Ce soir, après une soirée passée à me promener plus qu’à chasser, je décide d’aller faire un tour à Labéjan autour d’un grand lac que j’affectionne particulièrement. Je me gare sous la digue du lac et pars en remontant côté droit vers le ruisseau d’alimentation. Le temps est menaçant, un orage se prépare.
Les ragondins ne sont pas de sortie ce soir, je passe le passage busé qui enjambe le ruisseau d’alimentation et pars tuer un peu le temps. Je pars repérer le passage du grand gibier en bordure d’un grand bois un peu plus loin, je dois récupérer quelques bracelets de chevreuils pour cette saison et un peu d’observation me permettra une meilleure efficacité le moment venu.
Rien ne bouge ce soir, au bout d’un moment je décide de rentrer, il commence à tomber quelques grosses gouttes de pluie éparses. Je repasse le passage busé et longe le lac quand j’aperçois un ragondin qui traverse en biais vers la rive opposée et en regardant mieux j’aperçois 2 autres ragondins sur la berge de mon côté à 50 mètres devant moi.
Je suis à mauvais vent, je me décale donc à 15 mètres environ de la berge et fais une boucle pour revenir sur les ragondins et tenter de les surprendre. Je marche dans un chôme de blé très bruyant et en arrivant à une vingtaine de mètre de la position des ragondins, je les aperçois en train de s’éloigner du bord. Il y en a en fait 3, 2 suivent le sillage du premier qui a déjà rejoint la berge opposée et l’autre décide de longer la berge de mon côté. Je le laisse filer car il semble vouloir revenir au bord puis je m’avance un peu et rentre dans un maïs au second sillon pour le suivre à couvert. Je tente de le dépasser alors qu’il disparaît en passant derrière un saule mais il ne ressortira pas. Il a disparu. Je ressors du maïs et le cherche un moment sans succès.
Avant de partir, je décide d’aller inspecter des tas de banches, contre la berge opposée, où les ragondins se cachent souvent. Je fais le tour par la digue du lac et reviens vers le premier tas de banches. Rien ne bouge. Je passe au second tas de branches. Je contourne un arbuste épais qui me cache le tas de branche et commence à balayer la surface de l’eau dans l’enchevêtrement des branchages. Tout à coup, j’aperçois le sommet de la tête d’un ragondin qui me tourne le dos. Ma fenêtre de tir est minuscule entre les branches, j’arme, vise entre les oreilles et décoche. Ma flèche reste calée sous les branches, mon ragondin a disparu mais l’eau rougit de plus en plus. Je m’avance un peu et aperçois mon ragondin mort sous la surface. Je dois mettre les pieds à l’eau pour récupérer ma flèche et mon ragondin.
Je pose mon arc sur la berge et m’avance dans l’eau quand j’aperçois un second ragondin dont seule la tête émerge à quelques mètres sur ma droite. Je rattrape mon arc, arme, vise la base du cou et décoche. Le ragondin est séché sur place. Je récupère mes ragondins et mes flèches et pars vers le coin du bois.
Du mouvement dans le tas de branche, ce sont des petites boules de duvet noir qui suivent leur mère poule d’eau, je fais demi-tour et rentre à la voiture alors qu’il se met à bien pleuvoir.
Alex