Ce soir, ne pouvant pas rentrer tard, je décide d’aller faire un tour sur les lacs de Labejan.
Je prends la route de Durban et fais une halte sur une mare pour voir si un ragondin ne serait pas dehors. Je jette un coup d’œil à la mare troublée par les fortes pluies de ces derniers jours. Il semble qu’il n’y ait rien ce soir. Je regarde le parc arboré au-dessous de l’habitation pour voir si un chevreuil ne serait pas au gagnage puis je fais demi-tour pour revenir à la voiture. L’eau bouge au coin de la mare. Je me tourne, un ragondin dépasse du tiers avant de son terrier au milieu de l’enrochement. Il est à 7 mètres environ et ne bouge pas, j’arme mon arc, prends la visée et décoche. Ma flèche se fiche dans une des pierres clouant le ragondin sur place. Il se débat un moment et finit par casser la lame au ras de l’insert et avance de 2 mètres en se débattant pour s’immobiliser sur le dos. Je vais le récupérer, c’est un gros mâle.
Je retourne à la voiture et pars pour un grand lac de Labéjan. Je me gare sous la digue et rente pour longer le lac du côté droit. Rapidement 8 gros canetons et une cane colvert démarrent des joncs. Ça fait plaisir de voir que tant de canetons s’en sont sortis. Ils s’éparpillent, en éventail, en piaillant alors que la cane fait un petit vol sur quelques mètres et se repose à moins de 10 mètre du bord. Je m’éloigne en longeant le bord mais la cane voulant attirer l’attention sur elle se met à faire de petit vol sur quelques mètres pour se reposer sur l’eau en cancanant et en longeant à moins de 10 mètres du bord.
Le manège s’éternise alors que j’arrive vers le bout du lac. Un ragondin est immobile en surface à quelques mètres du bord. Je tente une approche mais la cane l’effraie avec son manège et il traverse le lac pour rentrer au terrier contre la berge d’en face.
Je longe maintenant le ruisseau et la cane s’envole pour revenir vers ses rejetons. Un peu plus loin un ragondin se débine le long de la berge opposée et disparaît.
J’arrive au passage busé qui traverse le ruisseau. Au-dessus du bosquet qui borde le lac un chevreuil broute dans la luzerne. Je décide de l’approcher un peu et de tester le Butollo pour voir sa réaction. Je remets ma flèche sur le carquois et longe le ruisseau en sens inverse le long d’un colza et remonte à travers bois vers la luzerne. Je m’arrête en bordure du bois en apercevant le chevreuil à 45 mètres. Il me tourne le dos. Au moment où il relève la tête je constate qu’il s’agit d’une chevrette. Je sors mon Butollo et pousse un petit appel sec et bref. La chevrette redresse la tête. Au second appel elle fait volte-face et me fonce droit dessus avec un souffle rauque. Elle arrive au milieu de la végétation et bifurque à peine à 2 mètres de moi. Elle continue sur son élan et s’enfonce dans le bois pour disparaître. Je m’éclipse.
Je pars jeter un œil sur les terriers de blaireaux histoire de voir s’il sont toujours là, en attendant que les ragondins ressortent mais la pluie se met à tomber et je rentre.
Alex