Ce soir, je ne suis pas en avance pour aller chasser. Je décide d'aller faire un tour sur le lac du Fourcès à Labéjan. Je me gare au bord de la route et descends tranquillement vers le lac. De jeunes colverts partent se cacher contre la berge opposée au pied d'un arbuste isolé.
En arrivant doucement près de la berge, j'aperçois un gros remous qui agite l'eau. Un jeune ragondin s'éloigne doucement pour se cale dans les joncs contre la digue mais un gros remous persiste juste devant moi et je me concentre sur ce ragondin potentiel quand, tout à coup, il se détache du bord et vient se positionner 3/4 face à 5 ou 6 mètre du bord. J'arme mon arc et vise l'avant de l'épaule puis décoche. Touché le ragondin plonge et ressort contre la berge à ma droite. Il se débat un moment sans que je puisse le voir à cause de la végétation puis je l'entends rentrer au terrier sur ma droite dans un grand bruit d'eau qui refoule.
Je reste un moment immobile pour ne pas le faire rentrer plus en avant dans le terrier et espérant voir ressortir le jeune ragondin. Au bout d'un moment un râle plaintif me parvient du terrier et s'atténue doucement pour s'éteindre. Il semblait très proche, avec un peu de chance c'est mon ragondin qui vient de mourir à l'entrée de son terrier. Le temps passe et rien ne bouge. Je décide de faire un tour du lac au cas où un ragondin se cacherait contre la berge. Je pars en longeant la digue mais le jeune ragondin est introuvable. Les jeunes colverts cachés au pied de l'arbuste commencent à agiter l'eau à mon approche puis se dispersent sur l'eau pour se cacher dans la végétation de la rive. Il semble qu'ils ne volent pas encore très bien.
Pas le moindre ragondin, je poursuis jusqu'à la mare un peu plus haut mais toujours pas de ragondin. Je reviens doucement vers le terrier et le trouve sans problème car un filet de sang s'écoule de l'entrée.
Je me positionne à plat ventre sur la berge et écarte les ronces pour regarder dans le terrier et j'aperçois à 2 mètres de l'entrée la tête d'un ragondin complètement inerte.
Je pars chercher ma gaffe à la voiture et reviens chercher le ragondin que je parviens à extirper du terrier non sans mal car il est assez gros. Ma flèche rentre dans le cou et entaille profondément les chairs pour ressortir au niveau de l'estomac par un trou béant de 15 cm de diamètre qui laisse sortir les viscères de l'animal. Les dégâts sont impressionnants et il est difficile à croire que le ragondin ait eu la force de s'enfuir.
Alex