Ce soir, je sors mon chien "Baïkal" un peu avant la tombée de la nuit, nous faisions le tour habituel. En rentrant, au milieu du village mon husky commence à venter, la truffe levée, il flaire un effluve qui semble venir du jardin en contre bas. Je pense qu'il s'agit un chat, mais le voilà qui entre dans le jardin par le petit portillon ouvert et qui revient aussi sec, la queue entre les pattes, se mettre derrière moi.
En regardant par-dessus le muret, quelle n'est pas ma surprise d'apercevoir un gros blaireau. Je retourne chercher mon arc au pas de course, j'habite juste à 200 mètres de là. Une fois de retour sur place et après une approche rapide, je me place à 5 mètres de l'animal. J'attends que le blaireau se positionne plein travers, occupé à chercher sa nourriture, et ajuste ma visée au défaut de l'épaule.
Mon tir en plongée ne le traverse pas car ma flèche heurte le sol. Après plusieurs tours sur lui-même en grognant, il détale comme une bombe vers le Gers à 250 mètres environ, en perdant la flèche couverte de sang, restée fichée au sol. Je le laisse filer jusqu'à ne plus l'entendre, puis je vais vérifier mon tir.
Seuls deux petits bouts de chair au sol attestent d'une blessure, pas une goutte de sang. Je suis la trajectoire de fuite sur 50 mètres pour ne trouver qu'une goutte de sang de la taille d'un petit poids puis plus rien. La nuit tombe.
Le lendemain, je reprends mes recherches. Le jardin est fermé par un mur sur une grande partie de son périmètre. Je décide donc de suivre le mur jusqu'à son interruption mais ne trouve pas un indice. Au moment où le mur s'interrompt, je remarque que le chemin goudronné qui le longe de l'autre côté est maculé de longues traces de sang qui le traversent vers le champ de soja d'en face.
J'ai parcouru presque 200 mètres par rapport à l'endroit du tir, de l'autre côté du chemin le sang devient très abondant, mon blaireau est là à 5 mètres, la flèche est rentrée derrière l'épaule pour ressortir au milieu du sternum, un poumon et le cœur sont touchés. 200 mètres avec une telle flèche c'est incroyable d'autant plus qu'il n'a perdu vraiment du sang que presque au moment de mourir.
Flash-back sur mon premier blaireau :
C’était une fin de journée de début de saison, je rentrais d’une journée de chasse peu fructueuse, quand, au milieu d’un chemin forestier, j’aperçois ce beau petit blaireau entrain de fouiller le sol. Quelques dizaines de mètres d’approche en contournant les feuilles mortes et les brindilles très craquantes à cette saison et me voilà à 10 mètres, j’arme et je décoche ma flèche équipée d’une trois lames, l’atteinte colonne vertébrale, poumons l’a cloué sur place.
Alex