Hier soir, en sortant du boulot, je décide d’aller faire un tour à la chasse dans les maïs de Saint Arroman. Mes affaires sont dans le coffre de ma 206 et je me change rapidement en arrivant.
Je décide de commencer par aller faire un tour du côté de la mare au coin de la parcelle arrosée par le pivot. Il a beaucoup plu ce weekend et je tente de voir si un sanglier est passé depuis lundi. De nombreuses empreintes de renards, de blaireaux, de chevreuils et même celles d’un faisan marquent les zones non recouverte d’herbe en bordure du maïs, mais pas un pied de sanglier.
J’arrive à la mare en ralentissant l’allure au cas où un ragondin serait dehors mais rien ne bouge ce soir. La mare s’est bien remplie et la souille, dans le caniveau qui rejoint le petit ruisseau, a été totalement lessivée.
Je reviens vers la route, vent de face, pour la traverser et aller chasser les parcelles en bordure du Sousson. Je descends vers le Sousson en suivant un petit ruisseau, la route traversée, je reste sur la gauche du ruisseau. Le tournesol sur ma droite a été moissonné. Un peu plus loin je passe entre deux champs de maïs, de nombreuses coulées marquées traversent le ruisseau. Il me semble que le maïs de droite est couché en partie. Je décide de traverser le ruisseau pour aller voir les dégâts que je pense dus aux sangliers. C’est en fait la pluie qui a couché une grande partie du champ. Un pied frai de sanglier, traverse à travers les céréales couchées mais aucun épi n’est touché.
Je finis de rejoindre la bordure du Sousson et longe le ruisseau en le remontant. Beaucoup de traces de chevreuil mais peu de pieds de sangliers. Où sont-ils passés ? Je vais longer toute la bordure basse des maïs, il est encore tôt. Le Sousson coule bien depuis les intempéries.
J’arrive tranquillement au passage busé qui traverse le ruisseau au bout d’un chemin goudronné. C’est bien calme ce soir, je n’ai rien vu, même pas un ragondin ! Je traverse le chemin et continue à longer entre le Sousson et les maïs quand j’aperçois un ragondin de taille moyenne, assis à une dizaine de mètres sur la berge opposée. J’arme doucement mon arc alors qu’il vient de se tourner vers moi. Je vise rapidement et décoche mais ma flèche passe au ras dessous. Il plonge et remonte doucement le courant en surface alors que je réencoche mais, alors que je me décale en armant pour tenter une seconde flèche, le ragondin, qui a maintenant pied, se met à courir en faisant des bons pour regagner la berge et rentrer au terrier.
Je fais le tour pour récupérer ma flèche puis continue à longer le ruisseau par l’autre rive. Un peu plus loin, j’aperçois, sur une petite plage, 2 jeunes ragondins. Je me décale et m’éloigne du bord pour revenir à l’aplomb des ragondins. J’arme mon arc avant de les voir et finis doucement mon approche quand je les aperçois au travers de la végétation. Ils sont 4, de face à 4 mètres, je vise le second à partir de la gauche. Ils ne m’ont pas vu, ma flèche part et sèche mon ragondin sur place alors que les 3 autres se précipitent à l’eau et rentrent aux terriers sous mes pieds. L’eau bouge en dessous de moi. J’attends un peu mais je ne veux pas perdre trop de temps et je continue un peu à longer le ruisseau.
En passant sous de grands peupliers, j’ai l’impression de marcher sur des chips, les grosses feuilles mortes craquent sous mes pieds. De l’autre côté du ruisseau, je longe maintenant un maïs semence coupé à 1 mètres du sol par une machine qui élimine la fleur mâle. Le champ est coupé par de nombreux passage de canon et la faible hauteur du maïs donne une bonne visibilité. Tout à coup, j’aperçois une chevrette qui m’a entendu et regarde vers moi au milieu d’un passage de canon. Nous nous observons un instant puis elle se coule dans le maïs et je la vois traverser un peu plus loin un autre passage.
Je poursuis ma route puis traverse un peu plus loin le ruisseau pour revenir en sens inverse par l’autre rive. Je longe cette fois la bordure du maïs semence et retombe rapidement sur ma chevrette au milieu d’un passage mais elle fait vite demi-tour et s’enfuit. Ici les pieds de sangliers sont nombreux mais ils ne font que passer car le maïs est trop clair pour les abriter. Un peu plus loin, son chevrillard m’observe au milieu d’un passage. Je me fige et attends un moment, il finit par me tourner le dos et s’éloigner en broutant. Je poursuis et passe plusieurs fossés traversés par une belle coulée marquée par des pieds de sangliers et de chevreuils.
Je récupère au passage mon ragondin et ma flèche puis traverse un dernier fossé avant de récupérer la bordure des grands maïs. La luminosité tombe, il va être l’heure du sanglier. Je longe doucement en regardant chaque passage de canon et tombe rapidement sur un brocard au gagnage qui s’enfuit en me voyant. Plus loin un héron qui décolle du lit du Sousson me fait sursauter.
Pas de sanglier ce soir. J’arrive au bord du ruisseau longé tout à l’heure pour rejoindre la bordure du Sousson et le remonte pour regagner la route. Plusieurs merles s’envolent du maïs à ma droite en poussant leurs cris d’alerte et me passent sur la tête mais rien ne vient. Au bout d’un moment je reprends ma route alors que 3 colverts me passent sur la tête.
Je reviens vers la voiture en faisant un petit détour pour passer au bord de la pelouse d’une grande propriété, j’y ai vu les sangliers le mois dernier mais ce soir rien ne bouge. Je regagne ma voiture alors que la nuit m'enveloppe.
Alex