Ce matin, il a gelé fort, il fait -5. Je pars de chez moi vers 8 heures car les ragondins ne sortiront certainement pas avant le lever du soleil. Je décide de commencer par le canal de Labarthe. La campagne est toute givrée, pas un ragondin en vue, juste quelques chevreuils au gagnage. Arrivé sur place, je me gare près du moulin et commence à remonter le long du canal. Rapidement, un remous attire mon regard contre la berge opposée mais c'est couple de colverts qui s'envole. Le canal est très calme, pas un ragondin dehors. Je quitte le canal pour remonter le ru sur la droite du canal. J'avance doucement, l'eau est très légèrement boueuse et j'espère voir un ragondin. Au loin, un chevreuil traverse le champ en direction du Gers en broutant. En approchant d'un passage busé qui traverse le cours d'eau, l'eau est agitée. Je fais une boucle pour revenir sur le ponton et essayer de surprendre un ragondin mais alors que je me penche sur l'eau, le remous vient de l'entrée d'un terrier. Je tente d'appeler un moment mais le remous cesse. Je continue à remonter le ru quand j'aperçois un ragondin dans le cours d'eau, un peu après la cage trappe, toujours fermée depuis mon dernier passage. L'eau a beaucoup baissée depuis la dernière fois. Je fais une boucle dans le champ travaillé pour tenter de m'approcher mais alors que je reviens vers le ru, je constate que le ragondin est entré dans un terrier d'où sort de l'eau boueuse. Je me poste près du bord et appelle mais le remous cesse. Je décide de rester posté un moment. Les remous reprennent assez rapidement. Ils s'intensifient puis se calment puis reprennent de plus belle. J'arme plusieurs fois mon arc pensant voir sortir le ragondin puis désarme. Une poule d'eau sort de sous le busage à 40 mètres sur ma droite, c'est certainement elle qui agitait l'eau tour à l'heure. Le soleil de lève dans mon dos, je me décale un peu à gauche pour éviter que mon ombre soit portée sur l'entrée du terrier. Le temps passe, le remous s'intensifie à nouveau, et le museau du ragondin s'avance. J'arme mon arc. La tête sort, je vise et décoche rapidement mais le ragondin recule brusquement, heureuse j'ai tiré un peu haut, la flèche est passée au travers de la terre du haut du terrier. Bloqué par ma flèche, le ragondin se débat un moment, je réencoche. Au bout d'un moment le ragondin, qui n'arrive pas à reculer, s'avance pour se dégager et lui décoche une seconde flèche qui le sèche net.
Alors que je tourne la tête à gauche, j'aperçois des chevreuils qui viennent vers moi en longeant le ru. Il y a un brocard en velours et 2 chevrettes. La première chevrette traverse le ru à un peu plus de 100 mètres et disparaît dans la végétation, suivie un moment après par la seconde puis le brocard.
Je récupère mon ragondin et mes flèches puis recommence à longer le ru qui est de plus en plus boueux quand 4 colverts décollent un peu plus en amont. Je continue à avancer encore un peu quand j'entends du bruit dans la haie qui borde l'autre berge du ru. Je stoppe un instant et observe en espérant voir un ragondin mais plus rien. J'avance encore un peu et fais démarrer les chevreuils qui foncent dans la prairie de l'autre côté de la haie. À la limite du champ travaillé et de la prairie, je quitte le bord du ru pour revenir vers le canal. J'en profite pour faire quelques photos de mon ragondin dans la prairie gelée.
Pas le moindre ragondin le long du canal en retournant à la voiture. Juste une poule d'eau qui partira devant moi pour aller se cacher dans les joncs de la berge opposée.
Je reprends ma voiture pour aller à Aujan-Mournède. En chemin, j'aperçois 2 ragondins au gagnage le long d'un fossé perpendiculaire à la route mais impossible de trouver un endroit pour s'arrêter en toute sécurité, plus loin 4 autres ragondins mais impossible encore de se garer. Je décide de continuer, plein d'espoir en voyant que les ragondins commencent à sortir avec le soleil. En arrivant, je croise un promeneur qui laisse divaguer son épagneul breton non loin du fossé que je veux chasser. Aucun ragondin en vue. Je me gare, comme à mon habitude, à l'entrée d'une prairie, puis pars vers le fossé en longeant la route. Plusieurs vanneaux sont posés dans les champs aux alentours et donnent de la voix. Certains se chamaillent bruyamment en vol. Arrivé au bord du fossé, je contrôle la partie à droite de la route, l'eau est claire, rien ne bouge, je pars donc en longeant le fossé sur la gauche de la route. Je ralentis en arrivant près des arbres qui précèdent la zone de terriers et aperçois 2 remous devant des terriers un peu plus en aval. Je m'approche tout doucement mais les remous cessent. Je me poste à quelques mètres des terriers, le vent est bon mais plus rien ne bouge. Je tente d'appeler, rien non plus. Je continue à avancer alors que l'épagneul et son maître arrivent par la route. Le chien vient jusqu'au fossé plus en avant, mes chances de voir un ragondin sont maigres. Je continue tout de même, un peu plus loin, je lève une bécassine dans le fossé, elle part droit devant moi en le suivant et en protestant. Elle se repose dans le semé de blé sur la droite du fossé à un peu plus de 100 mètres et repart en donnant de la voix à mon approche. Je rejoins le ruisseau, toujours aucun ragondin, je le longe sans succès puis reviens à travers champ vers le fossé où j'ai vu les remous mais rien. Je reprends ma voiture pour rentrer.
Les ragondins vus au bord de la route tout à l'heure sont rentrés mais la harde de chevreuils, vue lors de ma dernière chasse, broute tranquillement à 150 mètres de la route. Je décide de refaire une halte au canal de Labarthe avant de rentrer. Je me gare au moulin et longe tranquillement le canal qui semble encore bien calme. Je passe le ponton pour longer l'autre berge. Alors que je me rapproche de l'arrivée du ru, j'aperçois 2 ragondins qui broutent sur le sommet du merlon qui longe l'autre rive du canal. Ils sont à environ 100 mètres, je m'approche doucement, un autre ragondin nage tranquillement en longeant la berge. Un des 2 ragondins plonge mais le second broute toujours tranquillement. Le ragondin qui nageait remonte le talus abrupt de la berge pour aller brouter à quelques mètres de son congénère. Je continue mon approche lente. Le second ragondin, le plus proche, est de cul et partiellement caché derrière le merlon. L'autre broute de face mais ne semble pas me voir. J'avance très lentement et décide de tenter de tirer le second ragondin qui est plus gros que l'autre. Je gagne peu à peu du terrain, il se tourne plein travers et remonte sur le haut du merlon alors que l'autre descend un peu pour se caler plein travers sur le talus. Je ne suis plus qu'à 10 mètres et je m'apprête à armer quand 2 gros ragondins surgissent de sous la berge à mes pieds et traversent le canal. J'arme doucement, je laisse passer le premier et aligne le second qui est un très gros mâle reconnaissable à sa tête massive. Il longe maintenant la berge opposée, mon tir sera fichant, je vise le cou et décoche. Touché, il se débat et plonge en emportant ma flèche alors que les 2 ragondins qui broutaient plongent et foncent dans un terrier plus à ma droite. Le ragondin fléché se débat sous la berge opposée plus à ma gauche. Je réencoche et me dirige vers lui quand un autre gros ragondin refait surface un peu plus en avant à environ 20 mètres, contre la berge opposée. J'arme, vise et décoche mais je passe juste au-dessus. Il plonge et fonce dans le courant, je réencoche et le suis sur la berge. Il est nettement visible sous l'eau cristalline. Il est au milieu du canal et j'attends qu'il revienne vers un bord pour ne pas perdre ma flèche. Je le suis ainsi sur environ 30 mètres quand il bifurque pour rejoindre un terrier de la berge opposée. J'arme, il fonce vers le terrier sans refaire surface et je lui jette ma flèche, au coup de bras, juste avant qu'il n'entre. Touché, il emporte ma flèche et se bloque près de l'entrée. Je réencoche, il se débat pour se dégager en grognant, j'arme mon arc et lui décoche une seconde flèche, au juger, sans vraiment le voir, pour éviter de le perdre au terrier. Touché, il se débat encore mais, cette fois, il ne risque pas de fuir. Je retourne vers l'endroit où se débattait le gros ragondin mais plus rien ne bouge et j'aperçois ma flèche, côté lame, qui dépasse de sous la berge, pensant mon ragondin mort, je descends un peu le canal pour le traverser sur une passerelle en pylônes EDF puis reviens vers le terrier où l'eau boueuse, qui s'en échappe, bouge encore. Je descends chercher mon ragondin et mes flèches. Il finit de mourir, je le pose sur la berge et remonte puis pars chercher mon autre flèche. Celle-ci récupérée, je remonte le talus abrupt quand j'aperçois mon autre ragondin qui s'éloigne en longeant la berge avec ma flèche en travers. Je réencoche et presse le pas pour l'intercepter. Il traverse le canal et rejoint l'entrée d'une buse en béton perpendiculaire à l'arrivée busée du ru. Le temps d'arriver en face, il est en train d'essayer d'y entrer mais la flèche le bloque. J'arme vite avant qu'il n'arrive à rentrer. Je sais que je vais exploser ma lame dans le béton mais, je vise derrière l'épaule et décoche. Ma flèche stoppée par le béton reste en travers. Le ragondin accuse le coup, tente encore de rentrer 2 ou 3 fois puis s'affaisse et bascule en arrière. Il se débat un peu puis s'immobilise.
Je retourne vers la passerelle et ramasse mon ragondin au passage que je laisse dans un chêne au bord du canal puis pars chercher mon second ragondin. Comme prévu ma seconde flèche est cassée au ras de l'insert, un impact bien creusé est visible dans le béton de la buse. Le ragondin a perdu beaucoup de sang et de contenu stomacal à l'entrée de la buse après mon second tir. Ma première flèche avait juste entaillé les muscles du cou.
Je récupère mon ragondin et mes flèches et le laisse au bord du canal avant de partir en longeant le ru où rien ne bouge. Je rejoins le bord du canal puis le longe pour rentrer et ramasse mes prises au passage.
Une petite photo souvenir en arrivant à la voiture et il est temps de rentrer.
Alex