Ce soir, je pars chasser sur un secteur assez propice aux rencontres, chevreuils, renards, blaireaux et sangliers y sont nombreux.
Je décide de commencer par me poster au bord d’un ruisseau le long duquel passent souvent le renard et les sangliers. Les traces sont nombreuses et les sangliers ont levé le haut du talus du ruisseau. J’aménage mon poste au milieu d’un bouquet de gros arbres et dégage des fenêtres de tir avec mon sécateur. Les sangliers ont aussi retourné au milieu des arbres. Le poste me semble bon. J’attends un moment sans rien voir venir.
De nature peu enthousiaste à passer une soirée au poste et préférant l’approche, je décide de quitter mon poste et de partir tenter de repérer un sanglier ou un blaireau le long du bois un peu plus loin.
Je longe un moment le ruisseau et rejoints le bois qui vient se terminer contre le petit cours d’eau. Un second ruisseau plus petit longe le bois et vient se déverser dans le premier. Je longe le bois tranquillement. Un peu plus loin, j’aperçois une coulée dans la végétation, le passage de forme ovale perce la végétation entre 2 gros arbres et permet de voir à l’intérieur du bois. Je me rapproche à 5 mètres de la trouée et regarde à l’intérieur.
La luminosité a déjà bien diminué et l’intérieur du bois semble déjà bien sombre. Le trou dans la végétation semble barré par une masse sombre qui détermine une ligne sur le tiers supérieur de la trouée. « On dirait le dos d’un sanglier ! » cette idée cocasse vient juste de me traverser l’esprit que maintenant il me semble voir bouger. Mes yeux restent rivés sur la trouée, comme hypnotisés quand tout à coup la queue d’un sanglier m’apparaît. C’est bien un sanglier, il est tourné vers la gauche et se présente plein travers. Je ne vois que son arrière train, le reste étant caché derrière un des arbres.
Je fais un grand pas en avant et arme mon arc à peine à 4 mètres de l’animal qui ne m’a pas compris. J’attends un moment dans cette position. Tout à coup l’animal se tourne comme pour rerentrer dans le bois et se retrouve ¾ arrière, en position plongeante (le derrière sur le talus du ruisseau, les pattes avant au fond du ruisseau). Je prends la visée au milieu de l’animal pour tenter de toucher les organes vitaux dans cette position. Je décoche, l’animal démarre en trombe en cassant du bois. Un effluve caractéristique emplit mes narines, cette odeur forte de sanglier se dissipe rapidement. Le bruit de bois cassé s’arrête et le calme revient.
Je pars chercher ma frontale pour tenter de retrouver mon sanglier dans la pénombre du sous-bois. Cela me permet également de laisser l’animal tranquille un moment. J’ai bien entendu l’impact de ma flèche au sol mais je n’ai pas entendu l’impact sur l’animal.
Je reviens au bout d’un moment. Il fait presque nuit mais avec la chaleur qu’il fait je préfère retrouver mon sanglier ce soir, ou au moins essayer. Je rentre par la coulée dans le bois. Ma frontale tombe sur ma flèche maculée de sang. Le sol est jonché de gouttes de sang projetées à l’impact. Pas de trace de contenu stomacal ou intestinal. Ma flèche est couverte d’un sang poisseux.
Le début de la piste est difficile à trouver, je suis ma piste à 4 pattes, le nez au sol et finis par progresser doucement mais sûrement. Il y a peu de sang, la piste suit le ruisseau. Au bout de 70 mètres environ, la piste remonte dans le bois et devient très marquée, je la suis sans problème et tombe sur mon sanglier mort 30 mètres plus loin. Une patte avant est repliée sous son poitrail, je tente de la déplier sans succès et me rend compte qu’il s’agit d’une vielle blessure par balle. La patte s’est ressoudée ainsi et est inutilisable, des esquilles dos sortent même encore de la patte. C’est un beau solitaire d’environ 80 kg. Ma flèche a traversé le foie et un poumon.
Alex
Atteinte :