Depuis des mois, j'attendais ce séjour de chasse au bouquetin espagnol de beicete
organisé par Pedro qui m'avait guidé ce printemps au mouflon à manchette mais, jeudi 17 novembre vers 20h45, un terrible accident allait remettre tout en question. Un chauffard a fauché ma mère et la tante qui traversaient tranquillement sur un passage piéton à Albi. Ma mère sérieusement blessée a été transportée à l'hôpital et ma tante n'a pas survécu à la collision. Je me suis rendu le soir même à l'hôpital pour voir ma mère et j'ai passé une bonne partie de mon weekend dans le Tarn avec ma famille. Les obsèques de ma tante étant programmées pour le samedi 27 novembre, il m'était impossible de me rendre en Espagne pour chasser du vendredi 26 au dimanche 28 comme prévu. J'en ai donc averti Pedro qui a pu décaler mon séjour avec l'accord de Manuel Cardero pour que je puisse chasser du dimanche au mardi. J'ai donc posé 2 jours de congés pour m'y rendre. Depuis mon retour de l'île Maurice, je n'ai donc eu ni le temps ni le cœur de vérifier les réglages de mon arc. Vendredi matin, avant de partir pour Albi, en vérifiant mes réglages je m'aperçois que mon viseur a bougé durant le voyage en avion. Je reprends donc son réglage sous la pluie jusqu'à avoir un groupement parfait jusqu'à 25 mètres avant de finir de préparer mes affaires et de les charger dans la voiture pour partir voir ma mère, mon père, ma grand mère et assister aux obsèques de ma tante le lendemain matin. Après ces dernières, très éprouvantes, je vais voir ma mère à l'hôpital et manger avec mon père avant de prendre la route pour l'Espagne. 7h30 de route plus tard, j'arrive à Espadilla vers 21h45.
Village d'Espadilla
Sur la route, j'ai reçu un message de Manuel qui sera mon guide et me donne rendez-vous à 7 heures le lendemain matin en m'envoyant un point GPS dans Espadilla, par WhatsApp, comme me l'avait déjà indiqué Pedro lors de nos derniers échanges. Ne sachant pas à quelle heure j'allais arriver, je ne me suis pas vraiment organisé pour dormir ce samedi soir. Je me gare donc au pied du village, près d'une habitation abandonnée pour passer la nuit dans ma voiture. Vers 2 heures du matin, un froid mordant se faisant sentir, je me réveille pour me couvrir avec tous les vêtements chauds que j'ai amenés et allumer un instant le chauffage dans ma voiture pour me rendormir jusqu'à 5 heures. Je patiente un moment dans la voiture et commence à me préparer puis pars me garer à l'endroit du rendez-vous pour attendre 7 heures. Le village parcouru de toutes petites ruelles et couvrant une petite colline est très calme. Seuls les aboiements d'un chien troublent ce calme. Vers 7 heures, je vois arriver quelqu'un dans la ruelle avec un pantalon camo. Je sors donc de ma voiture pour aller à sa rencontre. Hola, Manuel ? L'homme me dit qu'il s'appelle effectivement Manuel mais que ce n'est certainement pas lui que j'attends et que l'autre Manuel, qui est selon lui très ponctuel, ne va pas tarder. Effectivement, il arrive vite avec un gros pickup Mercedes. Nous nous saluons, il me demande si je parle espagnol et me dis que lui ne parle pas français. Je le rassure en lui parlant espagnol puis je charge mes affaires dans sa voiture. Nous déposons ma valise, juste un peu plus loin, dans un logement qui lui appartient dans le village puis partons prendre un café pour lui et un colacao pour moi au café du village avant de partir en chasse. Manuel est le plus grand propriétaire de droit de chasse en Espagne et son territoire est le plus grand d'Europe. Il m'explique que, généralement, il est très réticent pour prendre des archers mais que Pedro a su le convaincre en lui disant que je savais chasser et bien tirer à l'arc. Quand je lui dis que j'ai passé la nuit au bas du village, il me dit que j'ai choisi le point le plus froid et que j'aurais dû l'appeler pour dormir au chaud chez lui. Alors que le jour commence à peine à se lever, nous retournons à la voiture. Manuel jette un coup de lunette thermique sur les collines aux alentours, pour voir si des ibex s'y trouvent. Etant arrivé de nuit, je n'avais pas encore vu le paysage qui apparait peu à peu. Nous sommes entourés de collines rocailleuses couvertes de garrigue ou de bois de pins. Il commence par descendre en voiture sur une piste cabossée et très ravinée par les très fortes pluies de la semaine passée. Il scrute les penchants autour de nous sans grand succès jusqu'à revenir sur la route que nous suivons un instant. Nous rejoignons une piste et commençons à la suivre,
Manuel scrute le paysage avec sa lunette thermique et ses jumelles à la recherche d'un mâle. Il repère ainsi un sangliers solitaire couché au pied d'un gros arbre et partiellement caché par les feuillages bas. Alors que nous continuons à monter sur la piste, Manuel s'arrête dans un virage pour jumeler le penchant opposé où il repère quelques animaux.
Il me passe un instant ses jumelles pour que je puisse les voir. Les bouquetins ont une faculté incroyable à se fondre dans le paysage quand ils ne bougent pas et sont très difficiles à repérer de loin. Nous continuons à monter. Après un virage, nous dérangeons une bande d'animaux qui broutaient sur une zone plane en dessous de la piste. Ils prennent le galop pour rejoindre le penchant boisé à notre gauche. Ils s'arrêtent sur le penchant
avant de rentrer à couvert pour nous regarder un moment avant de disparaitre. Manuel poursuit sa route pour se garer un peu plus loin, sur la droite du chemin, près d'un petit point d'eau très fréquenté par les sangliers et les ibex.
Nous prenons le chemin, Manuel avance doucement en posant délicatement ses pas pour ne pas faire de bruit. Je le suis doucement, les fortes pluies de la semaine dernière ont assoupli le sol et rende notre progression plus silencieuse. Nous passons un premier virage à droite puis plus loin un second à gauche quand Manuel me chuchote de me préparer. Un beau mâle arrive sur la droite près d'un pic rocheux. Je l'aperçois rapidement, seuls le bout de ses cornes dépassent. Il avance tranquillement, je me décale rapidement sur la gauche et commence à l'approcher le plus vite possible, caché par la végétation qui borde la piste mais Manuel me stoppe, l'animal est trop gros pour mon budget. Il n'est qu'à 25 mètres sur le bord de la piste dans la végétation et mange tranquillement de 3/4 arrière. Rapidement, le vent tourne et des femelles, que nous n'avions pas vues, surgissent sur le chemin et le traversent au galop pour remonter dans les rochers abrupts, un peu plus loin, sur la gauche. Le mâle démarre et les suit. Les animaux restent un moment au sommet des rocher à environ 60 mètres. Nous restons à observer, un petit bruit étrange se fait entendre et Manuel me dit que c'est un ibex qui l'émet. Nous finissons par continuer sur le chemin, et passons le pic rocheux sur notre droite. Manuel s'arrête pour observer dans la pente en dessous de nous. Je scrute le paysage sans rien voir quand Manuel m'informe de la présence de 3 animaux en contrebas. J'ai beau les chercher du regard, impossible de les voir. Il finit par me prêter sa lunette thermique qui me révèle immédiatement les animaux en blanc sur fond noir. Je lui rends la lunette thermique et je les vois bien maintenant, il y a 2 femelles et un jeune. Ils nous regardent un moment avant de s'éclipser tranquillement. Manuel m'explique que depuis qu'il utilise la lunette thermique il s'est aperçu qu'avant il laissait passer beaucoup d'animaux sans les voir. Nous faisons demi-tour et quittons le chemin pour contourner le pic rocheux. Manuel me dit de passer devant au cas où. Nous nous postons sur un petit replat de l'autre côté du pic, au-dessus d’une grande combe qui descend vers la vallée. Un à-pic d'environ 30 mètres s'enfonce sous nos pieds jusqu'à cette combe. Nous dominons le paysage.
Manuel repère des animaux qui viennent vers nous par la gauche à une centaine de mètres. Je finis par voir bouger la végétation. 2 femelles s'avancent, une vient à découvert à environ 80 mètres pour brouter au sol, l'autre est plus en retrait sur un gros rocher broute les feuillages. Les arbustes s'agitent près des femelles et des bruits de cornes frappant les troncs se font entendre. Un mâle se rapproche, les feuillages s'agitent un peu plus à droite, il mange quelques feuilles puis s'avance à découvert au cul de la femelle la plus avancée. Il semble très intéressé, nous sommes en pleine période de rut. Un autre joli mâle arrive derrière le couple.
Il semble chercher la bagarre et se dresse sur ses pattes arrière pour prendre de l'élan pour percuter son rival mais celui-ci ne lui prête aucune attention et le bagarreur repose les pattes au sol et descend en dessous du rocher sur lequel sont perchés l'autre mâle avec la femelle.
Manuel peu habité aux archers me demande si je peux tirer à cette distance, je lui dis que c'est beaucoup trop loin pour moi. Les 2 mâles nous présentent un beau plein travers. Le couple s'éloigne pour rejoindre d'autres animaux, sans prêter attention à l'autre mâle qui les regarde s'éloigner un instant.
Le second mâle finit par les suivre, les animaux s'éloignent en suivant un instant le découvert puis rentrent dans le sale. Nous apercevons plusieurs autres animaux au travers des feuillages plus en retrait dans le bois. Les animaux descendent peu à peu vers la vallée quand éclate une bagarre entre les 2 mâles. Nous ne les voyons pas mais le bruit impressionnant de leurs cornes qui s'entrechoquent résonne dans la vallée. Manuel me fait signe, nous quittons les lieux, nous reviendrons demain.
Nous retournons à la voiture et Manuel me complimente sur ma façon de progresser sans bruit derrière lui et me dit qu'il est plus habitué à des chasseur bruyants qui ne font pas attention en marchant. En discutant je comprends qu'il n'a pas eu beaucoup de chance avec les archers qu'il a guidé. En voyageant, je rencontre régulièrement des guide désabusés par la chasse à l'arc et malheureusement souvent par les archers français qui ont souvent une réputation de mauvais tireurs et de mauvais chasseurs. Il redescend pour aller se garer un peu plus loin au départ d'un petit sentier rocailleux couvert de fossiles de coquillages et notamment d'huîtres qu'on appelle ici des oreilles de maures à cause de leur forme et du passé de l'Espagne qui a longtemps été colonisée par les arabes. Nous prenons le chemin en compagnie de la chienne de Manuel qui est tellement discrète que je n'avais même pas remarqué sa présence dans sa cage à l'arrière de la voiture. Nous progressons doucement sur le sentier qui serpente dans la garrigue pour rejoindre une petite falaise au pied de laquelle viennent dormir les animaux en quête de soleil par les journées froide comme aujourd'hui. Manuel repère 2 chevreuils, au loin, sur le flanc d'une colline verdoyante et ponctuée d'arbustes épars. Arrivés au sommet de la falaise, nous jetons discrètement un coup d'œil en-dessous de nous mais rien. La chienne vente et Manuel pense que les animaux sont là, il jette plusieurs cailloux dans les rochers et la végétation pour faire réagir les animaux mais rien ne bouge. Nous décidons de retourner à la voiture, Manuel me montre un petit pin frotté de frais qui n'a presque plus d'écorce et je pense qu'il s'agit un frottis de chevreuil mais il me dit que ce sont les mâle ibex qui font ça. Nous redescendons au village prendre un sandwich dans un petit restaurant alors qu'il est un peu plus de 11 heures.
Cette collation prise nous retournons chasser. Nous commençons par longer une ruelle qui borde le village de Fanzara, au pied de la montagne.
Village de Fanzara
Manuel ne tarde pas à repérer un groupe de bouquetins dans une petite gorge perchée entre de monts. Seules des femelles et des jeunes sont visibles. Certains animaux sont couchés, d'autres broutent. Nous nous déplaçons plusieurs fois pour les observer de plusieurs angles de vue et tenter de repérer le mâle que connait Manuel sur ce secteur mais impossible de l'apercevoir.
Personnellement, j'aurais tenté l'approche mais Manuel, après un long moment d'observation, décide de quitter le secteur pour aller observer un autre secteur. Nous longeons un moment un canal puis Manuel stoppe la voiture pour observer les flancs des montagnes qui nous entourent. Pas un bouquetin en vue alors qu'il semble qu’ils soient habituellement sur le secteur. Manuel insiste un moment avec ses jumelles et sa lunette thermique mais rien. Il commence à faire très chaud et nous nous découvrons un peu. Nous faisons demi-tour pour aller plus loin mais un gros 4x4 arrive en face. Manuel le laisse tourner à gauche pour qu'il passe le pont qui enjambe le canal. C'est le président de la chasse locale. Nous nous arrêtons pour parler un moment avec lui. Un chasseur est posté un peu plus en retrait, au sommet d'un penchant abrupt qui descend jusqu'à la rivière bordée de roselières. Les piqueurs récupèrent les chiens en contrebas près du cours d'eau. D'autre chasseurs arrivent avec des remorques pour récupérer les chiens. Nous discutons un peu avec eux avant de reprendre la route. Manuel leur a demandé s'ils avaient vu des bouquetins mais ils ne semblent pas les avoir vu. Nous reprenons la route. En chemin, Manuel passe par d'immense plantation d'agrumes. Il s'arrête près de mandariniers et me demande si j'aime ce fruit et je lui réponds que oui. Il descend cueillir quelques mandarines et m'en tend plusieurs. Il m'explique que la récolte a déjà été faite et que les fruits de mauvais calibre ou tachés restent à pourrir sur les arbres. Il me propose de m'en donner un gros sac pour que je rentre chez moi avec. Nous repartons chercher un ibex, en route, Manuel appelle le propriétaire des verger et lui commande des sacs de mandarines. Nous rejoignons une piste et la remontons. Manuel se gare plus haut pour observer la montagne opposée. Il finit par repérer des animaux à la lunette thermique. Pas de mâle en vue mais plusieurs femelles, normalement un mâle les accompagne et il le cherche un bon moment sans succès. Les animaux sont en petits groupes épars sur une grande zone. Nous reprenons la route pour aller observer un moment un peu plus bas quand un 4x4 arrive grand train en klaxonnant, c'est un chasseur et sa compagne qui ont perdu un chien et tente de l'attirer ainsi. Ils se serrent pour nous laisser passer. Plus bas nous stoppons et nous avançon sur des roches pour voir derrière les arbres qui nous masquent la vue. Le temps passe, nous partons maintenant pour nous poster en observation beaucoup plus bas, Manuel m'annonce plusieurs animaux en 2 groupes et me les montre à la lunette thermique et aux jumelles.
Nous finissons par quitter ce secteur et Manuel part le poster sur un promontoire, près d'un transformateur, plus loin de l'autre côté de la rivière par rapport au canal mais toujours rien d'intéressant. Il m'explique que les animaux descendent régulièrement par un passage sur le penchant opposé pour aller boire à la rivière avant de remonter dans la montagne. Nous partons maintenant sur une petite route de montagne qui serpente entre les différents monts du secteur. Alors que Manuel prend à droite sur un chemin de terre, plusieurs animaux traversent au galop juste devant la voiture pour stopper à environ 40 mètres, dans la garrigue, sur notre droite. Ils nous observent sans bouger. Manuel me demande si j'ai vu le mâle mais je n'arrive pas à le voir. Il me dit qu'il est plus à gauche que les autres animaux et je m'aperçois alors que le montant du pare-brise me le cachait. C'est un bel animal qui nous observe immobile. Manuel me dit que nous allons en chercher un autre plus gros et une approche plus sportive. Il pense avoir entendu des animaux dans la végétation de l'autre côté du chemin. Nous continuons sur le chemin mais les autres animaux ne sont pas visibles. Manuel stoppe un peu plus bas dans les virages et repère rapidement des animaux sur le flanc opposé mais m'explique que le temps de les approcher il fera nuit. Nous allons passer le reste de l'après-midi à rouler et observer des animaux sans tenter d'approche. Je suis assez frustré car je n'imaginais pas cette chasse aussi passive mais Manuel cherche en fait l'occasion d'approche parfaite pour moi, il a généralement eu affaire à des archers peu expérimentés dans les techniques d'approche et ne pense pas que je sois capable d'approcher un animal dans ce type de biotope alors que moi je ne rêve que de ça. Un peu avant la nuit nous retournons vers la route. Le mâle et les autres animaux n'ont pas bougé ou presque et nous regardent passer tranquillement. En chemin nous dérangeons des femelles descendues très bas près de la route. Elles remontent en montagne en apercevant la voiture. Ces animaux font régulièrement tomber des rochers sur la route et provoquent parfois des accidents. Nous retournons à Espadilla, en chemin Manuel s'arrête récupérer les sacs de clémentin pour lui et pour moi. Nous passons chez lui pour nous changer et nous doucher avant d'aller manger au restaurant.
Après une nuit de sommeil dans le logement de Manuel, nous nous levons vers 6h30 pour aller au café avant notre journée de chasse. Ce matin, il fait moins froid et un vent fort se lève. Nous prenons mon calacao et les cafés de Manuel puis après un coup de lunette thermique autour du café nous partons pour le site où nous avons vu les mâles en début de matinée hier. Plusieurs pierres sont tombées sur la route cette nuit à cause des animaux. En chemin, Manuel observe quelques animaux à la lunette thermique et nous dérangeons quelques perdrix rouges qui décollent du bord de la piste. Il se gare un peu plus loin que la veille et nous partons tout doucement en suivant le chemin. Un peu avant le pic rocheux, Manuel aperçoit des animaux qui nous observent au travers des pins sur la droite du chemin avant de s'éclipser alors que le vent vient de tourner en notre défaveur. Nous continuons un peu en longeant le chemin. Les animaux vus la veille du chemin ne sont pas là. Nous prenons le petit sentier qui contourne le pic. Manuel repère des animaux en contrebas, sur la droite, sur un bloc de roche qui dépasse de la crête qui surplombe la combe qui descend dans la vallée. Ils regardent vers nous. Ce sont des femelles. Nous restons un moment immobiles. Un jeune mâle se dégage sur un autre rocher alors que les femelles descendent dans la végétation. Nous nous décalons plus en avant, vers le replat sur lequel nous étions restés hier en observation. Alors que Manuel s'approche du vide, à quelques mètres devant moi, un vautour fauve surgit juste en-dessous de lui pour s'envoler vers la vallée. Surpris, j'ai eu l'impression que mon cœur s'arrêtait. 2 beaux mâles en contrebas arrivent vers nous d'après Manuel. Je scrute le penchant de gauche quand j'aperçois une femelle, près d'un muret de pierres, proche du chemin que nous longions pour venir. Elle reste un moment immobile puis 2 autres animaux la rejoignent. Pas de mâle en vue, Manuel m'annonce un autre groupe d'animaux au loin dans les rochers au-dessus du chemin. Des bruits de pierres qui roulent se font entendre là où étaient les animaux hier. Des femelles finissent par se montrer. Pas de mâle en vue et aucune chance d'en avoir un à portée de tir. Manuel décide de changer de secteur.
En redescendant, il repère un magnifique mâle perché sur un rocher qui nous surplombe à environ 100 mètres côté droit. Il l'observe un moment puis nous continuons. Alors que la piste repasse sur le penchant opposé à celui où se trouvait le grand mâle. Manuel fait un arrêt pour observer. Le grand mâle se déplace très péniblement en boitant. Manuel me le montre sur l'écran de son appareil photo en zoomant. Il semble très mal en point. Manuel décide de tenter de l'approcher pour effectuer un tir sanitaire. Nous faisons demi-tour et il se gare au pied du penchant de la montagne sur lequel se trouve l'animal. Il me dit de prendre mon arc et qu'il me le laissera tirer si cela est possible. Il prend sa carabine, il n'a emporté que deux balles. Nous remontons par les coulées, à travers une végétation épaisse sous un bois de pins. Nous devons slalomer pour trouver notre chemin et passer des murets de pierres en escalier, gagnés par la végétation. Le grand mâle s'est couché près d'un arbuste au milieu d'une zone découverte, de plus, le vent souffle de gauche à droite et risque de nous trahir si nous montons trop, l'approche à l'arc va être compliquée. Nous tentons de biaiser vers le bouquetin qui est encore à plus de 200 mètres mais, rapidement, il regarde vers nous et se lève. Manuel, qui craint de le voir disparaître, décide de le tirer. Il se cale contre un pin et vise longuement, alors que je me boucher les oreilles, puis tire. Le bouquetin démarre au grand galop et je le perds de vue derrière un gros pin en boule, à environ 30 mètres de l'endroit du tir, au-dessus de nous. Manuel ne l'a pas vu partir et je lui montre où je l'ai perdu de vue. Nous reprenons doucement mon ascension vers le pin. Manuel finit par apercevoir l'animal qui s'est couché. Il n'est pas mort et regarde vers nous. Il se repositionne rapidement et l'aligne dans sa lunette. Je me bouche les oreilles mais il ne tire pas. Je regarde vers lui et il le dit qu'il est en train de mourir. Nous continuons à monter tranquillement et l'approchons jusqu'à quelques mètres, cachés par un arbuste touffu. Il n'est toujours pas mort, touché sérieusement, il saigne du nez. Manuel hésite à tirer sa dernière balle mais le temps passe et mes chances de tirer mon bouquetin s'amenuisent petit à petit. Je lui propose de faire une boucle pour l'approcher et l'attraper pour le servir alors qu'il reste là prêt à tirer si nécessaire. Je fais une boucle par le haut pour l'approcher par derrière et arrive facilement à 3 mètres de lui mais il relève la tête et regarde un instant vers moi. Je reste immobile, il retourne la tête. Je finis mon approche et le saisis par les cornes. Il se redresse alors sur ses pattes et tire de toutes ses forces pour m'entraîner avec lui dans la pente. Je lutte pour le retenir mais je dois lâcher une corne pour saisir mon couteau dans ma poche. Je passe mon bras derrière ses immenses cornes et attrape mon couteau alors que Manuel me rejoint. Je lui tends mon couteau mais il le refuse et me dit de le laisser faire. Il attrape l'animal par les cornes et me dit de le cacher mais l'animal redouble d'énergie et l'entraîne dans la pente. Il doit le lâcher pour ne pas être entraîné. L'animal descend un peu en marche arrière puis stoppe à environ 15 mètres. J'hésite à aller chercher mon arc que j'ai laissé derrière moi pour l'approcher et lui décocher une flèche mais ce n'est pas mon animal. Manuel tire alors sa dernière balle qui le sèche sur place. La première, tirée de 3/4 avant, avait pris un seul poumon avant de ressortir au niveau de la panse qui sort en partie par le trou de la balle. L'animal ne pouvait plus marcher correctement à cause d'excroissances de corne au niveau des 4 sabots.
Manuel met l'animal à l'abri sous un arbuste et me dit que maintenant nous partons tirer le mien. Nous retournons à la voiture et reprenons la piste. Il se gare plus loin, au bord du chemin et laisse sortir un moment sa chienne. Nous remontons ensuite le talus de droite pour nous diriger vers un à-pic de blocs rocheux partiellement boisés formant une paroi presque verticale d'environ 30 mètres. Nous commençons à nous approcher de cette paroi, au travers d'une zone plane dégagée, quand un jeune mâle de quelques années surgit sur notre droite, de derrière un arbuste touffu. Il était couché là au soleil. Il saute dans la pente sur notre droite et disparaît. Nous nous approchons de l'endroit où nous l'avons perdu de vue mais il est déjà loin. Un coup de lunette thermique sur le secteur et Manuel m'annonce un groupe d'animaux dans les gros rochers de la paroi. Il s'agit de femelles mais il sait qu'un mâle est généralement sur ce secteur. Il m'explique que nous allons contourner les animaux par la gauche pour les approcher par le haut des rochers et tenter de tirer le mâle s'il est sur le secteur. Nous avançons d'un pas rapide, Manuel observe régulièrement les animaux et m'annonce que les femelles nous observent. À mesure que nous approchons, un vent très fort se lève. Arrivé sur la gauche des rochers nous remontons doucement au travers du bois qui les domine pour arriver au sommet. Le vent semble moins fort et Manuel me demande si ce vent ne sera pas un problème pour tirer. Je lui réponds que non mais je comprends mieux sa question quand nous nous rapprochons de la falaise en sortant du couvert forestier, balayés par un vent très puissant qui n'aura aucun mal à dévier mon tir. Je croise les doigts intérieurement pour que le vent se calme un peu si je dois tirer. Manuel plus en avant aperçois 2 femelles en contrebas à environ 50 mètres. Je me décale un peu et les aperçois alors qu'un sifflement d'alerte retentit et que 2 autre femelles descendent d'un autre rocher plus éloigné pour disparaître sur la droite. Les 2 autres femelles descendent de leur rocher et semble venir tranquillement vers nous. Manuel décide de tenter de les recouper un peu plus loin par la gauche du massif. Le vent très fort se calme bien alors que nous nous décalons. Nous nous calons au-dessus d'un passage dans les rochers qui est à environ 15 mètres en contrebas. Nous attendons un peu mais les animaux n'arrivent pas. Manuel me propose d'aller jeter une pierre pour les faire monter sur moi mais ce n'est pas de cette façon que je veux chasser. Il décide donc de revenir un peu sur nos pas pour rejoindre un passage qui descend dans les rochers pour tenter de nous approcher. Nous descendons doucement en cherchant notre chemin dans les rochers puis Manuel me laisse continuer seul et me dit de tirer une femelle si j'ai une occasion. J'arrive doucement près des rochers où se trouvaient les animaux tout à l'heure mais rien en vue. La végétation est dense autour des rochers, une grosse coulée passe juste en-dessous de moi mais rien en vue. Je fais demi-tour et rejoins Manuel qui ne comprend pas où sont passés les animaux. Je l'informe que j'ai vu 2 femelles au départ qui s'éloignaient sur la droite. Il ne les avait pas vu et se demande si les autres animaux ne les ont pas rejoints. Nous retournons à la voiture en scrutant le paysage sans voir d'autres animaux. Manuel décide d'aller manger au restaurant du village avant de repartir chasser. En chemin j'aperçois une femelle de l'autre côté de la rivière sur un petit sentier creusé dans la falaise. Nous nous arrêtons pour voir si un mâle serait avec elle mais ce n'est pas le cas, seules 2 autres fenelles l'accompagnent.
En début d'après-midi, nous partons, comme la veille, pour le village de Fanzara. Manuel se gare au départ d'un sentier qui remonte vers une chapelle perchée sur un mont qui nous donne une bonne vision sur le secteur à 360 degrés. Nous remontons tranquillement suivis par sa chienne. A peine installés devant la chapelle, Manuel repère les animaux vus la veille et tente de me les montrer mais je les cherche sans succès pendant un bon moment avant de comprendre qu'ils sont en fait tout en bas, près de la route. Plusieurs femelles, des jeunes et un jeune mâle broutent tranquillement autour d'un arbre. Certains mangent des feuillages et d'autre l'herbe maigre qui pousse autour. Nous les observons un moment en espérant voir sortir le mâle mais il ne vient pas et je trouve le temps long. Je regarde régulièrement mon portable, l'heure tourne et je vois les chances de flécher aujourd'hui s'éloigner. Manuel finit par se décider à retourner à la voiture pour changer de secteur. Alors que nous longeons le pied du flanc de la montagne, les animaux passent tranquillement à environ 20 mètres de la voiture. Ils sont habitués au passage des villageois. Nous repartons pour la zone proche du canal. Manuel se gare sur une zone avec une bonne vision autour de nous. Il ne tarde pas à repérer un très beau mâle sur le penchant de gauche. Il repère ensuite d'autres animaux qui broutent tranquillement en avançant sur le penchant. Il me les montre en zoomant dessus avec son appareil photo. Ils sont à plusieurs centaines de mètres et ne sont pas visibles à l'œil nu. Manuel reste à les observer un moment puis les perd de vue. Un jeune mâle réapparait plus à gauche avec 2 femelles et descendent le penchant. Il pense que les autres animaux sont passé dans un creux du relief dans l'ombre d'un grand massif paré d'une bande de falaise. Il cherche longuement les animaux aux jumelles, il n'a pas pris sa lunette thermique qui est en charge. Je commence à désespérer en voyant le temps qui passe et Manuel commence à sentir mon agacement. Il décide de se rapprocher un peu. Il se gare au départ d'un chemin de terre puis nous partons à pied en le longeant pour nous rapprocher de ma montagne. Nous nous postons au pied de cette dernière quand Manuel retrouve les animaux qui broutent tranquillement en bas du penchant, à plusieurs centaines de mètres derrière des grands pins. Il a repéré un très grand mâle couché, un autre grand qui broute et un plus jeune avec plusieurs femelles. Il tente de me montrer le mâle et de me le faire apercevoir avec ses jumelles mais je n'arrive pas à le voir. Il insiste longuement pour me le montrer pour que je l'identifie mais je n'y arrive pas. Il continue à observer un moment et je commence à m'agacer en voyant la soirée passer. Alors que Manuel essaie encore et encore de me faire voir le grand mâle couché, un sifflement retentit dans notre dos. Manuel aperçoit immédiatement un beau mâle à environ 50 mètres derrière nous. Avec le contre-jour, je peine un peu plus à l'apercevoir mais il démarre et mes yeux se posent dessus alors que je tente d'attraper mon arc posé derrière moi. Il remonte vers la crête et passe derrière des arbustes touffus où il stoppe un instant avant de partir au galop pour passer derrière la crête. C'est le mâle que cherchait Manuel pour me le faire tirer. Une grande partie des bouquetins qui a entendu le sifflement d'alerte commence à remonter en montagne. 2 des mâles font partie des animaux qui remontent. Nous restons à les regarder s'éloigner et je boue intérieurement en me disant qu'on laisse partir une chance de les recouper. Un beau mâle semble être resté en retrait et Manuel l'observe toujours, il n'est pas visible sans jumelles et se trouve à plusieurs centaines de mètres. Mon agacement transparaît de plus en plus bien que je ne l'exprime pas, je suis venu chasser pas passer des heures à observer, je ne suis pas du tout habitué à ce mode de chasse. Manuel qui sent ma frustration me dit : tu veux l'approcher ? Ma réponse affirmative le décide à me laisser tenter ma chance. De toute façon, c'est la dernière chance de la soirée car il fera nuit dans 2 heures. Il me dit de suivre le petit sentier qui suit le bas de la montagne et surplombe la rivière et sa roselière en contrebas et de ne pas le soucier du trophée, de prendre ma chance sur le premier beau mâle que j'aperçois.
J'avance tout doucement sur le petit sentier de sable et de pierre en surveillant le penchant couvert de garrigue au-dessus de moi. Je stoppe régulièrement pour observer. Je me rapproche petit à petit des grands pins quand le léger bruit d'un petit caillou frappant le sol dans mon dos me fait tourner la tête. Manuel qui me suit en retrait me l'a lancé pour attirer mon attention. Je tourne la tête vers lui. Il voit le beau mâle par-dessus les pins et tente de me le montrer mais impossible de le voir de là où je suis. Il me chuchote qu'il regarde vers nous puis me dit de faire ma chasse comme je veux et me laisse reprendre mon approche. Je passe doucement sous les pins où coule un tout petit ru. Après les grands arbres, je calcule de plus en plus tous mes pas, d'après ce que m'avait dit Manuel, je ne dois plus être qu'à environ 100 mètres de l'animal. Le relief du penchant, en vagues successives, me cache l'animal et je redouble d'attention, faisant des pauses presque après chaque pas pour observer le secteur à la recherche de l'animal tant espéré. Je profite d'une pause pour calculer mes distances de tir, avec mon télémètre, en visant divers buissons du penchant et imprimer ces distances dans mon esprit pour pouvoir réagir vite si l'occasion se présente. Alors que je passe une nième vague du relief, un beau mâle m'apparaît près d'une grosse femelle. Ils sont à environ 40 mètres plus haut. Le mâle est de 3/4 arrière et broute tranquillement, je cale vite mon viseur sur 40 mètres. La femelle vient de me voir et démarre en regardant le mâle qui broute toujours tranquillement. J'arme mon arc, elle stoppe. J'aligne ma visée en avant du cuissot du mâle et décoche. Ma flèche part et touche l'animal avec un bruit d'impact mou sans que je puisse voir mon atteinte. Le bouquetin démarre en trombe avec la femelle et je les perds très vite de vue, à environ 10 mètres dans la végétation. Je me retourne vers Manuel et revient un peu vers lui en lui expliquant que je viens de flécher un beau mâle. Il me félicite et éclate de joie mais je le modère en lui expliquant que tant que mon animal n'est pas retrouvé, rien n'est fait. Me rappelant de la résistance de son mâle tiré ce matin, je crains que le mien n'ait fait pas mal de chemin.
Manuel décide d'attaquer la recherche tout de suite. Nous montons vers l'endroit où j'ai tiré. Manuel me demande où était l'animal exactement et je tente de me remémorer le tir quand il aperçoit le sang juste derrière lui et me l'indique. Je le rejoins et commence à suivre la piste qui n'est pas très abondante mais se suit assez facilement.
L'animal a suivi une coulée sur quelques mètres, mais les éclaboussures sur les cailloux qui couvrent le sol stoppent brusquement. Je cherche un instant quand je trouve du sang plus à droite. Il a quitté la coulée pour monter au plus raide dans l'herbe sèche qui est couverte de sang. Je reprends mon pistage qui se termine rapidement. Mon bouquetin n'a fait que 14 mètres. Je le retrouve mort sur un replat dans les herbes hautes.
Ma flèche cassée ressort à la base du cou, entre les pattes avant. Je laisse éclater ma joie et Manuel très content pour moi me félicite. Je vis un rêve éveillé, il est magnifique et Manuel m'annonce une médaille d'argent. J'ai oublié mon appareil photo à la voiture, Manuel fait quelques photos avec son téléphone mais il fera vite nuit, il nous faut aller chercher son sac à dos à la voiture pour redescendre mon animal avant la nuit.
Nous repartons donc rapidement vers la voiture où je laisse mon arc. Manuel la recule au maximum dans je chemin jusqu'au départ du sentier puis nous partons avec le sac à dos et un grand sac poubelle. En remontant chercher mon animal, Manuel trouve la seconde partie de ma flèche près du bouquetin. Je la récupère et dévisse la lame que je mets dans la poche. Manuel appose l'étiquette du permis en perçant la langue de l'animal puis le vide rapidement. Ma flèche a traversé le cœur que je lui demande de garder pour le manger. Je l'aide ensuite à le mettre dans je sac poubelle puis dans le sac à dos que Manuel charge sur son dos avec mon aide. L'animal même vidé pèse près de 100 kilos. Il le descend non sans mal jusqu'au sentier, j'ai un peu honte car je ne peux pas vraiment l'aider à part ouvrir le passage devant lui pour faciliter sa progression. Nous finissons par arriver au sentier où Manuel me dit rapidement de prendre le relais. Je charge le sac à dos sur les épaules assis et Manuel m'aide à me relever.
Mon animal est vraiment lourd. Il fait maintenant nuit noire. Je calcule mes pas lourds pour ne pas trébucher ou me tordre la cheville. Je dois passer quelques grosses marches de pierre et passer chacune d'elle est un effort incroyable qui brûle les muscles de mes cuisses. Nous finissons par arriver à la voiture et y chargeons mon animal avant de partir boire un coup au restaurant où nous avons mangé ce matin. Je vis un rêve éveillé. Nous rentrons ensuite nous doucher et nous préparer avant d'aller manger cher un ami de Manuel.
Après une nuit de sommeil, il est temps de rentrer chez moi, nous partons prendre mon colacao et ses cafés au café du village. Un superbe lever de soleil incendie le ciel à notre sortie du café.
Nous allons faire quelques photos de mon bouquetin ce matin avant mon départ. Nous partons pour le secteur visité en fin du premier soir de chasse. Manuel en profite pour faire ses repérages en route et aperçoit plusieurs bouquetins qu'il observe un moment avant de repartir. Alors que nous roulons tranquillement sur la piste, j'aperçois une compagnie de sangliers en contrebas sur la droite, dans la végétation épaisse. C'est une grosse laie suivie de bêtes rousses. Nous finissons par rejoindre une crête rocheuse où Manuel a l'habitude de faire les photos des animaux pour ses clients. Nous déchargeons mon bouquetin et le portons sur environ 100 mètres pour l'installer sur les rochers avant la séance de photos. Manuel attache plus d'importance à mettre le trophée en valeur que l'animal.
Je décide donc de prendre aussi quelques photos à ma façon avant de repartir.
Les rochers du secteurs sont couverts de multiples fossiles marins et, en retournant à la voiture, je tombe sur une magnifique coquille Saint-Jacques fossilisée.
Nous retournons au village pour manger un bout avant que je ne parte pour le Gers. Je charge ensuite mes affaires préparées la veille et mon bouquetin, ainsi que 2 gros sacs de mandarines offertes par Manuel avant de prendre la route. Un immense merci à mon guide pour son accueil très chaleureux et sa confiance. J'ai bien conscience que la chasse à l'arc complique beaucoup son métier et qu'il a tout fait pour essayer de me faire prélever mon animal même si je ne suis pas habitué à une chasse aussi passive. Il a tellement été habitué à de mauvais archers qui lui en ont fait voir qu'il a eu du mal à me laisser vraiment chasser, il me répétait souvent que peu de secteurs de son territoire étaient adaptés à mon mode de chasse alors que je pense que j'aurais pu essayer d'autres approches mais l'aventure se termine de la plus belle des manières pour moi avec un superbe animal et une flèche parfaite. J'espère pourvoir retourner chasser avec lui un de ses jours car il peut faire chasser n'importe quel gibier espagnols grâce à l'étendue immense de son territoire et nous nous sommes vraiment très bien entendus. Si vous voulez le contacter pour organiser un voyage de chasse en Espagne passez par Instagram : Manuel Cardero https://www.instagram.com/cardero88/
Alex