Aujourd'hui, nous sommes en train de détapisser avec ma copine quand nous décidons de faire une petite pause. Je sais qu'elle adore les jonquilles et décide de la conduire au bord du Sousson, sur une zone où poussent des jonquilles sauvages que j'ai repéré en chassant le ragondin avec Manu. J'en profiterai pour faire une petite piste de sang pour Hémo. J'embarque donc du sang de chevreuil et une peau. En arrivant sur place, j'aperçois un gros ragondin au gagnage en me garant. Je le montre à ma copine et lui demande l'autorisation d'aller le flécher. J'ai mon arc dans la malle et ma veste polaire camo sur la banquette arrière. J'enfile la veste par-dessus mon vieux T-shirt mis pour détapisser, je porte un vieux jogging bleu à bande blanche et des tennis blanc et ma copine se moque de moi en me disant que jamais de la vie je n'arriverai à tuer ce ragondin.
Bien décidé à lui prouver le contraire, je pars en longeant une haie qui rejoint le bord du ruisseau à un peu moins de 100 mètres puis longe doucement la digue qui borde le Sousson. Le ragondin est à environ 50 mètres et me tourne brusquement le dos, j'en profite pour avancer rapidement, sur 20 mètres environ, jusqu'à ce que le ragondin se remette plein travers. Je reprends mon approche tranquillement en stoppant dès que le ragondin stoppe son repas ou relève la tête. Il est à 8 mètres environ de la digue du ruisseau. Pas à pas, j'arrive à me positionner à l'aplomb du ragondin et lui coupe ainsi la route pour son retour au cours d'eau. J'arme mon arc, vise et décoche. Traversé, le ragondin sursaute puis revient doucement vers le ruisseau en marchant de travers et en faisant le dos rond dans une posture menaçante tout en grondant.
En m'apercevant, il amorce une charge d'intimidation sur 2 mètres environ. Je réencoche et lui décoche une seconde flèche au défaut de l'épaule alors qu'il avance doucement. Le ragondin démarre mais tombe sur le flac à 2 mètres de la digue, se débat un peu puis s'immobilise. Je récupère ma seconde flèche mais ne retrouve pas la première. Je verrai ça plus tard. Pour ne pas faire attendre ma copine, je reviens en courant à la voiture avec un grand sourire. "Tu es content de toi ?" "Oui" "Ben pas moi, tu as tué un animal..."
Je récupère le sang dans une bouteille plastique au bouchon percé et pars rapidement tracer une piste en faisant goutter le sang dans le semé de blé en décrivant plusieurs virages. Je marque le bout de la piste et part chercher mon ragondin en courant que j'y dépose puis retourne en courant à la voiture sans croiser la piste. En arrivant à la voiture, je mets machinalement la main dans la poche de mon jogging et n'y trouve pas mes clefs. Je fais toutes mes poches sans succès. Je regarde si elles ne sont pas sur le contact et ne les y trouvant pas, je demande à ma copine si elle ne les aurait pas vu mais elle me répond que non. Je fais toute la voiture sans les trouver.
Je décide de faire ma recherche avec Hémo pour tenter de les retrouver alors que ma copine part chercher des jonquilles en prenant le chemin pris pour faire mon approche. Hémo prend vite la piste et retrouve sans difficulté le ragondin mais je n'ai pas trouvé mes clefs. Je tente de refaire mes trajets sans succès puis quadrille le champ par bandes mais impossible de trouver mes clefs, je retrouve tout de même ma première flèche. Il va bientôt faire nuit et il me faut me rendre à l'évidence, je ne les trouverai pas. Il me faut appeler quelqu'un. Je récupère mon ragondin et le met dans le coffre de ma voiture. Le président d'une chasse proche de chez moi où je réalise des tirs d'été depuis quelques années vient nous chercher. Je dois laisser ma voiture ouverte et vitre ouverte sans surveillance car ma copine ne veut pas rester seule. Je prends mon arc et Hémo et nous voilà parti mais, sur mon trousseau, se trouvaient également les clefs de chez moi, de mon boulot et de la voiture du boulot, j'ai fait très fort. Arrivé chez moi, reste le problème de comment rentrer. Je pense d'abord à casser la porte puis pense que la fenêtre du débarrât est peut être partiellement ouverte. C'est le cas, nous essayons de l'ouvrir totalement mais il me faut y aller à coups d'épaule. Heureusement elle s’ouvre sans s'endommager. Je récupère alors le double de mes clefs et ouvre la porte puis nous repartons chercher ma voiture qui n'a pas bougé.
Voilà comment transformer une petite sortie sympa en grosse galère, je me souviendrais souvent de ce ragondin. Je passerai 2 soirées de plus à chercher mes clefs sans les trouver. Nous reviendront tout de même avec un petit bouquet de jonquilles.
Alex