Mardi soir, il fait encore très chaud à 17h30, je décide d’aller faire un tour à Ornézan, sur un lac où j’ai vu ce weekend que les ragondins sortaient dans l’après-midi. Sur place je longe la berge. Un coup d’œil sous le ponton en bois,
rien ne bouge. Je longe le bourrelet de ronces qui borde l’eau. Des bruits de succion retentissement tout autour du lac, ce sont les carpes très nombreuses, je peux même en voir plusieurs carpes nager tranquillement sous la surface.
Vers le bout du lac, zone des terriers, j’aperçois un ragondin qui traverse vers mon côté en direction des terriers. Je prends le pas de course pour l’intercepter mais il plonge au niveau des premiers arbres morts dans l’eau.
Je longe le haut du talus boisé et me fraye un chemin au travers des feuillages pour atteindre le bord de l’eau. Je suis en face d’un arbre mort vers lequel se dirigeait le ragondin.
Le bruit des carpes est impressionnant, certaines sautes contre la berge opposée. Tout à coup, le ragondin m’apparaît comme par magie dans les branches de l’arbre mort. Il est immobile et ne semble pas vouloir se déplacer.
Il est un peu loin et les branches m’empêchent de tenter une flèche qui sera très certainement déviée et perdue par la même occasion. Au bout d’un moment je force le sort, je ramasse une petite motte de terre et la jette à l’eau. Le ragondin plonge mais ne se montrera plus. Je laisse le lac aux canards qui nagent tranquillement en surface contre la berge opposée et pars pour Saint Arroman.
Arrivé à Saint Arroman, je me gare comme à mon habitude et commence par les 2 mares qui seront déserte ce soir, puis je reviens sur mes pas et longe le petit ruisseau qui se jette dans le Sousson.
Il est encore tôt et les ragondins ne semble pas être de sortie, d’autant plus que le propriétaire qui habite au bord du ruisseau est entrain de passé la tondeuse. Un peu plus loin, un bruit dans le font du ruisseau me met en alerte. Je me rapproche doucement prêt à armer mais il s’agit d’une grenouille.
Je poursuis. Un peu avant les Sousson, un couple de colvert décolent.
Ce soir je vais descendre le ruisseau vers la route de Masseube, je n’ai jamais prospecté cette zone pour le moment et les rumeurs disent que les ragondins y sont nombreux. La végétation abondante me cache un peu le ruisseau. Tout à coup un remous attire mon attention. Un ragondin avance tranquillement sur l’eau. J’arme et prend la visée mais il bifurque et rentre dans un terrier que je n’avais pas vu de ma position. Je me place face au terrier et attends un peu.
Rien ne bouge je continue. Un peu plus loin un second ragondin se débine et se cale contre la berge de mon côté. Je pars vers le pont de la route de Masseube et reviens vers la position estimée du ragondin. Je vois trop tard sa tête sortant d’un terrier immergé et il recule ne laissant qu’une eau boueuse et une légère onde devant son terrier.
J’attends un peu face au terrier puis je remonte le ruisseau. 3 petites carpes nagent en faisant du surplace à contrecourant. Les terriers d’habitudes très fréquentés ne sont pas animés ce soir, il faut dire que l’agriculteur vient de s’occuper de l’arrosage du colza semence, juste un peu plus loin et peu de temps avant que je n’arrive. Je retourne vers les terriers de tout à l’heure. Je me poste devant le second terrier, l’eau bouge mais un quad arrive en klaxonnant sur la route de Masseube et descend dans le champ. C’est le propriétaire qui vient à ma rencontre. Je vais à sa rencontre. Nous discutons un moment quand en tournant la tête vers le terrier à moins de 20 mètres, j’aperçois un remous conséquent devant le terrier. « Excuse moi je reviens ». Je m’écarte de la berge et reviens vers le terrier à pas de loup, arc armé. Le ragondin a la tête hors du terrier. Le temps de viser la tête a disparue. Je désarme mais il ressort la tête au même moment. Je réarme, vise et décoche. Un craquement retentit mais ma flèche ne bouge pas contrairement à la surface de l’eau. L’agriculteur me rejoint. Je fais le tour pour récupérer ma flèche. Un poil collé par la boue mais rien qui présage une blessure sévère. Je quitte l’agriculteur pour aller sur Clermont Pouyguilles.
Ce soir je vais prendre le ruisseau dans le sens opposé à mon habitude en partant du petit lac vers la mare aux ânes. Du chemin de terre la surface du lac semble agitée et je m’approche doucement de la berge. Ce sont en fait quelques carpes mais pas le moindre ragondin dehors. Je longe le ruisseau, la cane qui couvait encore la semaine dernière n’est plus sur son nid et les œufs ont disparus. Je longe doucement le cours d’eau sans rien voir quand tout à coup un petit remous devant. Je me rapproche lentement et m’aperçois qu’il s’agit en fait d’un rat d’eau. Immobile contre la berge, il m’observe.
Je le laisse et continue ma route, un peu plus loin un remous sus la berge opposée. Je n’ai pas pu voir de quoi il s’agissait. Un petit piaulement se rapproche par ma droite, c’est un minuscule caneton, il semble totalement perdu.
Il remonte le courant, lutant pour franchir les obstacles (racines, branches, joncs,…).
J’hésite un instant à le récupérer mais sa famille n’est peut-être pas loin, de toute façon il faut laisser faire la nature.
100 mètres plus loin, l’eau est agitée devant moi et je ne tarde pas à apercevoir toute une famille de colvert, une cane et de nombreux petits canetons. En comprenant que je les suis, elle se cale contre la berge et tous ses petits en font de même.
Elle tord le cou pour me regarder mais ne bouge pas d’un millimètre.
Je m’éclipse doucement. Dans mon dos un gros plouf, un ragondin vient de me laisser passer pour plonger au terrier.
Je descends le ruisseau jusqu’à la limite de la zone boisée et fais demi-tour. Les canards ne sont plus là.
Je longe le ruisseau pour revenir à la voiture, un petit piaulement trahi la présence de la famille canard qui remonte le courant le plus à couvert possible. Je me décale du bord et les dépasse pour retourner à la voiture. Je pars pour les lacs où j’ai déjà vu 2 fois les sangliers.
Je me gare au bord du chemin de terre qui descend au premier lac. Un tour du premier lac ne donnera rien.
Je descends vers le second lac. Je longe le petit ruisseau alimenté par le déversoir du premier lac. En traversant une prairie où l’herbe est assez haute je lève un chevreuil qui rejoint le bois sur ma droite. Je poursuis et traverse une haie, cette fois le lac est en vue. Au bout du lac côté alimentation, un ragondin me regarde arriver caler contre la berge. Je me rapproche doucement du bord du lac sans qu’il ne bouge. Tout à coup, un démarrage dans la friche, juste à mes pieds, me fait sursauter. C’est un gros lièvre qui s’éloigne dans les herbes hautes. Je me rapproche doucement du bord, le ragondin est encore à 20 mètre mais commence à montrer des signes d’inquiétude. Il se tourne vers le terrier puis s’y glisse tranquillement alors que je suis à 12 mètres.
Je longe maintenant le bord du lac au milieu des ronces et des herbes hautes. En arrivant dans une zone de ronces et de joncs, a surface du lac s’agite. Je me tiens prêt mais les remous sous les ronces contre la berge d’en face me font vite comprendre que les ragondins sont au terrier. Un jeune ragondin retardataire se met à l’eau, je l’entrevois au travers des joncs. Il glisse à la surface de l’eau alors que j’arme mon arc. J’aligne ma visée et lui décoche une flèche au moment où il se détache de la végétation. Touché, il plonge et remonte rapidement suivit par une traînée de sang.
Il traverse rapidement en surface et finit par se secouer au milieu des ronces juste avant les terriers et s’immobilise à la surface du lac. Je longe la rive un peu plus loin mais la luminosité décroît et je décide d’aller récupérer mon ragondin. Je fais demi-tour pour rejoindre le passage busé qui traverse le ruisseau. Il me faut passer par un chemin de terre qui longe le bord du lac sous couvert forestier. Arrivé au niveau de mon ragondin je dois me frayer un passage au milieu des ronces pour arriver au bord du lac. Muni d’un long bâton je finis par récupérer mon ragondin non sans quelques égratignures. Une petite photo et je rentre.
Il fait presque nuit et en sous-bois seuls les rayons lumineux de la pleine lune éclaire faiblement le sous-bois. Un pas et des craquements se font entendre. L’animal vient vers moi, je suis figé et reste immobile au milieu du chemin forestier. L’animal se rapproche de plus en plus, je finis par le deviner, il passe doucement plein travers à moins de 10 mètres, une masse sombre. C’est un sanglier, il bifurque et vient droit sur moi pour s’arrêter ¾ face à 4 mètres. Il est faiblement éclairé par les rayons de la lune qui filtrent au travers des branchages. Il reste un moment immobile puis revient sur ses pas en longeant le chemin forestier. Les aboiements d’un chevreuil 100 mètres plus loin trahiront son passage.
Je rentre dans la nuit au champ des grillons et des rainettes. Une bien belle soirée.
Sur le chemin du retour, je croiserais 3 blaireaux et plusieurs lapins.
Alex