Ce soir, je décide d’aller faire un tour à Labejan pour chasser le blaireau, depuis plusieurs années, leur population explose dans le secteur. Durant mes sorties aux ragondins, j’ai noté pas mal d’indices de présence. Ce soir, je décide d’aller me poster dans un bois proche de la lisière, en contrebas d’une zone de terriers. J’y ai très souvent vu des blaireaux et fléché un renard l’an dernier.
L’attente commence, le sous-bois est bien calme ce soir. Au bout d’un moment, un tracteur arrive, son ronron augmente et diminue au gré de ses allées venues. Le calme de la soirée perturbé par ce bruit incessant commence à m’énerver, je décide de partir en approche.
Je ressors du bois en suivant une coulée puis commence à longer la bordure du bois. Plusieurs belles coulées sorte de l’enceinte. Je ne suis jamais allé aussi loin en longeant le bois et je constate que le secteur est très giboyeux. Le bois fait plusieurs virages à 90 ° et longe un champ de luzerne. Tout à coup j’aperçois une coulée impressionnante, bien damée par le passage répété des blaireaux. Plus bas dans le bois, les cris caractéristiques de blaireaux en train de jouer ou de se chamailler retentissent.
Je me glisse sans bruit dans le bois en passant devant des terriers bien propres et très fréquentés. L’intérieur du bois sans être très sale n’offre pas une bonne visibilité au sol. J’attends un peu mais le calme s’installe et je décide de ressortir du bois pour longer la bordure. Un lièvre passe ventre à terre dans la bande étroite de luzerne qui sépare le bois que je longe d’un autre un peu plus bas. Il tourne à l’angle de l’autre bois et disparaît.
Je longe doucement la bordure du bois quand des craquements se font entendre. J’aperçois au travers de la végétation un blaireau qui m’observe avant de se débiner. Les bruits ne trompent pas, ils sont plusieurs. Je fais demi-tour et remonte vers la belle coulée et les terriers. A mis chemin je fais une halte au niveau d’une trouée dans la végétation qui me permet de voir à 2 mètres dans le bois.
Un blaireau se roule par terre dans la poussière. J’arme mon arc, vise le coffre alors que le blaireau se redresse pour s’asseoir et décoche. Le blaireau reste cloué au sol et réagit à peine, il se laisse aller rapidement. J’attends un peu au cas où et commence à rencocher une flèche quand un second blaireau sort la tête du terrier que je n’avais pas vu car tourné vers l’intérieur du bois.
J’arme à nouveau, il rentre et sort la tête essayant de voir son collègue mais n’osant pas sortir complètement du terrier. Je vise l’arrière de la tête alors qu’il vient de ressortir du terrier et décoche. Le blaireau tout d’abord sonné par l’impact, commence à se débattre mais n’arrive pas à se dégager de la flèche planté profondément au sol et reposant sur le haut du terrier. Je réencoche rapidement et lui décoche une seconde flèche dans le coup. Il se débat toujours en gémissant. Je me précipite vers la première grosse branche que je trouve et mets fin à son calvaire d’un coup sec à la tête.
Je récupère mes deux blaireaux, de petite taille, ce sont des jeunes de l’année. Le premier touché en plein cœur est presque mort sur le coup alors que le second n’étant pas touché au départ dans une zone vitale a dû être achevé.
La pénombre, s’installe rapidement et je rentre avec mes prises vers ma voiture qui est à 3km environ. En longeant le bois j’aperçois 30 mètres devant moi ce qu’il me semble être un chevreuil mais la faible luminosité ne me permet plus de voir correctement. L’animal finit par tourner la tête vers moi et disparaît en un éclair et sans bruit dans le sous-bois. Je poursuis ma route et fait démarrer l’animal en passant à côté de lui, il était resté en bordure du bois et détale maintenant en aboyant.
Alex