chevreuil s'enfuit au galop. Ce n'était pas une matinée Butollo, je redescends vers l'angle du bois puis remonte à travers champ pour rattraper la route qui me mènera à la voiture. Un gros vol de palombes décolle et tourne sur le bois. C'est fini pour ce matin, je rentre.

Après une sieste réparatrice, je repars en chasse du côté de Traversères cette fois pour taquiner le sanglier. J'arrive sur place vers 16 h et décide de commencer par faire un grand tour sur le territoire pour étudier la fréquentation des différents secteurs avant de décider où me poster. Des traces fraîches et des souilles de sangliers marquent différents endroits du territoire. Je décide d'aller me poster en bordure d'un bois devant une grande zone de genets très épais où les sangliers se remisent souvent. Le sol sec ne marque pas trop et savoir si les pieds sont frais ?

Ce poste donne l'avantage de voir et d'entendre loin et je suis toujours à temps de me déposter si nécessaire. L'attente commence. La cime des arbres est agitée par des chardonnerets qui vont et viennent. Les geais gazouillent plus haut. Je passe le temps à observer tout ce petit monde. Vers 16h45, il me semble entendre un grognement furieux d'un sanglier. Je tends l'oreille mais plus rien à part le champ des oiseaux. Un peu plus tard de nouveau le même bruit mais très court et lointain, je rêve ou bien ?

Je décide de quitter mon poste et de me rapprocher de la source du bruit. Je descends dans le pré passe une haie puis rentre dans le bois d'en face par une trouée faite en début de saison aux sécateurs. Je ressors du bois et avance lentement d'une boule de ronces à une autre en m'arrêtant un moment pour écouter à chaque fois. Pas un bruit, je remonte vers la bordure du bois et m'arrête derrière un gros genévrier pour écouter un moment. Un couinement retentit. Le vent est bon, je vais tenter de me rapprocher, j'avance un peu et me cale au pied d'un gros chêne. Plusieurs très grosses coulées descendent du bois mais la végétation sera un handicap pour tirer. Des branches dans tous les sens, des ronces, des buissons. J'attends un peu à l'écoute puis remonte encore un peu dans le bois et me poste derrière des ronces. Les couinements se font de plus en plus sonores et il semble qu'un combat soit en cours. Des grognements furieux déchirent le silence par moment. Je me décale encore un peu sur la pointe des pieds puis attends un moment.

Un pas dans la feuille descend droit sur moi. Je suis prêt à armer. Le pas se rapproche de plus en plus et je m'attends à voir le sanglier d'un moment à l'autre. J’arme, je suis prêt mais l'animal bifurque et regagne les épais sur ma gauche. Le combat fait rage, la fureur des combattants est impressionnante. Je m'avance en calculant chaque pas et en m'arrêtant régulièrement. Le bois fait environ 80 mètres de large et il y a des coulées partout, je décide de me positionner au milieu pour avoir un maximum de chances. J'avance d'un pas, fais une pose, 2 pas, une autre pose... Les sangliers sont toujours en train de se battre et je profite du vacarme pour m'approcher. Je parviens à me positionner à environ 20 mètres du sale, derrière un arbre, le vent est bon, les possibilités de tirs sont correctes. Je décide de rester là.

Le combat, qui s'était posé par moment, vient de prendre une intensité incroyable, les branches cassent à 30 ou 40 mètres devant mois, un impact impressionnant retentit, je pense que les défenses se sont entrechoquées. La végétation craque et bouge devant moi et toujours ses grognements furieux. Les pas se rapprochent. La pression monte, mon décocheur commence à entrer en tension sur la corde. Il semble que ça marche de partout, combien sont-ils ?

Je peux en entendre mastiquer certains, le souffle des respirations rauques se rapproche toujours, les pas craquants sur les feuilles mortes sont de plus en plus présents... Tout à coup, un premier sanglier sort du salle sur ma gauche puis un autre et un autre... 5 sangliers s'avancent, l'un d'eux biaise vers moi, je me focalise sur lui, j'arme doucement. il s'arrête une première fois à 8 mètres plein travers et à découvert mais je n'ai pas le temps de décocher, il s'avance encore et s'arrête à 6 mètres avec un léger 3/4 face et se met à fouiller le sol. Je prends ma visée et décoche. L'impact est bien audible et ce bruit caractéristique d'une flèche de coffre me donne confiance. Le sanglier couine et fait volte-face pour rerentrer dans le sale. Le reste des sangliers, au tour de lui, éclate en tous sens puis le calme revient, enfin si on peut dire car d'autres sangliers continuent à venir vers moi. Je réencoche une flèche.

Je reste immobile, au bout d'un moment, tous mes sens en éveil, je tourne la tête vers des craquements tous proches. Un autre sanglier surgit du sale par le même chemin que celui que j'ai fléché à l'instant. J'arme et le suis, il avance tranquillement puis s'arrête à environ 7 mètres, plein travers mais partiellement caché par des ronces, il renifle le tronc d'un petit arbre. Mon viseur est calé mais le tir est trop risqué à cause de l'encombrement. Tout à coup, il avance de quelques pas dans un petit roncier puis fait brusquement volte-face et part au grand galop vers le salle, fait un virage à 90 ° qui fait voler la terre et les feuilles mortes, passe à 5 mètres devant moi puis se jette dans le sale dans un grand fracas. Je comprendrais plus tard qu'il est tombé sur le sang du premier sanglier.

Avec ce remue-ménage, je pense que la soirée est terminée mais il y a toujours de l'agitation face à moi dans l'épais. A nouveau, les sangliers commencent à chahuter furieusement et avec la luminosité qui baisse rapidement, ce combat prend une autre dimension. Un autre sanglier surgit du sale sur ma droite un peu plus haut et longe les épines noires. Il fouille le sol et sa mastication baveuse s'entend comme s'il était à côté de moi, il est à 8 mètres environ. Noir sur font sombre, avec cette luminosité décroissante, je préfère ne pas décocher et attends encore au cas où.

C'est alors que tout s'accélère, le gros des sangliers resté devant moi s'avance droit sur moi. Tout se met à craquer, un léger mouvement devant moi me fait baisser les yeux et alors que je les relève, je me trouve avec 10 à 15 sangliers arrêtés à 3 mètres juste à ma droite. J'arme doucement, prends la visée sur le plus en évidence et décoche. Le sanglier couine sur l'impact. Le son est identique à ma première flèche ce qui me rassure. Le groupe éclate et mon sanglier se dédouble ! Un second sanglier de même taille était juste derrière lui collé flanc contre flanc, j'espère ne pas l'avoir blessé en même temps que le sanglier visé.

Je reste immobile en attendant le retour du calme, je réencoche au cas où, il me semble entendre un sanglier se débattre dans les épines, des souffles rauques retentissent régulièrement et les craquements s'estompent peu à peu jusqu'au retour du calme. J'attends encore un bon moment puis je sors ma lampe et commence à examiner les zones de tir. Le premier sanglier perd rapidement beaucoup de sang et part droit vers le bas du bois, je ne retrouve pas ma flèche. J'avance doucement en suivant la piste très abondante puis la perds brusquement ! Rien à faire, impossible de retrouver du sang.

Je pars donc vers la deuxième zone de tir et retrouve ma flèche cassé peu après l'impact, un peu de sang sur la cassure du tube mais rien sur le reste de la flèche, je n'ai pas traversé, il manque 20 cm et la lame qui sont restés dans le sanglier, un peu plus loin 2 gouttes de sang puis plus rien. Je marque l'emplacement de la flèche et du sang puis je retourne à ma première piste. A genoux dans les feuilles mortes, le nez au sol, je tente de comprendre. La piste est très abondante puis se termine par 3 petites gouttes projetées, c'est bizarre ! A part que, mais oui c'est ça, je reviens au dernier sang abondant et cherche sur les côtés de la piste, le sanglier a en fait bifurqué à 90 ° vers le sale et la piste est toujours aussi abondante, je le retrouve rapidement couché sur le ventre. Il n'a pas fait 40 mètres.

Je le sort du sale et fait une petite photo puis je repars vérifier la seconde flèche sans plus de réussite que la première fois.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

J'ai oublié ma corde à la maison et maintenant il va me falloir le sortir du bois, je le traîne jusqu'au bord du bois et pars chercher ma voiture qui est à 2 ou 3 km puis je rentre chez moi, chercher ma corde. J’ai 20 minutes aller-retour en voiture et j'en profite pour appeler le conducteur de chien de sang. Nous prenons rendez-vous pour 9 heures le lendemain matin.

De retour avec ma corde, il me faut faire 500 mètres en traînant le sanglier en montant pour arriver à la voiture. Je sue à grosses gouttes malgré la fraîcheur du soir. De retour chez moi, je vide le sanglier en pensant au second. La nuit est agitée, je compte les heures en essayant de dormir un peu. Enfin 8h40, je pars chercher le conducteur de sang qui habite à côté de ma zone de chasse. Nous partons pour la recherche, nous nous garons, je prends Dudule en laisse, l'herdale terrier qui sert de chien forceur et le conducteur prend Raboliot son teckel qui fait le recherche au sang.

Je les conduis sur les dernières gouttes de sang trouvées hier. La recherche risque d'être difficile entre la piste de sang du premier sanglier et les traces des autres sangliers, j'ai peur que Raboliot s'y perde. D'entrée, Raboliot prends une piste et rentre dans les épines, je suis en rampant avec Dudule en laisse qui tire comme un fou et ne me laisse pas le temps d'écarter les ronces qui me griffent de partout. Raboliot donne de la voix et excite encore plus Dudule. Nous ressortons dans un clair et nous redressons. Raboliot est en défaut, il tourne et retourne au pied d'un talus abrupt puis finit par revenir au premier sang avant, cette fois, de prendre la bonne voie et trouve rapidement le sanglier alors que j'attends dans le clair sur les consignes du conducteur La sanglier qui perdait peu de sang au départ s'est vidé par la gueule sur les  "Viens, il est là". Mon sanglier qui perdait peu de sang au départ s'est vidé par la gueule sur les 15 à 20 derniers  mètres. J'attache Dudule qui est moitié fou et je descends retrouver le conducteur et Raboliot qui  à pille mon sanglier. Je suis soulagé et remercie vivement le conducteur de rouge en lui serrant la main et en le félicitant ainsi que son chien.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Hé bien maintenant, il va falloir le sortir de là, je me fraye un passage dans les épines en le tirant par une patte et l'amène au ras du bois puis je pars aider le conducteur à ramener les chiens avant de traîner le sanglier jusqu'à ma voiture. Je suis lessivé mais il faut maintenant rentrer et peler.

Une petite photo souvenir avant d'attaquer le dépeçage.

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Mon premier sanglier, vidé la veille, présentait une entrée de flèche en avant de l'épaule et une sortie très basse derrière la patte opposée, la flèche touche un poumon et rentre dans le cœur au niveau des connections des gros vaisseaux pour ressortir en bas du cœur. Le second présente une entrée de flèche pleine épaule (la lame fracasse l'omoplate) et la lame se fiche dans l'épaule opposée et touchant les 2 poumons et les vaisseaux au-dessus du cœur.

En pelant mon second sanglier, une surprise m'attend, une lame de thunder-head est enkystée dans la chair du coup au ras de la peau !

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

Et en découpant la viande, je m'aperçois que l'omoplate a été traversé et que la lame s'y est certainement enkystée, la cicatrice du passage de la flèche dans les muscles, juste au-dessus de la colonne vertébrale est encore visible mais la peau n'en garde pas de trace. Ce doit être le sanglier blessé l'an dernier un peu plus loin par un membre de l'ASCA32.

 

Alex

 

Atteintes :

Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010
Ragondin en entrée, sangliers au dessert, 5 février 2010

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 06:31
L'incroyable anniversaire de Manu, ou l'histoire du ragondin à 3 pattes ! 31 janvier 2011

Ce matin, rendez-vous est pris pour 7h20 sur le parking d'Intermarché à Mirande, nous allons chasser le lac de Saint Maur avec Manu. Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de chasser ensemble. Je mets mes affaires dans la voiture de Manu et nous voilà partis. Manu se gare au départ de chemin de terre qui aboutit au lac. Nous nous préparons et nous voilà partis. Nous longeons au pied de l’impressionnante digue puis remontons vers l'angle droit de lac. L'an dernier c'est de ce côté que se trouvaient les ragondins à cette heure-ci, occupés à leur toilette matinale, avant de retourner vers les terriers. Comme l'an dernier à cette époque, le lac est bas ce qui est à notre avantage car les ragondins ont creusé leurs terriers dans un fossé et sur un ruisseau sur la droite du lac. Ils sont donc obligés de sortir de l'eau pour nous échapper.

La luminosité croit doucement, le lac semble désert alors que l'an dernier à ma première sortie, les ragondins étaient très nombreux. Nous longeons doucement le berge quand j'aperçois un gros ragondin assis au bord de l'eau. je le montre à Manu qui me dis de tenter l'approche mais, au même moment, il nous repère et s'étire vers l'eau pour s'éloigner tranquillement en nageant. Je me rapproche rapidement du bord, arme, vise et décoche sur le ragondin qui s'est déjà bien éloigné. Manqué. Je dis à Manu d'aller se poster en face. Il part rapidement et se positionne pour intercepter le ragondin. je le regarde un moment s'éloigner puis je décide de longer un peu la berge pour voir si d'autres ragondins ne se trouveraient pas dans les parages. Je longe la berge tout en surveillant Manu et le ragondin qui vient d'amorcer un virage et longe la berge opposée en direction du bout du lac. Manu le suit doucement.

Vu la direction que prend l'animal, je décide d'aller me poster sur l'arrivée d'un ruisseau par lequel les ragondins sortent parfois vers des terriers situés plus en amont. L'eau coule boueuse et je décide de jeter un coup d'œil un peu plus haut sur le ruisseau mais il semble que les ragondins soient déjà loin. Je retourne à mon poste et tente de prendre une photo mais la faible luminosité donne un rendu médiocre.

Manu, ayant vu le flash d'en face, a cru que je lui faisais des signes lumineux et me répond avec sa frontale quand, tout à coup, j'aperçois le ragondin qui traverse vers mon côté en biaisant vers la digue. Demi-tour, je pars rapidement vers les terriers pour l’empêcher de fuir. Le fossé des terriers a été reprofilé mais les plus gros terriers sont toujours là et semblent très fréquentés aux vues des coulées très marquées. Pendant ce temps j'entends une décoche et me retourne vers Manu, "Tu l'as eu ?" "Oui il est mort", un ragondin se cachait dans des branches mortes au bord de l'eau en jouant la carte du mimétisme et Manu vient d'en finir avec lui de 2 flèches bien placées. Je longe dans le fossé alors que le ragondin arrive au bord, je sors du fossé et avance en alignement avec un gros sapin pour approcher le ragondin qui est juste à 5 mètres de bord, en surface et de face mais ce dernier fait demi-tour sans me laisser le temps de réagir.

Il retraverse vers Manu mais s'arrête plusieurs fois en route, je jette à l'eau tout ce qui me passe par la main (pierres, branches) pour l'encourager à avancer mais arrivant en face de Manu, il s'arrête à nouveau à 30 mètres environ de la berge et refuse de bouger. Manu décide de tenter de le flécher. Sa première flèche passe au ras devant le nez, le ragondin ne bronche pas, la seconde idem, le ragondin se décale à peine. Manu arme une troisième fois et prend son temps pour viser. Cette fois l'impact, que j'entends nettement, ne trompe pas. Le ragondin touché sur le dos plonge et remonte rapidement pour revenir vers mon côté du lac. La flèche l'a entamé sur le dos, lui coupant un bout de peau qui flotte en surface. Manu n'a plus qu'une flèche.

L'incroyable anniversaire de Manu, ou l'histoire du ragondin à 3 pattes ! 31 janvier 2011

Le ragondin s'éloigne du bord puis bifurque pour partir vers le bout du lac. Il s'arrête régulièrement et nos jets de pierres le font repartir. Il finit par venir vers le ruisseau où je me suis posté en essayant d'être discret mais il m'a repéré et s'immobilise sur l'eau. Les lancers de pierres de Manu n'y change rien. Je sors donc de mon poste et avance vers lui. Il reste immobile à 30 mètres du bord et j'hésite à décocher pour le faire bouger. Finalement j'opte pour les lancers de pierres. Il plonge. Je crie à Manu d'aller se poster près d'un tas de branches où les ragondins se réfugient souvent mais le talus abrupt oblige Manu à regagner le chemin qui longe le lac et le ragondin ressort juste où je pensais le voir arriver alors que les ronces empêchent Manu de le voir. Il fait des va et vient alors que je le guide mais il n'arrive pas à voir le ragondin qui finit par faire demi-tour et partir vers la digue.

Manu le suit et l'encourage à avancer à grand renfort de pierres. De mon côté, je longe la rive puis comprends qu'il va essayer d'aller se cacher sous le déversoir. Je pars donc rapidement vers l'angle du lac et passe derrière la digue pour avancer à couvert. Je cours jusqu'au déversoir, remonte sur la digue pour le franchir doucement et repasse sous la digue pour courir vers le point de chute du ragondin.

Je suis à genoux derrière la digue, dépassant juste assez pour surveiller le ragondin qui à stoppé à 10 mètres du bord. Il repart en venant vers moi. Je rampe alors que la crête de la digue me le cache, arme mon arc à plat (merci au repose flèche ultra rest) et me redresse sur mes genoux pour tirer. Le ragondin est à 3 mètres de la digue en dessous de moi, sa plaie sur le dos est bien visible. Je vise mais le ragondin a compris et amorce un demi-tour, mon pins est calé, je décoche et passe à quelques cm du ragondin. Je suis fou de rage, manquer une telle occasion sur un ragondin blessé qu'il faut achever rapidement. Je peste à haute voix. Je récupère ma flèche.

Le ragondin repart en biaisant vers les terriers, je repars vers les terriers en courant derrière la digue puis essaye de me cacher en progressant dans le fossé mais le ragondin repart en biaisant vers la berge opposée où Manu l'attend posté. Il s'arrête souvent puis, encouragé par mes lancers de projectiles, il décide de partir vers le bout du lac. Je le suis par le chemin du lac en essayant de me cacher le plus possible. Il se rapproche de mon côté. Je vais doucement à sa rencontre et tente 2 flèches. Encore manqué, il continue un peu et s'immobilise au milieu de l'eau. Je remonte mon pantalon et me mets à l'eau jusqu'aux genoux pour récupérer mes flèches au lancer. L'une est trop loin, je ne parviens à en récupérer qu'une seule. Le ragondin semble à bout de force et reste immobile malgré les lancers de pierres de Manu et mon remue manage dans l'eau. Je reviens sur la berge, avance vers le ragondin jusqu'à avoir l'eau aux genoux. Il reste immobile mais il est encore un peu loin pour pouvoir récupérer ma flèche. Je reviens au bord et lui lance des pierres.

Il plonge et part vers Manu qui ne peut le flécher puis repars vers la digue. Nous le suivons, Manu récupère une flèche au passage qu'il va tirer sur la ragondin sans résultat. Le ragondin revient vers mon côté puis se ravise et part vers l'angle opposé du lac où il s'arrête. Je pars en courant derrière la digue et me poste. Manu fait une belle approche, arme, vise et décoche mais manque encore le ragondin qui fait demi-tour pour revenir vers les terriers puis bifurque vers la digue alors que je l'attends caché dans le déversoir. Mais il s'immobilise un long moment car il m'a repéré et je quitte mon poste le faisant fuir vers les terriers. Je récupère ma première flèche revenue au bord puis je passe derrière la digue, longe dans le fossé, dos voûté, alors que le ragondin vient se poser sur la berge. Je parviens à l'approcher à 12 mètres environ en approchant derrière un arbre. J'arme, vise et décoche. Touché, le ragondin plonge et repars vers Manu qui n'a plus de flèche, je me précipite au bord de l'eau en réencochant, arme, vise le ragondin qui nage en surface à 10 mètres du bord environ et décoche. Encore manqué, ma flèche passe juste dessous. Je ne peux retenir un cri de rage, ce n'est pas possible d'être aussi mauvais !

De ma position, je vois Manu devenir de plus en plus rose ! Je n'y crois pas il se met à poil pour aller chercher sa dernière flèche dans l'eau. J'y ai trempé les jambes et je sais qu'elle est très froide. Il se met à l'eau en gémissant un peu alors que le ragondin se rapproche du bord puis ressort de l'eau avec sa flèche, se rhabille en vitesse puis pars en courant vers le ragondin en oubliant son décocheur, demi-tour, il prend son décocheur, monte sur le chemin puis parvient à approcher le ragondin qu'il parvient à flécher proprement alors qu'il repartait vers mon côté. "C'est fini" "C'est fini" Manu laisse éclater sa joie, il vient de flécher 2 ragondins alors que je n'ai rien fait ce matin, c'est une première, je suis très content pour lui car habituellement, malgré tous mes efforts pour lui faire tuer des ragondins, c'est souvent moi qui flèche. Ce matin j'ai été particulièrement mauvais. Je récupère ma flèche.

Je fais le tour pour féliciter Manu et récupérer les flèches et les ragondins. En arrivant je vois Manu qui vient de sortir de l'eau son premier ragondin. 3 de ses flèches ont coulé et je commence par récupérer celle qu'il n'a pas pu attraper puis nous récupérons le second ragondin. Ma flèche est passée juste sous la peau au niveau des épaules, celle de Manu est restée plantée en travers. Nous retournons le ragondin et là qu’elle n'est pas notre surprise en constatant que ce ragondin qui nous a fait courir plus de 3 heures est en fait infirme ! Il lui manque une patte avant !

L'incroyable anniversaire de Manu, ou l'histoire du ragondin à 3 pattes ! 31 janvier 2011

Manu est lessivé, nous décidons de rentrer. Encore toutes mes félicitations Manu et au plaisir d'une prochaine chasse au ragondin. Heureusement que tu étais là pour rattraper ma maladresse du jour !

L'incroyable anniversaire de Manu, ou l'histoire du ragondin à 3 pattes ! 31 janvier 2011

Alex

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 07:29

Ce matin, je décide d'aller faire un petit tour au ragondin du côté de Labéjan. Je vais commencer par le lac du "Tuco". Arrivé sur place, je me gare près de la ferme puis descends vers le lac mais à part quelques colverts qui décollent, le lac est désert ce matin. Je me poste un moment au-dessus des terriers, derrière les peupliers et attends un peu alors que la luminosité croit doucement. Toujours pas de mouvement, je constate que les ragondins sont de moins en moins matinaux sur ce lac. Je décide de faire un tour de lac avant de poursuivre vers le lac du "Lion", un peu plus haut.

Rien sur le lac, pas plus sur la mare juste en amont, je longe le petit ruisseau pour rejoindre l'autre lac. Un lapin détale devant moi pour se précipiter vers les terriers de blaireaux où il disparaît.

En passant je jette un coup d’œil sur la petite mare au pied de la digue mais pas le moindre ragondin, l'eau est claire et calme. Je remonte la digue, la coulée qui va de la mare au lac est très fréquentée, le sol est à nu. J'avance doucement vers le milieu de la digue pour tenter de surprendre les canards qui sont souvent au pied d'un petit saule qui pousse au bord de l'eau. Je passe juste la tête par-dessus la digue et bien sûr les canards sont cette fois dans l'angle du lac sur ma gauche, ils sont à 30 mètres pour les plus proches et commencent à s'éloigner du bord. Je monte sur la digue car ils sont vraiment trop loin pour tenter une flèche. Ils décollent. Je m'avance vers le petit saule sans faire attention, un couple de colvert calé contre la digue me décolle dans les pieds ! Bon ça c'est fait.

Au milieu du lac, j'aperçois un ragondin qui traverse de gauche à droite. Je repasse derrière la digue et avance jusqu'à l'angle droit du lac à couvert puis remonte doucement juste assez pour observer sans être vu. Le ragondin amorce un virage pour partir vers le bout du lac et les terriers. Je quitte ma cachette et tente de le rattraper mais il plonge. 2 colverts décollent aux pieds des peupliers qui bordent la rive opposée. Je me précipite vers les terriers et attends un moment. Rien ne vient. Le remous de l'envol des canards a peut-être masqué le remous du ragondin se cachant sous le peuplier mort. Je quitte mon poste et traverse le ruisseau par le passage des sangliers puis reviens vers les peupliers.

L'eau est agitée sous le peuplier mort et quelque chose plonge à mon approche. Un ragondin, un oiseau d'eau ? J'attends un peu au cas où il remonterait puis je pars vers la digue en longeant les ronces quand j'aperçois un ragondin qui vient vers moi. Je me cache derrière les peupliers mais il m'a repéré et fait demi-tour pour revenir vers la rive au niveau de buissons puis plonge et disparaît.

Je tente de l'apercevoir sans succès puis reviens à mon poste du peuplier mort. Un remous important me fait penser qu'un ragondin est caché sous le tronc. Je m'approche tout doucement en me décalant vers l'eau pour tenter de le flécher. Mon décocheur accroché, je suis prêt à armer mais il démarre juste devant moi et je peux le suivre sur 2 mètres sous l'eau par transparence avant qu'il ne disparaisse entre les peupliers. J’attends un peu mais rien ne remonte.

Un autre ragondin arrive par ma droite en longeant la berge. Je me décale doucement vers un buisson et me poste derrière mais le ragondin disparaît contre la berge. Je reviens vers les peupliers où quelque chose plonge contre un tronc sans que je puisse l'identifier. L'eau se calme et je décide de longer la bordure de ronce en allant vers la digue. J'avance très doucement pour tenter de repérer un ragondin ou un remous quand, alors que je viens de passer une boule de ronces, une onde me fait tourner le regard un peu en arrière et poser les yeux sur un gros ragondin qui plonge au même moment. Il remonte un peu plus loin, j'arme, vise et décoche mais je passe au ras en dessous.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Il plonge et remonte plus loin pour se diriger vers la berge d'en face en biaisant vers la digue. Je longe la berge en direction de la digue et profite d'un moment où le ragondin plonge pour aller me cacher derrière un arbuste à 30 mètres environ.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

A chaque fois qu'il plonge, je pique un sprint puis avance tout doucement quand il remonte pour arriver près de la digue puis basculer derrière pour courir l'attendre au niveau du déversoir. Je l'attends caché derrière la digue mais il s'est immobilisé à 45 mètres environ et regarde vers moi. Je quitte ma veste polaire qui commence à me tenir chaud et la laisse au sol. Il m'a repéré ! Au bout d'un moment, il fait demi-tour puis biaise vers l'endroit d'où il vient.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Je fais demi-tour en courant derrière la digue puis longe le lac doucement pour tenter de l'intercepter. Il va arriver avant moi, j'accélère et le stoppe dans sa progression. Il regarde un moment vers moi du milieu du lac puis fait demi-tour pour repartir vers le déversoir en plongeant régulièrement. Je repars vers le déversoir mais cette fois il se rapproche de plus en plus de la rive puis plonge et disparaît. Erreur fatale, je connais le lac par cœur et je connais cette ruse qui va lui coûter cher. Je fais tranquillement le tour par la digue puis reviens doucement en longeant la berge vers l'endroit où je pense retrouver le petit malin.

Tout à coup, contre la berge, j'aperçois un léger remous. Mon ragondin vient de se trahir. J'avance très lentement vers l'épicentre des ondes et, dans la végétation, j'aperçois mon ragondin calé contre la berge.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

J'arme et me décale doucement, prends la visée en devinant plus qu'en voyant l'animal. Je décoche, le ragondin touché se débat et plonge pour remonter rapidement. Je réencoche alors qu'il replonge, il remonte rapidement et se tord en tous sens en surface à 5 mètres du bord. J'arme, vise derrière la tête et décoche. Le ragondin est séché net à l'impact. Je pars chercher mon appareil photo laissé dans ma veste polaire. En arrivant à ma veste, je prends mon appareil et regarde vers le ragondin qui à ma grande surprise a ressuscité ! Il se dirige vers la berge.

Je reviens vers lui assez rapidement puis ralentis en arrivant près de lui, j'arme et avance mais ce que je prenais pour mon ragondin est en fait une grosse branche et mon ragondin plonge au ras de mes pieds. Je le vois se débattre sous l'eau puis remonter en surface alors que j'arme. Je vise et décoche alors qu'il se débat en surface et décoche. Ma flèche l'effleure derrière la tête. Je n'ai plus de flèche, j'en récupère une avec mon lancer alors qu'il rejoint le bord. Je m'approche tout prêt, arme, vise et décoche et passe au ras dessous. Le ragondin grogne et me menace gueule ouverte. J'attrape la grosse branche posée au bord pour la lui lancer en pleine tête et le sécher net.

Je l'attrape par la queue et le sort de l'eau. Il se met à grincer des dents, un coup sec supplémentaire et cette fois s'en est fini. Je récupère mes 3 flèches puis reviens vers la quatrième flèche en traversant le ruisseau d'alimentation. Je longe la bordure de ronces puis l'écrase un peu pour arriver au bord de l'eau.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

L'eau s'agite sous les joncs d'où gicle une masse noire qui file sous l'eau vers la berge opposée dans une traînée de bulles.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Un ragondin ! Je fais demi-tour et cours vers les terriers pour me poster contre les peupliers. Au bout d'un moment, le ragondin refait surface et se cale contre la berge d'en face. Encore un joueur. Je repasse le ruisseau puis avance doucement vers l'endroit où je pense trouver le ragondin. En passant au bord des joncs, quelque chose plonge et par vers la berge opposée, c'est un grèbe castagneux.  A nouveau un léger remous quelques mètres devant moi. J'arme et me rapproche sur la pointe des pieds et aperçois la queue du ragondin qui dépasse dans l'eau. Je vise en prenant 20 cm devant et décoche dans l'herbe. Mon ragondin cloué à la berge se débat, parvient à se dégager et à plonger alors que je réencochais.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Il remonte juste un peu plus loin. J'arme et décoche au coup de bras alors qu'il s'apprête à replonger. Ma flèche le sèche sur place. 

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Je récupère flèches et ragondin puis retourne vers les ronces au cas où mais cette fois rien ne bouge. Je récupère ma dernière flèche puis insiste sur la bordure de ronces et le peuplier mort sans rien trouver avant de traverser le ruisseau et de revenir par la berge opposée vers mon premier ragondin laissé sur place. Une impression bizarre, je lève les yeux vers l'angle de la digue au pied du bosquet et aperçois 2 chevreuils au gagnage. Je stoppe net mais ils m'ont vu sans vraiment m'identifier. Je me coule derrière un buisson et tente quelques appels de Butollo mais ils ont compris et me regardent un moment sans bouger avant de faire demi-tour. Je sors de ma cachette et aperçois un 3ième puis un 4ième chevreuil. ils se rassemblent puis s'éloignent au trot en passant derrière le bosquet. Je récupère mon ragondin et rentre vers la voiture.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Je reviens vers le lac du Tuco, mes 2 ragondins à la main quand j'aperçois au loin un gros ragondin au gagnage sur la droite du lac. Je me rapproche doucement mais me rends compte qu'il y a aussi une bande de colverts posée sur le lac. Le ragondin n'a rien remarqué mais les palmipèdes commencent à être inquiets et je suis encore à plus de 50 mètres. Je continue à avancer doucement mais les canards décollent et le ragondin se précipite vers l'eau. Je prends le pas de course, passe sous les clôtures électriques et pose mes ragondins pour arriver au bord du lac. Je ne vois pas le ragondin mais il semble ne pas avoir traversé.

Tout à coup, il refait surface au milieu du lac à 25 ou 30 mètres de moi et commence à biaiser pour revenir vers les terriers aux pieds des peupliers. Je longe doucement la berge pour me rapprocher des terriers ce qui, curieusement, n’inquiète pas mon ragondin qui continue à nager tranquillement en surface. Je me positionne derrière un gros peuplier et arme mon arc. Je suis le ragondin dans mon viseur, il se rapproche sensiblement jusqu'à 12 mètres environ puis part droit au terrier. Mon pin's est calé, je décoche. L'impact ne trompe pas, l'eau se colore en jaune et vert sur la trajectoire de la flèche. Je suis trop en arrière, le ragondin plonge et disparaît au terrier.

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

J'attends un peu mais l'eau se calme, il est perdu, je ne peux pas creuser à cet endroit. Je retourne chercher mes ragondins morts et au moment où je me retourne vers le lac, les ragondins à la main, j'aperçois un second ragondin qui longe la berge pour rentrer au terrier près du poste que je viens de laisser.

Je pars faire un tour sur 2 mares du secteur et 2 petits lacs en cascade, entourés de peupliers mais pas de ragondin ce matin. Je décide donc de partir vers d'autres lacs qui sont juste de l'autre côté de la colline par rapport au lac du Lion. Je me gare au bord de la route dans le champ et commence à descendre vers le lac dont la surface est très agitée. Je distingue plusieurs colverts qui décollent à mesure que je me rapproche du lac mais des remous dans le chenal me font vite comprendre que les ragondins sont de sortie. Je presse le pas pour descendre et aperçois vite un ragondin qui longe la bande de terre plantée de peupliers puis un second, puis un troisième qui passe la bande de terre et bascule vers le lac et encore un autre qui longe la berge opposée du lac.

Tous les ragondins s'enfuient sauf un qui me regarde arriver, calé contre la bande de terre plantée de peupliers. Je m'approche doucement jusqu’à 10 mètres de lui, il se décale un peu et s'arrête juste à 30 cm d'un terrier, plaqué contre la berge. J'arme, vise et décoche. Ma flèche se fiche dans la berge au ras au-dessus du ragondin en le bousculant un peu mais ce dernier ne bouge pas, je me rapproche encore un peu, arme vise et décoche. Ma flèche, comme la précédente se plante au ras au-dessus du ragondin qui est un peu chahuté mais ne bouge pas de suite ! Il se moque de moi ma parole ! Il me laisse réarmer mais cette fois il plonge et longe la bande de terre sous l'eau, je le suis et décoche au moment où il prend le virage encore sous l'eau au bout de la bande de terre. Ma flèche remonte, encore manqué. Ce n'est pas mon jour!

Un autre ragondin est immobile en surface près des terriers. Je longe la berge et reviens sur lui en m'approchant doucement du bord. L'eau est au pied d'un talus de 2 à 3 mètres. L'eau bouge dans un amas de branches mortes, je me décale doucement et aperçois le ragondin qui se calle contre la berge ne laissant voir qu’une fine bordure de son flanc. Je descends doucement le talus pour tenter de me rapprocher et d'obtenir un bon angle de tir mais alors que je suis tout proche du but, une poule d'eau surgit de nulle part et se perche sur les branches mortes. Je me fige mais trop tard elle m'aperçois et plonge faisant plonger le ragondin qui disparaît. J'attends un peu mais rien, il reste invisible.

Je fais demi-tour et pars récupérer mes 3 flèches. Je longe sur la bande de terre quand j'aperçois un ragondin au ras de la berge, dans les joncs, au coin droit de la bande de terre. Je serre le bord gauche pour avancer voûté et tenter de me soustraire à sa vue, caché par le talus de la berge mais le ragondin s'éloigne du bord alors que j'arrive à portée de flèche. Je m'avance rapidement vers lui, arme mon arc mais il plonge au même moment. J'attends un peu mais il ne ressort pas. Je récupère mes flèches, les 2 plantées dans la berge sont dures à récupérer, je dois m'accrocher par les pieds à un tronc pour les retirer, tête en bas. Les 2 ont plaqué du poil contre la berge ! C'est vraiment passé très près !

Demi-tour, je quitte la bande de terre puis reviens en longeant la berge vers la digue du lac. L'eau est agitée sous le saule pleureur au coin du lac. Je cherche d'où vient cette agitation quand j'aperçois un ragondin qui longe la berge en direction du bout du lac. Je presse le pas en direction du saule pleureur, plusieurs sillons se dessinent près de la digue du lac en contrebas, encore des ragondins, ce sera pour plus tard. Je passe l'angle du lac, me décale un peu pour dépasser le ragondin que je ne vois pas mais dont je perçois le sillon au pied du talus de la berge. Je dépasse la source du sillon et me prépare à armer mais le ragondin vient de s’arrêter sous les ronces d'où il se trahit par un remous régulier. Je reviens doucement en arrière et l'aperçois au travers des ronces. Je cherche une fenêtre de tir et juste au moment où je me prépare à armer, il plonge et disparaît. J'attends un peu mais rien, il ne ressortira pas. Je longe un peu la berge sans le retrouver.

Je descends donc vers le lac en contrebas. Les sillons ont disparus mais alors que j'arrive au niveau de l'île, qui se trouve juste à quelques mètres du bord, un sillon se dessine. un ragondin arrive de la digue en longeant la berge de mon côté. Je m'avance un peu pour me positionner derrière un buisson quand un ragondin que je n'avais pas vu plonge au bord de l'île et disparaît aussitôt. Le ragondin se rapproche toujours calmement mais en se rapprochant de l'île il commence à biaiser comme pour monter sur l'île. Il est assez petit, curieux qu'il soit seul ! J'arme, il arrive à 10 mètres environ, j'hésite un peu puis décide de le laisser faire. Il stoppe un court instant puis se ravise et revient vers moi en longeant la bordure de l'île et passe sous des branchages. Je pense ne pas le revoir de sitôt mais il ressort rapidement et s'immobilise juste en face de moi à quelques mètres.

Je suis toujours armé et mon viseur est posé entre ses omoplates. Je décoche, ma flèche traverse le ragondin en le plongeant sous l'eau. Il regagne les branchages en se débattant puis se débat de façon saccadé dans les branchages. Le pensant mort je l'abandonne pour lui laisser le temps de mourir calmement et m'éloigne en suivant la berge. 40 mètres plus loin, je me retourne et aperçois un ragondin traversant le chenal étroit entre l'île et la berge. Je me précipite mais en arrivant sur place je constate que le ragondin est au terrier, je ne connaissais pas ce terrier et je viens de me faire rouler. Le lac semble bien calme je décide donc de traverser pour regagner l'île et récupérer mon ragondin mais je ne trouve qu'une grosse tache de sang et comprends que le ragondin que je viens de laisser rentrer au terrier était le même que celui que j'avais tiré.  

Sortie ragondin du 29 janvier 2011

Je récupère ma flèche et reviens vers le terrier pour le sonder mais il est bien trop profond et par droit sous un talus de 3 mètres. Encore un ragondin perdu ! Je décide d'arrêter là pour aujourd'hui car ce n'est vraiment pas mon jour.

 

Alex

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 07:40

Ce matin, je pars chasser chez mon ami Patrick à Sarrancolin, nous avons décidé de participer à la battue du jour avec l'équipe de chasse communale. Ici la chasse ne commence pas de bonne heure, vers 9h30 nous descendons au village à la salle des chasseurs. Il n'y pas grand monde, seul un des chasseurs qui prépare des frites pour midi. Les autres sont allés faire le pied. Nous attendons un moment, d'autres chasseurs arrivent et nous discutons devant un bon feu de cheminée. Si personne ne trouve de pied nous allons chasser le grand cervidé et au fond de moi c'est bien ce que j'espère mais au retour des équipes de pied nous comprenons vite que plusieurs sangliers ont été repérés. Nous hésitons un peu à partir chasser le sanglier mais il est déjà 11h30 et nous ne ferons rien ce matin, nous décidons de tenter le coup.

Nous partons nous poster, nous garons les voitures au bord d'une piste puis nous la quittons pour remonter dans une gorge ombragée et enneigée où il risque de ne pas faire très chaud. Patrick prend le premier poste, le 0, nous laissons un posté au 1 puis au 2, les postes sont très espacés. Les chasseurs décident de me laisser au 2 bis et les 3 derniers postés continuent à grimper encore un peu. Le poste 2 est à plus de 150 mètres plus bas et le posté suivant sera à au moins 80 mètres au-dessus de moi. Nous allons chasser le versant de gauche, je remonte un peu sur le versant opposé et me cale derrière un gros hêtre qui me cache un peu. Je contrôle mes possibilités de tir à gauche,

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

puis à droite.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

Je nettoie les feuilles mortes et les brindilles sous mes pieds pour ne pas faire de bruit s'il me faut bouger un peu pour décocher puis l'attente commence. Cette bonne petite marche m'a bien réchauffé et pour l'instant je n'ai pas froid. Le président de la chasse est parti contrôler un pied et lâcher les chiens en face, de l'autre côté de la montagne. Tout est calme pendant un bon moment puis je commence à entendre au loin les chiens qui se rapprochent doucement par ma gauche. Tout à coup, il me semble entendre un bruit de pas qui se rapproche à mi-pente sur le versant d'en face. Le bruit arrive de ma gauche et se rapproche doucement.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

Ce n'est pas le traqueur, les pas se précisent, il s'agit de plusieurs animaux. Je tente d'apercevoir de quoi il s'agit au travers de la végétation mais sans succès. Le bruit s'arrête régulièrement puis s'interrompt un long moment. Les cris des chiens ont cessé. Le froid est vif et je passe mon arc d'une main à l'autre pour pouvoir me réchauffer un peu en mettant les mains au poche mais ce sont surtout mes pieds qui me fond de plus en plus souffrir. Immobile, les pieds dans la neige sans voir le soleil qui brille pourtant sur un joli ciel bleu, l'attente commence à devenir pénible.

Les chiens recommencent à donner de la voie un peu plus loin, au même moment les animaux se remettent sur pied face à moi. Ils se décalent un peu pour se mettre à tourner en rond dans les buis juste en face de moi. Un grognement ne laisse plus de doute, il s'agit de sangliers. Ils piétinent en tournant sur 10 à 20 m² mais je n'arrive pas à les voir. Je surveille toutes les zones découvertes au tour des buis mais rien faire. Les chiens s'éloignent et les sangliers s'immobilisent à nouveau.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

L'attente reprend dans le calme, le froid est vraiment incisif, les pieds et les mains sont de plus en plus douloureux, je décide de poser même l'arc un moment pour mettre mes 2 mains au poche. Après un long moment de calme, l’écho du souffle de 2 tirs de carabine, qui semble avoir été tirés derrière nous sur la chasse d'Hillet, se font entendre en bas dans la vallée. Un moment plus tard, des chiens se mettent à donner de la voie dans notre dos et se rapprochent de plus en plus.

Je reprends mon arc, les chiens se rapprochent toujours, je me tourne face à la pente et me prépare. Les pierres roulent au-dessus de moi puis le bruit du galop des animaux se fait entendre. Ils viennent sur moi. Ils s'arrêtent régulièrement pour repartir de plus belle. Ils sont maintenant tout près, à moins de 30 mètres mais impossible de les voir car un gros massif de buis me les cache.

Ils redémarrent, un coup de carabine claque vers le poste au-dessus de moi. Un sanglier couine puis un second coup de feu retentit puis un troisième. J'aperçois un sanglier blessé qui traverse la gorge à 40 mètres au-dessus de moi. Des viscères pendent sous son ventre. Il remonte le versant d'en face mais au bout de 30 mètres il commence à ralentir puis chute plusieurs fois sans arriver à monter d'avantage. Il se met alors à longer avec difficulté la courbe de niveau pour venir passer en face de moi. Il penne beaucoup et s'arrête régulièrement.

Que faire, il semble bien touché mais la battue n'est pas terminée. Des voies résonnent au-dessus de moi, les postés se parlent entre eux. Je lance au posté au-dessus de moi : "ton sanglier est juste devant moi, il est blessé et essaie de s'enfuir ". Le posté me répond qu'il ne le voit pas, je lui dis que vais tenter de l'intercepter et je quitte mon poste, arc à la main. Je traverse la gorge et remonte le penchant d'en face vers l'endroit où j'ai vu le sanglier mais je le perds de vue un moment à mesure que je me rapproche. Le sol est très glissant et je surveille mes appuis, les yeux vers le sol quand j'ai une impression bizarre.

Je lève les yeux et aperçois le sanglier qui est juste au-dessus de moi à 3 ou 4 mètres. Il est menaçant, de 3/4 face, la tête basse tournée vers moi, le poil hérissé, il me fixe en claquant des dents. Je comprends vite que ça sera lui ou moi dans pas longtemps, j'arme rapidement mon arc, au même moment, le sanglier s'élance vers moi en grognant. Je n'ai pas vraiment le temps de viser et décoche sur lui de face mais ma flèche le frôle sans l'entaillé. J'ai juste le temps d'esquiver à la façon du torero. Le sanglier me frôle en passant juste au ras derrière moi puis s'enfuit en redescendant pour s'arrêter 50 mètres plus loin pour se coucher.

Le posté arrive, c'est son sanglier et il mérite de le finir. "Où il est " ? Je l'accompagne vers son sanglier pour le lui monter car il ne le voit toujours pas. Nous nous approchons à environ 10  mètres du sanglier qui se redresse et claque des dents derrière un tronc couché. Le chasseur épaule, vise et veut tirer mais rien, le clic du percuteur mais pas de coup de feu, il réessaye une autre fois, rien. Je réencoche et arme alors que le sanglier commence à repartir. J'arme, vise et décoche. Ma flèche se plante au milieu du dos et reste plantée. Le sanglier tente de s'enfuir mais il fait à peine 4 mètres, se met à tituber, roule sur le côté sur quelques mètres et se cale contre un arbre. Encore quelques soubresauts et s'est terminé. Ma flèche ressort à la base du coup, le coup de feu lui a explosé une patte arrière et ouvert l'abdomen sans éclater les intestins. Il aurait certainement mis un long moment à mourir d'une telle blessure.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

Entre temps, 2 coups de carabine ont retenti plus bas, un posté a tué un second sanglier, un frère de cette petite femelle, ils étaient 5, 4 bêtes rousse et la laie. Les sangliers en face de moi ont dû se débiner et ne seront pas inquiétés pour aujourd'hui.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

Je redescends la petite laie vers les voitures avec le tireur qui porte mon arc. Ça fait du bien de marcher un peu pour se réchauffer après une matinée au poste.

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

Alex

 

Atteinte :

Battue au sanglier à Sarrancolin, 22 janvier 2011

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
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  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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