Ce soir, en rentrant d'une partie de chasse avec un ami venu chasser avec moi, nous longeons un chemin de terre entre un chaume de blé qui remonte sur la gauche vers la bordure d'une bande boisée et un champ de tournesols qui borde la rivière. Le jour décline rapidement. Tout à coup, j'aperçois une masse noire au bord du bois en haut du chaume, cette tâche est inhabituelle dans le décor mais je n'arrive pas à l'identifier. J'en informe mon invité quand l'animal se met en mouvement, il nous faut un petit moment pour identifier un blaireau. Il biaise pour rejoindre le chemin.
Je m'avance doucement le long des tournesols en m'arrêtant souvent pour observer l'animal qui s'arrête aussi régulièrement pour humer l'air, truffe levée. Arrivé à environ 30 ou 40 mètres de mon ami, je me poste dos au tournesol et laisse venir le blaireau qui semble plutôt descendre vers mon invité mais, tout à coup, il bifurque et descend plus vers moi. Il s'arrête à environ 8 mètres, plein travers, j'arme mon arc mais la faible luminosité m'empêche d'aligner correctement ma visée. Le blaireau bifurque encore et cette fois arrive droit sur moi en marquant de très courtes pauses. Je tente de l'aligner dans mon viseur sans y parvenir. Il n'est maintenant plus qu'à 2 ou 3 mètres presque de face et c'est maintenant ou jamais. Il marque un arrêt, j'aligne ma visée en alternant 1 puis 2 puis 1 œil ouvert et décoche. Touché, le blaireau se débat rageusement en grognant et se sort de ma flèche restée fichée au sol puis fonce pour disparaître dans le tournesol avec une respiration sifflante et encombrée. Je suis assez confiant.
Je pars chercher ma flèche couverte de sang et de contenu intestinal puis commence à suivre la piste très abondante, à l'aide de ma frontale, marquée de grosses taches de sang régulières reliées par des gouttes de sang. Au bout de 60 mètres de recherche environ, d'une piste qui boucle comme pour revenir vers le chemin, je retrouve mon blaireau encore vivant mais sur ses fins. Je tente de l'attraper mais il s'éloigne difficilement en grognant puis s'immobilise à nouveau à quelques mètres à bout de force. Je l'immobilise avec mon pied et le saisis par la queue avant de l'achever de deux coups secs. Ma flèche rentre au niveau de l'articulation de l'épaule en cassant la patte et ressort juste au-dessus de la queue.
Alex