Ce matin, en allant déposer le ragondin de mardi soir près des terriers de blaireaux, je décide de continuer le chemin de terre jusqu’au lac des Coteaux de Gascogne, juste 100 mètres plus haut. Je me gare à l’angle du lac et aperçois 2 ragondins. L’un s’éloigne rapidement du bord, partant en biais vers les terriers de la berge opposée, l’autre me nargue.
Il me laisse sortir de la voiture et me préparer, barbotant à la surface de l’eau. Il ne commence à suivre son compère qui est déjà au milieu du lac qu’au moment où je referme le coffre de la voiture pour aller m’occuper de lui. Je me rapproche du bord assez vite puis longe la berge pour tenter de l’intercepter un peu plus loin mais il est déjà à 20 mètres du bord et plonge quand j’arrive à son aplomb.
Son compère plonge lui aussi. Je longe rapidement la berge pour les devancer au cas où l’un d’eux déciderait de revenir vers mon côté du lac mais le premier ragondin ne refait pas surface, il a du nager sous l’eau jusqu’aux terriers. Le second remonte au milieu du lac, longe un instant parallèlement à la berge puis biaise vers les terriers en face.
Je longe doucement la berge quand une masse sombre attire mon regard, je m’approche doucement. C’est un gros ragondin calé contre le petit talus du lac. Je vois juste le dos. Je parviens à m’approcher à quelques mètres. J’arme, vise et décoche mais la position de l’animal m’a trompée, je suis trop en arrière. Le ragondin se débat, se dégage de la flèche restée plantée au sol et rentre dans le terrier que je n’avais pas vu et dont je ne connaissais pas l’existence. Ma flèche et le sol sont maculés de contenu intestinal. Je reviendrais ce soir après le boulot pour tenter de le déterrer.
Ce soir, en sortant du boulot, je pars chercher mon ragondin de ce matin. Il est, en fait, revenu mourir à l’entrée du terrier.
Pas besoin de creuser. Ma flèche était bonne, entrée au niveau du coude et ressortie au niveau des intestins (d’où les indices de ce matin)
De ce lac, je pars pour un second lac sur la commune de Clermont Pouyguilles où la population de ragondin est impressionnante. Je me gare à la ferme et descends au lac par un chemin de terre. Au loin, j’aperçois un ragondin sur la berge d’en face puis un autre de mon côté qui broute au-dessus des ronces sous lesquelles se trouvent des terriers.
Je décide de tenter l’approche. Je longe le bois qui fait un arrondi pour venir mourir en pointe contre le lac. Des foulques et des canards nagent au milieu du lac. Je ne vois plus le ragondin à cause du relief du champ et du bois. J’avance doucement quand j’aperçois 2 autres ragondins contre un bout de haie qui borde le lac.
2 colverts décollent en cancanant, les 2 ragondins se mettent à l’eau et semble rester au bord de la berge. Je vois bien les ondes qu’ils provoquent. Je ne me fais guère d’illusion sur le ragondin que j’approche. Effectivement, j’arrive au bout du bois sur une place vide. L’eau remue sous les ronces. Il est déjà au terrier.
Je longe un instant les ronces. Quelque chose bouge en avançant vers l’eau, au milieu des ronces, puis plonge sans que je puisse l’identifier. En face un ragondin longe la berge pour rejoindre le terrier au coin du bois qui borde une partie de la rive. Je le suis du regard et arme mais il est un peu loin et va surtout un peu vite.
Sa route croise celle d’un ragondin immobile en surface que je n’avais pas vu. Je le vise avec mon second pin’s et tente ma chance. Je passe juste au ras au-dessous et la flèche ressort de l’eau pour se planter dans la rive d’en face au ras de l’eau. Il a plongé et ne remonte pas, il doit avoir rejoint son collègue au terrier.
Je me rapproche maintenant du bout de haie mais les 2 ragondins n’y sont plus. Je poursuis ma route en longeant la berge. Au milieu du lac 2 autres ragondins. L’un plonge et l’autre part vers la digue. Le premier remonte et s’immobilise face aux terriers d’en face. Je laisse le second se réfugier sous un arbuste qui pousse les pieds dans l’eau puis part à sa rencontre. Arrivé sur la digue, je commence une approche lente. J’arme mon arc à 10 mètres de l’arbuste.
Le ragondin est là caché sous des branches, il bouge à peine. Les branches m’empêchent de tirer et en me décalant c’est une touffe d’herbe qui me masque le ragondin. Je me décale encore un peu mais il démarre et commence à tourner autour de l’arbuste. J’ai juste le temps de lui décocher ma flèche avant qu’il ne passe derrière l’arbuste.
Ma flèche, déviée par une brindille, passe bien 50 centimètres trop à gauche et il plonge. Je cours vers les terriers en surveillant au cas où il referait surface. Le second ragondin vient juste de rentrer au terrier, l’eau bouge encore à l’entrée et une coulée d’eau boueuse sort de la cavité.
Le ragondin refait surface près de la berge opposée. Je repars donc en sens inverse pour tenter une approche mais il repart.
Il longe au milieu du lac. Je retourne aux terriers mais il semble plutôt partir vers la haie.
2 autres ragondins arrivent vers moi en longeant la berge de mon côté. Je m’immobilise et attends. Le premier vient droit sur moi à quelques mètres du bord alors que le second oblique pour aller se caler sur la berge, caché par le relief du terrain.
J’arme alors qu’il est à plus de 30 mètres et le laisse venir, je suis à bon vent (Il souffle de façon continue et soutenue). Le ragondin se rapproche, mon viseur l’accompagne jusqu’à ce qu’il soit à 7 ou 8 mètres de moi. Il commence juste à se poser des questions et bifurque pour s’éloigner du bord mais je décoche et le sèche net alors qu’il amorçait un plongeon.
Je récupère mon ragondin dans lequel est encore ma flèche. Son compère qui s’était arrêté un peu plus loin en profite pour traverser et rejoindre le bout de haie d’en face où s’est réfugié aussi l’autre ragondin manqué tout à l’heure.
Ma flèche est entrée au défaut de l’épaule et ressort dans la joue opposée.
Je longe la berge vers le petit bois où se situe un affût à canards (petite caravane aménagée). J’ai juste le temps d’entrevoir un ragondin se faufiler dans le terrier.
Je fais demi-tour pour aller inspecter le bout de haie. Je pose mon ragondin quelques mètres avant la haie et m’approche à pas de loup. Un ragondin bouge de moins d’un mètre dans les branchages et les ronces qui avancent légèrement au-dessus de l’eau puis s’immobilise. J’arme et cherche la trouée pour lui décocher ma flèche.
Le passage est étroit mais ma flèche le frappe ¾ arrière dans un bruit sourd. Il plonge et remonte assez rapidement pour venir mourir au bord de l’eau contre le bout de haie.
Je m’apprête à aller le récupérer quand je repère un gros ragondin qui longe la berge pour aller vers les ronces. Je le laisse passer derrière les ronces puis cours pour l’intercepter avant les terriers. Je suis prêt mais je le vois au milieu du lac, il m’a repéré et a bifurqué. Je me déplace pour me positionner à son aplomb mais il plonge et part au terrier sous les ronces, seulement trahit par les vaguelettes à l’entrée de son repère.
Je récupère ma flèche et le ragondin, non sans mal et sans écorchures en passant au travers des buissons et des ronces puis je remonte à la voiture.
Je pars pour le lac des sangliers de mardi. En route, je fais une halte à la mare aux ânes mais je me fais avoir par un ragondin qui démarre dans le petit ruisseau et rentre au terrier. J’étais à mauvais vent. Je repars en courant à la voiture, la nuit sera vite là.
Le tour du lac sera infructueux, pas de ragondin ici pour ce soir. Il fait beaucoup de vent, la nuit tombe, je rentre.
Alex