Ce soir, je repars me poster sur une zone où je vois régulièrement 2 sangliers en plein jour mais que je n'arrive pas à intercepter. Mon poste se trouve sur un replat colonisé par des terriers de blaireaux et dominant un penchant de chênes clairsemés qui fait suite à un fourré épais. Je me poste habituellement contre un gros chêne à juste 2 mètres d'un terrier de blaireau très fréquenté et assez dégagés.
Un autre bien dégagé aussi se trouve à environ 15 mètres à ma gauche, dans le bois, de l'autre côté du chemin forestier, caché derrière un gros monticule de terre que les blaireaux ont formé en creusant le terrier. D'autres terriers sont un peu plus en avant de celui qui est juste devant moi mais dont cachés par un massif d'arbustes épineux. J'ai posé mon arc à ma gauche contre l'arbre et regarde mon portable. Le calme ambiant n'est troublé que par quelques passereaux et le passage de quelques voitures sur la route en contrebas. Une très légère brise souffle face à moi. Le temps passe et le soleil descend derrière les collines dans mon dos.
Vers 18h, un léger bruit de feuilles mortes me fait regarder vers le terrier juste devant moi, une tête de blaireau commence à en sortir. Le blaireau regarde autour de lui et hume l'air avant de sortir. J'attrape tout doucement mon arc et commence à le monter mais le blaireau plonge bruyamment dans son terrier. Je ne m'attendais pas à en voir sortir un si tôt.
L'attente reprend, environ 20 minutes plus tard, une autre tête commence à sortir du terrier. Je reste immobile, mon arc à la main. Le blaireau s'avance prudemment sur le rebord du terrier et hume l'air plein travers. Je ne bouge toujours pas, il finit par me tourner le dos et s'éloigner de quelques mètres. Il stoppe de cul à environ 7 mètres. J'arme doucement mon arc, prends la visée et décoche. Touché, il reste sur place sans pouvoir s'éloigner, il se débat un peu puis s'immobilise.
Je le pense mort et décide de rester encore un moment en poste en attendant la nuit noire. Au bout d'un moment, il se remet à bouger un peu et ayant peur qu'il m'échappe. Je m'avance et le saisis par une patte, il n'est pas tout à fait mort et tente de relever la tête pour me mordre mais ses forces l'abandonnent et il rebaisse la tête. Je dégage ma flèche et la remets au carquois avant d'aller me reposter. Je pose mon blaireau à côté de moi où il rend son dernier souffle après quelques râles.
Il fera bientôt nuit, un bruit de feuilles mortes se fait entendre dans le terrier devant moi, une autre tête apparaît doucement. Le blaireau observe les alentours mais cette fois il me voit et fonce bruyamment dans son terrier. La nuit s'installe doucement et des bruits de pas se font entendre dans le bois sans que je puisse identifier les animaux. Je les laisse s'éloigner avant de quitter mon poste pour ne pas le griller. Après quelques photos souvenirs, il est temps de rentrer.
Alex