Ce weekend, je suis de retour dans le Tarn et je compte bien en profiter pour chasser un peu le brocard du côté de Roumégoux. C'est là que j'ai fait mes premières tentatives d'approche en tir d'été, depuis quelques années, je reviens chaque été pour tenter ma chance autour du dernier weekend de juillet ou du premier d'août. Le terrain étant très sec et souvent découvert, je chasse principalement à l'appeau. De plus le secteur est bien moins fourni en chevreuils que le Gers.
Ce matin, je pars donc chasser sur le plateau près du village. Chaque année, j'y croise un brocard. J'arrive sur le parking de la salle des fêtes vers 6h10 et me prépare tranquillement. Vers 6h15, je traverse la route pour rejoindre un chemin de terre qui me conduira vers le grand lac de la Bancalié. Je passe les habitations puis avance d'un pas normal pour rejoindre un bois que je sais propice à une séance de Butollo. De part et d'autre du chemin, se trouvent des chaumes de blés, des prairies desséchées et quelques tous petits boqueteaux. Pas de chevreuil en vue, je poursuis ma route.
En passant le bosquet qui se trouve à 60 mètres environ dans le chaume de blé sur ma gauche, j'aperçois un chevreuil planté au milieu du découvert. Il semble qu'il me regarder. Il est à plus de 100 mètres. Je fais mine de ne pas l'avoir vu et poursuis ma route sans changer de rythme pour rejoindre une bande de bois juste avant le bois que je voulais tenter au Butollo. Maintenant à couvert, je me positionne à genoux derrière l'angle de la bande boisée, en bordure de chemin de terre.
Le chevreuil n'a pas bougé, Je commence mes appels et, immédiatement, il démarre et vient droit sur moi, j'arrête rapidement mes appels car il arrive trop vite. C'est un petit brocard, il arrive d'un pas décidé pour passer juste à quelques mètres de moi. J'arme mon arc et l'attends au coin de la bande de bois mais il déboule à 3 mètres de moi et fait immédiatement demi-tour pour se planter plein travers à 15 mètres derrière l'arbuste qui me sert de camouflage.
Je désarme et rappelle un ou 2 coups, le chevreuil revient rapidement. Je réarme, mais il refait comme la première fois et fait demi-tour juste à 3 mètres de moi. Je désarme et recommence à appeler. Il revient, je réarme mais cette fois il passe juste à côté de moi sans s'arrêter et passe dans mon dos. Je le suis du regard sans bouger et profite d'un moment d'inattention de sa part pour désarmer et pivoter sur mes genoux pour pouvoir tirer. Le brocard s'arrête à 10 mètres environ, plein travers, mais impossible d'armer.
Il redémarre, j'arme et le suis dans mon viseur. 10 mètres plus loin, il s'arrête à nouveau à environ 12 mètres. Ma visée se cale, je décoche. L'impact retentit, le brocard s'affaisse un peu puis démarre. J'aperçois l’entrée de ma flèche un peu haute en arrière de la cage thoracique. Le brocard rentre au bois 30 mètres plus loin puis fait pas mal de bruit en lisière avant que le calme revienne.
J'attends un peu puis m'avance pour chercher ma flèche que je retrouve posée dans l'herbe sèche et rase.
Elle est couverte de sang. Je pars ensuite directement à l'entrée du bois
et trouve du sang
que je commence à suivre dans le bois
quand j'aperçois le brocard, il est juste à quelques mètres, couché sur le flanc, au milieu d'un chemin forestier.
Ma flèche est curieusement ressortie dans le cuissot alors que mon tir était plus proche d'un 3/4 arrière que d'un plein travers.
La chasse n'aura duré que 15 minutes, je rentrer avec mon brocard qui malgré son petit trophée a une saveur toute particulière et fait remonter toutes ses heures d'approches vaines, tous ses échecs de mes débuts.
La flèche a touché un poumon, un rein, la panse et tranche l'artère sous colonne.
Alex
Trophée :