En sortant du boulot, je repère sur la route 4 ragondins au gagnage le long du fossé en face du champ de colza, Je me gare et tente l’approche mais, comme hier, ils rentrent dans la haie alors que je suis encore à 20 mètres.
J’ai pris rendez-vous ce matin avec un agriculteur-chasseur pour aller faire un tour sur ses lacs à Pouyloubrin. Il veut connaître un peu la chasse à l’arc et va m’accompagner.
Nous descendons vers le premier lac où un colvert, qui nous observe du milieu du lac, finit par décoller alors que nous sommes encore à 100 mètres du bord de l’eau. Nous longeons doucement la berge du petit lac, en face, un talus couvert de ronces où se trouvent les terriers. Rien pour ce lac. Nous passons au suivant.
Ce lac beaucoup plus grand est collé à un bois qui borde la berge opposée et la digue. De nombreux colverts et quelques cormorans décollent à notre arrivée et laissent la surface de l’eau très agitée. J’ai peu d’espoir de voir un ragondin après ce ramdam.
Nous longeons doucement la rive derrière les arbres et arbustes qui la bordent et rien ne bouge. Nous arrivons presque à la digue quand un gros ragondin se met à l’eau et vient s’arrêter face à nous dans le coin opposé du lac. Il est bien à 40 mètres.
Mon accompagnateur trépigne un peu et commente « il nous regarde » « il se tourne, il est plein travers » Je comprends rapidement qu’il a envie que je lâche ma flèche. Je lui explique que ça fait très loin pour moi mais je finis par céder. J’arme, vise bien au-dessus du ragondin et décoche.
Ma flèche rentre dans l’eau à 1 mètre devant l’animal qui a tôt fait de plonger pour disparaître. Je pars chercher ma flèche en passant par le chemin des sangliers, sur la digue, au milieu des ronces. Puis ma flèche récupérée, je finis le tour du lac pour rejoindre mon acolyte.
Nous partons pour le troisième lac où je ne verrai rien avant de rentrer à la ferme.
Il me reste un peu de temps, je vais faire un tour au canal de Labarthe où j’ai fléché 3 ragondins hier. Je longe doucement le canal qui semble désert ce soir quant au bout d’un moment j’aperçois la tête d’un ragondin qui semble endormi. Je m’approche doucement à 6 ou 7 mètres, j’arme, vise la tête et décoche.
Ma flèche tape juste au ras au-dessus de la tête. Le ragondin n’a pas bougé d’un millimètre. Je m’approche incrédule après avoir réarmé et me rends compte que l’animal est en fait mort. C’est un terrier proche d’où j’ai perdu mon quatrième ragondin hier soir, il est rentré par un autre terrier et est venu mourir à l’entrée de celui-ci.
Je poursuis, et bifurque vers le petit ruisseau que je longe un moment sans rien voir. Sur le retour, j’aperçois un ragondin qui remonte le courant. J’arme, vise et décoche une flèche juste 1 mètre avant le terrier. Touché dans les muscles du cou, il plonge et remonte aussitôt pour se jeter au terrier. L’eau est à peine rougie par le sang à l’entrée du terrier.
Je pars récupérer mes flèches et le ragondin mort que j’ai manqué tout à l’heure, après de multiples acrobaties, je rentre avec mes flèches et mon ragondin alors que la nuit tombe.
Alex