La saison d’approche au chevreuil approchant à grand pas, je n’ai plus trop la motivation pour chasser le ragondin. Hier soir, je décide tout de même d’aller faire un tour. Il fait une chaleur étouffante. Je commence par aller au centre équestre de Saint Michel. Il reste encore un ragondin sur la mare et j’ai promis de résoudre le problème. En arrivant je demande si quelqu’un voit encore le ragondin de temps en temps, on me répond qu’il est régulièrement dehors en pleine journée. Je décide d’aller faire un tour près de la mare. La femme du propriétaire décide de m’accompagner. Mon approche est du fait peu discrète car elle parle très fort mais bon je tente le coup. En arrivant à la mare je me rends compte que le système d’aspersion de la piste est en route. La propriétaire par l’éteindre et j’en profite pour approcher seul de la mare. Je longe la rive dos à la barrière, tout semble calme à part les grenouilles qui sautent en tous sens. Tout à coup, dans l’angle droit de la mare j’aperçois un ragondin flottant en surface, il semble mort. Je le regarde un moment et conforte mon idée première. Il doit s’agir du dernier ragondin fléché que j’avais perdu. La propriétaire me rejoint et je lui montre le ragondin en lui expliquant que je vais aller chercher ma gaffe télescopique pour le sortir. Elle me dit que de son côté elle va aller chercher une brouette.
Je retourne donc à la voiture et reviens avec ma gaffe mais à ma grande surprise le ragondin n’est plus là ! Tout à coup un remous sous les ronces qui précède un second remous un peu plus loin au pied d’un sureau recouvert par les ronces et qui penche sur la mare. Je n’ose y croire, moi qui chasse le ragondin à l’arc depuis plus de 10 ans, je viens de prendre une leçon par un ragondin qui semblait être très imprégné par l’homme. Quelle honte ! Je fais le tour de la mare pour tenter de l’apercevoir au travers des ronces mais, à part 2 belles couleuvres à collier se dorant sur les ronces et des grenouilles, je ne verrai rien d’autre. Je pars faire un tour sur le fossé un peu plus loin sans succès.
Je pars tranquillement vers Saint Arroman mais je n’ai pas envie d’y chasser ce soir et je poursuis pour m’arrêter sur 2 lacs en cascade où j’ai fait 4 ragondins un matin. Le terrain est bien sec, je fais la moitié du chemin en voiture sur le chemin de terre. Des planteurs de tabac sont à l’œuvre. Je soulève une poussière impressionnante malgré ma faible vitesse. Je me gare contre un bâtiment agricole pour finir à pied à travers champ jusqu’aux lacs.
Je longe tout d’abord le premier lac, il fait encore très chaud. Les ragondins ne semblent pas de sortie. De grosses carpes sont immobiles, à l’ombre des arbustes, au ras de la surface. Je remonte vers le second lac. Une volée de colverts vogue en surface contre la berge opposée et finissent par s’envoler en me voyant. Ici aussi de grosses carpes sont en surface.
Je fais demi-tour et décide de passer le temps en faisant un petit affût d’observation aux blaireaux dans le petit bosquet au pied de la digue du premier lac truffée de terriers de blaireaux. Je réenconche ma flèche et tente de trouver un passage pour rentrer dans le bois sans faire trop de bruit. La végétation est marquée de grosses coulées et de traces de boue. Il doit y avoir des sangliers dans le secteur. Je finis par trouver un passage et rentre par une coulée dans le bois. L’intérieur est clair, les arbres sont assez espacés. Le ruisseau du déversoir du lac longe le bas du bois. Une grosse coulée bien marquée par le passage des blaireaux traverse le ruisseau et rentre dans le bois. Je décide de m’asseoir sur un arbre mort couché. La coulée passe par-dessus la souche de l’arbre.
L’attente commence et les premiers moustiques de l’année arrivent. 1 heure plus tard et 1à moustiques en moins, je décide de bouger un peu pour me dégourdir les jambes. Je suis la coulée qui traverse le bois en diagonale. Au pied d’un merisier, une sorte de gazouillement rauque venant d’au-dessus de ma tête me fait lever les yeux sur un trou à 3,5 mètres du sol dans le tronc. L’ouverture de 5 cm de diamètre me fait penser à un nid de pic. Je m’éloigne pour ne pas déranger. Je reste un court instant à regarder autour de moi non loin du coin du bosquet puis commence à retourner sur mes pas quand un mouvement furtif attire mon attention. Un puis 2 blaireaux arrivent sur ma gauche en fouissant l’humus. Ils se rapprochent doucement et finissent par venir à 10 mètres environ. L’un d’eux se détache et vient, en contournant un gros arbre, pour me sortir à moins de 5 mètres mais je suis à mauvais vent et il fait demi-tour pour s’éloigner d’un pas rapide. Son compère reste un moment à 10 mètres de moi dans la végétation puis s’avance à découvert avant de flairer lui aussi ma présence et de faire demi-tour à son tour.
Je retourne sur les lacs mais pas de ragondins pour ce soir. Je retourne à la voiture puis par pour le grand lac où je dépose les carcasses de ragondin. En me garant j’aperçois des pêcheurs. Je pars donc pour le Gers à Seissan. En arrivant, je salue un pêcheur qui pêche au lancer contre le pont et pars en remontant le Gers vers le virage si souvent généreux. Un remous contre la berge à la sortie du virage. Je me rapproche doucement mais le ragondin se détache du bord et plonge juste devant moi. J’attends un peu, il ne ressort pas. Je remonte encore un peu le Gers et l’aperçois contre la berge opposée. Il longe le bord à contrecourant et se cale sous la berge. J’arme vise et décoche. Il se débat et plonge dans une eau rougie. J’ai dû le touché légèrement ma flèche ne l’a pas traversé.
Il ressort un peu plus loin, je le prends en chasse et réencoche. Il tente de remonter sur la berge d’en face, J’arme, vise et décoche rapidement Ma flèche traverse le ragondin et explose contre la berge (un caillou certainement). Il retombe lourdement dans l’eau pour disparaître un moment. Alors que je le cherche en face, il remonte devant moi, le reste de ma flèche et travers du corps. Le temps de réagir, il repart contre la berge d’en face. Je lui décoche une autre flèche. Manqué. Puis une autre alors que ses forces d’abandonne et le cloue à la berge opposée. Je n’ai plus de flèches.
Je pars en courant à la voiture et par faire le tour par le stade. Je récupère mon ragondin et mes flèches. Le pêcheur vient à ma rescousse pour la dernière en m’indiquant sa position de la berge d’en face car de mon point de vue je ne la retrouvais pas. Je le remercie et retourne à ma voiture pour revenir au pont pour chasser le Gers en aval mais pas le moindre ragondin pour ce soir. Il fait presque nuit, je rentre.
Alex