J'ai décidé de profiter de ce weekend prolongé pour en faire un saut dans le Tarn pour aller voir ma famille et faire ma chasse annuelle au brocard sur Roumégoux où j'ai commencé à chasser. Je pense que ces fortes chaleurs ont dû faire démarrer le rut.
Jeudi 14 juillet
En fin d'après-midi, je quitte Haulies pour rejoindre Albi. J'ai tiré quelques flèches ce matin et mon arc est toujours bien réglé. En arrivant chez mes parents, je reste un peu avec mes nièces présentes pour 2 jours avant de me préparer pour partir à la chasse. J'arrive à Roumégoux, vers 19h20, chez Lionel, le Président de la chasse pour récupérer le bracelet et la fiche de prélèvement. Comme chaque année, mon ancienne société de chasse m'accueille gratuitement pour chasser un brocard à l'arc. Cet accueil chaleureux et désintéressé n'a pas de prix de nos jours où tout devient une marchandise et source de spéculation. Pour les remercier, j'arrive avec plusieurs gros pots de pâtés de ma fabrication pour leurs repas lors des weekends de battue. Nous discutons un moment, il a appliqué ma technique d'appel du renard que je lui ai enseignée l'an dernier et qui lui a permis 3 prélèvements depuis l'ouverture. Un peu avant 20 heures, je pars me garer dans le bois, au départ du chemin qui descend au barrage de la Bancalié par la route de Saint Antonin de Lacalm. Je me prépare tranquillement puis remonte dans le grand bois en long qui surplombe la route. Le sous-bois est très sec et j'ai l'impression de marcher sur des chips. Je n'ai pas mis mes chaussons de plongée car je me suis fait une entorse du gris orteil gauche le weekend dernier et il me fait encore souffrir par moment. Mes chaussures de sport sont plus bruyantes mais tout de même assez souples et protégeront mieux mon pied. Je progresse sur une très grosse coulée que je connais bien. Elle longe tout le haut du bois entre 10 et 30 mètres de la lisière pour ressortir dans une petite prairie à plusieurs centaines de mètres. Le vent n'est pas très bon, il souffle dans mon dos, j'espère que les chevreuils ne seront pas sous le vent. Dès le départ, je tombe sur un beau gratis au milieu des grands pins qui dominent le sous-bois couvert de bruyère. Un brocard est présent dans le secteur comme chaque année. Plusieurs autres gratis ponctuent le bord de la coulée alors que les pins laissent place à des feuillus. J'aperçois un moment la route qui descend vers le ruisseau d'alimentation du barrage. Le bois s'élargit doucement et je décide de me poster, non loin de la prairie, dans une zone un peu fourrée avec une visibilité suffisante pour tirer tout autour de moi. En général, un brocard se gîte dans le massif de buis encaissé sur ma gauche. Il fait encore très chaud, j'attends un peu puis commence à appeler au Buttolo sans vraiment y croire, j'ai fait beaucoup de bruit pour venir me poster malgré mes précautions. Je fais plusieurs séries d'appels entrecoupées de pauses pour écouter mais rien. Après plusieurs minutes, je poursuis jusqu'à sortir dans la prairie. En marchant dans cette dernière, je fais beaucoup moins de bruit. Les cigales chantent à tue-tête. Je contourne une avancée du bois dans la prairie en passant deux clôtures à vache. Puis reviens vers le bois qui est maintenant majoritairement planté de châtaigniers, forme une grosse avancée dans les prairies sur la gauche de la longère de bois principale. Je me poste près d'un gros arbre, au coin du bois, non loin d'un chemin forestier descendant dans un bas fond. Je reprends mes appels un moment mais toujours rien. Le vent n'ai vraiment pas à mon avantage. Je repars et contourne la grande avancée du bois pour descendre dans une grande combe dont le penchant de droite remonte dans le bois alors que l'autre est une prairie qui remonte vers un chemin de terre en crête. Je passe une mare prise dans le coin de l'avancée du bois où il y avait des ragondins l'année dernière, rien ce soir. La surface est juste agitée par les poissons venant l'effleurer et les insectes aquatiques. Le bas de la combe dans l'ombre est un peu plus vert mais la prairie est grillée en remontant vers le chemin de terre vers lequel je biaise tranquillement. La prairie borde la longère de bois sur ma droite qui continue encore sur plusieurs centaines de mètres. Un gros pin planté au milieu du penchant près du bois me rappelle mon premier chevreuil tiré en battue à la carabine. J'étais alors posté au pied de cet arbre magnifique et ce brocard avec juste des départs de velours était sorti de la bordure du bois pour stopper à environ 30 mètres de moi. Arrivé au chemin de terre, je prends à droite vers le bois et y rentre de quelques mètres pour me poster au bord d'un chemin de terre perpendiculaire qui descend en longeant l'intérieur de la lisière. Je me poste et tente sans succès d'appeler quelques minutes. Je reprends le chemin principal qui descend en lacets vers le Lézer qui alimente le barrage de la Bancalié. Le chemin couvert de gravillons et très sec est bruyant et je progresse lentement en calculant mes pas pour limiter le bruit. Le premier lacet ressort du bois et le longe. Je surveille le penchant en prairie sur ma gauche mais rien.
Au départ du second lacet, je quitte le chemin pour m'avancer dans une combe par un passage de tracteur le long d'une haie qui sépare 2 prairies et descend vers un ru qui marque le fond de la combe. Cette prairie est encore verte près du ruisseau mais la bande, qui remonte entre le bois de pins qui borde le chemin à droite et le bois qui longe la route de crête en démarrant en prolongement de la haie que je longe, est complètement grillée. C'est le secteur où j'ai fléché mon brocard record en 2017. Je m'avance le long de la haie pour me caler derrière 2 balles rondes de foin près de la haie. J'observe un instant le secteur puis commence mes appels. Presque immédiatement, une palombe décolle du bois derrière moi et je comprends que quelque chose vient de la déranger. J'accroche mon décocheur et me retourne rapidement. Une chevrette, à environ 70 mètres, vient de traverser au galop la haie qui borde le ru de l'autre côté de la haie contre laquelle je suis posté. Elle stoppe près d'une haie planté à mi-pente du penchant qui remonte vers le chemin de terre. Un brocard surgit alors de la haie et la rejoint au trot. Tête basse, nez au sol, il commence à la suivre alors qu'elle décrit des cercles dans la prairie, d'un pas rapide. Je reprends mes appels. La chevrette démarre au trot et fonce vers la haie contre laquelle je suis. Le brocard la suit et je finis par les perdre de vue derrière les arbres. Je poursuis mes appels et m'attends à les voir traverser de mon côté mais les secondes passent et rien ne vient quand un mouvement attire mon regard derrière la haie a environ 35 mètres. La chevrette a disparu mais le brocard revient en biaisant vers le ru. Je tente de l'appeler mais il regarde tout au plus vers moi sans vouloir venir, je tente le Rottumteller sans plus de succès et le brocard s'éloigne tranquillement en stoppant régulièrement pour regarder vers moi ou brouter jusqu'à disparaître dans la haie qui borde le ru. Je me décale un peu plus vers le bois pour tenter de le voir passer mais rien, je tente plus à gauche au cas où il longerait la haie du ru mais rien non plus. Le recouper sera très compliqué, je décide de laisser tomber et longe le ru pour revenir vers le chemin de terre.
Je reprends ma descente du chemin de terre entre le bois de pins qui remonte sur ma gauche et le penchant de bois clair qui descend vers une pointe de prairie qui borde le Lézer. Un peu plus loin, le chemin débouche au bord d'un chaume de blé qui se termine en pointe le long d'une bande de prairie encore verte qui borde le ruisseau à environ 70 mètres. Une haie d'arbres borde le chemin, je tente d'apercevoir un animal au travers des feuillages mais rien. Le chemin se divise en 2, une partie qui descend vers le ruisseau et une qui longe le chaume jusqu'au coin du bois de pins qui finit en bois de feuillus. Je longe doucement le chemin vers l'angle du bois. J'avance doucement pour essayer de ne pas faire trop de bruit, espérant surprendre un chevreuil au gagnage quand j'aperçois le dos d'un chevreuil qui mange à environ 150 mètres, au sommet du chaume de blé, dans un léger creux, au milieu des ballots de paille. Je m'avance doucement vers l'angle du bois et le relief du terrain me cache vite le chevreuil. Je remonte ensuite le talus du bois mais les feuilles mortes très sèches sont très bruyantes. J'espère que le chevreuil, encore à plus de 100 mètres, ne m'a pas entendu. Je me poste contre un arbre près de la lisière. Je ne vois pas le chevreuil, il s'est peut être avancé derrière un îlot de verdure et d'arbres fruitiers qui était un ancien jardin abandonné à jour au milieu du chaume. Je commence à appeler mais rien ne vient. J'insiste un moment sans succès. Je quitte mon poste et m'avance doucement vers l'ancien jardin mais le chaume est très bruyant. Arrivé derrière les arbres fruitiers, je les contourne tranquillement par la gauche pour tenter d'apercevoir le chevreuil mais il a disparu.
Je retourne au chemin et le longe pour rejoindre le bord du ruisseau. Je suis ensuite le cours d'eau pour prospecter les prairies prise entre ce dernier et la longère de bois que j'ai suivi par le haut pour venir. Un peu plus loin, je biaise vers la bordure du bois derrière une ligne de balles de foin pour le poster au pied du bois et tenter d'appeler un moment. Rien ne venant, je décide de continuer et passe une haie épaisse qui relie le ruisseau au bois. Rien dans la prairie suivante. La luminosité commence à baisser. Arrivé à la route, je prends à gauche vers le pont qui passe le Lézer. Rien dans la petite prairie de l'autre côté de la route. Je passe le pont et rejoins un chemin de terre qui longe le ruisseau pour rejoindre le barrage. Au départ du chemin, un passage permet l'accès à une prairie, bordée par les bois, qui remonte en pente raide. Une chevrette broute tranquillement avec son faon à environ 80 mètres en remontant le long du bois. Je l'observe un instant mais elle tourne la tête vers moi et m'aperçoit alors que je suis à découvert au milieu du passage. Je m'éclipse doucement par le chemin alors qu'elle me regarde disparaître derrière le bois. J'avance plusieurs centaines de mètres en sous-bois puis le paysage s'ouvre sur le barrage asséché qui n'a laissé qu'un ruisseau qui serpente dans la vase. 3 gros ragondins broutent tranquillement le long du bois sur la rive opposée. Je ne peux pas les rejoindre car la bande d'arbres qui borde le chemin est trop épaisse. Je continue un peu puis décide de tenter quelques appels avant qu'il fasse trop sombre en sous-bois. Toujours rien, je passe la bande d'arbres qui borde le chemin par une grosse coulée. Les ragondins ont disparu, certainement affolés par mes appels. Je cherche un passage pour traverser le ruisseau vaseux et le passe en marchant sur les branches d'un arbre mort tombé dans la vase. Il fera vite nuit. Des remous au loin, sur ma gauche, attirent mon attention. Je m'approche doucement. Un remous persistant agite l'eau derrière une grosse souche qui me cache l'animal. Je m'approche tout doucement à quelques mètres mais me rends compte qu'il s'agit d'un jeune canard qui s'éloigne du bord en m'apercevant. D’autres canards barbotent plus loin le long de la berge du barrage qui commence à s'élargir. Ils m'aperçoivent et s'éloignent tranquillement. Il fera vite nuit. Je remonte par le chemin à ma droite qui revient vers ma voiture. Il est temps de rentrer pour regarder le feu d'artifice avec mes nièces de la fenêtre de la chambre de mes parents. Sur le retour, je dois piler après Fauch pour ne pas écraser un renard qui traverse la route.
Vendredi matin 15 juillet
Ce matin, le réveil sonne vers 5 heures. Je me prépare tranquillement puis pars pour la chasse. Arrivé sur place vers 5h45, le jour commence déjà à se lever. Je me gare près de la bergerie de mon oncle puis pars à pied vers une grande prairie entourée de bois sur la droite et bordée par le ruisseau et sa bande boisée sur la gauche. En arrivant à l'entrée de la prairie par un chemin de terre, j'observe un instant sans rien voir puis la traverse pour aller me poster au bord du bois près du fond de la pâture. L'an dernier j'avais fait venir un beau brocard au cul d'une chevrette à ce poste et l'avais manqué sans explication. Je vais tenter de prendre ma revanche. Je me cale en lisière et appelle un moment mais rien ne vient. Je fais demi-tour et ressors de la prairie pour prendre à gauche entre le bois à ma gauche et le ru qui rejoint le ruisseau. J'avance doucement en suivant le sentier des brebis le long du bois, en bordure de la longue prairie quand une silhouette venant de la haie bordant le ru traverse la prairie pour rentrer au bois à plus de 200 mètres. Je pense qu'il s'agissait d'un chevreuil mais je l'ai à peine vu et la luminosité n'est pas encore assez forte pour bien voir aussi loin. Je décide d'avancer jusqu'à la haie qui sépare cette prairie de la suivante, un peu après l'endroit où est rentré l'animal avant d'appeler. Mais alors que j'arrive à la haie, je constate qu'un troupeau de limousines est couché et rumine au milieu de la pâture. Connaissant l'aversion des chevreuils pour ces gros animaux, je décide de ne pas appeler sur ce secteur. Je traverse la bande de prairie pour rejoindre le bord du ru asséché et bordé par une clôture barbelé prise dans une haie claire. Alors que j'arrive près du petit cours d'eau, je suis surpris par un brocard qui arrivait vers moi à travers une parcelle déchaumée. M'ayant vu, il fait volte-face et s'enfuit vers un bosquet un peu plus loin. Le temps d'attraper mon appeau, il est en lisière. Je lance 2 appels pour tenter de le stopper mais il disparaît dans le bois.
Je passe les barbelés puis biaise pour rejoindre un chemin de terre, passe une seconde clôture puis commence à suivre tranquillement le chemin de terre tout en surveillant les prairies et lisières des environs. Le chemin caillouteux et sec est assez bruyant et je peine à progresser sans bruit avec mes chaussures de sport. Le chemin remonte entre 2 bois puis débouche en haut d'un grand chaume de blé qui descend sur ma gauche. Je scrute un moment le paysage sans rien voir puis décide de descendre par le chaume. L'an derrière je me suis fait avoir par un renard en bordure du bois alors que cette parcelle était plantée de tournesol. Il est passé tranquillement à 15 mètres en s'arrêtant plusieurs fois sans le laisser de possibilité de tir avant de disparaitre et j'espérais le revoir cette année. Un peu plus bas, le chaume s'enfonce à angle droit sur la gauche pour épouser la bordure du bois. Alors que je passe l'angle du bois, je stoppe net mais trop tard. Le renard qui est tranquillement couché, à 80 mètres sur ma gauche, dans le chaume, à 15 mètres du bord du bois, regarde vers moi. Je reste un moment immobile, il me fixe et finit par se lever après quelques secondes. Je reste immobile, il s'avance un peu puis tourne la tête. J'en profite pour reculer un peu à couvert derrière le bois puis me colle contre ce dernier pour m'avancer jusqu'à l'angle du bois sur la pointe des pieds. A mon arrivée, le renard a disparu, le vent n'est pas bon, il souffle vers le bois. Je tente tout de même quelques appels en posant mes lèvres sur le dos de ma main mais rien ne vient. Il m'a encore bien eu.
Je remonte vers la route à travers chaume puis la longe un peu pour passer le bois avant de redescendre en le longeant dans une parcelle de tournesols clairsemés. J'avance doucement dans la culture tout en biaisant vers une luzerne qui descend plus à ma droite vers la bordure d'un autre bois qui remonte vers la route. J'aperçois alors un chevreuil qui broute tranquillement dans la luzerne à environ 100 mètres, près du bois. Je me baisse dans le tournesol et biaise vers le coin de la parcelle qui se termine en alignement d'un angle de bois. Alors que j'arrive au coin du bois pour me poster, je reconnais une chevrette et aperçois ces 2 faons que je n'avais pas vus. Le vent a tourné un peu et elle hume l'air nez au vent, avec insistance avant de retourner au bois avec sa progéniture. Un coup d'œil à gauche vers le bas de la luzerne mais rien. Je biaise pour remonter vers la route à l'angle du bois où a disparu la chevrette.
Je longe à nouveau la route un instant pour rejoindre une petite prairie qui précède un grand champ de maïs qui descend jusqu'à un lac dont le niveau est déjà bien bas. Un petit Bosquet sépare une partie de la prairie du maïs. Je passe le long du bois à ma gauche, passe un bout de chemin qui sépare le bosquet du bois puis continue à le suivre le long du maïs. Le canon est en train d'arroser le haut du premier passage de canon qui descend vers le lac. Je passe tranquillement quand le canon arrose brusquement vers moi. Je presse le pas pour éviter la douche, je surveille les passages de canon en avançant puis descends dans le dernier presque jusqu'au bout avant de me poste et d'appel mais pas de chevreuil. Je passe la cabane de pompage et traverse une prairie prise entre le bois et la route. Un coup d'œil dans la langue de prairie qui rentre dans le bois sur ma gauche, rien. Je traverse la route et passe le fossé profond pour aller prospecter une parcelle de tournesol très enherbée. Je longe le côté droit, le long du ruisseau qui borde la parcelle de pairie où j'ai commencé à chasser ce matin. De l'autre côté un autre tournesol clairsemé que j'observe également. Au coin de la parcelle de tournesol, je me poste près d'un bourrelet de ronces par-dessus lequel je vois la prairie derrière. Plusieurs pieds de tournesol ont été frottés par un brocard, le secteur semble bon. J'appelle un moment mais rien ne vient. Le soleil chauffe déjà pas mal, je décide de rentrer. Je retourne à la route, la traverse et biaise à travers un grand chaume de blé pour rejoindre un chemin de terre qui retourne près de la voiture. Sur le retour, je verrai un chat en bordure du ruisseau, un lièvre au gagnage un peu plus loin et tenterai quelques derniers appels au coin d'un petit bois mais aucun chevreuil en vue.
Vendre soir 15 juillet
Après avoir passé le début après-midi à jouer avec mes nièces, je pars voir ma grand-mère sur Graulhet. Vers 19 heures, je repars pour Roumégoux, en chemin, dans les lacets la côte de Saint Lieux, après Réalmond, un écureuil traverse brusquement la route au grand galop et se jette en contrebas dans le talus boisé quand une buse, lancée en piqué à sa poursuite, redresse brutalement en bordure de route pour passer au-dessus des arbres. L'écureuil a eu chaud. Je passe Roumégoux puis tourne à gauche sur le chemin de l'Abeillé pour descendre vers la bergerie de mon oncle. Je rentre dans une prairie qui borde le ruisseau et me gare un peu plus loin, à l'ombre, contre ce dernier. Ce soir, j'ai décidé de changer un peu de technique, je vais chercher des chevreuils avant de commencer à appeler. C'est le début du rut et les brocards ne sont pas encore très réceptifs. Je tente de remettre mes chaussons de plongée pour limiter le bruit de mes approches en espérant ne pas trop souffrir de mon orteil. Une fois prêt, je pars en longeant le ruisseau asséché. J'ai le vent dans le dos, je vais commencer par avancer un moment avant de revenir en chassant à bon vent. Les prairies barrées de haie et ponctuées de bosquets se succèdent alors que le ruisseau longe un bois qui n'en finit pas sur la droite. Alors que j'arrive près d'un gros chêne qui trône au milieu de la prairie, un lièvre surgit de son gîte ombragé pour filer sur la gauche et vite disparaître derrière une haie. En avançant encore un peu, je l'aperçois au loin avant qu'il ne rentre au bois. Je progresse maintenant entre deux bois sur un langue de prairie qui ondule en suivant les courbes des lisières. Je dérange un second lièvre au gagnage dans la prairie ombragée. Il rentre au bois. Au bout de la prairie fermée par une haie, je passe cette dernière par une belle coulée et débouche sur une luzerne partiellement fauchée. Je risque d'y voir le renard ce soir. De l'autre côté du ruisseau une belle parcelle de luzerne s'enfonce dans le bois sur environ 50 mètres. Je suis doucement le cours d'eau en surveillant la luzerne au travers des feuillages. Elle ne fait maintenant que 30 mètres de large. Un petit ponton en béton permet d'y accéder facilement mais il est couvert de feuilles mortes très bruyantes. Je poursuis ma route. La luzerne fauchée fait place au un chemin de terre bordé par une bande de bois étroite le séparant d'une prairie qui remonte jusqu'au bois qui longe la crête. Un tas de fumier de brebis a l'odeur âcre a été déposé près de la bande boisée au bord du chemin. Un peu plus loin, un passage traverse le lit asséché du ruisseau pour remonter vers une ferme où bêlent des brebis. Ce passage permet d'accéder au départ de la luzerne et la sépare d'une longue bande de pâture étroite qui borde le bois sur sa gauche. Le chemin de terre qui longeait le ruisseau se sépare maintenant en 2. En continuant tout droit, il longe une bande étroite de luzerne, prise entre une haie en pointillés et le ruisseau, et le bas d'un bois sur sa gauche puis remonte à gauche sous la digue d'un lac d'irrigation. Sur la branche de gauche il remonte vers une belle parcelle de luzerne prise entre un bois et une parcelle de maïs. Je prends à gauche et remonte entre la prairie à ma gauche et le bois pour rejoindre la luzerne. Pas d'animaux en vue ni dans la luzerne ni dans l'ancienne coupe en cours de repousse qui précède le bois.
Je remonte vers le maïs sur ma droite en suivant le chemin de terre. Une flaque d'eau croupie semble fréquentée sur la droite du chemin. Plusieurs traces de chevreuils sont visibles dans boue et quelques grenouilles ont élu domicile dans cette eau rare et salvatrice. Elle plonge à mon passage. Je rejoins le coin de la parcelle de maïs puis prends à gauche pour la longer et jeter un coup d'œil dans les passages de canon encombrés par des pieds de maïs qui limitent la profondeur de ma vision. Je passe le premier puis arrive au second où le canon est en cours d'arrosage, rien, rien non plus au suivant et dernier. Je retourne au premier et décide de le suivre doucement jusqu'au lac en contrebas. Les sangliers ont retourné tout le passage et les blaireaux ont couché pas mal de pieds de maïs pour manger les épis en formation, griffant les feuilles protectrices et les déchiquetant en lambeaux. Le passage n'est pas ouvert à son extrémité mais tourne à gauche pour relier les autres passages. Je traverse la bande de maïs pour rejoindre le bord du lac dont le niveau d'eau est déjà bien bas. Je le contourne par la gauche pour rejoindre un chemin de terre qui remonte à gauche, vers le village de Roumégoux. Je descends ensuite le chemin pour rejoindre un bois qu'il traverse. Sur la gauche une coupe en régénération encaissée où je vois souvent des chevreuils, de l'autre côté remonte un penchant de bois fourré et tapissé de bruyère. Rien en vue, le chemin sort du bois pour descendre vers le ruisseau et le traverser en passant entre une très grande parcelle de colza moissonnée sur le gauche et une pointe de cette même culture également moissonnée prise entre le bois et le ruisseau. J'avance tout doucement vers le ruisseau pour jeter un coup d'œil derrière la haie qui le borde quand un petit brocard surgit des ronces qui bordent la haie du ruisseau pour foncer vers le bout de la pointe de colza moissonné. Je me jette au sol à genoux et attrape mon appeau. Le brocard fait une pause à environ 70 mètres pour regarder vers moi mais, le temps de commencer mes appels, il repart au galop vers le bois et disparaît sans que je puisse l'arrêter. Je fais demi-tour et tente d'appeler sans succès en bordure de la coupe de bois. Je remonte au bord du maïs qui entoure le lac et prends à gauche pour redescendre vers la bande de luzerne qui borde le ruisseau.
Je passe sous la digue du plan d'eau puis quitte le chemin sur ma gauche pour rentrer doucement dans la luzerne entre la haie à ma droite et le bois. J'aperçois alors un beau brocard qui regarde vers moi, au bord du ruisseau à environ 80 mètres. Je me baisse, me serre doucement contre la haie et me cache un peu derrière la végétation avant d'appeler mais le brocard démarre au galop. Je lance quelques appels qui le stoppent net. Encore quelques appels, il bifurque et remonte vers moi mais je le perds vite de vue derrière la bosse du champ de luzerne. Je poursuis mes appels sans le voir. Les secondes passent et je ne le vois pas arriver. J'insiste un peu mais toujours rien, je m'avance un peu pour tenter de l'apercevoir mais, alors que je le pensais devant moi, il arrivait doucement par ma droite en longeant la haie et m'aperçoit. C'est un superbe 6 pointes au bois massifs et hauts en V ouvert. Il fait volte-face et s'enfuit, mes appels n'y changeront rien. Je viens certainement de bousiller l'occasion de mon séjour tarnais. Je peste intérieurement contre mon impatiente qui me joue souvent des tours. Je m'avance encore un peu pour voir derrière la butte du champ et aperçois une chevrette qui regarde vers moi au bord du ruisseau avant de se retourner pour disparaître dans la végétation, le brocard arrive au galop vers le ruisseau et disparaît lui aussi. Je suis le haut de la luzerne quand j'aperçois un autre chevreuil qui regarde vers moi, un peu plus loin au bord du ruisseau. Je me cale et tente d'appeler un moment, il est à plus de 100 mètres et je ne suis pas sûr de son sexe. J'insiste un moment mais il reste impassible. Je renonce et continue à avancer, le chevreuil qui est une chevrette démarre et rentre au ruisseau en aboyant, traverse la bande de prairie et remonte dans le bois toujours en aboyant et continue à aboyer un moment alors que je m'éloigne tranquillement en remontant sur le chemin juste à ma droite.
Je retourne vers la luzerne fauchée mais bifurque à gauche pour traverser le ruisseau et rejoindre l'autre parcelle de luzerne de l'autre côté du ruisseau. Un coup d'œil dans cette dernière, rien en vue, je m'avance doucement en longeant le ruisseau, l'odeur âcre du tas de fumier emplit mes narines, le vent vient donc face à moi et biaise un peu à gauche. Je suis à bon vent, je continue un peu pour me poster à genoux dans les herbes hautes qui bordent le ruisseau, une fois cette odeur désagréable passée. Je commence mes appels, j'insiste un peu quand un bruit sur la gauche me fait tourner la tête. Une chevrette arrive à mauvais vent, au galop, droit sur moi. Je décide de la faire tourner un moment sur le secteur en espérant attirer un mâle mais la chevrette stoppe net à 70 mètres et commence à humer l'air. Elle m'a repéré et ne veut plus avancer malgré les appels. Elle commence à aboyer et frappe ses antérieurs au sol puis remonte vers le bois pour y rentrer et disparaître en aboyant. Je fais demi-tour et retraverse le ruisseau puis remonte à nouveau vers la luzerne qui borde le maïs. Je me poste au coin du bois et de la régénération puis tente d'appeler un moment mais rien ne vient. Je longe le bas du bois puis remonte en le suivant au bord d'une très grande friche d'herbes hautes desséchées. Un chevreuil aboie au loin dans mon dos dans le bois après le maïs. Je le retourne pour tenter de l'apercevoir mais impossible. En haut de la côte, un chemin forestier redescend dans le bois. Je m'avance un peu sur ce dernier puis recommence à appeler mais toujours rien.
Je redescends en suivant le bois quand j'aperçois au bord du bois, dans l'angle d'une prairie desséchée, du penchant opposé une tâche rousse à plus de 400 mètres. Je descends rapidement caché par un gros chêne qui est planté au bord du chemin qui remonte vers le village. Arrivé au bord du chemin, le chevreuil n'a pas bougé. J'ai gagné 100 mètres mais l'approche sera très compliquée. Je tente d'appeler, le chevreuil réagit immédiatement en cherchant d'où vient le bruit puis rentre au bois, c'est alors que j'aperçois un tout petit faon qui suit. C'est une chevrette, elle disparaît avec lui un instant puis ressort en lisière et descend en suivant la lisière puis s'avance dans la prairie tranquillement en broutant, son faon ressort et la suit. Je m'éclipse vers la bordure du maïs quand un chevreuil se met à aboyer dans le bois de l'autre côté de la luzerne, j'ai dû l'attirer en essayant d'appeler la chevrette mais il n'était pas sorti a découvert. Il court dans le bois en aboyant tout en faisant des allers retours près de la lisière. Je descends par le chemin pour revenir vers ma voiture. Un tracteur avec un outil ou une remorque attelé descend à vive allure le chemin qui traverse le ruisseau avec un bruit métallique de l'attelage qui saute certainement en tous sens à entendre la vitesse à laquelle descend l'engin. Je quitte le chemin pour remonter dans la prairie le long de la coupe, passe la clôture en crête puis redescends vers la luzerne partiellement fauchée en longeant le bois. Le tracteur est de l'autre côté du ruisseau et fauche la luzerne à vive allure, j'espère qu'un faon n'est pas couché à l'intérieur.
Au coin de la luzerne, je prends un chemin forestier. Un peu plus loin, il s'ouvre sur une prairie sur la droite. Pas de chevreuil, le bois se referme puis le chemin débouche dans les prairies par lesquelles j'ai commencé ma chasse ce soir. Le chemin enherbé longe le bois à droite et une clôture à mouton bordé d'une haie clairsemée. Alors que j'arrive doucement au coin de la clôture, j'aperçois un chevreuil de cul qui broute à environ 70 mètres dans la prairie. La luminosité commence à bien baisser et il me semble reconnaître un jeune brocard. Je me cale au coin de la clôture, derrière un petit arbre et appelle au Buttolo. Le chevreuil relève la tête mais ne vient pas, je pousse le module percé en avant pour moduler le son et reprend les appels. Immédiatement, le chevreuil démarre et fonce vers moi mais je reconnais vite une chevrette et stoppe mes appels. La chevrette stoppe à 10 mètres sur ma droite au bord de la clôture, hésite un instant puis la franchit d'un bond et vient se caler plein travers à quelques mètres sur ma gauche. Elle reste un instant ainsi avant de repartir par où elle est venue en aboyant pour rentrer au bois où elle aboie rageusement. Alors que je fais demi-tour sur le chemin, j'aperçois quelque chose au loin. Un brocard et sa chevrette venait droit sur moi, guidés par mes appels mais ils ont stoppé à environ 200 mètres pour écouter la chevrette qui aboie toujours. Je me fige et reprends mes appels mais les chevreuils n'avance que de quelques pas avant de stopper et tourner sur place. J'insiste, change d'appeau mais impossible de les faire venir. Ils s'avancent vers la haie qui borde la clôture à mouton sur la droite de la prairie et je les perds de vue. La luminosité baisse vite, je tente de m'approcher en longeant la haie tout en jouant du Buttolo pour tranquilliser les chevreuils que je ne tarde pas à apercevoir à nouveau. La chevrette disparaît derrière le coin de la clôture sur la droite alors que le brocard tourne sur place. J'alterne les appels et les aboiements en avançant doucement sur lui. Il hésite un moment mais alors que je suis encore à 100 mètres, il fait volte-face et part au trot en biaisant vers la bordure du ruisseau. Je le perds de vue derrière la haie qui borde la clôture. Je presse le pas jusqu'à l'angle de cette dernière, le brocard est rentré au bois mais la chevrette est plein travers à environ 70 mètres sur la droite. Il fera vite nuit, je décide de tenter une approche impossible pour finir la soirée. Je longe la clôture en lançant des appels au Buttolo et gagne ainsi 10 mètres, la chevrette saute la clôture et stoppe derrière. Je continue mon approche baissé derrière la végétation qui borde la clôture et gagne encore 30 mètres avant que la chevrette ne démarre et s'éloigner de 20 mètres pour se retourner et regarder vers moi. Je me redresse et pars vers la voiture. La chevrette démarre et fonce vers le bois où est rentrée l'autre chevrette. La nuit s'installe, je rejoins ma voiture et rentre chez mes parents.
Samedi 16 juillet
Ce matin, j'ai avancé mon réveil de 10 minutes car hier je suis arrivé trop tard sur la zone de chasse. Je me prépare tranquillement et pars pour aller chasser au bord du Lézer, en remontant le long du ruisseau à partir du pont. Je me gare contre une haie juste sous la route, en bordure de la première prairie puis me prépare et pars en longeant le bois sur la gauche de la bande de prairie qui borde le ruisseau. La luminosité croit doucement, l'air est frais, l'herbe couverte de rosée, un microclimat plus favorable semble s'être installé sur cette zone que j'affectionne particulièrement. J'arrive à la grosse haie qui sépare cette prairie de la suivante plus grande et plus large. Je la traverse tout doucement par une grosse coulée pour ne pas faire de bruit jusqu'au petit ru qui l'a borde pour rejoindre le ruisseau à ma droite. Je scrute un moment la seconde prairie sans rien voir, je sors donc à découvert et biaise vers le ruisseau pour le longer tranquillement. La prairie finit en pointe et rejoint le chemin de terre pris entre le penchant boisé à ma gauche et le ruisseau. Un peu plus loin le chemin arrive au niveau d'un passage qui permet l'accès à une autre grande prairie bordée par le ruisseau et délimitée sur la gauche par la pointe du grand chaume de blé. La haie qui borde la droite du chemin, qui remonte vers le bois de pins, me cache une grande partie de la prairie où il est très rare de ne pas voir de chevreuil à cette heure. Il est 5h45, le jour se lève, je m'approche tout doucement du départ de la haie sur la gauche du passage pour jeter un coup d'œil dans la prairie. Mes yeux se posent alors sur un brocard couché sous un gros chêne planté dans la prairie à environ 60 mètres. Il semble regarder vers moi mais détourne vite le regard. Je m'agenouille au bout de la haie et attrape mon appeau.
J'accroche mon décocheur et lance quelques appels brefs. Immédiatement, le brocard regarde vers moi puis se lève. Un autre animal que je n'avais pas vu démarre contre la haie à environ 25 mètres sur la gauche et vient se planter devant moi à quelques mètres. Je pose mon appeau sur la poignée d'arc et arme alors que le brocard arrive au galop. Il ralentit en arrivant près de la chevrette et finit son approche et faisant quelques bond basculants. Antérieurs joints au sol, postérieurs joints en l'air puis l'inverse et il recommence ainsi sur quelques mètres avant de stopper au cul de la chevrette. La chevrette se décale d'environ 10 mètres en s'éloignant de cul vers un bout de fossé colonisé par des joncs épais et quelques autres plantes. Le brocard la suit tête basse et stoppe de 3/4 arrière à environ 15 mètres. Ma visée calée sur les dernières côtes, je décoche. L'impact retentit et les chevreuils démarrent, la chevrette par à gauche vers la haie alors que le brocard passe le fossé et fonce droit devant lui dans la prairie. Il ralentit puis stoppe à environ 150 mètres, vacille puis se couche dans l'herbe. Je reste immobile et l'observe. Sa tête disparaît rapidement dans l'herbe. Je décide d'attendre encore un peu et à ma grande surprise, assez rapidement le brocard se relève tourne en rond en chancelante puis se recoucher. Ce n'est pas normal, ma flèche il devrait déjà être mort. Après quelques secondes il se relève à nouveau et se recoucher vite puis se relève après quelques secondes et s'avance vers le fossé colonisé par la végétation et y rentre. Je l'ai perdu de vue. J'attends un moment, rien ne bouge. Je le décale sur la droite du passage et l'aperçois couché au bord du fossé, de cul. Il se relève à nouveau, vacille, se tourne tête vers le fossé et retombe au sol. Cette fois je le dis que c'est terminé mais il se relève et s'éloigne avec peine en suivant le fossé pour stopper après le bout de ce dernier où il reste un moment debout, prostré, tourné vers le ruisseau. Je n'y comprends rien. Après un moment, il part avec beaucoup de peine en boitant vers le ruisseau et finit par disparaître bruyamment dans la végétation qui borde le cours d'eau. 15 minutes se sont écoulées depuis le tir. Je décide de retourner à la voiture pour attendre une heure car je le connais, je vais être tenté d'aller voir trop tôt si je reste là.
Arrivé à la voiture, je décide, pour tuer le temps, d'aller jeter un coup d'œil sur la prairie en forte pente, de l'autre côté du pont où j'avais vu la chevrette et son faon jeudi soir. J'espère y voir un renard mais alors que j'arrive au passage c'est un beau brocard qui broute le long du bois à environ 80 mètres. Je décide de tenter de le faire venir pour m'amuser car mon brocard est déjà tiré. Je me positionne derrière un rideau de végétation et commence à appeler avec mon Buttolo. Il redresse la tête et regarde vers moi mais ne semble pas intéressé et se remet à brouter en remontant le long du bois. J'insiste, il relève plusieurs fois la tête entre 2 prises de nourriture puis m'ignore complètement et continue à remonter tranquillement. Je tente alors l'aboiement, il redresse la tête et regarde vers moi mais reprend son repas. J'insiste un moment et alterne aboiements et appeau. Il regarde régulièrement vers moi mais ne veut pas venir. J'aboie alors plus rageusement et secouant un petit frêne devant moi. Toujours rien, j'insiste aboiements, appeau et secoue par moment le petit arbre en aboyant. Le brocard commence à s'agacer et, cette fois, il me répond et commence en couper par le milieu du penchant pour venir de mon côté. Il avance d'un pas lent, mange une bouchée par moment et redresse la tête pour aboyer. Il s'approche peu à peu jusqu'à 50 mètres au-dessus de moi, sur ma droite. Je continue à le provoquer tout en alternant avec les appels. Il hésite, tourne sur place aboie puis se décide et biaise en redescendant doucement tout en aboyant pour venir devant moi. Il stoppe régulièrement, regarde vers moi, aboie et finit par arriver à 30 mètres devant moi. Il tourne sur place un moment et devient inquiet. Il démarre et remonte d'environ 20 mètres en aboyant. Je continue mon manège mais il a compris que quelque chose n'allait pas et remonte encore un peu. Je quitte alors mon poste provoquant sa fuite et ses aboiements. Il disparaît dans le bois au-dessus du chemin. Je retourne à ma voiture pour attendre encore 30 minutes. Il est 6h40.
Le temps écoulé, je reprends mon arc et retourne tranquillement vers la zone du tir. Arrivé à l'endroit où j'étais posté, je me revisionne la scène dans ma tête et me dirige droit vers la zone du tir où je trouve tout de suite les premières gouttes de sang sur la végétation du fossé.
Je cherche un moment ma flèche sans succès puis cherche d'autres gouttes de sang mais impossible d'en trouver. Je décide donc d'aller directement à l'endroit où je perds mon brocard de vue. Je tombe sur une couche ensanglanté dans la végétation qui borde le ruisseau au bord de la prairie.
Les ronces sont retournées et du sang a frotté sur les feuillages sur le passage du chevreuil qui semble être rentré dans le lit asséché du ruisseau.
Je suis cette direction et descends dans le lit du ruisseau couvert de Galles ponctué de grosse tâche de sang et en levant les yeux j'aperçois mon brocard mort sur la berge opposée. Je remonte le talus de la rive et le rejoins, c'est un beau brocard au cou massif. Son trophée de 6 pointes n'est pas exceptionnel mais c'est un beau prélèvement. Un de ses bois et planté dans une taupinière.
J'appose mon bracelet et examine mon brocard, la flèche est entrée dans le tiers bas du coffre, au milieu des cotes et ressort à la base du cou. Je tente d'appeler Lionel mais je n'ai pas de réseau. Je sors mon brocard sur la prairie et lui rends les honneurs avant de faire quelques photos souvenir.
Je tente à nouveau de joindre Lionel et trouve suffisamment de réseau pour y parvenir. Nous nous donnons rendez-vous à la salle des chasseurs du village dans 25 minutes. Pendant que je suis au téléphone, je repère une petite silhouette étrange à environ 200 mètres, au-dessus de moi, dans le chaume et alors que je la fixe, je constate qu'il s'agit d'un renard assis qui m'observait et qui s'éloigne maintenant tranquillement. Je ramène donc mon brocard à la voiture puis remonte pour le rejoindre au village. Je le trouve avec Eric, cantonnier du village avec qui je chassais il y a de nombreuses années. Nous discutons un peu puis je pars remplir la fiche de prélèvement avec Lionel. Mon brocard fait 27 kg. Je le vide puis le pèle et le découper en 4 pour la distribution aux propriétaires. Ma flèche a traversé un poumon et légèrement entaillé le coeur. Il est temps de rentrer dans le Gers, il est 8h30.
Alex