Hier soir, en sortant du boulot, je décide de commencer par chasser sur Saint Arroman. Je passe d’abord à Labarthe, une halte infructueuse au bord de la D929 puis je pars pour le petit lac au-dessus de l’église. Je me gare sur le chemin de terre et pars vers le lac. L’eau bouge côté droit devant les terriers. J’avance à pas de loup au sommet du talus qui surplombe le lac. Un ragondin démarre dans les ronces sans que je puisse le voir mais il s’arrête avant de se mettre à l’eau. Je le cherche du regard au travers des ronces et finis par l’apercevoir. Je tente une flèche au travers des ronces. Le ragondin chute lourdement dans l’eau et je pense l’avoir touché mais je récupère ma flèche sur l’eau sans retrouver mon ragondin. L’empennage a souffert, il a été déchiqueté par le passage dans les ronces.
Direction Saint Arroman. Je me gare au bord de la route et attaque par les deux mares. Je remonte le petit ruisseau vers la première mare.
J’ai le vent de dos et reste donc éloigné de la mare pour arriver à bon vent. Pas de ragondin ce soir, le niveau d’eau a bien baissé et laisse voir de nombreux terriers.
Je poursuis jusqu’à la seconde mare. Rien non plus ce soir, quand tout à coup un ragondin surgit d’in terrier à quelques mètres sur ma droite et plonge pour traverser la mare sous l’eau. L’eau boueuse est peu profonde et j’arrive bien à suivre son trajet. J’arme mon arc et, pensant le voir ressortir devant un terrier où rentrent souvent les ragondins, je me tiens prêt en visant l’entrée du terrier. Le ragondin ressort contre les joncs et longe la rive vers le terrier 3 mètres plus loin. Mon viseur le suit mais il bifurque et rentre dans un terrier, quasiment invisible, que je ne connaissais pas. J’attends un peu sur la berge, en face de l’orifice mais rien ne bouge. En jetant un coup d’œil à mon viseur quelque chose m'intrigue. Une des fibres optiques est cassée ! La soirée commence bien ! J'arrive tout de même à la faire tenir plus ou moins et je peux tout de même viser.
Je fais demi-tour et longe le ruisseau en allant vers le Sousson. Cette fois je suis à bon vent. Je traverse la route et ralentis car j’ai de forte chance d’apercevoir des ragondins de ce côté.
Je dépasse le gros chêne au pied duquel broutent souvent quelques ragondin et entends un bruit dans le fond du ruisseau qui assez encaissé est difficile à surveiller. Je me rapproche du bord, l’eau est trouble, le ragondin est remonté sur 5 mètres pour rentrer au terrier d’où s’échappe un filet d’eau boueuse. A nouveau du bruit sur ma gauche, je tourne la tête et aperçois un gros ragondin qui remonte le talus d’en face pour se diriger vers les terriers creusés dans la berge. J’arme mon arc et parviens à le stopper juste au moment où il tente de rentrer dans un des terriers. Le ragondin cloué au sol se débat pour se dégager. Je réencoche et me rapproche pour l’achever d’une seconde flèche.
Je récupère mon ragondin et mes flèches. Horreur ! Une lame est tordue et l’autre est cassée, il manque un tranchant ! Il ne me reste qu’une flèche en bon état. Je laisse le ragondin sur place.
Je continue, levant au passage plusieurs canards et arrive au bord du Sousson que je commence à remonter. L’eau est trouble, il y a de l’activité plus haut. J’avance doucement et finis par retrouver l’eau claire, je me retourne et fait décoller un canard qui fouillait le fond du cours d’eau. J’arrive sur une zone de terrier qui n’est pas bien animée ce soir. Je traverse un fossé perpendiculaire, traverse un peu plus loin sur le passage bétonné et busé. Et reviens sur la berge opposée vers les terriers. Rien à l’entrée des terriers mais un filet d’eau boueuse arrive du fossé. Un ragondin a du plonger.
Je retraverse par le passage et remonte le ruisseau sur la droite. Un peu plus loin un ragondin a coupé fraîchement des brins d’herbes qui reposent au bord de l’eau. L’eau se trouble plus loin. J’avance doucement et dans le virage, l’eau bouge contre la berge opposée. Un ragondin sort tranquillement de son terrier et s’immobilise. J’arme doucement, prends ma visée derrière la tête et décoche. Le ragondin meurt sur le coup.
Je le récupère et le laisse au bord de l’eau.
Plusieurs centaines de mètres plus loin un gros ragondin broute la maigre végétation au milieu d’un champ travaillé. Il est à plus de 50 mètres du bord du Sousson. Trop confiant je commence à me rapprocher rapidement, il est à plus de 100 mètres mais il me repère rapidement et retourne au fossé. Je cours vers l’arrivée du fossé dans le ruisseau mais rien n’arrive. Je traverse le Sousson et remonte doucement le fossé mais le ragondin est rentré dans l’un des terriers dont je ne connaissais pas l’existence.
Je retraverse le Sousson et continue à le longer un moment mais pas d’autre ragondin. Je fais demi-tour, je récupère mon second ragondin au passage et retourne vers la voiture mais arrivé au passage busé j’aperçois devant les terriers plus loin un ragondin qui descend le ruisseau. Je pose mon ragondin et m’avance doucement par la berge qui fait face aux terriers. Un petit ragondin remonte contre la berge à 6 ou 7 mètres. Un remous se trahit la présence d’un autre ragondin contre la berge un peu plus loin. J’arme, vise et décoche. Ma flèche se fiche juste au-dessus du ragondin qui plonge et rentre dans un terrier, le second ragondin rentre dans un autre terrier à peine plus loin. Le bruit de l’impact me laisse peu d’espoir, ma lame a du se casser. J’encoche la flèche dont la lame est allégée d’un tranchant. Pour tirer de très près et à la tête ça devrait aller.
Je me décale pour me positionner face au second terrier
et aperçois un troisième ragondin se débinant dans le fond du ruisseau en longeant la berge opposée. Je me décale, avance rapidement pour le dépasser, arme mon arc et constate en m’approchant du ruisseau qu’il est rentré dans un terrier en face de moi.
L’eau boueuse s’échappe de l’entrée et l’eau bouge. J’attends un moment espérant le voir ressortir. L’eau bouge mais rien ne vient.
Je retourne sur mes pas et me poste en face du terrier où est entré le second ragondin. L’eau remue et rapidement le ragondin sort la tête du terrier. Je vise et décoche. L’impact ne trompe pas, je suis dedans.
Le ragondin a reculé à l’impact, il se débat furieusement dans le terrier, entravé par ma flèche. Je franchis le ruisseau d’un bon et me saisis de la flèche que je tire pour faire sortir le ragondin qui lutte et gronde. Je finis par le sortir de son terrier et essaye de le saisir par la queue manquant à plusieurs reprises d’y laisser mes doigts. Au bout d’un moment à lutter pour le saisir et l’empêcher de croquer ma flèche par laquelle je le maintiens hors du terrier, je parviens à l’attraper et à l’achever.
Je retourne au terrier du troisième ragondin mais l’eau ne bouge plus. Vu l’état de mes flèches, il est inconcevable d’aller chasser sur des lacs. Je décide de rentrer, je ramasse mon ragondin et mes flèches et me dirige vers le passage bétonné.
L’eau coule à nouveau boueuse à l’arrivée du fossé. Je n’ai jamais été voir s’il y avait des terriers plus haut. Je reviens donc vers le fossé et le longe doucement. Au bout de 50 mètres je tombe sur deux terriers. L’eau bouge devant le premier d’où s’échappe de l’eau boueuse. J’encoche une de mes flèches à lame cassée et attends. Au bout d’un moment, le ragondin sort la tête. J’arme doucement et lui décoche ma flèche. Un filet de sang apparaît à l’entrée du terrier. L’impact a cloué le ragondin sous l’eau. Je traverse le fossé pour récupérer ma flèche mais le ragondin se réveille et tente de se sortir de la flèche en se quillant tout droit contre la berge.
Il finit par succomber rapidement. Je le récupère et repars à la voiture avec mes 3 puis 4 ragondins.
Je retrouve une lame dans la voiture. Je pars pour Clermont Pouyguilles avant que la nuit ne tombe. Je me gare et reviens par le blé vers la mare aux ânes, pas de ragondin ce soir. J’ai juste le temps de voir un jeune ragondin avant qu’il ne descende au ruisseau ne laissant derrière lui qu’un filet d’eau boueuse qui me conduit au terrier. L’eau du ruisseau est trouble, j’ai bon espoir de tomber sur des ragondins mais j’arrive au petit lac sans avoir vu le moindre ragondin. Un tracteur arrive par le chemin de terre, je cours pour arriver avant lui au lac mais pas de ragondin ce soir.
Je discute un peu avec l’agriculteur, content de voir que je m’occupe si souvent de ses ragondins. Il me montre une canne qui couve sur le bord du ruisseau et me dis qu’un ragondin est mort dans le fossé plus loin. Nous allons le voir mais il s’agit en fait d’un petit sanglier d’une dizaine de kilo certainement tapé par une voiture. Il part traiter le blé, je cours pour ne pas respirer les vapeurs de traitement avant de rentrer vers la voiture en longeant le ruisseau. J’entendrais seulement plonger un ragondin puis son grondement dans les terriers. La nuit tombe. Il fait bon malgré la fraîcheur qui tombe, le champ de grillons et des rainettes m’accompagnent. Un chevreuil aboie au loin.
Alex