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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 16:58

Ce matin, nous nous émergeons de nos hamacs alors que le jour se lève doucement. Comme tous les matins, je commence par m'occuper de mon bras et me prépare puis nous nous retrouvons autour d'un petit déjeuner. Nous faisons ensuite une petite photo de groupe avec nos arcs et les 2 beaux caïmans chassés hier soir.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Nous pesons ensuite les caïmans avant qu'Olivier n'attaque de les vider et de les décapiter pour les mettre au frais. 

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Je décide d'enlever à nouveau la réduction de ma visette car je me suis rendu compte hier que la luminosité en sous-bois n'était pas bonne même en journée pour tirer. Aujourd'hui Olivier et Christophe vont partir chasser ensemble sur le secteur chassé par Christophe hier matin car il a repéré des passages de pécaris. Xavier va chasser de l'autre côté de la crique mais plus à droite que moi. J'ai décidé de repartir sur le secteur chassé hier matin. Xavier me dit qu'il me faut revenir vers 14 heures car, cette après-midi, il compte partir chasser avec moi autour du lac où il a manqué le caïman hier.

Les singes ont investi l'arbre aux fruits oranges de l'autre côté de la crique et font un raffut terrible dans les branchages. Ils font tomber beaucoup de fruits qui martèlent le sol en chutant. Nous partons donc chacun vers notre secteur de chasse, il est déjà 9 heures passé. Je décide de me dépêcher pour rejoindre le secteur des pécaris le plus rapidement possible et de m'y poster un bon moment avant de rentrer.

Je décide de rejoindre mon secteur en parcourant à peu près le même chemin que la veille. Je traverse la crique sur le même tronc qu'hier et passe près du gros arbre, les feuillages s'agitent en tous sens au-dessus de ma tête mais impossible de voir les singes dans les épais feuillages. Je décide de m'éclipser doucement par la droite pour ne pas affoler tout le monde quand les feuillages s'agitent au-dessus de moi.

Je me fige et observe, m'attendant à voir un capucin, mais c'est un singe atèle curieux qui vient me voir. Il est bien reconnaissable avec son pelage noir et sa figure rouge dépourvue de poils.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

D'autres singes font bouger les branches autour de lui, il part et revient plusieurs fois me voir puis je décide de le laisser et m'éloigne tranquillement. Il me faut me dépêcher car il ne me reste pas beaucoup de temps pour arriver à mon poste, j'avance tranquillement en observant autour de moi mais sans faire de longues pauses d'observation.

Je m'arrête tout de même de temps en temps pour observer rapidement. J'aperçois ainsi une grosse perdrix qui se débine, éclairée par les rayons du soleil radieux qu'il fait à nouveau aujourd'hui. Elle m'a vu et est trop loin, je la laisse filer. Je passe la première montagne puis la seconde et arrive dans une combe sableuse encore un peu humide. Les pakiras sont passés par là, des traces fraîches ont marqué le sol.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Je consulte mon GPS et bifurque pour aller rejoindre mon point fait hier. Je cale le compas de mon GPS sur le point et commence à suivre la direction. Un peu plus loin un mouvement furtif attire mon attention. Un jeune bazilic vient de passer à mes pieds et est monté sur un gros arbre.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

J'arrive au bout d'un moment sur mon secteur où je veux me poster mais stressé par l'heure, j'ai marché trop vite et crains d'avoir dérangé les animaux qui n'étaient peut-être pas très loin quand j'ai vu les traces.

Arrivé sur le secteur, je ne reconnais pas mon poste d'hier et tourne un moment, je teste le second point pris sur mon GPS mais je n'arrive pas à me repérer mieux. J'ai tout de même trouvé la crique et le virage à 90 ° où j'ai vu les 7 pécaris. Je décide de me poster dans le secteur. Une clairière ouverte par la chute de plusieurs arbres fera l'affaire. Les troncs tombés au sol s'entrecroisent, je m'assois sur l'un d'eux et attends un long moment en regardant bien autour de moi car j'ai bien vu hier que les animaux ne font aucun bruit en se déplaçant. Tout à coup, une petite silhouette rousse surgit de la végétation épaisse en face de moi et vient droit sur moi. C'est un agouti, le premier que je vois de ma vie dans la nature. Je ne bouge pas et le laisse venir à moins de 10 mètres mais je ne peux pas armer sans être vu. Il passe derrière un buisson, j'arme mon arc et l'attends de l'autre côté mais, le temps passe et il ne bouge pas.

Il finit par réapparaître mais du mauvais côté du buisson, il a fait demi-tour et s'éloigne de cul. La végétation ne m'ouvre pas de fenêtre de tir et je dois le regarder s'éloigner impuissant. Je le perds de vue et désarme. Je reste un moment immobile, espérant le voir revenir mais je ne peux que l'entendre ronger la coque d'un fruit dur dans les épais. Je finis par le voir à nouveau, il s'éloigne doucement, je tente une approche mais alors que je suis encore à 15 mètres, une petite perdrix se lève et piète droit vers l'agouti et le fait rentrer dans la végétation.

Je le perds de vue. Je tente de rester un moment immobile mais il ne revient pas. De temps en temps, je regarde autour de moi quand j'aperçois un second agouti qui passe dans mon dos à quelques mètres de là où j'étais assis tout à l'heure. Il est à plus de 15 mètres, j'arme mais impossible de trouver une fenêtre et l'agouti méfiant se débine en prenant soin d'aligner des obstacles entre lui et moi. Je dois le laisser disparaître impuissant. Je retourne m’asseoir à mon poste mais le temps passe et rien ne vient. Il va me falloir rentrer pour ne pas être en retard, j'ai une heure pour rentrer. Je reprends donc mon GPS et ma boussole et rentre sans vraiment chasser en prenant le chemin le plus court mais aussi le plus difficile, à cause de la végétation très dense, des chablis et des criques à traverser, par le bord du fleuve.

J'arrive au camp avant Xavier et l'attends un peu, j'aurais pu rester un peu plus longtemps. Il finit par arriver et me raconte sa chasse, il a tiré et manqué un maïpouri, sa flèche a dévié sur un branche. Si sa flèche avait atteint sa cible nous étions bons pour plier le camp et rentrer car nos glacières n'auraient peut-être pas suffi pour stoker la viande de cet animal qui dépassait les 250 kg d'après ce que m'explique Xavier. Nous mangeons un bout et nous posons un peu en attendant nos collègues, je sens d'Olivier aura fléché aujourd'hui et le dit à Xavier. Au bout d'un moment, ils arrivent, Christophe n'a rien vu mais Olivier débarque 2 pécaris. Une petite femelle puis un beau mâle aux canines impressionnantes.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

En regardant les animaux, je constate que le collier n'est en fait presque pas visible et que la femelle fait en fait la taille du premier pécari que j'ai vu hier. C'est en fait un animal assez petit. Olivier nous raconte sa chasse, en cherchant une perdrix tirée et non retrouvée, il a vu arriver les pécaris. Riche des enseignements de Xavier qui m'ont fait défaut hier, il a imité les bruits fait par ces animaux, sortes de grognements soufflés et a réussi à les faire venir. Il a d'abord fléché la femelle, d'une très belle flèche de cœur et lui cassant la patte avant coté sortie. La femelle est partie en traînant la tête au sol et est tombée à vue à environ 15 mètres.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Ensuite, Olivier a tiré 2 autres pécaris, l'un manqué à cause d'une flèche avec une vanne décollée qui a dévié le tir, l'autre touché trop en arrière à cause d'une branchette qui a dévié son tir. Un gros mâle est ensuite arrivé et s'est mis à tourner autour de lui sans le voir car il s'était calé entre les contreforts d'un gros arbre. Il a continué à imiter les pécaris et l'a fait venir de face à environ 15 mètre pour lui décocher une belle flèche de 3/4 face, rentrée dans la joue et ressortie derrière l'épaule.

Les autres animaux s'étant éloignés, il a mis la petite femelle au frais dans l'eau en la couvrant de branchages dans une crique puis il a commencé à chercher le second pécari sans succès puis à suivre le sang du troisième. La piste du gros mâle s'interrompant brutalement, il a cherché un moment avant de se rendre compte qu'il était allé mourir dans un gros arbre creux.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Il est mort tourné face à l'entrée comme s'il avait voulu surveiller et en découdre avec un potentiel arrivant.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Le gros mâle au frais avec la femelle, il a tenté de suivre la direction de fuite des animaux et a trouvé du sang à environ 50 mètres de la zone du tir. Cette piste s'est interrompue au bout d'un moment et malgré plusieurs heures de recherche, il n'a pas pu le retrouver.

Nous nous posons un peu puis Xavier décide d'aller faire un tour près de l'arbre à fruit orangés que j'ai repéré et dont je lui ai parlé. Il part avec son fusil alors que nous sommes tranquillement posés dans nos hamacs. Nous entendons rapidement un gros plouf. Au moment où il est monté sur le gros tronc pour traverser la crique, il a glissé et est tombé lourdement à l'eau.

Nous avons mis de l'eau du fleuve à bouillir pour racler les pécaris car ici, en Guyane, cet animal ne se pelle pas, le poil est gratté après avoir ébouillanté la peau. Xavier revient au bout d'un moment, il n'a rien vu et n'a pas trouvé l'arbre malgré mes explications. Nous partons tous les 2 alors que Christophe et Olivier s'attaquent à préparer les pécaris, Christophe verse l'eau bouillante sur l'un des pécaris dont les muscles sous cutanés se contractent puis gratte la peau avec un couteau. Le poil part facilement laissant la peau bien blanche. Christophe me prête sa frontale car la mienne n'est pas assez puissante. Je prends ma flèche pêche et le moulinet avec moi mais ne l’installe pas sur mon arc que j'ai équipé avec ma lampe d'arc. 

Nous prenons le canoë avec Xavier pour descendre le Fleuve en direction du coin où Xavier a manqué son gros caïman dans un petit lac en forêt.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Un peu plus loin nous accostons au départ de l'une des criques que nous avions prospectées pour établir notre campement. Nous sommes à environ 300 mètres du lac. Xavier nous guide grâce à son GPS mais alors que nous sommes en plein milieu de la forêt. Xavier me dit qu'il a oublié de faire le point à notre arrivée avec le GPS et que nous devrons rentrer à la boussole. La situation ne semble pas l'inquiéter plus que ça, je lui fais confiance et nous continuons pour finalement arriver au bord du lac. Des troncs sont couchés sur l'eau en travers du plan d'eau en forme de haricot qui fait environ 60 mètres de long pour environ 15 mètres au plus large.

Au bord de l'eau nous observons la surface du lac et surtout les troncs sans voir de caïman quand il démarre à juste quelques mètres devant nous dans un gros remous. Je me poste en attendant de voir remonter le caïman mais le temps passe et la surface de l'eau ne bouge pas à part quelques poissons qui viennent par moment moucher en surface. Xavier décide d'aller faire un tour et part sur ma droite avec son fusil.

Très rapidement, il commence à tirer. 4 coups de feu espacés retentissent. La nuit tombe peu à peu, Xavier revient alors que je n'ai toujours rien vu. Il ramène 3 beaux hoccos et me dit de laisser tomber la nuit pour revenir au bord du lac. Je pars donc l'aider à plumer les gros volatiles. Nous nous asseyons sur un gros tronc près du lac et commençons à plumer. La nuit est maintenant totale.

Les hoccos plumés, je me relève et aperçois immédiatement l’œil du caïman un peu plus loin à la surface du plan d'eau. J'en informe Xavier et commence mon approche, en l'éclairant le moins possible, suivant les conseils de Xavier, pour me caler à environ 6 ou 7 mètres derrière un gros arbre à contrefort. J'arme, éclaire le caïman avec ma frontale puis allume ma lampe d'arc et prends la visée. Ma visette sans sa réduction me permet une bonne vision de l'animal dont seule la tête dépasse de l'eau en 3/4 arrière. Je vise la nuque et décoche. Je suis persuadé que ma flèche est bonne de plus le bruit de l'impact semble le confirmer mais ma flèche est immobile, inclinée dans l'eau.

Je pars la récupérer et constate qu'elle est posée sur un tronc sous l'eau, curieusement la lame n'est pas rentrée dans le bois. Je m'assois sur le tronc et avance sur ce dernier avec une jambe de chaque côté pour récupérer ma flèche à 5 mètres du bord. Je lance ensuite ma flèche sur la berge et reviens au bord. Il me semble voir un œil rouge un peu plus loin, sur ma droite, contre la berge opposée.

Je me décale donc doucement sans trop éclairer l'endroit. Une fois en face de l'endroit où il m'a semblé voir les yeux rouges. J'éclaire l'endroit et il me semble apercevoir l'arrière de la tête d'un caïman tourné de dos contre la berge. J'éclaire avec ma lampe d'arc, prends la visée et décoche mais ma flèche se plante dans la berge opposée là où je visais sans que rien ne se passe, je ne comprends pas, j'ai dû rêver mon caïman.

Xavier me propose d'aller chercher ma flèche, alors qu'il part, j'aperçois un œil rouge près de la berge sur ma gauche à 10 mètres environ. Je baisse mon faisceau de la frontale et tente une approche. Je parviens à m'approcher à 3 mètres environ, calé contre un gros arbre. J'éclaire avec ma frontale et aperçois un beau caïman, de 3/4 arrière qui ne dépasse que sa tête de l'eau. J'arme, allume ma lampe d'arc et prends la visée au niveau de sa nuque puis décoche. Un gros crac retentit puis plus rien, je ne vois ni le caïman ni ma flèche.

Je m'avance au bord de l'eau et éclaire le secteur du tir. C'est là que j'aperçois mon caïman posé sur le fond du plan d'eau à environ 1 mètre de la surface. L'eau est très riche en tanin et n'est pas très claire mais heureusement le caïman est tombé sur le dos et son ventre clair se voit bien. J'attrape un longue branche morte et le rapproche de la berge puis le remonte par une patte arrière et le mets au sec.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

C'est un beau caïman mais il est loin d'égaler celui d'Olivier. Bien qu'incapable de bouger, il claque encore des mâchoires avec assez de force pour casser les battons que je lui présente. Je guide ensuite Xavier vers ma flèche alors qu'il arrive sur la berge opposée. Je lui explique que je viens de flécher le caïman mais que je le trouve un peu petit. Pensant le passage de gauche plus facile et surtout moins loin que celui de droite, je conseille à Xavier de me rejoindre par ma gauche.

Il revient donc avec ma flèche, j'en profite pour scruter la surface de l'eau sans voir d'autre caïman. Une grosse chauve-souris vient me frôler avant de partir en rasant la surface de l'eau, peut être une chauve-souris pêcheuse. Je montre mon caïman à Xavier, il le pensait plus gros quand il l'a tiré l'autre jour. Nous repartons vers les hoccos. Xavier est devant quand il stoppe net et revient vers moi en me disant qu'il vient de voir un gros caïman juste au ras de la berge près des hoccos.

Je crois d'abord à une blague mais il insiste, je m'approche donc doucement, un gros arbre me le cache un instant puis je l'aperçois. Il semble très gros, son cou tendu sort de l'eau, il regarde vers les hoccos à moins de 2 mètres de la berge comme s'il avait flairé un bon repas facile. Je m'approche doucement à quelques mètres sans trop l'éclairé puis j'arme mon arc, braque le faisceau de ma lampe frontale vers lui, allume ma lampe d'arc, prends la visée et lui décoche ma flèche dans la nuque.

Le caïman se débat avec rage en surface un très court instant, projetant l'eau autour de lui et plonge pour filer vers la berge opposée. Mon encoche lumineuse bleue trahit sa fuite sur quelques mètres puis disparaît un instant, certainement alors que le caïman passe dans les feuilles mortes du fond du plan d'eau, pour réapparaître près de la berge opposée où le caïman se fige sous l'eau. Mon encoche est bien visible sous l'eau.

Je décide de faire le tour pour aller le flécher de la rive opposée, Xavier resté en face du caïman va me guider. Je pars par la droite pour arriver au bout du plan d'eau, je tombe d'abord sur un jeune bazilic qui se fige, ébloui par le faisceau de ma frontale.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Je repars quand j'aperçois, à 25 mètres environ du bout du plan d'eau, un œil rouge qui brille dans un autre petit trou d'eau. C'est un autre caïman, on verra ça tout à l'heure, je traverse sur un tronc pour éviter de m'enfoncer dans la vase puis longe la berge opposée, contourne une avancée du plan d'eau dans la forêt, puis me dirige vers l'endroit que Xavier m'indique.

Il m'indique que le caïman est remonté en surface. Je ne vois pas tout de suite le saurien caché par un arbre. Tout à coup, il m’apparaît à quelques mètres devant moi. Sa tête ressort bien au-dessus de l'eau, son cou est bien visible. Il regarde vers moi, je me cale à 3 mètres environ. J'arme mon, allume ma lampe d'arc arc et prends rapidement ma visée et lui décoche une flèche qui lui entaille les muscles derrière la tête. Il ne réagit pas malgré cette blessure  bien visible et commence à avancer vers moi. Je réencoche rapidement, ma seconde flèche rentre juste derrière la tête de l'animal qui plonge brusquement et se cale sur place au fond de l'eau.

Mes 2 encoches lumineuses, une bleue et une rouge, brillent cote à cote sous l'eau. Je m'avance au bord de l'eau et aperçois le caïman dans moins d'un mètre d'eau. Il est immobile, ses yeux rentrés dans son crâne. Je pose mon arc sur la rive et m'avance sur un tronc qui rentre dans l'eau près du caïman. Je récupère ma première flèche et la lance sur la berge puis attrape une des flèches plantées dans le cou du saurien et la retire doucement. Le caïman commence alors à partir à reculons. Sans réfléchir, je lui appuis ma flèche, coté lame, derrière la tête et le plaque au fond. J'appuis de toutes mes forces mais impossible de planter ma flèche. Je tente alors de le ramener en tirant sur ma flèche tout en l'appuyant fortement sur la nuque de l'animal. Il résiste de toutes ses forces et ma flèche menace de casser. Je la reprends donc plus près de la lame et donc du caïman avant de recommencer à tirer de toutes mes force et commence à ramener le caïman qui lâche doucement prise.

L'animal se retrouve ainsi juste sous moi alors que je suis penché au-dessus de l'eau à environ 1 mètre de sa tête. Xavier me dit de ne pas faire de folie mais je ne sais pas comment me sortir de cette situation. Je décide de l'attraper par la mâchoire pour le sortir de l'eau et le maîtriser. Je lâche donc ma flèche d'une main et continue à maintenir la pression pour ne pas laisser partir l'animal puis mets donc doucement ma main dans l'eau. J'approche tout doucement ma main de son museau puis le saisit d'un coup sec.

Je le remonte à la surface. Il n'oppose pas de résistance. Je dégage ma dernière flèche puis saisis mon poignard et lui sectionne la colonne vertébrale, non sans difficulté, derrière la tête puis reviens avec ma prise sur la berge. Je reste méfiant car il peut encore me mordre. Je range mes flèches et examine le caïman, il semble mort. Je le teste mais il ne réagit pas. Je décide de le traîner par une patte arrière, il fait près de 1,6 à 1,7 mètres de long. Le bout de sa queue a été sectionné il y a certainement un bon moment et a cicatrisé en une espèce de moignon. Il mort par moment des branches ce qui freine un instant ma progression. Je pars ainsi rejoindre Xavier qui vient à ma rencontre. Je lui dis qu'il y a un autre caïman, il me dit que nous en avons assez avec 2. Il vérifie tout de même la taille de l'animal et s'aperçoit que c'est un petit caïman avant qu'il plonge. Alors que je longe la berge, je butte dans un gros nid de guêpes. Leur bourdonnement m'avertit et je pars en courant après avoir laissé mon arc et le caïman sur place sous le nid.

Les guêpes m'attaquent, je les sens me frapper au travers de mon sweet, l'une d'elle arrive à me piquer dans le pli du bras. Je plonge, un peu plus loin, derrière une grosse souche et mets ma main sur ma lampe frontale pour couper le faisceau espérant que les guêpes vont m'oublier. Je suis face contre terre, la lampe frontale qui a un faux contact s'éteint seule alors que je n'arrive pas à trouver le bouton pour l'éteindre. Je reste un moment immobile, les guêpes se calment rapidement.

Je ne rallume ma lampe qu'au moment où je ne les entends plus. La piqûre de mon bras me brûle un peu mais j'ai eu du bol de ne pas être piqué plus. Je m'approche tout doucement pour récupérer mon animal et mon arc. Les guêpes posées sur les feuillages me laissent faire sans bouger. Je m'éloigne vite et rejoins Xavier en traversant le bout du plan d'eau. Nous partons chercher mon premier caïman et les hoccos. Mon premier caïman est mort, je le récupère. Les hoccos sont couverts de fourmis et nous devons éloigner ces insectes avant de les mettre dans le sac à dos de Xavier. Mon gros caïman est mort, je le charge sur l'épaule et prends l'autre sous le bras qui tient mon arc.

Nous rentrons, Xavier se dirige à la boussole. Tout à coup, il repère un jeune agouti grâce à son petit œil rouge dans l'éclairage de sa frontale et me le montre. Je mets un moment à l'apercevoir car l'ombre projetée d'un petit palmier me le cache. Je finis par l'apercevoir, il est gros comme un gros rat. Je tente une flèche alors qu'il est à moins de 3 mètres mais je passe dessous, il était trop près et je n'ai pas compensé. Il ne demande pas son reste et file dans la végétation. Ma flèche est fichée dans une racine, je dois dévisser la lame pour récupérer ma flèche. Nous repartons, Xavier prend au plus droit et décide de me prendre un caïman malgré son sac bien rempli. Pour ne pas perdre le cap, nous devons traverser les criques dans l'eau, parfois jusqu'aux genoux, et dans la vase alors que nous les avions évités à l'allée.

Au bout d'un moment, nous arrivons pile sur la barque, je suis épaté, en pleine nuit et juste à la boussole, Xavier est vraiment un as. Sur le retour nous verrons quelques caïmans mais aucun caïman de belle taille ne se laissera approcher. De toute façon, notre chasse est faite et nous ne contions pas en flécher un. En arrivant au camp une marmite est sur le feu.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Nous retrouvons nos compères qui ont nettoyé les pécaris et les ont coupé en 2 puis pendu à un arbre pour les laisser égoutter.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Nous les aidons à mettre cette viande au frais dans les glacières puis mangeons un peu des abats de pécaris et de hocco que Christophe a mis à cuire sur le feu de camp.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

C'est très bon mais je n'ai plus très faim, il est tard et nous partons nous coucher. Je m’occuperai de mes caïmans demain après une photo souvenir.

Chronique guyanaise, une belle réussite pour Olivier, 4 avril 2014

Mon gros caïman accusera un peu plus de 18 kg sur le peson. Le plus gros est un mâle, l'autre est une femelle, la seule fléchée sur nos 8 caïmans du séjour. Xavier nous a expliqué que les femelles sont cachées dans les trous d'eau en forêt alors que les mâles sont généralement sur le fleuve. 

Christophe va s'endormir rapidement mais va aussi se mettre à ronfler assez fort, ce qui va m'empêcher de m'endormir comme Olivier d'ailleurs. Je siffle de temps en temps, ce qui fait rire Olivier, mais rien à faire Christophe ronfle toujours. La nuit va être courte.

 

Alex

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  • : Le blog de Alex.bowhunter
  • Le blog de Alex.bowhunter
  • : Je chasse avec un arc de type compound, principalement le grand gibier et le ragondin, à l'approche en grande majorité, quelques fois à l'affût au sol (seul ou en battue) ou à l'appel, je n'utilise jamais de tree stand. Je chasse léger (pas de jumelles, rarement le télémètre)... souvent juste mon arc, mon couteau et mon appareil photo, parfois un appeau et ma tenue camo...vous trouverez ici un recueil de mes récits de chasse.
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