Cette nuit, j'ai dormi chez mon ami Patrick. Je me réveille vers 6 heures puis me prépare avant de partir en chasse, il me faut revoir mon cerf chocolat ce matin. Je décide d'attaquer ma chasse par le flanc opposé de la montagne pour tenter de le surprendre. Je pars me garer en haut du chemin de la Soule puis pars à pied. Je commence par descendre par un chemin encaissé qui passe au milieu de haies de buis, il fait nuit noire et le faisceau de ma lampe dérange les moutons et les ânes dont l'odeur est très forte. Les clarines sonnent dans la nuit. Je bifurque ensuite vers un petit pré qui remonte raide vers un sentier pierreux qui longe le flanc de la montagne au travers des chênes et des buis. Ma progression dérange quelques grands cervidés, des grondements d'alerte précédent un départ bruyant vers les sommets. Je débouche au bout d'un moment sur un grand pré en long coupé par un chemin de terre que je le suis pour retomber dans le bois de hêtres. Arrivé à l'entrée de l'enclos, je constate que la souille est très fréquentée. Ça brame peu ce matin. Je passe la clôture et commence à traverser l'enclos. 100 mètres plus loin, un bruit de pierre qui roule me fait lever la tête, une chevrette s'avance doucement vers un buisson puis se met à brouter le feuillage à 50 mètres au-dessus de moi. Il fait encore pas très jour et je décide de tenter une approche pour m'amuser. Je remonte très doucement la pente très raide et gagne petit à petit du terrain, caché par le feuillage d'un hêtre, mais arrivé à 30 mètres de la chevrette un aboiement retentit. Elle lève la tête et regarde un peu plus haut sur ma gauche. Le brocard que je n'avais pas vu vient de donner l'alerte avant de remonter dans les hêtres en aboyant. La chevrette qui ne m'a pas vu remonte tranquillement.
Je reprends ma progression et traverse l'enclos pour prendre la piste taillée dans le rocher. Je m'arrête à l'abreuvoir pour me désaltérer puis m'avance doucement en surveillant le dessous de la piste. Un brame retentit au-dessus de l'enclos. Je poursuis ma route. Arrivé au bout de la piste, j'aperçois à 50 mètres sur ma droite, à moitié cachée derrière un gros hêtre, une chevrette qui m'observe. Je m'arrête un instant et l'observe puis reprends ma marche vers elle. Elle fait demi-tour et rentre dans les buis. Un beau brame me parviens aux oreilles, il semble venir du col, ça doit être le cerf convoité. Je presse le pas et débouche sur le col. Il est là à plus de 150 mètres dans les genets. Je pars me caler derrière un monticule rocheux puis remonte doucement me caler dans les genets à sa cime pour observer le cerf. Oui, c'est lui, il est vraiment magnifique, il est à 70 mètres environ. Un léger mouvement de la tête pour me pencher sur la droite du genet le met en alerte. Il regarde vers moi avec insistance. Je reste immobile et observe. Au bout d'un long moment, il s'avance dans les fougères en poussant un grondement impressionnant et s'arrête 30 mètres plus loin, me regarde un moment, gronde à nouveau et s'avance encore de 20 mètres. J'en profite pour me décaler dans les genets plus à gauche.
Le mouvement attire l'attention du cerf qui se tourne face à moi et observe. Que faire, je ne peux pas sortir à découvert. Une idée farfelue me passe par la tête, j'ai vu plusieurs fois sur des vidéos de chasse des guides qui faisaient venir des mâle orignaux en rut en se mettant des faux bois sur la tête. Je tente de place mon arc au-dessus de moi pour "imiter" des bois mais le cerf démarre à l'instant en grondant. Je pose mon arc et gronde moi aussi. Il stoppe et se retourne face à moi. Je gronde à nouveau, il s'avance vers moi, je gronde encore et pousse un brame pas très bien imité. Le cerf démarre et fonce droit sur moi et je commence à y croire mais il passe juste sous la bute et me prend au vent avant de se jeter dans la pente en cassant du bois.
Je me redresse rapidement et pars pour tenter de le couper mais je me manque le départ de la première piste qui passe sous celle par laquelle je suis arrivé et je dois recouper à travers bois dans les fougères et les feuilles mortes. Je tente de bramer pour "expliquer" le bruit de ma progression mais je sais que ça ne va pas suffire. Je rattrape la piste et constate qu'une belle souille est très fréquentée dans le virage. Les buis craquent bien plus haut et j'aperçois mon cerf, déjà presque à la piste du haut qui disparaît dans les buis. J'arrête là la chasse pour ce matin pour ne pas plus déranger le secteur. Je reviens vendredi pour une semaine. Je rentre alors que le soleil se lève et commence à chauffer.
Alex