Ce matin, nous sommes allés chasser avec Gilles et un ami à lui sur Labéjan. Ils sont de passage dans le Gers pour quelques jours. Nous passons la matinée à chasser le chevreuil à l'approche ou en poussée silencieuse mais les chevreuils seront, ce matin, les plus forts. Pour finir la matinée, je les fais chasser sur 2 lacs en cascade où j'ai tué 2 ragondins la semaine dernières mais ici aussi ce sont les ragondins qui, mèneront la partie et mes invités rentrent bredouilles.
Vers midi, je rentre tranquillement quand je décide de faire un petit détour, hier matin, j'ai repéré des ragondins qui mangeaient au bord de la route dans un chaume de maïs. J'y suis allé hier soir après le boulot mais ils n’étaient plus de sortie, j'en ai tout de même profité pour repérer les terriers et les possibilités de fuite.
De ma voiture, j'aperçois une mère ragondin qui mène, à travers un labour, ses petits vers le chôme de maïs, ils arrivent du fossé qui récupère le trop plein du lac et se trouveront donc à presque 60 mètres de leur terrier quand ils arriveront dans le chaume. Cette femelle ragondin un peu trop gourmande vient sans le savoir de condamner sa famille.
Je poursuis ma route sur 150 mètres environ puis tourne à gauche pour remonter le chemin empierré qui mène au lac des Coteaux de Gascogne. Je me gare derrière un bout de haie alors que les ragondins arrivent au chôme. Je change mes lames pour ne pas tirer mes lames neuves puis je traverse le semé de blé, enjambe le fossé puis avance doucement à travers le labour pour me rapprocher des ragondins, je les ai perdu de vue mais ils doivent être dans le chaume. Pendant mon approche j'échafaude un plan d'attaque : il me faut sécher net la mère au départ et vu la distance par rapport au terrier, je n'aurais pas trop de mal à m'occuper des petits. Par contre je n'ai pas pensé à les compter, je n'ai que 4 flèches sur mon carquois.
En arrivant au bord du chôme je les aperçois, ils sont tous réunis en boule autour de leur repas. Ils sont à 20 mètres environ, j'avance doucement vers eux pour assurer mon premier tir qui sera décisif. J'ai gagné quelques mètres quand la mère relève la tête. Je stoppe net et reste immobile. Elle reprend son repas. J'avance très lentement à pas calculés pour arriver à 8 mètres environ de cette boule de ragondin. Impossible de les compter par contre j'ai bien identifié la mère. J'arme doucement et prends la visée au niveau de la tête. Je décoche, la femelle est séchée sur place et se débat à peine.
Comme prévu les petits n'ont presque pas bougé et attende une réaction de leur mère. Je réencoche et vise 2 petits côte à côte. Je décoche touchant mortellement l'un d'eux qui vient s'immobiliser 2 mètres plus loin. Le second se déplace un peu mais ne part pas.
Je réencoche et vise un autre petit collé à un autre. Je décoche, touché grièvement il ne fait que 1 à 2 mètres puis s'immobilise.
Cette fois les petits ont compris, l'un d'eux arrive au trot alors que je réencoche. J'arme vise et le clou sur place alors qu'il arrive à 3 mètres de moi. Je l'achève rapidement alors qu'un autre petit fait demi-tour et se précipite vers le fossé de la route. Je récupère ma dernière flèche tirée, un petit ragondin sérieusement blessé tente de revenir vers le terrier.
Le petit s'est caché dans le fossé mais je le retrouve et lui décoche une flèche qui le clou sur place. Je l'achève puis reviens achever les blesser, celui qui revenait vers le terrier avait péniblement fait 10 mètres et s'était arrêté au ras du labour.
Je récupère mes flèches et mes ragondins, la mère est en fait clouée au sol avec un petit, 2 d'une flèche ! Le petit a encore les dents plantées dans l’épi de maïs.
Je rassemble tout ce petit monde qui a été trahi par la gourmandise. Cette fois je rentre mon ventre crie famine.
Alex